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La Cour suprême des États-Unis dénonce une politique imposant aux groupes de lutte contre le sida de s'opposer à la prostitution pour bénéficier des fonds du gouvernement américain

21 juin 2013

Chuck Cloniger, Directeur clinique (à droite), recevant son patient, Tanesh Watson, pour des conseils médicaux au St. James Infirmary de San Francisco, un organisme de services médicaux et sociaux pour les anciens et actuels professionnels du sexe de tous genres, le 14 juin 2012 en Californie.
Photo : ONUSIDA/K.Hoshino

Le 20 juin 2013, la Cour suprême des États-Unis a dénoncé la section 7631(f) de la Loi des États-Unis de 2003 sur le leadership contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme (loi sur le leadership). Cette disposition, que la Cour a baptisée « exigence politique », prévoit que les fonds mis à disposition dans le cadre de la loi sur le leadership ne peuvent « apporter une aide à un groupe ou une organisation quelconque qui n'applique pas une politique explicitement opposée à la prostitution et au trafic sexuel ».

La Cour suprême des États-Unis a statué ainsi en réponse à une plainte déposée le 23 septembre 2005 par 5 organisations de la société civile contre cette disposition et son impact négatif sur leurs efforts de lutte contre le VIH. Ces organisations sont les suivantes : Alliance for Open Society International, Open Society Institute, Pathfinder International, Global Health Council et InterAction.

La Cour suprême a affirmé que cette exigence politique viole le Premier amendement de la Constitution des États-Unis, qui protège la liberté d'expression. Plus précisément, la Cour a indiqué que cette « exigence politique impose comme condition pour l'obtention d'un financement fédéral l'affirmation d'une croyance qui, de par sa nature, ne peut être limitée au champ d'application du programme du gouvernement ». La Cour a souligné que « le Premier amendement interdit au gouvernement d'imposer aux gens ce qu'ils doivent dire ».

Commentant la décision de la Cour, Purnima Mane de Pathfinder International a déclaré : « Ce fut une longue et pénible bataille, mais nous sommes ravis que la Cour ait eu le courage de défendre notre capacité à nous engager auprès des professionnel(le)s du sexe de manière à pouvoir mieux mettre en place des programmes qui les protègent, eux et leurs clients, contre le VIH ».

Les organisations avaient affirmé, entre autres arguments, que l'adoption d'une politique s'opposant explicitement à la prostitution risquait de diminuer l'efficacité de certains de leurs programmes anti-VIH en compliquant leur travail auprès des professionnel(les) du sexe, une population davantage exposée au risque d'infection à VIH.

Dans son rapport de 2012, la Commission mondiale sur le VIH et le droit faisait déjà remarquer : « L'engagement met les bénéficiaires dans une situation difficile. S’ils ne le signent pas, les fonds pour contrôler et lutter contre le VIH leur seront refusés. S’ils le signent, ils sont empêchés d’apporter toute aide aux travailleurs du sexe pour la prise en main de leur propre vie ».

Les professionnelles du sexe sont 13,5 fois plus susceptibles de vivre avec le VIH que les autres femmes en âge de procréer dans les pays à revenu faible et intermédiaire. En Afrique subsaharienne, région où la prévalence du VIH est la plus élevée, la prévalence globale du virus chez les professionnel(le)s du sexe est de 36,9 %.

L'implication et l'autonomisation des professionnel(le)s du sexe au regard des services de prévention, de traitement et de soins anti-VIH se sont avérées très efficaces pour la réduction des infections à VIH aussi bien chez les professionnelles du sexe qu'au sein de la population adulte en général. « La fin de cette exigence représente une victoire significative pour les professionnel(le)s du sexe et leurs défenseurs à l'échelle globale. Nos contributions à des ripostes efficaces au VIH sont désormais reconnues », a déclaré Ruth Morgan-Thomas du Global Network of Sex Work Projects.

La société civile se montre ainsi sous son meilleur jour, défendant la santé pour tous à l'échelle globale. Aucune population, notamment les professionnel(le)s du sexe, ne doit être laissée de côté dans nos efforts pour mettre un terme à l'épidémie de sida

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA

Compte tenu de l'importance de cette affaire pour la riposte mondiale au sida, le Secrétariat de l'ONUSIDA y a pris part en qualité d'amicus curiae (ami de la Cour). À ce titre, l'ONUSIDA a apporté des preuves en termes de santé publique et des arguments liés aux droits de l'homme en faveur d'un accès élargi aux financements et aux ressources pour les organisations engagées dans les services de prévention, de traitement, de soins et d'appui en matière de VIH avec et pour les professionnel(le)s du sexe. Les principaux points soumis à la Cour suprême par l'ONUSIDA ont été les suivants : 1) les professionnel(le)s du sexe comptent parmi les populations les plus touchées par le VIH ; 2) l'engagement auprès des professionnel(le)s du sexe est essentiel à une riposte efficace au VIH ; et 3) toute riposte se voulant efficace nécessite un financement adéquat de programmes conçus pour assurer la prévention, le traitement, les soins et l'appui anti-VIH pour les professionnel(le)s du sexe.

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA, a salué les groupes qui se sont montrés suffisamment courageux pour contester cette disposition. « La société civile se montre ainsi sous son meilleur jour, défendant la santé pour tous à l'échelle globale. Aucune population, notamment les professionnel(le)s du sexe, ne doit être laissée de côté dans nos efforts pour mettre un terme à l'épidémie de sida ».

Le financement américain est essentiel pour la riposte au VIH

Le leadership des États-Unis et leur générosité ont joué un rôle fondamental dans les progrès réalisés par la riposte mondiale au sida ces dix dernières années. Depuis l'adoption de la loi sur le leadership, environ 45,7 milliards de dollars ont été mis à disposition pour lutter contre le VIH dans le monde. Le Plan présidentiel américain d'aide d'urgence à la lutte contre le sida (PEPFAR), autorisé par la loi sur le leadership, représente l'initiative la plus importante en matière de santé jamais prise par un pays à lui seul pour lutter contre une épidémie mondiale. Grâce aux fonds américains, l'accès au traitement anti-VIH s'est élargi dans les pays à revenu faible ou intermédiaire et des millions de vies ont été sauvées. La décision de la Cour suprême de faire supprimer cette exigence politique va grandement contribuer à étendre et améliorer encore davantage la riposte mondiale au sida.

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L'importance capitale des programmes à base communautaire pour les progrès de la lutte contre le sida au Sri Lanka

18 juin 2013

Luiz Loures, Directeur exécutif adjoint de la branche Programme de l'ONUSIDA, a rencontré et dialogué avec des représentants de la société civile et des membres des communautés lors de sa visite au Sri Lanka.
Photo : ONUSIDA/Jayalal

Les communautés les plus exposées au risque d'infection à VIH doivent être placées au centre de la conception et de la mise en œuvre des programmes de lutte contre le sida au Sri Lanka. Tel était le message au cœur des discussions entre les représentants de la société civile et le Directeur exécutif adjoint de la branche Programme de l'ONUSIDA, Luiz Loures, lors d'une visite officielle dans le pays entre le 16 et le 18 juin.

Durant son séjour au Sri Lanka, M. Loures a visité plusieurs programmes à base communautaire et rencontré des représentants des populations les plus touchées, notamment les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les professionnel(le)s du sexe, ainsi que des femmes vivant avec le VIH. Lors de conversations approfondies, il a pris connaissance d'exemples de programmes nationaux ciblés qui ont permis de faciliter l'élargissement de l'accès à plusieurs services anti-VIH pour ces populations, ainsi que la création de réseaux à grande échelle.

La prévalence nationale du VIH, estimée à 0,1 %, reste relativement faible au Sri Lanka, mais ce pays est l'un des quatre de la région Asie Pacifique à avoir connu une augmentation allant jusqu'à 25 % des nouvelles infections à VIH sur la période 2001-2011. Les hauts niveaux d'infection à VIH se concentrent souvent autour de certaines localités et au sein de communautés très exposées au virus. Selon des études nationales, dans la ville de Kandy par exemple, la prévalence du VIH chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes est estimée à 4 %, soit plus de 40 fois la moyenne de la population générale.

Au Sri Lanka, et plus largement dans la région Asie Pacifique et dans le monde entier, nous constatons que l'impact le plus fort est visible là où les communautés sont à la tête et au centre de la riposte au sida

Luiz Loures, Directeur exécutif adjoint de la branche Programme de l'ONUSIDA

« Au Sri Lanka, et plus largement dans la région Asie Pacifique et dans le monde entier, nous constatons que l'impact le plus fort est visible là où les communautés sont à la tête et au centre de la riposte au sida », a expliqué le Dr Loures, en saluant les programmes présentés lors de sa visite. Il a insisté sur la réussite des programmes initiés auprès des populations les plus touchées au Sri Lanka, malgré un environnement juridique et politique difficile qui criminalise le commerce du sexe et les relations entre personnes de même sexe.

Évoquant l'urgente nécessité d'élargir davantage ces programmes dans le pays pour enrayer l'augmentation des taux d'infection à VIH, le Dr Loures a fait remarquer que « même dans les pays à faible prévalence, nous devons conserver le sens de l'urgence pour faire en sorte que les réponses et les financements soient ciblés là où les individus en ont le plus besoin et qu'ils soient développés pour les communautés par les communautés ».

Dans les pays qui ont fait état de leurs progrès sur le sida en 2012, on estime que seulement 19 % des dépenses consacrées à la prévention étaient destinés aux populations les plus exposées au virus. Dans cette région, bien que l'on estime que 25 % de toutes les nouvelles infections à VIH touchent les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, seulement 1 % des investissements sont utilisés pour les programmes concernant cette communauté.

Au Sri Lanka, les représentants des communautés demandent à ce que davantage d'attention et de ressources soient affectées à l'élargissement de la couverture et des services pour les personnes qui en ont le plus besoin.

« Nous avons créé un réseau très performant et nous savons ce qu'il faut faire, mais nous avons besoin d'engagement et de ressources pour pouvoir accroître l'échelle et l'ampleur des programmes, afin de pouvoir nous assurer réellement que personne n'est laissé de côté », a expliqué Lalith Dharmawardena, Directeur exécutif de l'organisation Heart to Heart, un réseau visité par le Dr Loures, mis en place dans le but de défendre la santé sexuelle et les autres droits des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes au Sri Lanka.

Luiz Loures, Directeur exécutif adjoint de la branche Programme de l'ONUSIDA, a rencontré et dialogué avec des membres des communautés lors de sa visite au Sri Lanka.
Photo : ONUSIDA/P.Wijayananda

L'environnement juridique et politique punitif et les niveaux élevés de stigmatisation et de discrimination qui en découlent envers les personnes vivant avec le VIH et les communautés les plus touchées ont également été mis en avant comme un obstacle majeur à la riposte au sida au Sri Lanka. Le commerce du sexe et les relations sexuelles entre hommes sont interdits par les lois, les codes et/ou les politiques du pays. Des études nationales laissent penser que de nombreuses personnes parmi les plus exposées au risque d'infection repoussent leurs tests de dépistage du VIH et donc la mise en route d'un traitement éventuel parce qu'elles s'inquiètent des implications de leur identification et d'une séropositivité au VIH, ainsi que de la confidentialité de leur état sérologique.

Princey Mangalika, Présidente du Réseau sri lankais des femmes séropositives au VIH, a souligné à quel point la normalisation du VIH et des communautés les plus touchées pouvait avoir un impact positif sur la réduction de la stigmatisation et de la discrimination. Elle a également invité les responsables du gouvernement et des autorités présents lors des rencontres avec les communautés à veiller à une plus forte participation des personnes vivant avec le VIH et des communautés les plus touchées dans les organes de décision et dans la riposte nationale. Mme Mangalika a également remercié le gouvernement et le Fonds mondial d'avoir mis gratuitement à disposition le traitement antirétroviral pour ceux qui en ont besoin au Sri Lanka.

« Nous observons des signes vraiment positifs au Sri Lanka et nous avons désormais besoin d'espaces permanents pour les femmes vivant avec le VIH et les autres communautés », a déclaré Mme Mangalika, dont les efforts, à la fois personnels et au niveau de son organisation, lui ont valu un Prix Ruban rouge en 2012 pour ses programmes remarquables de soins et d'appui à base communautaire. « Il faut que les autorités soient plus à l'écoute des besoins particuliers des communautés (femmes, hommes, personnes transsexuelles) et nous laissent gérer les choses. Nous savons comment atteindre le mieux ces personnes », a-t-elle ajouté.

La visite au Sri Lanka du Directeur exécutif adjoint de la branche Programme de l'ONUSIDA coïncide avec sa participation à la XXIXe réunion du Conseil d'administration du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, qui s'est tenue à Colombo les 18 et 19 juin 2013.

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La Russie renforce son engagement à inverser le cours de l'épidémie de sida dans la région

14 juin 2013

Gennadiy Onishchenko, Chef du Service fédéral de protection des droits des consommateurs et de surveillance du bien-être humain (Rospotrebnadzor), s'adresse à la presse au cours du Sommet civil du G20.
Photo : Aleksey Neshin

La Fédération de Russie et l'ONUSIDA ont lancé un nouveau Programme de coopération régionale pour l'assistance technique contre le VIH et les autres maladies infectieuses dans la Communauté des États indépendants (CEI). Ce programme de 16 millions de dollars américains, financé par le Gouvernement russe, a été lancé au cours du Sommet civil du G20 organisé à Moscou du 11 au 13 juin 2013.

Le Programme sera mis en œuvre de 2013 à 2015 par le Service fédéral de protection des droits des consommateurs et de surveillance du bien-être humain (Rospotrebnadzor), l'ONUSIDA, des organisations régionales de la société civile et leurs équivalents dans quatre pays partenaires, l'Arménie, le Kirghizistan, le Tadjikistan et l'Ouzbékistan.

Selon Gennadiy Onishchenko, Chef du Rospotrebnadzor, ce programme « est destiné à renforcer les systèmes de santé, à assurer une meilleure surveillance épidémiologique du VIH et à promouvoir l'élargissement des programmes de prévention du VIH aux populations clés les plus exposées au risque de VIH, comme les migrants ».

Ce programme est destiné à renforcer les systèmes de santé, à assurer une meilleure surveillance épidémiologique du VIH et à promouvoir l'élargissement des programmes de prévention du VIH aux populations clés les plus exposées au risque de VIH, comme les migrants

Gennadiy Onishchenko, Chef du Rospotrebnadzor

Ces dernières années, la communauté internationale des bailleurs de fonds est revenue sur ses engagements dans les pays de la CEI, dont plusieurs doivent aujourd'hui lutter pour maintenir leurs ripostes au VIH. Ce nouveau Programme soutiendra les pays partenaires dans leur exploration de nouvelles sources de financement dans le but de maintenir et d'intensifier leurs ripostes. Cette évolution vers un modèle de financement durable jouera un rôle décisif dans les succès à venir au regard de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement d'ici 2015.

Depuis 2006, le Gouvernement russe a alloué plus de 500 millions de dollars au soutien aux programmes internationaux voués à réduire la propagation des maladies infectieuses, dont le VIH. Une proportion non négligeable du soutien russe est focalisée sur l'assistance technique aux pays de la CEI sous forme d'équipements et de fournitures de laboratoires, de systèmes de tests et de formation. L'expertise russe est également consacrée au renforcement des capacités nationales en matière de contrôle des maladies infectieuses par le biais d'un échange et d'un transfert de connaissances.

Les maladies infectieuses, dont le VIH, seront à l'ordre du jour du G8 en tant que priorité du Gouvernement russe en tant que Président du G8 en 2014.

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L'engagement de la société civile est crucial pour établir l'agenda du G20

14 juin 2013

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Ksenia Yudaeva, Chef de la Direction présidentielle des experts, et Mikhail Fedotov, Président du Conseil d'assistance au développement des institutions de la société civile et des droits de l'homme auprès du Président de la Fédération de Russie.
Photo : Alexander Blotnitsky

Dans le cadre de ses fonctions de Président du G20, le groupe des 20 plus grandes puissance économiques, la Russie a organisé cette semaine le Sommet civil du G20. Cet événement s'est tenu sur deux jours et a été l'occasion d'un dialogue soutenu au sein de la société civile et des décideurs à l'échelle mondiale ; il a débouché sur la mise au point d'un « communiqué civil » englobant des recommandations qui seront présentées au G20 afin d'être inscrites à l'agenda du sommet des dirigeants du G20 qui aura lieu à Saint-Pétersbourg en septembre 2013.

« Ce sommet historique a été précédé par des travaux préparatoires intenses, qui ont impliqué des experts représentant des ONG et des instituts de recherche de différents pays du G20 », a déclaré Ksenia Yudaeva, sherpa russe du G20 et Chef de la Direction présidentielle des experts, qui a officiellement ouvert ce sommet.

Ksenia Yudaeva a aussi lu un document adressé par Vladimir Putin, Président de la Fédération de Russie, aux participants, dans lequel il précisait que « l'expérience pratique des organisations de la société civile aidera les leaders du « groupe des 20 » à trouver l'équilibre le plus optimal en matière de stratégie de développement à l'échelle mondiale et à prendre une décision commune sur les défis complexes à relever sur le plan mondial ».

Il s'agit d'un événement sans précédent dans le contexte du G20. Jamais auparavant la société civile n'avait été officiellement invitée et habilitée à préparer des recommandations pour le G20

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA

« Il s'agit d'un événement sans précédent dans le contexte du G20. Jamais auparavant la société civile n'avait été officiellement invitée et habilitée à préparer des recommandations pour le G20 », a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA dans son discours d'ouverture. « Vous avez mérité ce rôle et cet espace. Si vous protégez cet espace pour le futur, votre rôle et votre influence en tant que partenaire à part entière du G20 continueront d'avoir un impact positif essentiel sur la gouvernance mondiale. »

En soulignant le rôle historique de la société civile dans la riposte mondiale au VIH, il a souligné que c'était le mouvement civil qui avait brisé la loi du silence sur le sida et qui continuait à se battre pour les questions liées aux droits de l'homme, au commerce et à l'accès à la santé, ainsi qu'à la stigmatisation et à la discrimination.

Le Sommet a réuni à Moscou plus de 350 représentants de la société civile, d'organisations internationales, du secteur privé et des gouvernements pour discuter des problèmes qu'ils souhaitaient voir aborder par les leaders du G20. La Russie est le premier pays à organiser un Sommet civil du G20 adoptant un tel format.

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Le groupe UN+ rencontre le Secrétaire général des Nations Unies pour parler des problèmes touchant les membres du personnel vivant avec le VIH

13 juin 2013

UN+, le groupe de défense des employés des Nations Unies vivant avec le VIH, a rencontré le Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-Moon pour discuter des problèmes touchant les membres du personnel vivant avec le VIH, notamment l'accès au traitement anti-VIH et les restrictions en matière de déplacements. Ils ont aussi transmis des messages de leurs principaux partenaires, à savoir les personnes vivant avec le VIH et les réseaux des populations les plus touchées par le virus, notamment les professionnel(le)s du sexe, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les consommateurs de drogues et les personnes transsexuelles, concernant leur criminalisation dans certains pays.

M. Ban a affirmé son engagement personnel à travailler pour et avec les personnes les plus vulnérables et marginalisées de la société, en particulier les personnes vivant avec le VIH. Il a pris acte du travail fondamental des membres de UN+ dans la transformation des Nations Unies de l'intérieur, autour de questions critiques comme l'élimination de la stigmatisation et de la discrimination sur le lieu de travail et l'action en faveur d'une couverture santé abordable pour tous les membres du personnel.

La rencontre, organisée en marge de la 67e Assemblée générale des Nations Unies à New York les 10 et 11 juin 2013, a également été l'occasion pour UN+ de présenter un bilan actualisé de son travail en tant que groupe de défense actif au sein de l'ensemble du système des Nations Unies, ainsi que de faire part de ses points de vue sur le programme de développement après 2015.

Quotes

Je suis très fier de vous, du travail que vous faites et de vous avoir en tant que partie intégrante de l'organisation. Je suis personnellement engagé et je travaille très activement pour les personnes qui sont marginalisées et exclues, y compris les personnes vivant avec le VIH et la communauté LGBT.

Ban Ki-Moon, Secrétaire général des Nations Unies

Nous sommes aux côtés du Secrétaire général non seulement pour améliorer les Nations Unies en tant que lieu de travail pour l'ensemble du personnel de l'organisation, indépendamment de l'état sérologique, mais aussi pour créer un environnement favorable à toutes les personnes vivant avec le VIH dans le monde entier.

John Oshima, Coordonnateur UN+

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La province chinoise du Guangdong sur le point de lever les restrictions liées au VIH dans le recrutement des enseignants

13 juin 2013

Photo : ONUSIDA

Dans le Guangdong, la province la plus peuplée de Chine, des décisions politiques audacieuses en matière de VIH sont sur le point d'être mises en œuvre. Suite à des actions de sensibilisation concertées entre l'ONUSIDA, l'UNESCO et l'OIT, entre autres, la province a annoncé qu'elle allait abolir les restrictions qui empêchent les personnes vivant avec le VIH de travailler dans l'enseignement.

Le changement politique, qui entrera en vigueur en septembre, est une véritable révolution par rapport aux précédentes réglementations, qui interdisaient aux personnes vivant avec le VIH, ainsi qu'aux personnes diagnostiquées comme atteintes d'une infection sexuellement transmissible (IST), d'exercer en tant qu'enseignants dans la province.

On estime entre 50 000 et 80 000 le nombre de personnes vivant avec le VIH dans la province du Guangdong. Début 2013, l'ONUSIDA, l'UNESCO et l'OIT ont plaidé conjointement auprès des autorités éducatives du Guangdong en faveur de la suppression des restrictions dans le domaine de l'enseignement pour les personnes vivant avec le VIH, après l'examen de cette règlementation au cours d'un processus de révision des politiques. Par la suite, les autorités du Guangdong ont répondu qu'après étude des retours reçus sur cette question, l'article de loi qui excluait les personnes vivant avec le VIH et d'autres IST serait supprimé.

Nana Kuo, Coordonnatrice par intérim de l'ONUSIDA en Chine, a souligné l'importance de ce changement. « Cette évolution des autorités éducatives du Guangdong fait figure d'exemple positif pour le reste de la Chine, et pour tout le continent dans son ensemble », a déclaré Mme Kuo. « La Chine a réalisé d'énormes progrès dans la riposte au sida ces dernières années, et il est très encourageant de voir des signes d'action concrets pour lutter contre la stigmatisation et la discrimination, en particulier sur le lieu de travail ».

La Chine a réalisé d'énormes progrès dans la riposte au sida ces dernières années, et il est très encourageant de voir des signes d'action concrets pour lutter contre la stigmatisation et la discrimination, en particulier sur le lieu de travail

Nana Kuo, Coordonnatrice par intérim de l'ONUSIDA en Chine

Selon les données nationales, plus de la moitié du nombre estimé de 780 000 personnes vivant avec le VIH en Chine n'a pas encore été diagnostiquée. La peur de la discrimination est considérée comme un obstacle majeur à l'accès au dépistage, au traitement et aux soins anti-VIH, en particulier dans les populations marginalisées. Dans toute la Chine, les personnes vivant avec le VIH sont exclues du marché de l'emploi dans de nombreux secteurs, notamment dans la fonction publique. Une étude de l'OIT menée en Chine en 2011 a révélé que 65 % des chefs d'entreprise considéraient que les personnes vivant avec le VIH ne devaient pas bénéficier de l'égalité des chances en matière d'emploi.

« Nous saluons la décision du Guangdong de supprimer les restrictions à l'embauche qui excluaient les personnes vivant avec le VIH de l'enseignement. Nous espérons qu'elle marquera un pas en avant vers la suppression de toutes les autres restrictions à l'embauche qui demeurent, que ce soit dans le secteur public ou dans le secteur privé, de manière à ce que les personnes vivant avec le VIH puissent s'épanouir pleinement dans une vie productive, sans craindre la stigmatisation et la discrimination », a déclaré Ann Herbert, Directrice du Bureau national de l'OIT en Chine.

Ces dernières années, la Chine a connu plusieurs affaires judiciaires importantes suite à des plaintes de personnes qui s'étaient vu refuser l'accès à l'emploi en tant qu'enseignants en raison de leur séropositivité au VIH, mais à ce jour, aucune de ces affaires n'a donné lieu à une victoire juridique claire. Dans de nombreux cas, cela est lié au fait que les autorités éducatives provinciales appliquent généralement des directives de recrutement des enseignants basées sur les directives de recrutement nationales pour la fonction publique, qui excluent les personnes vivant avec le VIH. Dans ce contexte, le changement politique au Guangdong revêt une importance particulière. Le Guangdong est l'une des provinces les plus prospères et urbanisées du pays, avec une population de plus de 100 millions de personnes, et elle est souvent considérée comme avant-gardiste en matière de politique progressiste en Chine.

Meng Lin, Coordonnateur de l'Alliance chinoise des personnes vivant avec le VIH, a mis en avant l'importance des changements dans la politique de recrutement dans l'éducation au Guangdong. « Si les gens savent qu'un diagnostic positif risque de les empêcher de trouver un emploi, ou de leur faire perdre leur emploi, ils préfèrent généralement ne pas se faire dépister. Le signal envoyé par le Département de l'Éducation du Guangdong véhicule un message selon lequel les personnes vivant avec le VIH ont le droit à l'égalité des chances dans l'accès à l'emploi, ce qui nous donne de l'espoir pour l'avenir ».

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Une consultation internationale se penche sur l'accès aux médicaments anti-VIH dans les pays à revenu intermédiaire

13 juin 2013

Des participants à la consultation organisée cette semaine à Brasilia, au Brésil.
Photo : ONUSIDA

Les problèmes critiques auxquels sont confrontés les pays à revenu intermédiaire pour s'assurer l'accès à des médicaments anti-VIH abordables et de haute qualité ont été examinés lors d'une consultation organisée cette semaine à Brasilia, capitale du Brésil.

En réaction à une situation où les débats internationaux autour de l'accès aux médicaments tendent à se focaliser sur les pays à faible revenu, les délégués du Brésil, de Chine, d'Équateur, d'Inde, d'Indonésie et d'Afrique du Sud, ainsi que plus d'une vingtaine d'autres pays à revenu intermédiaire de tous les continents, ont discuté de leurs besoins spécifiques, de leurs points de vue et de leurs préoccupations en compagnie de représentants de la société civile et d'organisations internationales. Tous admettent que ces problèmes sont particulièrement importants, compte tenu du fait que d'ici 2020, la grande majorité des personnes vivant avec le VIH seront des habitants de ces pays.

De nombreux pays à revenu intermédiaire payent aujourd'hui le prix fort pour les médicaments anti-sida, en particulier pour les traitements de seconde ou troisième intention. En pratique, même le traitement de première intention recommandé par l'OMS, à savoir la dose combinée fixe d'une pilule pour 3 médicaments par jour, est hors de la portée de certains pays, notamment le Brésil, la Chine et la Russie.

Cette rencontre constitue une étape essentielle pour renforcer le mécanisme de coopération entre les pays à revenu intermédiaire et nous permettra de parvenir à un accès universel et durable au traitement

Jarbas Barbosa da Silva Junior, Vice-ministre et Secrétaire chargé de la santé du Brésil

Cette situation a de profondes implications pour l'optimisation du traitement et son caractère abordable et durable à long terme, qui représentent les principaux défis identifiés lors de la rencontre. Souvent considérés comme des marchés lucratifs, les pays à revenu intermédiaire ne bénéficient pas souvent des initiatives internationales sur l'accès aux médicaments. La plupart d'entre eux règlent la note eux-mêmes, soit au moyen de financements publics, soit en laissant les personnes payer de leur poche, et on ignore à l'heure actuelle si le nombre croissant de personnes sous traitement continueront de recevoir les médicaments vitaux dont elles ont besoin aussi longtemps que nécessaire.

« Nous devons étudier des options programmatiques spécifiques et les mécanismes auxquels peuvent accéder les pays à revenu intermédiaire pour lever les obstacles et assurer l'accès universel au traitement », a déclaré Ed Vela de UNITAID, qui a coorganisé la rencontre du 10 au 12 juin avec l'ONUSIDA, l'OMS, l'Organisation panaméricaine de la Santé et le gouvernement brésilien.

Cette rencontre a été l'occasion de nombreux échanges d'analyses et d'informations sur les marchés et les prix des médicaments anti-VIH, ainsi que leur statut réglementaire dans les différents pays à revenu intermédiaire. Les expériences et approches des divers pays ont été présentées, en tenant compte des disparités souvent immenses entre des nations qui se situent à des stades de croissance économique différents.

Jarbas Barbosa da Silva Junior, Vice-ministre et Secrétaire chargé de la santé du Brésil, a fait remarquer que son pays prenait des mesures ambitieuses pour relever le défi des inégalités existant dans un grand pays à revenu intermédiaire comme le Brésil. « Cette rencontre constitue une étape essentielle pour renforcer le mécanisme de coopération entre les pays à revenu intermédiaire et nous permettra de parvenir à un accès universel et durable au traitement ».

La rencontre était organisée par UNITAID, l'ONUSIDA, l'OMS, l'Organisation panaméricaine de la Santé et le gouvernement brésilien.
Photo : ONUSIDA

La question clé de la gestion publique des droits de propriété intellectuelle axée sur la santé a été étudiée en détail. Soutenue par UNITAID, la communauté de brevets Medicines Patent Pool, au sein de laquelle les détenteurs partagent leurs brevets sur les médicaments anti-VIH, permet de produire des médicaments génériques à un coût réduit. Toutefois, les participants ont constaté que ce mécanisme est largement réservé à l'Afrique subsaharienne et que la plupart des pays à revenu intermédiaire situés hors de cette région en sont exclus. Les participants ont examiné les moyens avec lesquels des leviers politiques et des mécanismes incitatifs pourraient être mis en œuvre pour permettre à davantage de pays de bénéficier de ce type de mécanismes volontaires.

Au bout de trois jours de discussion et d'échanges d'informations, d'idées et de stratégies, les délégués ont tenu à veiller à ce que la consultation ne reste pas une fin en soi mais représente le début d'un processus. Ils ont reconnu la nécessité de poursuivre l'amélioration de la mise en œuvre des options programmatiques avancées pour un accès élargi aux médicaments pour les pays à revenu intermédiaire. Le document de conclusion de la rencontre définit les prochaines étapes clés dans le domaine de la tarification, de la propriété intellectuelle, de la recherche et développement et de la réglementation, en favorisant le partage d'informations et la collaboration sud-sud sur ces thèmes.

Selon Mariangela Simao, Directrice du Département Sexospécificité, droits de l'homme et mobilisation communautaire de l'ONUSIDA, « cette rencontre a été une avancée précieuse en réunissant des pays à revenu intermédiaire du monde entier avec des défis différents à relever pour parvenir à l'accès à long terme et à la pérennité du traitement antirétroviral ».

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L'ONUSIDA prévoit d'étendre davantage son action sur la jeunesse et le VIH

12 juin 2013

Le Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-Moon a rencontré le Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé pour discuter des plans de l'ONUSIDA visant à étendre davantage son action ciblée sur la jeunesse et le VIH. Cette rencontre a eu lieu en marge de la 67e Assemblée générale des Nations Unies, qui s'est déroulée à New York les 10 et 11 juin 2013.

Dans le cadre de son plan d'action quinquennal présenté en janvier 2012, le Secrétaire général des Nations Unies a chargé le système des Nations Unies de prendre en compte les besoins de la plus vaste génération de jeunes gens que le monde ait jamais connue. Pour le soutenir, l'ONUSIDA a mis au point un programme pour la jeunesse, qui a pour objectif de renforcer le leadership, l'appropriation et la mobilisation des jeunes dans la riposte au sida, au niveau national, régional et mondial, d'ici 2015 et au-delà.

Ce programme a été élaboré en s'appuyant sur les réseaux sociaux et la technologie d'externalisation et a permis à près de 5 000 jeunes gens de participer au processus. Sur la base de ce modèle, l'ONUSIDA soutient désormais un dialogue communautaire pour le changement social, destiné à inspirer une nouvelle vague d'action sociale dans la riposte au sida, ainsi qu'à mobiliser la jeunesse à la veille des négociations pour l'après-2015. Ce dialogue commencera en novembre, en préparation à la Journée mondiale de lutte contre le sida.

Lors de la réunion, l'ONUSIDA a également présenté les résultats de la récente rencontre stratégique au cours de laquelle des organisations de jeunes ont formé un pacte de collaboration pour la transformation sociale dans la riposte au sida. Les jeunes participants ont fixé cinq priorités clés pour le mouvement, notamment veiller à ce que le VIH demeure une priorité dans le cadre de développement après 2015.

Quotes

Je pense que les nouvelles technologies renferment un immense potentiel de transformation de l'accessibilité des Nations Unies et des opportunités de collaboration. Le système des Nations Unies doit maintenant harmoniser son approche de la jeunesse et travailler étroitement avec les jeunes au cours de l'année à venir afin de faire en sorte qu'ils soient pleinement impliqués à mesure que les négociations sur le nouveau programme de développement prendront forme.

Ban Ki-Moon, Secrétaire général des Nations Unies

Nous sommes en train d'élaborer un programme de transformation sociale qui s'appuie sur les nouveaux médias et les nouvelles technologies pour garantir une collaboration totale avec les organisations de jeunes qui travaillent sur le sida. Les jeunes doivent être engagés pleinement et utilement dans le futur cadre de développement.

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA

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L'Assemblée générale des Nations Unies fait le bilan de la mise en œuvre de la Déclaration politique de 2011 sur le sida

10 juin 2013

Le Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-Moon a présenté son rapport sur le VIH devant la 67e Assemblée générale des Nations Unies, qui a eu lieu à New York les 10 et 11 juin 2013. Ce rapport intitulé Accélérer la lutte contre le sida : atteindre les objectifs de la Déclaration politique de 2011 fait le bilan des progrès enregistrés dans la mise en œuvre des objectifs définis dans la Déclaration politique de 2011 sur le VIH/sida de l'Assemblée générale des Nations Unies. Le rapport présente l'état actualisé des évolutions dans la riposte au sida, recommande des mesures clés pour accélérer les progrès et préconise un engagement renouvelé pour attendre les objectifs convenus.

Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé participera également à une table ronde interactive en complément de la séance plénière de l'Assemblée générale, sur le thème du sida et du développement à l'horizon 2015 et au-delà.

Quotes

Ce bilan intervient quasiment à mi-parcours de la mise en œuvre de la Déclaration politique de 2011. Je suis fier du travail que nous avons accompli ensemble pour inverser le cours de l'épidémie de VIH. Chaque jour, nous préparons le terrain pour atteindre l'objectif d'une génération sans sida.

Ban Ki-Moon, Secrétaire général des Nations Unies

Je salue la recommandation du rapport du Groupe de haut niveau du Secrétaire général d'inclure le VIH/sida dans le cadre de développement après 2015. Pour la période à venir jusqu'en 2015 et au-delà, nous devons défendre notre engagement en faveur de l'accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et à l'appui en matière de VIH en veillant à ce que personne ne soit pénalisé, exclu ou laissé de côté.

Son Excellence l'Ambassadeur M. Rodney Charles, Président par intérim de l'Assemblée générale des Nations Unies

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L'Organisation des États Américains adopte une résolution courageuse sur le VIH et les droits de l'homme

07 juin 2013

L'Organisation des États Américains (OEA), le mécanisme régional le plus ancien du monde qui regroupe 35 États indépendants des Amériques, a adopté une nouvelle résolution courageuse intitulée Résolution sur la promotion et la protection des droits humains des personnes vulnérables au VIH/sida, qui vivent avec le VIH/sida et sont touchées par ce dernier.

Réunis à l'occasion de sa 43e Assemblée générale, les délégués ont approuvé cette résolution qui place les droits de l'homme, l'égalité des sexes et la justice sociale au cœur de la riposte au VIH dans la région. Ce nouvel accord souligne l'importance d'un renforcement de l'implication et de la participation des populations les plus touchées à la riposte à l'épidémie.

Malgré les progrès en matière de lutte contre le VIH constatés dans la région (la couverture du traitement est très étendue et les nouvelles infections à VIH ont commencé à baisser dans certaines parties des Caraïbes), la résolution reconnaît les défis considérables restants pour assurer un accès équitable aux services anti-VIH, notamment auprès des groupes les plus exposés au risque ainsi que des femmes et des filles.

En ouverture à cette Assemblée, Jose Miguel Insulza, Secrétaire général de l'OEA, a noté le « désintérêt » fréquent envers les droits des minorités mais a souligné l'opportunité unique offerte par l'OEA d'un « dialogue politique franc et ouvert sur ces sujets dans l'hémisphère ».

La stigmatisation et la discrimination sont profondément ancrées et encore trop répandues parmi les leaders communautaires et religieux, les prestataires de services et les représentants de l'État. Cela entrave l'accès aux services et à l'emploi et, dans certains cas, conduit à l'exclusion sociale des personnes les plus vulnérables au VIH, comme les professionnel(le)s du sexe, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les personnes transsexuelles, les consommateurs de drogues et les populations autochtones. La résolution demande la mise en place de mesures spécifiques pour promouvoir l'égalité des sexes et répond aux besoins des femmes, des adolescents et des filles, en tenant compte de la forte interrelation avec la violence sexiste tant comme cause que comme conséquence du VIH.

Cette résolution vient à point nommé au regard de l'évolution des discussions à l'échelle mondiale sur le développement et la santé, tout en démontrant que de nouvelles opportunités apparaissent pour soutenir l'élan visant à concrétiser la vision de l'ONUSIDA de zéro discrimination, zéro nouvelle infection à VIH et zéro décès lié au sida

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA

Alors que les discussions se poursuivent partout dans le monde sur la durabilité de la riposte au sida, la résolution met en lumière le coût « exorbitant » du traitement antirétroviral dans certains pays et le défi consistant à fournir des alternatives génériques. En outre, malgré l'augmentation générale des financements nationaux pour la riposte au sida, la résolution note que les ressources ne sont pas encore suffisamment investies dans des programmes de soutien et d'appui à l'éducation et à l'évolution des comportements ou dans d'autres stratégies de prévention du VIH.

La résolution étudie des moyens de renforcer la collaboration avec des organismes internationaux comme la Commission interaméricaine des femmes et la Commission interaméricaine des droits de l'homme afin de militer en faveur de la mise en place de lois et de politiques de protection plus efficaces. Ces moyens incluent l'échange des expériences et des meilleures pratiques, l'organisation d'activités conjointes, et la coordination des efforts et des capacités pour obtenir le plus fort impact possible.

Les États membres de l'OEA ont appelé l'ONUSIDA et l'Organisation panaméricaine de la Santé (OPS) à combiner leurs efforts pour mettre la résolution en œuvre et à fournir un appui aux pays pour éliminer les nouvelles infections à VIH chez les enfants, assurer l'accès à un traitement abordable, mettre fin à la stigmatisation et à la discrimination et promouvoir l'égalité des sexes.

« Cette résolution vient à point nommé au regard de l'évolution des discussions à l'échelle mondiale sur le développement et la santé, tout en démontrant que de nouvelles opportunités apparaissent pour soutenir l'élan visant à concrétiser la vision de l'ONUSIDA de zéro discrimination, zéro nouvelle infection à VIH et zéro décès lié au sida », affirme Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA.

M. Sidibé a rencontré M. Insulza, Secrétaire général de l'OEA, à Washington DC avant l'Assemblée générale de l'OEA, et a déclaré à cette occasion que « l'OEA est un leader pour la poursuite des discussions sur les médicaments abordables, et innove aujourd'hui en luttant contre la stigmatisation et la discrimination et en reconnaissant l'interaction entre la violence sexiste et le VIH ».

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