Press Release

Une étude Kaiser/ONUSIDA ne révèle pas d'évolution notable dans le financement de la lutte contre le VIH

En 2012, les dons ont atteint un total de 7,86 milliards de dollars

GENÈVE/Washington D.C., 23 septembre 2013––Alors que les gouvernements du monde entier se préparent à évaluer les progrès réalisés sur les Objectifs du Millénaire pour le développement, un rapport de la Kaiser Family Foundation et du Programme commun des Nations Unies sur le VIH et le sida (ONUSIDA) analyse les efforts internationaux en faveur du financement de la riposte à l'épidémie de sida. L'analyse du financement annuel révèle que les gouvernements donateurs ont déboursé 7,86 milliards de dollars pour la riposte au sida dans les pays à revenu faible ou intermédiaire en 2012, soit un montant plutôt stable par rapport aux 7,63 milliards de dollars versés en 2011 en données corrigées du taux d'inflation.

Globalement, les dons des gouvernements pour le VIH sont restés au même niveau depuis 2008, un palier qui a suivi une période de croissance spectaculaire durant laquelle l'aide des pays donateurs avait été multipliée par plus de 6 entre 2002 et 2008. Cette stabilisation reflète une tendance similaire dans l'aide au développement plus généralement, résultat des contraintes économiques et budgétaires en cette période postérieure à la crise financière.

Le gouvernement des États-Unis reste le plus important donateur pour les actions de lutte contre le VIH, avec une contribution à hauteur de 5 milliards de dollars en 2012 en faveur de la riposte au sida dans les pays à revenu faible ou intermédiaire et au Fonds mondial, soit un peu plus que les 4,5 milliards de dollars versés en 2011. Cette augmentation des dons américains est le résultat d'un rythme de versement plus rapide de fonds précédemment approuvés.

« Après des années de nettes hausses dans les aides des pays donateurs qui ont permis d'accomplir des progrès importants dans la lutte contre l'épidémie de VIH, le financement s'est atténué après la récession mondiale et devrait rester stable dans un avenir proche », explique le Président et CEO de la Kaiser Family Foundation, Drew Altman.

« Nous nous trouvons à un moment critique de la riposte au sida », déclare Luiz Loures, Directeur exécutif adjoint de la branche Programme de l'ONUSIDA, « les avancées scientifiques et les nouvelles directives ouvrent des opportunités d'accélérer les actions et d'élargir l'accès à des services anti-VIH vitaux. Pour profiter pleinement de ces opportunités, tous les efforts doivent être entrepris pour veiller à ce que la riposte au VIH dispose de tous les financements nécessaires ».

Cinq pays donateurs (Australie, Canada, Japon, Suède et États-Unis) ont fait état d'une hausse de l'aide totale en faveur de la lutte contre le VIH en 2012, avec une augmentation de l'aide américaine d'un peu plus de 500 millions de dollars. Six bailleurs de fonds ont enregistré une baisse de leurs dons en 2012 : Danemark, France, Irlande, Pays-Bas, Royaume-Uni et Commission européenne. Trois pays donateurs (Allemagne, Italie et Norvège) sont restés constants dans leur aide en 2012. Le rapport révèle que la grande majorité de l'aide internationale à la lutte contre le VIH, 6 milliards de dollars, est fournie de façon bilatérale.

Les États-Unis représentent près des deux tiers (63,9 %) des versements de pays donateurs à la fois sur le plan bilatéral et multilatéral. Le Royaume-Uni se place au deuxième rang des plus importants donateurs (10,2 %), suivi de la France (4,8 %), de l'Allemagne (3,7 %) et du Japon (2,7 %). Selon un calcul en pourcentage des économies nationales, le Danemark est le pays ayant fourni la plus grande quantité de ressources pour la lutte contre le VIH en 2012, suivi du Royaume-Uni, de la Suède, des États-unis et de l'Irlande.

Le nouveau rapport, résultat d'un partenariat entre la Kaiser Family Foundation et l'ONUSIDA, fournit les données les plus récentes disponibles concernant les dons, sur la base des informations transmises par les gouvernements.

Ce rapport est basé sur une analyse des données fournies par 24 pays donateurs membres du Comité d'aide au développement de l'Organisation de coopération et de développement économiques. Il inclut leur aide bilatérale combinée aux pays à revenu faible ou intermédiaire et les contributions au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme ainsi qu'à UNITAID. 

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour que la riposte au sida donne les meilleurs résultats possibles. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez nous sur Facebook et Twitter.

The Kaiser Family Foundation

La Kaiser Family Foundation, leader de l'analyse des politiques de santé ainsi que de la presse et de la communication dans le domaine de la santé, a pour vocation de répondre aux besoins d'une information fiable et indépendante sur les questions de santé majeures auxquelles sont confrontés notre pays et sa population. La fondation est un organisme privé à but non lucratif, basé à Menlo Park, en Californie.




Contact

ONUSIDA Genève
Sophie Barton-Knott
tel. +41 79 514 6896 / +41 22 791 1697
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Kaiser Family Foundation
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tel. +1 202 347-5270
ksmith@kff.org

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Un élan international pour élargir l'accès au traitement antirétroviral

23 septembre 2013

Des scientifiques spécialistes du VIH, des médecins et des économistes de la santé se sont réunis à Londres du 22 au 24 septembre afin de présenter l'étude clinique et financière pour le traitement du VIH et les autres actions de prévention du VIH en vue de parvenir aux objectifs mondiaux sur le sida pour 2015. Sur le thème Contrôler l'épidémie de VIH avec les antirétroviraux : du consensus à la mise en œuvre, plus de 400 délégués ont examiné des données sur le fonctionnement des derniers programmes de prévention du VIH.

Le sommet était organisé par l'International Association of Providers of AIDS Care (IAPAC), en partenariat avec la British HIV Association (BHIVA), Public Health England (PHE) et le Programme commun des Nations Unies sur le VIH et le sida (ONUSIDA).

Dans son discours d'ouverture, le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé, a souligné l'importance de l'accélération de l'accès au traitement anti-VIH, en expliquant que ce traitement devrait être disponible pour toutes les personnes qui en ont besoin. Après cette intervention, les participants à la table ronde de haut niveau ont évoqué l'élargissement du traitement anti-VIH, l'importance de l'utilisation des données pour étendre les programmes, la nécessité de maximiser l'impact avec les ressources disponibles et la nécessité de donner aux communautés les moyens d'offrir des services anti-VIH.

Quotes

Nous avons moins de 1 000 jours pour parvenir à l'objectif mondial de 15 millions de personnes sous traitement anti-VIH d'ici 2015. Non seulement nous pouvons atteindre cet objectif, mais en plus nous devons aller au-delà et veiller à ce que personne ne soit laissé de côté.

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA

Pas question de rester sur un statu quo. Même si le pays est confronté à un problème de manque de ressources, notre Président a décidé de mobiliser toutes les ressources disponibles pour soutenir la riposte au sida.

Hon. Catherine Gotani Hara, Ministre de la Santé du Malawi

Le traitement, c'est la prévention ; le traitement permet d'éviter que les personnes ne tombent malades et de prévenir la propagation du virus.

Dr Julio Montaner, British Columbia Centre for Excellence

Ici [en Zambie], les gens doivent faire la queue dès 3 heures du matin pour avoir une chance d'obtenir des ARV, sans être sûrs qu'ils les auront. Seuls les membres des communautés peuvent apporter une aide aux personnes qui n'iront jamais dans un centre de santé. Il est temps de veiller à ce que toutes les personnes qui ont besoin d'un traitement y aient accès.

Kenly Sikwese, Conseil consultatif de la Communauté africaine sur le VIH/sida

Nous en savons suffisamment sur les aspects scientifiques du traitement comme moyen de prévention. Nous devons maintenant agir.

Lord Norman Fowler, Chambre des Lords du Royaume-Uni

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Le Président Museveni s'engage à redoubler d'efforts pour la riposte nationale au sida en Ouganda

23 septembre 2013

Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé a rencontré le Président ougandais Yoweri Kaguta Museveni à la State House à Entebbe. Photo reproduite avec l'aimable autorisation de la State House, Ouganda.

Le Président ougandais, Yoweri Kaguta Museveni, a réaffirmé l'engagement de son pays pour mettre fin à l'épidémie de sida lors d'une rencontre avec le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé, et l'Envoyée spéciale du Secrétaire général des Nations Unies pour le VIH/sida en Afrique, le Dr Specioza Wandira Kazibwe. Cette réunion, qui s'est tenue le 17 septembre dans les locaux de la State House à Entebbe, a été l'occasion de passer en revue les progrès récents accomplis par la riposte au sida en Ouganda.

« Sous le leadership du Président Museveni, l'Ouganda occupe une position unique pour réaffirmer son rôle et sa renommée en tant que « success story » de la riposte au sida en Afrique », a déclaré M. Sidibé.

À la fin des années 1990, l'Ouganda était reconnu au niveau international comme une réussite africaine dans ce domaine, avec la réduction de taux d'infection à VIH élevés et un accès élargi à des traitements vitaux pour les personnes vivant avec le VIH. Cependant, entre 2006 et 2011 sont apparus des signes d'essoufflement de ce succès passé, avec une augmentation des nouvelles infections à VIH.

En Ouganda, les nouvelles infections à VIH sont passées de 120 000 en 2005 à 160 000 en 2011, avec une légère baisse en 2012 : le nombre de nouvelles infections à VIH pour 2012 est estimé à 140 000.

En 2012-2013, l'Ouganda a connu une avancée importante en élargissant sa riposte nationale au sida fondée sur des données probantes. Durant la seule année 2012, 193 000 personnes vivant avec le VIH ont été intégrées dans le programme de traitement national. Le Ministère de la Santé ougandais étend également sa stratégie de prévention du VIH afin de réduire le nombre de nouvelles infections en Ouganda.

Sous le leadership du Président Museveni, l'Ouganda occupe une position unique pour réaffirmer son rôle et sa renommée en tant que « success story » de la riposte au sida en Afrique

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA

Démontrant son engagement envers la riposte au sida, le Président Museveni a fait part de sa volonté d'intervenir lors de l'événement de haut niveau à venir concernant l'Objectif du Millénaire pour le développement n° 6 et le traitement anti-VIH organisé par l'ONUSIDA en marge de l'Assemblée générale des Nations Unies, qui aura lieu le 23 septembre 2013.

Dans le cadre de la visite officielle, M. Sidibé et le Dr Kazibwe se sont joints au Ministre ougandais des Collectivités territoriales, Hon. Adolf Mwesige, pour une rencontre avec des responsables locaux des 112 districts du pays. Ils ont invité les autorités de ces districts à accélérer leurs efforts afin de veiller à ce que les services de soins intégrés soient accessibles aux personnes vivant avec le VIH au sein de leurs communautés.

« La constitution de l'Ouganda stipule que le peuple est souverain et que les responsables élus sont au service du peuple », a déclaré le Dr Kazibwe. « Les personnes qui vous ont élus réclament à grands cris que vous vous assuriez que les ressources sont mobilisées pour améliorer l'accès aux services anti-VIH et à la santé au niveau des districts », a-t-elle ajouté.

À l'occasion de sa visite officielle de deux jours en Ouganda, M. Sidibé a également rencontré le Porte-parole du Parlement ougandais, des députés de la Commission parlementaire sur le VIH/sida, ainsi que des représentants d'organisations de la société civile et du secteur privé. Parmi les thèmes évoqués : la nécessité de garantir l'équité sociale et le respect des droits humains des populations les plus exposées au risque d'infection à VIH ; la production régionale de médicaments contre le VIH ; et l'importance d'accroître la part des ressources nationales dans l'appui à la riposte au sida dans le pays.

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La Première dame ougandaise lance la nouvelle phase de la campagne pour l'élimination des nouvelles infections à VIH chez les enfants

17 septembre 2013

Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA et la Première dame ougandaise ont rencontré des mères au centre de santé de Nadunget, en Ouganda, le 16 septembre 2013.
Photo : ONUSIDA

La Première dame ougandaise, Janet K. Museveni, a montré son engagement en faveur de l'élimination des nouvelles infections à VIH chez les enfants en organisant une campagne nationale pour Karamoja, l'une des régions les plus défavorisées de son pays. Le 16 septembre, elle a lancé la Campagne pour l'élimination de la transmission du VIH de la mère à l'enfant (eTME) à Moroto, une ville du nord-est du pays.

Cette campagne s'inscrit dans le cadre de l'élan initié par le gouvernement afin de prévenir les nouvelles infections à VIH chez les enfants en encourageant l'accès au traitement antirétroviral, pour que toutes les femmes enceintes vivant avec le VIH reçoivent un tel traitement dans le but de sauver leur vie. Cette action va dans le sens des directives 2013 de l'Organisation mondiale de la Santé, qui recommandent que des traitements antirétroviraux soient initiés chez certaines populations, notamment les femmes enceintes et allaitantes, dans les zones aux ressources limitées. 

S'exprimant à l'occasion de ce lancement, la Première dame, qui est aussi Ministre en charge des affaires de Karamoja, a déclaré : « Malheureusement, 65 bébés naissent avec le VIH chaque jour en Ouganda. Nous devons délivrer des messages adaptés pour sauver des vies si nous voulons inverser cette tendance ».

Le Ministre ougandais de la Santé, le Directeur exécutif de l'ONUSIDA et d'autres hauts dignitaires ont assisté au lancement. L'Ouganda a été reconnu comme un leader de la riposte au VIH en Afrique et il a été l'un des quatre premiers pays en développement du monde à ouvrir aux personnes vivant avec le VIH l'accès à un traitement qui leur sauve la vie. Toutefois, ces dernières années, la riposte au VIH du pays a perdu un peu de son élan. Selon les chiffres du gouvernement, il y aurait eu environ 140 000 nouvelles infections à VIH en 2012, contre 120 000 en 2005.

L'Ouganda montre des signes de relance de sa riposte au sida. Chez les enfants, les nouvelles infections sont passées de 27 000 en 2009 à 15 000 en 2012, soit une baisse de 49 %. Le nombre de femmes ayant accès aux services de prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant (PTME) dans le pays a également progressé rapidement, passant de 45 % en 2011 à 73 % en 2012.

Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé, a félicité la Première dame pour son engagement personnel dans l'accès des femmes aux services de traitement et de soins anti-VIH dans les communautés pauvres et marginalisées.

« L'Ouganda a apporté de l'espoir à des millions de gens. Il a montré au monde que le sida peut être vaincu et que les Africains peuvent avoir accès au traitement. Cet espoir s'est construit sur le courage, sur un leadership fort et sur un partenariat solide », a déclaré M. Sidibé. « L'Ouganda doit retrouver le courage et l'engagement des premiers jours pour terminer le travail et voir naître une génération sans VIH ».

La Première dame et M. Sidibé ont rencontré deux couples qui ont raconté leur expérience en tant que parents vivant avec le VIH. « Grâce au traitement et aux conseils que j'ai reçus au centre de santé, j'ai donné naissance à un bébé qui n'était pas atteint par le VIH. Ce bébé a aujourd'hui deux ans », a expliqué Angella Nate, qui vit avec le VIH depuis six ans. « Je raconte mon histoire à tout le monde car je souhaite que toutes les mères voient leurs enfants grandir en bonne santé et qu'ils aient la même chance dans la vie que tous les autres ».

Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA poursuivra sa visite officielle en Ouganda le 17 septembre par des rencontres prévues avec des groupes de la société civile, des responsables des autorités locales et le Président ougandais.

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Une étude des Nations Unies dans la région Asie-Pacifique révèle de hauts niveaux de violence à l'encontre des femmes et des filles

16 septembre 2013

Une nouvelle étude portant sur l'usage de la violence par les hommes à l'encontre des femmes révèle que plus de la moitié des 10 000 hommes interrogés se livrent à des violences physiques ou sexuelles à l'encontre de leurs partenaires féminins. Près d'un quart des hommes interrogés admettent la pratique du viol de femmes ou de filles.

Cette étude multi-pays des Nations Unies, intitulée Pourquoi certains hommes utilisent la violence contre les femmes et comment pouvons-nous l'éviter ?, a été lancée à Bangkok, en Thaïlande, le 10 septembre 2013.

Menée dans six pays de la région Asie-Pacifique (Bangladesh, Cambodge, Chine, Indonésie, Sri Lanka et Papouasie Nouvelle Guinée), l'étude se penche sur la prévalence du recours à la violence par les hommes à l'encontre des femmes dans les sites examinés, et montre quels sont les facteurs qui conduisent les hommes à faire plus ou moins usage de la violence. Le rapport fait également d'importantes recommandations visant à prévenir la violence à l'encontre des femmes.

« La prévention est essentielle en raison de la forte prévalence du recours à la violence sur les sites étudiés », déclare James Lang, Coordonnateur du programme, Partenaires pour la prévention. « Elle est aussi réalisable parce que la majorité des facteurs associés à l'usage de la violence par les hommes peuvent être combattus », ajoute-t-il.   

La prévention est essentielle en raison de la forte prévalence du recours à la violence sur les sites étudiés. Elle est aussi réalisable parce que la majorité des facteurs associés à l'usage de la violence par les hommes peuvent être combattus

James Lang, Coordonnateur du programme, Partenaires pour la prévention

Le rapport souligne que parmi les hommes interrogés qui reconnaissent l'usage de la violence à l'encontre des femmes, nombreux sont ceux qui ont commencé ces pratiques très jeunes. « Nous devons commencer à travailler avec des garçons et des filles plus jeunes que nous ne l'avons fait par le passé », explique Emma Fulu, spécialiste des études pour Partenaires pour la prévention. « Nous avons aussi besoin de lois et de politiques qui stipulent clairement le caractère inacceptable de la violence à l'égard des femmes », ajoute Mme Fulu.

Les conclusions de l'étude apportent des preuves et des orientations fondamentales pour les actions visant à éliminer les inégalités entre les sexes et les violences sexistes, ainsi qu'à renforcer la capacité des femmes et des filles à se protéger contre le VIH.

Selon l'Organisation mondiale de la Santé, les actes sexuels non consentis, la violence et/ou la peur de la violence peuvent limiter les possibilités pour les femmes de négocier des rapports sexuels protégés et se prémunir contre la transmission du VIH. Les études menées dans la région Asie-Pacifique montrent que la violence constitue un facteur de risque d'infection à VIH : les femmes vivant avec le VIH évoquent davantage un passé marqué par la violence de leurs partenaires intimes que les autres femmes.

« Ces conclusions sont extrêmement utiles pour mieux adapter les programmes et les initiatives dans la région Asie-Pacifique visant à réduire la violence sexiste et à renforcer la protection des femmes et des filles contre l'infection à VIH », indique Steven Kraus, Directeur de l'équipe de l'ONUSIDA d'appui aux régions pour l'Asie et le Pacifique.

L'étude a été menée par Partenaires pour la prévention, un programme régional conjoint du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), d'ONU Femmes et de Volontaires des Nations Unies. Elle a permis d'interroger des hommes sur leur recours à la violence, leurs expériences en la matière, leurs attitudes et leurs pratiques, leur enfance, leur sexualité, leur vie de famille et leur santé.

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Appel à un élargissement des programmes de prévention contre le VIH pour les forces militaires et de sécurité en Afrique occidentale et centrale

16 septembre 2013

Des représentants militaires de haut niveau venus de 19 pays d'Afrique occidentale et centrale ont appelé les gouvernements à élargir les programmes de prévention du VIH à destination des forces militaires et de sécurité afin de réduire le nombre de nouvelles infections à VIH et les violences sexuelles et sexistes dans les zones touchées par des conflits ou au lendemain de conflits dans la région.

Cet appel a été lancé lors d'une réunion du Réseau militaire de l’Afrique de l’Ouest et du Centre pour la lutte contre le SIDA (REMAFOC), qui s'est tenue à Dakar, au Sénégal, du 2 au 4 septembre 2013. Mis en place en décembre 2008 avec l'appui de l'ONUSIDA, le REMAFOC vise à coordonner la riposte au VIH au sein des forces militaires dans la région, en promouvant la collaboration et le partage des connaissances entre les forces armées de 22 pays d'Afrique occidentale et centrale.

Au cours de cette réunion, les membres du REMAFOC et les représentants de l'ONUSIDA, du DOMP, du FNUAP et du Département américain de la Défense ont évoqué les progrès réalisés dans la mise en œuvre de la Résolution 1983 du Conseil de Sécurité des Nations Unies sur le VIH et la sécurité en période de conflit et au lendemain de conflits. La Résolution 1983 identifie la violence sexuelle et la violence sexiste comme un risque spécifique d'infection à VIH pour les femmes et les filles.

Les participants à la réunion ont échangé les meilleures pratiques appliquées par les pays en période de conflit ou au lendemain de conflits, en particulier la Côte d'Ivoire, le Liberia et la République démocratique du Congo. Ces actions vont de la formation auprès des organisations de femmes sur l'accueil des victimes de violence sexuelle dans les services de soins de santé à l'éducation des formateurs des forces armées et de sécurité, en passant par la prévention du VIH auprès des services pénitentiaires et d'immigration.

Les États membres du REMAFOC ont accepté de rédiger, en collaboration avec le Département américain de la Défense, un document d'orientation commun sur le VIH et la sécurité afin d'accélérer la mise en œuvre de la Résolution 1983 dans la région.

Quotes

Au plus haut niveau, les militaires ont compris très tôt que le VIH n'était pas seulement un problème de santé publique, mais aussi une menace pour la sécurité nationale, et ils ont fait preuve d'un engagement et d'un leadership solides dans la mise en place d'unités VIH au sein des structures des forces armées.

Dr Leopold Zekeng, Directeur régional adjoint de l'ONUSIDA pour l'Afrique occidentale et centrale

Dans le cadre du REMAFOC, nous avons la responsabilité de veiller à ce que nos soldats soient forts et en bonne santé. Nous devons nous assurer collectivement de remplir l'objectif de zéro nouvelle transmission du VIH, zéro décès dû au sida et zéro stigmatisation et discrimination.

Général Mamadou Sow, Chef d'état-major des Forces armées sénégalaises

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Lancement au Tadjikistan d'un Programme d'assistance technique pour les pays d'Europe de l'Est et d'Asie centrale dans la lutte contre les maladies infectieuses

12 septembre 2013

Le lancement national du Programme d'assistance technique pour les pays d'Europe de l'Est et d'Asie centrale dans la lutte contre les maladies infectieuses a eu lieu dans la ville de Qurghonteppa, dans la province de Khatlon au Tadjikistan le 10 septembre 2013.

Le Programme d'assistance technique, soutenu par une subvention triennale de 16,5 millions de dollars versée par le gouvernement russe, vise à renforcer les systèmes de santé, à assurer une meilleure surveillance épidémiologique du VIH et à promouvoir l'élargissement des programmes de prévention du VIH auprès des populations les plus exposées au risque en Arménie, au Kirghizistan, au Tadjikistan et en Ouzbékistan.

Le programme s'appuie sur la contribution du gouvernement russe en tant que partenaire de premier plan pour la santé et le développement dans les pays de la Communauté des États indépendants, et il est mis en œuvre par l'ONUSIDA en partenariat avec l'organisation non gouvernementale « AIDS Infoshare ».

Plusieurs personnalités ont assisté à ce lancement : des représentants de l'Administration présidentielle russe et du Ministère russe des Affaires étrangères, des représentants du Ministère de la Santé du Tadjikistan, des autorités de la province de Khatlon, de la municipalité de Qurghonteppa et du Ministère de la Santé arménien, ainsi que des représentants de l'ONUSIDA, d'AIDS Infoshare et d'organisations de la société civile de Russie et du Tadjikistan.

Au Tadjikistan, l'épidémie de VIH touche principalement les consommateurs de drogues et, actuellement, le nombre de nouvelles infections à VIH augmente chez les personnes qui migrent à l'étranger afin de trouver du travail. Les connaissances sur la prévention du VIH restent limitées parmi les travailleurs migrants et l'accès aux services anti-VIH n'est pas disponible à grande échelle à leur retour, car la plupart d'entre eux vivent dans des zones rurales et reculées du pays.

À l'occasion du lancement, une clinique et un centre de diagnostic mobiles réalisés par la Russie ont été présentés au gouvernement de la province de Khatlon. Dotée d'équipements médicaux et de systèmes de diagnostic ultramodernes, la clinique permettra aux populations les plus exposées au risque d'infection de la province de Khatlon d'accès à un dépistage intégré du VIH, à des conseils et à d'autres formes de diagnostic et de traitements médicaux.

Quotes

À travers ce programme, le Tadjikistan atteindra les communautés les plus exposées au risque d'infection à VIH et inversera la tendance de l'épidémie.

Saida Jobirova, Première Vice-ministre du Ministère de la Santé de la République du Tadjikistan

La population du Tadjikistan remercie le gouvernement russe pour son aide opportune et généreuse dans le cadre de cet important programme.

Gaibullo Avzalov, Président de la province de Khatlon

Cette initiative représente un nouveau niveau de coopération dans l'histoire positive des relations économiques et culturelles entre le peuple de la Fédération de Russie et le peuple de la République du Tadjikistan.

Vladimir Vaniev, Ambassadeur russe au Tadjikistan par intérim

La Russie considère qu'il s'agit d'un modèle d'efficacité de l'aide des donateurs qui sera défendu tout au long de la Présidence russe du G8.

Svetlana Lukash, Directrice du Bureau des sherpas de l'Administration présidentielle russe

La migration ne doit jamais constituer un obstacle pour accéder à des services de santé de qualité ou connaître son état sérologique par rapport au VIH. Cette clinique mobile apportera les informations les plus récentes sur le VIH et une technologie médicale moderne aux communautés du Tadjikistan les plus exposées au risque d'infection à VIH.

Dr Jean-Elie Malkin, Directeur régional de l'ONUSIDA pour l'Europe centrale et orientale

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L'Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour le sida dans la région Asie-Pacifique appelle à une action rapide pour lutter contre l'augmentation du nombre de nouvelles infections à VIH aux Philippines

11 septembre 2013

M. Prasada Rao, Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour le sida dans la région Asie-Pacifique, s'est rendu aux Philippines à la fin du mois d'août afin d'appeler à l'intensification de la riposte au VIH dans le pays.

Après plus de 20 ans de faibles taux de nouvelles infections à VIH, les Philippines connaissent aujourd'hui une augmentation du nombre de nouvelles infections à VIH au sein des principales populations les plus exposées au risque dans certaines localités. Par exemple, la prévalence du VIH chez les consommateurs de drogues à Cebu, l'une des zones les plus peuplées du pays, est passée de 0,6 à 53 % entre 2009 et 2011. De même, la prévalence du VIH chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes était de 6 % à Quezon et de 5 % à Cebu en 2011, alors que la prévalence du virus au sein de la population générale du pays était inférieure à 0,1 %. Selon le Ministère de la Santé philippin, le nombre de nouveaux cas a augmenté de 523 % par rapport à 2008.

S'exprimant lors de la réunion du Comité exécutif du Conseil national philippin sur le sida (PNAC), M. Rao a appelé à un leadership plus soutenu et à une action rapide pour enrayer la propagation de l'épidémie. Il a également souligné que les politiques, les programmes, les traitements antirétroviraux et les techniques de prévention du VIH étaient tous disponibles et accessibles pour assurer la progression des mesures visant à inverser la tendance actuelle. 

Lors d'une réunion avec le Secrétaire en charge de la planification socio-économique, Arsenio Balisacan, qui dirige également l'Autorité nationale pour l'économie et le développement du gouvernement, M. Rao a insisté sur la nécessité d'un investissement accru du gouvernement sur le VIH, en faisant remarquer que les investissements actuels en matière de prévention, compris entre 8 et 10 millions de dollars par an, étaient bien insuffisants en regard des besoins estimés à au moins 40 millions de dollars par an.

M. Balisacan a reconnu que les investissements d'aujourd'hui dans la prévention du VIH permettraient de faire des économies sur le coût futur des traitements anti-VIH et indiqué que lui-même et le Président des Philippines, Benigno C. Aquino III, avaient demandé au Secrétaire en charge de la santé de présenter une « stratégie de prévention » dans le cadre du programme pour la santé, en y incluant la question du VIH.

Quotes

Nous devons sensibiliser la population au risque d'une propagation de l'épidémie si des mesures de riposte adaptées ne sont pas prises immédiatement. Il est également indispensable de se mettre d'accord sur les zones de haute priorité pour attribuer les ressources avec une cible précise sur les populations les plus exposées au risque.

Prasada Rao, Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour le sida dans la région Asie-Pacifique

Nous observons une augmentation fulgurante des infections à VIH. Nous devons établir des priorités et intensifier la riposte d'une manière plus coordonnée. Ce qui est important, c'est que les autorités, nationales ou locales, mènent la riposte et soient capables d'accepter le fait que nous devons faire quelque chose et qu'il faut le faire rapidement.

Ferchito Avelino, Directeur exécutif du Conseil national philippin sur le sida

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Réunion d'experts sur l'élargissement de l'accès au traitement anti-VIH

10 septembre 2013

Fin 2012, 9,7 millions de personnes dans le monde avaient accès à un traitement antirétroviral dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Photo : ONUSIDA

Les experts appellent à élargir l'accès au traitement vital contre le VIH. Cet appel, lancé lors d'une réunion à New York les 4 et 5 septembre, suit les recommandations émises l'an dernier par la Commission mondiale indépendante sur le VIH et le droit concernant l'amélioration de l'accès au traitement anti-VIH.

Le rapport phare de la Commission mondiale recommande un nouveau cadre de propriété intellectuelle pour les produits pharmaceutiques, qui répondrait aux besoins urgents en matière de santé publique tout en préservant les droits des inventeurs.

« Bien que les droits de propriété intellectuelle aient vocation à stimuler l'innovation, la réalité montre que des protections excessives entravent l'accès à un traitement anti-VIH abordable ainsi qu'à d'autres médicaments essentiels », a expliqué Helen Clark, Administratrice du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), aux participants à la réunion organisée par le PNUD et l'ONUSIDA. « L'accès à des produits pharmaceutiques abordables et de qualité certifiée demeure une priorité urgente pour accomplir les OMD et améliorer la santé et le développement pour les populations pauvres et marginalisées », a ajouté Mme Clark.

Fin 2012, 9,7 millions de personnes dans le monde avaient accès à un traitement antirétroviral dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, contre seulement 300 000 personnes il y a 10 ans en arrière. Cependant, l'ONUSIDA et l'Organisation mondiale de la Santé estiment que 16 autres millions de personnes auraient besoin d'un traitement anti-VIH mais n'y ont pas accès.

« Nous avons besoin de solutions pour élargir l'accès au traitement vital contre le VIH et les recommandations de la Commission mondiale déterminent clairement comment une approche centrée sur les individus peut permettre de veiller à ce que personne ne soit laissé de côté », a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA.

Bien que les droits de propriété intellectuelle aient vocation à stimuler l'innovation, la réalité montre que des protections excessives entravent l'accès à un traitement anti-VIH abordable ainsi qu'à d'autres médicaments essentiels.

Helen Clark, Administratrice du Programme des Nations Unies pour le Développement

L'Accord de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce, connu sous l'acronyme ADPIC, exige des pays qu'ils obéissent à des normes élevées de protection de la propriété intellectuelle, avec des critères de brevet qui octroient aux laboratoires pharmaceutiques des monopoles à long terme sur les médicaments. Lors de la signature de l'Accord sur les ADPIC en 1994, des clauses avaient été prévues pour permettre aux pays pauvres de produire ou d'importer des médicaments moins chers dans des circonstances spécifiques. Cependant, la pression des pays plus riches a souvent empêché l'application de ces clauses spéciales.

« C'est un véritable nouveau système de propriété intellectuelle pour les produits pharmaceutiques qui se trouve au cœur des recommandations de la Commission ; il ne suffit pas d'apporter quelques modifications au système existant », a expliqué J.V.R. Prasada Rao, ancien membre de la Commission.

Lors de la réunion, les débats ont porté sur les stratégies, la tactique et le calendrier à adopter face aux besoins croissants en matière de traitement anti-VIH, notamment les moyens de mieux appliquer les lois sur la propriété intellectuelle en faveur des pays à revenu faible ou intermédiaire. Les prochaines étapes sont en cours de discussion.

« Nous devons être encouragés par le fait que cette réunion se déroule à un moment clé de la discussion sur le programme pour le développement après 2015, qui nous offre des opportunités considérables », a indiqué Michael Kirby, ancien membre de la Commission.

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La Suisse double sa contribution à l'ONUSIDA

10 septembre 2013

Didier Burkhalter, Conseiller fédéral suisse aux Affaires étrangères (à gauche), et Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA.

Le Département fédéral des Affaires étrangères suisse a annoncé qu'il allait doubler ses contributions annuelles à l'ONUSIDA pour les trois prochaines années. Au total, la Suisse versera 30 millions de CHF d'ici 2015 en soutien aux efforts de l'ONUSIDA pour aider les pays à atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement concernant le VIH. Cette contribution classe la Suisse au huitième rang des plus généreux bailleurs de fonds de l'ONUSIDA.

« Nous apprécions l'engagement de la Suisse et son leadership dans la riposte au VIH, ainsi que sa confiance inébranlable envers le travail de l'ONUSIDA », a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA. « Le développement par la Suisse de politiques innovantes sur la réduction des risques et l'engagement de ce pays en faveur de la recherche scientifique ont été jusqu'ici essentiels dans la progression de la riposte au VIH aussi bien au niveau national que mondial. Nous nous réjouissons de poursuivre cette collaboration étroite avec la Suisse ».

Le gouvernement suisse a indiqué que l'ONUSIDA était « la plus importante plate-forme multilatérale dans la riposte au VIH » et souligné son rôle fondamental dans la mise en œuvre d'une riposte coordonnée des Nations Unies à l'épidémie.

Le développement par la Suisse de politiques innovantes sur la réduction des risques et l'engagement de ce pays en faveur de la recherche scientifique ont été jusqu'ici essentiels dans la progression de la riposte au VIH aussi bien au niveau national que mondial. Nous nous réjouissons de poursuivre cette collaboration étroite avec la Suisse.

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA

En tant que membre du Conseil de coordination du Programme de l'ONUSIDA, la Suisse défend activement l'accroissement des efforts pour mettre un terme aux nouvelles infections à VIH chez les enfants et les jeunes. Elle soutient fermement les programmes de prévention du VIH pour les personnes les plus exposées au risque d'infection, comme les professionnel(le)s du sexe, les consommateurs de drogues et les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes ; dans ce domaine, elle a accompli un travail de pionner. 

La Suisse joue un rôle unique dans la santé mondiale en sa qualité de pays hôte des principales organisations internationales dans le domaine de la santé. Son engagement permanent dans la riposte au VIH et son partenariat solide avec l'ONUSIDA seront essentiels pour façonner l'avenir de la lutte contre le sida et accomplir la vision de l'ONUSIDA de zéro nouvelle infection à VIH, zéro discrimination et zéro décès dû au sida.

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