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Les gouvernements s'engagent à intensifier la riposte mondiale au VIH pour que le sida ne soit plus une menace pour la santé publique d'ici à 2030
14 décembre 2023 14 décembre 2023GENÈVE, le 14 décembre 2023 - La 53e réunion du Conseil de Coordination du Programme (CCP) de l'ONUSIDA s'est achevée aujourd'hui à Genève, en Suisse, et les membres du Conseil se sont fermement engagés à redoubler d'efforts pour mettre fin au sida d'ici à 2030.
Dans son allocution au conseil d'administration, la directrice exécutive de l'ONUSIDA, Winnie Byanyima, a déclaré : "J'aimerais pouvoir vous dire que le moment est venu de nous détendre, mais nous n'en avons pas encore fini. Et se retirer avant d'avoir fini, c'est ainsi que les pandémies resurgissent, que les moins puissants sont laissés pour compte, que le virus prospère. Dans une pandémie, il n'y a pas de place pour l'immobilisme. Si nous ne progressons pas, le virus le fera".
Cette réunion du CCP a eu lieu à un moment crucial pour la riposte au VIH, à mi-parcours de la stratégie mondiale de lutte contre le sida 2021-2026, alors que l'ONUSIDA redouble d'efforts pour atteindre les objectifs de 2025.
La première dame de Namibie, Monica Geingos, a prononcé le discours d'ouverture en déclarant : "Le succès partiel de la riposte au sida, conjugué à l'émergence de nouvelles pandémies, a donné lieu à une complaisance qu'il convient d'inverser. Il est urgent d'adopter une réflexion et des approches nouvelles pour atteindre les objectifs de 2025 et parvenir à mettre fin à la pandémie d'ici à 2030".
Abordant les insuffisances du financement mondial de la lutte contre le VIH et de l'ONUSIDA, Mme Byanyima a exhorté les donateurs à concentrer les ressources en début de période, à aider les pays en développement à accroître leur marge de manœuvre budgétaire et à financer pleinement l'ONUSIDA au moyen d'un financement pluriannuel (l'ONUSIDA accuse actuellement un déficit de 50 millions de dollars). En 2022, 20,8 milliards de dollars étaient disponibles pour la riposte mondiale au VIH, ce qui est loin des 29,3 milliards de dollars nécessaires d'ici 2025.
"Nous restons profondément préoccupés par la situation actuelle du financement du Programme commun et par l'impact attendu sur les différents domaines de résultats stratégiques. Nous encourageons tous les États membres et observateurs du CCP à rechercher des moyens d'accroître leur soutien au Programme commun en 2024", a déclaré Binod Mahanty, conseiller en matière de santé au ministère fédéral de la Santé de l'Allemagne.
Plusieurs donateurs ont récemment augmenté leurs contributions de base à l'ONUSIDA, notamment la Côte d'Ivoire, les Pays-Bas et les États-Unis. Au cours de la réunion, la France a annoncé une augmentation de 50 % de sa contribution volontaire à l'ONUSIDA, l'Allemagne a annoncé un million d'euros supplémentaires et le Luxembourg a annoncé 100 000 euros supplémentaires pour l'ONUSIDA.
D'autres pays ont également intensifié leur soutien récemment, notamment l'Australie qui a annoncé un investissement de 12 millions de dollars australiens pour un nouveau partenariat avec l'ONUSIDA afin de laisser les communautés mener la lutte contre le sida dans la région Asie-Pacifique. Confier le leadership aux communautés était le thème du rapport de la Journée mondiale contre sida de cette année de l'ONUSIDA, qui soulignait le rôle essentiel que jouent les communautés dans la riposte au VIH, ainsi que la manière dont le sous-financement et les obstacles nuisibles entravent leur travail de sauvetage et font obstacle à la fin du sida.
"L'ONUSIDA est une voix forte pour la promotion des droits de l'homme et la lutte contre les inégalités, par le biais d'un travail fondé sur des données probantes concernant les déterminants sociaux du VIH, notamment la stigmatisation et la discrimination fondées sur le genre et l'identité sexuelle ", a déclaré Mme Jannicke Graartrud, représentante permanente adjointe de la Norvège.
"L'ONUSIDA a apporté au Cambodge un soutien important par le biais de la mobilisation des ressources, d'une feuille de route pour la durabilité et d'un plan stratégique, de la collecte et de l'analyse d'informations et de données stratégiques, de l'élargissement d'outils de prévention et de traitement innovants, ainsi que de l'engagement communautaire et du renforcement des activités menées par les communautés ", a déclaré Mouly Ieng, ministre principal et président de l'Autorité nationale cambodgienne de lutte contre le sida, à Phnom Penh. "Les pays font des efforts considérables, s'il vous plaît, ne nous laissez pas tomber.
Un segment thématique sur le dépistage du VIH a été organisé le dernier jour du CCP. Les membres du Conseil ont discuté de la manière dont les services de dépistage du VIH sont la porte d'entrée vers la prévention, le traitement, les soins et d'autres services de soutien. L'orateur principal du segment sur le dépistage du VIH était le professeur Kevin Fenton CBE, Public Health England. Il a déclaré : "Dans nos efforts pour mettre fin à la transmission du VIH d'ici 2030, nous devons confier le leadership aux communautés en redoublant d'efforts pour fournir ce que nous savons être efficace - la prévention du VIH, le dépistage, la PrEP et le traitement du VIH - à l'échelle. Et nous devons nous efforcer de mettre fin à la stigmatisation liée au VIH, qui empêche tant de personnes de vivre leur vie authentique, pleine de compassion, libérée de la peur et capable de contribuer pleinement à la société".
"Mettre fin au sida est possible, mais seulement si nous prenons des mesures audacieuses pour révolutionner la prévention du VIH, élargir le dépistage, lutter contre la stigmatisation, la discrimination et les inégalités, atteindre les jeunes femmes et les filles ainsi que les populations clés avec des services liés au VIH, supprimer les lois nuisibles, augmenter les ressources et renforcer l'approche multisectorielle", a déclaré Mme Byanyima.
Le CCP de l'ONUSIDA est le principal forum mondial et des Nations unies sur le VIH, réunissant la société civile, les coparrains et les États membres pour aider à définir la cocréation de l'avenir de la riposte au VIH, y compris l'élaboration de la prochaine stratégie mondiale de lutte contre le sida, la vision pour 2030 et au-delà.
La 53e réunion du CCP a été présidée par l'Allemagne, le Kenya assurant la vice-présidence et le Brésil le rôle de rapporteur. La 54e réunion, qui se tiendra en juin 2024, sera présidée par le Kenya, le Brésil assurant la vice-présidence et les Pays-Bas le rôle de rapporteur.
Lire le rapport du directeur exécutif de l'ONUSIDA au Conseil.
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En amont de la Journée mondiale de lutte contre le sida, l’ONUSIDA appelle ardemment à Confier le leadership aux communautés pour mettre fin au sida
28 novembre 2023 28 novembre 2023Un nouveau rapport de l’ONUSIDA met en lumière le rôle essentiel joué par les communautés, mais aussi la manière dont le sous-financement et les obstacles auxquels elles sont confrontées sapent leurs efforts pour sauver des vies et entravent les progrès pour mettre fin au sida.
LONDRES/GENÈVE, le 28 novembre 2023 — À l’approche de la Journée mondiale de lutte contre le sida (1er décembre), l’ONUSIDA appelle les gouvernements à travers le monde à libérer le potentiel des communautés implantées au cœur des sociétés du monde entier et à leur confier le leadership pour mettre fin au sida. Un nouveau rapport publié aujourd’hui par l’ONUSIDA, Confier le leadership aux communautés, montre que le sida ne pourra disparaître en tant que menace pour la santé publique d’ici 2030 que si les communautés en première ligne reçoivent tout le soutien dont elles ont besoin de la part des gouvernements et des donateurs.
« Les communautés du monde entier ont montré qu’elles étaient prêtes, disposées et capables d’ouvrir la voie. Elles ont néanmoins besoin de voir disparaître les obstacles qui entravent leur travail et de disposer des ressources adéquates », a déclaré la directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima. « Trop souvent, les communautés sont traitées par les décideurs et les décideuses comme des problèmes à gérer, au lieu d’être reconnues comme des leaders et de recevoir un soutien à ce titre. Les communautés ne se tiennent pas en travers du chemin, elles éclairent la voie qui mène à la fin du sida. »
Le rapport, présenté à Londres lors d’un évènement organisé par l’organisation de la société civile STOPAIDS à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, montre comment les communautés sont la force motrice du progrès.
La mobilisation des communautés dans la rue, devant les tribunaux ou encore devant les parlements a permis d’instaurer des changements politiques inespérés. Les campagnes menées par les communautés ont contribué à élargir l’accès aux médicaments génériques contre le VIH et à réduire significativement et durablement le coût du traitement. Celui-ci est passé de 25 000 $ par personne et par an en 1995 à moins de 70 $ aujourd’hui dans beaucoup de pays parmi les plus touchés par le VIH.
Le rapport Confier le leadership aux communautés montre que les investissements dans des programmes anti-VIH dirigés par les communautés apportent des avantages transformationnels. Il explique comment des programmes mis en œuvre par des organisations communautaires au Nigeria sont associés à une augmentation de 64 % de l’accès au traitement anti-VIH dans le pays, à une propension deux fois plus élevée d’avoir recours aux services de prévention et à une multiplication par quatre de l’utilisation du préservatif à chaque rapport sexuel chez les personnes exposées à un risque d’infection au VIH. Il souligne également comment, en République-Unie de Tanzanie, les travailleurs et travailleuses de l'industrie du sexe qui ont eu accès à une palette de services offerts par des pairs ont vu leur taux d’incidence du VIH baisser de moitié (5 % contre 10,4 %).
« Nous sommes le moteur du changement capable de mettre fin aux injustices systématiques qui continuent à alimenter la transmission du VIH. Nous avons assisté à des avancées spectaculaires comme la campagne U=U (« Undetectable = Untransmittable », en français Indétectable = Intransmissible), amélioré l’accès aux médicaments et fait de grands pas en avant dans la décriminalisation », a déclaré Robbie Lawlor, cofondateur d’Access to Medicines Ireland. « Pourtant, on attend de nous que nous déplacions des montagnes sans soutien financier. Nous sommes supposés lutter pour un monde plus équitable et nous sommes chargés de déconstruire la stigmatisation, mais nous sommes mis sur la touche dans les discussions importantes. Nous sommes à la croisée des chemins. Il est fini le temps où les communautés étaient reléguées aux rôles de figurantes. L’heure est venue de nous confier le leadership. »
Le rapport souligne comment les communautés sont à la pointe de l’innovation. À Windhoek, en Namibie, un projet autofinancé par le Youth Empowerment Group utilise des vélos électriques pour fournir des médicaments anti-VIH, de la nourriture et une aide au suivi du traitement aux jeunes qui souvent ne peuvent pas se rendre dans un établissement de santé à cause de leur scolarité. En Chine, des organisations communautaires ont développé des applications sur smartphone qui relient les personnes à l’autodépistage, ce qui a contribué à multiplier par quatre le nombre de dépistages du VIH dans tout le pays entre 2009 et 2020.
Le rapport révèle comment les communautés placent les prestataires de services devant leurs responsabilités. En Afrique du Sud, cinq réseaux communautaires de personnes vivant avec le VIH ont inspecté 400 sites dans 29 districts et mené plus de 33 000 entretiens avec des personnes séropositives. Dans la province de l’État Libre, leurs conclusions ont conduit les responsables provinciaux de la santé à déployer de nouveaux protocoles de rendez-vous pour réduire les temps d’attente dans les établissements de santé et à proposer des ordonnances d’antirétroviraux pour trois et six mois de traitement.
Malgré des preuves sans appel de l’impact des communautés, les ripostes dirigées par les communautés ne sont pas reconnues et financées correctement et sont même la cible d’attaques dans certains endroits. Des mesures de répression à l’encontre de la société civile et des droits humains des populations marginalisées empêchent les communautés d’apporter des services de soins et de prévention du VIH. Le sous-financement des initiatives dirigées par les communautés fragilise leur capacité à fonctionner et à étendre leur action. L’élimination de ces obstacles leur permettrait de dynamiser encore plus les efforts pour mettre fin au sida.
Dans la Déclaration politique sur le VIH et le sida de 2021, les États membres des Nations Unies ont reconnu le rôle essentiel que jouent les communautés dans la prestation de services anti-VIH, en particulier auprès des personnes les plus exposées au VIH. Toutefois, alors que les organisations de la société civile canalisaient plus de 31 % du financement du VIH en 2012, dix ans plus tard, en 2021, seuls 20 % de l’enveloppe allouée au VIH leur étaient attribués. Il s’agit d’un recul sans précédent des engagements qui se calcule en vies perdues hier, aujourd’hui et demain.
« À l’heure actuelle, l’action dirigée par la communauté est la contre-mesure la plus importante de la riposte au sida », a déclaré la directrice exécutive de l’International Treatment Preparedness Coalition, Solange Baptiste. « Pourtant, il est incroyable de constater qu’elle n’est pas à la base des plans, agendas, stratégies ou mécanismes de financement mondiaux visant à améliorer la préparation aux pandémies et la santé universelle. Il est temps de changer cela. »
Chaque minute, une vie est perdue à cause du sida. Chaque semaine, 4 000 filles et jeunes femmes sont infectées par le VIH, et sur les 39 millions de personnes vivant avec le VIH, 9,2 millions n’ont pas accès à un traitement vital. Un chemin existe pour mettre fin au sida et le sida peut être éradiqué à l’horizon 2030, mais uniquement si les communautés mènent le combat.
Voici l’appel de l’ONUSIDA : Le rôle de leader des communautés doit être au cœur de tous les plans et programmes anti-VIH ; le rôle de leader des communautés doit être financé en totalité et de manière pérenne ; et les obstacles entravant le rôle de leader des communautés doivent être supprimés.
Le rapport contient neuf contributions externes dans lesquelles des leaders communautaires partagent leur expérience dans leurs accomplissements, les obstacles rencontrés et ce dont le monde a besoin pour mettre fin au sida en tant que menace pour la santé publique.
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ONUSIDA : ce qu’il faut retenir de la 78e Assemblée générale des Nations Unies
29 septembre 2023 29 septembre 2023GENÈVE, le 29 septembre 2023— Lors de l’Assemblée générale des Nations Unies qui s’est tenue la semaine dernière à New York, le thème de la riposte mondiale au sida, y compris ses succès et les leçons inestimables pour la gestion des pandémies, a fait l’objet de nombreuses discussions. Évoquées au cours de trois réunions de haut niveau sur la santé, du Sommet sur les Objectifs de développement durable (ODD) ou encore dans les remarques faites à l’Assemblée générale et lors d’événements parallèles de haut niveau, les leçons tirées de 40 ans de riposte au VIH, y compris le principe consistant à ne laisser personne de côté, ont été citées à plusieurs reprises dans les discussions sur l’avenir de la santé et de l’égalité pour tous et toutes.
Au cours de sa prise de parole devant l’Assemblée générale, le Président des États-Unis, Joe Biden, a évoqué le succès de la lutte contre le sida, la prenant en exemple pour illustrer ce que la solidarité mondiale et la responsabilité partagée peuvent accomplir. « Le recul des infections et des décès dus au VIH/sida revient dans une portion non négligeable aux efforts déployés par le PEPFAR dans plus de 55 pays qui ont permis de sauver plus de 25 millions de vies », a déclaré le Président Biden. « [Ce résultat] est une preuve tangible de ce que nous sommes capables d’accomplir lorsque nous agissons ensemble pour relever des défis difficiles. C’est aussi une invitation à accélérer de toute urgence nos progrès afin que personne ne soit laissé de côté. »
À l’occasion de l’ouverture du Sommet sur les ODD, le Premier ministre irlandais, Leo Eric Varadkar, a noté qu’à mi-parcours de l’échéance de 2030 et avec seulement 15 % des ODD respectant le calendrier, nous ne sommes pas là où nous souhaiterions être. Il a toutefois ajouté que des progrès sont notables. « Plus de 800 millions de personnes ont obtenu un accès à l’électricité depuis 2015, 146 pays ont atteint ou sont en passe d’atteindre l’objectif d’éliminer les décès évitables des moins de cinq ans, et un traitement efficace contre le VIH a réduit de moitié les décès liés au sida dans le monde depuis 2010, » a déclaré M. Varadkar. « Ces progrès montrent que le changement est possible, que la situation ne doit pas inéluctablement empirer et que la pauvreté, la pollution et les inégalités entre les sexes ne sont pas gravées dans le marbre. Ce sont des tendances qui peuvent être inversées, des problèmes qui peuvent être résolus et des tragédies qui peuvent être évitées. »
Tout en célébrant le succès collectif de la lutte contre le sida, l’ONUSIDA a encouragé les leaders à maintenir le VIH en tête des priorités politiques pour trois raisons. « Premièrement », a déclaré la directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima, « le travail n’est pas encore terminé : après 43 ans de pandémie, plus de 9 millions de personnes attendent encore un traitement vital, plus de 1,3 million de nouvelles contaminations au VIH sont recensées chaque année et une personne est morte chaque minute des suites du SIDA en 2022. Deuxièmement : nous savons comment mettre fin au sida, nous en avons les capacités et nous connaissons la marche à suivre. Troisièmement : la riposte au sida est un investissement judicieux qui a des répercussions positives sur la santé, la société et l’économie. »
Plusieurs ministres, chefs et cheffes d’État ont parlé des défis économiques auxquels ils sont confrontés en raison de crises multiples et concomitantes, ainsi que du besoin de coopération et de solidarité pour surmonter ces crises tout en continuant à réaliser des investissements indispensables dans le développement et la santé. De nombreuses figures politiques ont noté que, même si la volonté politique est présente, les moyens nationaux manquent pour investir dans la santé, l’éducation et la protection sociale.
Le Secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres a rappelé à la communauté internationale qu’il est urgent de repenser et de reconfigurer l’architecture financière internationale pour atteindre les ODD. Il en va de même pour la mission de l’ONUSIDA de mettre fin au sida en tant que menace pour la santé publique et de veiller à pérenniser ces avancées bien au-delà de 2030. L’éradication du sida nécessite des moyens nouveaux et durables, ainsi qu’un discours politique différent sur le financement du développement. L’ONUSIDA a attiré l’attention sur l’importance du maintien des financements bilatéraux pour le PEPFAR et des financements multilatéraux pour le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.
Elle a indiqué qu’à l’heure où nous développons une architecture mondiale pour la prévention, la préparation et la riposte aux pandémies, nous devons tirer parti de plus de 40 ans de riposte au sida, car celle-ci incarne la prévention, la préparation et la riposte aux pandémies.
Elle a par ailleurs mis en avant l’importance des ripostes dirigées par les communautés, car elles sont essentielles pour atteindre les groupes marginalisés et les personnes les plus affectées par les pandémies. L’ONUSIDA a souligné que l’Accord sur les pandémies doit reconnaître la place centrale des ripostes dirigées par les communautés et engager les États membres à inclure les communautés et la société civile dans la prise de décision, la planification, l’élaboration, la mise en œuvre et le suivi.
L’appel à mettre fin aux inégalités a été un thème central du message de l’ONUSIDA lors de l’Assemblée générale des Nations Unies. L’ONUSIDA a insisté sur la nécessité d’un accès équitable et abordable aux produits médicaux vitaux et a souligné la manière dont les inégalités alimentent et prolongent les pandémies. L’ONUSIDA a défendu le recours à des indicateurs, des objectifs et des systèmes de responsabilisation afin de ne pas disperser les efforts de la riposte, mais aussi pour faire progresser les droits humains en vue d’améliorer la santé publique. Elle a par ailleurs averti que les violations des droits humains érodaient la confiance et éloignaient des personnes des services de santé.
Enfin, l’ONUSIDA a appelé à une approche multisectorielle/pour l’ensemble de la société afin de prévenir, préparer et répondre efficacement aux pandémies, car ces dernières ne sont pas seulement des crises sanitaires. Elles présentent également des défis politiques, sociaux et économiques qui nécessitent une action transformative de la part de tous et toutes.
La directrice exécutive de l’ONUDC, Mme Ghada Waly, s’est exprimée au nom des coparrainants de l’ONUSIDA. Elle a reconnu que « le partenariat multisectoriel sur le VIH/sida est plus important que jamais. Il concentre le savoir-faire, les capacités et les avantages comparatifs de 11 coparrainants. Ce partenariat peut servir d’exemple pour élaborer la stratégie pour les ODD. »




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La voie pour mettre fin au sida d’ici 2030 stimulera les progrès vers la réalisation de nombreux autres Objectifs de développement durable
20 septembre 2023 20 septembre 2023NEW YORK/GENÈVE, le 20 septembre 2023—L’ONUSIDA, les gouvernements du Botswana et des États-Unis d’Amérique, ainsi que la Commission européenne ont rejoint des partenaires internationaux pour inciter les leaders du monde entier à s'engager sur la voie pour mettre fin au sida. Ainsi, selon eux, cela permettra d'accélérer également les progrès pour atteindre de nombreux autres Objectifs de développement durable.
L’appel a été lancé lors d’un événement de haut niveau, Celebrating Global HIV Progress to End AIDS and Advance the Sustainable Development Goals, organisé au cours de la 78e Assemblée générale des Nations Unies à New York. Les participants et participantes ont souligné l’impact vital de la riposte mondiale au VIH, ainsi que la nécessité d’un soutien, d’un financement et d’un engagement continus, y compris en faveur du Plan d’urgence du Président des États-Unis pour la lutte contre le sida (PEPFAR).
« Le PEPFAR est un symbole de la compassion du peuple américain », a déclaré l’ambassadeur John N. Nkengasong, coordinateur pour les États-Unis de la lutte mondiale contre le sida et haut fonctionnaire du bureau pour la sécurité sanitaire mondiale et la diplomatie. « Grâce au PEPFAR, nous avons changé le cours de la pandémie de sida et fait progresser l’ODD 3. La valeur ajoutée du programme est bien documentée et stimule les avancées pour d’autres ODD, notamment les ODD 4 et 5. Le travail continu avec nos gouvernements partenaires aidera les pays à atteindre les objectifs de traitement de l’ONUSIDA et participe à l’ODD 10. »
La riposte au sida a porté des fruits non seulement pour ce qui est du VIH, mais aussi, de manière plus large, pour ce qui est de la santé, de l'économie et du développement. L’ODD 3 (Bonne santé et bien-être), qui inclut l’ODD 3.3 (dont la fin du sida fait partie), est en vue. La riposte au sida a également généré une dynamique pour plusieurs autres ODD, notamment l’ODD 4 (Éducation de qualité), l’ODD 5 (Égalité entre les sexes) et l’ODD 10 (Inégalités réduites).
La riposte au sida a permis de redresser des sociétés au bord de l'effondrement. Des programmes efficaces de lutte contre le VIH soutiennent les revenus des ménages touchés par le VIH en améliorant la prospérité et les résultats sur le marché du travail, ce qui stimule les progrès en direction de l’ODD 8 (Travail décent et croissance économique).
« L'éradication du sida est un héritage indélébile que les leaders d’aujourd’hui peuvent faire entrer dans l’histoire d’ici 2030 », a déclaré la directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima. « Vous avez le pouvoir de sauver des millions de vies tout en faisant progresser la santé, le développement et la préparation aux pandémies. Engageons-nous à ce que la fin au sida soit une réalité, et non un rêve, pour établir un monde plus sain, plus égalitaire et plus juste. »
Les données de l’ONUSIDA montrent que le nombre de nouvelles infections au VIH n'a jamais été aussi bas depuis les années 1980 et qu’il a reculé de près de 60 % depuis le pic atteint en 1995. Les décès liés au sida ont diminué de près de 70 % depuis le pic de 2004, et près de 30 millions de personnes ont désormais accès au traitement anti-VIH. Toutefois, 9 millions n'y ont toujours pas accès.
Mme Byanyima a annoncé que cinq pays étaient déjà sur la bonne voie pour mettre fin au sida d’ici 2030, après avoir atteint avec environ trois ans d'avance les objectifs fixés pour 2025. 16 autres pays sont sur le point d’atteindre ces objectifs.
« Je suis un exemple vivant du succès de la riposte mondiale au VIH », a déclaré la co-directrice exécutive de GNP+, Florence Anam. « Cependant, les barrières structurelles et sociales, la stigmatisation et la discrimination, la violence et la criminalisation continuent d’avoir un impact négatif sur l’accès à la prévention et au traitement pour beaucoup d’entre nous. Je vous demande de poursuivre votre leadership et votre engagement pour tenir vos promesses de mettre fin au sida et de soutenir tous les progrès réalisés dans la riposte afin que des millions de personnes puissent rêver et avoir un avenir radieux.
Malgré les progrès remarquables réalisés, le VIH reste une pandémie mondiale : en 2022, 630 000 personnes sont décédées de maladies opportunistes et 1,3 million de personnes ont été nouvellement infectées par le VIH. Les femmes et les filles sont toujours touchées de manière disproportionnée, en particulier en Afrique subsaharienne. En 2022, dans le monde, 4 000 jeunes femmes et filles ont contracté le VIH chaque semaine, dont 3 100 rien qu'en Afrique subsaharienne. La stigmatisation, la criminalisation et la discrimination continuent d'exclure des services anti-VIH les populations clés, y compris les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les personnes qui consomment des drogues, les personnes transgenres et les travailleurs et travailleuses du sexe.
Soulignant les avantages de la dépénalisation des relations sexuelles entre personnes du même sexe, le ministre de la Santé du Botswana, Dr Edwin Dikoloti, a déclaré : « La dépénalisation des relations sexuelles entre personnes du même sexe au Botswana a permis d'améliorer l'accès aux services anti-VIH. Le gouvernement peut ainsi garantir que le traitement du VIH est universel. »
Il a ensuite félicité le travail de l’ONUSIDA : « Nous remercions l’ONUSIDA pour son leadership dans la riposte au sida et en particulier pour sa présence au niveau national afin d'assurer la coordination des partenaires et soutenir la mise en œuvre de la stratégie mondiale de lutte contre le sida qui reste essentielle pour mettre fin au sida. Nous appelons la communauté internationale à maintenir son aide au développement, y compris en garantissant le financement total de l’ONUSIDA. »
Affirmant l'engagement de l’Union européenne (UE), Dubravka Šuica, la vice-présidente chargée de la démocratie et de la démographie de l’Union européenne, a déclaré : « Dans le cadre de notre stratégie mondiale pour la santé, l’UE s’engage fermement à faire progresser la santé mondiale dans une approche fondée sur les droits humains, en soutenant des systèmes de santé plus solides et une couverture sanitaire universelle. Cela implique notamment de s’attaquer à tous les aspects du problème de santé publique majeur qu'est toujours le VIH. »
Les partenaires ont lancé un appel ferme pour :
- Un engagement politique et un leadership sans faille pour mettre fin au sida.
- Une volonté de se conformer à la science, aux données et aux preuves.
- Des approches respectant les droits humains, lutter contre les inégalités qui freinent les progrès, y compris les lois et politiques néfastes, la stigmatisation et la discrimination, et les inégalités de genre.
- Soutenir, impliquer et permettre le leadership communautaire et une riposte dirigée par les communautés.
- Un financement suffisant et durable, ainsi que mettre l'accent sur la protection des acquis de la lutte contre le VIH à l’avenir.
À la fin de la réunion, le secrétaire général de l’Union interparlementaire (UIP), Martin Chungong, a offert une plateforme puissante pour mobiliser les gouvernements. Il a déclaré : « Je souhaite demander à Mme Byanyima de contacter avec moi tous les présidents et présidentes des parlements du monde entier pour leur demander de veiller à ce que nous maintenions et poursuivions la dynamique atteinte dans l’effort mondial de lutte contre le sida. Je tiens à confirmer que l’assemblée générale de l’UIP, en tant que plateforme, fait en sorte pour que les parlements placent le VIH en tête de leur agenda politique. »
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Un appel à l’action pour sauver l’ODD10 : réduire les inégalités
18 juillet 2023 18 juillet 2023Les partenaires appellent à une action urgente pour inverser une explosion d’inégalités qui nous met en danger
18 juillet 2023 - Le Centre de coopération internationale de l’Université de New York, Development Finance International, Oxfam et l’ONUSIDA appellent à une action urgente pour sauver le 10e objectif de développement durable (ODD 10) : réduire les inégalités.
La COVID-19 a provoqué la plus forte augmentation des inégalités de revenus en trente ans, car les pays les plus pauvres n’avaient pas les moyens de soutenir les revenus des personnes les plus pauvres ni de faire face aux pandémies de COVID-19 et de SIDA. Pendant la pandémie de COVID-19 et la crise mondiale de l’inflation, les inégalités de revenus, de richesse et de santé ont fortement augmenté. Sans lutter sérieusement contre les inégalités, nous ne mettrons pas fin au sida d’ici 2030 (ODD 3.3) et les ODD sur la pauvreté, le genre et l’éducation seront fortement compromis.
Dans son rapport d’avancement sur les ODD 2023, le Secrétaire général des Nations Unies a annoncé que l’ODD 10 était l’un des ODD les moins performants. Agir pour cet objectif n’a jamais été aussi urgent.
Pour atteindre l’ODD 10 et réduire les inégalités, il est essentiel que la communauté internationale prenne des mesures concertées lors de l’examen des ODD en cours, qui culmine lors du Sommet qui leur est consacré durant l’Assemblée générale des Nations Unies (ONU) qui se tient les 18 et 19 septembre 2023.
Agir, c’est assurer un meilleur suivi des inégalités de revenus et de richesse au sein d’un pays et entre les pays. Cela passe par le recours aux indicateurs qu'utilisent tous les États membres et les institutions, y compris l’ONU ou la Banque mondiale : le coefficient de Gini et l'indice de Palma.
L’appel à l’action aura lieu officiellement lors d’une réunion de haut niveau le 18 juillet à l’ONU à New York, en présence de responsables de gouvernements et de la société civile. Son Excellence, le président de Namibie, Hage Gottfried Geingob, et Son Excellence, le président de Sierra Leone, Julius Maada Bio, ont exprimé leur soutien et leur volonté de coparrainer cet appel à l’action pour sauver l’ODD 10 et lutter contre les inégalités.
En outre, plus de 230 économistes, responsables politiques et spécialistes des inégalités de premier plan, dont l’ancien secrétaire général des Nations Unies Ban Ki Moon, le lauréat du prix Nobel Joseph Stiglitz, Thomas Piketty, Jayati Ghosh, Helen Clark et Jose-Antonio Ocampo, adressent une lettre ouverte au secrétaire général des Nations Unies et au président de la Banque mondiale les incitant à inclure les revenus et le patrimoine des personnes les plus riches dans le processus de surveillance des inégalités en utilisant les indicateurs Gini et Palma, et à veiller à ce que les tendances en matière d’inégalité soient suivies chaque année dans tous les pays. Cela rendra plus visible la croissance des inégalités extrêmes et permettra de redoubler les efforts pour promouvoir les politiques de lutte contre les inégalités.
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Un nouveau rapport de l’ONUSIDA montre qu’il est possible de mettre fin au sida d’ici 2030 et décrit la marche à suivre pour y parvenir
13 juillet 2023 13 juillet 2023GENÈVE, le 13 juillet 2023—Un nouveau rapport publié aujourd’hui par l’ONUSIDA montre qu’il existe une voie bien précise pour mettre fin au sida. Cette voie aidera également l’humanité à se préparer et à répondre aux futures pandémies et contribuera à la réalisation des Objectifs de développement durable. Le rapport « The Path that Ends AIDS » contient des données et des études de cas qui montrent que l’éradication du sida est un choix politique et financier, et que les pays et les leaders qui suivent déjà cette voie enregistrent des résultats extraordinaires.
Le Botswana, l’Eswatini, le Rwanda, la République unie de Tanzanie et le Zimbabwe ont déjà atteint les objectifs 95-95-95. Cela signifie que 95 % des personnes vivant avec le VIH connaissent leur état sérologique, que 95 % de ces personnes suivent un traitement antirétroviral vital et que 95 % des personnes sous traitement ont une charge virale indétectable. Seize autres pays, dont huit en Afrique subsaharienne, la région où vivent 65 % des personnes séropositives, sont également sur le point d’atteindre cet objectif.
« La fin du sida est l’occasion pour les leaders d’aujourd’hui de laisser une trace incroyable dans l’Histoire », a déclaré la directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima. « Les générations futures pourraient se souvenir d’eux comme les personnes qui ont mis un terme à la pandémie la plus mortelle au monde. Ils pourraient sauver des millions de vies et protéger la santé de tous et toutes. Ils pourraient incarner le potentiel du volontarisme politique. »
Le rapport souligne que les ripostes efficaces contre le VIH sont celles qui s’enracinent dans un engagement politique fort. Cela passe par l’utilisation des données, de la science et des preuves, la lutte contre les inégalités qui freinent les progrès, le soutien apporté au rôle essentiel des communautés et des organisations de la société civile dans la riposte et la garantie d’un financement adéquat et pérenne.
Les pays et les régions où les investissements financiers sont les plus importants sont là où l’on enregistre les meilleurs progrès. Ainsi, en Afrique orientale et australe, les nouvelles contaminations au VIH ont diminué de 57 % depuis 2010.
Grâce à l’accent mis sur le sida pédiatrique et aux investissements pour y mettre fin, 82 % des femmes enceintes et allaitantes vivant avec le VIH dans le monde avaient accès à un traitement antirétroviral en 2022, contre 46 % en 2010. Ces efforts ont entraîné une baisse de 58 % des nouvelles contaminations au VIH chez les enfants entre 2010 et 2022, soit le niveau le plus bas depuis les années 1980.
Les avancées de la riposte au VIH se trouvent renforcées lorsque le cadre juridique et politique ne porte pas atteinte aux droits humains, mais les garantit, permet leur application et les protègent. En 2022 et 2023, plusieurs pays ont supprimé des lois néfastes, dont cinq (Antigua-et-Barbuda, les îles Cook, la Barbade, Saint-Christophe-et-Niévès et Singapour) qui ont dépénalisé les relations sexuelles entre personnes du même sexe.
Le nombre de personnes sous traitement antirétroviral a quadruplé, passant de 7,7 millions en 2010 à 29,8 millions en 2022.
Cependant, le rapport indique également que le sida ne s’éradiquera pas de lui-même. En 2022, une personne est morte chaque minute du sida. Environ 9,2 millions de personnes ne sont toujours pas sous traitement, dont 660 000 enfants séropositifs.
Les femmes et les filles sont toujours touchées de manière disproportionnée, en particulier en Afrique subsaharienne. En 2022, dans le monde, 4 000 jeunes femmes et filles ont contracté le VIH chaque semaine. Seuls 42 % des districts dont l’incidence du VIH dépasse 0,3 % en Afrique subsaharienne bénéficient actuellement de programmes de prévention du VIH dédiés aux adolescentes et aux jeunes femmes.
Près d’un quart (23 %) des nouvelles contaminations au VIH se sont produites en Asie et dans le Pacifique, où les nouvelles infections augmentent de manière alarmante dans certains pays. Les nouvelles contaminations continuent d’augmenter fortement en Europe de l’Est et en Asie centrale (+49 % depuis 2010), ainsi qu’au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (+61 % depuis 2010). Ces évolutions sont essentiellement imputables à l’absence de services de prévention du VIH à destination des populations clés et marginalisées, ainsi qu’aux obstacles créés par des lois punitives et la discrimination sociale.
Le financement de la lutte contre le VIH a également reculé en 2022, aussi bien pour ce qui est des sources nationales qu’internationales, retombant au même niveau qu’en 2013. Les financements s’élevaient à 20,8 milliards de dollars en 2022, bien en deçà des 29,3 milliards de dollars nécessaires d’ici 2025.
Nous avons aujourd’hui la possibilité de mettre fin au sida en raffermissant la volonté politique, en investissant dans une riposte au VIH pérenne et en finançant ce qui compte le plus : la prévention et le traitement du VIH fondés sur des données probantes, l’intégration des systèmes de santé, des lois non discriminatoires, l’égalité des sexes et l’autonomie des réseaux communautaires.
« Nous avons espoir, mais nous ne sommes pas habités d’un optimisme désinvolte qui s’installerait parce que tout se passe comme prévu. Il s’agit plutôt d’un espoir qui s’enracine en nous à la vue d’une opportunité de succès, d’une opportunité corrélée à des actions », a déclaré Mme Byanyima. « Les informations et les chiffres contenus dans ce rapport ne montrent pas que nous, l’humanité, sommes déjà sur la bonne voie, mais ils nous disent que nous pouvons l’être. La marche à suivre est claire. »
En 2022, on estimait que :
- 39 millions de personnes vivaient avec le VIH dans le monde
- 29,8 millions de personnes avaient accès à une thérapie antirétrovirale
- 1,3 million de personnes ont été infectées au VIH
- 630 000 personnes sont mortes de maladies opportunistes
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Le Conseil de l’ONUSIDA se termine sur un engagement à apporter les ressources à la riposte au VIH et à lutter contre les inégalités qui freinent les progrès
28 juin 2023 28 juin 2023GENÈVE, le 28 juin 2023—La 52e réunion du Conseil de coordination du Programme (CCP) de l’ONUSIDA s’est achevée aujourd’hui à Genève, en Suisse, par une importante manifestation de soutien de la part des membres du Conseil en faveur du financement complet du Programme commun et des efforts pour surmonter les obstacles en vue de mettre fin au sida d’ici 2030.
Dans son discours d’ouverture, la directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima, a indiqué que la riposte au sida était soumise à de fortes contraintes liées à l’émergence de nouveaux défis causés par ce qu’on appelle à présent une « polycrise ». Elle a révélé qu’en 2021, les remboursements de la dette pour les pays les plus pauvres du monde ont atteint 171 % de l’ensemble des dépenses de santé, d’éducation et de protection sociale combinées, ce qui tue dans l’œuf leurs capacités à riposter au sida.
Elle a également mis en avant des défis fondamentaux touchant un large panel de questions relatives aux droits humains à travers le monde, notamment les droits des femmes et l’égalité des sexes, les droits et la santé de la reproduction et sexuelle, les droits humains des personnes LGBTQI, la liberté de réunion de la société civile, etc.
« Les problèmes liés aux droits humains affectent notre capacité à établir un lien entre les personnes et les services de santé pour contrôler le sida et toutes les pandémies », a déclaré Mme Byanyima. « Nous devons arrêter ces tendances néfastes et les inverser. Pour cela, nous avons besoin d’un financement à plus long terme, car il faut du temps pour que ces efforts portent leurs fruits et les financements sont essentiels pour garder une longueur d’avance. »
Elle a appelé à la solidarité mondiale et à un engagement renouvelé de la part de tous les partenaires pour que l’objectif de mettre fin au sida soit atteint, pour tout le monde, partout. « Le travail que nous accomplissons ensemble pour mettre fin au sida n’est pas seulement crucial pour surmonter les pandémies dans leur ensemble. La riposte mondiale au sida est le moyen d’encourager les progrès pour d’autres Objectifs de développement durable (ODD), » a-t-elle continué.
Elle a noté que 12 % seulement des ODD sont sur la bonne voie et que l’un des seuls bons résultats est l’ODD 3 – Permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous à tout âge – et en particulier l’ODD 3.3 qui inclut la fin de la SIDA et qui affiche de bons progrès.
Suite à l’annonce du Royaume-Uni l’année dernière d’augmenter son financement en faveur de l’ONUSIDA pour le faire passer de 2,5 millions de livres sterling en 2021 à 8 millions en 2022, le pays s’est engagé à maintenir le financement au même niveau en 2023. Cette annonce a été chaleureusement accueillie par l’ONUSIDA, tout comme celle de l’Irlande concernant un engagement pluriannuel de 10 millions d’euros envers l’organisation.
Mme Byanyima a mis en avant les efforts considérables déployés par l’ONUSIDA pour réduire les coûts, notamment une réduction de 10 % des coûts totaux de personnel et la refonte de l’aide régionale aux pays d’Europe de l’Est et d’Asie centrale ainsi qu’au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Malgré ces efforts, elle a indiqué être très inquiète concernant les 51 millions de dollars manquant par rapport au budget de base de l’ONUSIDA de 210 millions de dollars : « nous avons épuisé toutes les options pour améliorer l’efficacité du travail que nous fournissons. Nous n’avons plus de marge de manœuvre pour « faire plus avec moins ». »
Un segment thématique a été organisé le troisième et dernier jour du Conseil et portait sur Les populations prioritaires et clés, en particulier les personnes transgenres, et la voie vers les objectifs 2025. Le Conseil a ainsi eu l’occasion de débattre des inégalités qui entravent les progrès de la riposte au sida pour les populations clés et de la manière dont la riposte au VIH peut réduire plus efficacement le risque de VIH et les répercussions du virus parmi ces populations.
Erika Castellanos, directrice des programmes de Global Action for Trans Equality, a raconté son histoire pour illustrer ce que cela signifie de grandir quand on est une personne transgenre et de vivre avec le VIH. Elle a parlé des énormes défis auxquels elle a été confrontée en grandissant et de la raison pour laquelle elle dédie sa vie pour aider les autres. Son intervention émouvante et passionnée a été accueillie par une ovation debout de la part des membres du Conseil.
« Nous devons faire mieux. Nous devons cesser de diaboliser, de sexualiser et de haïr les personnes transgenres et de genre divers, » a déclaré Mme Castellanos. « Plutôt que des allié·es, nous avons besoin que les gens, notre famille, nos proches, nos collègues nous considèrent sur un pied d’égalité et constatent aussi que nous sommes identiques. Lorsque nous voyons le monde sous l’angle de ce qui nous unit, plutôt que de ce qui nous divise, nous avons beaucoup plus de chances d’améliorer la vie, la santé et les droits humains de toutes les personnes sur cette planète. Et après tout, n’est-ce pas notre désir le plus cher ? Aimer et l'être en retour ? »
Parmi les discussions thématiques, l’intervention de l’ancien juge de la Cour constitutionnelle d’Afrique du Sud, Edwin Cameron, a été particulièrement remarquée. Il a appelé les pays à « créer un environnement juridique qui crée des possibilités, un système juridique qui n’en prive pas les groupes marginalisés et vulnérables. À recourir à la loi pour autonomiser plutôt que pour opprimer. Nous devons nous défaire des lois pénales qui punissent sans raison en invoquant des motifs moraux. Nous devons assurer l’égalité devant la loi. » Au sujet de la place centrale des ripostes communautaires dans la lutte contre le VIH, la délégation non gouvernementale du CCP a rappelé au public que « les communautés ne sont pas seulement les bénéficiaires des interventions, nous sommes aussi ces interventions. »
La réunion du Conseil a également été l’occasion de lancer le Compendium of Promising Practices, un guide sur la place des interventions des communautés religieuses africaines pour mettre fin au VIH chez les enfants et les ados. De fait, la prévalence du VIH parmi ces classes d’âge reste très préoccupante en Afrique. Il en va de même pour l’accès au traitement, où plus des trois quarts des adultes vivant avec le VIH ont accès à un traitement contre seulement la moitié des enfants. Ce document présentera des modèles et des pratiques efficaces mis en œuvre par des organisations confessionnelles afin de partager les connaissances et de renforcer la riposte au VIH chez les enfants et les ados.
La réunion était présidée par l’Allemagne, le Kenya étant le vice-président et le Brésil le rapporteur. Le rapport de la directrice exécutive de l’ONUSIDA destiné au Conseil, les rapports pour chaque point à l’ordre du jour et les décisions du CCP sont disponibles à l’adresse : Rapport de la directrice exécutive de l’ONUSIDA à la 52e réunion du Conseil de coordination du Programme de l’ONUSIDA. La 53e réunion du CCP se tiendra à Genève du 12 au 14 décembre 2023.
Documents de la 52e réunion


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Le Brésil accueille l’annonce de la création du Conseil mondial sur l’inégalité, le sida et les pandémies
06 juin 2023 06 juin 2023L’ONUSIDA constitue un groupe destiné à fournir des données probantes sur les inégalités qui alimentent les pandémies et à défendre l’adoption de stratégies multisectorielles en vue de renforcer la riposte au sida et à d’autres pandémies
BRASILIA/GENÈVE, le 6 juin 2023—Le Brésil accueille l’annonce de la création du nouveau Conseil mondial sur l’inégalité, le sida et les pandémies présidé par la Première dame de Namibie, Monica Geingos, le directeur de l’University College London Institute for Health Equity, Sir Michael Marmot, et le prix Nobel d’Économie, Joseph E. Stiglitz. La ministre de la Santé du Brésil, Nísia Trindade, est membre fondatrice du Conseil.
« Je suis ravie d’accueillir l’annonce de la création du Conseil mondial sur les inégalités, le VIH et les pandémies. Il est temps de mettre en pratique les enseignements tirés en diminuant les inégalités à l’origine des crises sanitaires d’aujourd’hui et en renforçant la préparation aux pandémies de demain », a déclaré Mme Trindade. « Le Brésil est déterminé à jouer son rôle en s’engageant en faveur d’une collaboration renforcée et de politiques fondées sur des données probantes afin de bâtir des systèmes de santé plus résilients dans le monde entier. »
Les inégalités socio-économiques infranationales et internationales exacerbent et prolongent les pandémies. De plus, elles amplifient l’impact des épidémies parmi les populations les plus pauvres et les plus vulnérables. Les mêmes inégalités concomitantes qui forment le terreau du VIH, de la COVID-19, de la variole du singe et d’autres maladies exposent les pays et les communautés à un risque de futures épidémies. Mais l’expérience nous montre que des mesures existent au niveau mondial, régional et national. Ces actions sont capables de faire émerger des réponses aux pandémies, car elles réduisent les inégalités au lieu de les aggraver.
Le travail du Conseil mondial consistera à puiser dans des données probantes et à les mettre à disposition des décideurs et décideuses politiques et à attirer l’attention de la classe politique sur la nécessité d’agir pour mettre fin aux inégalités qui alimentent le sida et d’autres pandémies. Il encouragera et soutiendra surtout les communautés en première ligne à lutter en faveur d’un changement politique indispensable pour combattre les pandémies actuelles et mieux se préparer aux épidémies futures.
« La riposte au sida est l’un des meilleurs exemples de la manière dont les communautés confrontées à des inégalités concomitantes peuvent s’unir pour les surmonter et sauver des millions de vies », a déclaré la directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima, elle-même membre du Conseil mondial et présente au Brésil pour cette annonce. « Les efforts importants accomplis par des personnes vivant avec le VIH et touchées par le virus ont permis de faire baisser le prix des médicaments et des diagnostics, de renforcer les ripostes sanitaires, de voir apparaître un réseau solide d’organisations dirigées par les communautés et d’assurer l’abrogation de lois discriminatoires et punitives dans de nombreux pays. Mais les politiques et les stratégies basées sur des données probantes doivent être mises en œuvre partout et pour tout le monde et ce n’est malheureusement pas le cas à l’heure actuelle. »
Les succès et les échecs de la riposte au VIH fournissent des enseignements précieux sur la manière dont l’humanité peut faire face aux futures pandémies. Par exemple, les hommes gays sont plus susceptibles de vivre avec le VIH, ce qui peut être aggravé ou atténué par la législation. Ainsi, en Malaisie, où les hommes gays sont criminalisés et arrêtés, ils sont 72 fois plus susceptibles d’être infectés que le reste de la population adulte ; mais en Thaïlande, où les rapports entre personnes du même sexe sont légaux et où la réponse communautaire à la pandémie est forte, les hommes gays n’ont que 12 fois plus de risques d’être contaminés. Les virus font fi des frontières ou des populations. C’est ce qui explique pourquoi la Thaïlande, avec un niveau d’inégalités plus bas, a bientôt son épidémie sous contrôle alors que la Malaisie perd du terrain dans sa lutte contre le sida.
En même temps, la question des inégalités va au-delà du VIH et concerne d’autres pandémies. La mortalité due à la COVID-19 a par exemple été plus forte dans les pays où la richesse est très inégalement répartie. Au plus fort de la pandémie de coronavirus, les pays riches ont dépensé des milliards de dollars dans leurs ripostes, mais près de la moitié des pays en voie de développement ont été contraints de réduire leurs dépenses de santé, ce qui a sapé la capacité à combattre les pandémies mondiales. Plusieurs pays d'Afrique continuent de signaler un nombre important de décès par MPox pendant la pandémie, mais les vaccins utilisés dans les pays à revenu élevé ne sont pas disponibles.
« Les inégalités pour accéder à la santé et à d’autres services essentiels sont largement le résultat de choix politiques délibérés », a déclaré Joseph Stiglitz. « Pour lutter contre les futures pandémies, nous devons tirer les leçons de la riposte au VIH et adopter des approches qui suppriment les inégalités. Ainsi, nous pourrons faire du monde un endroit plus sain, plus juste et plus sûr pour tout le monde. »
Les inégalités basées sur le genre mettent en danger la santé des femmes dans le monde entier. Par exemple, dans des pays comme le Ghana, la Côte d’Ivoire et le Liberia, la prévalence du VIH est 5 fois plus élevée chez les jeunes filles que chez les jeunes hommes du même âge. Ce constat est imputable en partie à des inégalités économiques et liées à la scolarisation.
« Les inégalités entre les sexes alimentent des pandémies comme le sida et la COVID-19 », a déclaré la Première dame de Namibie, Monica Geingos. « Elles accroissent la vulnérabilité des femmes et des filles face à des virus mortels en limitant leur accès aux informations, aux ressources financières et aux choix de vie et en compromettant leur aptitude à se protéger et à protéger leurs familles. Nous devons réinventer les ripostes aux pandémies. Elles doivent être en mesure de réduire les inégalités plutôt que de les exacerber. »
Même dans les pays qui ont accompli des progrès importants contre le VIH, certaines communautés ont eu du mal à tirer profit de l’évolution fulgurante du progrès médical. Au Brésil, les infections au VIH sont en forte baisse parmi la population blanche, car elle jouit du renforcement de l’accès aux soins et du déploiement de nouveaux outils de prévention tels que la PPrE, mais elles sont toujours en augmentation parmi la population noire.
« Il est crucial d’avoir des stratégies fondées sur des données probantes pour lutter contre les déterminants sociaux de la santé. Elles permettront non seulement d’améliorer les résultats en matière de santé au niveau individuel, mais aussi de bâtir des économies plus fortes et des sociétés plus justes », a déclaré Sir Michael Marmot à Brasilia. « La santé est un bon indicateur de la santé globale d’une société. Le niveau d’équité dans ce domaine nous en dit long sur les inégalités sociétales. »
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L’ONUSIDA célèbre le mois des fiertés et appelle à la décriminalisation des relations entre personnes du même sexe
31 mai 2023 31 mai 2023GENÈVE, le 1er juin 2023—Alors que l’humanité se réunit pour célébrer le mois des fiertés, l’ONUSIDA affiche sa solidarité envers les communautés lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres, queers et intersexuées (LGBTQI) du monde entier. Le mois des fiertés est l’occasion de célébrer la résilience et la diversité des personnes LGBTQI, ainsi que leurs réussites, tout en réfléchissant aux défis auxquels elles continuent d’être confrontées. Cet évènement temporaire rappelle notre engagement collectif en faveur des droits humains, de l’égalité et de la nécessité urgente de décriminaliser les relations entre personnes du même sexe.
Cleiton Euzebio, conseiller principal pour les communautés et les populations clés auprès de l’ONUSIDA, a déclaré : « En tant qu’homme gay et militant pour la justice sociale universelle, je suis très fier de travailler pour le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida. L’ONU défend les communautés, les aide à jouer un rôle directeur dans la riposte au VIH, à lutter contre la stigmatisation et à construire des sociétés où chaque personne est prise en considération. Ce mois-ci et les autres mois, je souhaite que toutes les personnes puissent être fières de qui elles sont. »
L’humanité a accompli des progrès considérables dans sa riposte au VIH en grande partie grâce aux actions menées par les populations clés. Nous pouvons parvenir à éradiquer le sida. Cependant, des écueils se dressent sur notre chemin. La discrimination, la violence et la stigmatisation à l’encontre des personnes LGBTQI perdurent dans de nombreuses régions du monde, limitant l’accès à des services anti-VIH essentiels, y compris la prévention, le traitement, les soins et la prise en charge.
La criminalisation des relations entre personnes du même sexe reste un obstacle important pour que les personnes LGBTQI jouissent aussi de la justice sociale et de l’égalité, et pour garantir la santé universelle. Les lois qui criminalisent les rapports sexuels consensuels entre personnes du même sexe alimentent la stigmatisation, contribuent à la violence et à la discrimination, et entravent l’accès à des services de santé vitaux. L’ONUSIDA appelle tous les gouvernements à abroger de toute urgence les lois et politiques discriminatoires et à œuvrer pour créer un environnement juridique et social positif qui respecte et protège les droits des personnes LGBTQI
La décriminalisation des relations entre personnes du même sexe est une étape cruciale de notre action commune pour mettre fin à la pandémie de sida. Lorsque les communautés marginalisées sont criminalisées ou stigmatisées, le risque de contamination au VIH augmente pour leurs membres et elles sont confrontées à des difficultés pour accéder aux services anti-VIH de prévention, de traitement, de soins et d’assistance.
Des progrès significatifs ont toutefois été réalisés pour promouvoir les droits de la communauté LGBTQI dans de nombreuses régions du monde, y compris par le biais de la décriminalisation des relations entre personnes du même sexe dans plusieurs pays, comme en Angola, à Singapour ou à la Barbade. Cependant, d’autres pays imposent des lois pénales sévères concernant les relations entre personnes du même sexe. La décriminalisation de l’homosexualité est essentielle pour éradiquer le sida.
L’ONUSIDA participera à la marche des fiertés de Genève le 10 juin. Le mois des fiertés rappelle vigoureusement aux gouvernements, à la société civile, aux organisations et aux individus que tous doivent se rassembler sans attendre pour protéger et promouvoir les droits humains pour tout le monde, peu importe l’orientation sexuelle, l’identité ou l’expression de genre. Ensemble, nous pouvons bâtir une société qui garantit l’égalité, la justice et la dignité à toutes les personnes.
Notre action















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L’ONUSIDA attire l’attention sur une occasion sans précédent pour mettre fin aux nouvelles infections au VIH, éradiquer le sida et se préparer aux futures pandémies
24 mai 2023 24 mai 2023GENÈVE, le 24 mai 2023— L’ONUSIDA exhorte à tirer pleinement parti des nouvelles occasions de renforcer les financements, d’étendre les nouvelles techniques de prévention du VIH et de faciliter la lutte contre le VIH. Agir aujourd’hui accélérera les progrès pour éradiquer le sida et riposter aux pandémies actuelles et futures.
En marge de la 76e Assemblée mondiale de la Santé, des ministres de la Santé ont rencontré des leaders et des spécialistes de la santé mondiale lors d’un événement de haut niveau de la Global HIV Prevention Coalition. L’objectif de cet événement organisé par l’ONUSIDA était de raffermir la volonté politique, lutter contre les politiques et les lois qui alimentent les inégalités et les pandémies, obtenir des financements supplémentaires et garantir la mise en œuvre de programmes efficaces à grande échelle.
« Une telle possibilité de prévenir le VIH ne s’est encore jamais présentée », a déclaré la directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima. « Nous disposons d’outils et de technologies, mais aucun n’est disponible à suffisamment grande échelle. Pour être à la hauteur de cette opportunité unique, nous avons besoin d’un leadership audacieux et d’investissements renouvelés en faveur de la prévention du VIH afin de fournir des choix de prévention efficaces à tous ceux et toutes celles qui en ont besoin. »
Le rapport de l’ONUSIDA En Danger révèle qu’en 2021, 1,5 million de nouvelles infections au VIH ont été recensées dans le monde, soit plus de trois fois l’objectif de 500 000 fixé pour fin 2021. L’objectif pour 2025 est de ramener les nouvelles infections au VIH à moins de 370 000. Pour y parvenir, les pays devront les réduire de 82,5 % par rapport à 2010, comme l'indiqué la Feuille de route pour la prévention du VIH pour 2025, un guide pratique en 10 étapes pour atteindre les objectifs 2025.
« C’est la meilleure chance que nous ayons jamais eue, dans toute l’histoire de la pandémie de sida, de réinventer la prévention du VIH et de le faire avec équité et en ayant vraiment un impact », a déclaré le co-président de la Global HIV Prevention Coalition, Mitchell Warren.
Parmi les 28 pays visés par la Global HIV Prevention Coalition, une nouvelle analyse des données de l’ONUSIDA montre que cinq pays (Côte-d’Ivoire, Zimbabwe, Malawi, Lesotho et la République islamique d’Iran) ont réduit les nouvelles infections au VIH de plus de 61 % entre 2010 et 2021, soit le niveau de progression nécessaire. Ce recul dépasse 40 % dans douze autres pays.
Cependant, des données montrent également que les nouvelles infections au VIH augmentent dans 38 pays, dont certains sont fortement touchés par l’épidémie de VIH. Cette tendance préoccupante appelle à accélérer la prévention et à étendre la Coalition à ces pays.
Selon les tableaux de bord 2022 de la Global HIV Prevention Coalition de l’ONUSIDA, les programmes de prévention du VIH destinés aux adolescentes et aux jeunes femmes n’existent que dans 41 % des zones où l’incidence du VIH est moyenne à élevée en Afrique subsaharienne.
Les tableaux de bord indiquent également que dans les pays de la Coalition, 63 % des travailleurs et travailleuses du sexe, 49 % des gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et 36 % des consommateurs et consommatrices de drogues injectables ont bénéficié des services de prévention du VIH en 2021. La forte stigmatisation dans les services de santé courants, la criminalisation de ces populations, les pratiques répressives néfastes, ainsi que les barrières au genre et les entraves structurelles continuent d'entraver l’accès à ces services par les populations clés.
« Les programmes de lutte contre le VIH fondés sur les preuves et les droits, qui impliquent véritablement les populations clés, ne font tout simplement pas l’objet d’investissements suffisants et ne sont pas déployés à grande échelle. Par exemple, pour ce qui est des personnes qui consomment des drogues, seulement 2 % d’entre nous vivent dans des pays où les services fondamentaux de réduction des risques ont une bonne couverture », a déclaré Judy Chang, International Network of People and Use Drugs. « Si nous n’investissons pas sur la base d’une logique de santé publique, mais que nous le faisons sur la base d’intérêts soi-disant moraux, alors nous échouerons en matière de santé mondiale. Nous avons besoin que les pays investissent pleinement dans la prévention du VIH et les systèmes communautaires. »
L’accès aux préservatifs, à la PPrE (médicament de prévention du VIH) et à la circoncision masculine médicale volontaire, demeure très inégal. Seuls l’Ouganda et le Zimbabwe couvrent plus de 80 % des besoins de distribution de préservatifs. Des données montrent également une baisse de l’utilisation du préservatif dans plusieurs pays après 2015. Il est donc urgent de stopper et d’inverser cette tendance. Bien que l’utilisation de la PPrE ait rapidement augmenté dans les 28 pays cibles, les chiffres sont restés très faibles avec 1,5 million de bénéficiaires à la fin de 2021 par rapport à l’objectif mondial de plus de 10 millions.
Le nombre d’hommes optant pour la circoncision masculine médicale volontaire dans le cadre de la prévention du VIH (des études montrent que cette intervention réduit de 60 % maximum le risque d’infection pour les hommes) dépassait toujours les 4 millions par an entre 2017 et 2019, mais a diminué de 40 % en 2020 et en 2021 (atteignant 2,8 millions en 2021). Seules l’Éthiopie, la Tanzanie et la Zambie ont atteint les objectifs fixés dans la Stratégie mondiale de lutte contre le sida 2021-2026, ce qui montre bien la nécessité d’y prêter une attention renouvelée.