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Le programme de bon électronique innovant du PAM au Zimbabwe porte secours à de nombreuses personnes vivant avec le VIH

27 avril 2012

À Harare et Bulawayo les personnes vivant avec le VIH reçoivent des bons du PAM qui leur permet de recevoir une fourniture alimentaire mensuelle pour la famille, à chercher dans l'un des nombreux magasins locaux.
Photo : PAM

Loveness et ses trois enfants, Robert, Susan et Julia, partagent une chambre à l'arrière d'un garage de la seconde ville du Zimbabwe, Bulawayo. Tous vivent avec le VIH et Loveness lutte pour joindre les deux bouts et fournir suffisamment de nourriture à la famille. Par le passé, elle préférait se priver de nourriture pour assurer à ses enfants au moins un repas, souvent trois simples cuillérées de gruau d'avoine chacun.

Toutefois, Loveness et sa famille se projettent vers un avenir plus brillant avec l'aide du Programme Alimentaire Mondial (PAM). L'organisme des Nations Unies utilise une intervention innovante comprenant des bons électroniques pour fournir un soutien nutritionnel aux ménages chroniquement malades et souffrant d'insécurité alimentaire, nombre d'entre eux vivant avec le VIH à Harare et Bulawayo. 

Environ 14,3% d'adultes, quelques 1,2 millions de personnes, vivent avec le virus au Zimbabwe et il y a globalement 150 000 enfants vivant avec les VIH.

Défi de la sous-alimentation

Conformément au programme mis en œuvre par le PAM par le concours d'ONG et du ministère de la Santé et de l'Enfance, les clients visitant les cliniques et les hôpitaux locaux ayant été détectés comme sous-alimentés sont dirigés vers les points de distribution de bons et d'alimentation du PAM dans leur voisinage où il leur sera donné des Super céréales. Il s'agit d'un repas constitué d'un mélange de maïs hautement nutritionnel et fortifiant, de protéines de soja et de micronutriments. (La sous-alimentation est mesurée par l'indice de masse corporelle chez les adultes et la mesure de la circonférence de la partie supérieure du bras chez les enfants).

Ils reçoivent également des bons électroniques pour acheter une alimentation prédéterminée, comme de l'huile et des haricots, dans des supermarchés sélectionnés. La valeur des e-bons dépend de la taille de la famille et du moment où le bon est présenté, le vendeur contacte une base de données électronique pour vérifier la ration d'un approvisionnement mensuel.

Les bons au comptant sont une alternative à une assistance alimentaire sous forme de dation en paiement, et le PAM l'utilise pour s'attaquer au problème de la faim là où l'alimentation est disponible sur le marché mais où la plupart des personnes ne peuvent se la payer.

Une approche holistique

Pour ceux vivant avec le VIH, comme Loveness et sa famille, le soutien nutritionnel du PAM fait partie d'une approche holistique. Un élément important du programme est d'encourager les bénéficiaires d'avoir recours à un contrôle médical une fois par mois dans une clinique ou un hôpital proche de chez eux. Le ministère de la Santé et de l'Enfance travaille étroitement avec le PAM et fournit, si nécessaire, un traitement antirétroviral gratuit. Les enfants de Loveness bénéficient tous d'un tel traitement. 

L'aide alimentaire m'aide car les enfants reçoivent suffisamment à manger à chaque repas et le peu d'argent que je dépensais pour acheter à manger me permet maintenant de payer les dépenses scolaires

Loveness, bénéficiaire d'un e-bon

Non seulement l'assistance alimentaire augmente l'efficacité du traitement antirétroviral, mais aide également à garantir un meilleur respect des protocoles de traitement. Une bonne alimentation est essentielle pour la protection des personnes vivant avec le VIH et, selon le PAM, le virus, la sous-alimentation et l'insécurité alimentaire sont inextricablement liés.  Lorsque les personnes vivant avec le VIH sont sous alimentées, le risque de décès augmente significativement. Bien que les personnes vivant avec le VIH nécessitent plus de calories et d'éléments nutritifs que les personnes vivant sans le virus, elles ont souvent moins d'appétit et sont moins à même d'absorber des éléments nutritifs.

Extension du programme

Le système du bon aide environ 8 000 clients et leurs familles. Le directeur national du PAM Felix Bamezon est satisfait du succès du système à Harare et Bulawayo et souhaite en faire bénéficier d'autres régions : « Le PAM prévoit d'étendre le composant du programme e-bon à d'autres villes et communes, là où c'est possible. »

Selon Loveness, cela a fait une vraie différence, « L'aide alimentaire m'aide car les enfants reçoivent suffisamment à manger à chaque repas et le peu d'argent que je dépensais pour acheter à manger me permet maintenant de payer les dépenses scolaires. » 

Le PAM est l'agence humanitaire la plus importante luttant contre la faim dans le monde. Chaque année il nourrit plus de 90 millions de personnes dans plus de 70 pays. En 2010, le PAM soutenait 2,5 millions de bénéficiaires dans presque 50 pays grâce à ses programmes VIH et tuberculose (TB). Ceci inclut l'aide alimentaire et nutritionnelle pour quelques 500 000 personnes vivant avec le VIH comme faisant partie de leur thérapie antirétrovirale ou traitement contre la tuberculose.

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La mission commune PEPFAR-ONUSIDA met en lumière les progrès et les difficultés dans la prévention des nouvelles infections à VIH parmi les enfants au Nigéria

26 avril 2012

de gauche à droite : Le coordinateur mondial des États-Unis pour le sida, l'Ambassadeur Eric Goosby, le directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé et la Première dame du Nigéria Patience Jonathan.

La prévention des nouvelles infections à VIH parmi les enfants et les actions qui sauvent la vie des mères étaient en première ligne de l'agenda de la mission de deux jours au Nigéria de Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA et de l'Ambassadeur Eric Goosby, le coordinateur mondial des États-Unis pour le sida. La visite a eu lieu presque un an après que les leaders mondiaux — y compris le Président nigérian Goodluck Jonathan, M. Sidibé et l'Ambassadeur Goosby— lançaient Le Plan mondial pour l'élimination des nouvelles infections par le VIH chez les enfants et le prolongement de la vie de leurs mères.

Environ 400 000 enfants naissent tous les ans avec le VIH. Le Nigéria supporte un tiers du problème global des nouvelles infections à VIH parmi les enfants. Il est l'un des 22 pays prioritaires du Plan mondial qui, combiné, représente environ 90% de toutes les nouvelles infections à VIH par les enfants par an.

Pendant la mission, l'Ambassadeur Goosby et M. Sidibé ont rencontré la Première dame du Nigéria Patience Jonathan qui dirige l'accélération de la stratégie de la prévention de la transmission mère-enfant (PTME) du pays pour identifier les obstacles à l'élargissement de la PTME, autant au niveau national que dans les états prioritaires. Les discussions avec la Première dame étaient centrées sur la manière d'optimiser et d'augmenter les ressources disponibles pour la PTME dans le pays.  

« Je resterai ferme dans ma détermination de poursuivre à fournir le leadership nécessaire et aider à atteindre notre objectif national pour éliminer la transmission du VIH de la mère à l'enfant au Nigéria, » a déclaré la Première dame.

La Première dame a également remercié les participants à la mission pour leur engagement d'aider le Nigéria dans le domaine critique du développement de la santé qui est un élément clé de « L'agenda de transformation » du Président Jonathan.

Je resterai ferme dans ma détermination de poursuivre à fournir le leadership nécessaire et aider à atteindre notre objectif national pour éliminer la transmission du VIH de la mère à l'enfant au Nigéria

La Première dame du Nigéria Patience Jonathan

« Il n'y a plus de barrières techniques ou scientifiques nous empêchant d'éliminer la transmission du VIH de la mère à l'enfant, » affirme l'Ambassadeur Goosby qui dirige le Plan présidentiel américain d'aide d'urgence à la lutte contre le sida (PEPFAR). « En travaillant ensemble nous prendrons à bras le corps les défis pour réussir l'élimination au Nigéria et identifier la manière la plus efficace pour le futur. Prévenir les nouvelles infections à VIH chez les enfants est un investissement judicieux qui sauve des vies et leur donne un démarrage sain dans la vie. »

En rencontrant les leaders du secteur privé et de la société civile, y compris la communauté interreligieuse, l'Ambassadeur Goosby et M. Sidibé ont souligné l'importance du travail en partenariat afin d'accélérer les progrès dans la riposte au sida. La délégation a également rencontré les membres du Groupe d'orientation national nigérian du Plan mondial qui a été lancé un peu plus tôt dans le mois pour accélérer et coordonner l'action de la PTME par tous les partenaires dans le pays.

Alors que l'appel est lancé pour une solidarité mondiale plus grande dans la riposte au sida, M. Sidibé a également souligné que l'appropriation par les pays est essentielle pour accélérer l'action nationale autour de la PTME. « Nos doubles objectifs de zéro nouvelle infection à VIH parmi les enfants et zéro décès maternels liés au sida peuvent uniquement aboutir si les pays mobilisent les ressources nécessaires et la volonté politique, » a-t-il déclaré.

Selon les chiffres du gouvernement, environ 16% des femmes enceintes vivant avec le VIH au Nigéria ont reçu des médicaments antirétroviraux en 2011 pour prévenir la transmission du virus de la mère à l'enfant. Il y a environ 3,5 millions de personnes vivant avec le VIH au Nigéria.

En mai 2012, une évaluation annuelle des progrès dupant mondial se fera en marge de l'Assemblée mondiale de la Santé à Genève. Les ministres de la Santé des 22 pays prioritaires identifiés dans le Plan mondial se réuniront pour évaluer les progrès réalisés dans la première année de mise en œuvre du plan et pour tracer la route pour des progrès continus.

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Les gouverneurs nigérians s'engagent pour mettre un terme aux nouvelles infections à VIH chez les enfants

25 avril 2012

Rencontre du Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé et de l'Ambassadeur Eric Goosby, Coordonnateur de la lutte mondiale contre le sida pour le gouvernement américain, avec les gouverneurs des États lors de leur visite au Nigéria. 24 avril 2012.
Photo : ONUSIDA/P.Ekpei

À l'occasion d'une table ronde organisée ce mardi, des représentants de haut niveau de six États nigérians se sont engagés à travailler en collaboration avec le Programme commun des Nations Unies sur le VIH et le sida (ONUSIDA) et le Plan présidentiel américain d'aide d'urgence à la lutte contre le sida (PEPFAR) pour éliminer les nouvelles infections à VIH chez les enfants. Cette rencontre marquait le lancement d'une mission conjointe de deux jours à Abuja du Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé et de l'Ambassadeur Eric Goosby, Coordonnateur de la lutte mondiale contre le sida pour le gouvernement américain.

Les six États nigérians représentés lors de cette discussion figurent parmi les États prioritaires identifiés pour une mise en œuvre urgente d'un plan national de développement pour l'élimination des nouvelles infections à VIH chez les enfants.

« Même si des politiques sont élaborées au niveau national, les nouvelles infections à VIH chez les enfants ne pourront être éliminées dans vos États que si vous endossez le leadership de ces initiatives », a expliqué M. Sidibé en s'adressant aux gouverneurs des États de Kano, de Benue et de Nassarawa, ainsi qu'aux vices-gouverneurs des États de Cross River, d'Akwa Ibom et de Rivers.

Le Nigéria supporte environ un tiers du poids mondial de la transmission du VIH de la mère à l'enfant. Il s'agit de l'un des 22 pays prioritaires du Plan mondial pour éliminer les nouvelles infections à VIH chez les enfants à l'horizon 2015 et maintenir leurs mères en vie, une feuille de route visant à mettre un terme aux nouvelles infections à VIH chez les enfants dans le monde d'ici 2015.

Même si des politiques sont élaborées au niveau national, les nouvelles infections à VIH chez les enfants ne pourront être éliminées dans vos États que si vous endossez le leadership de ces initiatives

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA

Durant la réunion, M. Sidibé a remercié le Président nigérian Goodluck Jonathan pour sa participation au lancement du Plan mondial en juin dernier au siège des Nations Unies à New York. Avec l'Ambassadeur Goosby, il a proposé qu'un petit nombre d'États nigérians clés, en étroite collaboration avec l'ONUSIDA et le PEPFAR, intensifient leurs efforts pour mettre fin à la transmission du VIH de la mère à l'enfant.

L'Ambassadeur Goosby a reconnu l'importance de cette réunion. « Ces gouverneurs se rendent compte de l'importance de lutter contre les infections chez les enfants dans leurs États respectifs. Leur leadership n'aidera pas seulement le Nigéria à réduire le nombre de nourrissons infectés par le VIH, mais fera également avancer les objectifs généraux du Plan mondial », a-t-il indiqué.

L'État de Benue, dans le centre-nord du Nigéria, présente une prévalence du VIH de 10,6 %, soit le taux le plus élevé de tous les États du pays. Se présentant lui-même comme un militant acharné de la lutte contre le VIH, le Gouverneur de l'État de Benue Gabriel Suswam a déclaré qu'il effectuait souvent des tests de dépistage du VIH afin d'encourager les autres à faire de même.

Le Gouverneur de l'État de Nassarawa, Umaru Tanko Al-Makura, a indiqué que son État disposait d'une agence qui supervise les soins des personnes vivant avec le VIH et qu'il était prêt à coopérer dans le cadre des efforts pour l'élimination de la transmission du VIH de la mère à l'enfant.

La discussion s'est achevée par un appel du Gouverneur de l'État de Kano, Rabiu Kwankwaso, à organiser un événement qui mettrait le VIH sous les feux de la rampe et garantirait ainsi la mise au premier plan de ce problème une nouvelle fois au Nigéria.

Lors de cette mission conjointe au Nigéria, M. Sidibé, l'Ambassadeur Goosby et d'autres participants à la délégation, notamment Peter McDermott du Fonds d'investissement pour l'enfance (CIFF), Anil Soni du Business Leadership Council et d'autres membres du groupe d'orientation du Plan mondial, vont rencontrer de hauts responsables gouvernementaux, des chefs d'entreprise et des représentants de la société civile et de la communauté interconfessionnelle. Ils rendront également hommage aux victimes de l'attentat à la bombe de l'an dernier au siège des Nations Unies à Abuja.

Press Release

Des jeunes présentent les toutes premières recommandations issues d'une recherche collective sur le web dans l'histoire des Nations Unies pour lutter contre le sida

Des nouvelles recommandations formulées par des jeunes pour orienter les travaux du Secrétariat de l'ONUSIDA sur le VIH et les jeunes

Les leaders de la jeunesse remettent au directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé (centre) une série de recommandations définie par la jeunesse qui guidera le travail du secrétariat de l'ONUSIDA sur le VIH et les jeunes à l’horizon 2015.
Photo : UNAIDS/P.Ekepei

ABUJA, 24 avril 2012—Des animateurs de groupes de jeunes du monde entier ont présenté aujourd'hui une série de recommandations formulées par des jeunes, qui orienteront les travaux du Secrétariat de l'ONUSIDA sur le VIH et les jeunes jusqu'en 2015. Ces recommandations ont été remises au Directeur exécutif de l'ONUSIDA, M. Michel Sidibé, à l'occasion d'un événement organisé conjointement par des animateurs de groupes de jeunes et des responsables publics nigérians dans la commune de Paiko près d'Abuja.

Basées sur les contributions et les opinions de plus de 5000 jeunes répartis dans 79 pays, les recommandations sont le résultat d'un projet novateur, CrowdOutAIDS, lancé par l'ONUSIDA et géré par les jeunes. Pendant cinq moins, ce projet, qui a exploité les technologies de recherche collective sur le web et les nouveaux outils de communication, a permis aux jeunes de participer pleinement à l'élaboration de recommandations stratégiques destinées au plan d'action du Secrétariat de l'ONUSIDA concernant la jeunesse.

« Je suis réellement impressionné par l'engagement, l'énergie et l'enthousiasme dont les jeunes ont fait preuve à travers l'initiative CrowdOutAIDS », a déclaré M. Sidibé. « Les recommandations qu'ils ont présentées à l'ONUSIDA nous aideront à mobiliser une nouvelle génération de jeunes leaders, et nous travaillerons ensemble pour mettre fin aux nouvelles infections par le VIH et aux décès liés au sida. »

En remettant les recommandations à l'ONUSIDA, Gabriel Adeyemo, un jeune militant nigérian, a comparé le projet CrowdOutAIDS à une « réunion de haut niveau » organisée par et pour les jeunes. « Il a permis d'amener le processus décisionnel au niveau de la base, de faire en sorte que des personnes, qualifiées ou non, instruites ou illettrées, riches ou pauvres, puissent contribuer à une question qui affecte la vie de tous : le VIH », a expliqué Gabriel Adeyemo, qui est aussi le coordinateur pour l'Afrique de l'Ouest de la Coalition mondiale de la jeunesse contre le VIH/sida.

On estime à près de cinq millions le nombre de jeunes (âgés de 15 à 24 ans) qui vivent avec le VIH dans le monde. Environ 3000 jeunes sont infectés par le VIH chaque jour. Selon de récentes enquêtes réalisées dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, 24% des jeunes femmes et 36% des jeunes hommes seulement ont répondu correctement aux questions portant sur la prévention et la transmission du virus.

Par le biais de CrowdOutAIDS, les jeunes ont proposé six recommandations essentielles destinées au Secrétariat de l'ONUSIDA, à savoir :

  1. Renforcer les compétences des jeunes pour assurer un leadership efficace à tous les niveaux de la riposte au sida ;
  2. Garantir la pleine participation des jeunes à la riposte au sida, aux niveaux national, régional et mondial ;
  3. Améliorer l'accès des jeunes à l'information portant sur le VIH ;
  4. Diversifier et renforcer les réseaux stratégiques entre le Secrétariat de l'ONUSIDA, les réseaux de jeunes et d'autres acteurs clés ;
  5. Accroître la communication entre le Secrétariat de l'ONUSIDA et les réseaux formels et informels de jeunes ;
  6. Favoriser l'accès des jeunes à un appui financier.

« Nous avons travaillé ensemble – avec des outils très simples et chacun dans sa région du monde – à créer des espaces d'échange pour élaborer en temps réel cet important document lors de sessions publiques en ligne », a expliqué Zahra Benyahia, une des membres du comité de rédaction de CrowdOutAIDS. « Le projet ne s'arrête pas là. Ce n'est que la première étape vers un leadership révolutionnaire de la jeunesse dans la riposte au sida. »

L'ensemble des recommandations est présenté dans Recommandations stratégiques pour une collaboration avec une nouvelle génération de leaders dans la riposte au sida, le tout premier document issu d'une recherche collective sur le web dans l'histoire des Nations Unies. Les recommandations, accompagnées d'une évaluation organisationnelle interne sur le VIH et les jeunes, contribueront à la Stratégie du Secrétariat de l'ONUSIDA sur le leadership de la nouvelle génération.


Contact

ONUSIDA Genève
Mikaela Hildebrand
tel. +41 79 201 2124
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ACT UP a 25 ans : un quart de siècle de mobilisation contre le sida

23 avril 2012

Les militants de la lutte contre le sida se mobilisent pour de meilleures conditions de santé, pour l'équité et pour la justice sociale.
Photo : ACT UP

Avant qu'il y ait un nom, il y avait une voix. Avant qu'il y ait un traitement, il y avait un mouvement. La mobilisation contre le sida a révolutionné la manière dont le monde considère la santé. Durant les 30 ans d'histoire de l'épidémie, les militants engagés dans la lutte contre le sida ont enflammé l'imagination et inspiré les actions de millions de personnes luttant pour de meilleures conditions de santé, pour l'équité et pour la justice sociale. 

La mobilisation contre le sida a débuté avec des groupes comme ACT UP (AIDS Coalition to Unleash Power). Il y a 25 ans jour pour jour, Larry Kramer parlait avec son cœur à New York et galvanisait ce qui allait devenir le premier groupe à utiliser le militantisme politique pour changer le cours de l'épidémie de sida.

« J'avais fait courir le bruit que j'allais faire un discours au centre communautaire, et un nombre incroyable de personnes sont venues, pour mon plus grand bonheur je dois dire » avait déclaré M. Kramer dans un entretien en 2005. « C'était impressionnant, vraiment impressionnant ».

« Larry nous a réunis et nous a demandé de l'aider à descendre dans la rue pour sonner l'alarme et faire savoir que le sida était devenu le plus grand assassin de jeunes hommes et femmes dans des villes comme New York, et que le gouvernement et la société ne faisaient rien », explique Eric Sawyer, Conseiller de l'ONUSIDA pour les partenariats avec la société civile. « Nous étions en train de tracer une nouvelle voie : personne avant nous n'avait organisé un mouvement de défense de la justice sociale autour d'un problème de santé, sans parler de l'organisation d'une action de désobéissance civile sur la santé qui serait le reflet du mouvement pour les droits civiques. Nous étions à la fois excités et un peu effrayés, car nous n'avions aucune protection sociale ni juridique et nous étions virés de nos emplois, chassés de nos foyers et même agressés physiquement en raison de la peur et de la discrimination dans la société ».

Il existe une fausse croyance selon laquelle l'épidémie de sida serait sous contrôle. Même si les conditions se sont beaucoup améliorées pour les personnes vivant avec le VIH, près de 2 millions de personnes vont encore mourir du sida cette année et la mobilisation contre le sida reste plus que jamais nécessaire !

Eric Sawyer, Conseiller de l'ONUSIDA pour les partenariats avec la société civile

ACT UP s'est fait connaître notamment pour son style axé sur la confrontation publique. « Vous n'obtenez pas plus avec du miel qu'avec du vinaigre ; vous n'obtenez tout simplement rien du tout », déclarait M. Kramer dans le documentaire Age of AIDS. « Si cela les met suffisamment en colère, peut-être qu'ils diront pourquoi ils sont en colère ».

Autre révolution, l'utilisation de messages et d'illustrations choc, comme la campagne Silence=Mort, qui a contribué à rompre la « conspiration du silence » autour de l'épidémie de sida. 

Aujourd'hui, après 25 ans de militantisme dans la lutte contre le sida, M. Sawyer estime qu'avec l'apparition d'un traitement efficace contre le VIH, de nombreuses personnes ont relâché leur vigilance. « Il existe une fausse croyance selon laquelle l'épidémie de sida serait sous contrôle », explique-t-il. « Même si les conditions se sont beaucoup améliorées pour les personnes vivant avec le VIH, près de 2 millions de personnes vont encore mourir du sida cette année et la mobilisation contre le sida reste plus que jamais nécessaire ! »

ACT UP va célébrer son anniversaire en organisant un défilé à l'ancienne à travers les rues de New York le 25 avril 2012. M. Sawyer indique qu'ACT UP et le mouvement Occupy Wall Street manifesteront à nouveau pour demander une taxe sur les transactions financières pour un financement durable et innovant des initiatives mondiales en matière de santé, comme la riposte au sida.

À l'heure actuelle, sur les 34 millions de personnes vivant avec le VIH dans le monde, environ 6,6 millions de personnes dans les pays à revenu faible ou intermédiaire ont accès au traitement contre le VIH, tandis que près de 8 millions d'autres personnes ne peuvent toujours pas en bénéficier.

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Un rapport historique sur le VIH chez les jeunes zambiens met en évidence les défis et trace la voie à suivre

20 avril 2012

Un nouveau rapport fournit une synthèse et une analyse exhaustives des données récentes, des lacunes et des défis de prévention, de traitement, de soins et d'appui en matière de sida chez les jeunes zambiens.

Pour les jeunes zambiens, la riposte au sida a engendré un grand nombre de succès importants, avec un déclin considérable de 25 % de l'incidence de VIH ces dix dernières années, un report des premières relations sexuelles et une diminution du nombre de partenaires sexuels. Cependant, selon un nouveau rapport révolutionnaire, l'épidémie de sida continue d'exercer un effet considérable sur la jeunesse du pays, en particulier les jeunes femmes, et la route est longue avant d'avoir une génération sans VIH.

Situation Assessment of the HIV Response among Young People in Zambia fournit une synthèse et une analyse exhaustives des données récentes, des lacunes et des défis de prévention, de traitement, de soins et d'appui en matière de sida chez cette tranche d'âge clé. Il a été lancé à l'occasion d'une réunion de haut niveau qui s'est déroulée les 17 et 18 avril à Lusaka.

L'événement était parrainé par l'équipe commune des Nations Unies sur le sida en Zambie, en collaboration avec le Conseil national de lutte contre les VIH/sida/IST/TB (NAC) et les Ministères de la santé, de l'éducation, de la jeunesse et des sports, et du développement communautaire, de la santé des mères et des enfants.

« Nous devons réduire le nombre de nouvelles infections au VIH parmi les jeunes si vous voulons atteindre les objectifs fixés dans la Déclaration politique sur le sida 2011 », a déclaré le Ministre adjoint de la jeunesse et des sports, Nathaniel Mubukwanu. « Nous nous engageons à continuer de développer des interventions de fort impact en utilisant une combinaison de stratégies de prévention du VIH pour riposter efficacement à l'épidémie », a-t-il ajouté.

De bons progrès mais il reste quelques lacunes

L'évaluation, qui se concentre sur les enfants âgés de 10 à 24 ans, montre que l'incidence de VIH a baissé entre 2001 et 2009 parmi les jeunes et que la proportion de jeunes ayant des rapports sexuels avant l'âge de 15 ans a diminué de moitié, passant d'environ 17 % en 2000 à près de 8 % en 2009. Une augmentation du nombre de jeunes ayant fait un dépistage du VIH et reçu leurs résultats a également été observée, passant de 7 % en 2005 à 34 % en 2009.

Donner aux jeunes un accès au dépistage du VIH, aux préservatifs, à la circoncision masculine et d'autres services de santé reproductive, notamment l'éducation sexuelle, aidera considérablement la Zambie à atteindre la vision de l'ONUSIDA : zéro nouvelle infection au VIH, zéro discrimination et zéro décès lié au sida

Helen Frary, coordinatrice de pays de l'ONUSIDA, Zambie

Malgré ces avancées, la prévalence du VIH parmi les jeunes reste élevée. En 2007, la prévalence parmi les jeunes de 15 à 19 ans, par exemple, était de 6 % pour les femmes et 4 % pour les hommes.

Ceci est dû à plusieurs facteurs. Le Dr Clement Chela, directeur général du NAC, citant le rapport, a indiqué que ces facteurs comprenaient : « Une méconnaissance du VIH, l'inégalité des sexes, la pauvreté et la combinaison des transactions sexuelles et des rapports sexuels intergénérationnels, le mariage précoce, la consommation d'alcool, la pression des pairs et les mauvaises attitudes vis-à-vis de la promotion du préservatif parmi les jeunes. »  Les données indiquent que seuls 53 % se sont révélés favorables à une éducation sur les préservatifs pour la prévention du VIH chez les jeunes.

Le rapport souligne également l'absence d'un programme d'éducation sexuelle complet à l'attention des élèves des écoles mais la présence d'une forte stigmatisation envers les jeunes sur le traitement de leurs pairs.

La route tracée

L'une des principales recommandations du rapport pour accroître la protection des jeunes est la promotion de leur engagement important dans la conception et la mise en œuvre de politiques et de programmes anti-VIH. Ceci peut se faire en bâtissant leur capacité comme agents de change et prestataires de services et en les encourageant à générer de la demande concernant les services liés au VIH.

En tant que représentant de la jeunesse, Chipasha Mwansa a acquiescé tout en espérant que les recommandations de ses pairs soient prises avec le sérieux qu'elles méritent : « On ne peut rien faire pour la jeunesse sans l'engagement actif des jeunes. »

Selon le rapport, pour répondre aux besoins des jeunes, il faudrait renforcer l'accès aux préservatifs, au conseil et au dépistage du VIH, à la circoncision masculine et changer les attitudes concernant la communication auprès des jeunes à l'intérieur et à l'extérieur de l'école. En outre, les services accueillants pour les jeunes doivent être étendus à l'échelle des établissements de santé et communautaire, y compris des services qui intègrent des soins et un traitement du VIH ainsi qu'une protection juridique des adolescents vivant avec le virus.

Helen Frary, coordinatrice de pays de l'ONUSIDA, a noté qu'une approche pluridisciplinaire était nécessaire. « Donner aux jeunes un accès au dépistage du VIH, aux préservatifs, à la circoncision masculine et d'autres services de santé reproductive, notamment l'éducation sexuelle, aidera considérablement la Zambie à atteindre la vision de l'ONUSIDA : zéro nouvelle infection au VIH, zéro discrimination et zéro décès lié au sida. »

Pour garantir des progrès mesurables en Zambie, les Nations unies se sont engagées à travailler avec les Ministères et les parties prenantes compétents pour traduire ces principales recommandations — et d'autres — en plan d'action clair, chiffré et assorti d'un calendrier qui mette la jeunesse au cœur du débat.

Press Statement

L’ONUSIDA se félicite des nouvelles directives qui apportent une option de prévention supplémentaire aux couples sérodiscordants

Publication de nouvelles lignes directrices pour le test et le conseil VIH en couple ainsi que pour le traitement et la prévention chez les couples sérodiscordants

GENÈVE, 19 avril 2012—De nouvelles directives ont été publiées qui encouragent les couples à passer des tests de dépistage ensemble afin de connaître leur statut VIH. Les directives, diffusées par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), recommandent également que chez les couples qui sont sérodiscordants – lorsqu’un partenaire vit avec le VIH et pas l’autre – la thérapie antirétrovirale soit offerte à la personne vivant avec le VIH afin d’empêcher que son ou sa partenaire ne soit infecté(e) par le virus.

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) se félicite vivement de ces nouvelles directives et appelle tous les pays à les mettre en œuvre pour atteindre les objectifs énoncés dans la Déclaration politique des Nations Unies sur le sida de 2011.

« Les couples peuvent tirer parti de la thérapie antirétrovirale pour améliorer leur propre santé et protéger leurs proches », a déclaré le Directeur exécutif de l’ONUSIDA Michel Sidibé. « En encourageant les couples à passer le test de dépistage ensemble, nous pouvons offrir des options complètes pour la prévention et le traitement du VIH – qu’ils peuvent discuter et gérer en commun. »

De nouvelles preuves indiquent désormais que la thérapie antirétrovirale diminue le risque de transmission du VIH d’une personne vivant avec le VIH à ses partenaires sexuels. L’OMS recommande que la thérapie antirétrovirale soit offerte aux individus séropositifs au VIH au sein de relations sérodiscordantes même lorsqu’ils n’en ont pas besoin pour leur propre santé. Les directives soulignent également qu’il est possible pour les couples de rester indéfiniment sérodifférents pour le VIH s’ils pratiquent constamment des rapports sexuels à moindre risque en utilisant des préservatifs.

« Je suis enthousiasmé par le fait qu’avec le lancement de ces nouvelles directives, des millions d’hommes et de femmes aient à leur disposition une option supplémentaire pour stopper les nouvelles infections à VIH », a déclaré Michel Sidibé. « Ce développement ouvre une nouvelle ère de dialogue en matière de prévention du VIH et d’espoir parmi les couples. »

Selon les nouvelles directives, « les couples qui passent le test ensemble et se dévoilent mutuellement leur sérologie VIH sont plus susceptibles d’adopter des comportements destinés à protéger leur partenaire que lorsqu’ils le font seuls. Un autre bénéfice potentiel du dépistage et de la divulgation des résultats en couple est que les couples peuvent se soutenir mutuellement, si l’un des partenaires ou les deux sont séropositifs au VIH, pour accéder au traitement et l’observer, ainsi que pour empêcher la transmission du VIH à leurs enfants. »

L’ONUSIDA recommande que le test et le conseil VIH soient toujours confidentiels et que le début du traitement soit toujours volontaire et ne soit jamais obligatoire ou coercitif. Les couples devront avoir accès à toute la gamme des options disponibles pour la prévention du VIH, notamment l’usage des préservatifs masculins et féminins et la circoncision médicale masculine. On leur offrira également l’accès aux services de santé tels que le dépistage de la tuberculose et les services de santé reproductive y compris la planification familiale avec un accès à des contraceptifs efficaces et au conseil en matière de conception à l’intention des couples sérodiscordants.

Selon les estimations de l’ONUSIDA, près de 14 millions de personnes sont éligibles pour le traitement antirétroviral. À la fin de 2011, seules 6,6 millions de personnes bénéficiaient des médicaments salvateurs. Les directives recommandent que dans les situations où les ressources sont limitées ou inadéquates, il faudra toujours donner la priorité aux personnes qui nécessitent une thérapie antirétrovirale pour leur propre santé.



Contact

ONUSIDA Genève
Sophie Barton-Knott
tel. +41 79 514 6896 / +41 22 791 1697
bartonknotts@unaids.org

Press centre

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Banque mondiale : une intensification considérable de la prévention du VIH en Afrique est indispensable pour gérer l'impact financier à long terme du sida

17 avril 2012

Une première version de cet article a été publiée sur www.banquemondiale.org

Un nouveau rapport de la Banque mondiale attire l'attention sur l'augmentation du coût du traitement du VIH et des conséquences majeures de cela sur les finances publiques tendues.

Sans une réduction conséquente des infections au VIH en Afrique, les programmes de traitement du sida nationaux existants en Afrique pourraient devenir non viables à l'avenir, indique un rapport de la Banque mondiale. Les gouvernements africains, les partenaires de développement et les donateurs sont appelés à intensifier considérablement leurs efforts de prévention du VIH pour que cette prospection ne devienne pas une réalité. 

The Fiscal Dimension of HIV/AIDS in Botswana, South Africa, Swaziland, and Uganda relève des progrès considérables dans la riposte mondiale au sida, avec 6 millions de personnes recevant désormais un traitement antirétroviral (près de 5,1 millions en Afrique) ainsi qu'une augmentation significative des dépenses mondiales pour la lutte contre le sida, qui sont passées de moins de 300 millions de dollars en 1996 à près de 16 milliards de dollars en 2009. Cependant, le rapport attire également l'attention sur les coûts accrus du traitement anti-VIH et l'effet profond de ces coûts sur des finances publiques déjà tendues.

Selon la co-auteure du rapport, Elizabeth Lule : « Des investissements stratégiques dans la prévention des nouvelles infections au VIH — tout en répondant aux besoins de traitement, de soins et d'appui actuels — peuvent aider les pays à contrer ce qui pourrait devenir un poids financier ingérable. »

Ces investissements stratégiques sont essentiels dans une ère d'incertitude économique mondiale. La réduction des nouvelles infections au VIH et l'amélioration de la planification fiscale peuvent entraîner une baisse considérable de l'engagement nécessaire pour financer une riposte nationale au sida efficace. 

Au Botswana — où la prévalence du VIH atteint 25 % — le rapport prévoit que les coûts fiscaux de la lutte contre le sida culmineront à 3,5 % du produit intérieur brut (PIB) vers 2016, avant de reculer lentement à 3,3 % du PIB d'ici 2030 si le nombre de nouvelles infections venait à diminuer. Toutefois, avec le ralentissement des revenus miniers par rapport au PIB, les coûts de l'épidémie pourraient augmenter pour atteindre plus de 12 % des revenus du gouvernement d'ici 2021, représentant un défi financier immense.

En Afrique du Sud, l'épidémie a des conséquences significatives sur les finances publiques et la capacité du gouvernement à atteindre d'autres objectifs de politique sociale et de santé publique majeurs.  L'un des aspects importants de la dimension financière du VIH en Afrique du Sud est l'impact sur les dépenses sociales.

Des investissements stratégiques dans la prévention des nouvelles infections au VIH — tout en répondant aux besoins de traitement, de soins et d'appui actuels — peuvent aider les pays à contrer ce qui pourrait devenir un poids financier ingérable

Elizabeth Lule, co-auteure du rapport

« Grâce au déploiement de programmes de prévention du VIH, l'Afrique du Sud peut économiser (2 500 dollars US) par infection », a déclaré Ruth Kagia, directrice des opérations de la Banque mondiale pour le Botswana, l'Afrique du Sud et le Swaziland. « Il est indispensable d'investir dans la collecte de données sur les moteurs de l'épidémie pour améliorer l'efficacité des efforts nationaux de lutte contre le sida ainsi que la situation sanitaire et sociale des populations. »

Au Swaziland, les répercussions financières du VIH sont plus graves en raison de la baisse des recettes publiques et de la situation macroéconomique. Avec le taux de prévalence du VIH le plus élevé du monde, à savoir 26 %, le Swaziland a couvert 60 % des dépenses liées à l'épidémie avec ses ressources nationales ces dernières années. Cependant, les coûts des programmes de lutte contre le sida sont en hausse et devraient atteindre 7,3 % du PIB d'ici 2020. Les financements extérieurs vont devoir considérablement augmenter pour que le pays couvre de tels besoins.

En Ouganda, les coûts de la riposte nationale devraient dépasser les 3 % du PIB. Selon les estimations de 2010, le coût d'une nouvelle infection s'élève à environ 12 fois le PIB par habitant (5 900 dollars).

« Les pays qui souffrent le plus du poids budgétaire que constitue le financement des programmes de lutte contre le VIH ne sont généralement pas ceux qui ont les taux de prévalence les plus élevés. Il s’agit de pays à faible revenu où le coût de chaque infection représente plusieurs fois le PIB par habitant et où les ressources nationales sont plus limitées », a précisé Markus Haacker, co-auteur du rapport.

Le rapport indique que les pays peuvent gérer le traitement du VIH et ses aspects financiers en alliant le traitement et la prévention du VIH et en améliorant la rentabilité des programmes existants, en renforçant l'efficacité et l’allocation des ressources ainsi qu'en recherchant des mécanismes de financement innovants.

Feature Story

Faire de l'égalité des sexes une priorité dans la riposte au sida au Libéria

11 avril 2012

Un groupe de femmes revenant de la ferme avec des légumes à vendre sur un marché des faubourgs de Monrovia, au Libéria.
Photo : VII Photo/Marcus Bleasdale

Cynthia Quaqua est une mère de famille et une épouse ; elle est aussi Présidente du Réseau pour l'émancipation des femmes du Libéria (Liberian Women’s Empowerment Network – LIWEN) et, par-dessus tout, une survivante. Violée par des soldats pendant la guerre civile libérienne, elle s'est retrouvée enceinte alors qu'elle n'était qu'une jeune femme. Plusieurs années après, elle est tombée malade et a été diagnostiquée séropositive au VIH. Brusquement, elle a été abandonnée par ses proches, qui ont même commencé à parler de l'endroit où elle devrait être enterrée.

Heureusement, un pasteur luthérien lui a alors offert un endroit où habiter et l'a orientée vers une clinique où elle a pu recevoir un traitement contre le VIH. Elle a ensuite trouvé un soutien social au sein d'un groupe de femmes qui, comme elle, avaient été victimes de violences sexuelles. Aujourd'hui, Cynthia prend ses médicaments antirétroviraux deux fois par jour, tous les jours : elle respire la santé et possède un charisme puissant. « Le soutien des autres femmes m'a prouvé que je n'étais pas seule et m'a permis d'arriver aussi loin », explique-t-elle.

Bien que le Libéria soit en train de se redresser après ce conflit, les violences sexuelles restent courantes. Des études montrent que 29 % des femmes, même mariées, ont été victimes de violences physiques ou sexuelles perpétrées par un partenaire intime masculin au cours des 12 derniers mois.

Le soutien des autres femmes m'a prouvé que je n'étais pas seule et m'a permis d'arriver aussi loin

Cynthia Quaqua, Présidente du Liberian Women’s Empowerment Network

Ces violences sont à la fois la cause et la conséquence de la vulnérabilité des femmes au VIH. Au Libéria, les femmes représentent 58 % des adultes vivant avec le VIH. Les jeunes femmes et les filles sont particulièrement touchées, avec une prévalence du VIH équivalant à plus du double de celle de leurs compatriotes masculins. La stigmatisation associée au VIH et la violence sexiste représentent un obstacle majeur à l'accès des femmes au traitement contre le VIH et aux services de prévention.

La Présidente du Libéria et première femme élue à la tête d'un gouvernement en Afrique, S. E. Ellen Sirleaf Johnson, a mis l'égalité des sexes et l'émancipation des femmes au cœur de l'agenda de développement post-conflit de son pays. Le Libéria a été le premier pays à mettre en pratique l'Agenda de l'ONUSIDA pour les femmes et les filles, qui fixe des priorités stratégiques de défense des droits des femmes et des filles et soutient l'égalité des sexes à travers la riposte au VIH.

De même, la riposte nationale au VIH met en avant l'égalité des sexes comme un investissement judicieux pour des programmes plus efficaces, sous la houlette de la Ministre de l'Égalité des sexes et du Développement Julia Duncan Cassell. « Nous sommes pleinement conscients du fait que le problème du VIH doit être abordé sans rien laisser de côté, au Libéria comme dans toute l'Afrique et dans le reste du monde ; nous devons favoriser l'émancipation des femmes vivant avec le VIH et les impliquer à tous les niveaux », explique Mme Cassell.

Cynthia Quaqua est une mère de famille et une épouse ; elle est aussi Présidente du Réseau pour l'émancipation des femmes du Libéria (LIWEN) et, par-dessus tout, une survivante.
Photo : ONUSIDA

Un bilan à mi-mandat de la mise en œuvre du plan opérationnel national a eu lieu à Monrovia la première semaine d'avril, avec des partenaires issus du gouvernement, de la société civile, des organisations confessionnelles, des réseaux de femmes vivant avec le VIH et des institutions des Nations Unies.

Ce bilan a fait état de progrès significatifs accomplis dans l'incitation et le soutien en faveur de l'engagement politique pour lutter contre le VIH et la violence sexuelle au Libéria. La collecte de données sur les violences sexuelles et sexistes s'est accrue et les structures de rapport ont été harmonisées, permettant de procéder à une collecte de routine d'informations stratégiques destinées à éclairer les programmes nationaux.

Depuis le lancement du plan opérationnel, les ministères ont mis en place des bureaux de coordination sur le VIH et l'égalité des sexes avec des ressources nationales dans le but d'appuyer les programmes de lutte contre le VIH et pour l'égalité des sexes, et les services anti-VIH, les services sexospécifiques et les services de santé reproductive ont été intégrés dans les politiques nationales. Une coalition d'acteurs a été créée pour lutter contre les violences sexistes et le VIH, ainsi que pour contribuer à la lutte contre ces problèmes de violence sexiste de manière plus large. Cette coalition se réunit chaque mois pour contrôler l'avancée des activités.

Nous sommes pleinement conscients du fait que le problème du VIH doit être abordé sans rien laisser de côté, au Libéria comme dans toute l'Afrique et dans le reste du monde ; nous devons favoriser l'émancipation des femmes vivant avec le VIH et les impliquer à tous les niveaux

Julia Duncan Cassell, Ministre de l'Égalité des sexes et du Développement

Parmi les autres évolutions positives, l'engagement actif des associations et des réseaux de femmes vivant avec le VIH dans la lutte contre les violences sexuelles et sexistes et l'élargissement de l'accès à des services anti-VIH et de santé intégrés pour les femmes.

Il reste toutefois des défis à relever, notamment la nécessité d'élargir l'accès à des ressources financières nationales suffisantes et d'assurer une coordination plus efficace entre les différents acteurs afin de maximiser l'impact collectif.

« L'ONUSIDA et ses organismes coparrainants réitèrent leur engagement en faveur de l'intensification des efforts de lutte contre le VIH et les violences sexuelles en ciblant le développement d'une responsabilisation mutuelle sur les résultats, en créant des partenariats pour l'appropriation par le pays et en maximisant l'efficacité des programmes à travers l'innovation et l'intégration », a indiqué David Chipanta, Coordonnateur de l'ONUSIDA au Libéria.

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Les joueurs de cricket des Indes occidentales soutiennent l'objectif de l'ONUSIDA en faveur de l'élimination des nouvelles infections à VIH chez les enfants

11 avril 2012

Les joueurs de l'équipe de cricket des Indes occidentales posent avec des enfants ayant participé à la séance d'entraînement Think Wise et le Dr Ernest Massiah, Directeur de l'équipe de l'ONUSIDA d'appui aux régions pour les Caraïbes.
Photo : ONUSIDA

En accueillant un groupe d'écoliers locaux au Kensington Oval Stadium de Bridgetown, à La Barbade, l'équipe de cricket des Indes occidentales a exprimé sa solidarité avec l'objectif de l'ONUSIDA de zéro nouvelle infection à VIH chez les enfants. La séance d'entraînement était organisée dans le cadre de la campagne Think Wise, un partenariat mondial qui s'appuie sur la popularité du cricket pour aborder des questions fondamentales concernant le VIH.

« Nous avons les traitements, nous avons les connaissances. Il n'y a aucune raison pour qu'un enfant des Caraïbes naisse avec le VIH », a déclaré le capitaine de l'équipe des Indes occidentales Darren Sammy, qui s'est fait l'écho de l'appel à la prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant (PTME) et à la garantie de l'accès à un traitement vital pour les femmes séropositives au VIH. « Il n'y a aucune raison de traiter qui que ce soit différemment à cause de son état sérologique », a-t-il ajouté.

La campagne Think Wise, un partenariat entre l'ONUSIDA, l'UNICEF, l'International Cricket Council et l'Initiative Médias du monde et sida, met l'accent plus particulièrement sur la prévention du VIH et sur l'éducation et la responsabilisation des enfants. Impliquer les jeunes dans la riposte au VIH : tel était le but de cette séance d'entraînement à Bridgetown, à laquelle s'est intégrée une discussion sur le thème du VIH.

Nous avons les traitements, nous avons les connaissances. Il n'y a aucune raison pour qu'un enfant des Caraïbes naisse avec le VIH

Darren Sammy, capitaine de l'équipe de cricket des Indes occidentales

« À travers cet événement, les enfants ont été ravis de rencontrer leurs joueurs préférés et d'apprendre de nouveaux trucs. Dans le même temps, ils ont été sensibilisés à la question du VIH et à l'importance de traiter tout le monde avec le même degré de respect et de compassion », a expliqué le Dr Ernest Massiah, Directeur de l'équipe de l'ONUSIDA d'appui aux régions pour les Caraïbes. « Tout comme les joueurs de cricket, ces enfants peuvent être des agents du changement au sein de leurs familles, leurs communautés et leurs écoles ».

Une initiative régionale pour l'élimination, pilotée par l'Organisation panaméricaine de la Santé, vise à mettre fin à la transmission du VIH de la mère à l'enfant en Amérique latine et dans les Caraïbes d'ici 2015. Avec un poids de la morbidité plus faible, les Caraïbes orientales devraient atteindre cet objectif bien avant cette date.

Darren Sammy, capitaine de l'équipe de cricket des Indes occidentales, participe à un entretien avec les médias en compagnie du Dr Ernest Massiah, Directeur de l'équipe de l'ONUSIDA d'appui aux régions pour les Caraïbes, au Kensington Oval Stadium de La Barbade.
Photo : ONUSIDA

À l'heure actuelle, la transmission du VIH de la mère à l'enfant représente entre 8 et 10 % de toutes les infections à VIH dans les Caraïbes. Toutefois, certains pays de la région ont déjà atteint ou sont tout près d'atteindre les objectifs d'élimination ; entre 2007 et 2010, par exemple, il n'y a pas eu de nouvelle infection à VIH recensée chez les nouveaux-nés à La Barbade.

La stigmatisation et la discrimination envers les personnes qui vivent avec le VIH sont monnaie courante et demeurent un problème pour les programmes de PTME dans la région. La stigmatisation et la crainte d'être traitées injustement empêchent certaines mères séropositives au VIH d'accéder aux soins prénatals précoces, d'éviter l'allaitement ou de permettre à leurs bébés de bénéficier d'un dépistage et de soins de suivi.

« Les Caraïbes orientales peuvent éradiquer la transmission de la mère à l'enfant parce que nous avons les moyens de l'éviter », a souligné le Dr Massiah. « Les Caribéens ont un rôle à jouer en combattant les attitudes négatives et les préjugés associés au VIH. Cela permettrait aux mères de toute la région de se sentir en sécurité et en confiance dans l'accès à des dépistages, des traitements, des soins et un appui vitaux ».

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