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Intensifier les efforts pour faire de la fin du sida une réalité au Ghana
15 février 2016
15 février 2016 15 février 2016Alors que le Ghana entame son mandat à la Vice-présidence nouvellement élue du Conseil de coordination du Programme (CCP) pour 2016, son Président, John Dramani Mahama, a souligné à quel point le renforcement de la sensibilisation, des partenariats et de l'investissement dans la riposte au sida donneront des résultats qui vont au-delà du domaine de la santé. De tels efforts vont également améliorer plus largement les progrès en matière d'égalité des sexes, de droits et de développement dans le cadre de l'agenda pour le développement durable.
Au cours de ses entretiens avec Jan Beagle, Directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA, le Président Mahama a déclaré qu'il fallait lutter contre l'autosatisfaction en élargissant les initiatives, les programmes et les services basés sur les droits et éclairés par des données probantes. L'un des moyens pour ce faire consiste à renforcer les capacités de production locale de médicaments antirétroviraux.
Le Ghana a accompli des progrès considérables dans sa riposte au sida grâce à des ripostes multisectorielles intégrées qui apportent une expérience utile à l'Afrique occidentale. Le Ghana a enregistré une diminution de 53 % des nouvelles infections à VIH et de 45 % des décès dus au sida entre 2001 et 2014. Selon les enquêtes menées en 2008 et 2014 sur la démographie et la santé, le dépistage du VIH chez les femmes a quasiment doublé entre 2008 et 2014.
Lors de son séjour au Ghana, Mme Beagle a rencontré des hauts responsables du gouvernement, de la société civile et des partenaires internationaux afin de préparer la vice-présidence du pays au CCP et son rôle à l'occasion de la Réunion de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations Unies sur la fin du sida.
Tout en saluant la nouvelle fonction du Ghana au sein du CCP, Mme Beagle a félicité le pays pour son approche exhaustive et intersectorielle, qui s'est traduite en particulier par une collaboration entre les domaines d'intervention gouvernementaux de la santé, de l'éducation, de l'égalité des sexes, de la culture et de la justice. Elle a souligné l'importance d'une focalisation soutenue sur la lutte contre les facteurs sociaux du VIH au Ghana et plus largement dans la région de l'Afrique occidentale, en insistant sur les besoins des populations les plus exposées au risque, notamment, et de façon critique, les adolescentes.
Le Ministre de la Santé, Alexander Segbefia, a indiqué qu'en ciblant la riposte sur les endroits et les populations où le risque et la vulnérabilité face au VIH sont les plus élevés, le Ghana sera en mesure de s'appuyer sur les acquis obtenus, de pérenniser le mouvement et d'avancer vers une génération sans sida.
Quotes
« Ce n'est pas le moment de baisser la garde. Il est temps d'intensifier nos ripostes pour aller vers la fin du sida. Nous sommes honorés d'être nommés à la Vice-présidence du Conseil de coordination du Programme et nous allons jouer notre rôle avec une grande efficacité auprès de l'ONUSIDA, un partenaire solide pour réussir. »
« L'approche intergouvernementale du Ghana est impressionnante et elle stimule le changement. En tant que Vice-président, le Ghana va apporter son expérience et son dynamisme au sein du Conseil de coordination du Programme. Nous nous réjouissons du soutien du Ghana en faveur d'une déclaration politique forte à l'occasion de la Réunion de haut niveau sur la fin du sida, pour nous aider à faire de la fin du sida une réalité. »
« Alors que le Ghana prend ses fonctions en tant que Vice-président du Conseil de coordination du Programme, il est évident que nous allons travailler dur pour être à la hauteur de la confiance qui nous est témoignée. Nous nous engageons à travailler en étroite collaboration avec l'ONUSIDA pour atteindre notre objectif collectif de libérer notre monde du sida d'ici 2030. »
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Investir dans la riposte au sida au Nigeria
10 février 2016
10 février 2016 10 février 2016À l'occasion d'une visite dans le pays du 7 au 10 février, Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA, a félicité le Nigeria pour avoir contenu la propagation et inversé la tendance de son épidémie de sida. Il a également encouragé les dirigeants politiques à accroître les financements nationaux consacrés à la riposte de 22 % en 2012 à 45 % d'ici 2020.
Au cours de sa visite, M. Sidibé a rencontré le Vice-président du Nigeria, Yemi Osinbajo, et incité le gouvernement à renforcer son soutien à la Semaine de la santé maternelle, néonatale et infantile, avec pour but que toutes les femmes enceintes bénéficient d'un test de dépistage du VIH d'ici fin 2016 et que toutes les femmes diagnostiquées séropositives au VIH aient immédiatement accès à un traitement antirétroviral. Cette semaine de campagne s'est révélée une excellente opportunité pour les femmes enceintes de connaître leur état sérologique vis-à-vis du VIH. À titre d'exemple, lors de l'édition 2015, l'État de Kaduna a déclaré avoir procédé au dépistage du VIH chez 84 000 femmes enceintes lors d'une première campagne, et 126 000 lors d'une seconde campagne.
Lors de leur rencontre, M. Osinbajo a expliqué à M. Sidibé que le Nigeria consacrait un budget considérable aux programmes d'investissements sociaux, notamment dans le but d'élargir l'accès aux soins et de contribuer à mettre fin à l'épidémie de sida.
Le Nigeria a été invité à participer à la Réunion de haut niveau sur la fin du sida de l'Assemblée générale des Nations Unies, prévue du 8 au 10 juin, et à jouer un rôle prééminent dans l'élaboration et l'adoption de sa déclaration politique.
Le Nigeria est le deuxième pays au monde le plus touché par l'épidémie de VIH, avec 3,4 millions de personnes vivant avec le VIH dans le pays en 2014. Toutefois, avec un investissement accru dans la riposte au sida de la part du Nigeria et de ses partenaires, la situation s'est améliorée ces dix dernières années. Les nouvelles infections à VIH sont passées de 310 000 en 2004 à 230 000 en 2014 et la couverture du traitement antirétroviral a augmenté de 13 % en 2011 à 22 % en 2014, ouvrant ainsi l'accès à des médicaments vitaux pour plus de 747 000 personnes vivant avec le VIH.
Au cours de sa visite, M. Sidibé a également rencontré le Secrétaire du Gouvernement fédéral, le Ministre du Budget et du Plan national, le Ministre des Finances, le Ministre de la Santé, le Ministre de l'Environnement, des partenaires de développement, des représentants de la Fondation Dangote, des laboratoires pharmaceutiques et de la société civile, ainsi qu'Olusegun Obasanjo, ancien Président du Nigeria et défenseur de l'ONUSIDA.
Quotes
« Le gouvernement est résolu à faire en sorte que chacun ait accès aux soins de santé universels au Nigeria. Nous sommes également déterminés à œuvrer pour mettre fin aux nouvelles infections à VIH. »
« Mettre les personnes sous traitement est important pour atteindre l'objectif de zéro nouvelle infection. Si nous voulons pérenniser le traitement, nous aurons besoin d'un plan de transition pour passer d'un traitement financé par l'étranger à un traitement financé par des ressources nationales. Le Nigeria a les moyens d'y parvenir. »
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Groupe de haut niveau sur l'accès aux médicaments
03 février 2016
03 février 2016 03 février 2016L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a organisé une réunion d'information le 1er février à Genève, en Suisse, concernant le Groupe de haut niveau sur l'accès aux médicaments du Secrétaire général des Nations Unies. Des représentants des missions des Nations Unies, d'organisations internationales, de la société civile et du secteur privé ont reçu des informations concernant le contexte du groupe et les opportunités d'interaction et de soumission de contributions au travail de celui-ci.
Le groupe a été nommé par le Secrétaire général Ban Ki-moon en novembre 2015 afin de soutenir l'action en faveur de l'Objectif de développement durable 3 : permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous à tout âge. Le principal résultat du travail du groupe sera une analyse, éclairée par des données probantes et basée sur les droits, des propositions et recommandations visant à promouvoir le développement et la production des technologies en matière de santé, d'une façon équilibrée entre intérêt commercial, droits humains et santé publique.
À travers un appel à contributions et une série de consultations et de dialogues à l'échelon mondial, les 16 membres du groupe et son groupe consultatif d'experts étudieront plusieurs propositions et recommandations concernant toutes les maladies, les technologies et les populations dans les pays à revenu faible, intermédiaire et élevé, afin de veiller à ce que personne ne soit laissé de côté.
Le Programme des Nations Unies pour le développement, en collaboration avec l'ONUSIDA, servira de secrétariat au groupe, qui présentera son rapport final au Secrétaire général en juin 2016.
Quotes
« En tant que partie prenante à l'initiative, l'ONUSIDA est certain que les délibérations du Groupe de haut niveau sur l'accès aux médicaments aideront la communauté internationale à éliminer une partie des obstacles qui empêchent de nombreuses personnes d'accéder à des technologies de santé vitales, ouvrant ainsi la voie à l'accomplissement des Objectifs de développement durable. »
« Le Groupe de haut niveau sur l'accès aux médicaments est bâti autour de la notion d'universalité, et l'idée que l'agenda sur la santé publique est valable pour tous les pays. Nous espérons qu'il aidera à développer et non à dupliquer tous les efforts précédents. »
« Nous parlons ici de l'accès aux nouvelles technologies, ce qui implique à la fois de l'innovation et un accès direct des patients à ces innovations. Les travaux qui nous ont été confiés correspondent aux Objectifs de développement durable et font donc partie de la volonté globale de contribuer au développement de la santé dans le monde. Le défi auquel nous sommes confrontés est de trouver des solutions qui soient à la fois innovantes et ambitieuses. » ”
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Les ambassadeurs de l'Union africaine se mobilisent pour la Réunion de haut niveau des Nations Unies sur le sida
04 février 2016
04 février 2016 04 février 2016À l'occasion d'un dîner organisé par le Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé, les ambassadeurs qui assistaient au sommet de l'Union africaine ont exprimé leur soutien à la Réunion de haut niveau sur le sida de l'Assemblée générale des Nations Unies, qui aura lieu à New York, aux États-Unis, au mois de juin.
M. Sidibé a indiqué que cette réunion constituait une opportunité cruciale pour avancer sur l'agenda des Objectifs de développement durable (ODD), qui inclut la fin du sida comme menace de santé publique d'ici 2030. Il a souligné que la riposte au sida permettrait également de progresser sur plusieurs autres ODD, notamment la réduction des inégalités, l'égalité des sexes et l'accès à une éducation de qualité et à la santé pour tous.
M. Sidibé a ajouté que des objectifs mondiaux étaient nécessaires, mais qu'il fallait les détailler pour permettre à la communauté internationale de cibler les personnes et les lieux qui en ont le plus besoin. Selon lui, l'Afrique étant la région la plus touchée par l'épidémie, elle doit être placée au cœur de la riposte.
Parmi les autres personnes présentes au dîner figuraient des représentants d'ambassades américaines, européennes et asiatiques, des représentants d'agences des Nations Unies et des membres éminents de la Commission de l'Union africaine.
Quotes
« Nous sommes honorés d'avoir été choisis pour coprésider la Réunion de haut niveau sur le sida de l'Assemblée générale des Nations Unies 2016. Alors que le mois de juin approche, soyons ambitieux et travaillons pour obtenir des résultats. J'appelle à l'organisation d'une session spéciale du Comité des représentants permanents de l'Union africaine pour discuter du sida et de la Réunion de haut niveau sur le sida. »
« Je suis très inquiet de la baisse des financements pour la lutte contre le sida. Il nous appartient de comparer le coût de l'élimination du sida au coût immense de l'inaction. »
« Je vais m'employer à obtenir une participation de haut niveau de mon pays à la Réunion de haut niveau sur le sida. »
« Le débat sur l'intégration m'est agréable à entendre. Il y a eu concurrence entre le sida et les autres problèmes sanitaires. Je suis contente de voir que nous allons vers l'intégration des efforts à mesure que nous approchons de la Réunion de haut niveau sur le sida. »
« Il s'agit d'un moment déterminant, car nous avons montré que nous pouvons l'emporter face au sida. Nous devons mettre les personnes au cœur de la riposte et accélérer les efforts pour mettre fin au sida comme menace de santé publique d'ici 2030. »
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VIH et résistance aux médicaments
08 février 2016
08 février 2016 08 février 2016Pour la majorité des gens, le traitement antirétroviral est extrêmement efficace contre le VIH, en permettant aux personnes vivant avec le virus de vivre plus longtemps et en meilleure santé. Cependant, le VIH est un virus complexe capable de s'adapter et de muter rapidement. Le virus peut ainsi devenir résistant à un médicament.
La résistance aux médicaments est davantage susceptible de se produire lorsqu'une personne ne peut pas prendre, ou ne prend pas, ses médicaments régulièrement et conformément aux prescriptions. Une fois que la résistance s'est installée, la souche résistante du virus peut être transmise d'une personne à une autre. La résistance aux médicaments peut entraîner l'échec du traitement, lorsque les médicaments ne permettent plus de garder le virus sous contrôle ; dans ce cas, un protocole de traitement antirétroviral alternatif sera nécessaire.
Il existe très peu de données exhaustives au niveau des pays concernant les schémas de résistance du VIH aux médicaments, en particulier dans les régions les plus touchées par le VIH. Néanmoins, la revue médicale The Lancet sur les maladies infectieuses a récemment publié une étude du TenoRes Study Group, qui met davantage en lumière la résistance du VIH aux médicaments à l'échelle mondiale.
L'étude examine des données sur la résistance du virus aux médicaments chez près de 2 000 personnes vivant avec le VIH ayant connu un échec de traitement après un traitement anti-VIH de première intention, avec un protocole thérapeutique recommandé par l'OMS contenant du tenofovir. Ces données sont issues de différentes études menées entre 1998 et 2015 dans 36 pays. L'étude a révélé que la résistance au médicament antirétroviral tenofovir était supérieure à ce qui avait été précédemment signalé, avec 20 % de résistance au tenofovir chez les patients en échec de traitement en Europe et plus de 50 % de résistance chez les patients en échec de traitement en Afrique subsaharienne. Cette conclusion laisse penser que la résistance au tenofovir pourrait être la cause de l'échec du traitement chez plus de la moitié des personnes qui ont développé une résistance au traitement alors qu'elles étaient sous traitement de première intention en Afrique subsaharienne.
Les conclusions de l'étude n'indiquent aucune nécessité de revoir les directives de traitement existantes à l'échelle mondiale, car les protocoles incluant du tenofovir restent efficaces pour la majorité des personnes vivant avec le VIH qui démarrent un traitement de première intention. Cependant, ces conclusions renforcent la nécessité de trouver un vaccin ou un remède efficace contre le VIH, ainsi que la nécessité de veiller à ce que les personnes puissent observer correctement les traitements prescrits grâce à un soutien thérapeutique et un approvisionnement garanti en médicaments antirétroviraux de qualité certifiée, afin de limiter le risque de développement d'une résistance au tenofovir.
L'étude met en avant l'importance de détecter rapidement l'échec du traitement, grâce à une mesure régulière de la suppression de la charge virale : cette notion constitue le fondement du troisième pilier de l'objectif de traitement 90-90-90 de l'ONUSIDA, à savoir que 90 % des personnes ayant accès à un traitement anti-VIH voient leur charge virale supprimée. La détection précoce de la résistance aux médicaments, associée à un changement de traitement pour adopter un protocole thérapeutique de deuxième intention, permettra de maintenir les personnes vivant avec le VIH en bonne santé et de diminuer la transmission d'un virus résistant.
Quotes
« Les patients doivent être soutenus pour observer leur traitement et rester dans le parcours de soins ; quant aux systèmes de santé, ils doivent développer des moyens renforcés pour suivre l'efficacité de leurs programmes de traitement antirétroviral. »
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Réunion de haut niveau 2016 sur la fin du sida
01 janvier 2016
01 janvier 2016 01 janvier 2016








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Sommet de l'Union africaine à Addis Abeba : focus sur les droits de l'Homme
01 février 2016
01 février 2016 01 février 2016Le 26e Sommet de l'Union africaine (UA) s'est tenu à Addis Abeba, en Éthiopie, sur le thème suivant : « 2016 : Année africaine des droits de l'Homme avec une attention particulière pour les droits des femmes ».
L'Agenda 2063, un plan sur 50 ans pour le développement de l'Afrique adopté à l'occasion du 50e anniversaire de l'Union africaine en 2013, a également été évoqué lors de ce sommet. Michel Sidibé, le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, était présent et a rencontré plusieurs dirigeants africains, notamment le Premier ministre éthiopien Haile Mariam Desalegn.
M. Sidibé a également eu des réunions bilatérales avec le Président du Ghana, John Dramani Mahama, la Première dame du Soudan, Wedad Babiker, et le Président de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina.
La rencontre s'est achevée avec une cérémonie de remerciements aux différents acteurs qui ont contribué à la riposte de l'Union africaine contre l'épidémie d'Ebola qui a frappé l'Afrique occidentale l'an dernier.
Quotes
« Nous devons revenir aux valeurs d'unité, de dévouement et de sacrifice, et à la compréhension du fait que la souffrance des autres est aussi notre souffrance. Demain est l'avenir de nos enfants ; nourrissons-les, éduquons-les, construisons l'Afrique que nous voulons. »
« En adoptant l'Agenda 2063, nous avons courageusement franchi le pas pour reconquérir notre passé et nous réapproprier notre avenir. Si vos rêves ne vous effrayent pas, c'est qu'ils ne sont pas assez ambitieux. Nous faisons le choix de la paix, de l'unité et de la prospérité. »
« L'Afrique a déjà des politiques qui concernent les droits de l'Homme. Leur mise en œuvre, la création d'institutions et les investissements en ce sens peuvent servir de base pour former la contribution de l'Union africaine aux droits de l'Homme. Mon rêve serait que l'Afrique soit un brillant exemple de tolérance, d'acceptation et de respect des droits humains. »
« L'Union africaine fournit une plate-forme par l'intermédiaire de laquelle nous pouvons œuvrer pour mettre fin à l'épidémie de sida d'ici 2030, comme une contribution majeure au développement social et économique plus large tel que l'envisagent les dirigeants africains. »
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Thaïlande : les leçons de l'intégration des services anti-VIH dans les régimes de santé nationaux
01 février 2016
01 février 2016 01 février 2016Dès la fin des années 1990, le gouvernement thaïlandais avait commencé à proposer des médicaments antirétroviraux gratuits à plusieurs milliers de personnes. Apiwat Kwangkaew, actuel Vice-président du Réseau thaïlandais des personnes vivant avec le VIH, fut l'un de ces chanceux individus.
« Il y a une vingtaine d'années, je suis tombé vraiment malade à cause du sida. Je pensais que je n'allais pas m'en sortir », raconte M. Apiwat. Mais au bout de quelques mois après avoir commencé le traitement, il était de nouveau sur pieds.
« La véritable tragédie, c'est que les médicaments antirétroviraux existaient, mais mes amis et les autres personnes vivant avec le VIH n'y avaient pas accès », explique-t-il.
Fort de cette expérience, il a fait de l'ouverture de l'accès au traitement anti-VIH le combat de sa vie. Il est aujourd'hui l'un des défenseurs les plus célèbres des personnes vivant avec le VIH en Thaïlande.
Depuis les années 1990, la situation s'est largement améliorée. En 2002, la Thaïlande est devenue l'un des premiers membres de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN) à intégrer les services anti-VIH dans son régime de couverture maladie universelle. Entre 2010 et 2014, la couverture des personnes vivant avec le VIH recevant des médicaments antirétroviraux est passée de 42 % à 61 %.
Suchada Chaivooth, Directrice du programme VIH et tuberculose auprès de l'Office national de l'assurance maladie, explique que la Thaïlande a retiré de nombreux avantages de cette intégration. « Le gouvernement est en capacité de négocier un bon prix pour les médicaments antirétroviraux, car il fournit un grand nombre de personnes vivant avec le VIH », indique-t-elle.
Panya Shoosiri, jardinier originaire du village d'Amphur Thamai dans la province de Chantaburi, au centre de la Thaïlande, est l'une des nombreuses personnes bénéficiant de médicaments antirétroviraux gratuits. Il vit avec le VIH depuis plus de 15 ans. Ses revenus mensuels s'élèvent à environ 100 dollars. « Tous les services anti-VIH sont couverts par le plan national. C'est vraiment un poids en moins pour moi », explique M. Panya.
En 2014, la Thaïlande a franchi une nouvelle étape en devenant le premier pays de l'ASEAN à proposer un traitement anti-VIH gratuit aux personnes vivant avec le VIH quel que soit leur taux de CD4, la valeur utilisée pour indiquer à quel niveau le système immunitaire est touché par le VIH. Auparavant, les personnes diagnostiquées positives au VIH ne pouvaient accéder aux médicaments antirétroviraux qu'à partir d'un taux de CD4 ayant chuté à 350 cellules/mm3.
« J'ai plaidé avec obstination pour cette évolution, car je suis sûr qu'elle va sauver de nombreuses vies », explique M. Apiwat. « Souvent, les personnes vivant avec le VIH revenaient à l'hôpital seulement une fois qu'elles étaient réellement malades ; à ce moment-là, les médicaments antirétroviraux ne marchaient plus aussi bien et elles avaient davantage de risques de mourir », ajoute-t-il.
Depuis l'entrée en vigueur des nouvelles directives, la Thaïlande a vu l'adhésion à son programme de traitement anti-VIH augmenter de plus de 30 %.
À l'occasion d'une visite à Bangkok, le Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé a déclaré : « La riposte au sida en Thaïlande et dans le monde a beaucoup à offrir au mouvement pour la couverture santé universelle ».
M. Sidibé a souligné que la riposte au sida avait réussi l'une des plus remarquables progressions de l'histoire récente. En 2000, moins de 1 % des personnes vivant avec le VIH avaient accès au traitement dans les pays à revenu faible et intermédiaire. Le coût annuel par personne atteignait des sommets. En juin 2015, à l'échelle mondiale, le nombre de personnes concernées a atteint 15,8 millions, soit 40 % du nombre total de personnes vivant avec le VIH dans le monde.
M. Sidibé a insisté sur le fait que beaucoup de choses ont été accomplies en si peu de temps parce que le mouvement de lutte contre le sida s'est d'abord intéressé aux personnes. Dès le début de l'épidémie, la société civile a joué un rôle clé dans l'expansion de l'accès aux services anti-VIH.
En Thaïlande, le gouvernement a débloqué des fonds pour les établissements de soins destinés à favoriser les partenariats avec les groupes communautaires. « Dans notre programme de lutte contre le VIH, les hôpitaux travaillent en partenariat avec les groupes communautaires pour fournir des services de prévention, atteindre les populations les plus exposées au risque du VIH et leur faire bénéficier de dépistages et de soins anti-VIH », explique Mme Suchada.
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L'actrice et chanteuse Yousra nommée Ambassadrice itinérante régionale de l'ONUSIDA pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord
01 février 2016
01 février 2016 01 février 2016L'actrice et chanteuse égyptienne Yousra a été nommée Ambassadrice itinérante régionale de l'ONUSIDA pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord lors d'un événement organisé au Caire, en Égypte, le 31 janvier.
Le Secrétaire général de la Ligue arabe ainsi que d'autres dignitaires nationaux et internationaux, des décideurs politiques, des célébrités, des personnes vivant avec le VIH et des représentants du secteur privé, de la société civile, des agences des Nations Unies et des milieux universitaires s'étaient réunis pour l'occasion.
Grâce à son statut d'icône et sa large influence dans la région, Yousra aidera l'ONUSIDA à défendre les besoins des plus vulnérables et des personnes laissées de côté dans la riposte au sida.
Dans son discours, Yousra a souligné la nécessité d'éliminer la stigmatisation et la discrimination à l'encontre des personnes vivant avec le VIH et touchées par virus, ainsi que l'importance de l'émancipation des femmes.
En 2014, le nombre de personnes vivant avec le VIH dans la région était estimé à 240 000, toutes confrontées aux inégalités croissantes, à l'augmentation de la migration, à l'aggravation des situations d'urgence humanitaire et aux lois discriminatoires. Pour mettre fin à l'épidémie de sida au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, il est indispensable de lutter contre les facteurs déterminants de ces vulnérabilités et de proposer des services holistiques exempts de toute stigmatisation et discrimination à l'encontre des personnes vivant avec le VIH et exposées au risque.
Quotes
« Nous devons travailler tous ensemble pour mettre fin au sida d'ici 2030, dans la lignée des Objectifs de développement durable. J'appelle tous les membres de la Ligue arabe à élaborer et mettre en œuvre des stratégies et des programmes nationaux conformes aux objectifs et aux priorités de la Stratégie arabe de lutte contre le sida adoptée par le Conseil des Ministres arabes de la Santé en 2014. »
« Yousra est la bonne personne venue au bon moment : elle sera une voix essentielle pour l'ONUSIDA et la riposte au sida au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, en défendant la mise en œuvre et le financement de la Stratégie arabe de lutte contre le sida. »
« C'est effectivement un moment historique pour moi. Je considère comme une bénédiction la possibilité d'utiliser cette fabuleuse opportunité pour donner de l'espoir et de l'amour, aux côtés des autres Ambassadeurs itinérants de l'ONUSIDA à travers le monde, aux personnes exclues de leurs communautés et confrontées à une stigmatisation et une discrimination constantes dans tous les aspects de leur vie. »
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Les dirigeants mondiaux de la santé fixent des priorités pour parvenir à la couverture santé universelle
29 janvier 2016
29 janvier 2016 29 janvier 2016Les dirigeants publics de la santé et les principales parties prenantes du monde entier se sont réunis à l'occasion de la Prince Mahidol Award Conference pour évoquer la manière dont les ressources limitées en matière de santé peuvent être utilisées de la façon la plus rentable possible afin de fournir des soins de santé de qualité.
Son Altesse royale la Princesse Maha Chakri Sirindhorn a ouvert la conférence en déclarant que le moment était crucial car il vient après l'adoption par les pays des Objectifs de développement durable l'an dernier. Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé a prononcé un discours d'ouverture sur la nécessité d'un changement de méthodologie, en passant d'une riposte à la catastrophe à une approche centrée sur les individus.
Organisée à Bangkok, en Thaïlande, du 26 au 31 janvier, la conférence a porté sur le thème de la détermination des priorités concernant la couverture santé universelle. Plus de 900 responsables gouvernementaux, représentants d'organisations intergouvernementales, partenaires de développement international et chercheurs venus d'une cinquantaine de pays y ont participé.
La Thaïlande fait partie des pays qui ont réussi à mettre les personnes au cœur de leur plan de couverture santé universelle. La Thaïlande soutient l'élargissement des services dirigés par les communautés. Par exemple, l'Administration métropolitaine de Bangkok travaille en étroite collaboration avec la société civile et les communautés.
Lors de sa visite en Thaïlande, M. Sidibé s'est rendu auprès de deux programmes organisés par des communautés en compagnie de Mme Pusadee Tamthai, Vice-gouverneure de Bangkok. L'un de ces deux programmes est celui des travailleurs sociaux de SWING (Service Workers in Group Foundation), qui vient en aide aux professionnel(le)s du sexe en leur proposant le dépistage des infections sexuellement transmissibles, des conseils sur le VIH, ainsi que des services de dépistage, traitement, soins et appui anti-VIH.
M. Sidibé a également visité la clinique Tangerine, installée dans les locaux du Centre de recherche sur le sida de la Croix-Rouge thaïlandaise, première clinique à proposer des services de santé sexuelle complets aux personnes transsexuelles en Thaïlande. M. Praphan Phanuphak, Directeur du Centre de recherche, est un pionnier du mouvement de la lutte contre le sida et démontre comment la science, intégrée dans le travail communautaire, permet d'amener les soins même auprès des personnes les plus marginalisées.
Quotes
« Il est temps de s'attaquer aux relations critiques entre santé, injustice, inégalité, pauvreté et conflits. Notre défi collectif en faveur de la couverture santé universelle sera d'atteindre les plus vulnérables et les plus marginalisés ; les plus difficiles à atteindre. »
« En fixant les priorités, n'oublions pas de mettre les individus au centre, en particulier les plus vulnérables. »
« Nous pensons que des services équitables résident dans des partenariats à jeu égal avec les communautés et la société civile, et c'est pourquoi l'Administration métropolitaine de Bangkok valorise et continue de renforcer sa collaboration avec les organisations communautaires dans la prestation de services anti-VIH et autres services de santé élémentaires. »
« Donner aux gens les moyens d'être autonomes est essentiel pour une bonne couverture santé universelle, car ce n'est que s'ils peuvent faire entendre leur voix qu'ils demanderont les services dont ils ont réellement besoin. SWING et les autres réseaux communautaires, ainsi que les organisations de la société civile, travaillent avec l'Administration métropolitaine de Bangkok pour veiller à ce que leur voix soit entendue. »