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Vers l'objectif de zéro décès dû au sida : les ADPIC et l'impact potentiel des accords de libre-échange

01 juin 2012

Lors de la Réunion de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations Unies sur le sida à New York en juin 2011, les gouvernements du monde entier ont pris l'engagement ambitieux de faire bénéficier d'un traitement d'ici 2015 toutes les personnes concernées.
Photo : ONUSIDA/D.Walker

Pour Shiba Phurailatpam, militant anti-VIH de longue date et coordonnateur du Réseau Asie/Pacifique des personnes vivant avec le VIH/sida (APN+), l'importance d'un accès durable à des médicaments anti-sida abordables va au-delà des aspects commerciaux, juridiques ou logistiques : « il s'agit littéralement d'une question de vie ou de mort pour les personnes vivant avec le VIH », explique M. Phurailatpam. « Plus de 60 % des personnes ayant besoin d'un traitement anti-VIH en Asie-Pacifique n'y ont toujours pas accès. Dans le monde entier, des millions de personnes ont besoin d'accéder à un traitement anti-VIH dès maintenant pour rester en vie ».

Les médicaments antirétroviraux ont changé la façon dont le VIH est perçu : il est passé du statut de condamnation à mort à celui de maladie chronique. Ces progrès ont été possibles grâce à une hausse des dons et à une réduction drastique des coûts des protocoles antirétroviraux de première intention d'environ 10 000 US$ à moins de 100 US$ par personne et par an au cours des dix dernières années, notamment en raison de la disponibilité accrue des médicaments génériques à bas coût.

Au cours des dix dernières années, plus de 6,6 millions de personnes ont bénéficié d'un traitement antirétroviral dans les pays en développement.  Lors de la Réunion de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations Unies sur le sida à New York en juin 2011, les gouvernements du monde entier ont pris l'engagement ambitieux de faire bénéficier d'un traitement d'ici 2015 toutes les personnes concernées, soit neuf millions de personnes supplémentaires vivant avec le VIH.

Toutefois, dans ce contexte, l'avenir à long terme des programmes de traitement anti-VIH reste préoccupant. Les pays doivent faire face à des difficultés croissantes pour la production ou l'approvisionnement de médicaments anti-VIH abordables, avec une baisse des fonds alloués à la lutte contre le sida et une prolifération de mesures de plus en plus restrictives sur les droits de propriété intellectuelle dans les accords commerciaux.

Rendre les médicaments antirétroviraux abordables : les flexibilités ADPIC

Des assouplissements en matière de propriété intellectuelle et de commerce à l'intérieur du système des droits de propriété intellectuelle ont été introduits dans l'Accord de l'Organisation mondiale du commerce sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC). Plus tard, la Déclaration de Doha sur l'Accord sur les ADPIC et la santé publique a réaffirmé ces flexibilités en donnant aux pays à revenu faible et intermédiaire des possibilités d'étendre l'accès à des produits pharmaceutiques de qualité garantie à bas coût.

Des données probantes émanant de pays comme le Brésil, l'Équateur, l'Inde, l'Indonésie, la Malaisie et la Thaïlande montrent que l'utilisation des flexibilités ADPIC peut permettre de faire baisser considérablement le coût des traitements anti-VIH. L'Inde, par exemple, est devenue « la pharmacie des pays en développement », en produisant plus de 85 % des médicaments antirétroviraux de première génération utilisés pour traiter les personnes vivant avec le VIH dans les pays à revenu faible et intermédiaire.

Néanmoins, la plupart des pays doivent encore recourir, dans la plus grande mesure possible, aux flexibilités de l'Accord sur les ADPIC pour assurer un traitement abordable sur le long terme. Et l'impact potentiel de plusieurs négociations en cours ou prévues sur des accords de libre-échange dans le monde, en particulier celles qui concernent les pays de la région Asie-Pacifique, peut empêcher les pays de mettre en œuvre ces flexibilités.

Des difficultés croissantes : impact potentiel des accords de libre-échange

« Ces dernières années, nous constatons une montée de la pression sur les pays en développement pour l'adoption de clauses sur la propriété intellectuelle visant à limiter l'usage des flexibilités ADPIC qui ont permis jusqu'ici à des pays de restreindre la mise sous brevet de médicaments vitaux et de les produire ou les importer sous des formes génériques », explique Sarah Zaidi de la Coalition internationale de la préparation au traitement (ITPC).

Ces dernières années, nous constatons une montée de la pression sur les pays en développement pour l'adoption de clauses sur la propriété intellectuelle visant à limiter l'usage des flexibilités ADPIC qui ont permis jusqu'ici à des pays de restreindre la mise sous brevet de médicaments vitaux et de les produire ou les importer sous des formes génériques

Sarah Zaidi, de la Coalition internationale de la préparation au traitement (ITPC)

Connues sous le nom de « dispositions ADPIC-plus », ces mesures obligent les pays à adapter leurs lois pour assurer une protection de la propriété intellectuelle et une application beaucoup plus stricte que ce qui avait été convenu dans le cadre de l'Accord sur les ADPIC.

Les principaux instruments pour l'adoption de ces dispositions ADPIC-plus sont les accords de libre-échange. L'accord entre l'Union européenne et l'Inde, en cours de négociation depuis 2007, fait partie des accords surveillés avec le plus d'intérêt, étant donné la large part de médicaments génériques produits en Inde. D'autres pays de la région Asie-Pacifique sont aussi en cours de négociations ou prévoient de négocier des accords avec l'UE, l'AELE (Association européenne de libre-échange) ou les États-Unis (par l'intermédiaire de l'Accord de partenariat trans-pacifique). Il faut espérer que tous ces accords contiendront des dispositions en faveur du développement qui faciliteront l'accès au traitement au lieu de l'entraver. Dans le cas contraire, les militants craignent que les prix des médicaments n'augmentent considérablement, mettant les pays à revenu faible ou intermédiaire dans l'impossibilité d'assurer leur approvisionnement en médicaments.

Une nouvelle note thématique conjointe de l'ONUSIDA et du PNUD met en avant les impacts potentiels des accords de libre-échange sur la santé publique. La note thématique émet la conclusion suivante : « pour conserver les bénéfices des flexibilités ADPIC, les pays devraient au minimum éviter de conclure des accords de libre-échange qui contiennent des obligations pouvant avoir un impact sur le prix ou la disponibilité des produits pharmaceutiques ». Elle recommande en outre que si de tels engagements ont déjà été pris, des efforts doivent être faits pour atténuer l'impact négatif sur l'accès au traitement en ayant recours aux flexibilités liées à la santé publique encore disponibles.

En juillet 2011, lors d'une réunion avec le Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé, le Ministre indien du Commerce Anand Sharma avait réaffirmé l'engagement du gouvernement indien pour garantir que des médicaments génériques de qualité soient disponibles en continu et pour tous les pays. « L'Inde utilisera également les flexibilités permises selon l'Accord sur les ADPIC, y compris le recours à la licence obligatoire, afin de garantir que les personnes vivant avec le VIH aient accès à tous les médicaments vitaux », avait-il ajouté.

Asie : les pays définissent de nouvelles lignes de conduite pour élargir l'accès au traitement contre le sida

Entre le 29 et le 31 mai, les bureaux régionaux Asie-Pacifique de l'ONUSIDA et du PNUD et APN+ ont réuni à Bangkok des représentants d'agences gouvernementales, des Nations Unies, de la société civile et des milieux universitaires de neuf pays de la région (Cambodge, Chine, Inde, Indonésie, Malaisie, Birmanie, Philippines, Thaïlande et Viet Nam) pour discuter de l'impact que les accords sur la propriété intellectuelle et le libre-échange peuvent avoir sur l'accès au traitement antirétroviral.

Les participants à cette consultation ont également adopté des mesures concrètes pour accélérer les actions dans leurs propres pays. Chaque délégation nationale a identifié les principaux domaines pour une action, une collaboration et un soutien conjoints et élaboré un plan détaillé pour intensifier l'action nationale conjointe et maximiser son impact.

Nous avons aujourd'hui une chance unique de faire diminuer à la fois les nouveaux cas de VIH et les décès dus au sida en proposant en temps opportun un traitement antirétroviral à tous ceux qui en ont besoin. Nous ne pouvons pas laisser les obstacles à l'accès à des médicaments abordables empêcher cela !

Shiba Phurailatpam, du Réseau Asie/Pacifique des personnes vivant avec le VIH

Dans la région Asie-Pacifique, 1,5 million de personnes ont besoin d'un traitement anti-VIH. Soulignant l'importance d'un nouvel élan pour atteindre les objectifs ambitieux à l'échelle régionale et mondiale, le Directeur régional de l'ONUSIDA Steven Kraus a déclaré : « les pays doivent utiliser tous les moyens dont ils disposent, y compris les flexibilités ADPIC, pour accroître les niveaux de traitement et atteindre les personnes qui en ont le plus besoin. Il existe des mouvements très positifs dans la région en faveur de l'élargissement de l'accès au traitement et en travaillant ensemble, entre secteurs, les meilleurs résultats sont possibles ».

« Les pays de cette région doivent considérer l'Accord sur les ADPIC d'un point de vue pro-développement », indique Clifton Cortez, Responsable des pratiques régionales pour le VIH, la santé et le développement au Centre régional Asie-Pacifique du PNUD. « Cette réunion reconnaît l'importance de mettre en contact les principaux acteurs nationaux et régionaux afin de poursuivre des objectifs communs », a-t-il ajouté.

Shiba Phurailatpam, du Réseau Asie/Pacifique des personnes vivant avec le VIH, va également dans ce sens : « Nous avons aujourd'hui une chance unique de faire diminuer à la fois les nouveaux cas de VIH et les décès dus au sida en proposant en temps opportun un traitement antirétroviral à tous ceux qui en ont besoin. Nous ne pouvons pas laisser les obstacles à l'accès à des médicaments abordables empêcher cela ! »

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Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA souligne les avancées de la riposte au sida au Tchad

31 mai 2012

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA reçoit un honneur national du Président du Tchad, Idriss Deby Itno. De gauche à droite : Fritz Lherisson, Directeur régional d'Afrique centrale et occidentale, M. Sidibé et le Président Deby Itno. 30 mai 2012. Ndjamena, Tchad.
Photo : ONUSIDA

Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé a terminé sa visite officielle au Tchad le 31 mai après avoir rencontré le Président Idriss Deby Itno, la Première dame Hinda Deby Itno, les hauts responsables gouvernementaux et la société civile pour souligner les avancées nationales de la riposte au sida.

M. Sidibé a rencontré le Président Deby Itno pour débattre des opportunités et des difficultés rencontrées dans la riposte au sida au Tchad. L'un des domaines de la riposte nationale au sida qui a vu des avancées est l'accès au traitement antirétroviral. Depuis 2007, la fourniture de traitement du VIH a été offerte par l'État, à titre gratuit. Selon le Rapport d'avancement 2011 : Riposte mondiale sur le VIH/sida, publié conjointement par l'ONUSIDA, l'OMS et l'UNICEF, environ 32 000 personnes bénéficiaient de traitements antirétroviraux fin 2010, couvrant 39 % des personnes qui devraient recevoir un tel traitement.

Le Président Deby Itno a fait remarquer que le Tchad finance plus de la moitié (53 %) des ressources exigées pour les traitements. Il a souligné que la riposte au sida a permis au Tchad de mettre les personnes au centre de l'agenda de développement du pays.

Le Tchad a une prévalence nationale au VIH de 3,4 %. Le taux d'infection à VIH est particulièrement élevé parmi les professionnels du sexe, estimé à 25,5 % dans la capitale Ndjamena.

M. Sidibé a partagé son inquiétude avec le Président pour ce qui concerne les hauts niveaux de stigmatisation et de discrimination dans le pays, surtout parmi les personnes vivant dans les zones rurales. Il a insisté sur le fait que la stigmatisation et la discrimination conduisent les personnes vivant avec le VIH à la clandestinité, loin des services anti-VIH pourtant indispensables, et s'ils ne sont pas soignés ils pourraient saper l'efficacité des récentes avancées du pays.

Promouvoir l'appropriation nationale

En vue du prochain sommet de l'Union africaine au Malawi, M. Sidibé a encouragé le Président Deby Itno d'appuyer et de promouvoir l'agenda d'appropriation nationale et la responsabilité partagée parmi les autres chefs d'État africains. Il a souligné que le Tchad tient une occasion sans précédent pour financer des ressources nationales plus importantes afin de compléter les investissements dans la lutte contre le VIH de la part de partenaires internationaux. Le Tchad s'appuie actuellement sur des sources externes pour financer plus de 85 % de ses programmes nationaux de lutte contre le sida.

« Le Tchad a fait preuve d'avancées remarquables en renforçant l'accès aux traitements, en combattant la stigmatisation et la discrimination et en garantissant que les doits des personnes vivant avec le VIH soient protégés. La riposte au sida représente une importante occasion de changer le modèle de développement, » déclare M. Sidibé.

Éliminer les nouvelles infections à VIH chez les enfants

Lors de leurs discussions, le Président Deby Itno et M. Sidibé ont reconnu qu'un rythme plus important était nécessaire pour augmenter les services destinés à prévenir la transmission du virus de la mère à l'enfant (PTME). Bien que le nombre de centres PTME dans le pays a augmenté de 93 en 2009 à 140 en 2011, la couverture reste faible, à 10 %. L'une des principales contraintes est le manque de coordination et d'intégration entre la PMTCT et les programmes maternels et reproductifs.

Le Tchad a fait preuve d'avancées remarquables en renforçant l'accès aux traitements, en combattant la stigmatisation et la discrimination et en garantissant que les doits des personnes vivant avec le VIH soient protégés. La riposte au sida représente une importante occasion de changer le modèle de développement

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA

M. Sidibé a participé avec le Président Deby Into à un événement le 31 mai pour lancer le plan national pour l'élimination des nouvelles infections à VIH chez les enfants. Le Tchad est l'un des 22 pays inclut dans le Plan mondial pour l'élimination des nouvelles infections par le VIH chez les enfants à l'horizon 2015 et le prolongement de la vie de leurs mères.

Dans le cadre de sa visite, M. Sidibé a participé à des réunions avec le Premier ministre du Tchad, Emmanuel Nadingar, le ministre de la Santé, Mamouth Nahor Ngawara, et le ministre des Finances, Christian Georges Dinguimbaye.

Avant de conclure son voyage de deux jours, M. Sidibé a rencontré la Première dame du Tchad, Hinda Deby Itno, pour discuter son travail en relation avec la Campagne pour l'Accélération de la Réduction de la Mortalité Maternelle en Afrique (CARMMA). Il a également pris l'occasion d'interagir avec le réseau national de personnes vivant avec le VIH (RNTAP+) et a participé à un forum sur les droits de l'homme et le VIH organisé par le ministre des Affaires étrangères.

Pendant la visite, le Président Deby Itno a décoré M. Sidibé de l'une des plus hautes distinctions du pays, celle de Grand Chancelier de l'ordre National du Tchad, en reconnaissance pour son engagement et sa contribution à la riposte mondiale au sida.

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Les professionnelles du sexe formées aux affaires dans le cadre d'un nouveau projet communautaire de l'OIT

30 mai 2012

Des professionnelles du sexe partagent leurs idées de création d'entreprise qui leur permettra d'acquérir une plus grande indépendance financière.
Photo : OIT

Lorsque San, une professionnelle du sexe à Bangkok, s'est vu proposer la possibilité de participer à un programme pilote de formation aux affaires, elle a sauté sur l'occasion. Elle voulait mettre en pratique son idée d'ouvrir une pâtisserie.

« J'ai toujours aimé faire des gâteaux, c'est pourquoi j'aimerais débuter une activité à temps partiel pour compléter mes revenus provenant du commerce du sexe », a-t-elle déclaré.

Assise dans le bureau du quartier rouge de la Fondation Empower, un groupe de défense des professionnelles du sexe, San discute avec Au et Wii, des membres du programme communautaire de formation à la création d'entreprise (C-BED) de l'Organisation internationale du travail (OIT). Au travaille sur un business plan en partenariat avec un autre membre du C-BED pour la création d'une société de traiteur spécialisée dans la livraison de salades thaï épicées chez des particuliers à Bangkok et ses environs. Et Wii espère ouvrir une petite boutique de vêtements traditionnels.

Le C-BED est un nouvel outil qui développe le potentiel des entrepreneurs actuels ou en devenir, par le biais de modules de compétences professionnelles auto-administrés reposant sur des principes d'apprentissage social basés sur les activités et dirigés par les participants.

Les professionnelles du sexe sont confrontées à de nombreux obstacles dans leur quotidien, notamment des horaires de travail prolongés, la violence liée à leur activité et le manque d'accès à des soins de santé et des allocations de sécurité de sociale. Elles sont également hautement vulnérables au VIH : près de 3 % des professionnelles du sexe en maison close vivaient avec le VIH en 2009 et une étude de 2007 a montré que leur prévalence du VIH était de 20 % à Bangkok et Chiang Rai.

La Fondation Empower et d'autres groupes similaires en Thaïlande ont appelé le gouvernement et les agences de développement à prendre en charge la vulnérabilité économique des professionnelles du sexe et à accorder l'accès à des sources de revenus complémentaires. La formation du C-BED vient combler cette lacune grâce à une méthodologie innovante et bon marché qui souligne la valeur de la reconnaissance et du partage des connaissances à l'échelle communautaire.

L'émancipation économique peut aider les professionnelles du sexe à négocier des conditions de travail meilleures et plus sûres, sans violence ni harcèlement, un meilleur accès aux services de santé, y compris à la prévention, au traitement et aux soins du VIH

Richard Howard, spécialiste du VIH/sida de l'OIT pour la région Asie-Pacifique

« Le C-BED permet aux groupes vulnérables, notamment les professionnelles du sexe et les personnes séropositives, d'améliorer leurs sources de revenus », a indiqué Richard Howard, spécialiste du VIH/sida de l'OIT pour la région Asie-Pacifique. « L'émancipation économique peut aider les professionnelles du sexe à négocier des conditions de travail meilleures et plus sûres, sans violence ni harcèlement, un meilleur accès aux services de santé, y compris à la prévention, au traitement et aux soins du VIH. »

La première formation du C-BED, qui s'est tenue récemment sur 3 jours dans le bureau d'Empower, était animée par une équipe de membres et bénévoles impliqués dans la communauté des professionnelles du sexe. Les 26 professionnelles du sexe présentes, âgées de 18 à 72 ans, possédaient divers niveaux d'alphabétisation et les théories professionnelles leur ont donc été présentées sous la forme d'une série d'activités, notamment de jeux de rôle, de dessins et de discussions. Les principaux thèmes abordés incluaient le marketing, la comptabilité, la productivité, la gestion du personnel, la fixation des prix et le contrôle de la qualité, et les participantes ont créé des programmes d'action.

« J'ai apprécié que chacune ait la possibilité de présenter son idée professionnelle sans crainte - c'était amusant et pas stressant, ce qui a nous permis d'en apprendre plus », a déclaré une participante. « Maintenant, je pense que je peux diriger ma propre entreprise », a-t-elle ajouté.

Le C-BED est destiné aux participantes non formées mais alphabétisées de la communauté pour animer des sessions de groupe et partager leurs connaissances et leur expertise.  Comme l'animation n'exige aucune formation ni supports onéreux, le C-BED peut être mis en œuvre à un coût minimal dans les communautés vulnérables ou éloignées et habituellement inaccessibles pour des raisons d'isolation sociale ou géographique.

Le coordinateur de pays de l'ONUSIDA, Michael Hahn, salue le projet. « C'est un très bon exemple d'activité conçue et mise en œuvre avec la participation totale des professionnelles du sexe. Les compétences professionnelles qu'elles acquièrent leur offrent plus de choix sur la manière dont elles veulent dessiner leur vie et leur avenir. »

L'OIT prévoit de déployer le C-BED en partenariat avec des organisations de professionnelles du sexe en Thaïlande, au Cambodge, au Vietnam et au Sri Lanka dans les 2 prochaines années, avec l'objectif d'atteindre plus de 2 000 professionnelles du sexe d'ici fin 2013.

Depuis sa formation, San a ouvert une pâtisserie à Samut Sakhorn et espère qu'un jour, elle emploiera du personnel pour s'agrandir. « Le C-BED m'a donné la confiance nécessaire pour créer mon entreprise », a-t-elle indiqué.

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L'ONUSIDA souligne les progrès du Zimbabwe en matière de riposte au sida

28 mai 2012

Photo de groupe prise à l'occasion du lancement de la réunion du Réseau africain de femmes GlobalPOWER à Harare le 24 mai. De gauche à droite : M. Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA ; HE Morgan Tsvangirai, Premier Ministre du Zimbabwe ; Dr Navanethem Pillay, Haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme ; Hon Thokozani Khupe, vice-Premier Ministre du Zimbabwe ; HE Robert Mugabe, Président du Zimbabwe ; Hon Erastus Mwencha, vice-président de la Commission de l'Union africaine et Dr Ngozi Okonjo-Iweala, Ministre des finances, Nigeria.
ONUSIDA/D.Kwande

Le directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé, a conclu sa première visite officielle au Zimbabwe le 25 mai après avoir rencontré le Président Robert Mugabe et le Premier Ministre Morgan R. Tsvangirai pour souligner les progrès du pays en matière de riposte au sida.

Le Président Mugabe et M. Sidibé se sont rencontrés en marge de la réunion d'inauguration du Réseau africain de femmes GlobalPOWER, lancé à Harare le 24 mai. Lors de leur entretien, ils ont passé en revue les succès du Zimbabwe en termes de minimisation de l'impact du VIH ainsi que les opportunités de renforcement de la riposte nationale.

M. Sidibé a salué les efforts collectifs du gouvernement zimbabwéen visant à maintenir son engagement et dispenser des services pour élargir l'accès à la prévention et au traitement du VIH pendant une période difficile. « Le soutien du gouvernement zimbabwéen à la riposte nationale au sida relie les partis et les portefeuilles », a déclaré M. Sidibé. « Ceci a entraîné une réduction considérable de la prévalence du VIH chez les adultes et un déclin stable du nombre de nouvelles infections au VIH. »

Le Zimbabwe a affiché le déclin le plus remarquable de la prévalence du VIH en Afrique du Sud, passant de 27 % en 1997 à un peu plus de 14 % en 2010. Avec 10 fois moins de ressources par habitant en faveur de la lutte contre le sida que les autres pays d'Afrique subsaharienne, le Zimbabwe a élargi la couverture des traitements antirétroviraux parmi les adultes, de 15 % en 2007 à 80 % en 2010. À la fin 2011, près d'un demi million de personnes dans le pays recevaient un traitement et des soins anti-VIH salvateurs.

Le Président Mugabe et M. Sidibé ont discuté de l'appropriation par le pays et du partage des responsabilités, soulignant l'importance que les pays africains déploient plus de ressources nationales pour compléter les investissements des partenaires internationaux. Le Président Mugabe a accepté de soutenir l'agenda d'appropriation par les pays et de partage des responsabilités avec d'autres chefs d'États africains lors du Sommet de l'Union africaine à venir à Lilongwe, au Malawi.

Renforcement des investissements nationaux dans la lutte contre le sida

Dans une autre réunion avec le Premier Ministre zimbabwéen, Morgan R. Tsvangirai, M. Sidibé a salué le succès de la taxe sida au Zimbabwe, un impôt sur les revenus qui vise à accroître les ressources intérieures pour le programme national de lutte contre le VIH. Cette approche innovante a permis au Zimbabwe de diversifier son financement national pour sa riposte au sida, en collectant près de 26 millions de dollars en 2011. Cette année, la taxe devrait collecter 30 millions de dollars.

La taxe sida du Zimbabwe est un excellent exemple qui prouve aux autres pays africains comment générer des ressources nationales pour maintenir et s'approprier leur propre riposte au sida. J'encourage le gouvernement zimbabwéen à explorer comment cette initiative pourrait être étendue pour toucher le secteur informel et renforcer les ressources du fonds fiduciaire

Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA

« La taxe sida du Zimbabwe est un excellent exemple qui prouve aux autres pays africains comment générer des ressources nationales pour maintenir et s'approprier leur propre riposte au sida », a indiqué M. Sidibé. « J'encourage le gouvernement zimbabwéen à explorer comment cette initiative pourrait être étendue pour toucher le secteur informel et renforcer les ressources du fonds fiduciaire. »

L'un des axes forts de la riposte nationale au sida au Zimbabwe est d'éliminer les nouvelles infections au VIH parmi les enfants et de maintenir leurs mères en vie. Le nombre de centres offrant des services destinés à prévenir la transmission du VIH de la mère à l'enfant (PTME) dans le pays a quasiment doublé ces dernières années, passant de 920 en 2008 à 1 560 en 2010. D'après le Progress report 2011: Global HIV/AIDS response, on estime que 86 % des femmes zimbabwéennes séropositives enceintes ont reçu une prophylaxie antirétrovirale en 2010, par rapport à seulement 17 % en 2008.

Au sujet des progrès du Zimbabwe dans ce domaine clé, le Premier Ministre Tsvangirai a insisté sur le fait qu'il fallait en faire encore plus pour la riposte nationale au sida. « Des améliorations ont été observées pour ce qui est du sida au Zimbabwe, mais les défis restent nombreux et nous devons collaborer avec la communauté internationale », a indiqué le Premier Ministre. « Le Zimbabwe doit reconnaître et construire sur les progrès encourageants accomplis jusqu'à présent. »

Tout en félicitant l'engagement du gouvernement à éliminer les nouvelles infections au VIH parmi les enfants et maintenir leurs mères en vie à l'horizon 2015, le directeur exécutif de l'ONUSIDA a encouragé le Premier Ministre à adopter de nouvelles mesures pour protéger la santé et les droits des femmes et des filles.

Le directeur exécutif de l'ONUSIDA et le vice-Premier Ministre zimbabwéen, l'Honorable Thokozani Khupe, à Harare, le 23 mai 2012.
ONUSIDA/D.Kwande

« Le processus constitutionnel du Zimbabwe présente des opportunités sans égal de revisiter les lois pour mieux protéger les femmes et les filles », a déclaré M. Sidibé. « Le gouvernement doit envisager de modifier l'âge légal du mariage pour les filles et le passer de 16 à 18 ans, l'âge de la majorité au Zimbabwe. » 

M. Sidibé a également souligné l'importance d'une riposte au sida inclusive qui veille à fournir des services salvateurs à tout le monde, y compris les professionnelles du sexe, les consommateurs de drogues, les populations nomades et les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes.

Peu après son arrivée à Harare le 23 mai, le directeur exécutif de l'ONUSIDA a visité la Polyclinique Epworth d'Harare pour constater les efforts du Zimbabwe pour offrir des services de santé et sociaux intégrés et éliminer les nouvelles infections au VIH parmi les enfants. À la clinique, il a rencontré de nombreuses mères avec leurs enfants qui, grâce à des services PTME efficaces, sont nés séronégatifs.

La Polyclinique Epworth est l'un des 1 560 établissements dans le pays qui proposent des services de santé maternelle et pédiatrique intégrés, notamment soins prénatals, conseil et dépistage du VIH, interventions de PTME, diagnostic précoce des nourrissons, vaccination, conseil en santé reproductive et soutien nutritionnels. La clinique favorise également l'engagement des hommes par le biais de son partenariat avec Padare, un réseau social qui réunit des dirigeants traditionnels et locaux, des grands-pères, des pères, des oncles et des frères pour discuter de thèmes liés à l'égalité des sexes et la prévention du VIH, y compris parmi les enfants.

Des améliorations ont été observées pour ce qui est du sida au Zimbabwe, mais les défis restent nombreux et nous devons collaborer avec la communauté internationale. Le Zimbabwe doit reconnaître et construire sur les progrès encourageants accomplis jusqu'à présent

Premier Ministre du Zimbabwe, l'Honorable Morgan R. Tsvangirai

Lors de sa visite à la Polyclinique Epworth, M. Sidibé a déclaré : « Il est évident que le Zimbabwe est confronté à des défis majeurs, mais ce que je vois aujourd'hui est un exemple clair de la manière dont vous vous êtes unis pour créer des services communautaires qui intègrent les aspects sanitaires, nutritionnels et sociaux. Ce type de partenariat, qui ne se limite pas seulement au sommet de la communauté internationale mais aussi aux communautés locales, peut entraîner un changement radical. »

Le 24 mai, M. Sidibé a assisté à l'inauguration du Réseau africain de femmes GlobalPOWER à Harare. Dans son élocution, le directeur exécutif a félicité le vice-Premier Ministre du Zimbabwe, l'Honorable Thokozani Khupe, pour son rôle capital en tant que Président du Réseau africain de femmes GlobalPOWER. La réunion de haut niveau de 2 jours a rassemblé des centaines de femmes dirigeantes venant d'Afrique et ailleurs pour générer une action plus forte en faveur de l'autonomisation des femmes et l'avancement de la santé sexuelle et reproductive et des droits des femmes et des filles.

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Le lancement du réseau de leadership des femmes africaines a pour vocation de faire progresser l'égalité des sexes et la riposte au sida

24 mai 2012

Son Excellence le président du Zimbabwe Robert Mugabe s'adresse aux participants lors de l'ouverture de la réunion du Réseau africain de femmes GlobalPOWER à Harare. Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé, le premier ministre Morgan Tsvangirai ainsi que le Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Navi Pillayse se joignent au président. 24 mai 2012.
Photo : ONUSIDA/D.Kwande

Les femmes africaines élues des ministères et parlements nationaux, la communauté des affaires, les réseaux de femmes vivant avec le VIH ainsi que la société civile et les organisations de développement se réunissent dans la capitale du Zimbabwe pour participer à la réunion inaugurale du Réseau africain de femmes GlobalPOWER. Cette initiative menée par les femmes fournira une plate-forme politique stratégique pour accélérer la prévention du VIH ainsi que la santé et les droits sexuels et reproductifs des femmes et des filles en Afrique subsaharienne.

Dans tout le continent africain, les femmes et les filles portent un poids disproportionné de l'épidémie de VIH, ce qui représente 59% de toutes les personnes vivant avec le VIH. Dans certains pays, les jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans ont huit fois plus de chance que les jeunes hommes d'être séropositives. L'inégalité des sexes régnant, y compris la violence sexiste, les disparités socio-économiques et la privatisation des lois et des politiques augmentent le risque d'infection à VIH des femmes et des filles.

Organisée en collaboration avec l'Union africaine et l'ONUSIDA, la réunion a été officiellement ouverte par Son Excellence le président du Zimbabwe, Robert Mugabe. “L'un des objectifs de cette conférence est de lancer un appel aux gouvernements et aux partenaires afin de mobiliser le leadership de haut niveau national et l'appropriation par les pays pour la diminution du VIH et la santé et droits sexuels et reproductifs », déclare le président Mugabe. Il a utilisé son discours pour attirer l'attention sur le rôle des hommes dans le soutien total des femmes pour l'accès aux services de santé et aider à changer les inégalités auxquelles font face les femmes et les filles.

Cette réunion inaugurative du Réseau africain de femmes GlobalPOWER arrive à un moment crucial. Elle est parfaitement positionnée en tant que plate-forme politique stratégique pour promouvoir des approches innovantes qui impacteront positivement les vies des femmes et des filles en Afrique

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA

Dans son allocution, Son Excellence le premier ministre Morgan Tsvangirai demande une plus grande égalité des sexes. « Cinquante neuf pour cent des personnes vivant avec le VIH en Afrique sont des femmes, il est donc impératif de prendre en considération et de diminuer cette réalité alarmante. Au Zimbabwe, cela est surtout lié à l'inégalité des sexes, » fait remarquer M. Tsvangirai. « Le Zimbabwe et l'Afrique dans son ensemble gagneront largement s'ils répondent à l'inégalité des sexes qui, conjuguée au manque d'éducation et de responsabilisation économique, empêche la participation active des femmes dans l'agenda de développement. »

S'adressant aux participants, le Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé a souligné le rôle important du réseau de femmes pour accélérer la riposte au sida. « Cette réunion inaugurative du Réseau africain de femmes GlobalPOWER arrive à un moment crucial, » indique M. Sidibé. « Elle est parfaitement positionnée en tant que plate-forme politique stratégique pour promouvoir des approches innovantes qui impacteront positivement les vies des femmes et des filles en Afrique. Et pas seulement par rapport au VIH, mais également pour promouvoir la santé et les droits sexuels et reproductifs ainsi que la tolérance zéro pour la violence sexiste. »

Dans les deux prochains jours, plus de 300 participants prendront part à des séries de discussions plénières et des panels autour de questions clé impactant les vies des femmes et des filles dans tout le continent. Ces travaux incluront la prévention du VIH, la santé maternelle et pédiatrique, la violence sexiste, l'égalité des sexes, la responsabilisation du leadership et l'appropriation par les pays de l'Agenda d'action de l'ONUSIDA pour les femmes et les filles. Des exemples d'approches réussies seront également partagés pour encourager une plus grande innovation dans la fourniture de services.

Prenant la parole lors de la cérémonie d'ouverture, le Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Navi Pillay, a mis l'accent sur le lien intrinsèque entre la santé maternelle et pédiatrique et les droits de l'homme. « Lorsque les droits des femmes sont violés, cela les empêche de mener une vie saine et prospère, cela enlève leur liberté de choix d'avoir ou de démarrer une famille, » affirme t-elle. Madame Pillay a également insisté sur le fait que la violence sexiste ainsi que la stigmatisation et la discrimination entravent l'accès aux services de santé maternels.

Le premier ministre adjoint du Zimbabwe, Hon Thokozani Khupe, agissant également comme présidente du Réseau africain de femmes GlobalPOWER, a attiré l'attention sur le rôle central des femmes et des filles dans la riposte au sida dans tout le continent. « Pour atteindre la vision zéro nouvelle infection à VIH, zéro discrimination et zéro décès dû au sida, il est important de reconnaître les femmes et les filles comme des actrices indispensables pour que cette vision devienne réalité. La société doit investir dans la santé des femmes et des filles, » affirme Madame Khupe.

Le ministre des Finances du Nigéria Dr Ngozi Okonjo-Lweala s’adresse aux délégués lors de l’ouverture officielle du Réseau africain de femmes GlobalPOWER à Harare, au centre international de conférence le 24 mai 2012.
Photo : ONUSIDA/D.Kwande

Représentant la Commission de l'Union africaine à la réunion, le président adjoint, Son Excellence Erastus Mwencha, a déclaré « Le poids du VIH ne peut pas être correctement pris en compte sans payer attention aux problèmes des droits et de santé reproductifs. Les personnes, les familles et les communautés doivent avoir leur mot à dire dans la mise en œuvre des programmes. »

Dr Ngozi Okonjo-Iweala, la ministre des Finances du Nigéria, était l'invitée d'honneur de l'ouverture et a prononcé le discours-programme. Dans ses remarques, elle a rappelé aux participants que les progrès d'un pays sont liés à la santé de sa population féminine.

« Tout pays qui néglige l'investissement dans les femmes et les filles ne doit pas s'attendre à une réelle croissance. Ce sont des économies intelligentes que d'investir dans l'éducation des filles, dans la santé et le bien-être social, car aucune femme ne devrait mourir du sida en accouchant, » affirme t-elle. « Nous pouvons faire la différence en Afrique et le changement s'opère déjà, mais nous, les femmes, devons pousser plus fort pour encore plus de changements car personne d'autre ne le fera pour nous. C'est la raison pour laquelle GlobalPOWER Afrique est tellement important. Nous avons besoin de nos femmes en tant que leaders pour exiger les investissements dans les femmes et les filles et contrôler la façon dont l'argent est dépensé. »

Nous pouvons faire la différence en Afrique et le changement s'opère déjà, mais nous, les femmes, devons pousser plus fort pour encore plus de changements car personne d'autre ne le fera pour nous.

Dr Ngozi Okonjo-Iweala, ministre des Finances du Nigéria

Cette réunion aboutira avec “l'Appel à l'action de Harare”, un plan d'action unifié pour la santé des femmes, avec un objectif spécifique sur la santé et les droits sexuels et reproductifs dans le contexte du VIH. L'Appel à l'action sera un important outil politique et de sensibilisation, promouvant fortement le sentiment d'appartenance régionale et la responsabilité partagée pour encourager la riposte au sida ainsi que l'agenda de l'égalité des sexes plus élargi.

L'idée de créer un Réseau de femmes GlobalPOWER spécifique à l'Afrique découle d'une réunion en septembre 2010 à Washington, DC. Lors de cette réunion, des décideurs, à savoir des femmes africaines connues, se sont réunies avec leurs pairs américaines pour discuter la manière d'accélérer la mise en œuvre de l'Agenda de l'ONUSIDA pour les femmes et les filles. L'initiative GlobalPOWER a été créée en 2006 par le Center for Women Policy Studies, une organisation de femmes basée aux États-Unis.

Différents autres représentants de haut niveau ont participé au lancement du réseau de femmes, y compris l'ambassadeur des États-Unis du Zimbabwe, Charles A. Ray, le vice-président du Zimbabwe, Hon Joyce Mujuru et le premier ministre adjoint du Zimbabwe, professeur honoraire Arthur Mutambara. Un message de soutien a été envoyé par le Directeur exécutif ONU Femmes, Michelle Bachelet.

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L'ONUSIDA et le PEPFAR réunissent des Ministres de la santé et leurs partenaires pour faire progresser l'élimination des nouvelles infections au VIH parmi les enfants

23 mai 2012

L'ONUSIDA et le PEPFAR réunissent des Ministres de la santé et leurs partenaires des pays les plus touchés par les nouvelles infections au VIH parmi les enfants pour accélérer les progrès.
Photo : ONUSIDA/A.Obeid

Les Ministres de la santé et leurs représentants des 22* pays les plus touchés par les nouvelles infections au VIH parmi les enfants se sont réunis pour faire état des progrès accomplis dans l'atteinte de l'objectif de zéro nouvelle infection au VIH parmi les enfants à l'horizon 2015 et trouver des moyens de faire un pas en avant.

En 2010, on estime que 390 000 enfants sont nés séropositifs. Cependant, avec à un accès à des services anti-VIH complets, le risque de transmission peut être réduit à moins de 5 %. En réponse à cela, le Programme commun des Nations Unies sur le VIH (ONUSIDA) et le Plan présidentiel américain d'aide d'urgence à la lutte contre le sida (PEPFAR) ont réuni leurs partenaires pour développer un plan mondial pour mettre fin aux nouvelles infections au VIH parmi les enfants d'ici 2015 et maintenir leurs mères en vie. Le plan s'axe sur les 22 pays dans lesquels 90 % des nouvelles infections au VIH touchent les enfants, dont 21 en Afrique subsaharienne.

« En unissant nos forces au-delà des frontières, des institutions et des communautés, nous saisirons cette occasion historique d'accueillir la première génération née sans sida d'ici 2015 », a déclaré le directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé. « En bâtissant des ponts entre les mouvements du sida, la santé maternelle et des enfants et les mouvements des femmes, nous accélèrerons l'atteinte de l'objectif zéro. »

Depuis le lancement du Plan mondial à la Réunion de haut niveau sur le sida 2011, de gros progrès ont été accomplis en matière de réduction des infections parmi les femmes en âge de procréer et d'extension de l'accès au traitement antirétroviral pour les femmes enceintes vivant avec le VIH. Néanmoins, les progrès ont été beaucoup moins rapides concernant la réponse aux besoins de planification familiale des femmes vivant avec le VIH, la prévention de la mortalité maternelle et la garantie d'un accès au traitement antirétroviraux pour les enfants vivant avec le VIH, autant d'éléments clés dans le plan mondial d'atteindre l'objectif de zéro nouvelle infection au VIH parmi les enfants.

« Nous avons le savoir et les outils pour nous assurer que tous les enfants naissent sans VIH et que leurs mères restent en bonne santé », a déclaré l'Ambassadeur Eric Goosby, coordinateur mondial des États-Unis pour le sida. « Les pays sont en première ligne des efforts pour atteindre cette vision, et en tant que partenaires, nous sommes fermement engagés dans leur réussite. »

En unissant nos forces au-delà des frontières, des institutions et des communautés, nous saisirons cette occasion historique d'accueillir la première génération née sans sida d'ici 2015

Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA

Dans son discours d'accueil, la directrice générale de l'Organisation mondiale de la Santé, Margaret Chan, a souligné l'engagement total de son organisation pour le succès du Plan mondial. « Il s'agit d'une cause ambitieuse, noble et possible », a déclaré le Dr Chan. « C'est également l'occasion unique d'améliorer l'intégration des services de santé dans les pays. »

Le président de la 65e Assemblée mondiale de la santé a insisté sur la nécessité de sensibiliser les communautés afin que les hommes et les femmes aient accès à des services anti-VIH pour leur santé et prévenir les infections au VIH parmi les enfants. « Les femmes séropositives restent confrontées à la stigmatisation et à la discrimination », a indiqué le Ministre de la santé de Côte d’Ivoire, Thérèse N’Dri-Yoman. « Les femmes ne divulgueront pas leur séropositivité et n'auront donc pas accès à des services anti-VIH, sauf si les communautés leur viennent en aide. »

Les ministres ont partagé leurs idées et leurs expériences sur des axes clés liés à la mise en œuvre du Plan mondial : le financement et l'appropriation politique, la qualité des soins, l'engagement de la communauté et les ressources humaines.

Sur la question des méthodes innovantes de financement, l'initiative « AIDS Levy » du Zimbabwe a été citée comme un exemple d'initiative nationale durable pour mobiliser des ressources pour la riposte au sida. « Même si personne n'aime payer des impôts, on reconnaît volontiers l'utilité de « AIDS Levy » au vu des résultats obtenus dans la riposte au sida », a déclaré le Ministre de la santé et du bien-être des enfants du Zimbabwe, Henry Madzorera.

Le Ministre de la santé et des affaires sociales de Namibie, Richard Kamwi, a également expliqué que son pays augmentait rapidement sa contribution intérieure aux ressources globales déployées pour la riposte au sida.   

L'intégration de services pour fournir des soins de meilleure qualité aux femmes a également été mentionnée parmi les éléments clés par plusieurs pays. En Tanzanie par exemple, le Ministre de la santé et des affaires sociales, Hussein Mwinyi, a indiqué qu'actuellement, l'ensemble des services de planification familiale intègrent des services anti-VIH, et inversement. De la même manière, le gouvernement du Ghana a émis une politique visant à fournir des services de planification familiale gratuits à tous. Le Botswana, l'un des pays les plus avancés en matière de prévention de la transmission mère-enfant du VIH, a intégré les services anti-VIH dans tous ses établissements de santé pour prodiguer des soins prénatals aux femmes enceintes. « Nous faisons tout notre possible pour que notre peuple soit en bonne santé », a déclaré le Ministre de la santé du Botswana, John Seakgosing.

Les pays tels que le Burundi, le Tchad et la République démocratique du Congo ont rapporté des efforts pour augmenter la capacité des prestataires de santé par le biais d'initiatives telles que des programmes de traitement antirétroviral dirigés par des infirmières, l'expansion des dispensaires et la promotion de la décentralisation.

Nous avons le savoir et les outils pour nous assurer que tous les enfants naissent sans VIH et que leurs mères restent en bonne santé

Ambassadeur Eric Goosby, coordinateur mondial des États-Unis pour le sida

L'importance de l'engagement de la communauté dans la mise en œuvre du Plan mondial dans les pays a été soulignée par Lucy Ghati du réseau kenyan Network of People Living with HIV/AIDS (NEPHAK). « Les communautés sont essentielles au bon déploiement des services de prévention mère-enfant », a indiqué Mme Ghati. « Les femmes vivant avec le VIH doivent être représentées dans les comités locaux et nationaux pour identifier leurs besoins et garantir l'appropriation de la riposte. » De la même manière, l'ambassadrice de France chargée de la lutte contre le sida, Mireille Guigaz, a déclaré : « Dès qu'il s'agit d'examiner les problèmes des femmes et des enfants, nous devons nous rapprocher le plus possible des communautés. Si nous ne leur donnons pas la possibilité d'exprimer leurs ressentis et si nous ne prenons pas en compte leurs expériences, nous ne pourrons pas obtenir une riposte au sida efficace. »

La directrice générale adjointe du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, Debrework Zewdie, a noté que 15 % du financement pour la prévention du VIH allait à l'élimination des nouvelles infections au VIH parmi les enfants. Toutefois, elle a rappelé que le Fonds mondial est régi par la demande et que les pays doivent demander leurs fonds.

L'ambassadeur de Suède chargé de la lutte contre le sida, Anders Nordström, a insisté sur l'engagement de son pays dans la prévention des nouvelles infections au VIH parmi les enfants et a indiqué que la Suède verserait 15 millions de dollars pour soutenir les efforts du Plan mondial.

Le président-directeur général du Business Leadership Council for a Generation Born HIV-Free (Conseil des chefs d’entreprises pour une « Génération née sans le VIH »), John Megrue, a rappelé l'engagement du secteur privé pour éliminer les nouvelles infections au VIH parmi les enfants et maintenir leurs mères en vie. Il a indiqué que l'organisation concentrait ses efforts à la mobilisation de ressources dans le secteur privé, au recrutement d'autres entreprises dans le conseil et à l'aide aux pays pour accélérer la mise en œuvre du Plan mondial.

La réunion était le premier rassemblement individuel de l'année de 22 pays d'intérêt depuis le lancement du Plan mondial pour éliminer les nouvelles infections à VIH chez les enfants à l'horizon 2015 et maintenir leurs mères en vie.

 

*Les 22 pays prioritaires sont : Afrique du Sud, Angola, Botswana, Burundi, Cameroun, Côte d’Ivoire, Éthiopie, Ghana, Inde, Kenya, Lesotho, Malawi, Mozambique, Namibie, Nigeria, Ouganda, République démocratique du Congo, République Unie de Tanzanie, Swaziland, Tchad, Zambie et Zimbabwe.

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L'ONUSIDA et le Luxembourg encouragent une action conjointe de lutte contre le sida

22 mai 2012

La ministre de la Coopération, du Développement et des Affaires humanitaires, Marie-Josée Jacobs et le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé. 22 mai 2012. Genève.
Photo : UNAIDS/A. Obeid

Le gouvernement du Grand-Duché de Luxembourg a été un champion de longue date de la riposte au sida, autant dans son approche nationale de l'épidémie que dans son soutien aux pays les plus affectés par le VIH. Il s'était également engagé à soutenir l'ONUSIDA, que ce soit en termes de financement durable ou encore comme soutien politique.

Le Luxembourg a particulièrement intensifié les efforts pour faire progresser la riposte au sida pour les femmes et les filles. En 2010-2011, le Luxembourg a contribué à hauteur de 2 millions d'Euros en faveur de l'ONUSIDA pour réduire la violence contre les femmes, augmenter les progrès relatifs à la prévention de nouvelles infections à VIH chez les enfants et le développement de l'ONUSIDA Agenda for accelerated country action for women and girls qui met l'accent sur la réponse aux besoins spécifiques des femmes et des filles et protéger leurs droits humains.

Dans le cadre de son engagement continu de mettre fin au sida, le Luxembourg a signé un accord de financement pluriannuel avec l'ONUSIDA pour encourager une action conjointe et soutenir la riposte mondiale au VIH.

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA a exprimé sa gratitude au Luxembourg pour maintenir la lutte contre le sida en bonne place dans son agenda politique. « La signature de cet accord de financement entre le gouvernement du Luxembourg et l'ONUSIDA marque une nouvelle étape de notre partenariat », a déclaré M. Sidibé. « Elle illustre l'engagement du gouvernement du Luxembourg pour notre travail et je suis confiant que cette collaboration durable sur les priorités clé produira des résultats tangibles. »

Le Luxembourg est d'avis qu'il doit maximiser l'impact de sa coopération de développement international en collaborant avec des partenaires stratégiques comme l'ONUSIDA

La ministre de la Coopération, du Développement et des Affaires humanitaires, Marie-Josée Jacobs

L'accord a été signé par la ministre de la Coopération, du Développement et des Affaires humanitaires, Marie-Josée Jacobs et le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé. Soulignant l'importance des cibles et des objectifs partagés, Madame la ministre Jacobs affirme, « L'accord est une marque de confiance du Luxembourg envers l'ONUSIDA et son important travail pour atteindre l'OMD numéro 6. Par ailleurs, le Luxembourg est d'avis qu'il doit maximiser l'impact de sa coopération de développement international en collaborant avec des partenaires stratégiques comme l'ONUSIDA. »

Selon le nouvel accord et en attendant l'approbation parlementaire, Le Luxembourg assurera des contributions annuelles à l'ONUSIDA jusqu'à 2015 inclus. De plus, le Luxembourg apportera des contributions thématiques pour des travaux sur des questions spécifiques. En 2012 les contributions thématiques seront consacrées à l'égalité des sexes et à la lutte contre le sida, mais aussi au soutien de la planification stratégique nationale au niveau des pays. Le soutien du Luxembourg pour la riposte au sida sera essentielle au renforcement du travail en cours dans le but d'atteindre l'accès universel à la prévention du VIH, le traitement, les soins et le soutien d'ici 2015 et les objectifs fixés dans la Déclaration politique de 2011 sur le VIH/sida.

Avant la réunion et la signature de l'accord, les experts techniques du Luxembourg et de l'ONUSIDA se sont réunis pour discuter les thématiques prioritaires. Celles-ci incluent l'engagement fort du Luxembourg pour l'amélioration de la protection des droits de l'homme dans le contexte du VIH, ciblant les besoins et les droits des femmes et des filles, y compris la tolérance zéro pour la violence basée sur le sexe, mais aussi le soutien de la planification stratégique nationale pour faire progresser les programmes de lutte contre le sida dans les pays.

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Soutien politique transversal pour une riposte au sida accélérée en Birmanie

21 mai 2012

L'envoyée spéciale du secrétaire général des Nations Unies pour le sida en Asie, Dr Nafis Sadik, avec le vice président, Son Excellence Dr Sai Mauk Kham.
Photo : ONUSIDA

Une délégation de haut niveau des Nations Unie conduite par l'envoyée spéciale du secrétaire général des Nations Unies pour le sida en Asie, le Dr Nafis Sadik a visité la Birmanie pour faire le point sur les progrès réalisés et les défis restants dans la riposte au sida.

Pendant la visite, les représentants du spectre politique transversal en Birmanie ont souligné leur engagement pour accélérer et renforcer la riposte nationale au sida afin de garantir que les services de lutte contre le sida atteignent les communautés les plus affectées par l'épidémie.

Le vice président, Son Excellence Dr Sai Mauk Kham, en conversation avec le Dr Sadik et sa délégation, a mis l'accent sur la nécessité d'une riposte au sida inclusive. « Pour traiter cette épidémie, l'un des défis de santé prioritaires en Birmanie, le gouvernement, les Nations Unies, les organisations non gouvernementales et la société civile doivent travailler ensemble, » affirme le vice président Kham.

Les représentants des réseaux de personnes vivant avec le VIH ont souligné leur volonté de travailler en étroite collaboration avec le gouvernement et les autres partenaires pour garantir des résultats efficaces. Ils ont également souligné la nécessité d'inclure les personnes vivant avec le VIH dans la phase de planification, de conception et de mise en œuvre des programmes de lutte contre le sida. « Les personnes infectées et vivant avec le VIH connaissent mieux que quiconque ce qui marche et comment arriver au meilleur résultat, » affirme Myo Thant Aug, président du réseau national des personnes vivant avec le VIH, le Myanmar Positive Group.

Pour traiter cette épidémie, l'un des défis de santé prioritaires en Birmanie, le gouvernement, les Nations Unies, les organisations non gouvernementales et la société civile doivent travailler ensemble

Le vice président, Son Excellence Dr Sai Mauk Kham

La baisse des financements disponibles pour le traitement du VIH et la prévention est l'une des inquiétudes majeures de la lauréate du prix Nobel et secrétaire générale de la ligue nationale pour la démocratie, Aung San Suu Kyi. Lors d'une réunion avec le Dr Sadik, Madame Suu Kyi a souligné l'importance d'une riposte au sida durable et bien gérée dans le pays. « Tout le travail nécessite d'être étroitement suivi afin de garantir la responsabilisation » ajoute Madame Suu Kyi. Elle a également souligné « l'importance de l'ouverture et de la compassion de la part du gouvernement et de la communauté » dans l'accès à la prévention du VIH et des programmes de soins.

Le Dr Sadik appelle pour une augmentation rapide des ressources afin de garantir la pérennité des programmes de lutte contre le sida en Birmanie. « L'investissement en faveur de la lutte contre le sida des sources de financement internationales et nationales doit être considérablement augmenté pour soutenir les personnes vivant avec le VIH et pour prévenir que d'autres personnes ne soient infectées, » déclare le Dr Sadik.

« Par ailleurs, les lois, les politiques et les pratiques qui bloquent l'accès aux services de lutte contre le sida pour les personnes vivant avec le VIH et les plus affectées doivent être revues et supprimées. C'est la condition sine qua non pour permettre un accès à des services de prévention et de traitement du VIH effectifs et efficaces, » ajoute t-elle. La visite officielle en Birmanie était la dernière mission du Dr Sadik en tant qu'envoyée spéciale avant la fin de son mandat en juillet 2012.

En 2011, il y avait environ 216 000 personnes vivant avec le VIH en Birmanie et plus de 40 000 adultes et enfants ont bénéficié d'un traitement antirétroviral sur environ 120 000 personnes dans le besoin. Selon la surveillance sentinelle du VIH 2011, la prévalence était de 9,4%, parmi les professionnelles du sexe, 21,9% parmi les consommateurs de drogues injectables, 7,8% parmi les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, 0,9% parmi les femmes enceintes bénéficiant de soins prénatals.

L'envoyée spéciale du secrétaire général des Nations Unies pour le sida en Asie, Dr Nafis Sadik, avec la lauréate du prix Nobel et leader de la ligue nationale pour la démocratie, Aung San Suu Kyi.
Photo : T.M. Aung

La délégation des Nations Unies a noté les progrès significatifs réalisés dans la riposte nationale au sida là où, malgré des sources de financement limitées, la prévalence au VIH parmi les populations clé à risques plus élevés a commencé à baisser et le nombre de personnes bénéficiant d'un traitement antirétroviral a augmenté de manière significative. Toutefois, la délégation a également souligné que deux tiers des personnes vivant avec le VIH n'ont pas encore accès à un traitement vital et que les sources de financement disponibles pour le sida dans le pays devraient baisser sous les niveaux de 2011.

« Des sources de financement supplémentaires sont nécessaires pour aller au-delà des progrès réalisés à ce jour » déclare un membre de la délégation et le directeur de l'équipe de l'ONUSIDA d'appui aux régions pour l'Asie et le Pacifique, Steven Kraus. « Le renforcement nécessaire des services de lutte contre le sida ne sera pas possible sans cette riposte accélérée. »

Pendant la visite de sept jours, Dr Sadik et la délégation ont également rencontré le ministre de la Santé de l'Union, le ministre du Travail et de la Sécurité sociale de l'Union, l'avocat général et les présidents des comités parlementaires.

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L'ONUSIDA se joint au 20e anniversaire du Life Ball à Vienne

21 mai 2012

La Directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA, responsable de la gestion et des relations extérieures, Jan Beagle, lors de son allocution d'ouverture du gala de solidarité pour la lutte contre le sida.
Photo : Gettyimages

La plus grande manifestation de bienfaisance d'Europe contre le sida s'est tenue le 19 mai dans la ville autrichienne de Vienne. Organisé par AIDS LIFE, le Life Ball 2012 a réuni des célébrités et des leaders influents pour la riposte mondiale au sida afin de célébrer le 20e anniversaire de ce qui est devenu l'un des plus importants évènements de levée de fonds pour la lutte contre le sida au plan mondial, et ce depuis sa création en 1993.

Le Life Ball de cette année avait comme thème principal « Combattre les flammes de l'ignorance ». Le thème marque la conclusion du cycle de quatre ans des éléments qui a débuté en 2009 avec l'eau et qui était destiné à contribuer à la suppression des tabous autour du sida dans la société.

Le gala de solidarité pour la lutte contre le sida, un diner de haut niveau précédent la cérémonie d'ouverture du Life Ball, était organisé sous le parrainage du président de la République d'Autriche, Heinz Fischer, et co-organisé pour la seconde année consécutive par l'ONUSIDA. L'ancien président américain Bill Clinton, la directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA responsable de la gestion et des relations extérieures, Jan Beagle, l'ambassadrice de la Fondation américaine pour la recherche sur le sida (AMFAR), Milla Jovovich, l'acteur Sean Penn et la collectionneuse d'art Francesca Habsburg ont également participé à l'évènement.

Les profits du gala seront, en partie, utilisés pour soutenir le travail de l'ONUSIDA dans la Fédération de Russie. Les dons seront consacrés à l'amélioration des vies des enfants orphelins du sida et les familles affectées par le VIH, mais aussi pour renforcer la prévention au VIH parmi les femmes en âge de procréer.

L'épidémie est toujours encore une loupe de l'injustice sociale. La stigmatisation et la discrimination, la criminalisation du VIH, l'inégalité des sexes et les nombreuses formes de violations des droits de l'homme alimentent encore les nouvelles infections à VIH et empêchent l'accès aux traitements vitaux des personnes

La Directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA, responsable de la gestion et des relations extérieures, Jan Beagle

Dans son allocution d'ouverture, Madame Beagle notait que, malgré les progrès réalisés dans la riposte mondiale de lutte contre le sida, l'épidémie du sida n'était pas encore terminée. « L'épidémie est toujours encore une loupe de l'injustice sociale. La stigmatisation et la discrimination, la criminalisation du VIH, l'inégalité des sexes et les nombreuses formes de violations des droits de l'homme alimentent encore les nouvelles infections à VIH et empêchent l'accès aux traitements vitaux des personnes », déclare Madame Beagle.

Cela concerne l'épidémie en Europe de l'Est et en Asie centrale note Madame Beagle puisque, à l'instar de la plupart des autres régions, les décès liés au sida continuent de progresser. « Je suis reconnaissante à AIDS LIFE d'être un soutien aussi fort et engagé pour le travail de l'ONUSIDA dans cette région. Avec votre aide, nous briserons la trajectoire du VIH en Europe de l'Est et en Asie centrale et parviendrons au même succès que celui que nous voyons en Afrique et dans le reste du monde » ajoute Madame Beagle.

Le président Clinton a noté dans son intervention « Les Nations unies ont comme premier objectif de garantir que les enfants naissent sans le sida. Les ressources levées lors du gala pour la fondation Clinton seront utilisés en Zambie et en Uganda pour éviter que les mères transmettent le VIH à leurs enfants. »

Tous les ans, le Life Ball rend hommage au travail et au dévouement des pionniers de la riposte au sida en décernant le prix « Cristal de l'Espoir ». Le top model Naomi Campbell et l'acteur hollywoodien Antonio Banderas ont remis la récompense de 100 000 EUR du prix de cette année à Jackie Branfield, fondateur de « Operation Bobbi Bear », un projet consacré à la lutte contre les abus des enfants et les crimes sexuels en Afrique du Sud.

Environ 40 000 personnes ainsi que des célébrités de grande renommée sont venues soutenir la riposte au sida lors du Life Ball de cette année. La manifestation de bienfaisance organisée par AIDS LIFE a levé plus de 2,3 millions USD l'année dernière pour les programmes de lutte contre le sida dans le monde grâce à des partenariats avec l'amfAR, la William J. Clinton Foundation, la MTV Staying Alive Foundation et l'ONUSIDA.

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La quête d'un vaccin contre le VIH

18 mai 2012

Photo : ONUSIDA

Selon un vaste consensus scientifique, l'atteinte de l'objectif zéro nouvelle infection au VIH exigera un vaccin anti-VIH. Les calculs montrent que même un vaccin anti-VIH partiellement efficace pourrait permettre de sauver des vies et d'économiser de l'argent au fil du temps.

Si un vaccin anti-VIH préventif pourrait être la clé pour accélérer l'élimination du sida, la quête d'un vaccin efficace demeure problématique. La nature et la grande variété du virus de l'immunodéficience humaine impliquent qu'il a résisté à la plupart des tentatives de stopper sa propagation, et les scientifiques et vaccinologues du monde entier unissent leur force pour trouver des solutions.

Récemment, des développements prometteurs en matière de vaccin anti-VIH instillent un espoir de trouver un vaccin efficace. En 2009, les résultats d'une étude menée en Thaïlande — RV144 — ont révélé une efficacité de 31,2 % du vaccin en termes de prévention des infections au VIH. Bien que modestement protecteur, les résultats ont instillé un nouvel espoir de trouver un vaccin anti-VIH à mettre à la portée des populations les plus vulnérables dans le monde.

Les résultats ont représenté une avancée scientifique considérable, et une première preuve qu'un vaccin peut prévenir l'infection au VIH chez la population adulte générale. Il s'agit d'une découverte d'importance capitale qui a été suivie de données encore plus encourageantes ces dernières années.

Des données présentées au cours de l'année dernière ont révélé des réponses immunitaires protectrices qui étaient stimulées par l'étude thaïlandaise sur le vaccin. Des études sont à présent prévues pour déterminer si un régime semblable au RV144 peut protéger contre une souche d'infection au VIH présente en Afrique du Sud et contre l'acquisition chez les personnes à plus haut risque, en particulier les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes.

L'ONUSIDA et les Centers for Disease Control américains ont collaboré étroitement avec les équipes de calcul pour estimer l'impact du traitement RV144 dans différents pays et chez différentes populations, et il s'est avéré que 10 % des infections pouvaient être évitées si la même efficacité de 31 % était observée chez les personnes vaccinées. Ceci démontre qu'un vaccin anti-VIH modestement efficace pourrait s'ajouter à la série de méthodes de prévention partiellement efficaces afin d'accélérer le déclin de l'épidémie de VIH.

Ces avancées, entre autres, en matière de développement d'un vaccin anti-VIH — y compris la conception de nouveaux outils et de nouvelles technologies pour l'administration du vaccin — ont renforcé l'optimisme dans le domaine quant aux perspectives de développement d'un vaccin sûr et efficace contre le sida.

Cependant, les données préliminaires du Groupe de travail sur le suivi des ressources pour les vaccins contre le VIH et les microbicides montrent que la baisse des financements pour le vaccin anti-VIH qui a débuté en 2008 a perduré en 2011. La quête de vaccins anti-VIH efficaces est un investissement à long terme à la fois pour les produits (vaccins) et pour les personnes qui les développent, les fabriquent, les commercialisent et les soutiennent. Des investissements dans la recherche et des études cliniques sont indispensables et peuvent supposer de nombreux bénéfices, au-delà du domaine du sida.

La nécessité d'un vaccin anti-VIH préventif est claire. Aujourd'hui, alors que nous commémorons la Journée internationale du vaccin contre le VIH, plus de 34 millions de personnes vivent avec le VIH, et plus de 7 000 personnes contractent le virus chaque jour. Si un vaccin ne serait pas une baguette magique qui mettrait fin à l'épidémie de sida, il constituerait un outil supplémentaire qui s'ajouterait au vaste éventail d'options de prévention du VIH actuellement disponibles.

L'ONUSIDA continuera de travailler avec plusieurs partenaires –– les communautés scientifiques, les agences de recherche sur le sida nationales et internationales, l'industrie pharmaceutique, les fondations privées, les États membres et les communautés affectées –– pour mettre le vaccin anti-VIH au sommet de l'ordre du jour et veiller à poursuivre la quête d'un vaccin anti-VIH sûr et efficace.

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