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Rio+20 : Conférence des Nations Unies sur le développement durable

20 juin 2012

La Conférence des Nations Unies sur le développement durable, également appelée Rio+20, se tiendra à Rio de Janeiro, au Brésil, du 20 au 22 juin. Cette réunion de haut niveau rassemble plus d'une centaine de chefs d'État et de gouvernement, ainsi que des responsables des Nations Unies et des représentants du secteur privé et de la société civile, dans le but d'ébaucher de nouvelles politiques destinées à encourager la prospérité, réduire la pauvreté et faire avancer la justice sociale et la protection de l'environnement.

Cette année marque le 20e anniversaire de la Conférence historique des Nations Unies sur l'environnement et le développement (UNCED) qui avait eu lieu en 1992 dans la même ville de Rio, ainsi que le 10e anniversaire du Sommet mondial pour le développement durable de 2002 à Johannesburg. La conférence est organisée par le Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies.

 « Rio+20 porte sur la construction de l'avenir que nous voulons et sur nos aspirations communes », a déclaré le Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-Moon à la veille de la conférence. « Rio+20 est une occasion unique pour toute une génération d'accomplir de réels progrès », a-t-il ajouté.

Rio+20 porte sur la construction de l'avenir que nous voulons et sur nos aspirations communes

Ban Ki-Moon, Secrétaire général des Nations Unies

La conférence portera sur deux thèmes : l'économie verte dans le cadre du développement durable et de l'éradication de la pauvreté, et le cadre institutionnel du développement durable. Sept sujets prioritaires seront également abordés : l'emploi digne, l'énergie, la durabilité des villes, la sécurité alimentaire et l'agriculture durable, l'eau, les océans et la préparation aux catastrophes.

À la veille de la conférence, les États membres ont annoncé qu'ils étaient parvenus à un accord sur le document final de la conférence. « Nous disposons maintenant d'un texte qui sera adopté à l'issue de la conférence », a indiqué le Secrétaire général en charge de Rio20+, Sha Zukang. « Nous pensons que ce texte contient beaucoup d'actions, et si ces actions sont mises en œuvre, et que des mesures de suivi sont prises, la différence sera réellement énorme dans l'instigation d'un changement mondial positif ».

Développement durable et sida

Le document final de Rio+20 présente l'engagement des États membres à redoubler d'efforts pour parvenir à l'accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et à l'appui en matière de VIH et pour éliminer la transmission du virus de la mère à l'enfant.

« La riposte mondiale au sida a ouvert la voie et servi de point d'entrée pour une croissance inclusive, la justice sociale et le rétablissement de la dignité humaine », a déclaré le Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé. « Le mouvement de lutte contre le sida démontre qu'à travers des partenariats stratégiques, même les obstacles au développement les plus complexes et persistants peuvent être réellement surmontés », a-t-il ajouté.

Selon l'ONUSIDA, il ne peut y avoir de développement durable sans la santé, le respect des droits de l'homme et l'égalité des sexes.

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La Coupe du monde de football des lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres met un carton rouge au sida

19 juin 2012

Tous les capitaines des équipes qui participent à la Coupe du monde au Mexique ont signé l'engagement de soutien à la campagne de l'ONUSIDA « Donnons un carton rouge au sida ».
Photo : ONUSIDA

Une fois de plus, le football a marqué un but contre le VIH à l'occasion du Championnat du monde 2012 organisé par l'IGLFA (International Gay and Lesbian Football Association) à Mexico du 1er au 9 juin 2012.

Dans le cadre de ce tournoi, des footballeurs de 8 équipes représentant les Amériques, l'Europe et l'Océanie ont participé à la campagne de l'ONUSIDA « Donnons un carton rouge au sida », destinée à promouvoir la prévention du VIH et à s'opposer résolument à la stigmatisation et la discrimination.

« Nous sommes fiers de nous joindre à l'ONUSIDA et à ses partenaires pour donner un carton rouge au sida », a déclaré Andoni Bello Lanestosa, le capitaine de l'équipe mexicaine. « Nous pouvons faire changer les choses. Nous pouvons contribuer à réduire la transmission du VIH de 50 % et à en finir avec la violence et la discrimination », a-t-il ajouté.

La région de l'Amérique latine détient un triste record en termes de violations des droits humains à l'encontre des populations lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres (LGBT) en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre. Ces personnes sont confrontées à de graves problèmes de stigmatisation et de discrimination qui limitent leur accès aux services de santé, à l'éducation, à la justice et à l'emploi, et augmentent donc leur vulnérabilité au VIH.

« L'expérience montre que lorsque les personnes sont stigmatisées à cause de leur orientation sexuelle ou leur identité de genre, elles sont moins susceptibles d'accéder aux services de santé et à l'information sur la prévention du VIH », souligne César A. Núñez, Directeur régional de l'ONUSIDA pour l'Amérique latine. « Des études menées en Amérique latine montrent des taux de prévalence du VIH autour de 10 % chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Au sein de la population transgenre, la prévalence du VIH est même encore plus élevée, entre 20 et 28 % », ajoute-t-il.

Les footballeurs qui participent à la campagne peuvent inciter les gens à s'informer sur le sida, à se protéger et à lutter contre la stigmatisation et la discrimination à l'encontre des personnes vivant avec le VIH et des populations LGBT

Rubén Mayorga, Coordonnateur de l'ONUSIDA en Argentine, en Uruguay, au Paraguay et au Chili

Il y a deux ans, lors de la Coupe du monde de la FIFA 2010 en Afrique du Sud, l'ONUSIDA avait lancé la campagne « Donnons un carton rouge au sida », afin d'utiliser le pouvoir et la portée du football pour unir le monde en faveur de l'élimination des nouvelles infections à VIH chez les enfants. La campagne de cette année, basée sur l'initiative « Donnons un carton rouge au sida », se sert du tournoi pour sensibiliser le public aux besoins de la communauté LGBT en matière de prévention du VIH.

Tous les capitaines des équipes qui participent à la Coupe du monde au Mexique ont signé l'engagement de soutien à la campagne de l'ONUSIDA. Par cette signature, les délégations acceptent de diffuser le message de la campagne à leur retour dans leurs pays respectifs. Aux côtés des capitaines d'équipes, les représentants de l'Association internationale des arbitres gays et de l'IGLFA d'Amérique latine ont également défendu l'initiative et signé l'engagement.

Les joueurs des équipes argentine et mexicaine ont apporté leur concours à la campagne dès le commencement. Ils sont apparus sur les affiches et les panneaux publicitaires utilisés avant et pendant le championnat de l'IGLFA. « Les stars du sport peuvent jouer un rôle important dans la riposte au sida en parlant ouvertement du VIH », explique Rubén Mayorga, Coordonnateur de l'ONUSIDA en Argentine, en Uruguay, au Paraguay et au Chili. « Les footballeurs qui participent à la campagne peuvent inciter les gens à s'informer sur le sida, à se protéger et à lutter contre la stigmatisation et la discrimination à l'encontre des personnes vivant avec le VIH et des populations LGBT ».

L'International Gay and Lesbian Football Association (IGLFA) a été créée en 1992 et, 20 ans après, plus de 80 équipes de plus d'une vingtaine de pays du monde entier en sont devenues membres.

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Le Président de la Société internationale du sida parle de l'importance stratégique de la future Conférence internationale sur le sida

18 juin 2012

Le Professeur Elly Katabira, Président de la Société internationale du sida (IAS), évoquant l'importance stratégique de la future Conférence internationale sur le sida pour la riposte mondiale au sida. ONUSIDA Genève. 15 juin 2012. Photo : ONUSIDA

Le Professeur Elly Katabira, Président de la Société internationale du sida (IAS), était présent à l'ONUSIDA le 15 juin pour parler de l'importance stratégique de la future Conférence internationale sur le sida pour la riposte mondiale au sida. La 19e Conférence internationale sur le sida se tiendra à Washington DC du 22 au 27 juillet. Le Professeur Katabira sera le co-président international de la conférence.

Unaids.org a profité de l'occasion pour interroger le Professeur Katabira sur l'intérêt de la Conférence internationale sur le sida et ses attentes en la matière. Il a évoqué les progrès accomplis dans la riposte au VIH et déclaré qu'il était néanmoins nécessaire d'en faire davantage.

En quoi cette 19e Conférence internationale sur le sida est-elle importante et significative ?

Tout d'abord, cette conférence est importante parce qu'elle nous offre l'occasion de revenir aux États-Unis au bout de 22 ans. Conformément aux principes de l'IAS, nous avons refusé d'aller aux États-Unis toutes ces années principalement en raison de la restriction d'entrée dans le pays qui existait pour les personnes vivant avec le VIH. Puisque cette restriction a été levée en 2009, il était devenu important pour nous de revenir.

En outre, il est essentiel de reconnaître et de saluer l'engagement dans la riposte au sida dont ont fait preuve les États-Unis au fil des années. Les Américains ont apporté leur contribution non seulement à travers le PEPFAR, mais aussi de nombreuses autres façons. Nombre de ceux qui travaillent avec nous dans le monde ont été formés à l'américaine, soit aux États-Unis, soit à l'étranger ; une grande partie des recherches qui ont fait la différence, notamment sur les médicaments dont nous pouvons profiter aujourd'hui, a été réalisée avec l'aide de fonds américains.

Pourquoi Washington, D.C. ?

L'un des principes de l'IAS est de choisir un lieu de manière à influer sur l'impact de la riposte au sida dans ce lieu. Nous savons très bien que l'épidémie de VIH à Washington est semblable aux épidémies qui sévissent dans des contextes aux ressources limitées. Notre volonté est que la conférence stimule une meilleure riposte au sida afin d'atténuer l'impact de l'épidémie dans cette ville.

Quels résultats particuliers espérez-vous voir ressortir de cette conférence ?

Tout d'abord, la conférence porte sur trois thèmes : recherche scientifique, implication des communautés et leadership et responsabilisation.

Tout d'abord, cette conférence est importante parce qu'elle nous offre l'occasion de revenir aux États-Unis au bout de 22 ans

Professeur Elly Katabira, Président de la Société internationale du sida

Nous voulons présenter une recherche scientifique de qualité à la conférence, car c'est la science qui sera présente à cette occasion qui donnera le ton des pratiques de riposte au VIH que nous aurons dans les prochaines années. Par conséquent, nous espérons avoir une science de qualité qui nous aidera à fournir de meilleurs services aux populations.

L'implication des communautés est fondamentale pour garantir que la science répond aux besoins de ces communautés. Mais également pour s'assurer que les voix de ces communautés sont entendues et prises en considération par les scientifiques et les dirigeants.

Et bien sûr, le leadership et la responsabilisation : les dirigeants doivent être conscients de ce qu'ils font en ce qui concerne leur pays et la manière dont leurs décisions influent sur la riposte au VIH. Ils doivent être capables de répondre de leurs succès comme de leurs échecs. Il est donc essentiel que les scientifiques et les représentants des communautés utilisent cette plate-forme pour diffuser largement leur message.

Sur les trente années de l'épidémie, quels progrès et changements avez-vous observés ?

Au cours des dix premières années, la meilleure chose que nous puissions faire était de dépister les personnes infectées et d'établir des registres. Malgré mon statut de médecin, tout ce que je pouvais faire, c'était leur tapoter l'épaule et finalement les enterrer. Mais les choses ont changé au fil du temps. Les premiers médicaments sont apparus il y a dix ans.

Le Professeur Elly Katabira, Président de la Société internationale du sida (à droite), en compagnie de Luiz Loures, Directeur de l'ONUSIDA, Division Affaires politiques et publiques. ONUSIDA Genève. 15 juin 2012.
Photo : ONUSIDA

Lors de la conférence de 1996 à Vancouver, il était devenu évident qu'avec le bon type de traitement contre le VIH, les personnes séropositives au VIH allaient pouvoir vivre plus longtemps. Malheureusement, nous avons aussi pris conscience du fait que cette possibilité n'était pas accessible à tous, ou du moins pas aux pays qui payaient justement le plus lourd tribut à la maladie.

En 2000, à la conférence de Durban, un message a été envoyé en insistant sur la possibilité de mettre les médicaments anti-VIH à la disposition des personnes qui en ont besoin quelle que soit leur situation sociale, et ce message a lui aussi fait une différence. En réalité, c'est maintenant à nous, les professionnels de santé, qu'il revient de veiller à faire les choses correctement pour que les personnes vivant avec le VIH puissent vivre une vie normale et apporter leur contribution à la société comme avant. Voilà donc quelques-unes des plus grandes avancées.

Bien évidemment, nous n'avons toujours pas de vaccin, ce dont nous avons vraiment besoin, car il est peu probable que les humains continueront de prendre des médicaments toute leur vie. Mais l'espoir existe, car les chercheurs travaillent à la découverte d'un remède et à l'amélioration du traitement anti-VIH dans le but de réduire la transmission à zéro.

Le Dr Elly Tebasoboke Katabira est professeur de médecine et ancien Vice-Doyen chargé de la recherche de la Faculté de Médecine de l'Université de Makerere à Kampala, en Ouganda. Il est l'auteur de plus de 200 articles et analyses scientifiques publiés. Le Professeur Katabira a pris ses fonctions de Président de l'IAS en juillet 2010. Il travaille avec acharnement dans le domaine des soins et de l'assistance aux personnes vivant avec le VIH depuis près de trente ans.

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« No Time to Lose » : un voyage exceptionnel au cœur de la santé du monde

14 juin 2012

Le nouvel ouvrage de Peter Piot, Directeur de la London School of Hygiene & Tropical Medicine, intitulé No Time to Lose, est un compte-rendu sincère et passionné d'une vie consacrée à traquer et à contrer des virus mortels.

Ancien Directeur exécutif de l'ONUSIDA, le Dr Piot est aussi l'un des co-découvreurs du virus Ebola et l'un des pionniers de la riposte au sida.

« Dans un monde où la découverte authentique est rare, les expériences de Peter sont plus que remarquables », a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA. « Et c'est de ce point de vue privilégié qu'il nous emmène dans un voyage très personnel, à part égale entre thriller d'aventure et initiation politique ».

Au début de sa carrière, nombreux sont ceux qui tentèrent de dissuader le Dr Piot de s'engager dans le domaine des maladies infectieuses. Ses mentors se montraient souvent bizarres et très jaloux de leur indépendance et ils apportaient une note de curiosité enrichissante, se remettant sans cesse en question, sans jugement définitif : autant de choses qui ont beaucoup servi au jeune médecin.

Alors qu'il n'avait pas encore 30 ans, il se souvient comme si c'était hier d'un événement qui a bouleversé le cours de sa vie : « Le déroulement de la première épidémie connue de fièvre hémorragique Ebola en Afrique a été mon initiation à la découverte scientifique, et même une aventure dangereuse dans le monde ce que l'on appelle aujourd'hui la santé mondiale. L'épidémie de sida m'a obligé à me confronter à l'extrême complexité de la santé et de la maladie et à me frotter durement aux réalités de la grande et de la petite politique ».

Sa première mission internationale le conduit au Zaïre (l'actuelle République démocratique du Congo) pour enquêter sur l'épidémie mortelle. Le Dr Piot se fait connaître pour son aptitude à associer bon sens communautaire, connaissances locales et aspects comportementaux à la science biomédicale pour trouver des solutions pour la santé : une attitude inédite à cette époque.

« Ebola a montré de manière dramatique que, contrairement à l'avis qui prévalait dans le monde médical des années 1960 et 1970, le monde allait connaître une série apparemment interminable de nouvelles épidémies de maladies infectieuses », écrit le Dr Piot, une prédiction qui allait l'amener à travailler sur l'une des plus importantes épidémies de notre époque, celle du sida.

Peter a réussi dans sa mission parce qu'il a toujours mis l'humain au premier plan. C'était vrai aussi bien lorsque les ressources étaient rares et précieuses que lorsque les millions de dollars de la riposte au sida sont devenus des milliards

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA

En tant que premier Directeur exécutif de l'ONUSIDA, il a arpenté le monde entier pour convaincre les dirigeants mondiaux de s'attaquer à l'épidémie de sida, tout en travaillant à rassembler le système des Nations Unies pour aider les pays. Le Dr Piot a souvent déclaré que s'il était solidement établi comme expert en santé publique, il avait dû rapidement endosser le costume de politicien. Son livre raconte le jeu politique dans les hautes sphères du développement et de la santé mondiale.

Le côté scientifique qui lui a permis de faire des découvertes comme celle d'Ebola l'a aussi transformé en un leader obstiné et efficace. Il s'est montré courageux et a poussé les donateurs et les dirigeants nationaux à « faire ce qu'il fallait ».

« Peter a réussi dans sa mission parce qu'il a toujours mis l'humain au premier plan. C'était vrai aussi bien lorsque les ressources étaient rares et précieuses que lorsque les millions de dollars de la riposte au sida sont devenus des milliards », a déclaré M. Sidibé. « Il est à la fois un mentor et un ami et, à travers ce qu'il a accompli, nous avons tous appris et bénéficié de son expérience. »

Ses accomplissements ne se sont pas faits sans regrets. Dans l'épilogue de son ouvrage, le Dr Piot parle de son dernier jour à l'ONUSIDA et du fait qu'il était toujours « hanté par la question de savoir ce que j'aurais pu faire plus tôt et plus vite ».

Tout au long de sa carrière, le Dr Piot a gardé intacts son sens de l'humour et son amour de la vie. Qu'il s'agisse de rêver à des mojitos sirotés en compagnie de Fidel Castro à Cuba ou d'aller présenter ses hommages à Diago, un bar à saké de Tokyo, son amour pour la bonne chère et le bon vin est toujours d'actualité et va certainement donner lieu à un deuxième ouvrage.

No Time to Lose sera présenté à New York au Council on Foreign Relations le lundi 18 juin 2012.

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Atteinte des objectifs 2015 par le biais d'un financement stratégique de la lutte contre le sida

12 juin 2012

De gauche à droite : Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA, Sylvie Lucas, Ambassadrice du Luxembourg, Janet Zeenat Karim, Première secrétaire de la République du Malawi et David Barr, co-fondateur de la Coalition internationale de la préparation au traitement (ITPC). Nations Unies, New York, 11 juin 2012.
Photo : ONUSIDA/B. Hamilton

Parallèlement à l'examen de l'Assemblée générale 2012 sur le sida, les Missions permanentes du Malawi et du Luxembourg aux Nations Unies et à l'ONUSIDA ont organisé une discussion de groupe pour identifier les investissements stratégiques nécessaires pour la riposte au sida. La discussion a réuni des représentants des États membres, des organisations de l'ONU et la société civile.

Participant à la discussion, le directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé, a insisté sur la nécessité d'axer les investissements vers les domaines où leur impact serait le plus important. « Les interventions de prévention et de traitement du VIH avérées, efficaces et spécifiques au contexte doivent être hiérarchisées et intensifiées », a déclaré M. Sidibé. « Les approches non destinées à atteindre les personnes les plus vulnérables, d'échelle et d'intensité inadaptées ou dont les bénéfices sont minés par des inefficacités persistantes doivent être découragées », a-t-il ajouté.

Les membres de l'assistance ont convenu que des mesures croissantes mais radicales doivent être adoptées pour couvrir les besoins de financement d'ici 2015, y compris des allocations supérieures des ressources intérieures et internationales. L'Ambassadrice du Luxembourg Sylvie Lucas a souligné pour que pour atteindre ces objectifs, « les donateurs internationaux, les économies émergentes, les pays affectés et autres parties prenantes doivent tous y contribuer activement, en fonction de leurs capacités respectives. »

Mme Janet Karim, intervenant pour le compte du Représentant permanent du Malawi, a souligné que malgré les efforts et la volonté politiques, certains pays ne parviennent pas à couvrir les besoins financiers nécessaires à partir de sources intérieures et a appelé à des partenariats innovants pour soutenir les efforts des gouvernements.

« En effet, il est nécessaire de rechercher activement de nouvelles sources de financement durable à tous les niveaux, notamment un soutien accru de la part du secteur privé, le recours à des banques régionales de développement et la mise en place d'une taxe sur les transactions financières », a déclaré Mme Karim. « Dans le même temps, continuons de suivre l'engagement qui a été pris pour renforcer les mécanismes financiers existants, y compris le Fonds mondial et les organisations des Nations Unies, en déployant des fonds de manière durable et prévisible », a-t-elle ajouté.

Les interventions de prévention et de traitement du VIH avérées, efficaces et spécifiques au contexte doivent être hiérarchisées et intensifiées

Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA

Le modèle d'investissement de l'ONUSIDA a été présenté comme une occasion pour les partenaires du développement et les gouvernements nationaux à développer un agenda sur la « responsabilité partagée » et optimiser l'efficience économique. 

Soulignant la nécessité pour les communautés affectées de continuer d'être au cœur de la riposte, David Barr de la Coalition internationale de la préparation au traitement (ITPC) a insisté sur la nécessité que les droits de l'homme, l'équité, l'inclusion et la participation soient considérés comme des investissements à haut rendement plutôt que des coûts évitables. « Il est indispensable que les soins du VIH s'axent sur la protection des droits de l'homme, de l'égalité des sexes et la réduction de la stigmatisation », a déclaré M. Barr. « Nous ne pouvons pas nous engager dans les soins sans créer un environnement sûr pour les personnes à risque, sans quoi nos efforts en matière de santé publique seraient vains. »

Les participants ont convenu que, parmi les objectifs fixés dans la Déclaration politique sur le sida/VIH 2011, l'un des plus difficiles et essentiels était celui de « Parer à l'insuffisance des ressources mondiales dévolues à la lutte contre le sida et atteindre un niveau d'investissement annuel mondial compris entre 22 et 24 milliards de dollars américains dans les pays à revenu faible ou intermédiaire ». L'objectif de financement de la lutte contre le sida a non seulement été jugé comme un objectif en soi, mais comme un facteur critique qui permettre d'atteindre l'ensemble des objectifs de la Déclaration.

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Le Secrétaire général des Nations Unies présente le rapport d'avancement sur la riposte au sida

11 juin 2012

Photo : ONUSIDA

Lors de la 66e session de l'Assemblée générale le 11 juin à New York, le Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-Moon a présenté l'édition 2012 du rapport d'avancement de la mise en œuvre de la Déclaration d'engagement sur le VIH/sida et de la Déclaration politique sur le VIH/sida.

M. Ban a mis en avant les objectifs ambitieux qui figuraient dans la Déclaration politique de 2011, adoptée par les pays lors de la dernière réunion de haut niveau sur le sida, ainsi que l'intensification des efforts entrepris par tous les partenaires dans la riposte au sida au cours de l'année écoulée.

Dans la Déclaration politique de 2011, les États membres des Nations Unies se sont engagés à fournir un traitement antirétroviral à 15 millions de personnes d'ici 2015, à éliminer les nouvelles infections à VIH chez les enfants, à réduire de 50 % le taux de nouvelles infections à VIH chez les adultes, à faire baisser de 50 % la transmission du VIH chez les consommateurs de drogues injectables et à réduire de moitié également le nombre de décès dus à la tuberculose chez les personnes vivant avec le VIH.

Le rapport d'avancement contient plusieurs recommandations qui doivent être mises en œuvre pour parvenir aux objectifs pour 2015. Par exemple, pour respecter l'objectif visant à réduire de 50 % la transmission sexuelle du virus, le rapport indique que le nombre de nouvelles infections à VIH par voie sexuelle devra baisser d'au moins 1 million d'ici 2015. Pour y arriver, les programmes de prévention du VIH devront intensifier les efforts pour renforcer, soutenir et diffuser plus largement les changements de comportement en favorisant l'égalité des sexes et le respect mutuel, et devront également se concentrer davantage sur les endroits où les nouvelles infections se produisent. « Nous ne pourrons atteindre cet objectif que si nous parvenons à toucher les personnes les plus exposées au risque : les professionnel(le)s du sexe, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les consommateurs de drogues injectables, les femmes et les jeunes », a expliqué M. Ban.

L'Ambassadeur de l'Angola, M. Ismael A. Gaspar Martins, qui s'exprimait au nom de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC), a évoqué les progrès majeurs accomplis sur l'élargissement du traitement antirétroviral et la réduction des nouvelles infections à VIH depuis la réunion de haut niveau. « Pourtant, il nous reste moins de 4 ans et la riposte actuelle risque de ne pas permettre le respect des objectifs fixés lors de la réunion de haut niveau », a-t-il prévenu.

Nous devons renforcer les mécanismes financiers existants, y compris le Fonds mondial, même si nous sommes à la recherche de nouvelles sources de financement durable

Ban Ki-Moon, Secrétaire général des Nations Unies

Le Secrétaire général a mis l'accent en particulier sur les besoins des femmes et des filles. « Les femmes ont besoin de services pour la santé sexuelle et reproductive », a expliqué M. Ban, « et les mères séropositives au VIH doivent bénéficier de médicaments antirétroviraux pour que leurs enfants naissent sans le VIH », a-t-il ajouté.

Selon le Secrétaire général, les pays devraient soutenir le Plan mondial pour éliminer les nouvelles infections à VIH chez les enfants à l'horizon 2015 et maintenir leurs mères en vie. Ce plan est en mesure de fournir rapidement les résultats nécessaires à l'initiative Every Woman, Every Child. Tous deux sont à l'origine de véritables engagements de la part des gouvernements, des professionnels de santé, des militants, des dirigeants d'entreprises et d'autres partenaires.

Pour répondre aux besoins des femmes et des filles, mettre fin à la stigmatisation et à la discrimination et atteindre les objectifs pour 2015, il faut des moyens financiers. M. Ban a appelé tous les pays à jouer leur rôle. « Nous devons renforcer les mécanismes financiers existants, y compris le Fonds mondial, même si nous sommes à la recherche de nouvelles sources de financement durable ».

Dans son rapport, le Secrétaire général souligne que le respect des objectifs de 2015 va nécessiter un redoublement des efforts de toutes les parties prenantes et que les objectifs ne seront pas atteints si des méthodes de travail plus judicieuses et plus efficaces ne sont pas appliquées à la riposte au sida.

« En effet, sans changement immédiat dans notre façon de travailler, nous risquons de ne pas pouvoir atteindre ces objectifs », a indiqué l'Ambassadeur australien Gary Quinlan. « Je suis effaré de voir que très peu de pays ont intégré les objectifs de la réunion de haut niveau dans leurs plans nationaux. Mon propre pays doit faire beaucoup mieux. L'ONUSIDA doit faire des efforts supplémentaires pour y parvenir d'ici mi-2013 », a-t-il ajouté.

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Message de l'ONUSIDA pour l'Euro 2012 : « Jouez couverts »

08 juin 2012

Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé, et Anna Marzec-Boguslawska, Directrice du Centre national polonais de lutte contre le sida, en compagnie de membres du personnel du Centre et de l'ONUSIDA.
Photo : Centre national de lutte contre le sida, Pologne

Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé est arrivé le 8 juin à Varsovie, en Pologne, pour une mission d'une journée à la rencontre des acteurs nationaux de la riposte au sida et pour participer à l'ouverture du championnat européen de football, l'UEFA Euro 2012.

La visite a commencé au Centre national de lutte contre le sida par un débat animé entre le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, des militants de la société civile, des personnes vivant avec le VIH et des représentants du gouvernement. Pendant les discussions, M. Sidibé a félicité le gouvernement polonais pour avoir mis en place l'accès au traitement antirétroviral gratuit pour toutes les personnes éligibles et pour avoir réussi à garder une faible prévalence du VIH au niveau national.

Il a toutefois fait part de son inquiétude sur la progression de l'épidémie au niveau régional. En 2009, on estimait à environ 1,4 million le nombre de personnes vivant avec le VIH en Europe de l'Est et en Asie centrale, soit quasiment le triple du chiffre de l'année 2000. Dans la plupart des pays de la région, l'épidémie se concentre parmi les populations les plus exposées, en particulier les consommateurs de drogues injectables, les professionnel(le)s du sexe et les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes.

L'ONUSIDA invite tous les joueurs et les supporters à jouer « couverts » et à adopter un comportement prudent, aussi bien sur le terrain qu'en dehors

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA

Faisant valoir que les populations les plus vulnérables ne bénéficiaient que d'une fraction des ressources allouées à la prévention du VIH, les représentants de la société civile ont appelé M. Sidibé à plaider pour des investissements stratégiquement ciblés dans la prévention lors de ses rencontres avec les responsables gouvernementaux. Ils ont insisté sur la nécessité d'une meilleure coordination entre les acteurs de la riposte nationale au sida, en particulier entre les ministres du gouvernement.

M. Sidibé a noté que l'Euro 2012 était une excellente occasion de mettre en avant l'épidémie de VIH auprès d'un large public. « Dans toute l'Europe, le football joue un rôle important dans les vies de millions de supporters, de communautés et de nations. L'ONUSIDA invite tous les joueurs et les supporters à jouer « couverts » et à adopter un comportement prudent, aussi bien sur le terrain qu'en dehors », a indiqué M. Sidibé.

Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA a félicité le Centre national polonais de lutte contre le sida pour avoir lancé la campagne « Fair Play », qui cible la prévention du VIH, en même temps que l'Euro 2012. À travers cette campagne, les supporters de football sont incités à profiter de l'événement tout en se protégeant du VIH.

La Pologne préside actuellement le Conseil de coordination du Programme de l'ONUSIDA, l'organe directeur de l'organisation.

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Le Conseil de coordination du Programme de l'ONUSIDA discute de la nécessité de se concentrer à nouveau sur la combinaison des moyens de prévention du VIH

06 juin 2012

Les participants à la session thématique du CCP sur la combinaison des moyens de prévention du VIH se sont impliqués dans toute une série d'activités interactives destinées à identifier les priorités en matière de prévention, notamment la campagne en faveur du préservatif féminin « Paper Doll », illustrée ici.
Photo : ONUSIDA/C.Rousset

Pour atteindre l'objectif visant zéro nouvelle infection à VIH, une relance de la prévention du VIH est urgente. Celle-ci atteindra son efficacité maximale à condition d'adopter une approche préventive combinée, avec la mise en œuvre de programmes à multiples facettes et taillés sur mesure. Un examen approfondi de la manière dont une telle approche peut être mise en place a eu lieu lors de la session thématique de la 30e réunion du Conseil de coordination du Programme (CCP) de l'ONUSIDA le 6 juin à Genève.

Le CCP s'est rendu compte que malgré son ampleur, la prévention du VIH ne bénéficiait toujours pas d'une attention suffisante. Par exemple, en 2008, seulement 20 % des dépenses pour la lutte contre le sida ont été affectées à la prévention du VIH.

Le Dr Paul De Lay, Directeur exécutif adjoint du Programme de l'ONUSIDA, s'est exprimé devant des représentants des gouvernements, des organismes coparrainants de l'ONUSIDA et des ONG : « Nous disposons de stratégies qui ont fait leurs preuves pour la prévention de tous les modes de transmission du VIH, mais même au bout de 30 ans d'efforts, ces stratégies programmatiques et politiques efficaces ne sont pas encore fournies aux bonnes personnes et utilisées par les bonnes populations, d'une manière adéquate et à l'échelle requise pour faire reculer l'épidémie ».

« Le thème d'aujourd'hui est plus opportun maintenant qu'il ne l'était l'an dernier lors de sa soumission au 28e CCP, en raison des avancées récentes dans la recherche biomédicale », a indiqué le Dr De Lay. « Mais tout comme l'éventail des nouvelles techniques de prévention du VIH s'étend, la nécessité de se concentrer aussi sur les aspects comportementaux et structurels de l'épidémie s'accroît également ».

En englobant les interventions biomédicales, comportementales et structurelles, les stratégies de prévention combinées doivent être à plusieurs niveaux, adaptées au contexte, flexibles et harmonisées afin d'avoir un impact maximum.

Le Dr Marie Lega de l'Institut de médecine tropicale d'Anvers, en Belgique, a fait remarquer qu'il n'est pas simple d'aborder les éléments comportementaux et structurels d'une épidémie et qu'il existe une tendance à s'attarder davantage sur les interventions biomédicales plus directes. Toutefois, elle a souligné que « (...) les éléments comportementaux de la prévention du VIH sont essentiels pour faire fonctionner les outils biomédicaux ». Elle a insisté sur l'efficacité de l'usage des préservatifs pour réduire le nombre de nouvelles infections à VIH, une technique ancienne mais qui conserve toute son importance.

L'approche traditionnelle concernant les moyens de contraception, qui considère chaque élément de programme de façon séparée, a également été jugée trop limitée. Une riposte au sida couronnée de succès doit s'attaquer à la fois aux impacts à court et à long terme, aussi bien aux risques immédiats qu'aux causes de risque sous-jacentes. Ceci impliquera de faire participer les communautés concernées, de promouvoir les droits de l'homme et l'égalité des sexes, tout en investissant dans des moyens de riposte décentralisés avec une assise communautaire.

Nous disposons de stratégies qui ont fait leurs preuves pour la prévention de tous les modes de transmission du VIH, mais même au bout de 30 ans d'efforts, ces stratégies programmatiques et politiques efficaces ne sont pas encore fournies aux bonnes personnes et utilisées par les bonnes populations, d'une manière adéquate et à l'échelle requise pour faire reculer l'épidémie

Dr Paul De Lay, Directeur exécutif adjoint du Programme de l'ONUSIDA

Meena Seshu de SANGRAM a mis en avant les obstacles structurels auxquels sont confrontés les professionnel(le)s du sexe en Inde pour accéder aux services de prévention du VIH, ainsi que la forte stigmatisation et la discrimination associées à la maladie. Soulignant le rôle essentiel joué par les communautés concernées dans la prévention des nouvelles infections à VIH, Mme Seshu a indiqué que « les professionnel(le)s du sexe sont des agents du changement, capables de contrer l'épidémie à condition de bénéficier d'un soutien adéquat. Halte à la criminalisation morale. Nous faisons partie de la solution ».

Tous les participants ont insisté sur le fait que la combinaison des stratégies de prévention doit répondre aux exigences locales sur le plan épidémiologique et démographique des différents groupes d'une population globale. Le point de départ fondamental est la nécessité de « connaître son épidémie, connaître sa riposte » et savoir où les mille prochaines infections pourraient se produire.

« Des programmes de prévention du VIH efficaces doivent être fondés sur la question de savoir où et pourquoi de nouvelles infections ont lieu, quelle est la riposte actuelle et quels sont les besoins supplémentaires pour les éviter », a expliqué Michael Bartos, Responsable a.i. de la Division La science pour l'action de l'ONUSIDA. « Les réponses en matière de prévention échoueront, sauf si nous tenons compte du contexte social et culturel dans lequel elles sont destinées à faire bouger les choses ».

Après l'ouverture de la réunion, quatre sessions séparées ont été organisées sur les aspects spécifiques d'une approche de prévention combinée cohérente. Parmi les thèmes abordés : les jeunes et la prévention du VIH ; le rôle de la société civile et du secteur privé dans la prévention du VIH ; le VIH et la co-infection chez les consommateurs de drogues injectables ; et l'engagement politique en faveur de la prévention du VIH.

La session sur les jeunes a été dirigée et organisée par les jeunes eux-mêmes et s'est penchée sur la prévention du VIH chez les jeunes les plus exposés au risque. Ils ont évoqué les obstacles existants pour l'accès aux services anti-VIH, la nécessité d'avoir des environnements juridiques favorables et les moyens d'accroître la participation des jeunes à la conduite de la riposte au sida.

Une autre session s'est particulièrement attardée sur la relation entre le VIH et les co-infections aux virus des hépatites B et C, notamment dans le cadre de la consommation de drogues injectables. Cette question est perçue comme un problème de santé publique majeur dans plusieurs pays d'Europe de l'Est et d'Asie centrale, en reconnaissant que les co-infections sont à l'origine de complications supplémentaires qui accélèrent la progression de l'hépatite et rendent plus difficile le traitement du VIH.

 

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Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA appelle les dirigeants africains à réduire la « triple dépendance » envers l'aide extérieure

06 juin 2012

M. Sidibé s'est exprimé devant un groupe de huit chefs d'États d'Afrique de l'Ouest et d'autres représentants de haut niveau lors de l'ouverture de la conférence de l'UEMOA ce jour à Lomé, au Togo.

Dans un discours prononcé ce jour à l'occasion de l'ouverture de la 16e Conférence de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), le Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé a félicité les dirigeants de cette région pour leur engagement personnel dans la riposte au VIH, notamment en ce qui concerne la défense des droits de l'homme et la protection du capital humain. S'adressant à huit chefs d'État et à d'autres représentants de haut niveau à Lomé, au Togo, il a appelé les dirigeants africains à réduire leur « triple dépendance » envers les sources extérieures pour les médicaments anti-VIH, les moyens de contraception et les technologies.

M. Sidibé a fait remarquer qu'environ 630 000 personnes vivant avec le VIH en Afrique de l'Ouest recevaient actuellement un traitement antirétroviral, ce qui représente une couverture de près de 30 %. La grande majorité des médicaments contre le VIH distribués en Afrique sont importés, a-t-il ajouté.

À l'avenir, la puissance régionale et mondiale et la stabilité nationale ne seront plus déterminées par ceux qui contrôlent les armes, mais par ceux qui contrôlent l'accès aux médicaments

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA

Afin d'assurer la santé et la sécurité de leurs populations, les dirigeants africains doivent accorder davantage d'attention et de ressources à la production locale des médicaments, a indiqué le Directeur exécutif de l'ONUSIDA. « À l'avenir, la puissance régionale et mondiale et la stabilité nationale ne seront plus déterminées par ceux qui contrôlent les armes, mais par ceux qui contrôlent l'accès aux médicaments », a-t-il affirmé.

Le développement et la production de médicaments devrait devenir un secteur de croissance majeur au XXIe siècle. Selon l'IMS (Institute for Healthcare Informatics), le marché mondial des produits pharmaceutiques est en passe d'atteindre plus d'un billion de dollars de ventes d'ici 2015. Les pays africains représentent 25 % de la charge sanitaire mondiale, alors qu'ils ne contrôlent que 10 milliards de dollars, soit 1 %, du marché mondial des médicaments.

« Il s'agit d'un secteur voué à la croissance, qui peut servir à générer de l'innovation en Afrique, renforcer les systèmes, sauver des vies et faire avancer la sécurité », a expliqué M. Sidibé.

Le Directeur exécutif de l’ONUSIDA Michel Sidibé en compagnie du Président du Sénégal Macky Sall.

Dans son discours, le Directeur exécutif de l'ONUSIDA a évoqué quatre propositions pour booster la part de marché de l'Afrique de l'Ouest sur les médicaments anti-VIH et les autres produits pharmaceutiques : mettre en place et lancer une production pharmaceutique locale afin de réduire la dépendance envers les médicaments importés ; lever les barrières commerciales afin de permettre l'émergence de plates-formes de production pharmaceutique capables de servir le marché régional ; renforcer les autorités nationales de régulation des médicaments et harmoniser davantage les politiques de réglementation dans la région ; enfin, faire avancer la recherche et le développement pour construire une économie basée sur les connaissances en Afrique.

Soulignant qu'aucun pays, ministre ou dirigeant ne pourrait soumettre de telles propositions à lui seul, M. Sidibé a appelé à la constitution d'un partenariat national et régional entre toute une série de secteurs, notamment le commerce, le développement industriel et la santé.

Plus tard dans la journée, le Directeur exécutif de l'ONUSIDA a participé à une réunion séparée avec les chefs d'État africains qui assistent à la conférence. Faisant écho aux observations de M. Sidibé, ces chefs d'État ont à nouveau insisté sur la nécessité de trouver des mécanismes de financement innovants pour la riposte au VIH en Afrique.

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Ouverture de la réunion du Conseil de coordination du Programme de l'ONUSIDA

05 juin 2012

De gauche à droite : La Directrice générale de l'OMS Dr Margaret Chan, le directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé et Mme Agnieszka Pachciarz, sous-secrétaire d'État au ministère de la Santé polonais à Varsovie.

Le Conseil de coordination du Programme, organe directeur de l'ONUSIDA, tient sa 30e réunion du 5 au 7 juin à Genève.

Lors de la session d'ouverture, Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA, s'est adressé au Conseil en donnant une vue d'ensemble des progrès réalisés au cours des six derniers mois par l'ONUSIDA. Dans son intervention, M. Sidibé a également décrit les changements d'organisation que le Programme commun a entrepris pour améliorer l'efficacité de l'aide aux pays pour l'accomplissement des objectifs fixés pour 2015.

La partie thématique de cette année sera abordée le deuxième jour de la réunion et portera sur la prévention combinée ou la nécessité urgente de relancer les efforts de prévention du VIHau niveau mondial en créant et en intensifiant des synergies afin d'enrayer et de commencer à inverser la propagation du sida.

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