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Un nouveau rapport de l’ONUSIDA révèle que 75 % des personnes vivant avec le VIH connaissent leur sérologie VIH

Le rapport appelle également à redoubler d’efforts pour atteindre les 9,4 millions de personnes vivant avec le VIH qui ignorent qu’elles ont contracté le virus et les quelque 19,4 millions de personnes vivant avec le VIH dont la charge virale n’est pas supprimée

ABIDJAN/GENÈVE, 22 novembre 2018 Un nouveau rapport de l’ONUSIDA révèle que l’intensification des efforts en matière de dépistage et de traitement du VIH a permis d’atteindre davantage de personnes vivant avec le VIH. En 2017, trois quarts des personnes vivant avec le VIH (75 %) connaissaient leur sérologie VIH contre seulement deux tiers (67 %) en 2015 et 21,7 millions de personnes vivant avec le VIH (59 %) avaient accès à une thérapie antirétrovirale contre 17,2 millions en 2015. Le rapport montre toutefois que 9,4 millions de personnes vivant avec le VIH ne savent pas qu’elles ont contracté le virus et doivent bénéficier de toute urgence d’un dépistage et d’un traitement du VIH.

Ce rapport intitulé Savoir, c’est pouvoir révèle que, bien que le nombre de personnes vivant avec le VIH dont la charge virale est supprimée ait augmenté d’environ 10 points de pourcentage ces trois dernières années pour atteindre 47 % en 2017, 19,4 millions de personnes vivant avec le VIH n’en bénéficient toujours pas. Pour rester en bonne santé et ne pas transmettre le virus, celui-ci doit être ramené à des niveaux indétectables ou très faibles grâce à une thérapie antirétrovirale permanente. En outre, pour surveiller efficacement la charge virale, les personnes vivant avec le VIH doivent avoir accès à un dépistage de la charge virale tous les 12 mois.

« Le dépistage de la charge virale est la norme absolue en matière de surveillance du traitement du VIH, a déclaré Michel Sidibé, directeur exécutif de l’ONUSIDA. Il montre que le traitement fonctionne, maintient les gens en vie et en bonne santé tout en maîtrisant totalement le virus. »

Le rapport indique également que l’accès au dépistage de la charge virale varie. Dans certaines parties du monde, il est facile d’obtenir un dépistage de la charge virale car ce test est totalement intégré au schéma thérapeutique du VIH. Mais, dans d’autres pays, il peut n’y avoir qu’une seule machine de dépistage de la charge virale pour l’ensemble du pays.

« La surveillance de la charge virale doit être aussi disponible à Lilongwe qu’à Londres, a ajouté M. Sidibé. Les dépistages du VIH et de la charge virale doivent être également accessibles à toutes les personnes vivant avec le VIH, sans exception. »


Message de la journée mondiale du sida 2018 de Michel Sidibé


En Côte d’Ivoire, le Plan d’urgence du Président des États-Unis pour la lutte contre le SIDA soutient un plan national de renforcement du dépistage de la charge virale. En seulement trois ans, alors que le nombre de personnes sous traitement doublait, 10 laboratoires supplémentaires ont commencé à effectuer le dépistage de la charge virale. Par la suite, la couverture du dépistage de la charge virale est passée de 14 % en 2015 à 66 % en 2017 et devrait atteindre 75 % à la fin de 2018.

« Le thème de l’ONUSIDA de cette année pour la Journée mondiale du SIDA (Vis ta vie positivement : connais ta sérologie VIH) rappelle que le dépistage du VIH reste le seul moyen de connaître sa sérologie et d’adopter un plan pour vivre sa vie en bonne santé, a affirmé Eugène Aka Aouele, ministre de la Santé et de l’hygiène publique, Côte d’Ivoire. »

Les enfants et le dépistage du VIH et de la charge virale

Le dépistage de la charge virale est particulièrement important pour les nouveau-nés car le VIH progresse beaucoup plus rapidement chez les enfants : le pic de mortalité des enfants nés avec le VIH se situe dans les deux ou trois premiers mois de leur vie. Les tests de diagnostic rapide standard sont inefficaces jusqu’à l’âge de 18 mois. Le seul dépistage valable du VIH chez les très jeunes enfants est donc un test virologique qu’ils doivent subir dans les quatre à six premières semaines de leur vie. Néanmoins, en 2017, seule la moitié (52 %) des enfants exposés au VIH dans les pays fortement touchés ont subi un test de dépistage au cours des deux premiers mois de leur vie.

Des avancées importantes sont en train de se produire. La nouvelle méthode du dépistage sur le lieu des soins, un dépistage effectué sur un lieu aussi proche que possible de la personne, a fait passer le temps nécessaire pour envoyer les résultats du dépistage des enfants de plusieurs mois à quelques minutes, ce qui sauve des vies.

Les obstacles persistants à la connaissance de sa sérologie

Le rapport montre que les principaux obstacles au dépistage du VIH, entre autres, sont la stigmatisation et la discrimination. Des études menées auprès de femmes, d’hommes, de jeunes et de populations clés ont révélé que la crainte d’être vu lors de l’utilisation de services liés au VIH et, en cas de diagnostic positif, la peur que cette information soit communiquée à la famille, aux amis, aux partenaires sexuels ou à la communauté les empêchaient d’accéder aux services VIH, notamment au dépistage du VIH.

Pour les populations clés, à savoir les homosexuels et les autres hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes, les hommes et femmes transgenres, les travailleurs du sexe, les consommateurs de drogues, les détenus dans les prisons et dans d’autres lieux fermés et les migrants, ces obstacles peuvent avoir un impact encore plus important sur l’accès. La stigmatisation et la discrimination de la part de la société et des services de santé peuvent dissuader les membres des populations clés d’accéder aux soins de santé tandis que les lois pénales peuvent aggraver la discrimination, augmenter les taux de violence et créer des obstacles supplémentaires, notamment la peur de l’arrestation et du harcèlement.

« En Côte d’Ivoire, la prévalence du VIH est de 11 % chez les travailleurs du sexe, de 13 % chez les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes et de 9,2 % chez les personnes qui s’injectent des drogues, a confié Pélagie Kouamé, Président du réseau des populations clés en Côte d’Ivoire. Nous ne pouvons pas négliger ces populations clés. Il faut que la situation change et évolue afin que nous puissions sortir de l’ombre et ne plus vivre dans la peur. »

D’autres obstacles incluent la violence ou la menace de violences surtout chez les jeunes femmes et les jeunes filles. Les lois et les politiques en matière de consentement parental constituent également un obstacle car, dans certains pays, les mineurs de moins de 18 ans ont besoin du consentement de leurs parents pour subir un test de dépistage du VIH. En outre, les services sont souvent trop éloignés et difficiles d’accès ou trop coûteux. Les résultats du dépistage du VIH peuvent également être transmis avec retard ou jamais reçus et le début du traitement peut en être retardé. Dans certains pays, les personnes ne recherchent pas le dépistage du VIH car elles estiment ne pas être à risque : au Malawi, une étude a révélé que, parmi les adolescentes et les jeunes femmes (âgées de 15 à 24 ans), considérées comme présentant un risque plus élevé de contracter le VIH, plus de la moitié (52 %) ne se considéraient pas à risque et avaient donc peu de chances de faire appel à des services de dépistage du VIH.

La prochaine génération des possibilités de dépistage

Le rapport souligne que la fourniture d’une gamme variée de possibilités de dépistage et de services, comme le dépistage basé sur la communauté et le dépistage à domicile, peut aider à atténuer de nombreux obstacles logistiques, structurels et sociaux au dépistage du VIH. Ils offrent des possibilités de dépistage pour les personnes qui vivent loin des services de santé, ne sont pas soumis à des contraintes d’heures d’ouverture peu pratiques, ce qui est particulièrement important pour les hommes et les populations clés, et ne sont pas accompagnés de la stigmatisation et de la discrimination souvent ressenties dans les services de santé et liés au VIH traditionnels.

« Nous ne pouvons pas attendre que les gens tombent malades, a prévenu l’Imam Harouna Koné, Président de la plate-forme des réseaux de lutte contre le SIDA. Nous devons aller dans nos communautés et proposer le dépistage et traitement du VIH. »

Le rapport insiste sur l’importance d’une approche des cinq C : consentement, confidentialité, conseil, conformité des résultats du dépistage et connexion à la prévention, aux soins et au traitement. « Il n’existe pas une approche type du dépistage du VIH qui convient pour tout le monde, a précisé M. Sidibé. Mais, un certain nombre de stratégies différentes sont nécessaires pour atteindre les personnes à risque de VIH, y compris des approches innovantes telles que l’autodépistage, qui peut donner aux personnes le sentiment que leur vie privée est respectée. »

Une autre étape importante consiste à intégrer le dépistage du VIH à d’autres services de santé, notamment les services de santé maternelle et infantile, les services de lutte contre la tuberculose et les services de lutte contre les infections sexuellement transmissibles et l’hépatite virale. La tuberculose est la principale cause de décès chez les personnes vivant avec le VIH, représentant un décès sur trois lié au SIDA. Toutefois, selon les estimations, 49 % des personnes vivant avec le VIH et la tuberculose ne sont pas au courant de leur co-infection et ne reçoivent donc pas de soins.

L’accès au dépistage du VIH est un droit humain fondamental et l’ONUSIDA appelle à un engagement mondial pour éliminer les obstacles empêchant les personnes de subir ce dépistage, notamment en éliminant la stigmatisation et la discrimination liées au VIH ; en garantissant la confidentialité du dépistage et du traitement du VIH ; en déployant une combinaison optimale de stratégies de dépistage du VIH pour atteindre les populations qui en ont le plus besoin, l’intégration avec d’autres services de santé, la suppression des obstacles politiques et juridiques entravant l’accès au dépistage et au traitement du VIH, l’élargissement de l’accès à la surveillance de la charge virale dans les pays à revenu faible et intermédiaire et en garantissant aux nouveau-nés l’accès au diagnostic précoce du nourrisson.

Le rapport montre que la mise en œuvre de ces mesures entraînera de grands progrès vers la réalisation de l’objectif qui vise à garantir pour toutes les personnes vivant avec le VIH et affectées par ce virus l’accès aux services vitaux dont elles ont besoin.

En 2017, selon les estimations :

36,9 millions [de 31,1 à 43,9 millions] de personnes vivaient avec le VIH dans le monde

21,7 millions [de 19,1 à 22,6 millions] de personnes avaient accès à un traitement

1,8 million [de 1,4 à 2,4 millions] de personnes ont contracté le VIH

940 000 [de 670 000 à 1,3 million] de personnes sont décédées d’une maladie liée au SIDA

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Ce qu’il faut savoir à propos du dépistage du VIH

Vivre sa vie positivement — Connaître son statut sérologique VIH

Infographie : Dépistage du VIH : ce qu’il faut savoir

Infographie : Connaître son statut sérologique VIH : avantages

Cartes postales

Message du Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres (2018)

L’auto-dépistage du VIH : rapide et simple

Auto-dépistage du VIH : ce qu’il faut savoir

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L’ONUSIDA s’associe à Google et Makhulu Media pour la réalisation de films éducatifs en réalité virtuelle sur le dépistage du VIH

360HIV : un projet qui s’appuie sur le pouvoir de la technologie immersive pour atteindre les jeunes

GENÈVE, 19 novembre 2018 — À la veille de la Journée mondiale de lutte contre le sida, qui aura lieu le 1er décembre, l’ONUSIDA sort une série de films en réalité virtuelle (VR) portant sur le dépistage du VIH.

Grâce aux toutes dernières technologies, ces films permettent de démystifier le test de dépistage du VIH. Au moyen de lunettes que les spectateurs pourront porter pour vivre pleinement l’expérience en VR, l’objectif est d’atteindre les jeunes qui voudraient peut-être connaître leur état sérologique vis-à-vis du VIH, mais qui ont peur ou sont inquiets à l’idée de faire un test de dépistage du VIH.

Dans ces films, un groupe de talentueux jeunes gens rejouent plusieurs scénarios du parcours d’une jeune femme qui va apprendre son statut. Depuis son domicile jusqu’au dispensaire local, ces films permettent aux spectateurs d’explorer différents décors avec une vision à 360 degrés.  

C’est Makhulu Media, une société de production sud-africaine, qui a produit ces films en VR, avec les conseils de l’ONUSIDA et le soutien de Google. Ils ont été réalisés intégralement dans le bidonville de Nyanga, près du Cap, en Afrique du Sud.

« Le VIH peut être évité et traité mais trop peu de jeunes gens connaissent leur statut », a déclaré le Directeur exécutif de l’ONUSIDA Michel Sidibé. « Nous espérons que cet outil très attractif contribuera à dissiper les craintes et à montrer les mesures simples que peuvent prendre les gens pour connaître leur état sérologique vis-à-vis du VIH ».

Lors du lancement du projet, Makhulu Media a organisé des ateliers avec les jeunes pour discuter de leurs connaissances sur le VIH, échanger sur leurs interactions avec les prestataires de santé et décrire leur expérience de visite dans les dispensaires. La prochaine étape consistera à filmer des personnes qui ne seront pas des acteurs en train de rejouer les scènes entre les patients et les agents de santé. Ces courts métrages traitent de la peur d’obtenir un résultat de test positif et de la stigmatisation liée au VIH.

« Nous voulions voir si des films en réalité virtuelle immersive pouvaient encourager les gens à aller faire un test de dépistage du VIH et améliorer les relations entre les infirmières et les jeunes en leur permettant d’échanger leurs positions respectives », explique le producteur de Makhulu Media, Rowan Pybus.

« Les retours de données de l’étude que nous avons commandée sont très positifs », déclare la chercheuse et co-productrice de Makhulu Media, Sydelle Willow Smith. « Les jeunes gens et les agents de santé qui ont participé au film estiment qu’il serait très utile de diffuser ces films dans les salles d’attente des dispensaires ».

Les films sont actuellement distribués dans les dispensaires, les écoles et les communautés d’Afrique du Sud. Malgré les progrès dans la baisse des décès dus au sida et dans l’accès des personnes au traitement, les nouvelles infections à VIH ont atteint le chiffre de 270 000 en 2017 en Afrique du Sud. Ce chiffre est inférieur au pic de 530 000 atteint en 1998, mais le pays compte 7,2 millions de personnes vivant avec le VIH, soit le nombre le plus élevé du monde. Sarah Steele, Responsable des programmes chez Google, estime que le potentiel de la VR à produire un impact social positif est immense.  

« 360HIV est un exemple très parlant de la manière dont la réalité virtuelle peut contribuer à changer les comportements et les croyances qui entourent l’un des défis sociaux et environnementaux parmi les plus pressants au monde », indique-t-elle.  

Un quart des 37 millions de personnes vivant avec le VIH dans le monde ne connaissent pas leur statut. Cette année, le thème de la campagne pour la Journée mondiale de lutte contre le sida est « Vivre une vie positive – Connaître son statut sérologique VIH ». L’ONUSIDA a préparé toute une série de supports de communication qui sont désormais disponibles au téléchargement sur le site web de l’ONUSIDA à l’adresse https://knowyourstatus.unaids.org. Retrouvez tous les films et les bandes-annonces ici.

 

Makhulu Media

Fondée en 2004, Makhulu Media est une agence de création cinématographique et photographique primée, basée au Cap, en Afrique du Sud. Passionnés d’histoires, d’écologie, de relations communautaires et d’arts, ses membres sont parmi les premiers à avoir eu recours à la réalisation cinématographique en réalité virtuelle dans la région. Après avoir inventé un cinéma mobile fonctionnant à l’énergie solaire, baptisé Sunshine Cinema, pour diffuser des films éducatifs, Makhulu Media s’est ensuite lancée dans la réalité virtuelle.

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Le Premier ministre et la Première dame du Lesotho en visite à l’ONUSIDA

GENÈVE, 24 octobre 2018 — Le Premier ministre Thomas Thabane et la Première dame du Lesotho, Maesaiah Thabane, ont visité le siège de l’ONUSIDA à Genève, en Suisse, dans le cadre de l’action pour en finir avec l’épidémie de sida et réduire son impact sur les jeunes.

Ils ont rencontré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, ainsi que des membres du personnel de l’ONUSIDA. 

Au Lesotho, environ une personne sur six vit avec le VIH, l’un des taux les plus élevés au monde. Les femmes sont davantage touchées que les hommes : 27,7 % des femmes vivent avec le VIH, contre 19,7 % des hommes. Des progrès ont été accomplis, avec une baisse du nombre de décès dus au sida de 15 000 en 2005 à environ 5 000 en 2017, mais il faut en faire davantage pour prévenir les nouvelles infections à VIH, en particulier de la mère à l’enfant, car le taux de transmission du VIH de la mère à l’enfant est de 11,3 %.

« Nous pouvons et nous allons en finir avec les nouvelles infections à VIH chez les bébés », a déclaré M. Thabane.

De son côté, la Première dame défend la jeunesse avec ferveur. Elle a fait preuve d’un engagement affirmé en faveur de la réduction du cancer du sein et du col de l’utérus et elle encourage l’accès à des services de santé reproductive intégrés. 

« Si nous voulons réduire puis mettre fin aux violences sexistes à l’égard des femmes, nous devons envoyer nos filles à l’école et faire en sorte qu’elles y restent », a expliqué Mme Thabane. « Nos investissements doivent miser sur les filles ».

M. Sidibé a fait part de son total soutien en félicitant le Lesotho pour les progrès significatifs accomplis dans sa riposte au VIH. « Pour en finir avec l’épidémie de sida, il faut commencer par les jeunes », a-t-il déclaré. « Cela signifie qu’il faut impliquer les filles et les garçons et leur donner des informations via les canaux traditionnels et les réseaux sociaux ».

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Le Président de la République centrafricaine s’engage à élargir l’accès aux services sociaux de base

L'appui de l'ONUSIDA à la République centrafricaine salué par le président

GENEVE, 23 octobre 2018—Le Président de la République centrafricaine s'est rendu à l’ONUSIDA pour parler des efforts de reconstruction et de réconciliation nationale après des décennies d'instabilité politique et de conflits.

"Le gouvernement travaille avec ses partenaires pour améliorer l'accès aux services sociaux tels que l'éducation, la santé et l'eau potable, ainsi que pour renforcer notre riposte au VIH," a déclaré Faustin-Archange Touadéra, président de la République centrafricaine. "Nos progrès restent néanmois fragiles. C’est pourquoi nous avons besoin du soutien et de l’engagement de tous nos partenaires pour faire avancer la paix."

Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé, qui s'est rendu en RCA début octobre, a salué les progrès réalisés par le pays. Il a aussi remercié le président pour son engagement à la recherche d’un dialogue vers la paix citant beaucoup d’îlots d’espoir. "Dans vos efforts de reconstruction, la santé est un levier pour améliorer la justice sociale et la stabilité," a déclaré M. Sidibé. "Je félicite le président pour son engagement personnel en faveur de la protection et de la dignité de tous, y compris celles des femmes et des filles trop souvent victimes de violence et d’abus sexuels."

L’ONUSIDA a signé un protocole d’accord avec le département de la défense nationale et de la reconstruction de l’armée, le ministère de la santé et de la population, et le comité national de la République Centrafricaine. Le but de cet accord est de réduire les nouvelles infections au VIH chez les militaires, lutter contre les violences sexuelles et les abus commis par les militaires et les personnels en uniforme. Il s'agit aussi d'augmenter l’utilisation des services de traitement et de soin.

La République Centrafricaine est le second pays dans le centre de l'Afrique avec le taux de VIH le plus élevé. Celui-ci était estimé à 4% en 2017. Cependant, parmi les personnels en uniforme, ce taux est doublé ayant atteint 7,8%. La connaissance du VIH parmi les personnels en uniforme en République Centrafricaine est particulièrement faible, et les comptes rendus d’abus sexuels et de violences exercées par le personnel militaire sont nombreux.
Depuis janvier 2017, plus de 10 000 personnes ont pu commencer un traitement antirétroviral.

Le président Touadéra a répété qu’il fallait agir maintenant pour garantir la paix. Il a remercié chaleureusement l’ONUSIDA pour son soutien et sa présence dans son pays.

Données du VIH en République Centrafricaine, 2017

  • 160 000 [130 000–190 000] personnes vivant avec le VIH
  • 53% des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut
  • 32% des personnes vivant avec le VIH ont accès à la thérapie antirétrovirale
  • 8700 [7600–11 000] personnes nouvellement infectées à VIH
  • 15 000 [12 000–17 000] personnes décédées de causes liées au SIDA

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Plusieurs organisations mondiales actives dans le domaine de la santé vont adopter de nouvelles modalités de collaboration pour agir plus efficacement

Les dirigeants des 11 principales organisations mondiales actives dans les domaines de la santé et du développement ont signé aujourd’hui un engagement historique en vue de trouver de nouvelles modalités de collaboration pour atteindre plus vite les objectifs de développement durable des Nations Unies.

Cette initiative, coordonnée par l’Organisation mondiale de la Santé, concerne 11 organisations, auxquelles d’autres devraient se joindre ultérieurement.

Cet engagement fait suite à une demande formulée par la Chancelière allemande Angela Merkel, du Président ghanéen Nana Addo Dankwa Akufo-Addo et de la Première Ministre norvégienne Erna Solberg, avec le soutien du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, Antonio Guterres, en vue de mettre au point un plan mondial pour définir comment améliorer la collaboration entre les acteurs mondiaux pour atteindre plus vite les cibles liées à la santé du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

« Pour que le développement durable soit possible – pour mettre fin à la pauvreté, pour promouvoir des sociétés pacifiques où chacun ait sa place et pour protéger l’environnement – il est essentiel que les populations soient en bonne santé. Cependant, malgré les grandes avancées obtenues dans la lutte contre bon nombre des principales causes de décès et de maladie, nous devons redoubler d’efforts si nous voulons atteindre plusieurs des cibles liées à la santé », ont annoncé les dirigeants des organisations réunis aujourd’hui à Berlin, à l’occasion du Sommet mondial de la santé. « Le Plan d’action mondial représente un engagement historique en faveur de nouvelles modalités de collaboration afin d’atteindre plus vite les objectifs de développement durable à l’horizon 2030. Nous tenons à redéfinir les modalités de collaboration de nos organisations afin d’apporter aux pays un soutien plus efficient et plus efficace et pour que l’ensemble des populations soient en meilleure santé et jouissent de plus de bien-être », ont-ils ajouté.

Le groupe a décidé de définir de nouvelles modalités de collaboration afin d’optimiser l’utilisation des ressources et de mesurer les progrès accomplis de façon plus transparente et plus engagée. La première phase de l’élaboration du plan est organisée autour de trois axes stratégiques : l’alignement, l’accélération et la redevabilité.

  • L’alignement : les organisations se sont engagées à coordonner leurs processus programmatiques, opérationnels et de financement pour améliorer l’efficacité et l’impact collectifs concernant plusieurs priorités communes, comme l’égalité entre les sexes et la santé de la mère, du nouveau‑né, de l’enfant et de l’adolescent ainsi que la santé reproductive.
  • L’accélération : les organisations ont décidé de définir des approches communes et de coordonner leur action dans des domaines où elles sont susceptibles d’accélérer le rythme de progression en matière de santé dans le monde. Le premier ensemble de sept « accélérateurs » comprend la participation des communautés et de la société civile, la recherche-développement, les données et le financement durable.  
  • La redevabilité : pour améliorer la transparence et la redevabilité envers les pays et les partenaires du développement, les organisations innovent en définissant des étapes communes pour près de 50 cibles liées à la santé qui se rapportent à 14 objectifs de développement durable. Ces étapes constitueront des points de contrôles essentiels et des références communes qui permettront de déterminer où en sera le monde en 2023 et s’il est en bonne voie d’atteindre les objectifs fixés pour 2030.

Le Plan d’action mondial permettra également de renforcer l’action collective et d’obtenir des fonds afin de lutter contre les inégalités entre les sexes qui empêchent d’accéder aux services de santé et pour améliorer la qualité globale des soins de santé dispensés aux femmes et aux filles, y compris les services de santé sexuelle et reproductive.

La Banque mondiale, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, Gavi, l’Alliance du vaccin, le Mécanisme mondial de financement, ONU-Femmes, l’ONUSIDA, le PNUD, l’UNFPA, l’UNICEF, Unitaid et l’OMS ont déjà souscrit au Plan d’action mondial pour la santé et le bien-être de tous. Le Programme alimentaire mondial s’est engagé à y souscrire dans les prochains mois.

La version finale du plan sera présentée à l’Assemblée générale des Nations Unies en septembre 2019.

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L’ONUSIDA travaillera avec les personnels en uniforme de la République Centrafricaine pour en finir avec les abus et la violence sexuelle et mettre un terme aux nouvelles infections à VIH

Une nouvelle initiative est lancée pour engager les militaires et personnels en uniforme dans la prise de conscience, la prévention et le traitement du VIH et pour éliminer les violences sexuelles et basées sur le genre

BANGUI/GENEVE, 9 octobre 2018— L’ONUSIDA a signé un protocole d’accord avec le département de la défense nationale et de la reconstruction de l’armée, le ministère de la santé et de la population, et le comité national de la République Centrafricaine. Le but de cet accord est de réduire les nouvelles infections à VIH parmi les militaires, réduire la violence sexuelle et les abus par les militaires et augmenter l’utilisation des services de traitement, de soin et de soutien pour le VIH par les personnels en uniforme.

Ce protocole d’accord vient à un moment critique. La République Centrafricaine est le second pays dans le centre de l’Afrique avec le taux de VIH le plus élevé. Celui-ci était estimé à 4% en 2017. Cependant, parmi les personnels en uniforme, ce taux a atteint 7,8%. La connaissance du VIH parmi les personnels en uniforme en République Centrafricaine est particulièrement faible, et les comptes rendus d’abus sexuels et de violences exercées par le personnel militaire sont nombreux.

"Nous avons la responsabilité de protéger notre peuple de la violence et du VIH, en particulier les femmes et les filles qui sont les plus vulnérables. En nous concentrant sur le personnel en uniforme, nous visons à transformer les relations entre la nouvelle armée et la population et continuer la reconstruction de notre pays, » a déclaré Faustin-Archange Touadéra, Président de la République centrafricaine.

Sous l’égide de ce protocole d’accord, les parties mobiliseront les partenaires nationaux pour répondre au VIH et à la violence basée sur le genre parmi les personnels de défense et de sécurité, réduire la prévalence à VIH et les nouvelles infections et améliorer les relations entre les personnels de défense et de sécurité, et la population générale à travers des activités intégrés autour de la prévention du VIH et de la violence basée sur le genre.

« Ce protocole est une première », a dit Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA. « Cela traduit la résolution 1983 du Conseil de sécurité en actions concrètes. Il place la prévention au centre de nos efforts pour mettre fin à la violence basée sur le genre en tant que cause et conséquence du VIH. Cela est essentiel pour renforcer la responsabilisation en ce qui concerne la violence sexuelle en République centrafricaine. »

Une attention particulière sera donnée à la formation et à la prise de conscience de tous les personnels de défense et de sécurité en utilisant des méthodes qui ont démontré leur efficacité en matière de réduction de la violence basée sur le genre et de prévention du VIH. Celles-ci comprennent l’amélioration des mécanismes pour dénoncer la violence sexuelle et le soutien aux survivant(e)s, et l’assurance d’accès à des outils de prévention efficaces. Des programmes de soutien social et psychosocial seront aussi mis à la disposition des personnels de défense et des forces de sécurité, ainsi que leurs familles.

Les principaux bénéficiaires des programmes et des activités seront les personnels de défense et de sécurité de la République Centrafricaine qui incluent les militaires, la police, la gendarmerie, les douaniers, les officiers des eaux et forêts, et la police municipale. La mise en œuvre de cet accord cadre bénéficiera aussi à la population plus large, en particulier à travers les activités intégrées entre les militaires et les civiles qui sont prévues, et à travers l’impact des programmes de prévention du VIH, des programmes de soins et traitement ainsi que des efforts pour éliminer la violence et les abus sexuels et basés sur le genre.

L’ONUSIDA apportera son leadership et son soutien technique à cette initiative et mobilisera les partenaires et les organisations coparrainantes en particulier les organisations travaillant sur le genre et la santé, pour appuyer la mise en œuvre des activités détaillées dans cet accord cadre. L’ONUSIDA assurera aussi la collaboration parmi tous les partenaires du projet, y compris en assurant la participation active de la société civile. L’ONUSIDA jouera un rôle clé pour faire le plaidoyer pour les ressources et soutenir le suivi, l’évaluation et la documentation de cette initiative.

Ces nouveaux engagements joueront un rôle important pour avancer le Plan National de Relèvement et de Consolidation de la Paix de la République Centrafricaine 2017-2021. Ils font partie du travail de mise en œuvre de la Résolution 1983 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, qui souligne l’importance d’efforts concertés pour en finir avec la violence sexuelle et basée sur le genre et répondre au VIH dans les contextes de conflit et post-conflit.

Données du VIH en République Centrafricaine, 2017

  • 160 000 [130 000–190 000] personnes vivant avec le VIH
  • 53% des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut
  • 32% des personnes vivant avec le VIH ont accès à la thérapie antirétrovirale
  • 8700 [7600–11 000] personnes nouvellement infectées à VIH
  • 15 000 [12 000–17 000] personnes décédées de causes liées au SIDA

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L’Union africaine et l’ONUSIDA, qui assure la présidence du partenariat H6, unissent leurs forces pour lutter contre les violences sexuelles et sexistes et traiter les questions de santé dans les contextes de crise humanitaire

Les dirigeants politiques et du monde de la santé annoncent un partenariat fondé sur l’action en faveur des femmes et des filles lors d’un événement de haut niveau en marge de la 73e session de l’Assemblée générale des Nations Unies.

GENÈVE, 24 septembre 2018 — L’ONUSIDA, qui préside le partenariat H6 (six agences des Nations Unies travaillant sur les questions de santé), et l’Union africaine se sont engagés à renforcer leur collaboration pour éliminer les violences sexuelles et sexistes, prévenir le VIH et protéger la santé et les droits des femmes dans les contextes de crise humanitaire.

Un nouveau programme de travail sur cet agenda commun a été annoncé lors d’un événement spécial de haut niveau organisé à New York, aux États-Unis, en marge de la 73e session de l’Assemblée générale des Nations Unies.

« Nous sommes réunis ici afin de coordonner nos efforts entre l’Union africaine et les Nations Unies et planifier nos interventions pour la protection des droits des individus, la prévention du VIH et la promotion du droit à la santé », a déclaré Faustin-Archange Touadéra, Président de la République centrafricaine, qui a présidé la réunion.

L’augmentation dans la fréquence et l’échelle des crises humanitaires a un impact dévastateur, en particulier sur les femmes et les enfants. En 2017, près de 68 millions de personnes ont été déplacées de force au niveau mondial en raison de persécutions, de conflits ou de violences généralisées : une hausse de 2,9 millions par rapport à 2016 et un nouveau record franchi.

« Nous savons qu’il est temps d’agir. Plus de 2 milliards de personnes vivent dans des pays touchés par la précarité, la violence et la guerre, et la plupart sont des femmes et des filles. C’est inacceptable. Nous avons besoin d’une visibilité politique et d’une coopération internationale renforcée pour éliminer les violences sexistes et protéger la santé des femmes et des filles dans les contextes de crise humanitaire », a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA et Président de H6.

L’ONUSIDA va soutenir l’Union africaine dans l’élaboration d’un plan d’action conjoint Union africaine – Nations Unies. Ce plan impliquera le développement d’outils de formation et de sensibilisation pour les personnels en uniforme qui interviennent dans les opérations de maintien de la paix et la garantie de meilleurs taux de signalement des cas d’exploitation sexuelle et de violence à l’égard des femmes et des filles.

« Le partenariat entre les Nations Unies et l’Union africaine offre l’occasion de renforcer mutuellement le travail de chacun et d’apporter des réponses conjointes et globales aux besoins des populations vulnérables dans les situations de crise », a affirmé Smail Chergui, Commissaire à la Paix et à la Sécurité de l’Union africaine.

Protéger la santé et les droits des femmes et des jeunes sera fondamental pour atténuer les effets de la précarité, des conflits et des catastrophes. On estime que 60 % du total des décès maternels évitables se produisent dans les contextes de crise humanitaire et de guerre, ce qui équivaut à près de 500 décès chaque jour.

« Au Soudan du Sud, 52 % de nos jeunes sœurs sont mariées avant leur 18e anniversaire. J’implore les dirigeants à sortir de leur silence assourdissant. Nous appelons à une inclusion des femmes dans les processus politiques. Ce sont nos corps, nos vies et notre avenir qui sont en jeu. Nous avons droit au niveau de santé le plus élevé que l’on peut atteindre, conflit ou pas », a déclaré Riya William Yuyada, Directrice exécutive de Crown the Woman au Soudan du Sud.

Actuellement, il n’existe que trop peu de programmes qui marchent pour prévenir les violences sexistes lors des conflits et à l’encontre des populations de réfugiés. Des études ont montré que les violences à l’égard des femmes et des filles augmentent en période de conflit, le viol et d’autres formes de violence sexuelle étant souvent une pratique courante en temps de guerre.

« Il ne s’agit pas de faire taire les armes, nous devons reconnaître que les femmes et les enfants ont droit à la vie, à la santé et à la paix. C’est là-dessus que nous devrions focaliser notre énergie et notre temps, pour faire en sorte que les femmes et les filles soient protégées », a déclaré Bience Gawanas, Conseillère spéciale du Secrétaire général des Nations Unies sur l’Afrique.

L’Agenda 2030 pour le développement durable et l’Agenda 2063 de l’Union africaine ont ouvert une fenêtre politique importante. Ces nouveaux engagements représentent une opportunité venant à point nommé de renforcer la collaboration sur la sécurité humaine et la santé en situation de crise humanitaire, dans le contexte de l’adoption récente du Cadre conjoint Nations Unies – Union africaine pour un partenariat renforcé pour la paix et la sécurité.

« Nous n’avons pas besoin d’expliquer pourquoi nous concluons un partenariat, mais plutôt pourquoi nous ne concluons pas de partenariat pour en finir avec les violences sexuelles et sexistes et protéger la santé et les droits des femmes et des enfants dans les contextes de crise humanitaire. Si notre souci consiste à nous attaquer aux causes profondes de la précarité, de la pauvreté et des abus, les femmes et les filles sont au cœur de l’affaire », a déclaré Sigrid Kaag, Ministre néerlandaise du Commerce extérieur et de la Coopération au développement.

Parmi les engagements pris par l’ONUSIDA et l’Union africaine, il y a le travail consistant à assurer un financement adéquat pour consolider la mise en œuvre coordonnée des programmes de riposte à l’exploitation sexuelle, aux abus et au VIH dans les contextes de crise humanitaire. Cette coopération renforcée entre l’Union africaine et les Nations Unies sera capitale pour garantir une paix, une sécurité et un développement durables et centrés sur les populations.

Pour en savoir plus sur le nouveau partenariat entre l’ONUSIDA et l’Union africaine, rendez-vous sur unaids.org

 

AUTRES CITATIONS

Deborah Birx, Coordonnatrice pour les États-Unis de la lutte mondiale contre le sida et Représentante spéciale pour la diplomatie en matière de santé mondiale

Il ne s’agit pas seulement d’argent, il s’agit aussi de politiques, de lois et d’une justice pour les filles et les enfants, surtout si l’on tient compte du fait que 60 % de la population du continent africain a moins de 20 ans.

 

Elhadj As Sy, Secrétaire général de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

Ils ont besoin de paix, ils réclament la paix, ils ont soif d’espoir et tentent de garder la dignité humaine qu’ils ont perdue en cours de route. Comme on dit en Afrique, c’est le dernier morceau de tissu qui est déchiré par les violences sexuelles et sexistes. La protection ne devrait pas passer au second plan.

 

Michaëlle Jean, Secrétaire générale, Organisation internationale de la Francophonie

Les violences, les viols, les agressions contre les femmes, les jeunes filles et les jeunes garçons sont un fléau mondial qui peut être comparé à une arme de destruction massive. Nous sommes ici pour en faire plus contre toutes les formes de discrimination et de crimes commis à l’encontre des femmes.

 

Pramilla Patten, Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit

La honte, la stigmatisation, le risque de représailles et l’absence d’accès aux services adéquats conduisent à un déficit chronique de signalement. En isolant les victimes et en les empêchant d’accéder aux soins médicaux et à un appui, la stigmatisation facilite la propagation du VIH.

Les conflits armés créent les conditions permettant au VIH de prospérer, notamment à travers les viols, l’esclavage sexuel, le trafic et l’exploitation des êtres humains, dans des environnements où l’état de droit et les services de santé publique sont peut-être inexistants.

 

Bintou Keita, Sous-Secrétaire générale des Nations Unies aux opérations de maintien de la paix

Les personnels féminins engagés dans des missions de maintien de la paix sont désormais déployés afin de faciliter le dialogue et font également office de conseillers en matière de protection des femmes pour une approche plus globale du maintien de la paix. Ces personnels sont aussi ceux qui apportent la paix et la sécurité civiles, des femmes et des hommes qui sont engagés pour apporter le plus de paix possible.

 

Lorena Castillo de Varela, Première dame du Panama

Depuis que je travaille avec l’ONUSIDA et les Nations Unies, deux mots puissants me guident : zéro discrimination. Les problèmes auxquels font face les femmes et les enfants, en particulier dans les contextes de crise humanitaire, se nourrissent de la stigmatisation et de la discrimination, créant des obstacles qui empêchent l’accès aux services de santé vitaux, comme le dépistage du VIH et les médicaments qui sauvent des vies. Le monde entier devrait appliquer partout la discrimination zéro.

 

Martine Moise, Première dame d’Haïti

Haïti a connu son lot de catastrophes naturelles, des tremblements de terre aux ouragans, rendant les femmes et les filles particulièrement vulnérables. En Haïti aussi, les violences sexistes sont bien trop répandues. Je soutiens pleinement la lutte contre les violences à l’égard des femmes et les violences sexistes. C’est une lutte à laquelle tout le monde doit participer.

 

Laure-Marie Kitanu, Coordinatrice du Réseau des femmes vivant avec le VIH, République démocratique du Congo

Nous avons appelé la communauté internationale à l’aide sur la prévention et le dépistage du VIH et nous vous implorons de continuer à donner la priorité à la paix et la stabilité pour que nous trouvions une solution pérenne. Nous saluons cette initiative de l’Union africaine et de l’ONUSIDA.

 

Contribution écrite d’Ashraf El Nour, Directeur du Bureau de l’Organisation internationale pour les migrations auprès des Nations Unies, New York

L’Organisation internationale pour les migrations appelle les gouvernements de l’Union africaine et leurs partenaires à assurer le respect total du droit à la santé pour les migrants, quel que soit leur statut, afin d’améliorer la résilience des populations qui vivent dans des conditions précaires. Ne pas agir ainsi menace non seulement la sécurité sanitaire publique des groupes vulnérables, mais aussi celle de la totalité des communautés au sein desquelles ils résident.

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune de zéro nouvelle infection à VIH, zéro discrimination et zéro décès lié au sida. L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies (le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’ONUDC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale) et collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre fin à l’épidémie de sida d’ici 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

Union africaine

La vision de l’Union africaine est de devenir une Afrique intégrée, prospère et en paix, gérée par ses propres citoyens et représentant une force dynamique dans l’arène internationale. Cette vision d’une Afrique nouvelle, tournée vers l’avenir, dynamique et intégrée sera pleinement concrétisée grâce à une lutte incessante sur plusieurs fronts et un engagement sur le long terme. L’Union africaine est passée du soutien aux mouvements de libération des territoires africains autrefois soumis au colonialisme et à l’apartheid, comme le voyait l’OUA depuis 1963 dans son Acte constitutif, à une organisation fer de lance dans le développement et l’intégration de l’Afrique.

H6

Le partenariat H6 s’appuie sur les forces collectives de l’UNFPA, de l’UNICEF, d’ONU-Femmes, de l’OMS, de l’ONUSIDA et du Groupe de la Banque mondiale pour apporter un soutien technique et faire avancer la stratégie mondiale Every Woman Every Child aux côtés des dirigeants des pays et des actions en faveur de la santé des femmes, des enfants et des adolescents. Le H6 est actuellement présidé par l’ONUSIDA. Pour en savoir plus : http://www.unaids.org/en/topic/H6

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UNAIDS
Sophie Barton-Knott
tel. +41795146896
bartonknotts@unaids.org

Publication

HIV in humanitarian and emergency settings

Press Release

Des experts de premier plan lancent un appel au système judiciaire pénal pour faire en sorte que la science éclaire l’application du droit dans les affaires pénales en lien avec le VIH

 

Les poursuites touchant des personnes vivant avec le VIH pour des actes qui ne présentent pas de risque d’exposition au VIH ou de transmission du virus ont incité les scientifiques à publier une déclaration appelant le système judiciaire pénal à s’appuyer sur la science lors de l’étude des poursuites pour non-divulgation de séropositivité au VIH, exposition au VIH ou transmission du VIH.

AMSTERDAM/GENÈVE, 25 juillet 2018 — Un groupe de 20 scientifiques de premier plan spécialistes du VIH, venus du monde entier, a publié une déclaration de consensus scientifique invitant les gouvernements et les personnes travaillant au sein du système juridique et judiciaire à prêter davantage attention aux avancées scientifiques significatives sur le VIH, afin de faire en sorte que la science éclaire l’application du droit pénal dans les affaires en lien avec le VIH.

« La science a connu de grandes avancées ces dernières années, qui ont joué un rôle énorme en permettant aux pays de prendre des décisions éclairées par des données probantes dans le cadre de leurs programmes de lutte contre le VIH », a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA. « Avec tous les nouveaux progrès scientifiques disponibles aujourd’hui, nous devons continuer d’utiliser la science comme élément de preuve pour rendre la justice. Personne ne devrait être traité comme un criminel en raison d’un manque d’informations ou de compréhension de la part du système judiciaire quant aux risques de transmission du VIH ».

Ce groupe d’experts scientifiques, réuni par l’ONUSIDA, l’International Association of Providers of AIDS Care (IAPAC) et la Société internationale du sida, met en garde contre le fait qu’une application trop vaste et inappropriée du droit pénal à l’encontre des personnes vivant avec le VIH continue de susciter des inquiétudes majeures dans le monde entier. Près de 73 pays présentent des lois qui font de la non-divulgation de la séropositivité au VIH, l’exposition au VIH ou la transmission du VIH un délit, et 39 pays ont appliqué d’autres dispositions pénales dans des affaires similaires.

« Un grand nombre de ces lois ne tiennent pas compte des mesures qui permettent de réduire la possibilité de transmettre le VIH, notamment l’usage du préservatif, et elles ont été adoptées bien avant que ne soit pleinement caractérisé l’avantage préventif du traitement antirétroviral ou de la prophylaxie pré-exposition », explique José M. Zuniga, Président et CEO de l’IAPAC. « La plupart des personnes vivant avec le VIH qui connaissent leur état sérologique prennent des mesures pour empêcher la transmission du VIH aux autres. Ainsi, les lois qui criminalisent précisément la non-divulgation de la séropositivité au VIH, l’exposition au VIH ou la transmission du VIH ont pour principale conséquence d’exacerber la stigmatisation liée au VIH et de faire reculer le recours aux services anti-VIH ».

La plupart des poursuites sont entamées sur la base d’une perception d’un risque de transmission du VIH par l’intermédiaire d’une activité sexuelle. Certaines concernent aussi des cas de morsure, de crachat ou même d’égratignure. Souvent, les poursuites, et les condamnations, sont influencées par un manque de connaissances ou d’appréciation des preuves scientifiques concernant la possibilité de transmission du virus. Dans de nombreux cas, elles sont le reflet d’une stigmatisation et d’une peur solidement ancrées associées au VIH, qui continuent d’exister malgré les immenses progrès du traitement et de la prévention du VIH.

« Nous soutenons cette déclaration de consensus d’experts éminents à l’échelle internationale, que nous appelons depuis longtemps de nos vœux », a déclaré Sally Cameron, analyste en chef sur les politiques du réseau HIV Justice Network, au nom du Comité directeur de HIV Justice Worldwide, une coalition mondiale de la société civile qui milite pour la fin des poursuites judiciaires injustes. « La criminalisation du VIH est un phénomène mondial croissant qui cible injustement les personnes vivant avec le VIH à travers des poursuites pénales et des sanctions très dures. Cette déclaration bienvenue affirme clairement le fait que notre compréhension actuelle des recherches scientifiques sur le VIH, en parallèle des droits de l’homme et des principes juridiques fondamentaux, ne soutient pas ce déni de justice ».

La déclaration de consensus revue par des pairs, validée par 70 autres scientifiques du monde entier, a été publiée aujourd’hui dans le Journal de la Société internationale du sida. Elle décrit les preuves scientifiques concernant la possibilité de transmission du VIH dans différents contextes, l’impact à long terme de l’infection à VIH et les moyens de preuve de la transmission du VIH afin d’assurer une meilleure compréhension dans les affaires de droit pénal.

Fondée sur une analyse détaillée des meilleures preuves scientifiques existantes en matière de transmission du VIH et d’efficacité du traitement, la déclaration indique qu’il est impossible de transmettre le VIH par la salive suite à une morsure ou un crachat, même lorsque la salive contient de petites quantités de sang. Les possibilités de transmission du VIH lorsqu’un préservatif est correctement utilisé pendant un rapport sexuel, ou lorsqu’un partenaire vivant avec le VIH présente une charge virale indétectable, sont infimes, voire nulles.

En outre, un traitement antirétroviral efficace, une faible charge virale, le recours à la prophylaxie pré-exposition (médicaments antirétroviraux pris par une personne séronégative au VIH avant une exposition possible) ou à la prophylaxie post-exposition (médicaments antirétroviraux pris après une exposition possible) sont autant de moyens permettant de réduire de manière significative la possibilité d’une transmission du VIH.

Des orientations internationales sur le VIH dans le contexte du droit pénal formulent la recommandation suivante : « la preuve du lien de causalité, en relation avec la transmission du VIH, devrait toujours se fonder sur des éléments de preuve provenant de plusieurs sources pertinentes, notamment les dossiers médicaux, des méthodes scientifiques rigoureuses et le passé sexuel de la personne » (Ending overly broad criminalization of HIV non-disclosure, exposure and transmission: critical scientific, medical and legal considerations) (Mettre fin à la criminalisation excessive de la non-divulgation de la séropositivité au VIH, l’exposition au VIH et la transmission du VIH : considérations critiques sur le plan scientifique, médical et juridique).

Les experts recommandent fortement de faire preuve d’une plus grande prudence lorsqu’il s’agit d’envisager des poursuites pénales, notamment en procédant à une appréciation minutieuse des preuves scientifiques actuelles en matière de risque et d’effets néfastes liés au VIH. La déclaration de consensus devrait permettre aux décideurs politiques, aux procureurs et aux tribunaux de s’orienter en fonction des meilleures preuves scientifiques existantes et d’éviter ainsi une application abusive du droit pénal, comme c’est le cas à l’heure actuelle dans de nombreux pays du monde.

Lire l’intégralité de la déclaration Expert Consensus Statement on the Science of HIV in the Context of Criminal Law

 

Press Release

L'ONUSIDA alerte que les progrès ralentissent et que le temps est compté pour atteindre les objectifs de 2020 en matière de VIH

Les nouvelles infections à VIH augmentent dans environ 50 pays; les décès liés au sida ne diminuent pas assez vite; la stagnation des moyens risque d’enrayer les résultats. La moitié de toutes les nouvelles infections à VIH dans le monde sont parmi les populations clés et leurs partenaires, qui n’ont pas accès aux services dont elles ont besoin 

PARIS/GENÈVE, le 18 juillet 2018 — L'ONUSIDA envoie aux pays du monde entier une alerte solennelle. Dans un nouveau rapport lancé aujourd’hui à Paris, France, à un événement co-organisé avec Coalition PLUS, ONUSIDA tire le signal d’alarme : la riposte mondiale au VIH se trouve dans une situation préoccupante. L’ONUSIDA envoie aux pays un sérieux avertissement. Dans un nouveau rapport présenté aujourd’hui à Paris, l’ONUSIDA lance l’alerte face à la situation fragile dans laquelle se trouve la lutte mondiale contre le VIH. À mi-parcours des objectifs 2020, le rapport Miles to go – Closing gaps; breaking barriers; righting injustices (Un long chemin reste à parcourir - combler les écarts, rompre les barrières, réparer les injustices) nous met en garde face au fait que le rythme des progrès n’est pas à la hauteur de l’ambition mondiale. Le rapport appelle à prendre des mesures immédiates visant à mettre le monde sur la bonne voie pour atteindre les objectifs primordiaux de 2020.

« Nous tirons la sonnette d’alarme », affirme Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA. « Des régions entières prennent du retard, les grands progrès que nous avons réalisés concernant les enfants ne sont pas pérennes, les femmes restent les plus touchées, les ressources ne sont toujours pas à la hauteur des engagements politiques et les populations clés continuent d’être laissées pour compte. Tous ces éléments freinent les progrès et il est urgent d’y faire face. »

Crise de la prévention des infections liés au VIH

Les nouvelles infections liés au VIH sont en augmentation dans une cinquantaine de pays, et, à l’échelle mondiale, n’ont diminué que de 18 % au cours des sept dernières années, passant de 2,2 millions en 2010 à 1,8 million en 2017. Bien que ce chiffre représente presque la moitié du nombre de nouvelles infections par rapport à 1996, lorsque ce nombre était au plus haut (3,4 millions), la baisse n’est pas assez rapide pour atteindre l’objectif de moins de 500 000 nouvelles infections à VIH d’ici 2020.

La réduction du nombre des nouvelles infections par le VIH a été la plus forte dans la région la plus touchée par le virus, l’Afrique orientale et australe, où les nouvelles infections ont diminué de 30 % depuis 2010. Toutefois, en Europe de l’Est et en Asie centrale, le nombre annuel de nouvelles infections à VIH a doublé et a augmenté de plus d’un quart ces 20 dernières années au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.

L’expansion des traitements n’est toujours pas un acquis

Conséquence du déploiement de la thérapie antirétrovirale, le nombre de décès liés au SIDA (940 000) est le plus bas jamais atteint au cours de ce siècle, après avoir chuté en dessous du million pour la première fois en 2016. Cependant, la régression n’est pas suffisamment rapide pour atteindre l’objectif de moins de 500 000 décès liés au SIDA d’ici 2020.

En un an seulement, 2,3 millions de personnes supplémentaires ont eu accès au traitement. Il s’agit de la plus forte augmentation annuelle à ce jour, portant le nombre total de personnes sous traitement à 21,7 millions. Près de 60 % des 36,9 millions de personnes séropositives étaient sous traitement en 2017, ce qui est un succès considérable, mais pour atteindre l’objectif de 30 millions de personnes sous traitement, 2,8 millions de nouvelles personnes séropositives doivent être mises sous traitement chaque année, or tout indique que le taux d’expansion ralentit.

L’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale à la traîne

En 2017, seulement 26 % des enfants et 41 % des adultes ont eu accès au traitement en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, contre 59 % des enfants et 66 % des adultes en Afrique de l’Est et en Afrique australe. Depuis 2010, le nombre de décès liés au sida a diminué de 24 % en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, contre 42 % en Afrique de l’Est et australe.

Le Nigeria concentre plus de la moitié (51 %) de la charge de morbidité du VIH dans la région et peu de progrès ont été réalisés en matière de réduction des nouvelles infections à VIH ces dernières années. Les nouvelles infections à VIH n’ont diminué que de 5 % (9000) en sept ans (passant de 179 000 à 170 000). Seule une personne vivant avec le VIH sur trois est sous traitement (33 %), même si la couverture du traitement contre le VIH a augmenté par rapport à seulement 24 % il y a deux ans.

Les progrès concernant les enfants ralentissent

Le rapport montre que les progrès réalisés en faveur des enfants ne sont pas pérennes. Les nouvelles infections par le VIH chez les enfants n’ont diminué que de 8 % au cours des deux dernières années, seulement la moitié (52 %) des enfants vivant avec le VIH reçoivent un traitement et 110 000 enfants sont morts de maladies liées au sida en 2017. Bien qu’en 2017, 80 % des femmes enceintes séropositives aient eu accès à une thérapie antirétrovirale pour prévenir la transmission du virus à leur enfant, 180 000 enfants ont contracté le VIH pendant l’accouchement ou l’allaitement, ce qui est bien loin de l’objectif de moins de 40 000 transmissions mère-enfant d’ici fin 2018.

« Un enfant nouvellement contaminé par le VIH, ou un enfant qui meurt du SIDA, c’est encore trop », affirme M. Sidibé. « Rien n’est acquis d’avance dans la lutte contre l’épidémie de SIDA. Le monde doit tenir compte de ce signal d’alarme et lancer un plan d’accélération afin d’atteindre ses objectifs. »

Les populations clés concentrent près de la moitié des nouvelles infections à VIH dans le monde

Le rapport montre également que les populations clés ne sont pas suffisamment prises en compte dans l’élaboration des programmes pour le VIH. Les personnes comptant parmi les populations clés ainsi que leurs partenaires sexuels représentent 47 % des nouvelles infections à VIH dans le monde et 97 % des nouvelles infections à VIH en Europe de l’Est et en Asie centrale, où un tiers des nouvelles infections à VIH concernent les utilisateurs de drogues injectables.

« Le droit de chacun à la santé n’est pas négociable », affirme M. Sidibé. « Les travailleurs du sexe, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les prisonniers, les migrants, les réfugiés, les personnes transgenres sont plus touchés par le VIH, mais sont encore exclus des programmes de lutte contre le VIH. Davantage d’investissements sont nécessaires pour atteindre ces populations clés. »

La moitié des travailleurs du sexe au eSwatini, au Lesotho, au Malawi, en Afrique du Sud et au Zimbabwe sont séropositifs. Le risque de contracter le VIH est 13 fois plus élevé chez les travailleuses du sexe, 27 fois plus élevé chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, 23 fois plus élevé chez les utilisateurs de drogues injectables et 12 fois plus élevé chez les femmes transgenres.

 « Les communautés font écho à l’alerte lancée par l’ONUSIDA » indique Vincent Pelletier, leader séropositif et Directeur-Général de Coalition PLUS. « Il nous faut un accès universel à des services de prévention adaptés à nos besoins, ainsi qu’une véritable protection contre la discrimination. Nous appelons les dirigeants mondiaux à mettre les moyens en adéquation avec les engagements, à la fois dans les pays donateurs et les pays en développement ».

La stigmatisation et la discrimination perdurent

La discrimination exercée par le personnel de santé, les forces de l’ordre, les enseignants, les employeurs, les parents, les chefs religieux et les membres de la communauté empêche les jeunes, les personnes séropositives et les populations clés d’accéder à la prévention, au traitement et à d’autres services de santé sexuelle et reproductive.

Dans 19 pays, une personne séropositive sur cinq ayant répondu aux enquêtes a déclaré s’être vu refuser des soins de santé et une personne séropositive sur cinq a déclaré éviter de se rendre dans un établissement de santé par crainte de la stigmatisation ou de la discrimination liée à son statut sérologique. Dans cinq des 13 pays pour lesquels des données sont disponibles, plus de 40 % des personnes interrogées estiment que les enfants séropositifs ne devraient pas pouvoir aller à l’école avec des enfants séronégatifs.

Une nouvelle approche est nécessaire pour mettre fin à la violence contre les femmes

En 2017, environ 58 % des nouvelles infections à VIH chez les adultes âgés de plus de 15 ans touchaient des femmes, et chaque semaine, 6600 jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans ont été contaminées par le VIH. La violence accroît la vulnérabilité au VIH. Plus d’une femme sur trois dans le monde a subi des violences physiques ou sexuelles, souvent du fait de leur partenaire intime.

« Les inégalités, le manque d’autonomie et les violences faites aux femmes sont des violations des droits humains qui contribuent encore à l’augmentation du nombre de nouvelles contaminations à VIH », affirme M. Sidibé. « Nous ne devons pas relâcher nos efforts visant à éliminer le harcèlement, les abus et la violence, que ce soit à la maison, dans la société ou au travail. »

Les cibles 90-90-90 peuvent et doivent être atteintes

Des progrès ont été accomplis dans le cadre des cibles 90-90-90. Les trois quarts (75 %) de toutes les personnes vivant avec le VIH connaissent maintenant leur statut sérologique ; en 2017, parmi celles connaissant leur statut, 79 % avaient accès à un traitement, et chez 81 % des personnes sous traitement, la charge virale était supprimée.

Six pays, le Botswana, le Cambodge, le Danemark, le eSwatini, la Namibie et les Pays-Bas, ont atteint les cibles 90-90-90 et sept autres pays sont en bonne voie de les atteindre. Le fossé le plus large est celui du premier 90 : en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, par exemple, seulement 48 % des séropositifs connaissent leur statut sérologique.

Une année charnière pour la riposte à la tuberculose

Des progrès ont été accomplis dans le traitement et le dépistage du VIH chez les personnes atteintes de tuberculose — environ neuf personnes atteintes de tuberculose sur dix chez qui le VIH a été diagnostiqué sont mises sous traitement. Cependant, la tuberculose reste la principale cause de décès des personnes séropositives, et pour trois personnes sur cinq qui commencent un traitement pour le VIH, la tuberculose ne fait pas l’objet de diagnostic ni de traitement. La première réunion de haut niveau des Nations Unies sur la tuberculose en septembre 2018 sera l'occasion de donner un nouvel élan à la lutte contre la tuberculose et le VIH.

Le coût de l’inaction

Environ 20,6 milliards de dollars étaient disponibles en 2017 — en augmentation de 8 % par rapport à 2016 — ce qui représente 80 % de l’objectif fixé par l’Assemblée générale des Nations Unies pour 2020. Toutefois, aucun nouvel engagement important n’a été pris et, par conséquent, il est peu probable que l’augmentation des ressources de cette année se poursuive dans la durée. Les objectifs 2020 ne pourront être atteints que si les investissements augmentent, à la fois au niveau national et de la part des pays donateur.

Les pistes pour aller de l’avant

Depuis les townships d’Afrique du Sud aux villages reculés d’Amazonie en passant par les mégapoles d’Asie, les dizaines d’innovations présentées dans les pages du rapport montrent que la collaboration entre les systèmes de santé et les communautés peut réduire la stigmatisation et la discrimination tout en fournissant des services à la grande majorité de ceux qui en ont le plus besoin.

Ces approches novatrices continuent d’inspirer les solutions nécessaires pour atteindre les objectifs de 2020. Lorsque la prévention combinée du VIH — notamment les préservatifs et la circoncision médicale volontaire — est poursuivie à grande échelle, le nombre de nouvelles infections à VIH diminue. La prophylaxie orale pré-exposition (PrEP) a un impact, en particulier pour les populations clés. Le fait de proposer de dépister et de conseiller les membres de la famille et les partenaires sexuels des personnes séropositives a considérablement amélioré l’accès au dépistage.

L’Afrique de l’est et australe a vu d'importants investissements nationaux et internationaux s'accompagner d'un fort engagement politique et d'une forte participation communautaire. Cette région a sensiblement progressé vers les objectifs 2020.

 « Chaque problème a sa solution », a déclaré M. Sidibé. « Il incombe aux dirigeants politiques, aux gouvernements nationaux et à la communauté internationale de faire les investissements financiers nécessaires et de créer les environnements juridiques et politiques permettant de déployer l’innovation à l’échelle mondiale. Cela permettra l’accélération dont nous avons besoin pour tenir les objectifs 2020 ».

En 2017, environ :

36,9 millions [31,1 millions - 43,9 millions] de personnes dans le monde vivaient avec le VIH.

21,7 millions [19,1 millions – 22,6 millions] de personnes ont accès au traitement  

1,8 million [1,4 million – 2,4 millions] de personnes ont contracté le VIH

940 000 [670 000 – 1,3 million] de personnes sont décédées de maladies liées au SIDA

Press Release

Le Conseil d'administration de l'ONUSIDA réitère son ferme attachement au mandat de l'ONUSIDA visant à mettre fin à l’épidémie de sida en tant que menace pour la santé publique d'ici 2030

Les membres du Conseil soutiennent les mesures prises par l’ONUSIDA pour éclairer la réforme des Nations Unies visant à garantir les normes les plus élevées d’intégrité et de dignité au travail et invitent tous les pays à combler le déficit de financement de la riposte mondiale au VIH, y compris en complétant le financement de l’ONUSIDA.

GENÈVE, 29 juin 2018 - Lors de la 42e réunion du Conseil de Coordination du Programme de l’ONUSIDA qui s’est tenue à Genève, en Suisse, du 26 au 28 juin, les membres du Conseil ont exprimé leur soutien à l’ONUSIDA et souligné le rôle crucial que l’organisation doit jouer pour mettre fin à l’épidémie de sida en tant que menace pour la santé publique.

Dans son allocution d'ouverture, le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé, a salué l'appui du Conseil et a réitéré l'importance de se focaliser sur les défis pour atteindre les engagements de l'initiative pour la mise en œuvre accélérée des interventions pour l'élimination du sida 2020 Fast-Track commitments convenus par l'Assemblée générale des Nations Unies ; ainsi que de tirer parti des occasions qui se présentent. « Les 37 millions de personnes vivant avec le VIH aujourd'hui, ainsi que les 1,8 million qui pourraient contracter le VIH au cours de cette année, comptent sur nous. Le sida n'est pas éradiqué mais il peut l'être ; et à l'ONUSIDA, nous sommes pleinement engagés à mettre fin à l’épidémie de sida en tant que menace pour la santé publique ».

Le Conseil a demandé à l'ONUSIDA de continuer à renforcer les mesures communes et de collaboration au niveau des pays dans le cadre des efforts de réforme des Nations Unies. Les Membres ont également demandé à l'ONUSIDA de continuer à renforcer l'établissement de rapports de performance alignés sur les objectifs nationaux, en mettant l'accent sur les répercussions, les résultats et le recensement des domaines en retard ainsi que des difficultés et des approches pour les résoudre.

Le Conseil a encouragé les gouvernements donateurs à verser des contributions pluriannuelles, notamment au Cadre unifié du budget, des résultats et de responsabilité 2016 - 2021 dès que possible pour financer intégralement le budget de l'ONUSIDA pour la période 2018 2019 s'élevant à 484 millions de dollars. Au cours de la réunion, une importante annonce de financement a été faite à l'ONUSIDA par l'Australie, qui a confirmé qu'elle promettait des fonds supplémentaires de près d'un million de dollars pour la prévention du VIH dans la région Asie-Pacifique.

Les membres du Conseil ont exprimé leur soutien aux mesures mises en place par l'ONUSIDA pour lutter contre le harcèlement sur le lieu de travail. Le Conseil a pris note de l'engagement de M. Sidibé à diriger le changement quand il présentait les mesures anticipatoires en cours à l'ONUSIDA pour prévenir le harcèlement sexuel, des comportements contraires à l'éthique sur le lieu de travail et toutes formes d'exactions.

Il a déclaré : « L'ONUSIDA prend des mesures concrètes pour garantir y ait zéro tolérance et impunité en cas de harcèlement et d'abus de pouvoir ». Et de continuer, « Je m'engage à assurer un milieu professionnel où tout le monde peut travailler avec respect et dignité ».

Les mesures comprennent un  plan en cinq points pour veiller à ce que toutes les formes de harcèlement et d'abus de pouvoir soient promptement et efficacement ciblées et résolues, et que les victimes et les dénonciateurs soient protégés. L'ONUSIDA a également mis en place une ligne d'assistance téléphonique anonyme et confidentielle (Integrity Hotline), publié son nouveau Plan d'Action pour le genre 2018 - 2023 et appelé à la création d'un groupe d'experts indépendant sur le harcèlement pour fournir des recommandations politiques sur la manière dont l'ONUSIDA peut améliorer sa riposte et définir les domaines où la réforme est nécessaire. Le Conseil a accueilli favorablement la requête pour la mise en place d'un groupe d'experts indépendants et a rapidement pris des dispositions pour la formulation de son mandat. Le groupe fera rapport au Conseil, ceci pour garantir la totale indépendance de son suivi.

L'Association du personnel de l'ONUSIDA a fait une déclaration au Conseil pour souligner la volonté réelle et l'engagement du personnel à apporter des changements positifs. L'Association du personnel a également présenté les données d'un récent sondage auprès du personnel, dans lequel 89 % des membres du personnel ont répondu que leur motivation à venir travailler chaque jour repose sur leur engagement envers les objectifs de l'organisation.

Au cours de la réunion, le Conseil a suivi les exposés de plusieurs représentants de populations clés sur diverses problématiques, notamment le respect et la dignité dans l'utilisation de la terminologie, le financement et le soutien, des consultations constructives avec la société civile, le respect des droits de l'homme et l'égalité entre les sexes. En outre, des préoccupations ont été exprimées au sujet des besoins spécifiques et accrus des personnes déplacées dans les contextes humanitaires et des personnes en milieu carcéral.

M. Sidibé a invité la Première Dame du Panama et Ambassadrice spéciale de l'ONUSIDA pour le sida en Amérique latine, Lorena Castillo de Varela, à présenter au Conseil, son travail innovant sur la discrimination zéro.

Au dernier jour de la réunion, le Conseil a participé à une séance sur le thème, mettre fin à l’épidémie de sida et tuberculose en tant que menace pour la santé publique. Environ dix (10) millions de nouvelles infections de tuberculose surviennent chaque année et la tuberculose reste la principale cause de décès chez les personnes vivant avec le VIH, soit un décès lié au sida sur trois. Les participants ont discuté de la nécessité urgente d'intensifier les interventions communes pour faire face à la double épidémie de tuberculose et de VIH.

Des représentants des États membres des Nations Unies, d'organisations internationales, de la société civile et d'organisations non gouvernementales ont assisté à la réunion de trois jours, présidée par Anna Wechsberg, Directrice des politiques du Département du développement international du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord ; avec pour Vice-Président, Cui. Li, le Vice-Ministre chinois de la Santé nationale et de la Famille ; l'Algérie étant rapporteur.

Le rapport du Directeur exécutif de l'ONUSIDA au Conseil et les décisions du Conseil peuvent être consultés à l'adresse http://www.unaids.org/en/whoweare/pcb/42.

Quotes

Nous sommes conscients des mesures prises par l'ONUSIDA pour renforcer les politiques de prévention et de prise en charge des incidents d'exploitation, d'exactions sexuelles et de harcèlement. Nous félicitons l'ONUSIDA et son directeur exécutif à cet effet.

Australie, Belgique, Canada, Danemark, Équateur, Finlande, France, Allemagne, Irlande, Japon, Liechtenstein, Luxembourg, Mexique, Monaco, Pays-Bas, Norvège, Portugal, Suède, Suisse, Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord et États-Unis d'Amérique

Il est important d'être reconnaissant envers tout le personnel de l'ONUSIDA et des Coparrainants qui viennent travailler tous les jours pour mettre fin à l’épidémie de sida en tant que menace pour la santé publique.

Président du Conseil de Coordination du Programme

Nous souhaitons rappeler notre ferme attachement au mandat de l'ONUSIDA visant à mettre fin à l’épidémie de sida en tant que menace pour la santé publique d'ici 2030 et à collaborer avec le Secrétariat et son personnel pour persévérer dans notre mission et surmonter les défis actuels.

Autriche, Danemark, Finlande, Islande, Norvège, Suède et Suisse

Les États-Unis exigent pour leurs interventions concernant le VIH / sida, une ONUSIDA forte et dynamique. Pourquoi ? Parce que le Secrétariat doit s'exprimer avec autorité sur les difficultés que rencontrent les populations clés et les femmes dans le monde entier, pour garantir que les gouvernements auxquels il s'adresse abordent les problèmes essentiels auxquels les populations sont confrontées.

États-Unis d'Amérique

Nous réaffirmons notre soutien au rôle important de l'ONUSIDA dans l'orientation de la riposte internationale au sida et soutiendrons activement le processus visant à assurer un environnement inclusif sans tolérance pour toutes les formes de harcèlement au Secrétariat de l'ONUSIDA. Nous tenons à souligner que le Programme commun reste un modèle unique aux Nations Unies et qu'il est bien formulé pour s'adapter aux changements nécessaires afin de concourir à l'atteinte des Objectifs de développement durable à l'horizon 2030, conformément à la réforme du système des Nations Unies pour le développement, telle que présentée dans le Plan d'action commun.

France, Allemagne, Liechtenstein et Monaco

L'ONUSIDA a toujours été à la pointe du système des Nations Unies. Nous félicitons le Secrétariat de l'ONUSIDA pour ses réponses rapides et actives aux défis rencontrés et invitons le Programme commun à continuer à agir en tant que défenseur de l'égalité entre les sexes et de l'autonomisation des femmes dans l'ensemble du système des Nations Unies.

Groupe d'observateurs de l'Amérique latine et des Caraïbes et membres du Conseil d'administration de l'ONUSIDA

Pour la région africaine, le VIH / sida reste une préoccupation majeure, avec une incidence socio-économique énorme. Nous avons accompli des progrès révolutionnaires au cours des dix dernières années et avons besoin de maintenir cet élan vers l'objectif très ambitieux mais réalisable de mettre fin à l’épidémie de sida en tant que menace pour la santé publique d'ici 2030. Au fur et à mesure que nous avançons dans cette démarche, nous interpellons les membres du Conseil, et en fait, le monde entier, à ne pas perdre de vue cet objectif très important de l'ONUSIDA.

Groupe africain

En tant que pays de l'initiative de mise en œuvre accélérée des interventions pour l'éradication du sida (Fast Track country), nous apprécions les répercussions des interventions de cette organisation sur le terrain et interpellons donc toutes les parties prenantes à ne pas perdre de vue le rôle fondamental que joue l'ONUSIDA dans la riposte mondiale au VIH / sida.

Zimbabwe

Nous ne nous lasserons jamais de dire que la réduction des ressources consacrées aux programmes VIH et à la société civile n'est pas une question de fonds, mais de volonté politique, de responsabilité et de sauvegarde de vies humaines au premier rang des devoirs et responsabilités des gouvernements, avant la politique.

Organisations non gouvernementales d'Asie-Pacifique

C'est l'ONUSIDA que nous connaissons, avec ses prouesses et ses difficultés. Nous sommes un groupe de personnes engagées dans la riposte mondiale au sida et envers les populations que nous servons. Nous sommes fiers de nos réalisations. Nous reconnaissons le courage de nos homologues à tous les niveaux de l'organisation. Comme c'est le cas avec toute organisation, il persiste des domaines où nous pouvons et devons faire mieux. Quand nous circonscrivons des problèmes, nous formulons des solutions adéquates.

Association du personnel de l'ONUSIDA

Contact

UNAIDS Geneva
Sophie Barton-Knott
tel. +41 22 791 1697
bartonknotts@unaids.org

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