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Les programmes VIH pour les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transsexuelles sont progressivement intensifiés en Inde.

17 mai 2012

En Inde, l'épidémie de VIH affecte sérieusement les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes et les personnes transsexuelles.
Photo : ONUSIDA

Rupali a toujours senti qu'elle était différente. Née en tant que garçon en Inde, elle aimait porter des vêtements de filles et, finalement, à l'âge de 20 ans, elle décidait de révéler à sa famille son orientation sexuelle. Elle a déclaré vouloir vivre comme une femme.

« Quand j'ai finalement décidé de parler de mon orientation et de mon identité sexuelle, j'étais effrayée, » déclare cette jeune femme de 22 ans. « Mais finalement j'en ai parlé à tout le monde, ma famille, mes voisins et mes amis. »

Rupali a exercé plusieurs métiers, mais a trouvé qu'il était trop difficile de vivre ouvertement en tant qu'homme ayant des rapports sexuels avec des hommes et de travailler dans un bureau ordinaire. Ainsi, elle a travaillé comme professionnelle du sexe à New Delhi ces deux dernières années. Avec l'argent qu'elle gagne elle subvient aux besoins de sa mère et de son plus jeune frère. Depuis plusieurs années déjà, sa mère a un problème cardiaque et Rupali doit payer tous les mois pour des médicaments onéreux.

Mais son travail menace sa santé car Rupali est plus exposée au risque d'infection à VIH.

En Inde, l'épidémie de VIH affecte sérieusement les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes et les personnes transsexuelles. Parmi cette population, 427 000 personnes (en 2010) sont considérées comme étant plus exposées car elles ont des partenaires sexuels multiples et beaucoup reçoivent de l'argent en échange de sexe.

« Lorsqu'un client est saoul, il est souvent difficile de le convaincre d'utiliser des préservatifs », affirme Rupali.

Alors que le commerce du sexe permet de payer ses factures, Rupali a été attaquée à plusieurs reprises. Comme de nombreuses personnes transsexuelles, Rupali trouve qu'il est difficile de se faire complètement accepter par sa famille et la communauté. « Les voyous locaux nous maintiennent constamment dans un état de terreur. Nous craignons qu'ils nous agressent au visage avec des couteaux ou qu'ils nous battent. Mais nous craignons encore plus la police, » affirme Rupali.

En Inde, la prévalence au VIH parmi les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes a atteint 7,3%, ce qui est 20 fois plus élevé que parmi la population en général. De récentes données montrent que la prévalence au VIH parmi les personnes transsexuelles dans les principales villes comme Bombay et Delhi est montée en flèche à presque 25%. Les programmes VIH pour les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transsexuelles sont progressivement intensifiés.

La Pahal Foundation à Faridabad reçoit des financements du gouvernement de l'état de Haryana pour fournir des dépistages du VIH, des traitements pour les maladies sexuellement transmissibles, des conseils et des préservatifs à 750 hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes et les personnes transsexuelles, mais des centaines d'autres utilisent leurs dispositifs tous les mois.

Nombreux parmi nous, les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes, essayent au mieux de paraîtres normaux, mais à l'occasion nous sommes « démasqués ». Je connais plusieurs personnes qui ont perdu leur emploi car elles ont été sévèrement discriminées par rapport à leurs collègues

Manoj Kumar Verma, travailleur de proximité à la Pahal Foundation

« Chacun d'entre eux a besoin d'un système de soutien. Sans le soutien de leurs famille et de la société, les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes et les personnes transsexuelles se suicident ou quittent leur foyer très souvent, » dit Maksoom Ali, chef de projet de Pahal.

La fondation constate que seules quelques personnes qu'elle soutient sont ouvertes avec leurs familles pour ce qui concerne leur statut sérologique.

« L'emploi est un véritable problème pour les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes et les personnes transsexuelles, » selon Manoj Kumar Verma, travailleur de proximité de Pahal. « Nombreux parmi nous, les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes, essayent au mieux de paraître normaux, mais à l'occasion nous sommes « démasqués ». Je connais plusieurs personnes qui ont perdu leur emploi car elles ont été sévèrement discriminées par rapport à leurs collègues. »

Quelques progrès ont été constatés en Inde pour les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes et les personnes transsexuelles. Dans l'étape suivante du programme national de lutte contre le sida de l'Inde (NACP4) il y a des plans pour développer et mettre en œuvre des programmes focalisés sur les besoins spécifiques des personnes transsexuelles. Il y a trois ans, dans un jugement historique, la Haute cour de Delhi a décriminalisé le sexe entre les hommes adultes.

Rupali est impliquée dans une organisation pour les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes dans l'ouest de Delhi et elle souhaite apporter une contribution à sa communauté. « Chacun a des rêves, mais tous ne se réalisent pas, » affirme Rupali. « Cela est vrai pour moi, mais je veux faire quelque chose pour ma communauté et je souhaite être une meilleure personne. »

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« Transformer les droits en réalité » : les expériences des organisations de personnes transsexuelles dans la riposte au sida

17 mai 2012

Les personnes transsexuelles en Argentine plaident pour l'adoption de la loi sur l'identité sexuelle.

En Amérique latine, les personnes transsexuelles sont tous les jours confrontées à une stigmatisation et une discrimination basées sur leur identité sexuelle. De telles situations limitent leur accès au système d'éducation, aux possibilités d'emploi et aux services de santé, et augmentent donc leur vulnérabilité au VIH.

Toutefois, l'engagement et le pouvoir de mobilisation de la communauté transsexuelle ont obtenu d'importants changements politiques et sociaux menant vers une société plus pluraliste et démocratique basée sur le respect de la diversité. Quelques unes de ces réalisations ont été rédigées dans « Transformer les droits en réalité. Les expériences des organisations de personnes transsexuelles » lancé le 17 mai à l'occasion de la journée internationale de lutte contre l'homophobie et la transphobie.

Produit par l’Alliance internationale contre le VIH/sida, le Réseau transsexuel latino-américain et des Caraïbes (REDLACTRANS) et l'ONUSIDA, le rapport est une compilation de six études de cas. Il se focalise sur les efforts faits par les organisations transsexuelles en Amérique latine pour aboutir à une société inclusive basée sur le respect des droits de l'homme.

« Ce travail reflète les besoins des personnes transsexuelles dans le contexte de l'Amérique latine tout en soulignant leur leadership et comment cela a conduit à des changements politiques et institutionnels significatifs » commente Cesar Nuñez, le Directeur régional de l'ONUSIDA pour l'Amérique latine. « Seuls la participation et le leadership des personnes transsexuelles en identifiant les stratégies pour protéger et garantir leurs droits humains nous permettent d'atteindre un monde avec zéro discrimination, » ajoute t-il.

Le rapport souligne que des progrès ont été faits en Argentine et en Uruguay en matière de reconnaissance légale des droits de l'homme des personnes transsexuelles. Dans le premier cas, le vote de la loi sur l'identité sexuelle confirme les personnes transsexuelles comme citoyens à part entière aux yeux de la loi. En Uruguay, le commerce du sexe a été formalisé et légalisé par un décret du gouvernement. Les travailleurs du sexe bénéficient désormais d'une assurance santé, de la retraite et d'autres avantages.

Seuls la participation et le leadership des personnes transsexuelles en identifiant les stratégies pour protéger et garantir leurs droits humains nous permettent d'atteindre un monde avec zéro discrimination

Cesar Nuñez, Directeur régional de l'ONUSIDA pour l'Amérique latine

En Argentine, l'organisation transsexuelle ATTTA a joué un rôle de sensibilisation clé dans la récente adoption de la loi sur l'identité sexuelle. « Avec cette loi, nous revendiquons notre droit à l'identité. Nous ne serons plus oubliés par la démocratie. Avec cette loi, nous sommes là pour faire l'histoire, » affirme Marcela Romero, présidente de ATTTA et coordinatrice de REDLACTRANS.

En Honduras et en Bolivie, la publication souligne la réussite de la participation des personnes transsexuelles dans les espaces de prise de décision au sein des structures clé de la riposte au sida comme les instances de coordination nationale pour les subventions du Fonds mondial. Par ailleurs, le Salvador et l'Equateur ont pris des initiatives dans le domaine des soins de santé complets, ce qui a aboutit au développement de programmes nationaux qui tiennent désormais compte des besoins des personnes transsexuelles.

Tous ces progrès ont une chose en commun : le leadership des personnes transsexuelles pour demander et défendre leurs droits.

« Cette compilation est en elle-même un précieux outil pour la sensibilisation et augmentera les connaissances relatives aux problèmes de la transsexualité dans la région et dans le monde, permettant aux preneurs de décision d'améliorer les programmes et les approches existants, » affirme Javier Hourcade Bellocq, le représentant latino-américain et des Caraïbes de l’Alliance internationale contre le VIH/sida.

M. Bellocq a souligné que le leadership et la participation des personnes transsexuelles sont essentiels pour apporter la justice sociale et renforcer l'état de loi. « Nous ne pouvons pas renforcer l'accès universel aux services anti-VIH si de solides règlementations reconnaissant l'identité sexuelle ne sont pas en place. Nous avons besoin de gouvernements qui garantissent une « tolérance zéro » contre la violence, les abus et les crimes, » ajoute M. Bellocq.

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Des leaders influents défendent le rôle du secteur privé dans la lutte contre le VIH et les menaces sanitaires dans le monde

15 mai 2012

De gauche à droite : L'Ambassadeur Eric Goosby, coordonnateur pour les États-Unis de la lutte mondiale contre le sida, Brian Brink, médecin chef de l'Anglo American, Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA et John Tedstrom, président de GBCHealth
Photo : GBCHealth

Un panorama des succès, des défis et de l'avenir de la riposte mondiale au sida après trente ans d'action était au cœur de la conférence annuelle de la Coalition mondiale des entreprises sur la santé (GBCHealth) qui s'est déroulée les 14 et 15 mai à New York.

Sous le thème « Defining forward: Business, health and the road ahead » (Définition des perspectives : affaires, santé et avenir), la conférence a réuni des dirigeants d'entreprise, des dirigeants gouvernementaux, des décideurs politiques, des organisations multilatérales, la société civile et les médias pour discuter des problèmes de santé les plus graves de notre époque.

Les principaux intervenants incluaient Michelle Bachelet de ONU Femmes, Barbara Bush de Global Health Corps, Deepak Chopra, Muhtar Kent du groupe Coca-Cola, Madame Bongi Ngema-Zuma, Première Dame d'Afrique du Sud et Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA. 

Des progrès considérables réalisés

AIDS@30, la première session de la conférence GBCHealth, a donné le ton ; le directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé a partagé une plateforme avec le médecin chef de l'Anglo American, Brian Brink, l'Ambassadeur Eric Goosby, coordonnateur pour les États-Unis de la lutte mondiale contre le sida, et le président de GBCHealth, John Tedstrom. M. Sidibé a souligné les progrès considérables réalisés en matière de riposte mondiale au sida. Il a insisté sur le fait que près de 60 pays — dont 34 en Afrique subsaharienne — avait stabilisé ou réduit le nombre de nouvelles infections au VIH. Ceci est en partie imputable à la collaboration accrue entre une série de partenaires.

« Les gouvernements locaux assument une plus grande responsabilité dans leur épidémie. Mais le VIH est une responsabilité partagée qui engage les gouvernements, les donateurs, la société civile et le secteur privé. »

M. Brink a convenu que le secteur privé a un rôle clé à jouer dans la garantie du succès de la riposte au sida, et a décrit les efforts de l'Anglo American pour mettre en place des politiques sur les lieux de travail afin de maintenir ses employés et leurs familles en bonne santé.

« L'Anglo American a démontré qu'investir dans la prévention, le traitement et les soins anti-VIH présentait au final un impact mesurable et positif », a déclaré M. Brink. « En investissant dans vos employés, vous réduisez l'absentéisme, augmentez la productivité et contribuez au bien-être de l'entreprise. »

Le débat fut vaste et a abordé une série de thèmes, notamment l'évolution de l'épidémie, les conditions nécessaires et suffisantes pour obtenir une riposte réellement durable et les perspectives du financement de la lutte contre le sida dans un climat économique incertain.

« Il y a 30 ans, l'accès au traitement anti-VIH dans les pays les plus touchés par l'épidémie était jugé impossible. Aujourd'hui, l'accès accru au traitement est une preuve tangible de ce que nous pouvons faire lorsque tous les secteurs unissent leurs forces pour lutter contre l'épidémie de sida. »

Le VIH ne doit pas être considéré comme une maladie mais comme l'opportunité et l'accès à des questions sociales critiques, comme les droits de l'homme et l'égalité des sexes

Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA

L'un des principaux accomplissements de la riposte au sida, à savoir qu'elle constitue un point d'accès à des questions sociales plus vastes, offrant ainsi une voix et le pouvoir de l'utiliser aux plus vulnérables, a également été souligné. Comme Michel Sidibé s'en est félicité : « Le VIH ne doit pas être considéré comme une maladie mais comme l'opportunité et l'accès à des questions sociales critiques, comme les droits de l'homme et l'égalité des sexes. »

Les participants ont conclu que les entreprises, des multinationales aux micro-entreprises, les associations du secteur privé et les coalitions, doivent mettre à disposition leurs ressources et leur expertise pour une riposte efficace au sida. Les entreprises doivent faire plus pour s'assurer du bien-être de leurs employés et contribuer activement à la riposte en diffusant des informations capitales sur le sida sur supports écrits, radiophoniques et publicitaires ; le lobbying pour des politiques de lutte contre le sida efficaces et la fourniture de ressources financières pour des programmes sauvant des vies.

Les donations représentent un avantage double

Les donations à l'ONUSIDA sont devenues plus faciles aux États-Unis. « UNAIDS USA », une 501c3 — une association à but non lucratif aux États-Unis — a été mise en place pour faciliter l'engagement de sources de financement alternatives. Ceci permettra aux particuliers, aux fondations et au secteur privé d'apporter plus facilement leur contribution au travail de l'ONUSIDA et de ses 10 coparrainants.

« Je pense que nous allons faire de réels progrès en matière de riposte au sida au cours des 5 prochaines années, mais pour cela, nous devons unir nos forces, non seulement à celles des gouvernements, mais aussi à celles des particuliers, des activistes, des entreprises et des fondations », a déclaré le directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé. « Toute contribution, aussi petite soit-elle, permet d'atteindre la vision de l'ONUSIDA : zéro nouvelle infection au VIH, zéro discrimination et zéro décès lié au sida. »

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Press Statement

Journée internationale contre l'homophobie et la transphobie

Message de M. Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA

GENÈVE, 14 mai 2012—Durant l'année qui vient de s'écouler, nous avons observé une plus grande acceptation de la diversité. Un nouveau dialogue s'est instauré fait d'ouverture d'esprit et de tolérance.

Pourtant, dans 79 pays, territoires ou régions, il existe encore des lois qui criminalisent les relations homosexuelles entre adultes consentants. Ces lois constituent de sérieux obstacles à une riposte efficace au sida et conduisent les personnes homosexuelles, bisexuelles ou transgenres à vivre cachées, les privant ainsi d'un accès pourtant vital à certains services.

La valeur d'une société ne doit pas être fondée sur l'argent ou le pouvoir. Elle doit se mesurer à la valeur que cette société accorde aux individus, indépendamment de leur orientation sexuelle ou de leur statut social. Une société prospère est celle qui garantit l'intégration et le respect de tous.

À nos amis gays, lesbiennes, bisexuels et transgenres, sachez que l'ONUSIDA est à vos côtés.

Votre engagement est essentiel à la réalisation de notre objectif, à savoir, zéro nouvelle infection à VIH, zéro discrimination et zéro décès lié au sida.



Contact

ONUSIDA Genève
Sophie Barton-Knott
tel. +41 79 514 6896 / +41 22 791 1697
bartonknotts@unaids.org

Press centre

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UNITAID : Cinq ans d'innovation en matière de santé apportent une nouvelle approche et des nouveaux médicaments aux marchés des pays en développement

08 mai 2012

En Cinq ans d'innovation pour une meilleure santé, UNITAID souligne une série de succès qui a ouvert la voie à des médicaments moins chers et meilleurs dans les pays en développement.

Grâce à des initiatives innovantes pilotées et l'apport d'un financement pour la santé mondiale au courant des cinq dernières années, UNITAID a eu un impact spectaculaire sur des millions de vies, utilisant des approches de marché créatives pour augmenter l'accès au traitement et au diagnostic du VIH, du paludisme et de la tuberculose.

Dans son dernier rapport d'avancement, Cinq ans d'innovation pour une meilleure santé, UNITAID, établie en 2006, souligne une série de succès qui a ouvert la voie à des interventions en matière de santé plus ciblées et plus efficaces. Cela semble être particulièrement critique dans le climat économique actuel où les manques de financement de santé sont de plus en plus apparents.

Selon Denis Broun, le Directeur exécutif de l'UNITAID, l'organisation « est devenue un acteur clé dans l'architecture de la santé mondiale et un moteur de l'agenda mondial pour l'accès aux médicaments pour les pauvres. »

Les enfants vivant avec le VIH ont largement bénéficié de l'approche d'UNITAID qui a créé un nouveau marché pour les médicaments anti-VIH amis des enfants, y compris des formulations en une gélule unique. En 2006, l'organisation a commencé à investir dans des médicaments anti-VIH et des tests de diagnostic pédiatriques en Afrique, en Asie et dans les Caraïbes.

Par le passé, les quelques antirétroviraux existants pour les enfants étaient chers, difficiles à stocker et exigeaient jusqu'à 18 doses au goût peu plaisant par jour. Avec l'initiative Clinton d'accès à la santé, UNITAID a utilisé des « achats regroupés » dans 40 pays pour générer suffisamment de demandes et ainsi faire baisser les prix. Les réductions de prix jusqu'à 80% ont été obtenues et quelques 400 000 enfants vivant avec le VIH sont maintenant traités selon ce système, à savoir trois quarts du total mondial.

Dr Mwiya Mwiya, de l'University Teaching Hospital Paediatric Centre of Excellence de Zambie a noté une nette différence, « En 2005 nous nous sentions impuissants en tant que médecins car les enfants mouraient. En 2011, nous savions clairement quel était le chemin parcouru avec des formulations et des tests adaptés pour les enfants. Nous savons maintenant que nous pouvons faire la différence. »

De nombreux adultes vivant avec le VIH ont également vu leurs vies s'améliorer. UNITAID a sécurisé les réductions de prix jusqu'à 60% pour les antirétroviraux clés de seconde intention de manière à ce que 100 000 personnes par an, pour lesquelles les médicaments de première intention ont échoué, peuvent changer vers un traitement anti-VIH plus puissant. Avant 2006 de tels médicaments étaient trop chers dans les pays à faible revenu.

Dans les cinq premières années de son existence, UNITAID est devenue un acteur clé dans l'architecture de la santé mondiale et un moteur de l'agenda mondial pour l'accès aux médicaments pour les pauvres

Denis Broun, Directeur exécutif, UNITAID

L'accès à des médicaments qui sauvent la vie a également été facilité par la création d'UNITAID, en 2010, de la Communauté de brevets pour les médicaments. En encourageant les détenteurs de brevets d'accorder une licence à leur propriété intellectuelle, les fabricants de génériques peuvent produire des versions de grande qualité de médicaments low cost. Elle agit en tant que « guichet unique », qu'il s'agisse des licences nécessaires ou encore des partenariats pour le développement des produits pour fabriquer le médicament. En juillet 2011, la Communauté de brevets a signé un accord de référence avec Gilead Sciences, une société biopharmaceutique, pour cinq médicaments contre le VIH couvrant plus de 100 pays.

Par ailleurs, les interventions d'UNITAID ont abouti au dépistage du VIH sur plus de huit millions de femmes enceintes et 800 000 d'entre elles diagnostiquées séropositives ont été traitées pour stopper la transmission de l'infection à VIH à leurs enfants. UNITAID a financé des installations de laboratoire avancées pour détecter la tuberculose pharmacorésistante dans les huit pays les plus touchés. Elle est également le plus grand pourvoyeur de fonds du dispositif pour les médicaments contre le paludisme (AMFm) dont l'objectif est de rendre disponible aux personnes qui en ont le plus besoin aujourd'hui les traitements contre le paludisme les plus efficaces.

L'une des sources clé de financement, qui représente environ 65% du revenu d'UNITAID, a été l'introduction d'une faible taxe sur les billets d'avion. Cela peut aller de 1 à 40 US$ et est ajouté à une taxe d'aéroport existante avec quelques uns ou tous les fonds allant à UNITAID. À ce jour, 1,3 milliard US$ a été levé par le biais de cette initiative qui a été mise en place par neuf pays : Cameroun, Chili, Congo, France, Madagascar, Mali, île Maurice, Niger et République de Corée.

UNITAID explore également de nouveaux moyens pour collecter des ressources. Une possibilité pour le futur est la taxe sur les transactions financières sur les actions, obligations et produits dérivés qui pourrait, selon l'organisation, rapporter des milliards de dollars par an.

D'après le rapport, l'effet de répercussion des réalisations de base d'UNITAID, comme les réductions de prix et l'introduction de nouveaux médicaments, est ressenti dans tout le monde en développement quand les marchés se transforment pour que les médicaments soient efficaces pour les pauvres.

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La Suède et l'ONUSIDA soulignent l'importance de l'engagement de la jeunesse dans le dessin de l'agenda mondial en matière de santé

08 mai 2012

La Ministre suédoise de la coopération internationale Gunilla Carlsson et le directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé au siège de l'ONUSIDA à Genève. 9 mai 2012.
Photo : ONUSIDA

Une délégation officielle de Suède, dirigée par la Ministre de la coopération internationale, Gunilla Carlsson, a rencontré le directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé, au siège de l'ONUSIDA à Genève. La jeunesse figurait au sommet de l'ordre du jour.

« Nous devons engager une nouvelle génération de jeunes pour façonner l'agenda futur de nos institutions internationales, de façon à ce qu'ils relèvent les défis qui leur sont propres », a déclaré Mme la Ministre Carlsson. « Nous voulons que les générations futures croient aux vertus de la coopération internationale et qu'elles influencent et fassent évoluer les institutions internationales pour qu'elles s'intègrent à leur époque », a-t-elle ajouté.

Michel Sidibé a souligné son engagement personnel à rassembler plus de jeunes dans les rangs de l'organisation et a insisté sur l'importance d'un projet politique innovant dirigé par la jeunesse et initié par l'ONUSIDA, CrowdOutAIDS. L'initiative a rassemblé plus de 5 000 jeunes activistes de 79 pays pour développer le tout premier document sur le sida rédigé par les internautes de l'histoire des Nations Unies, qui marquera la Stratégie de leadership de la nouvelle génération du Secrétariat de l'ONUSIDA.

Nous devons engager une nouvelle génération de jeunes pour façonner l'agenda futur de nos institutions internationales, de façon à ce qu'ils relèvent les défis qui leur sont propres

Ministre suédoise de la coopération internationale, Gunilla Carlsson

« Il est indispensable d'être attentif au leadership des jeunes pour que la riposte au sida continue de répondre aux besoins des communautés, des familles et des nouvelles générations, dans un monde plus sophistiqué et interconnecté », a déclaré M. Sidibé. « L'ONUSIDA s'engage à rassembler des jeunes pour dessiner collectivement une vision de la santé dans le monde, du développement social et des valeurs que nous partageons — une nouvelle citoyenneté mondiale », a-t-il ajouté.

Le directeur exécutif de l'ONUSIDA a également salué l'engagement de la Suède et son soutien dans les initiatives mondiales pour éliminer les nouvelles infections au VIH chez les enfants et maintenir les mères en vie, et a insisté sur l'opportunité de créer une génération sans sida à l'horizon 2015.

Le gouvernement suédois et l'ONUSIDA ont convenu d'unir leurs forces pour promouvoir l'innovation et de nouvelles approches au développement de partenariats ainsi que tendre à renforcer la collaboration entre les agences des Nations Unies.

La Ministre était accompagnée du Parlementaire Christian Holm, de l'Ambassadeur Jan Knutsson, de l'Ambassadeur suédois pour la santé dans le monde Anders Nordstrom et d'autres collègues du Ministère des affaires étrangères et de la Mission suédoise à Genève.

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L'Afrique du Sud lance une campagne pour réduire la mortalité maternelle

08 mai 2012

CARMMA a pour objectif d'accélérer la mise en œuvre d'activités pour endiguer la mortalité maternelle et infantile.

Le cri distinctif d'un nouveau-né transperce l'air dans la salle de travail et interrompt les conversations en cours. « C'est ce que nous souhaitons entendre » fait remarquer sœur Mavimbela qui, il y a quelques heures à peine, l'a mis au monde. « Lorsqu'un bébé crie, c'est le signe d'une naissance en bonne santé, » fait-elle remarquer avec la confiance tranquille de quelqu'un qui sait.

Malheureusement, ce n'est pas un cri qui est entendu chaque fois alors que l'Afrique du Sud lutte contre un taux élevé de mortalité maternelle et infantile. Le pays déplore un ratio de mortalité maternelle de 310 décès pour 100 000 naissances vivantes et un taux de mortalité de 1 pour 5 avec 56 décès pour 1 000 naissances vivantes. Pour réduire cela, la Campagne pour l'Accélération de la Réduction de la Mortalité Maternelle en Afrique (CARMMA) a été lancée au Osindisweni Hospital dans le district d'Ethekwini, province de KwaZulu-Natal, vendredi le 4 mai.

CARMMA a pour objectif d'accélérer la mise en œuvre d'activités pour endiguer la mortalité maternelle et infantile et atteindre l'objectif de l'Afrique pour les Objectifs du Millénaire pour le développement 4 et 5, à savoir la réduction de trois quarts du taux de mortalité maternelle et réduire de deux tiers le taux de mortalité infantile entre 1990 et 2015.

Les professionnels de la santé au Osindisweni Hospital savent ce qui est nécessaire pour permettre d'atteindre ces objectifs : réduire les nouvelles infections à VIH. Ils sont soutenus par les chiffres. Les données de l'Afrique du Sud révèlent que 50% des décès maternels et 40 % du 1 pour 5 décès sont liés aux infections par le VIH.

« Quand je démarrais nous n'avions pas à faire face à de tels problèmes », explique sœur Phumzile Kwitshana qui exerce le métier de sage-femme depuis 24 ans. « Cela a empiré en raison du VIH, les mères sont malades maintenant. »

Dr. Amina Kajee, un médecin de la maternité à Osindisweni est d'accord. « Les deux derniers cas de décès maternels sous ma supervision étaient dus à un stade clinique avancé de l'infection à VIH. Dans l'un des cas, un des jumeaux a survécu, pas l'autre. Il pesait seulement 900 grammes. »

Le cadre d'orientation existe déjà : proposer à chaque femme enceinte un dépistage du VIH et des conseils sous l'égide du programme national de prévention de la transmission mère-enfant (PTME). Si elle a été testée séropositive au VIH, lui faire démarrer un traitement antirétroviral hautement actif pour éviter la transmission du virus à son bébé et lui garantir un traitement continu, des soins et un appui pour elle-même et son enfant.

Toutefois, l'un des obstacles majeurs pour pouvoir correctement développer cette politique est que les femmes se présentent aux soins prénataux souvent trop tardivement dans leur grossesse pour que l'on puisse leur proposer des soins appropriés. Le premier facteur pour expliquer cela semble être la peur ou le manque d'information, ou une combinaison des deux.

Le lancement était un rappel sévère de l'immense travail que nous devons réaliser pour atteindre le troisième objectif de la Déclaration politique sur le VIH/sida : éliminer les nouvelles infections par le VIH chez les enfants d'ici à 2015 et réduire le nombre de décès maternels

La directrice de l'équipe de l'ONUSIDA d'appui aux pays d'Afrique orientale et australe, le professeur Sheila Tlou

« Soit les femmes ne savent pas ou elles ne veulent as savoir, » explique le Dr Kagee.

« Les femmes ne viennent pas à la clinique car elles ne veulent pas le dire à leurs familles ou partenaires... Quelques fois c'est l'attitude des professionnels de santé avec les jeunes, » explique sœur Kwitshana, se référant à la désapprobation que rencontre souvent une maman adolescente, ce qui la décourage quelques fois à revenir. « Certaines cachent simplement leur grossesse jusque très tard. »

Les professionnels de santé citent d'autres défis — apparemment des questions administratives mineures comme la nécessité d'une ambulance dédiée en standby pour des cas de maternité, pour que les femmes à risque puissent se rendre à l'hôpital avant que la crise ne s'aggrave. Dans des situations à faibles revenus, des défis mineurs peuvent facilement devenir des obstacles majeurs. Ceux-ci comprennent encore des doutes considérables sur le système de santé. Il faut par exemple plus de sages-femmes pour palier au manque de personnel et elles ont besoin d'une formation permanente et d'une clarification des valeurs.

Cependant, la conversation revient à la question des femmes elles-mêmes. « Il nous faut secouer la communauté » commente sœur Kwitshana.

Les campagnes de mobilisation de la communauté sont nécessaires pour encourager les femmes à se présenter à temps aux soins prénataux. Les communautés devraient être les porteurs d'information pour éviter des grossesses non désirées, surtout parmi les femmes et les adolescentes séropositives et réduire la stigmatisation liée au VIH.

Le lancement a été mené par le ministre de la Santé de l'Afrique du Sud, Dr Aaron Motsoaledi auquel ont participé bon nombre de dignitaires et célébrités, y compris la ministre des Femmes, des Enfants et des personnes souffrant de handicaps, Madame Lulama Xingwana, l'ambassadeur Bience Gawanas, commissaire aux Affaires sociales de l'Union africaine, le représentant du KwaZulu-Natal, Dr Zweli Mkhize, Madame Graça Machel, icône musicale et l'ambassadeur itinérant de l'UNICEF, Yvonne Chaka Chaka, et la directrice de l'équipe de l'ONUSIDA d'appui aux pays d'Afrique orientale et australe, le professeur Sheila Tlou.

« Le lancement était un rappel sévère de l'immense travail que nous devons réaliser pour atteindre le troisième objectif de la Déclaration politique sur le VIH/sida : éliminer les nouvelles infections par le VIH chez les enfants d'ici à 2015 et réduire le nombre de décès maternels, » explique le professeur Tlou. « Un décès est un décès de trop. »

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Le Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon consuit une mission de haut niveau en Inde pour soutenir l'initiative Every Woman Every Child (« Chaque Femme Chaque Enfant »)

04 mai 2012

La délégation des Nations Unies a visité le le Cama Hospital et le Sir J.J. Hospital, deux centres de santé de premier plan de l'état indien du Maharashtra qui fournissent des services de santé aux femmes enceintes et aux enfants.

Le 28 avril, le Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon a conduit une mission de haut niveau à Bombay, Inde pour soutenir l'initiative Every Woman Every Child (« Chaque Femme Chaque Enfant »). Lors de sa visite, le Secrétaire général a félicité les officiels indiens pour les progrès réalisés dans la riposte au sida. M. Ban a également encouragé le gouvernement de l'Inde à poursuivre les efforts pour éliminer les nouvelles infections à VIH chez les enfants d'ici 2015, l'un des objectifs du plan d'action sur cinq ans du Secrétaire général.

L'initiative Every Woman Every Child est un effort mondial qui a été lancé en 2010 par le Secrétaire général Ban Ki-moon afin de mobiliser et intensifier l'action mondiale pour sauver les vies de 16 millions de femmes et d'enfants et d'améliorer les vies de millions d'autres.

M. Ban était accompagné par les officiels de santé des Nations Unies, y compris la Directrice générale de l'Organisation mondiale de la Santé, Margaret Chan, le Directeur exécutif du Fonds des Nations Unies pour la Population, Babatunde Osotimehin, le Directeur exécutif du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida, Michel Sidibé, la Directrice exécutive adjointe du Fonds des Nations Unies pour l'enfance, Geeta Rao Gupta ainsi que le Secrétaire général des Nations Unies, envoyé spécial pour le paludisme, Ray Chambers.

Pendant la visite, Madame Ban, épouse du secrétaire général des Nations Unies et sa délégation ont visité le Cama Hospital et le Sir J.J. Hospital, deux centres de santé de premier plan de l'état indien du Maharashtra qui fournissent des services de santé aux femmes enceintes et aux enfants.

La mission de M. Ban s'est terminée par une réception de haut niveau organisée par les militants des Objectifs du Millénaire pour le développement, Mukesh Ambani et Ray Chambers, qui représentait l'interaction avec quelques uns des militants de la lutte contre le sida, des personnes vivant avec le VIH, des officiels du monde de l'entreprise et du gouvernement ainsi que des stars du cinéma et des légendes du sport. Au cours de la réception, M. Ban a annoncé la nomination de M. Prasada Rao comme son nouvel envoyé spécial pour le VISH/sida dans la région Asie-Pacifique.

De gauche à droite : Le militant des Objectifs du Millénaire pour le développement, Mukesh Ambani, Kausalya du Positive women network (PWN+), le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé, Daksha Patel du Gujarat Network of People Living with HIV (GNP+) et le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon.

Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé s'est rendu dans la capitale New Delhi où il a rencontré le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Shri Ghulam Nabi Azad. Pendant leur réunion, M. Sidibé a félicité l'Inde pour son nouveau Programme national de lutte contre le sida (PNS ou PNLS-IV) qui a été développé par des experts nationaux et qui sera principalement financé par des sources de financement nationales.

M. Sidibé s'est tout particulièrement intéressé au rôle et à la contribution de l'Inde en tant que l'un des pays prioritaire dans la mise en œuvre du Plan mondial pour l'élimination des nouvelles infections par le VIH chez les enfants d'ici 2015 et le prolongement de la vie de leurs mères. Les recommandations nationales sur l'élimination des nouvelles infections par le VIH chez les enfants en Inde devraient progressivement supprimer la dose unique de névirapine dans les prochains mois. M. Sidibé a eu l'occasion constater comment les services destinés à prévenir la transmission du virus de la mère à l'enfant sont intensifiés au Ambedkar Hospital, l'un des plus grands hôpitaux de Delhi.

Une table ronde de haut niveau organisée par la Fédération des Chambres de Commerce et d'Industries de l'Inde (FICCI) et l'ONUSIDA a réuni plus de 50 participants, y compris les principaux représentants de l'industrie pharmaceutique indienne et le gouvernement, sur le thème « Le partenariat indien avec l'Afrique pour les produits pharmaceutiques ». M. Sidibé a encouragé l'industrie pharmaceutique indienne à saisir les opportunités pour intensifier l'accès au traitement du VIH en Afrique et à s'engager en tant que partenaire stratégique pour le développement d'une production pharmaceutique en Afrique

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« Voir pour comprendre » : droits de l'homme, zéro discrimination et meilleure riposte au sida

03 mai 2012

Voir pour comprendre promeut l'utilisation de lunettes rouges comme un engagement à lutter contre la stigmatisation et la discrimination liées au VIH.

Au Guatemala, porter une paire de lunettes rouges est passé du phénomène de mode à un symbole contre la stigmatisation et la discrimination auxquelles sont confrontées les personnes vivant avec le VIH. L'ONUSIDA, en partenariat avec la Croix-Rouge du Guatemala, ont lancé « Voir pour comprendre », une campagne qui appelle les gens à regarder le monde qui les entoure avec des lunettes rouges pour les sensibiliser aux implications du VIH au quotidien.

Des millions de gens ne savent toujours pas ce qu'est le VIH, comment il se transmet ou comment l'éviter. En outre, une série de préjugés sociaux font que les personnes vivant avec le VIH sont souvent victimes de discrimination sur le lieu de travail et dans la société au sens large. L'ONUSIDA Guatemala et la Croix-Rouge du Guatemala ont jugé nécessaire de parler du VIH pour mettre fin aux tabous et aux préjugés.

Cette nouvelle initiative vise à sensibiliser le public au VIH, supprimer la stigmatisation et la discrimination, et contribuer à atteindre la vision de l'ONUSIDA de zéro nouvelle infection au VIH, zéro discrimination et zéro décès lié au sida au Guatemala.

Ver para entender (Voir pour comprendre) promeut l'utilisation de lunettes rouges comme un engagement à lutter contre la stigmatisation et la discrimination liées au VIH. D'après la campagne, porter des lunettes rouges revient à accorder la priorité à la santé plutôt qu'aux normes sociales et culturelles et aider les personnes vivant avec le VIH et touchées par le VIH. « Voir, cela signifie surmonter la peur, l'ignorance, le silence et les mythes qui contribuent à alimenter la stigmatisation et la discrimination qui nuisent aux progrès accomplis dans la riposte au sida », a déclaré Enrique Zelaya, Coordinateur de l'ONUSIDA au Guatemala et au Mexique.

Les participants peuvent soutenir la campagne en prenant une photo d'eux portant une paire de lunettes rouges et en encourageant d'autres à en faire de même. Jusqu'à présent, plus de 800 personnes ont rejoint cette initiative, y compris des autorités nationales et des personnes vivant avec le VIH. Parmi elles, Luz Lainfiesta, Ministre du développement social, Claudia Samayoa, directrice du Programme national des MST, du VIH et du sida, et Otoniel Ramirez, secrétaire régionale de REDCA +.

Voir, cela signifie surmonter la peur, l'ignorance, le silence et les mythes qui contribuent à alimenter la stigmatisation et la discrimination qui nuisent aux progrès accomplis dans la riposte au sida

Enrique Zelaya, coordinateur de l'ONUSIDA au Guatemala et au Mexique

« Le VIH nous touche tous et la riposte exige une approche globale », a déclaré Madame la Ministre Lainfiesta. « Au Ministère du développement social, nous mettrons tout en œuvre pour atteindre l'objectif de zéro discrimination envers les personnes vivant avec le VIH. »

Le puissant message de la campagne a déjà traversé les frontières du Guatemala. À l'occasion de la 19e session du Conseil des droits de l'homme qui s'est tenu à Genève en février 2012, la Haut commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Mme Navi Pillay, a mis les lunettes rouges et appelé les pays à protéger les droits de l'homme et à agir pour mettre fin à la stigmatisation et à la discrimination dont sont victimes les personnes vivant avec le VIH.

La campagne entreprendra d'autres activités pour sensibiliser le public à la stigmatisation et à la discrimination liées au VIH, notamment par le biais de la diffusion de messages à la radio et l'organisation d'activités de mobilisation telles que des forums de discussion, des enquêtes et des concours artistiques communautaires sur le VIH. 

Prévalence de la stigmatisation et de la discrimination

On estime à 65 000 le nombre de personnes vivant avec le VIH au Guatemala. Plus de 20 personnes contractent le virus chaque jour, ce qui représente près de 7 500 nouvelles infections au VIH par an. L'épidémie de VIH dans le pays concerne principalement les populations les plus exposées au risque, notamment les professionnels du sexe et leurs clients et les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. La discrimination à laquelle sont confrontées ces populations est également très élevée dans le pays, ce qui rend difficile l'accès aux services anti-VIH.

D'après le premier rapport national sur les droits de l'homme, entre 2009 et 2010, 313 plaintes ont été déposées auprès des organisations juridiques nationales et de la société civile, dont 46 % concernaient des violations des droits à la santé et 13 % des violations des droits à la vie et l'intégrité. Ces violations allaient de l'épuisement des stocks d'antirétroviraux au manque d'établissements de soins et de personnel appropriés et conviviaux.

L'organisation des personnes transsexuelles OTRANS a souligné dans le rapport que les personnes transsexuelles avaient un accès limité à l'emploi en raison de la stigmatisation et de la discrimination. OTRANS a également rapporté des cas d'agressions physiques, de disparitions et de décès sur le fondement de l'identité de genre. Selon l'organisation, 13 décès et 3 disparitions ont été signalés entre 2007 et 2011.

« Depuis les débuts de l'épidémie, la stigmatisation et la discrimination ont été identifiés comme les principaux obstacles à une riposte efficace au VIH », a déclaré Cesar Núñez, directeur régional de l'ONUSIDA en Amérique latine. « La discrimination liée au VIH est une violation des droits de l'homme et implique à son tour une violation d'autres droits, notamment le droit à la santé, à l'éducation, à la dignité et à l'égalité face à la loi », a-t-il ajouté.

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La Thaïlande et les pays voisins se rencontrent pour aider à fournir des traitements anti-VIH pour des milliers de migrants qui en ont besoin

02 mai 2012

Un grand nombre des plus de cinq millions de migrants de Thaïlande se trouvent dans des situations qui augmentent leur risque d'infection à VIH et ont des difficultés pour accéder aux services clé comme le traitement antirétroviral.
Photo : PNUD

La migration joue un rôle intégral dans le développement économique de la Thaïlande et le pays accueille plus de cinq millions de migrants du Cambodge, du Laos et de Birmanie.

Nombre de migrants se trouvent toutefois dans des situations qui augmentent leur risque d'infection par le VIH et ont des difficultés à accéder aux services clé comme le traitement antirétroviral. Une récente conférence régionale, organisée par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et l'Initiative conjointe sur la mobilité et le VIH/SIDA (JUNIMA), les 24 et 25 avril derniers, a exploré des pistes pour garantir un meilleur accès au traitement antirétroviral à ce groupe potentiellement vulnérable.

Bien que la migration ne soit pas en elle-même un facteur de risque d'infection à VIH, elle peut augmenter la vulnérabilité, comme par exemple les conditions de travail exploitatif qui peut inclure la violence sexuelle, mais aussi la séparation d'avec les conjoints/partenaires, des familles et des normes et valeurs sociales et culturelles établies.

Une nouvelle étude dans les six provinces les plus affectées par le VIH en Thaïlande a montré que les migrants cambodgiens sont les plus touchés avec une prévalence du VIH de 2,5%. La prévalence totale estimée chez les adultes dans le pays est de 1,3%.

Le gouvernement de Thaïlande a pris des mesures pour garantir que les migrants aient accès au traitement antirétroviral. S'exprimant lors de la conférence, Dr Petchsri Sirinirund, Directeur du centre de gestion national du sida au département du contrôle des maladies du ministère de la Santé déclare, « Dans la nouvelle stratégie nationale pour 2012-2016, nous souhaitons fournir un accès au traitement anti-VIH et à des soins de qualité pour toute personne vivant avec le VIH en Thaïlande, peu importe sa nationalité. »

Il y a un accès au traitement antirétroviral pour certaines catégories de migrants peu qualifiés, mais il y a beaucoup plus de personnes qui en ont besoin. Ceux qui sont officiellement enregistrés peuvent payer une contribution pour une couverture santé universelle qui inclut le traitement du VIH et un nombre limité de personnes avec des papiers temporaires, quelques 2 300, reçoivent le traitement antirétroviral par le biais du projet de fonds mondial de Thaïlande.

Alors qu'il faut concentrer nos discussions sur la disponibilité des traitements antirétroviraux comme une solution, il est également nécessaire de mettre en place un système complet de soins médicaux et sociaux soutenu par une politique nationale et régionale.

Promboon Panitchpakdi, Directeur exécutif de la fondation « Raks Thai », une ONG de développement

L'engagement politique pour fournir des soins de qualité élevés, y compris les antirétroviraux, est également mis en évidence par l'établissement d'un mémorandum de coopération sur l'action conjointe pour réduire la vulnérabilité au VIH en association avec les mouvements de population. Cela a été signé en décembre 2011 par les six membres de la région du Grand Mékong (Cambodge, Laos, Birmanie, Thaïlande, Vietnam et la province du Yunnan en Chine). Un plan d'action conjoint du mémorandum a été formulé.

De plus, les autorités thaïes et cambodgiennes ont collaboré à un système permettant aux migrants cambodgiens de retourner dans leur pays d'origine afin d'obtenir un approvisionnement de trois mois pour le traitement antirétroviral.

Toutefois, de nombreux migrants ne sont pas en position d'accéder à des antirétroviraux. Chaque système de santé a un coût pour les personnes allant d'environ 45 à 90 dollars américains ; il y a également une longue liste d'attente pour le traitement. Un certain nombre de ceux qui ne sont pas enregistrés ne sont jamais repérés par les autorités et ne reçoivent donc pas d'aide.

Les difficultés de la navigation transfrontalière avec différentes réglementations, systèmes de santé et langues, ainsi que la nature de la migration souvent temporaire, rend la situation particulièrement difficile pour les migrants vivant avec le VIH pour avoir accès au traitement antirétroviral avec le continuum de migration et pour adhérer à un protocole thérapeutique.

Par ailleurs, recevoir un traitement antirétroviral n'implique pas uniquement l'obtention de médicaments pour soi-même, mais également la garantie de l'accès à des services anti-VIH plus étendus comme le conseil et le test volontaires et confidentiels comme étant un point d'entrée au traitement.

Selon Promboon Panitchpakdi, Directeur exécutif de la fondation « Raks Thai », une ONG de développement, « Alors qu'il faut concentrer nos discussions sur la disponibilité des traitements antirétroviraux comme une solution, il est également nécessaire de mettre en place un système complet de soins médicaux et sociaux soutenu par une politique nationale et régionale. »

Un certain nombre de recommandations ont émergé de la conférence PNUD/JUNIMA. Celles-ci comprennent : l'examen des moyens d'utilisation de la propriété industrielle ADPIC et des flexibilités des accords de libre-échange afin de réduire les coûts de services de traitement et d'augmenter la couverture pour les migrants, l'harmonisation des protocoles de traitement et de recours dans tous les pays et la garantie qu'en plus du traitement, les migrants disposent de meilleurs services anti-VIH.

Rathin Roy, Administrateur du Centre régional Asie-Pacifique du PNUD est confiant que les migrants seront de mieux en mieux servis. « La Thaïlande est pionnière dans la mise en œuvre du principe humain que les migrants ont accès à la même qualité de services anti-VIH et aux solutions qui sont disponibles pour les citoyens et le PNUD, par l'intermédiaire du JUNIMA, est heureux de travailler en partenariat avec le gouvernement et la société civile par delà des frontières pour répondre aux défis qui permettront aux migrants dans le besoin d'avoir accès au traitement anti-VIH vital.

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