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Les joueurs de cricket des Indes occidentales soutiennent l'objectif de l'ONUSIDA en faveur de l'élimination des nouvelles infections à VIH chez les enfants

11 avril 2012

Les joueurs de l'équipe de cricket des Indes occidentales posent avec des enfants ayant participé à la séance d'entraînement Think Wise et le Dr Ernest Massiah, Directeur de l'équipe de l'ONUSIDA d'appui aux régions pour les Caraïbes.
Photo : ONUSIDA

En accueillant un groupe d'écoliers locaux au Kensington Oval Stadium de Bridgetown, à La Barbade, l'équipe de cricket des Indes occidentales a exprimé sa solidarité avec l'objectif de l'ONUSIDA de zéro nouvelle infection à VIH chez les enfants. La séance d'entraînement était organisée dans le cadre de la campagne Think Wise, un partenariat mondial qui s'appuie sur la popularité du cricket pour aborder des questions fondamentales concernant le VIH.

« Nous avons les traitements, nous avons les connaissances. Il n'y a aucune raison pour qu'un enfant des Caraïbes naisse avec le VIH », a déclaré le capitaine de l'équipe des Indes occidentales Darren Sammy, qui s'est fait l'écho de l'appel à la prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant (PTME) et à la garantie de l'accès à un traitement vital pour les femmes séropositives au VIH. « Il n'y a aucune raison de traiter qui que ce soit différemment à cause de son état sérologique », a-t-il ajouté.

La campagne Think Wise, un partenariat entre l'ONUSIDA, l'UNICEF, l'International Cricket Council et l'Initiative Médias du monde et sida, met l'accent plus particulièrement sur la prévention du VIH et sur l'éducation et la responsabilisation des enfants. Impliquer les jeunes dans la riposte au VIH : tel était le but de cette séance d'entraînement à Bridgetown, à laquelle s'est intégrée une discussion sur le thème du VIH.

Nous avons les traitements, nous avons les connaissances. Il n'y a aucune raison pour qu'un enfant des Caraïbes naisse avec le VIH

Darren Sammy, capitaine de l'équipe de cricket des Indes occidentales

« À travers cet événement, les enfants ont été ravis de rencontrer leurs joueurs préférés et d'apprendre de nouveaux trucs. Dans le même temps, ils ont été sensibilisés à la question du VIH et à l'importance de traiter tout le monde avec le même degré de respect et de compassion », a expliqué le Dr Ernest Massiah, Directeur de l'équipe de l'ONUSIDA d'appui aux régions pour les Caraïbes. « Tout comme les joueurs de cricket, ces enfants peuvent être des agents du changement au sein de leurs familles, leurs communautés et leurs écoles ».

Une initiative régionale pour l'élimination, pilotée par l'Organisation panaméricaine de la Santé, vise à mettre fin à la transmission du VIH de la mère à l'enfant en Amérique latine et dans les Caraïbes d'ici 2015. Avec un poids de la morbidité plus faible, les Caraïbes orientales devraient atteindre cet objectif bien avant cette date.

Darren Sammy, capitaine de l'équipe de cricket des Indes occidentales, participe à un entretien avec les médias en compagnie du Dr Ernest Massiah, Directeur de l'équipe de l'ONUSIDA d'appui aux régions pour les Caraïbes, au Kensington Oval Stadium de La Barbade.
Photo : ONUSIDA

À l'heure actuelle, la transmission du VIH de la mère à l'enfant représente entre 8 et 10 % de toutes les infections à VIH dans les Caraïbes. Toutefois, certains pays de la région ont déjà atteint ou sont tout près d'atteindre les objectifs d'élimination ; entre 2007 et 2010, par exemple, il n'y a pas eu de nouvelle infection à VIH recensée chez les nouveaux-nés à La Barbade.

La stigmatisation et la discrimination envers les personnes qui vivent avec le VIH sont monnaie courante et demeurent un problème pour les programmes de PTME dans la région. La stigmatisation et la crainte d'être traitées injustement empêchent certaines mères séropositives au VIH d'accéder aux soins prénatals précoces, d'éviter l'allaitement ou de permettre à leurs bébés de bénéficier d'un dépistage et de soins de suivi.

« Les Caraïbes orientales peuvent éradiquer la transmission de la mère à l'enfant parce que nous avons les moyens de l'éviter », a souligné le Dr Massiah. « Les Caribéens ont un rôle à jouer en combattant les attitudes négatives et les préjugés associés au VIH. Cela permettrait aux mères de toute la région de se sentir en sécurité et en confiance dans l'accès à des dépistages, des traitements, des soins et un appui vitaux ».

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Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA appelle les jeunes Marocains à mener une révolution dans la prévention du VIH

05 avril 2012

Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé (à droite) a rencontré un groupe de jeunes Marocains le 4 avril dans les locaux de l'OPALS à Rabat.

Lors d'une discussion avec un groupe de jeunes Marocains le 4 avril, le Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé a appelé la jeunesse du pays (et de toute la région) à rompre le silence sur le sida et à mener une révolution dans la prévention du VIH.

« Les jeunes ont été en première ligne des révolutions qui ont amené le changement politique dans cette région. J'appelle la jeunesse à lancer un mouvement similaire pour mettre un coup d'arrêt aux nouvelles infections à VIH », a déclaré M. Sidibé en s'adressant à un groupe de jeunes gens réunis au siège national de l'OPALS (Organisation Pan-Africaine de Lutte contre le Sida), un organisme à but non lucratif basé à Rabat.

Ces dix dernières années, le nombre de nouvelles infections à VIH chez les adultes et les enfants au Moyen-Orient et en Afrique du Nord est passé de 43 000 à 59 000, selon les estimations de l'ONUSIDA. En 2010, on a dénombré environ 470 000 personnes vivant avec le VIH dans la région, contre 320 000 en 2001.

Durant cette rencontre, M. Sidibé a fait part de son inquiétude au regard de la stigmatisation et de la discrimination extrêmement répandues dans la région à l'encontre des personnes vivant avec le VIH et des populations les plus exposées au risque d'infection, à savoir les professionnel(le)s du sexe, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les consommateurs de drogues injectables. Il a souligné que la stigmatisation fait passer les populations vulnérables dans la clandestinité et les éloigne des services de soins anti-VIH.

Les jeunes ont été en première ligne des révolutions qui ont amené le changement politique dans cette région. J'appelle la jeunesse à lancer un mouvement similaire pour mettre un coup d'arrêt aux nouvelles infections à VIH.

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA

Dans toute la région, la réponse aux besoins particuliers des jeunes reste inadaptée, en particulier pour les professionnel(les) du sexe, les consommateurs de drogues injectables, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes vivant avec le VIH, a indiqué le Directeur exécutif de l'ONUSIDA. Il a mis en avant l'importance de donner à toute la jeunesse les moyens d'acquérir les connaissances et les ressources dont elle a besoin pour avoir une vie sexuelle saine.

Par l'intermédiaire de 17 cliniques accessibles sans rendez-vous, l'OPALS offre des services de soins, un accès aux préservatifs et le dépistage du VIH pour les jeunes, les femmes, les immigrés, les professionnel(le)s du sexe et les autres personnes vulnérables au Maroc. Des représentants de l'OPALS se déplacent également dans les zones les plus reculées, proposant en porte-à-porte le dépistage du VIH et d'autres services de prévention.

Lors de leur rencontre avec M. Sidibé, plusieurs jeunes ont insisté sur l'absence d'éducation sexuelle au Maroc, aussi bien à l'école qu'au sein des familles. Ils ont exprimé leur enthousiasme à propos du projet de politique de l'ONUSIDA mené par les jeunes et baptisé CrowdOutAIDS, qui s'appuie sur les nouvelles technologies pour permettre aux jeunes de participer pleinement au développement de la stratégie de l'organisation sur le VIH et la jeunesse. Depuis le lancement du projet en octobre 2011, près de 5 000 personnes dans le monde entier y ont contribué.

Atteindre les populations les plus exposées

Durant sa mission de trois jours au Maroc, M. Sidibé a rendu visite à Rabat à l'Association de lutte contre le sida (ALCS), première association de ce genre établie au Maghreb et au Moyen-Orient. M. Sidibé a félicité Hakima Himmich, la Présidente de l'ALCS, ainsi que son équipe pour la remarquable contribution de son organisation à la riposte au VIH, en particulier ses efforts en faveur de la prévention du VIH parmi les populations les plus exposées au risque d'infection.

L'ALCS a été créée en 1988, alors que le Maroc ne comptait que 30 cas de sida déclarés. En 1992, l'ALCS ouvre son premier centre de dépistage volontaire du VIH et de conseil et, depuis 1995, l'organisation propose des programmes de prévention du VIH aux populations les plus exposées au risque d'infection.

En 2011, plus de 122 000 personnes parmi les plus exposées au risque d'infection (notamment les populations vulnérables et les populations relais, par exemple les clients des professionnel(le)s du sexe) ont bénéficié des programmes de prévention du VIH au Maroc, en grande partie par l'intermédiaire de l'action de l'ALCS. La même année, environ 58 000 personnes au Maroc ont effectué un test de dépistage du VIH, dont un grand nombre en passant par l'ALCS.

Selon plusieurs études menées en 2011 par le Programme national de lutte contre le sida du Maroc, l'ALCS et l'ONUSIDA, 45 % des professionnel(le)s du sexe et des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes dans le pays sont actuellement touchés par les programmes de prévention du VIH et le taux d'utilisation du préservatif parmi ces populations est d'environ 50 %.

Lors de sa visite à l'ALCS, M. Sidibé a assisté à une discussion de groupe avec des femmes sur le thème de la prévention du VIH. Il a également rencontré un groupe de soutien par les pairs pour les personnes vivant avec le VIH et s'est entretenu avec le personnel de santé d'un centre de dépistage du VIH.

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Le Maroc lance une nouvelle stratégie nationale de lutte contre le sida

04 avril 2012

Rencontre entre le Directeur exécutif de l’ONUSIDA Michel Sidibé et la Princesse Lalla Salma du Maroc le 4 avril à Rabat.
Photo : Le Matin.ma

Le Maroc présente une faible prévalence du VIH à l'échelle nationale, estimée à environ 0,15 % de la population totale. Toutefois, des données récentes font état d'une concentration et d'une progression de l'épidémie de VIH parmi les populations les plus exposées dans le pays.

Selon les chiffres du gouvernement, environ 5,1 % d'hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes vivent avec le VIH dans le pays. À Agadir, dans le sud-ouest du pays, la prévalence du VIH chez les professionnel(le)s du sexe est d'environ 5 %. À Nador, ville côtière du nord-est, près d'un consommateur de drogues injectables sur cinq est séropositif au VIH.

Cibler les ressources sur les populations les plus exposées au risque d'infection à VIH : tel est le cœur de la nouvelle stratégie nationale de lutte contre le sida au Maroc. Lancée à Rabat le 3 avril par le Ministre de la Santé, El Hossaine Louardi, cette stratégie nationale sur cinq ans est étroitement alignée sur les objectifs de la Déclaration politique de 2011 sur le sida.

S'exprimant devant un public de plus de 300 partenaires nationaux de la riposte au sida, notamment des responsables gouvernementaux, des représentants de la société civile et des personnes vivant avec le VIH, M. Louardi a expliqué que le plan national vise à réduire de moitié les nouvelles infections à VIH et à faire baisser de 60 % le nombre de décès dus au sida d'ici 2016. Il a ajouté que la stratégie repose sur les principes du droit à la santé, de la responsabilité et de l'implication de tous les partenaires dans la riposte au VIH.

Le Maroc, tout comme l'ensemble du continent africain, a besoin d'un nouveau modèle de financement qui soit conçu et détenu par les pays africains.

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA

Lors de son intervention à l'occasion de la cérémonie de lancement, le Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé a qualifié la riposte au VIH du Maroc d'« exemplaire », puisqu'elle place clairement les individus au centre des efforts de développement national. Il a félicité le Maroc pour son rôle de pionnier régional dans la protection de la santé et des droits humains des populations vulnérables.

Le Maroc a été le premier pays arabe à mettre en place des programmes de réduction des risques pour les consommateurs de drogues injectables, notamment des programmes de traitement de substitution à la méthadone et des programmes aiguilles et seringues. L'expérience a montré que ces programmes sont essentiels à la prévention de la propagation du VIH parmi les populations les plus exposées.

M. Sidibé a cité dans ses remarques un nouveau système d'assistance médicale pour les populations à faible revenu du pays, baptisé RAMED (Régime d’assistance médicale des économiquement démunis). Dans le cadre du RAMED, 8,5 millions de Marocains vivant sous le seuil de pauvreté, soit un peu moins de 30 % de la population, vont bénéficier de la gratuité partielle ou totale des frais de traitement dans les hôpitaux publics. 

« Le RAMED représente une réforme importante pour la justice sociale et la redistribution des opportunités », a indiqué M. Sidibé. « Fournir une protection sociale aux populations vulnérables est une stratégie fondamentale dans la riposte au VIH », a-t-il ajouté.

Reconnaissance de la contribution de la Princesse Lalla Salma 

Plus tôt dans la journée, M. Sidibé avait rencontré la Princesse Lalla Salma du Maroc, épouse du Roi
Mohammed VI et Présidente de l'Association Lalla Salma de Lutte contre le Cancer, un organisme national à but non lucratif. Il a remercié la Princesse pour sa participation à la Réunion de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations Unies sur le sida l'an dernier, ainsi que pour son action et son soutien permanents en faveur des programmes visant à améliorer la santé des femmes et des enfants. Ces dernières années, la Princesse a joué un rôle majeur dans la promotion de l'importance des services intégrés pour la santé reproductive et le cancer du col de l'utérus.

Un appel à la baisse de la dépendance envers l'aide extérieure pour la lutte contre le VIH

Dans le cadre d'une réunion parallèle avec le Ministre marocain de la Santé, M. Sidibé a remercié ce dernier pour ses efforts en faveur de la défense de l'Initiative arabe de lutte contre le sida lors d'une récente conférence organisée en Jordanie. Cette nouvelle initiative devrait intensifier les efforts au niveau national et régional pour l'accomplissement des objectifs de la Déclaration politique de 2011 sur le sida.

Faisant remarquer que le Maroc s'appuie sur l'aide extérieure pour financer 50 % de sa riposte nationale au sida, M. Sidibé a invité les dirigeants du pays à assumer une plus grande part des investissements dans la lutte contre le VIH. « Le Maroc, tout comme l'ensemble du continent africain, a besoin d'un nouveau modèle de financement qui soit conçu et détenu par les pays africains », a-t-il déclaré.

Tout en insistant sur le fait que la grande majorité des médicaments contre le VIH prescrits en Afrique sont importés, M. Sidibé a plaidé pour une production locale de médicaments antirétroviraux. Il a évoqué la nécessité de mettre en place une agence de réglementation africaine unique pour les médicaments, afin d'assurer une mise en circulation plus rapide de médicaments de qualité garantie sur tout le continent.

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Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA félicite l'Algérie pour son rôle de leader régional et de pionnier dans la riposte au VIH

03 avril 2012

Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé (à gauche) et le Président du Sénat algérien Abdelkader Bensalah lors de leur rencontre au siège du Conseil de la Nation à Alger le 2 avril.

La riposte précoce et rapide de l'Algérie à l'épidémie de VIH a permis de maintenir la prévalence du virus à un faible niveau, environ 0,1 % de la population. Depuis 1998, le gouvernement propose un traitement antirétroviral gratuit à toutes les personnes qui remplissent les conditions d'un tel traitement. Chez les enfants, les nouvelles infections à VIH ont quasiment disparu en Algérie.

Le 2 avril, lors d'une réunion avec le Président du Sénat algérien, Abdelkader Bensalah, le Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé a félicité l'Algérie pour son excellence dans la riposte au sida, tant au niveau national que dans toute la région.

Durant sa rencontre avec M. Bensalah au siège du Conseil de la Nation à Alger, M. Sidibé a souligné le rôle crucial qu'a joué l'Algérie dans la mobilisation d'un engagement à haut niveau en faveur de la riposte au sida au sein de l'Union africaine et de la Ligue arabe. Il a fait remarquer la présidence algérienne du Groupe des 77 (G77) fournissait une importante plate-forme pour galvaniser davantage le soutien à la riposte régionale au VIH.

Évoquant l'un des thèmes de ses récentes missions en Afrique, M. Sidibé a félicité les dirigeants algériens pour le financement de plus de 93 % des programmes de lutte contre le VIH du pays au moyen de sources nationales. « En Afrique, beaucoup trop de pays restent très dépendants de l'aide extérieure pour la lutte contre le VIH. L'Algérie s'est approprié sa riposte au VIH et c'est un exemple à suivre pour les autres », a-t-il expliqué.

S'exprimant au nom du Président Abdelaziz Bouteflika, M. Bensalah a souligné que le gouvernement algérien espérait financer 100 % de sa riposte au sida dans les années à venir. Il a indiqué que l'Algérie s'engageait à respecter les objectifs de la Déclaration politique de 2011 sur le sida et ceux de la vision de l'ONUSIDA « zéro nouvelle infection à VIH, zéro discrimination et zéro décès dû au sida ».

Un appel en faveur d'une société plus inclusive

La religion a un rôle important à jouer dans la prévention du VIH et le traitement des questions autour de la consommation de drogues et de la sexualité

Le Ministre algérien des Affaires religieuses, M. Bouabdellah Ghlamallah

Lors d'une rencontre plus tard dans la journée avec le Ministre algérien des Affaires religieuses, M. Bouabdellah Ghlamallah, M. Sidibé a sollicité l'appui de ce dernier en faveur d'une société plus inclusive fondée sur la tolérance, la compassion et le respect de tous les êtres humains. Il a déclaré que les Musulmans pouvaient promouvoir la prévention du VIH en servant de lien entre les preuves scientifiques et le changement social.

M. Ghlamallah a réaffirmé le soutien du ministère aux personnes vivant avec le VIH et aux populations les plus exposées au risque d'infection à VIH. Il a expliqué que le ministère continuerait à soutenir El Hayet, une organisation non gouvernementale de personnes vivant avec le VIH, dans ses efforts en vue d'atteindre l'objectif de zéro discrimination.

« La religion a un rôle important à jouer dans la prévention du VIH et le traitement des questions autour de la consommation de drogues et de la sexualité », a ajouté le Ministre.

Un partenariat en faveur de la recherche sur le sida

Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé (à gauche) et le Ministre algérien de la Santé, le Dr Djamel Ould Abbès, ont signé le 2 avril un accord pour la création d'un centre de recherche africain sur le sida à Tamanrasset, en Algérie.

Au cours de sa mission, le Directeur exécutif de l'ONUSIDA a signé un accord avec le Ministre de la Santé, le Dr Djamel Ould Abbès, pour la création d'un centre de recherche africain sur le sida à Tamanrasset, une ville du sud de l'Algérie. Ce centre, dont l'ouverture est prévue pour 2013, facilitera l'échange des connaissances et de l'expertise scientifiques au niveau régional dans le domaine du VIH et de la santé publique.

« Il s'agit d'un partenariat gagnant-gagnant entre l'ONUSIDA et le gouvernement algérien », a déclaré le Dr Ould Abbès, tout en indiquant que cette collaboration associerait l'expertise technique de l'ONUSIDA aux ressources nationales et aux contacts régionaux de l'Algérie.

Combattre la stigmatisation et la discrimination

Le 1er avril, lors d'une discussion avec des partenaires importants de la riposte au sida, notamment des professionnels de santé, des responsables gouvernementaux, des militants anti-sida, des personnes vivant avec le VIH et des représentants des Nations Unies, M. Sidibé a insisté sur la nécessité d'intensifier les efforts nationaux et régionaux pour mettre fin à la stigmatisation et à la discrimination.

« La stigmatisation place les personnes vivant avec le VIH et les populations les plus exposées au risque d'infection à VIH dans une situation de clandestinité », a expliqué M. Sidibé. « Elle empêche les populations vulnérables d'accéder aux services de santé et aux services anti-VIH dont elles ont besoin ».

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Lancement d'une nouvelle initiative pour fournir des médicaments plus efficaces et moins chers en Afrique

02 avril 2012

Le Directeur exécutif adjoint du Programme de l'ONUSIDA, Dr Paul De Lay, intervenant à l'occasion du lancement du Projet d'harmonisation de l'enregistrement des médicaments de la Communauté de l'Afrique de l'Est (EAC) à Arusha, Tanzanie, le 30 mars 2012.

La nécessité de garantir au peuple africain un accès à des médicaments essentiels, de qualité supérieure, sûrs et bon marché vient de connaître un élan majeur avec le lancement du Projet d'harmonisation de l'enregistrement des médicaments de la Communauté de l'Afrique de l'Est (EAC) à Arusha, Tanzanie, le 30 mars 2012. 

Le projet est une alliance de haut niveau qui rassemble le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD), l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), la Fondation Bill & Melinda Gates, la Banque mondiale, le Ministère britannique du développement international (DfID) et l'Initiative Clinton pour l'accès à la santé (CHAI). Le lancement à Arusha constitue le point de départ de la mise en œuvre d'un Programme d'harmonisation de la réglementation des médicaments sur tout le continent africain.

Les partenaires espèrent renforcer la capacité et les systèmes de réglementation des médicaments en Afrique, y compris les antirétroviraux, de façon à réduire le nombre de décès à cause de médicaments non sûrs ou de mauvaise qualité, de l'indisponibilité ou de la fourniture inefficace de médicaments. Ces défis existants peuvent être attribués à une série de facteurs, notamment le manque de ressources humaines et financières, des infrastructures insuffisantes, une mauvaise législation des médicaments et un cycle d'autorisation des médicaments trop long, à cause de la faible capacité réglementaire et de processus inefficaces.

« Les médicaments sûrs, bon marché et de qualité pour le traitement de maladies courantes demeurent hors de portée d'un trop grand nombre d'habitants de la région d'Afrique de l'Est », a déclaré le Dr Richard Sezibera, Secrétaire général de la Communauté de l'Afrique de l'Est. « Le programme que nous lançons aujourd'hui vise à instaurer un cadre de réglementation des médicaments uniforme et normalisé, pour obtenir de bons résultats de santé et faire des économies. »

Le programme que nous lançons aujourd'hui vise à instaurer un cadre de réglementation des médicaments uniforme et normalisé, pour obtenir de bons résultats de santé et faire des économies

Dr Richard Sezibera, Secrétaire général de la Communauté de l'Afrique de l'Est

Des ministres, des représentants d'organismes régionaux et panafricains, des organisations internationales et des donateurs ont assisté au lancement. L'un des principaux arguments avancés par les participants au lancement était le besoin critique de produire des solutions africaines créatives, qui répondent aux besoins particuliers du peuple africain.

Ceci encouragerait la production locale de médicaments — comme la thérapie antirétrovirale pour les personnes vivant avec le VIH — en partenariat avec d'autres économies émergentes telles que le BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud). En outre, ceci renforcerait le contrôle africain des investissements pour le développement grâce à des sources de financement plus diversifiées qui réduirait la dépendance de l'Afrique à des facteurs externes. 

À l'heure actuelle, l'Afrique dépend lourdement des médicaments importés. 80 % des antirétroviraux, qui permettent à plus de 5 millions d'africains de rester en vie, viennent de l'étranger.  De plus, les deux tiers des dépenses pour la lutte contre le sida en Afrique proviennent de sources externes. 

Selon le Directeur exécutif adjoint du Programme de l'ONUSIDA, le Dr Paul De Lay, qui assistait au lancement, la création d'une Agence africaine de réglementation des médicaments permettrait de développer des médicaments plus vite, de bénéficier d'une assurance de qualité plus solide et d'une plus grande confiance du public, et d'accroître l'engagement africain dans une riposte au sida durable. 

(de gauche à droite) Dr Paul De Lay, Directeur exécutif adjoint du Programme de l'ONUSIDA, Ambassadeur Dr Richard Sezibera, Secrétaire général de la Communauté de l'Afrique de l'Est et représentant de l'ONUSIDA à l'Union africaine.

« Les agences de réglementation régionales offriront plusieurs avantages », a déclaré le Dr De Lay. « Les choses iront plus vite, seront plus efficaces et plus justes », a-t-il ajouté.

L'ONUSIDA pense que ces initiatives régionales sont un élément indispensable d'une riposte au VIH efficace. Ces initiatives proposeront une puissante plateforme de défense, de coordination et de réglementation pour fabriquer des médicaments de qualité supérieures qui seront disponibles sur l'ensemble du continent.

Une agence africaine de réglementation des médicaments permettrait également de répondre plus rapidement et efficacement aux signalements éventuels de contrefaçons ou de médicaments contaminés. Cela permettra également d'accroître la capacité de test des lots de médicaments. Cette meilleure pharmacovigilance régionale protègerait la santé et sauverait des vies. On espère que le Programme d'harmonisation de la réglementation des médicaments en Afrique s'ajoutera aux progrès considérables accomplis dans le secteur de la santé ces dernières années.

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L'ONUSIDA et la Banque africaine de développement convoquent une réunion de haut niveau sur le financement de la lutte contre le sida

30 mars 2012

Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé, intervenant le 27 mars lors d'un petit-déjeuner de travail avec les ministres des finances africains et d'autres hauts responsables.
Photo : ONUSIDA/J.Ose

Comment les pays africains peuvent-ils garantir une riposte au VIH financièrement durable ? Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé, a évoqué en détail ce sujet d'actualité le 27 mars lors d'un petit-déjeuner de travail avec les ministres des finances africains et d'autres hauts responsables de la région. Coorganisée par l'ONUSIDA et la Banque africaine de développement, cette table ronde s'est déroulée en marge de la Conférence des Ministres de l'Économie et des Finances de l'Union africaine.

Lors de la réunion, M. Sidibé a félicité les ministres africains des finances pour leur engagement accru en faveur de la riposte au VIH sur l'ensemble du continent. Il a souligné que les investissements dans la lutte contre le VIH avaient donné des résultats en matière de prévention, avec une baisse de plus de 25 % des nouvelles infections dans 22 pays africains. M. Sidibé a fait remarquer que plus de 5 millions de personnes recevaient actuellement un traitement antirétroviral en Afrique subsaharienne, contre seulement 50 000 en 2002.

M. Sidibé a toutefois mis en garde contre le fait qu'en l'absence de changement dans l'architecture actuelle de financement de la lutte contre le VIH, ces progrès risquaient de connaître un coup d'arrêt. « Le continent est pris en otage par sa dépendance envers les technologies, les médicaments, les systèmes de régulation et les lignes de production provenant de l'étranger », a-t-il expliqué. « La solidarité mondiale est essentielle, mais elle doit être complétée par un nouveau modèle de financement, qui reflète le contexte régional, conçu de manière inclusive et dont la mise en œuvre puisse faire l'objet de prévisions ».

Le continent est pris en otage par sa dépendance envers les technologies, les médicaments, les systèmes de régulation et les lignes de production provenant de l'étranger

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA

Selon une note thématique de l'ONUSIDA intitulée « Sida et crise de la dépendance : pour des solutions africaines », environ deux tiers des dépenses consacrées au VIH en Afrique sont actuellement financés par l'aide extérieure. La grande majorité des médicaments antirétroviraux vitaux prescrits en Afrique sont importés auprès de fabricants de génériques.

Plusieurs participants à la table ronde ont souligné l'importance d'aborder le problème du sida sur le double plan de la santé et du développement économique.  « Nous ne pourrons atteindre aucune sorte de croissance durable si notre capital humain n'est pas en bonne santé et productif », a déclaré Lamin Barrow, directeur du bureau éthiopien de la Banque africaine de développement.

« La santé est un élément fondamental pour une main-d'œuvre forte et productive », a indiqué le Ministre d'État éthiopien des Finances, Ahmed Shide, en écho aux remarques de M. Barrow. « Le secteur de la santé souffre d'une lacune : l'absence de développement d'un cadre durable pour le financement », a-t-il ajouté.

D'autres ont insisté sur la nécessité de trouver des solutions locales afin d'assurer la pérennité des ripostes au VIH en Afrique. Pedro Couto, Vice-ministre des Finances du Mozambique, a invité la Banque africaine de développement à soutenir les investissements locaux et régionaux dans la production de médicaments anti-VIH au moyen de prêts à des conditions avantageuses. 

Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA met en avant les inégalités mondiales dans la riposte au sida

Le 28 mars, lors d'une réunion avec les ambassadeurs africains et les ambassadeurs des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), M. Sidibé a décrit le sida comme une métaphore de l'inégalité. Alors que près de 400 000 enfants naissent chaque année avec le VIH en Afrique, presque tous les enfants des pays développés naissent sans le VIH, a-t-il fait remarquer.

M. Sidibé a ajouté que si un nombre extrêmement important de personnes, estimé à 1,8 million, continuait de mourir chaque année du sida en Afrique subsaharienne, les décès dus au sida en Occident avaient connu une forte baisse grâce à l'accès universel au traitement antirétroviral. « Je vous invite à rêver d'un monde où la justice sociale et l'inclusion sociale seraient plus fortes que l'inégalité et l'exclusion », a-t-il indiqué.

Les pays africains doivent s'unir pour négocier des prix plus avantageux pour les médicaments contre le VIH et assurer un accès plus large à ces médicaments, a expliqué M. Sidibé. Une agence de réglementation africaine unique pour les médicaments pourrait permettre une mise en circulation plus rapide de médicaments antirétroviraux de qualité garantie, a-t-il ajouté.

Lors de cette réunion, M. Sidibé a appelé à trouver des solutions innovantes pour pallier le manque de financement de la lutte contre le VIH en Afrique, comme par exemple des droits de douane sur l'utilisation des téléphones mobiles ou une taxe sur la consommation d'alcool et de cigarettes. Il a expliqué que des partenariats renforcés avec les BRICS permettraient aux pays africains de profiter des échanges de connaissances scientifiques et d'expertise technique.

L'ONUSIDA estime que l'Afrique aura besoin de 11 à 12 milliards de dollars pour sa riposte au sida d'ici 2015, soit 3 à 4 milliards de plus que le budget actuel.

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Intégration des services anti-VIH/tuberculose (Schéma d'information)

23 mars 2012

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Journée mondiale de la tuberculose : l'échec chez les enfants atteints de tuberculose

23 mars 2012

Plus d'efforts sont nécessaires pour éviter la tuberculose (TB) qui touche au moins un demi-million d'enfants dans le monde chaque année.Photo : OMS/Partenariat Halte à la tuberculose

Plus d'efforts sont nécessaires pour éviter la tuberculose (TB) qui touche au moins un demi million d'enfants dans le monde chaque année, causant près de 70 000 décès. Selon l'OMS et le Partenariat Halte à la tuberculose, la plupart des enfants pourraient être sauvés de cette maladie incurable grâce à un meilleur diagnostic, un meilleur accès aux services de santé et une meilleure coordination des programmes de santé.

L'un des principaux domaines où la coordination est essentielle concerne le VIH. Les enfants vivant avec le virus sont très vulnérables à la tuberculose du fait de leurs systèmes immunitaires déprimés. Les personnes séropositives sont 20 à 30 fois plus sujettes à la tuberculose, qui est responsable d'un quart des décès liés au sida. La situation peut être particulièrement dangereuse chez les enfants puisque la tuberculose n'est pas souvent envisagée comme diagnostic possible et peut ne pas être dépistée.

« Nous avons fait des progrès en matière de lutte contre la tuberculose. Les taux de mortalité ont baissé de 40 % par rapport à 1990 et des millions de vies ont été sauvées », a déclaré le Docteur Mario Raviglione, directeur du Département Halte à la tuberculose de l'OMS. « Malheureusement, dans une plus grande mesure, les enfants ont été délaissés, et la tuberculose infantile reste une épidémie cachée dans la plupart des pays. Il est temps d'agir et de s'y attaquer dans le monde entier », a-t-il ajouté.

L'OMS et le Partenariat Halte à la tuberculose reconnaissent que la tuberculose peut être difficile à diagnostiquer, notamment dans les pays en voie de développement où la méthode diagnostique utilisée — l'analyse d'un échantillon d'expectorations — a été mise au point il y a 130 ans. Néanmoins, une étude récente menée au Bangladesh a révélé que le taux de dépistage de la tuberculose chez les enfants a plus que triplé lorsque les travailleurs de 18 centres communautaires avaient reçu une formation spéciale sur la tuberculose infantile.

La lutte contre la tuberculose infantile coûte relativement peu. D'après les estimations, la prévention de la tuberculose chez un enfant coûte moins de 3 cents par jour, alors que le traitement coûte environ 50 cents par jour.

Nécessité de services intégrés

L'intégration de services de santé maternelle et infantile, de soins du VIH et de soins de la tuberculose pour sauver la vie des enfants atteints de tuberculose est considérée comme une nécessité absolue exigeant un leadership politique déterminé. Ceci est particulièrement le cas pour atteindre l'engagement pris par les pays dans la Déclaration politique sur le sida 2011 — réduire de moitié le nombre de décès parmi les personnes vivant avec le VIH à l'horizon 2015.

Nous avons fait des progrès en matière de lutte contre la tuberculose. Les taux de mortalité ont baissé de 40 % par rapport à 1990 et des millions de vies ont été sauvées. Malheureusement, dans une plus grande mesure, les enfants ont été délaissés, et la tuberculose infantile reste une épidémie cachée dans la plupart des pays. Il est temps d'agir et de s'y attaquer dans le monde entier

Docteur Mario Raviglione, directeur du Département Halte à la tuberculose

D'après l'OMS et le Partenariat Halte à la tuberculose, l'ensemble des femmes enceintes, des bébés et des enfants séropositifs se rendant à l'hôpital devraient faire l'objet d'un dépistage de la tuberculose et recevoir un traitement adapté si besoin. Lorsque la tuberculose est dépistée chez les enfants vivant avec le VIH, le traitement doit être instauré immédiatement, suivi d'une thérapie antirétrovirale (TAR) deux à huit semaines plus tard. En outre, le personnel doit être formé pour rechercher chez les patients les risques, signes et symptômes de tuberculose et les mettre sous traitement préventif ou traitement de la tuberculose, au besoin.

Les autres recommandations d'élimination des décès liés à la tuberculose chez les enfants sont l'inclusion des enfants et des femmes enceintes dans des études de recherche sur de nouveaux outils diagnostiques et médicaments pour la tuberculose, des estimations nationales plus exactes sur le nombre de cas de tuberculose infantile et de décès, et une augmentation du financement pour les outils diagnostiques, les médicaments et les vaccins pour la tuberculose.

D'après le Docteur Lucica Ditiu, secrétaire exécutif du Partenariat Halte à la tuberculose, la clé pour atteindre l'objectif ultime de prévention des décès liés à la tuberculose chez les enfants est la collaboration des partenaires afin de cibler les plus vulnérables : « Avant de pouvoir offrir une prévention ou un traitement, nous devons trouver les enfants à risque de tuberculose, et ceci n'est possible que si les gouvernements, la société civile et le secteur privé travaillent ensemble. »

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Press Statement

Journée mondiale de la tuberculose 2012

Message de Monsieur Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA

Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA (au centre) a visité la clinique Prince Cyril Zulu dédiée à la tuberculose et aux IST, et la clinique de recherche du CAPRISA d'eThekwini en septembre 2011, lors d'une visite officielle en Afrique du Sud. La clinique Prince Cyril Zulu traite environ 8 000 nouveau patients atteints de la tuberculose chaque année, avec une prévalence du VIH de 74 %. L'essai SAPiT TB-VIH qui a fourni les éléments de preuve pour les lignes directrices actuelles de l'OMS concernant le co-traitement de la tuberculose et du VIH avait été conduit dans la clinique du CAPRISA adjacente.
Photo : UNAIDS/A. Debiky

GENÈVE, 22 mars 2012—Durant la Journée mondiale de la tuberculose, nous allons célébrer un partenariat qui, en quelques années, a contribué à changer le visage de l'épidémie de sida.

Grâce à une meilleure collaboration entre les services de prise en charge du VIH et de la tuberculose, on estime que près d'un million de personnes ont été sauvées à travers le monde ces six dernières années.

Entre 2005 et 2010, le nombre de personnes vivant avec le VIH dépistées pour la tuberculose a été pratiquement multiplié par 12.

Pour les patients, l'intégration des services de prise en charge du VIH et de la tuberculose signifie une meilleure qualité de vie. En effet, ceux-ci ne perdent plus de temps à se rendre d'une clinique à l'autre et réduisent les dépenses engendrées par des consultations auprès de prestataires de soins différents.

Cela peut également signifier la différence entre la vie et la mort.

Nous pouvons tous être fiers de cette réalisation.

Mais nous n'avons pas atteint notre objectif, à savoir, plus aucune vie emportée par la tuberculose.

Chaque jour, un millier de personnes vivant avec le VIH meurent de la tuberculose.

Ces décès sont tout simplement inacceptables alors qu'il est possible de prévenir et de guérir la tuberculose avec des médicaments peu onéreux.

Nous devons intensifier l'intégration des services de prise en charge du VIH et de la tuberculose à tous les niveaux du système de santé.

Nous devons nous concentrer davantage sur la prévention, le diagnostic et le traitement de la tuberculose chez les enfants vivant avec le VIH, qui sont particulièrement sujets à cette maladie.

Tous les patients tuberculeux vivant avec le VIH doit être placés sous traitement antirétroviral le plus rapidement possible.

L'an dernier, les pays se sont engagés pour la première fois à réduire de moitié le nombre des décès chez les personnes vivant avec le VIH d'ici à 2015.

Après tout ce chemin parcouru ensemble, je suis sûr que nous atteindrons notre but final.



Contact

ONUSIDA Genève
Saya Oka
tel. +41 22 791 1552
okas@unaids.org

Press centre

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Feature Story

Les hommes jouent leur rôle dans l'élimination des nouvelles infections à VIH chez les enfants et la survie de leurs mères

21 mars 2012

Les hommes se réunissent pour évoquer des questions culturelles et sociales liées à la justice et à l'égalité entre les sexes.

Assis sur une chaise traditionnelle dans un Dare, un forum de rencontre spécial, le Chef Chiveso, de la province du Mashonaland central au Zimbabwe, parle aux hommes de la possibilité de voir naître des enfants non infectés par le VIH et de prolonger la vie de leurs mères. Pour cela, insiste le Chef, il est nécessaire de lutter contre des pratiques culturelles et religieuses négatives qui peuvent nuire aux actions communautaires de riposte au VIH.  « En tant que chef, je vais continuer à soutenir et à mener des actions pour la santé dans mon village, pour que les familles puissent vivre mieux ».

Le Chef Chiveso bénéficie de l'appui de Padare, le forum des hommes sur les questions sexospécifiques, organisation zimbabwéenne travaillant avec les chefs traditionnels du Mashonaland pour influer sur l'opinion publique sur différents thèmes qui touchent la communauté. Parmi ces thèmes, la promotion des services anti-VIH et la mobilisation des hommes pour une participation active aux actions de prévention des nouvelles infections à VIH chez les enfants.

Les hommes jouent un rôle essentiel dans la définition des pratiques communautaires. Selon la tradition, les hommes zimbabwéens avaient pour habitude de se réunir autour d'un feu ou sous un arbre pour parler des sujets intéressant la communauté et prendre des décisions, tout en excluant les femmes et les enfants. Cette pratique a nourri les inégalités entre les sexes, puisque la plupart des décisions ne tenaient pas compte du point de vue des femmes.

Le but de Padare est de mettre un terme à cette pratique masculine d'exclusion et de réunir les chefs traditionnels et locaux, les pasteurs, les grands-pères, les pères, les oncles et les frères pour discuter des questions culturelles et sociales liées à la justice et à l'égalité entre les sexes, notamment l'appui aux programmes d'élimination des nouvelles infections à VIH chez les enfants.

« Au sein de ces communautés, les hommes occupent des positions et possèdent des pouvoirs et des privilèges issus des systèmes de valeurs patriarcales. Nous utilisons les pouvoirs des hommes pour en faire des agents du changement social dans leurs communautés », explique Kevin Hazangwi, directeur de Padare.

Le Plan stratégique national de lutte contre le sida du Zimbabwe vise à réduire le taux de transmission du VIH de la mère à l'enfant de 14 % en 2010 à 7 % en 2013 et moins de 5 % d'ici 2015. À l'heure actuelle, les chiffres du gouvernement indiquent une couverture de 70 % des services de prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant dans le pays.

Faire entendre les voix de la communauté dans la lutte contre le VIH

À travers l'initiative de Padare, le Chef Chiveso fait participer les hommes à des dialogues ouverts dans lesquels les membres de la communauté sont incités à lutter contre les comportements à risque dans le village et à mieux comprendre les services de prévention, de traitement et de soins en matière de VIH. Ces dialogues interactifs, baptisés Conversations communautaires, permettent la prise de décision et les actions concernant l'élimination du VIH au sein de la communauté.

« Ce programme m'a appris beaucoup de choses sur les médicaments antirétroviraux existants et les services de prévention du VIH », explique Tatenda, un père plein de fierté qui vit avec le VIH. « J'étais aux côtés de ma femme lors de l'accouchement. Aujourd'hui je suis père de jumeaux nés sans le VIH ».

Nous utilisons les pouvoirs des hommes pour en faire des agents du changement social dans leurs communautés

Kevin Hazangwi, directeur de Padare

Padare organise également des réunions consultatives pour puiser dans les riches traditions locales. Ces réunions permettent aux communautés d'identifier les lacunes dans les connaissances, les attitudes, les comportements et les pratiques culturelles qui nuisent à la riposte au sida. Dans le cadre de ces discussions ouvertes, les membres de la communauté peuvent soulever des questions essentielles et apporter des solutions sans personnaliser ces questions. La succession des épouses et le don d'une jeune fille pour l'apaisement des esprits (qui consiste à donner en gage une jeune fille en échange d'un pardon pour des actes criminels ou pour apaiser l'esprit d'une personne assassinée) comptent parmi les pratiques culturelles négatives qui sont évoquées.

Une plate-forme de plus haut niveau baptisée Indaba est également utilisée par Padare pour engager les chefs eux-mêmes à défendre l'intensification des actions au sein de leurs communautés respectives. Un tel dialogue permet aux chefs de s'entendre sur des politiques de lutte contre le VIH raisonnables qui garantissent l'implication des hommes dans la prévention des nouvelles infections à VIH au niveau de la communauté et au niveau national.

« En tant que chefs, nous devons jouer un rôle majeur dans la sensibilisation de nos communautés. Il s'agit avant tout de défendre le droit des enfants à une vie digne, car les bébés que nous perdons sont peut-être les infirmières, les médecins et les enseignants de notre société de demain », ajoute le Chef Chiveso.

Les chefs traditionnels sont les gardiens de la culture

Les chefs religieux du Mashonaland central agissent également pour changer les pratiques religieuses et culturelles négatives et élargir l'accès aux services au sein de leurs communautés.

« La religion et l'église ont été accusées d'être à l'origine du chauvinisme masculin et du patriarcat. Nous nous engageons à en faire une source d'espoir, d'information et de santé », déclare le pasteur Sifelani de l'Église anglicane de Bindura. « Elle est désormais révolue, l'époque où nous encouragions les gens à se débarrasser des médicaments antirétroviraux parce qu'ils avaient été guéris et où nous accusions la sorcellerie et non le VIH d'être la cause de la maladie et de la mort ».

Les chefs traditionnels sont considérés comme les gardiens de la culture et jouent donc un rôle fondamental pour faire changer les attitudes de la société. Réunir les communautés pour discuter de ces questions avec leurs propres mots a un effet positif sur l'élargissement du recours aux services anti-VIH. Il existe une grande latitude de reproduction de ce modèle de programme en Afrique subsaharienne, où l'idée des forums masculins est culturellement adaptée et peut être associée aux pratiques passées et actuelles.

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