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La Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) crée une unité spécialisée pour la défense des droits des populations lesbiennes, gays, bisexuelles, transsexuelles et intersexe

14 mars 2012

L'épidémie de VIH en Amérique latine est essentiellement concentrée parmi les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transsexuelles.
Photo : ONUSIDA

La Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) a créé une unité technique spécialisée dans le but de renforcer ses capacités de protection des droits des populations lesbiennes, gays, bisexuelles, transsexuelles et intersexe (LGBTI) sur le continent américain.

La CIDH est un organisme autonome de l'Organisation des États américains (OEA), dont la mission est de promouvoir le respect des droits de l'homme dans la région et d'agir comme un organe consultatif auprès de l'OEA sur ces questions.

L'unité spécialisée, créée en janvier 2012, fait partie d'une approche globale de la CIDH en matière de défense de l'interdépendance et de l'indivisibilité de tous les droits humains. Elle prend en compte les besoins spécifiques des individus et des groupes victimes de discrimination depuis toujours. Entre autres fonctions, l'unité analyse et étudie les différentes requêtes signalant des cas de violation des droits des populations LGBTI qui auraient été commis par les États membres de l'OEA.

L'épidémie de VIH en Amérique latine est essentiellement concentrée parmi les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transsexuelles. Ce dernier groupe présente des taux de prévalence du VIH de 27,6 % en Argentine et de 29,6 % au Pérou, contre une prévalence du virus dans la population générale estimée à 0,5 % et 0,4 % respectivement dans ces deux pays.

Les femmes et les hommes transsexuels du continent américain sont confrontés à une exclusion sociale qui les empêche d'accéder aux soins, à l'emploi et à la justice, ce qui accroît leur vulnérabilité au VIH et aux violations de leurs droits

Marcela Romero, REDLACTRANS

En outre, la région a connu une augmentation alarmante des actes de violence et d'intimidation envers les personnes transsexuelles et les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. La Commission interaméricaine a reçu des informations concernant des affaires de meurtres, de viols et de menaces à l'encontre des populations LGBTI. Elle reconnaît que ces populations sont victimes de graves discriminations aussi bien au niveau social que juridique.

Ces dernières années, l'ONUSIDA a travaillé en étroite collaboration avec la CIDH. « L'ONUSIDA et la Commission interaméricaine ont mis sur pied une alliance stratégique basée sur un ensemble d'actions visant à atteindre l'objectif de zéro discrimination et zéro violence, avec une approche axée sur les droits de l'homme », explique Víctor Madrigal-Borloz, Expert principal de la Commission interaméricaine des droits de l'homme.

Le Directeur régional de l'ONUSIDA pour l'Amérique latine, le Dr César Núñez, s'est réjoui de la création d'une telle unité spécialisée. Il a appelé tous les pays de la région à respecter totalement les droits humains des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et des personnes lesbiennes et transsexuelles « en faisant appliquer des lois destinées à les protéger des actes de violence, en organisant des campagnes de lutte contre l'homophobie et la transphobie et en veillant à répondre aux besoins les plus élémentaires en matière de santé ».

Réunion d'experts sur la violence et l'impunité à l'encontre des personnes LGBTI

Fin février 2012, sous l'égide de l'ONUSIDA, la Commission a réuni plus de 20 experts indépendants issus des milieux universitaires, des institutions de défense des droits de l'homme, de la société civile, ainsi que des représentants des forces de l'ordre, des Nations Unies et de la CIDH elle-même, afin d'évoquer la question de la « violence et de l'impunité à l'encontre des populations lesbiennes, gays, transsexuelles, bisexuelles et intersexe ».

Cette réunion d'experts est la deuxième d'une série de six rencontres qui contribueront à l'élaboration du tout premier rapport hémisphérique sur l'orientation sexuelle et l'identité de genre. Marcela Romero, de REDLACTRANS, a participé à la réunion et souligné que « les personnes transsexuelles, les femmes et les hommes transsexuels du continent américain sont confrontés à une exclusion sociale qui les empêche d'accéder aux soins, à l'emploi et à la justice, ce qui accroît leur vulnérabilité au VIH et aux violations de leurs droits ».

En 2013, la Commission évaluera le travail de cette unité et statuera sur la création d'un Office du Rapporteur des droits des populations LGBTI.

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L'ONUSIDA et le PNUD félicitent la Nouvelle-Zélande pour son leadership dans la riposte au VIH

13 mars 2012

(de gauche à droite) Helen Clark, Administratrice du PNUD ; John Key, Premier ministre néo-zélandais ; et Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA.

Le 6 mars, à l'occasion d'une réunion conjointe avec le Premier ministre néo-zélandais John Key, le Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé et l'Administratrice du PNUD Helen Clark ont salué la Nouvelle-Zélande comme un modèle pour la riposte au sida.

La Nouvelle-Zélande a très tôt mis en œuvre des programmes fondés sur des données probantes afin de veiller à ce que les populations vulnérables bénéficient d'une attention prioritaire et d'un appui essentiel au contrôle de la propagation du VIH. Dès 1987, la Nouvelle-Zélande compte parmi les premiers pays à mettre en place des programmes aiguilles et seringues pour les consommateurs de drogues. Le pays est aussi un pionnier de cette région du globe pour la dépénalisation du commerce du sexe (2003) et des rapports sexuels entre hommes (1986). Ces programmes et ces réformes ont largement contribué à éviter la propagation du VIH au sein des populations les plus exposées au risque d'infection en Nouvelle-Zélande. Au niveau national, la prévalence du VIH reste faible, avec environ 0,1 % de la population vivant avec le VIH.

Pas question de baisser la garde : c'est une maladie mortelle dont on ne guérit pas. Si nous nous reposons sur nos lauriers, les taux de prévalence du VIH peuvent s'envoler.

Helen Clark, Administratrice du PNUD

Lors de cette réunion, M. Sidibé a encouragé le Premier ministre à défendre la vision de l'ONUSIDA « Zéro nouvelle infection à VIH, Zéro discrimination et Zéro décès dû au sida » dans la région Pacifique. « Vous avez déjà fait tellement de progrès. En s'appuyant sur cette expérience, la Nouvelle-Zélande peut devenir le premier pays de la région Pacifique à démontrer qu'atteindre l'Objectif Zéro est possible », a déclaré le Directeur exécutif de l'ONUSIDA.

L'Administratrice du PNUD a insisté sur la nécessité de rester vigilant dans la riposte au VIH, même dans des pays à faible prévalence comme la Nouvelle-Zélande. « Pas question de baisser la garde : c'est une maladie mortelle dont on ne guérit pas », a indiqué Mme Clark. « Si nous nous reposons sur nos lauriers, les taux de prévalence du VIH peuvent s'envoler ».

Durant les trois jours de cette mission en Nouvelle-Zélande, M. Sidibé et Mme Clark ont encouragé les hauts responsables du gouvernement à lever les restrictions de déplacement pour les travailleurs saisonniers en visite dans le pays. « Les restrictions de déplacement liées au VIH n'ont aucun fondement en matière de santé publique et sont en contradiction avec les records remarquables de la Nouvelle-Zélande sur le VIH et les droits de l'homme », a expliqué M. Sidibé.

Ouverture officielle du centre pour les femmes vivant avec le VIH

À la veille de la Journée internationale des femmes, et dans le cadre de leur visite officielle en Nouvelle-Zélande, M. Sidibé et Mme Clark ont inauguré les nouveaux locaux et la maison communautaire de Positive Women Inc à Auckland, pour les femmes vivant avec le VIH. Cette organisation a pour but de sensibiliser la communauté à la lutte contre le VIH à travers des programmes éducatifs axés plus particulièrement sur la prévention du VIH et le combat contre la stigmatisation.

Les co-fondatrices de Positive Women Inc. Judith Ackroyd (extrême gauche) et Suzy Morrison (extrême droite), en compagnie de l'Administratrice du PNUD Helen Clark, de la Coordonnatrice nationale de Positive Women et Déléguée des ONG au CCP de l'ONUSIDA pour l'Asie et le Pacifique Jane Bruning (au centre), et du Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé.

« C'est un honneur pour moi de me joindre à vous pour l'inauguration de cette impressionnante maison communautaire. Vos efforts en faveur du soutien et de la défense des droits des femmes vivant avec le VIH sont un témoignage irréfutable de votre engagement dans la riposte au sida », a déclaré M. Sidibé.  « Les femmes sont les principaux agents du changement et c'est en mettant nos forces collectives au service de ce changement que nous pourrons mettre fin à l'épidémie ».

La maison communautaire a été conçue comme un espace sécurisant et accueillant pour les femmes vivant avec le VIH et leurs familles. Elle propose à ses membres des déjeuners hebdomadaires et met à leur disposition un salon de relaxation, un coin informatique et des imprimantes. Les membres sont incités à organiser des groupes de parole ou de tricot avec leurs pairs. Un travailleur social présent sur place répond aux besoins sociaux et psychosociaux de ces femmes et de leurs familles.

« Les femmes représentent la face invisible de l'épidémie de sida », explique Jane Bruning, Coordonnatrice nationale de Positive Women Inc. « Ce sont des femmes qui tiennent leur foyer, font la cuisine, travaillent et élèvent leurs enfants. Ce sont elles qui jouent le rôle de colonne vertébrale. C'est pourquoi il est extrêmement important de pouvoir leur offrir un lieu de rencontre pour obtenir des conseils ou simplement discuter et boire une tasse de thé ».

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Les professionnel(le)s du sexe militent pour l'accès aux soins et aux services juridiques

12 mars 2012

Sex workers advocate for access to health care and legal services

Des hommes et des femmes professionnels du sexe défilant dans le Central Business District de Nairobi, au Kenya, pour défendre le respect de leurs droits. 3 mars 2012.

Le 3 mars, plus de 150 professionnels du sexe, hommes et femmes, ont manifesté dans le Central Business District (CBD) de Nairobi, au Kenya, pour défendre le respect de leurs droits. Les visages dissimulés par des masques symbolisant la nature cachée de leur travail, les participants ont défilé de Koinange Street (principal lieu de rendez-vous de Nairobi pour le commerce du sexe) jusqu'aux bureaux du maire à l'Hôtel de ville.

L'un des principaux thèmes mis en avant lors de cette manifestation est la stigmatisation et la discrimination auxquelles sont confrontés les professionnel(le)s du sexe dans leur vie et leur travail, notamment pour l'accès aux soins et à d'autres services juridiques et sociaux. « Lorsqu'un professionnel du sexe se rend à l'hôpital, il ou elle doit être traité(e) avec dignité et respect, comme n'importe qui d'autre », explique Fabian, qui se présente comme un professionnel du sexe gay.

Les professionnel(le)s du sexe font souvent état d'expériences difficiles avec le personnel soignant dans les services de soins de santé publics. Parmi les problèmes auxquels ils doivent faire face tous les jours, une mauvaise communication entre les membres du personnel, voire des insultes proférées par les personnels soignants, ainsi que des erreurs de diagnostic.

Fabian, qui est aussi conseiller de soutien par les pairs pour le Programme d'information des professionnel(le)s du sexe à Nairobi, souligne que les professionnels du sexe gays sont confrontés à une « double stigmatisation » qui les empêche d'accéder aux services de soins. La plupart des hommes professionnels du sexe font le choix de l'auto-diagnostic et de l'auto-médication, ce qui complique encore davantage leur état de santé.

Selon l'étude sur les modes de transmission 2009 réalisée par le Conseil national sur le sida, l'ONUSIDA et la Banque mondiale, 14 % des nouvelles infections à VIH au Kenya se produisent chez les professionnelles du sexe et leurs clients. Les données du Programme d'information des professionnel(le)s du sexe (Sex Workers Outreach Program (SWOP) 2011) montrent une prévalence du VIH estimée à 30 % chez les professionnelles du sexe et à 40 % chez leurs homologues masculins lors de leur inscription (première visite).

Pour fournir les services anti-VIH, la riposte nationale au sida se sert d'une approche de santé publique fondée sur des données probantes. Pourtant, elle n'atteint qu'une fraction de professionnel(le)s du sexe. La crainte de la stigmatisation et de la discrimination fait passer les professionnel(le)s du sexe dans la clandestinité et rend plus difficile leur accès aux services de prévention du VIH.

La protection sociale et juridique est capitale

En Namibie, les professionnel(le)s du sexe ont réuni leurs forces pour exiger le respect de leurs droits à travers une manifestation de sensibilisation organisée à Windhoek. À cette occasion, trois rapports ont été présentés, sur le thème du commerce du sexe, du VIH et de l'accès aux services de santé en Namibie. Ces rapports ont été rédigés par l'UNFPA et l'ONUSIDA, en partenariat avec l'African Sex Workers Alliance (ASWA) en Namibie et la Société pour la Santé de la Famille (Society for Family Health - SFH).

Ces publications font remarquer que les professionnel(le)s du sexe sont touchés par le VIH de manière disproportionnée en raison de la nature de leur travail : la plupart du temps, ils ne sont pas en capacité de négocier l'usage de préservatifs avec leurs clients. Elles insistent également sur les attitudes et les comportements des prestataires de services de santé, des autorités et de la communauté au sens large envers les professionnel(le)s du sexe, qui les rendent encore plus vulnérables.

La stigmatisation et la discrimination dont sont victimes les professionnel(le)s du sexe s'étendent également à leurs enfants, exacerbant les risques pour leur santé et leur isolement. Les proches des professionnel(le)s du sexe souffrent des attitudes hostiles de leurs communautés, qui se manifestent souvent par des violences verbales et physiques et le non-respect des droits fondamentaux.

La plupart de nos enfants ne peuvent pas être inscrits à l'état civil parce qu'ils n'ont pas de pères et ils risquent de devenir des enfants des rues

Moreen Gaweses, ancienne professionnelle du sexe

« La plupart de nos enfants ne peuvent pas être inscrits à l'état civil parce qu'ils n'ont pas de pères et ils risquent de devenir des enfants des rues », explique Moreen Gaweses, une ancienne professionnelle du sexe membre de The King’s Daughters, une organisation ayant pour but d'aider les femmes qui souhaitent abandonner le commerce du sexe.

Le rapport d'évaluation rapide 2011, étude sur le commerce du sexe et le VIH menée dans cinq villes de Namibie, montre qu'il n'existe pas dans le pays de directives nationales pour la mise en place de programmes efficaces, fondés sur les droits, avec les professionnel(le)s du sexe. « Nous n'avons pas d'endroit où aller pour demander de l'aide et le pays doit admettre que nous avons aussi des droits », indique Mme Gaweses, qui a donné naissance à une petite fille il y a tout juste une semaine.

Les rapports incluent des recommandations de mesures pour les acteurs nationaux et locaux afin de remédier à ces problèmes et de protéger les droits des professionnel(le)s du sexe. Parmi ces recommandations figurent le traitement des violences, des abus et de la stigmatisation envers les professionnel(le)s du sexe, ainsi que la diminution des obstacles juridiques et politiques qui leur bloquent l'accès aux services anti-VIH.

« La dépénalisation est le seul moyen de faire reculer le VIH et les abus dont sont victimes les professionnel(le)s du sexe », explique Scholastica Goagoses, ancienne professionnelle du sexe et directrice de l'organisation de professionnel(le)s du sexe The Red Umbrella. « Seule la reconnaissance des droits peut faire cesser les abus en Namibie ! »

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Le VIH représente une menace accrue pour les femmes en Europe de l'Est et en Asie centrale

12 mars 2012

Julia Lasker a participé à la discussion de groupe intitulée Achieving MDG6 in Eastern Europe and Central Asia: Focus on Women and Girls.
Photo : ONUSIDA/Stan Honda

Il est difficile de croire que les paillettes du monde de la musique pop et la triste réalité de l'épidémie de VIH en Europe de l'Est et en Asie centrale sont liées. Cependant, la chanteuse et activiste contre le sida russe, Julia Lasker, s'engage pleinement dans ces deux mondes.

Mme Lasker s'est intéressé au sida en 2009 car certains de ses amis étaient séropositifs au VIH. Elle a réalisé combien les connaissances sur le sida étaient limitées chez les jeunes femmes, c'est pourquoi elle utilise depuis sa notoriété et sa popularité auprès du jeune public pour les sensibiliser au VIH. « Je me sens personnellement responsable des nombreuses jeunes filles à qui je peux éviter une infection en leur donnant simplement les connaissances nécessaires sur le virus et sa prévention », a-t-elle déclaré.

La semaine dernière, Mme Lasker est rentrée de New York, où elle a participé à une discussion de groupe intitulée Achieving MDG6 in Eastern Europe and Central Asia: Focus on Women and Girls (Atteindre l'OMD 6 en Europe de l'Est et en Asie central : accent sur les femmes et les filles) organisée dans le cadre de la Commission des Nations Unies sur le statut de la femme. Pendant la discussion, elle a appelé à développer une nouvelle approche au VIH.  « Il faut parler ouvertement de cette question dans la société, encourager les gens à faire des dépistages du VIH, encourager les jeunes à se protéger, eux et leurs partenaires, appeler à la tolérance. »

La Russie est prête à mettre son leadership en action pour aider les pays de la région à atteindre l'OMD 6

Dimitry Maksimychev, représentant permanent adjoint de la Fédération russe à l'ONU

Organisé par le gouvernement russe ainsi que les gouvernements finlandais et suédois et l'ONUSIDA, la discussion de groupe a rassemblé des représentants des gouvernements, de la société civile et des Nations Unies pour rechercher des moyens efficaces de riposter à l'épidémie croissante de VIH en Europe de l'Est et en Asie centrale. L'événement faisait suite au Forum international sur l'OMD 6 — combattre le VIH/sida, le paludisme et d'autres maladies — qui s'est tenu en octobre 2011 sous la direction du gouvernement russe.

« Il est évident que les pays d'Europe de l'Est et d'Asie centrale ont besoin d'agir rapidement pour mettre fin à la propagation de l'épidémie de VIH chez les femmes et les filles », a déclaré Dimitry Maksimychev, Représentant permanent adjoint de la Fédération russe aux Nations Unies. « Avec moins de 1 000 jours avant 2015, nous devons travailler ensemble — gouvernements, donateurs, organisations internationales et société civile — pour maximiser notre impact. La Russie est prête à mettre son leadership en action pour aider les pays de la région à atteindre l'OMD 6 », a ajouté M. Maksimychev.

À l'instar de nombreux autres hommes et femmes engagés dans la riposte au VIH dans la région, Julia Lasker reste déterminée. « Si je peux faire passer ce message à quelques personnes, c'est un pas vers l'objectif de zéro nouvelle infection au VIH, zéro décès lié au sida et zéro discrimination. »

Les femmes et le VIH en Europe de l'Est et en Asie centrale

« Les femmes sont particulièrement à risque de contracter le VIH en raison de plusieurs facteurs, tels que la vulnérabilité économique, la peur ou les violences, et les difficultés à négocier pour des rapports sexuels sûrs », a indiqué le directeur régional de l'ONUSIDA en Europe de l'Est et en Asie centrale, le Dr Jean-Elie Malkin. « Dans les cas extrêmes, les femmes combinent toutes les vulnérabilités associées à la consommation de drogues, au commerce du sexe, à la marginalisation sociale et à la stigmatisation et la discrimination, ce qui les empêche d'accéder aux services anti-VIH », a-t-il ajouté.

Julia Lasker rencontrant le secrétaire général adjoint des Nations Unies, Dr Asha-Rose Migiro
Photo : ONUSIDA/Stan Honda

Le nombre de personnes vivant avec le VIH en Europe de l'Est et en Asie centrale a quasiment triplé entre 2000 et 2009. En 2010, le nombre estimé de personnes vivant avec le VIH dans la région était de 1,5 millions. Le chiffre des nouvelles infections au VIH contractées par contact hétérosexuel a augmenté de 150 % au cours des 10 dernières années. Le VIH représente une menace croissante pour les femmes dans la région. Les femmes constituent une grande proportion des personnes vivant avec le VIH — jusqu'à 50 % dans certains pays d'Europe de l'Est et d'Asie centrale. Par exemple, en Russie, le nombre de jeunes femmes séropositives âgées de 15 à 24 ans est trois fois supérieur au nombre d'hommes du même âge infectés.

Si des progrès considérables ont été accomplis dans certains domaines — en 2010, 88 % des femmes enceintes vivant avec le VIH en Europe de l'Est et en Asie centrale ont reçu un traitement pour prévenir la transmission du VIH à leur enfant — des difficultés perdurent. Reconnaissant que toutes les femmes n'ont pas accès aux services et aux programmes anti-VIH, le gouvernement russe et l'ONUSIDA et ses partenaires collaborent pour développer des directives pour élargir l'accès aux services de traitement, de soins et de soutien anti-VIH à l'ensemble des femmes — y compris celles qui consomment des drogues, leurs partenaires sexuels, les détenues et les autres populations clés à risque élevé de contracter l'infection.

« Nous avons l'opportunité et la possibilité pour nous attaquer aux besoins des femmes en matière de VIH, en utilisant leur santé sexuelle et reproductive comme point d'accès », a déclaré Evgenia Maron de la Fondation Astra, une organisation de lutte contre le sida en Russie. « Il est urgent d'impliquer les femmes vivant avec le VIH ou touchées par le VIH dans tous les aspects de la riposte au sida. Nous connaissons nos réalités, nous savons ce dont nous avons besoin et quelles sont les solutions », a-t-elle ajouté.

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Une délégation du Congrès américain examine la riposte au sida en Zambie

09 mars 2012

La délégation du Congrès américain s'est rendue dans le projet ASAZA, l'un des principaux programmes du pays contre la violence sexiste et l'exploitation sexuelle des enfants.

Une délégation de neuf personnes du Congrès américain s'est rendue en Zambie du 18 au 24 février. L'objectif de la visite était d'avoir une idée concrète des progrès accomplis et des difficultés persistant en terme d'élargissement des programmes de traitement, de soins et de prévention du VIH dans l'un des pays les plus touchés d'Afrique subsaharienne.

Le voyage, organisé par l'ONUSIDA en collaboration avec le bureau du Coordinateur américain de la lutte mondiale contre le sida et l'Ambassade américaine à Lusaka, a permis aux délégués du Congrès d'avoir un aperçu de la manière dont le gouvernement américain et l'ONU travaillent avec le gouvernement zambien pour l'assister dans la riposte nationale au sida.

« Ce que j'ai vu cette semaine ne fait que renforcer ma conviction que les États-Unis ont un rôle majeur à jouer dans l'aide aux communautés locales confrontées aux nombreuses difficultés que représente le sida », a déclaré Diana Ohlbaum, employée démocrate au Congrès et coorganisatrice de la visite. « C'est encourageant de voir l'ampleur de l'impact de notre travail à Washington sur le terrain, en Zambie », a-t-elle ajouté.

Ce que j'ai vu cette semaine ne fait que renforcer ma conviction que les États-Unis ont un rôle majeur à jouer dans l'aide aux communautés locales confrontées aux nombreuses difficultés que représente le sida

Diana Ohlbaum, employée démocrate au Congrès américain

La Zambie a une prévalence du VIH estimée à 13,5 %, avec plus d'un million de personnes vivant avec le VIH. Chaque année, près de 82 000 nouvelles infections au VIH sont recensées dans le pays. Si d'importants progrès ont été accomplis en termes d'élargissement de l'accès au traitement antirétroviral et de réduction des nouvelles infections chez les enfants, la délégation a constaté que des efforts complémentaires étaient nécessaires pour s'attaquer aux causes structurelles de vulnérabilité au VIH, telles que les disparités entre les sexes. 

La délégation s'est rendue dans une variété de programmes à Lusaka, Monze et Livingstone — notamment des programmes axés sur l'élimination des nouvelles infections chez les enfants, la circoncision masculine et l'accès au traitement anti-VIH. Le groupe a également pris connaissance des opportunités d'intégrer des programmes de lutte contre le VIH et d'autres services de médecine primaire, y compris la récente initiative Pink Ribbon-Red Ribbon qui tend à mieux intégrer les programmes de lutte contre le VIH et le cancer du col de l'utérus. 

Violence sexiste et exploitation sexuelle des enfants

La délégation s'est rendue dans l'un des principaux programmes du pays contre la violence sexiste et l'exploitation sexuelle des enfants. Le programme, situé à l'hôpital du district de Mazabuka, en dehors de Lusaka, est financé par les États-Unis et l'ONU et vise à amoindrir les impacts de la violence sexuelle et sexiste.

ASAZA soutient également un réseau d'hommes qui tend, par le biais des dirigeants traditionnels dans les zones urbaines et rurales, à changer les comportements et établir de nouvelles normes sociales parmi les hommes.

Appelé programme ASAZA, abréviation de « A Safer Zambia » (Une Zambie plus sûre), le projet aide les survivants de violence sexuelle et sexiste grâce à des soins intégrés et une assistance à long terme et œuvre avec les communautés voisines pour inverser cette tendance. Parmi les aides proposées figurent la collecte et la conservation de preuves médico-légales, les poursuites des coupables, la dispense d'un traitement médical et l'accès à des maisons plus sûres et à des groupes de soutien aux survivants.

ASAZA soutient également un réseau d'hommes qui tend, par le biais des dirigeants traditionnels dans les zones urbaines et rurales, à changer les comportements et établir de nouvelles normes sociales parmi les hommes.  

« Nous savons que la violence sexiste et l'exploitation sexuelle contribuent à l'épidémie de sida dans de nombreux pays », a déclaré Lisa Carty, directrice du bureau de l'ONUSIDA à Washington, DC. « Voir le modèle développé dans le programme ASAZA, en particulier l'implication dans le réseau d'hommes, et entendre les témoignages courageux de survivants à la violence sexiste sont la preuve que les communautés peuvent agir pour combattre la violence sexiste.  Nous devons tous aider ce type d'approche innovante », a-t-elle ajouté.

Press Statement

Les femmes et les filles sont des agents essentiels du changement dans la riposte au sida

GENÈVE, 8 mars 2012 — En cette Journée internationale des femmes, il reste beaucoup à faire pour parvenir à un monde dans lequel:

  • Les femmes et les hommes, les filles et les garçons sont traités à égalité ;
  • Les filles ont la possibilité de décider de leur propre avenir ;
  • Les garçons contestent les normes sociales qui entravent les perspectives ;
  • Le VIH n'enlève aux individus ni leur dignité, ni leurs droits.

La réalité est tout autre :

  • Chaque minute, une nouvelle jeune femme est infectée par le VIH ;
  • Dans le même temps, les filles ne bénéficient pas d'une égalité d'accès à l'éducation ;
  • Beaucoup trop de femmes n'ont pas le contrôle de leurs ressources financières et de leurs biens ;
  • Et trop de femmes continuent à ne pas avoir le contrôle de leur corps et de leur existence.

Il est évident que les gouvernements et les communautés négligent les femmes et les filles. Il existe quelques solutions pérennes qui permettent aux femmes et aux filles de se protéger contre le VIH, la violence et la pauvreté. Cette situation est profondément inacceptable, en particulier parce que le monde peut faire beaucoup mieux.

Des femmes et des filles émancipées sont des agents essentiels pour inverser le cours de l'épidémie. Si la société investit dans la santé des femmes et des filles, celles-ci peuvent alors construire l'avenir qu'elles souhaitent avoir.

C'est pourquoi l'ONUSIDA fait de l'égalité des sexes une priorité et appelle à la tolérance zéro en ce qui concerne les violences faites aux femmes. Ensemble, nous parviendrons à bâtir l'avenir que nous voulons, un avenir avec : zéro nouvelle infection à VIH, zéro discrimination et zéro décès lié au sida chez les femmes et les filles.



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Le Président des Îles Fidji s'engage à faciliter la prise en charge du VIH chez les femmes de la région Pacifique

09 mars 2012

(De gauche à droite) : Knut Ostby, coordinateur résident des Nations Unies, Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA, et Ratu Epeli Nailatikau, Président des Fidji, pris en photo avec les élites féminines de différentes écoles de Suva à l'occasion d'une réunion des partenaires à Suva le 8 mars, Journée internationale de la femme.
Photo : ONUSIDA/A. Nacola

Dans son allocution à l'occasion de la Journée internationale de la femme à Suva, capitale des Fidji, le directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé, a salué le Président Ratu Epeli Nailatikau pour son « leadership remarquable » et son engagement personnel dans la riposte au sida à échelles nationale, régionale et mondiale.

« Le Président Nailatikau contribue à faire de la vision de l'ONUSIDA : zéro nouvelle infection au VIH, zéro discrimination et zéro décès lié au sida, une réalité dans les États des Îles Pacifique », a déclaré M. Sidibé, dans son discours à l'attention d'une série de partenaires engagés dans la riposte nationale au sida, notamment des femmes vivant avec le VIH, des leaders de la jeunesse, des hauts représentants du gouvernement et des représentants de la communauté diplomatique.

Le directeur exécutif de l'ONUSIDA a félicité le Président Nailatikau pour ses efforts déployés pour réviser et supprimer les lois punitives qui font entrave à la riposte au sida. Il a notamment cité la décision des Fidji de lever les restrictions en matière de déplacements pour les personnes vivant avec le VIH en 2011 et la décision de dépénaliser les rapports sexuels entre hommes en 2009.

« Grâce à votre détermination et votre engagement, vous avez changé les lois et amélioré la vie des personnes vulnérables », a ajouté M. Sidibé. « Ceci ne constitue pas seulement un grand avantage pour les Fidji, mais aussi un exemple important pour l'ensemble de la région Pacifique, et pour le monde. »

M. Sidibé a appelé le Président à faire preuve du même engagement pour mettre fin à la violence sexiste — un facteur de risque de propagation du VIH chez les femmes dans la région Pacifique.

« Les États des Îles Pacifique sont confrontés à un tsunami potentiel de nouvelles infections au VIH, plus particulièrement parmi les femmes et les filles », a déclaré le Président Nailatikau. « Je m'engage personnellement à travailler avec l'ONUSIDA pour garantir que les femmes et les filles de la région Pacifique ne soient plus frappées par cette épidémie », a-t-il ajouté.

D'après les dernières informations officielles des Fidji, 53 nouveaux cas de VIH ont été rapportés en 2011 — le plus grand nombre de cas annuels aux Fidji depuis le début de l'épidémie.

Je m'engage personnellement à travailler avec l'ONUSIDA pour garantir que les femmes et les filles de la région Pacifique ne soient plus frappées par cette épidémie

Ratu Epeli Nailatikau, Président des Fidji

« Malgré nos efforts, un nombre croissant de personnes aux Fidji contractent l'infection au VIH », a précisé le Président Nailatikau. « Nous devons redoubler d'efforts pour mettre fin à cette tendance et assurer notre respect et notre aide à l'ensemble des personnes touchées par cette épidémie. »

Le Président Nailatikau est un défenseur et un militant de longue date dans le domaine du VIH. Lors de son mandat de porte-parole de la Chambre des Représentants des Fidji, il a été Ambassadeur de l'ONUSIDA dans la région Pacifique et activement impliqué dans la promotion d'une forte riposte au sida dans la région.

Acteur principal à la Réunion de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations Unies sur le sida en juin 2011, le Président Nailatikau a appelé à l'élimination des nouvelles infections au VIH chez les enfants et de la discrimination envers les personnes vivant avec le VIH. Plus récemment, à des conférences dans la région Asie-Pacifique, il a encouragé les gouvernements à s'engager dans l'atteinte des objectifs de la Déclaration politique 2011 sur le sida.

« D'après notre expérience aux Fidji, nous savons qu'un partenariat entre les secteurs et les personnes apporte force et progrès », a déclaré le Président Nailatikau. « J'appelle tous les partenaires nationaux, y compris les différents secteurs du gouvernement, la société civile, les communautés touchées, les églises et les organisations religieuses, le secteur privé et les autres à se réunir pour mettre fin au sida aux Fidji, et dans toute la région. »

L'ONUSIDA travaille actuellement avec le gouvernement fidjien pour mettre en pratique les recommandations de la Réunion de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations Unies sur le sida de juin 2011. Les principaux domaines d'intérêt incluent l'élimination des nouvelles infections au VIH chez les enfants, la disponibilité de services anti-VIH pour les populations affectées et la mise en œuvre du nouveau Décret fidjien sur le VIH/sida.

La prévalence du VIH aux Fidji est faible : on estime que 0,1 % de la population adulte nationale vit avec le VIH. Ces dernières années, les initiatives visant à prévenir les nouvelles infections au VIH chez les enfants ont été renforcées.

Malgré les progrès, la stigmatisation et la discrimination aux Fidji continuent de bloquer l'accès aux services anti-VIH pour les personnes vivant avec le VIH et les personnes affectées. Le faible niveau de dépistage du VIH et la violence sexiste s'ajoutent aux difficultés de la riposte nationale au VIH.

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La Déclaration commune des Nations Unies appelle à la fermeture des centres de détention et de réhabilitation obligatoires pour toxicomanes

09 mars 2012

La Déclaration commune appelle à remplacer les centres de détention et de réhabilitation obligatoires pour toxicomanes par des programmes communautaires factuels, basés sur le volontariat et respectueux des droits de l'homme.

Douze entités des Nations Unies ont émis une déclaration conjointe appelant à la fermeture des centres de détention et de réhabilitation obligatoires pour toxicomanes. L'existence de ces centres — actifs dans de nombreux pays depuis les 20 dernières années — soulève des questions de droits de l'homme et menace la vie des détenus, y compris en raison de la vulnérabilité accrue au VIH et à la tuberculose (TB).

Le nombre de centres et de personnes détenues a été en constante augmentation ces dernières années. En Asie seule, on estime que quelque 300 000 personnes sont détenues dans des centres de détention et de réhabilitation obligatoires pour toxicomanes. Des personnes qui consomment ou qui sont suspectées de consommer des drogues, des travailleurs du sexe et des enfants victimes de l'exploitation sexuelle sont détenues sans procès équitable au nom du « traitement » ou de la « réhabilitation ».

Des experts en droits de l'homme, des médecins, la société civile et des entités de l'ONU ont soulevé de sérieuses questions au sujet de ces centres, y compris le fait qu'ils violent une grande série de droits de l'homme et représentent un danger pour la santé des détenus. 

Les termes utilisés pour décrire les centres de détention et de réhabilitation obligatoires pour toxicomanes, leurs fondements juridiques et leur gestion varient selon les pays. Quelles que soient ces différences, la situation des détenus dans ces centres est bien trop similaire. Ils sont souvent arrêtés et détenus sans bénéficier d'un procès équitable préalable. Les conditions dans les centres de détention et de réhabilitation obligatoires pour toxicomanes incluent souvent du travail forcé, des conditions non conformes et l'absence d'accès à des soins de santé factuels, y compris pour la prévention et le traitement du VIH et la toxicomanie. Certains de ces détenus sont mineurs.

Les États maintiennent que ces centres leur paraissent souvent nécessaires pour s'attaquer à la toxicomanie et au commerce du sexe. Néanmoins, aucune preuve n'indique que les centres de détention et de réhabilitation obligatoires pour toxicomanes représentent un environnement adapté et propice au traitement de la toxicomanie ou à la protection et la réhabilitation des détenus.

Dans certains pays, des entités de l'ONU travaillent déjà avec les autorités pour s'attaquer à la problématique que représentent les centres et y trouver des alternatives.  La Déclaration commune permettra à l'ONU de déployer des efforts coordonnées et concertés à échelles nationale, régionale et internationale, afin d'aider les gouvernements à fermer les centres de détention et de réhabilitation obligatoires pour toxicomanes et les remplacer par des programmes communautaires factuels, basés sur le volontariat et respectueux des droits de l'homme. Dans les semaines à venir, les membres du Secrétariat de l'ONUSIDA rencontreront leurs homologues et leurs partenaires des Nations Unies et de la société civile afin de déterminer comment relever ce défi urgent.

Les entités de l'ONU ayant signé la Déclaration commune sur la fermeture des centres de détention et de réhabilitation obligatoires pour toxicomanes sont les suivantes : Organisation internationale du travail (OIT), le bureau du Haut-Commissariat aux droits de l'homme (BHCDH), le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), le Fonds des Nations Unies pour l'Enfance (UNICEF), l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC), l'Entité des Nations Unies pour l'égalité des sexes et l'autonomisation de la femme (ONU Femmes), le Programme alimentaire mondial (PAM), l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Programme commun des Nations Unies sur le VIH (ONUSIDA).

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UNICEF : les villes négligent leurs enfants

05 mars 2012

Les enfants les plus défavorisés vivant dans les villes du monde entier sont confrontés à de profondes disparités en matière de santé, d'éducation et de chances de survie.
Photo : UNICEF

Parmi les centaines de millions d'enfants vivant dans les villes et les zones urbaines du monde entier, beaucoup sont victimes de la pauvreté, de l'exclusion sociale, de l'inégalité d'accès aux soins et de l'absence d'accès à des services essentiels. Telle est la principale conclusion du dernier rapport phare de l'UNICEF intitulé :La situation des enfants dans le monde 2012 : les enfants dans un monde urbain.

Le rapport indique que les infrastructures et les équipements peinent à suivre le rythme de la croissance urbaine et que les systèmes et services essentiels n'atteignent pas les enfants les plus pauvres : les villes sont souvent le cadre des plus fortes disparités en matière de santé, d'éducation et de chances de survie pour les enfants.

Selon le Directeur exécutif de l'UNICEF, Anthony Lake, « [Les enfants] qui grandissent dans les quartiers pauvres et les bidonvilles comptent parmi les plus défavorisés du monde, privés de services essentiels qui peuvent faire la différence entre la vie et la mort, entre l'opportunité et le désespoir ». Ce constat revêt une importance tout à fait significative, car les dernières statistiques disponibles montrent que près de la moitié des enfants du monde vivent en milieu urbain, et que cette proportion ne cesse de s'accroître.

Absence de services anti-VIH

Les enfants dans un monde urbain évoque l'absence d'accès aux services anti-VIH comme un aspect clé de l'échec des politiques concernant l'enfance et la jeunesse. Les jeunes paient un lourd tribut au virus : on estime à 2 500 le nombre de jeunes âgés de 15 à 24 ans infectés chaque jour et à près de 2 millions le nombre d'adolescents entre 10 et 19 ans vivant avec le VIH. La prévalence du VIH est souvent nettement plus élevée en zone urbaine. Une étude a par exemple établi que les filles des villes du sud de l'Afrique étaient bien plus susceptibles de vivre avec le VIH que leurs compatriotes des zones rurales.

[Les enfants] qui grandissent dans les quartiers pauvres et les bidonvilles comptent parmi les plus défavorisés du monde, privés de services essentiels qui peuvent faire la différence entre la vie et la mort, entre l'opportunité et le désespoir

Anthony Lake, Directeur exécutif de l'UNICEF

Renforçant la conclusion selon laquelle les jeunes des milieux urbains peuvent être extrêmement vulnérables aux infections à VIH, le rapport évoque également une étude menée en 2009 auprès des adolescents vivant dans les rues de quatre villes ukrainiennes. Cette étude révèle que 15 % d'entre eux consomment des drogues injectables, que 75 % sont sexuellement actifs (la plupart avant même l'âge de 15 ans) et que près de 60 % des filles ont déjà eu des rapports sexuels rémunérés. Malgré leur plus grande vulnérabilité, ces adolescents sont les plus susceptibles d'être exclus des services anti-VIH.

Le rapport se penche également sur le rôle du harcèlement sexuel et de la violence à l'encontre des filles et des femmes en milieu urbain. Ces violences peuvent également accroître le risque d'infection à VIH et limiter leurs droits à l'éducation, au travail, aux loisirs et à l'expression politique.

Focus sur des initiatives couronnées de succès

Le rapport évoque également plusieurs initiatives couronnées de succès, ayant pour but de rendre les villes plus sûres pour les enfants et les adolescents les plus vulnérables. Par exemple, le Programme mondial d’ONU-Femmes pour des villes sûres et sans violence à l’égard des femmes et des filles travaille en partenariat avec cinq villes du monde pour prévenir et réduire les actes de violence commis à l'encontre des femmes et des filles dans les lieux publics, en insistant sur les bonnes pratiques de gouvernance, la planification urbaine et la participation politique.

Les enfants dans un monde urbain souligne la nécessité d'investir davantage dans les actions à assise communautaire, qui permettent aux jeunes d'être au cœur de la planification et de la mise en œuvre des interventions qui les concernent le plus. Au Népal, par exemple, où la consommation de drogue chez les jeunes est en augmentation, les pairs-éducateurs de Kirat Yakthung Chumlung, une organisation communautaire locale, aident à fournir des services tels que des programmes de distribution d'aiguilles et de seringues, le dépistage du VIH et des conseils.  À Nairobi, l'initiative communautaire Safe Spaces vise à créer des environnements sûrs et sécurisants pour les adolescentes qui grandissent dans les quartiers défavorisés. La mise en place de partenariats participatifs a conduit à une amélioration des infrastructures publiques à Rio de Janeiro et à Sao Paulo, et à une meilleure préparation aux catastrophes naturelles à Manille. 

Au niveau mondial, l'UNICEF et ONU-Habitat ont également piloté l'initiative Villes amies des enfants, pour des services et des zones protégées qui visent à mettre l'enfance au cœur de l'agenda urbain. Selon le rapport, voilà précisément ce à quoi il faut aspirer pour les enfants si l'on veut qu'ils puissent développer tout leur potentiel et mener une vie plus sûre et en meilleure santé.

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Les dirigeants du PNUD et de l'ONUSIDA entament une mission conjointe de haut niveau en Nouvelle Zélande

05 mars 2012

(De gauche à droite) : Helen Clark; administratrice du PNUD, John Allen; directeur exécutif et secrétaire du Ministère néo-zélandais des Affaires étrangères et du Commerce, Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA, et Amanda Ellis, secrétaire adjointe, International Development Group.
Photo : ONUSIDA

L'administratrice du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), Helen Clark, et le directeur exécutif du Programme commun des Nations Unies sur le VIH (ONUSIDA), Michel Sidibé, ont entamé une mission de trois jours en Nouvelle Zélande — la première mission conjointe des deux dirigeants des Nations Unies dans ce pays de la région Pacifique.

Soulignant l'importance d'une vigilance permanente dans la riposte au sida, Mme Clark et M. Sidibé ont insisté sur le leadership affiché par la Nouvelle Zélande dans la riposte au VIH et ont appelé la Nouvelle Zélande à continuer de jouer un rôle important dans l'atteinte des objectifs de la Déclaration politique sur le sida 2011 des Nations Unies.

« Je félicite la Nouvelle Zélande d'avoir adopté des mesures précoces et décisives pour maîtriser l'épidémie de sida », a déclaré M. Sidibé dans son discours à l'attention du personnel du Ministère des Affaires étrangères et du Commerce de Nouvelle Zélande. « La Nouvelle Zélande peut être le premier pays de la région Pacifique à atteindre la vision de l'ONUSIDA : zéro nouvelle infection au VIH, zéro discrimination et zéro décès lié au sida », a-t-il ajouté.

Le monde fait des progrès mais nous ne pouvons pas mettre un terme à cette épidémie si le sida reste un cas isolé

Helen Clark, administratrice du PNUD

Dans son intervention au Beehive Theatrette du parlement néo-zélandais, Mme Clark a souligné le lien entre le VIH et les principaux thèmes du développement humain. « Le monde fait des progrès mais nous ne pouvons pas mettre un terme à cette épidémie si le sida reste un cas isolé », a déclaré Mme Clark. « Nous devons aider les pays à s'attaquer aux moteurs sous-jacents, comme la pauvreté et l'inégalité des sexes, qui exposent les gens au risque de VIH ».

La mission néo-zélandaise comprend des réunions à Wellington avec le Premier Ministre John Key et d'autres hauts représentants gouvernementaux, comme la Ministre des Affaires de la femme et l'adjoint au Ministre de la Santé, l'Honorable Jo Goodhew, le Ministre des Affaires des îles du Pacifique et de l'Éducation, l'Honorable Hekia Perata, et le directeur exécutif du Ministère des Affaires étrangères et du Commerce, John Allen.

Helen Clark, administratrice du PNUD, et Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA, ont rencontré Tane Waetford, responsable des politiques à la Division régionale Asie, Ministère des Affaires étrangères et du Commerce (à gauche) et Martin Wikaira, directeur du service de politique Maori, Ministère des Affaires étrangères et du Commerce (à droite) à l'occasion de la cérémonie d'accueil de Powhiri à Wellington, Nouvelle Zélande le 5 mars.
Photo : ONUSIDA

Pendant leur séjour à Auckland, Mme Clark et M. Sidibé visiteront la Fondation néo-zélandaise de lutte contre le sida, où ils rencontreront des représentants de la société civile, des personnes vivant avec le VIH et d'autres partenaires engagés dans la riposte au sida. À l'occasion de la Journée internationale de la femme, le 8 mars, Mme Clark et M. Sidibé inaugureront les nouveaux locaux de Positive Women Inc. — une organisation de soutien aux femmes et aux familles vivant avec le VIH et le sida.

La Nouvelle Zélande est connue pour avoir adopté des mesures nationales précoces pour protéger la santé et les droits des populations vulnérables. En 1987, la Nouvelle Zélande faisait partie des premiers pays à mettre en œuvre des programmes aiguilles et seringues pour les consommateurs de drogues injectables, et en 2003, elle a dépénalisé le commerce sexuel. Ces initiatives étaient indispensables pour prévenir la propagation du VIH chez les populations clés. À échelle nationale, la prévalence du VIH reste basse, à raison de 0,1 % de la population.

La Nouvelle Zélande fait également preuve d'un leadership international critique dans la riposte au VIH, avec un puissant accent sur le sida dans les pays du Pacifique — en particulier en Papouasie-Nouvelle-Guinée, qui représente la plus grande épidémie en Océanie.

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