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Un agenda pour atteindre zéro discrimination dans les soins de santé
01 mars 2016
01 mars 2016 01 mars 2016L'ONUSIDA et l'Alliance mondiale pour les personnels de santé lancent un Agenda pour atteindre zéro discrimination dans les soins de santé. Cet agenda défend la vision d'un monde où tout le monde, partout, pourra bénéficier de services de santé sans discrimination et dans lequel les professionnels de santé auront les moyens de proposer des services à tous sans discrimination.
Dans le monde, un grand nombre de personnes sont confrontées à des obstacles qui les empêchent d'accéder à des services de santé de qualité et de bénéficier du meilleur état de santé possible. Les raisons en sont diverses et varient en fonction des pays et des communautés. Même lorsque les services de santé sont disponibles et de bonne qualité, les personnes craignent souvent la stigmatisation et la discrimination ou en sont victimes, ce qui les empêche d'accéder aux services dont elles on besoin et auxquels elles ont droit.
Un nouveau rapport de l'organisation Asia Catalyst, rédigé en collaboration avec huit organismes à assise communautaire au Cambodge, en Chine, au Myanmar et au Vietnam, a recensé les pratiques discriminatoires ayant cours dans le secteur de la santé, particulièrement à l'encontre des personnes vivant avec le VIH. Ses conclusions évoquent des cas de dépistage du VIH non consenti, de divulgation de l'état sérologique sans l'accord du patient, de ségrégation, de surcoûts arbitraires imposés en raison de la séropositivité au VIH et d'avis médicaux défavorables à une grossesse et poussant à la stérilisation sur la seule base de la séropositivité au VIH.
Cet agenda propose un espace de collaboration entre les pays, l'Organisation mondiale de la Santé, l'ONUSIDA, d'autres organismes des Nations Unies et intergouvernementaux, les associations de professionnels de santé, la société civile, les milieux universitaires et d'autres acteurs, dans le but de prendre des mesures coordonnées pour atteindre l'objectif de zéro discrimination dans les soins de santé.
L'agenda donnera la priorité à des actions conjointes cohérentes dans trois domaines critiques :
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Soutien politique : en renforçant l'engagement politique à travers la mobilisation de tous les groupes constitutifs, afin de consolider le caractère prioritaire de cet agenda à tous les niveaux.
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Mise en œuvre : en favorisant l'intensification de la mise en œuvre d'actions efficaces pour parvenir à des soins de santé sans discrimination.
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Responsabilisation : en encourageant la création de cadres de suivi et d'évaluation et de mécanismes pour collecter des données probantes, contrôler les avancées et assurer la responsabilité.
Le plan d'action décrit sept priorités, dont les suivantes : constituer et échanger données probantes et meilleures pratiques ; définir des normes ; assurer l'engagement réfléchi des personnes les plus touchées par la discrimination au moyen du développement, de la mise en œuvre et du suivi des politiques et des programmes ; et renforcer le leadership des associations de professionnels de santé.
Une communauté virtuelle sur les pratiques dans ce domaine a été créée afin de mobiliser davantage de partenaires autour de cette vision partagée et du plan d'action ; pour y participer, écrire à l'adresse ghwa@who.int.
Quotes
« La non-discrimination dans le secteur de la santé est urgente pour mettre fin à l'épidémie de sida, et il est tout à fait possible d'y arriver. Les États membres ont l'obligation légale d'assurer la non-discrimination. C'est aussi une condition sine qua non pour une politique de santé publique sensée. Il est possible d'éliminer la discrimination au moyen d'un agenda réaliste, avec des efforts conjoints et des programmes ayant la bonne échelle et la portée adéquate. C'est le moment ou jamais d'agir. »
« Atteindre l'objectif de zéro discrimination dans le secteur de la santé va de pair avec le développement d'institutions et de systèmes capables de fournir des services équitables, centrés sur les individus. Fondamentalement, cela nécessite l'accès à des professionnels de santé correctement formés et encadrés, possédant un ensemble minimum de compétences de base. »
« Les personnes vivant avec le VIH, notamment les jeunes, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les personnes transsexuelles, les personnes pratiquant le commerce du sexe et les consommateurs de drogues, doivent lutter pour être écoutées et respectées dans les cliniques et les hôpitaux. Les données de l'Indice de stigmatisation provenant de plus de 65 pays et portant sur plus de 65 000 personnes vivant avec le VIH interrogées montrent que 10 à 40 % d'entre elles ont été confrontées à un refus de soins par des professionnels de santé. De manière plus positive, l'Indice de stigmatisation a débouché sur des partenariats conclus avec des hôpitaux, des régimes de santé et des ministères afin de mettre en place des actions programmatiques et politiques en réponse à ces discriminations. Ces programmes doivent être élargis de manière à ce que tout le monde puisse accéder à des services sans préjugés. »
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« J'ai des droits » : une exposition photo qui raconte la vie des personnes transsexuelles au Pérou
22 février 2016
22 février 2016 22 février 2016Les personnes transsexuelles sont souvent confrontées à la violence, au chômage et à la pauvreté, victimes de l'ignorance et des préjugés. La stigmatisation et la discrimination exposent les femmes transsexuelles à un risque supérieur d'infection par le VIH.
Tous les individus sont égaux et personne ne devrait être victime de discrimination pour quelque raison que ce soit. « Dans notre pays, il faudra faire beaucoup d'efforts pour que cette affirmation devienne une réalité », a déclaré le Médiateur du Pérou, Eduardo Vega Luna, en réaction à la situation. Il a toutefois appelé à organiser « davantage de campagnes de sensibilisation pour encourager les citoyens à regarder vers l'avenir avec espoir et sans violence ni discrimination ».
Une action de ce genre a été récemment organisée par des agences des Nations Unies au Pérou, notamment l'ONUSIDA, le PNUD, le HCDH et le Centre d'information des Nations Unies, avec le concours d'organisations de la société civile telles que PROMSEX, IESSDEH, le Centre d'études interdisciplinaires sur la sexualité, le sida et la société de l'Université Cayetano Heredia, de personnes transsexuelles, de la Fondation Magnum et de l'Union européenne. Une exposition intitulée « Yo tengo derechos », « J'ai des droits », présentait des photographies réalisées par Danielle Villasana, photojournaliste primée dont l'œuvre se concentre sur les questions de genre, d'identité, de santé et de politique sociale. Récemment diplômée de l'Université du Texas à Austin, elle travaille avec les communautés transsexuelles depuis 2012.
Les photos de l'exposition, qui s'inscrit dans le cadre de la campagne Libres et égaux des Nations Unies, laquelle défend l'égalité pour les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transsexuelles, mettent en scène des personnes transsexuelles avec leurs collègues et les membres de leur famille dans leur vie quotidienne d'étudiants, d'artistes, de professionnels et de militants. Dans leurs témoignages pour l'exposition, ces personnes transsexuelles parlent de bonheur, d'amour et de la manière dont elles font face à leurs problèmes quotidiens.
María del Carmen Sacasa, Coordinatrice résidente des Nations Unies au Pérou, a déclaré : « Pour nous, le principal thème en matière de droits humains, c'est la non-discrimination. Ce n'est pas un problème d'ordre mineur, en particulier pour ce qui concerne les personnes transsexuelles, qui sont rejetées dans de nombreux domaines ».
L'exposition a permis de rappeler aux gens l'un des principes fondamentaux des droits de l'Homme : la discrimination est inacceptable.
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De jeunes Nigérians engagés avec passion dans la prévention du VIH
09 février 2016
09 février 2016 09 février 2016Isah Mohammed Takuma a 32 ans, il est marié et père d'une petite fille âgée d'un an. Il est titulaire d'un diplôme universitaire et occupe actuellement la fonction de Coordinateur national de l'Association des Jeunes séropositifs vivant avec le VIH/sida au Nigeria.
Il explique qu'il tire son inspiration quotidienne de sa propre expérience personnelle pour soutenir les actions de prévention du VIH au Nigeria. « J'avais 19 ans quand j'ai eu mon premier rapport sexuel. Je pensais qu'une seule fois ce n'était pas suffisant pour être infecté par le VIH », explique-t-il.
Même lorsqu'il est tombé malade, il ne pouvait tout simplement pas croire que le VIH était à l'origine de ses problèmes de santé. Il avait 23 ans lorsqu'il a été diagnostiqué positif au VIH et sa vie a changé pour toujours.
« Ce fut un cauchemar ; j'ai dû franchir de nombreux obstacles pour me rétablir. Mon taux de CD4 était faible et ma charge virale élevée. Je ressemblais à un cadavre ambulant », raconte M. Takuma.
Grâce au traitement antirétroviral, il a vite recouvré la santé. Il est retourné à l'université et a terminé ses études beaucoup plus tard que prévu, mais il était heureux d'être en vie et à nouveau en bonne santé.
À l'université, il a lancé un groupe de soutien pour les jeunes vivant avec le VIH. Il a raconté son histoire à ses pairs comme un moyen de prévenir de nouvelles infections à VIH. « Beaucoup d'autres personnes de ma promotion ont décidé de prendre connaissance de leur état sérologique vis-à-vis du VIH grâce à mon action, et j'en suis très fier », explique M. Takuma.
D'après le gouvernement nigérian, plus de 6,7 millions de personnes ont été soumises à un dépistage du VIH en 2014 et les efforts pour l'élargissement du traitement vont se poursuivre, avec une couverture qui a atteint 22 % en 2014. L'objectif de traitement mondial fixé pour 2020 est que 90 % des personnes vivant avec le VIH bénéficient d'un traitement antirétroviral qui leur sauve la vie.
Malgré les difficultés auxquelles sont confrontées les personnes vivant avec le VIH dans le pays, M. Takuma déclare que le fait que son épouse et lui ont un enfant né sans le VIH « est un exemple de ce que la riposte au VIH du Nigeria a fait dans la vie de nombreux jeunes comme [lui] ».
Le Nigeria est le deuxième pays au monde le plus touché par l'épidémie de VIH. En 2014, 3,4 millions de personnes vivaient avec le VIH dans le pays, dont 380 000 enfants de moins de 14 ans. La prévalence du VIH chez les jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans était de 1,3 % en 2014, soit quasiment le double du taux constaté chez leurs homologues masculins.
Tout comme M. Takuma, Faith, 16 ans, est une militante passionnée de la prévention du VIH chez les jeunes.
Cette étudiante pleine de douceur et de gaieté est née avec le VIH, mais elle n'a appris son état qu'à l'âge de 10 ans. Elle a seulement démarré un traitement antirétroviral lorsqu'elle est tombée malade il y a deux ans.
Elle est maintenant en bonne santé et milite pour un traitement universel. « Je me suis même exprimée à la radio pour parler du VIH », raconte-t-elle. « Nous voulons que les adolescents et les jeunes comprennent qu'il est possible d'avoir une vie normale et sans contrainte ».
« Nous voulons aussi prendre part aux engagements internationaux pour partager nos histoires et servir d'exemples aux autres jeunes gens et jeunes filles », explique-t-elle.
Faith considère son engagement auprès de l'Association des Jeunes séropositifs vivant avec le VIH/sida au Nigeria comme une action vitale pour s'assurer que les femmes et les filles puissent avoir une vie productive en bonne santé.
Elle souhaite faire des études pour devenir infirmière et aider à sauver des vies au Nigeria.
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L'ONUSIDA s'associe à la campagne One Million Community Health Workers pour atteindre l'objectif de traitement 90-90-90
02 février 2016
02 février 2016 02 février 2016L'ONUSIDA et l'initiative One Million Community Health Workers (1mCHW) ont annoncé un partenariat stratégique majeur en faveur de l'accomplissement de l'objectif de traitement 90-90-90 et visant à poser les fondements d'une santé et d'un développement durables.
Ce nouveau partenariat est né lors d'une réunion de haut niveau entre huit Ministres de la Santé africains et d'autres parties prenantes à Addis Abeba, en Éthiopie, organisée le 1er février, et qui a porté sur l'objectif de traitement 90-90-90 et les ressources humaines consacrées à la santé. Les participants à cette réunion ont lancé un appel au monde pour profiter du but de l'accomplissement de l'objectif de traitement 90-90-90 pour renforcer les ressources humaines consacrées à la santé.
Dans son discours d'ouverture, Marc Angel, défenseur de l'ONUSIDA pour l'objectif de traitement 90-90-90, a déclaré aux participants que l'augmentation des ressources humaines dédiées à la santé était fondamentale.
« Pour parvenir à l'objectif 90-90-90, il faut des professionnels de santé, une expertise spécifique et des laboratoires équipés du matériel nécessaire », a expliqué M. Angel.
Jeffrey Sachs, Directeur de l'Earth Institute à l'Université Columbia de New York et fondateur de l'initiative 1mCHW, a insisté sur son engagement en faveur de l'objectif de traitement 90-90-90. En sa qualité de Conseiller spécial du Secrétaire général des Nations Unies sur les Objectifs de développement durable (ODD), M. Sachs a promis de mettre l'objectif 90-90-90 au cœur de l'action en faveur des ODD.
« L'action 90-90-90 de l'ONUSIDA est historique : une approche scientifique rigoureuse et audacieuse pour mettre fin à l'épidémie de sida », a expliqué M. Sachs. « La fin du sida est à notre portée et les agents de santé issus des communautés vont jouer un rôle clé dans les moyens donnés à ces communautés pour mettre fin aux décès dus au sida et rompre le cycle de transmission du virus. La campagne 1 Million Community Health Workers est honorée de se joindre à l'ONUSIDA dans son programme révolutionnaire ».
Coparrainée par l'ONUSIDA, l'Union africaine et le Ministère éthiopien de la Santé, la rencontre a mis au jour à la fois un soutien solide en faveur de l'objectif de traitement 90-90-90 et un consensus selon lequel il s'agit d'une opportunité unique de recruter et de mobiliser des centaines de milliers d'agents de santé communautaires.
« L'Éthiopie ne va pas ménager ses efforts pour atteindre l'objectif de traitement 90-90-90 », a déclaré Kesetebirhan Admasu, Ministre de la Santé éthiopien. « Nous sommes déterminés à reléguer le sida aux livres d'histoire ».
Pour atteindre l'objectif de traitement 90-90-90, le nombre de personnes ayant accès au traitement antirétroviral devra quasiment avoir doublé au cours des cinq prochaines années. Bien que les programmes anti-VIH aient ouvert la voie à des stratégies innovantes pour renforcer l'efficacité des prestations de services, il est évident que pour atteindre l'objectif, il faudra augmenter le nombre d'agents de santé disponibles pour assurer la prestation des services anti-VIH.
Cependant, de nombreux pays africains, ainsi que des pays d'autres régions, souffrent d'une pénurie aiguë de professionnels de santé. Alors que l'Afrique représente 25 % du fardeau mondial de la maladie, la région n'accueille que 3 % de l'ensemble des professionnels de santé.
Afin de remédier à cette pénurie de professionnels de santé, la réunion s'est penchée sur l'importance de la formation et du recrutement d'agents de santé communautaires formés, équipés, encadrés et rémunérés pour étendre l'accès aux services anti-VIH. « Nous devons renforcer l'interface entre les communautés et les prestataires de services », a expliqué Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA. « Nous devons nous appuyer sur les communautés et les organisations de la société civile pour atteindre les personnes difficiles à atteindre ».
La campagne 1mCHW rassemble plus de 150 organisations du monde entier dans une action globale majeure destinée à recruter et déployer des agents de santé communautaires formés, équipés, encadrés et rémunérés, avec une attention particulière pour les communautés rurales très mal desservies.
Des pays comme l'Éthiopie, le Ghana et le Malawi ont déjà pris des mesures importantes pour former et déployer des agents de santé issus des communautés afin d'apporter des services de santé à base communautaire. L'Éthiopie, par exemple, a formé des dizaines de milliers d'agents de vulgarisation sanitaire, qui ont permis d'élargir considérablement l'accès à des services de santé de bonne qualité. La création du programme pour les agents de santé communautaires en Éthiopie a été associée à une hausse de 19 ans de l'espérance de vie sur une période de vingt ans. Le Ghana est en train de déployer 20 000 agents de santé communautaires dans le cadre d'un effort d'intensification national.
D'autres pays sont en passe de reprendre à leur compte ces efforts nationaux positifs pour étendre leurs ressources humaines consacrées à la santé. Le Lesotho, par exemple, s'est engagé dans une action nationale visant la création d'un cadre pour les agents de vulgarisation sanitaire, avec l'assistance de l'Éthiopie et du Malawi.
Au cours de cette journée de réunion, une grande partie des débats a porté sur la façon dont les efforts poussés en faveur de l'objectif de traitement 90-90-90 peuvent contribuer à stimuler une expansion durable des ressources humaines pour la santé. L'effort mondial pour l'accomplissement de l'objectif de traitement 90-90-90 impliquera la prestation de soins simplifiés et décentralisés à des millions de personnes vivant avec le VIH en bonne santé. L'auto-prise en charge de sa santé par chaque individu, y compris à travers des innovations telles que les clubs d'observance dirigés par des pairs et la distribution de médicaments antirétroviraux à l'échelle communautaire, jouera un rôle essentiel dans les services de gestion des soins de longue durée liés au VIH.
Les agents de santé communautaires seront essentiels dans la prestation de ces services simplifiés et décentralisés. La stratégie Accélérer appelle à une nette augmentation des financements de la prestation de services communautaires et à une hausse de la proportion des services anti-VIH délivrés via des canaux communautaires de 5 % actuellement à 30 %.
Les mêmes modèles centrés sur les communautés qui seront fondamentaux dans l'action pour mettre fin à l'épidémie de sida comme menace de santé publique ont également un rôle potentiellement clé dans l'accomplissement des autres objectifs en matière de santé des ODD. Les agents de santé communautaires mobilisés dans le cadre de l'effort en faveur de l'objectif de traitement 90-90-90 peuvent aussi aider à délivrer d'autres services de santé importants. De même, les modèles de soins de longue durée générés par l'intensification du traitement anti-VIH sont applicables à la gestion du fardeau grandissant des maladies non transmissibles, comme l'hypertension et le diabète.
Bien que la feuille de route pour l'action soit claire sur l'objectif 90-90-90 et les ressources humaines consacrées à la santé, le financement demeure un obstacle potentiel, car des investissements seront nécessaires pour la formation, l'encadrement et la rémunération des travailleurs communautaires. Les Ministres de la Santé et les autres participants sont tombés d'accord sur le fait que la mobilisation des investissements nécessaires pour l'augmentation des effectifs dans la santé nécessitera à la fois des dépenses nationales accrues et de nouvelles augmentations de l'aide internationale. M. Sachs a appelé à la création d'un fonds pour le renforcement des systèmes de santé.
« Ici, en Afrique, nous devons engager nos propres ressources intérieures en faveur de la santé », a expliqué Olawale Maiyegun, Directeur des Affaires sociales à la Commission de l'Union africaine. « Nous devons être à la hauteur de notre engagement pris dans la Déclaration d'Abuja de consacrer au moins 15 % de nos budgets nationaux à la santé ».
« La santé n'est pas un coût », a déclaré M. Sidibé. « La santé n'est pas une dépense. La santé est un investissement. Si nous redoublons d'efforts, nous pouvons mettre fin à l'épidémie. Mais si nous ne mobilisons pas les ressources dont nous avons besoin, le sida va rebondir et tous nos investissements des 30 dernières années seront réduits à néant ».
Lors de la préparation de la réunion, les coparrainants ont travaillé avec l'Organisation mondiale de la Santé, la Société africaine pour la médecine de laboratoire, l'Association internationale de prestataires de soins du sida, la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, le Bureau de la Coordonnatrice pour les États-Unis de la lutte mondiale contre le sida, l'Université de Columbia, le Réseau des solutions pour le développement durable, la campagne One Million Community Health Workers et le gouvernement luxembourgeois.
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Renforcer les droits des hommes gays et des autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes
14 janvier 2016
14 janvier 2016 14 janvier 2016La première réunion d'un nouvel organe consultatif, la Plate-forme mondiale pour accélérer la riposte au VIH chez les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (la Plate-forme mondiale), a été organisée par l'ONUSIDA et le Forum des Hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes à Genève, en Suisse, les 12 et 13 janvier. Par le biais de la Plate-forme mondiale, les membres pourront apporter des conseils stratégiques aux agences des Nations Unies et aux autres parties prenantes sur les besoins et les priorités du programme de lutte contre le VIH pour les hommes gays et les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes.
« La seule façon d'avancer est d'en faire plus et d'amener davantage de personnes au cœur de la riposte à l'épidémie. Qui que l'on soit et quelle que soit sa situation, chacun doit en faire plus pour les personnes touchées par le VIH. Le lancement de cette plate-forme pour les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes est une belle façon de commencer la nouvelle année », a déclaré Luiz Loures, Directeur exécutif adjoint de l'ONUSIDA.
Dans le monde, les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes restent bien plus susceptibles d'être séropositifs au VIH et ont moins facilement accès à des services sûrs et efficaces que la population générale.
« À ce jour, nous avons honteusement échoué auprès des hommes gays et bisexuels et des autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes dans la riposte mondiale au VIH. La création de ce tout premier organe consultatif auprès des agences des Nations Unies et de la communauté des donateurs consacré à cette question constitue une première étape importante pour remédier à la situation. Je me réjouis de travailler sur cette plate-forme en partenariat étroit avec un groupe extraordinaire de militants et d'alliés engagés », a déclaré George Ayala, Directeur exécutif du Forum des Hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes.
Les nouvelles infections sont en augmentation chez les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes dans toutes les régions du monde, alors que l'accès au traitement reste faible dans de nombreux pays. Les programmes nationaux de prévention et de traitement du VIH omettent souvent de cibler les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Les lois et politiques répressives, les violences et les violations des droits humains alimentent la vulnérabilité au VIH.
« Alors que le VIH continue de toucher les hommes gays, bisexuels et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes dans le monde, de plus en plus de données démontrent les possibilités offertes par un diagnostic précoce du VIH, un meilleur traitement et une prophylaxie pré-exposition dans la baisse des taux d'acquisition et de transmission du VIH. Cette Plate-forme mondiale a la capacité de mobiliser les soutiens nécessaires pour élargir ces programmes et atteindre la couverture requise pour inverser la tendance de l'épidémie de VIH chez les hommes gays et bisexuels et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes dans le monde », explique Stef Baral de la Johns Hopkins University.
Les efforts pour atteindre les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes se heurtent à des obstacles liés à un financement inadéquat des services essentiels de lutte contre le VIH et au manque d'engagement national pour lutter contre le VIH au sein de cette population. Les problèmes sont exacerbés par l'absence d'hommes gays et d'autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes dans les processus de planification des politiques au niveau des pays et des régions et au niveau international.
Parmi les participants à la réunion figuraient des représentants des réseaux régionaux d'hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, des organisations de la société civile, du Bureau de la Coordonnatrice pour les États-Unis de la lutte mondiale contre le sida, du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, de la Fondation Elton John, de groupes de jeunes, de personnes vivant avec le VIH, de l'Organisation mondiale de la Santé, du Programme des Nations Unies pour le Développement, du secteur privé et de l'ONUSIDA.
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L'Algérie en tête du mouvement pour mettre fin à l'épidémie de sida au Moyen-Orient et en Afrique du Nord
15 janvier 2016
15 janvier 2016 15 janvier 2016Le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord sont confrontés à des crises politiques et humanitaires qui ont déstabilisé la région et eu un impact sur le développement social et économique dans les pays les plus touchés. Néanmoins, malgré les régressions observées dans certains domaines, la santé reste une priorité. L'Algérie se distingue comme l'un des pays de la région qui présente les mesures les plus poussées en matière de santé, en particulièrement sur l'épidémie de sida.
À l'occasion d'une visite en Algérie du 12 au 14 janvier, le Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé a félicité les gouvernements de la région pour l'adoption récente de la Déclaration d'Alger, un outil important pour mettre fin à l'épidémie de sida au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. L'un des principaux éléments de la déclaration appelle à un élargissement des services de dépistage et de traitement anti-VIH dans la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, en particulier au sein des populations vulnérables, à savoir principalement les consommateurs de drogues injectables, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les professionnel(le)s du sexe. La couverture du dépistage et du traitement est faible actuellement dans la région.
S'exprimant à l'Institut diplomatique et des relations internationales, M. Sidibé a déclaré que « si, au cours des cinq prochaines années, 90 % des personnes vivant avec le VIH connaissent leur état sérologique, la région parviendra certainement à permettre à 90 % de ces personnes au courant de leur séropositivité au VIH d'accéder à un traitement vital d'ici 2020 ». Dans son discours d'ouverture, M. Sidibé a également reconnu le rôle de l'Algérie dans l'accélération de la riposte au sida dans le pays et la promotion de la Déclaration d'Alger dans la région.
L'Algérie a récemment mis en place le dépistage du VIH dans tous les établissements de santé et a adopté une loi réprimant toutes les formes de violence envers les femmes. De plus, le pays a largement étendu sa couverture de traitement antirétroviral en s'appuyant majoritairement sur des fonds nationaux.
Au cours de sa mission, M. Sidibé a visité l'Institut Pasteur Algérie et le Laboratoire national de contrôle des produits pharmaceutiques, qui fait partie du Centre d'excellence de recherche sur la santé et le VIH/sida à Alger.
« L'Institut Pasteur est un centre dont le potentiel en matière de recherche, de diagnostic, de formation et de production de médicaments s'étend à l'échelle continentale », a déclaré M. Sidibé. Il a ajouté qu'il était temps pour l'Afrique de produire ses propres médicaments et de développer ses infrastructures technologiques et scientifiques.
Durant sa visite, M. Sidibé a rencontré le Ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, et évoqué le partenariat solide et productif entre le gouvernement algérien et l'ONUSIDA. M. Sidibé a félicité l'Algérie pour son approche de la santé centrée sur l'individu et son engagement en faveur de la fin de l'épidémie de sida. « L'accès universel à la santé est inscrit dans la Constitution algérienne », a déclaré M. Boudiaf.
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La sensibilisation au VIH chez les jeunes des populations indigènes au Panama
21 décembre 2015
21 décembre 2015 21 décembre 2015Israel est le chef d'une communauté indigène qui vit à Veracruz, Panama City. Il a été diagnostiqué séropositif au VIH il y a sept ans, alors qu'il avait 24 ans. À cette époque, Israel ne savait rien du VIH. « J'ai cru que je mourrais rapidement et que je ne verrais pas mes enfants grandir », raconte-t-il.
Israel a cherché un appui et a commencé à s'impliquer auprès des organisations de la société civile locales qui militent pour une meilleure santé sexuelle et reproductive pour les jeunes et défendent les droits humains des populations les plus exposées. Il est devenu un membre actif de Genesis+ Panama, en faisant entendre la voix des populations indigènes auprès de l'organisation.
« La jeunesse indigène reste confrontée à d'importants obstacles dans l'accès à des informations et des services complets sur la sexualité, disponibles dans notre langue et conformes à nos pratiques et notre modèle de bien-être », explique Israel. « C'est dommage, car nos communautés peuvent contribuer à la riposte au VIH et au développement de notre société ».
Le VIH est une nouvelle menace de santé publique au sein des populations indigènes, car les données montrent que ces populations sont particulièrement vulnérables au VIH. Le gouvernement indique que les populations indigènes ont peu de connaissances sur les modes de transmission du VIH, adoptent des attitudes négatives vis-à-vis des personnes vivant avec le VIH et présentent de faibles taux de dépistage. Dans un rapport sur les droits des populations indigènes, la Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes a révélé que les filles indigènes étaient plus nombreuses à entamer leur vie sexuelle avant l'âge de 15 ans que leurs homologues non indigènes. Le taux de grossesse chez les adolescentes est plus de deux fois supérieur chez les filles indigènes. L'autre grande préoccupation concerne les violences à l'encontre des femmes, qui présentent des liens avec l'infection à VIH et sont très répandues parmi les populations indigènes au Panama.
Israel travaille avec acharnement pour changer la situation au sein de sa communauté. Il organise des réunions avec des jeunes et des adolescents indigènes, dans des foyers ou sur la plage, pour discuter de la santé et d'autres thèmes importants. « Je veux donner à mes enfants et aux autres jeunes l'accès aux informations et aux outils pour prévenir le VIH », explique-t-il.
Israel s'occupe également d'une équipe de football composée de jeunes femmes indigènes. Chaque week-end, l'équipe participe aux championnats locaux. Avant le début des matchs, Israel et les autres entraîneurs proposent aux joueurs une formation sur la prévention du VIH. « Il y a beaucoup de jeunes exposés au risque dans ma communauté et je pense qu'en utilisant le pouvoir du foot, nous créons des opportunités d'améliorer leur bien-être et de renforcer le capital social », indique-t-il.
Israel consacre aussi son temps à faire un travail de sensibilisation sur le respect et la solidarité envers les populations les plus exposées et les personnes vivant avec le VIH. « Des mythes persistent autour du VIH au sein des communautés indigènes », explique-t-il. « La crainte d'être exclu ou rejeté empêche les gens de se faire dépister ou de se rendre dans les établissements de santé ».
Revenant sur ce qu'il a appris depuis son diagnostic, Israel déclare : « Le VIH ne m'a pas imposé de limites. Il m'a ouvert les yeux sur la justice sociale et m'a incité à devenir la personne que je suis aujourd'hui ».
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Le Japon accueille une grande conférence sur le financement de la riposte au sida, à la tuberculose et au paludisme
17 décembre 2015
17 décembre 2015 17 décembre 2015Les 16 et 17 décembre, le Japon a accueilli la cinquième réunion préparatoire pour la reconstitution des ressources du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (Fonds mondial), dont le but était de préparer la conférence des donateurs qui aura lieu mi-2016 et durant laquelle les donateurs finaliseront le prochain cycle de financement de trois ans du Fonds mondial.
Parmi les participants figuraient le Ministre des Affaires étrangères japonais, Fumio Kishida, les Ministres de la Santé de plusieurs pays, Margaret Chan, Directrice générale de l'Organisation mondiale de la Santé, Bill Gates, Co-président de la Fondation Bill & Melinda Gates, et Luiz Loures, Directeur exécutif adjoint de l'ONUSIDA.
« Nous disposons d'une opportunité sans précédent de stopper l'épidémie de sida au cours des cinq prochaines années », a déclaré M. Loures. « Si nous élargissons les services de soins, de traitement et de prévention et que nous créons un environnement dans lequel les personnes y ont pleinement accès, nous serons sur la bonne voie pour mettre fin à l'épidémie de sida d'ici 2030 ».
À la veille de la réunion, le Japon a également organisé une conférence sur la couverture santé universelle afin d'évaluer les systèmes de financement et les fonds dont les pays ont besoin pour promouvoir l'accès à des soins et des médicaments abordables. La couverture santé universelle est fondamentale pour mettre fin aux épidémies de VIH, de tuberculose et de paludisme, qui se nourrissent de la pauvreté, de la stigmatisation et de la discrimination.
Le Japon est l'un des principaux investisseurs dans la riposte au sida, en soutenant des programmes axés sur les populations les plus exposées en Asie et en finançant des projets tels que la Kenya HIV Situation Room, qui se sert de technologies de pointe pour fournir des données de haute qualité sur l'épidémie dans le pays.
Lors de son séjour au Japon, M. Loures a également rendu visite à PLACE Tokyo, qui fournit des services à base communautaire en lien avec le VIH et la santé sexuelle, notamment des services de consultation pour les personnes vivant avec le VIH.
« Le rôle des communautés demeure plus essentiel que jamais dans la réponse aux réalités, aux besoins et aux problèmes des personnes vivant avec le VIH au Japon », a indiqué M. Loures. « Je félicite PLACE Tokyo pour le travail qu'ils accomplissent pour aider les personnes vivant avec le VIH, leurs partenaires et les membres de leur famille ».
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Le Directeur exécutif adjoint de l'ONUSIDA souligne la nécessité d'une plus grande participation de la communauté pour mettre fin à la tuberculose et au VIH
04 décembre 2015
04 décembre 2015 04 décembre 2015Luiz Loures, Directeur exécutif adjoint de l'ONUSIDA, a participé à une table ronde de haut niveau lors de la séance plénière d'ouverture de la 46e Conférence mondiale de l'Union sur la santé respiratoire afin de discuter des problèmes mondiaux rencontrés pour mettre fin aux épidémies liées de VIH et de tuberculose, comme le prévoient les Objectifs de développement durable.
Cette conférence de cinq jours s'est tenue au Cap, en Afrique du Sud, du 2 au 6 décembre 2015. L'Afrique du Sud enregistre le taux le plus élevé de tuberculose liée au VIH dans le monde, avec plus de 60 % de personnes vivant avec la tuberculose qui vivent aussi avec le VIH.
M. Loures a souligné la nécessité d'impliquer et de soutenir les personnes et les communautés les plus touchées par la tuberculose et le VIH. « Une approche centrée sur les personnes et fondée sur les droits est essentielle pour lutter contre le VIH et la tuberculose », a déclaré M. Loures. « Le pouvoir du changement vient seulement quand il est encouragé par les personnes elles-mêmes, grâce à la responsabilisation, la proximité et l'inclusion ».
Constance Manwa, une survivante de tuberculose multirésistante, militante communautaire et mère vivant avec le VIH raconte : « Faire participer la communauté aide beaucoup. J'étais une patiente, mais j'ai également donné des conférences pour d'autres patients dans la communauté. Il est important de faire passer le message de se faire dépister tôt. Les gens écoutent davantage une personne qui partage la même expérience ».
Les communautés aident à cibler les services de prévention et de traitement pour répondre aux besoins des personnes vivant avec la tuberculose et peuvent atteindre ceux qui sont laissés pour compte. Elles peuvent également contribuer à fournir un appui aux personnes vivant avec le VIH et la tuberculose pour qu'elles restent dans le parcours de soins et observent leur traitement.
Des progrès ont été accomplis. Depuis 1990, les décès liés à la tuberculose ont diminué de près de 50 %. Toutefois, la tuberculose est toujours encore la principale cause de décès en Afrique du Sud et une cause majeure de décès dans le monde. En 2014, plus d'un million de personnes dans le monde sont décédées de la tuberculose.
« Nous devons arrêter de parler des problèmes et commencer à parler des solutions », a déclaré Mark Dybul, Directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. « Nous avons besoin de nouveaux médicaments, nous avons besoin de nouveaux diagnostics, et nous pourrons définitivement éliminer la tuberculose ».
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Les hommes, les garçons et le sida : donner un nouveau cadre au dialogue
09 décembre 2015
09 décembre 2015 09 décembre 2015Si l'approche Accélérer pour mettre fin à l'épidémie de sida doit être couronnée de succès, les droits, les rôles et responsabilités des hommes dans la riposte au sida doivent figurer en bonne place sur l'agenda mondial.
On sait depuis longtemps que la stratégie Accélérer ne peut être menée à bien sans agir sur l'égalité des sexes et les droits humains. La vulnérabilité des jeunes femmes et des filles a été au cœur de nombreux programmes et fait l'objet de nombreux débats, mais il faut davantage mettre l'accent sur le fait que les normes négatives favorisent aussi l'épidémie chez les hommes. Les systèmes de santé ne répondent pas aux besoins des hommes, ce qui a un impact négatif sur la santé aussi des hommes que des femmes.
« Les hommes jouent un rôle essentiel. Lorsque nous engageons les hommes pour leur propre santé et pour changer les normes sexuelles négatives, nous améliorons la santé des hommes et celle des femmes. Ceci est un élément essentiel de l'approche Accélérer de l'ONUSIDA pour mettre fin à l'épidémie de sida », explique Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA.
Les services de prévention, de traitement, de soins et d'appui anti-VIH doivent impérativement atteindre les hommes. Les hommes et les adolescents représentent près de 49 % de la population globale parmi les 34,3 millions d'adultes vivant avec le VIH et 52 % de toutes les nouvelles infections à VIH chez les adultes. Environ 60 % des 1,2 million de personnes décédées de maladies liées au sida en 2014 étaient de sexe masculin.
Selon l'ONUSIDA, il y a un manque de services pour les hommes qui sont les plus exposés au risque d'infection à VIH. La diversité de ces hommes, notamment leur âge, leurs comportements à risque et leur orientation sexuelle, doit être prise en compte lors de la planification des programmes.
Les femmes de moins de 25 ans sont souvent vulnérables au VIH, et l'inégalité entre les sexes ainsi que les structures de la société les empêchent souvent d'accéder à l'information et aux services anti-VIH qui peuvent les protéger. Les hommes, en revanche, sont touchés plus tard dans la vie et sont davantage en mesure d'accéder aux services mais, pour de nombreuses raisons, ils ne le font pas.
L'accès des hommes aux services anti-VIH est important pour leur propre santé, mais c'est aussi une manière essentielle de réduire la vulnérabilité chez les femmes. L'implication des hommes dans les services de santé pour leur propre santé peut aussi servir de point d'entrée pour les programmes également capables de transformer les normes sexuelles négatives.
L'ONUSIDA appelle à travailler davantage pour étudier précisément comment les normes sexuelles négatives et les notions de masculinité sont susceptibles d'accroître la vulnérabilité des hommes. Par exemple, les stéréotypes de « force » virile et d'invincibilité peuvent conduire les hommes à ne pas utiliser de préservatifs et à éviter les services de santé, comme le dépistage du VIH. Des études menées dans 12 pays à revenu faible et intermédiaire ont démontré que les hommes ayant des attitudes moins équitables envers les femmes sont moins enclins à se faire dépister.
Par ailleurs, des études ont révélé que les hommes sont plus enclins à ne pas demander, et donc à ne pas respecter, un traitement antirétroviral.
L'ONUSIDA pense que les professionnels de la santé eux-mêmes partent souvent du principe que les hommes n'ont pas besoin de services anti-VIH, ou ne sont pas prêts à les utiliser. Il est nécessaire que de telles idées préconçues changent avec le développement de politiques et de programmes complets qui favorisent l'accès des hommes aux programmes et répondent à leurs besoins spécifiques. Cela implique de changer les perceptions des hommes dans la riposte au VIH, car ils sont souvent cités comme étant les « émetteurs » ou « vecteurs », des stéréotypes qui en font les responsables de l'infection, les stigmatisent et les isolent encore plus en les empêchant d'accéder aux services.
Un appel est lancé en faveur d'un changement global dans la discussion sur le VIH et les sexes, pour inclure davantage les hommes et les encourager à s'engager de manière plus positive dans tous les aspects de la riposte au sida et pour faire progresser l'égalité des sexes. La santé sexuelle et reproductive ne relève pas seulement de la responsabilité des femmes. Des services de santé sexuelle et reproductive ciblés et intégrés doivent être mis à la disposition des hommes et des adolescents. Bien que davantage de recherches sur le sujet soient nécessaires, il existe déjà un ensemble de données qui jette les bases pour l'élaboration et la mise en œuvre de politiques et de programmes plus complets.
Afin de tenir compte de la gravité de cette question et de la nécessité de tracer la voie à suivre, une réunion mondiale de haut niveau sur les hommes, les adolescents et le sida se tiendra à Genève les 10 et 11 décembre. Elle est coorganisée par l'ONUSIDA, Sonke Gender Justice et la Fédération internationale pour la planification familiale. Les principaux objectifs sont, dans les grandes lignes, de bâtir un consensus sur ce que nous disent les données probantes sur les hommes et les adolescents dans la riposte au VIH et sur le rôle qu'ils ont à jouer pour mettre fin à l'épidémie du sida.