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Les Premières dames d'Afrique réaffirment leur engagement à travailler pour mettre fin à l'épidémie de sida

01 février 2016

En préparation à la Réunion de haut niveau des Nations Unies sur le sida, qui aura lieu en juin à New York, l'Organisation des Premières dames d'Afrique contre le VIH/sida (OPDAS) a appelé à l'intensification de la riposte contre l'épidémie.

Réunies à Addis Abeba, en Éthiopie, les Premières dames de l'OPDAS ont reconnu les énormes progrès déjà réalisés dans la réduction de l'impact du VIH, mais elles ont aussi mis en garde contre la tentation de l'autosatisfaction, en appelant les parties prenantes à accroître leurs investissements dans la riposte. Les Premières dames ont indiqué que davantage de ressources étaient nécessaires pour éviter les nouvelles infections à VIH chez les enfants et maintenir leurs mères en vie et en bonne santé, ainsi que pour élargir l'accès aux services de dépistage. Elles ont également déclaré que des ressources supplémentaires étaient nécessaires pour assurer l'accès immédiat au traitement pour les personnes qui en ont besoin, pour permettre aux jeunes, surtout les jeunes femmes et les filles, d'accéder aux services de prévention combinés, et pour mettre fin aux violences sexistes qui augmentent le risque d'exposition au VIH.

S'adressant à l'Assemblée générale de l'OPDAS, Michel Sidibé, le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, a félicité les Premières dames pour le rôle réformiste qu'elles jouent en défendant la justice sociale et en assurant une place prioritaire au VIH dans l'agenda politique. Il a ajouté que les objectifs de zéro transmission du virus de la mère à l'enfant, de l'accès universel à la santé pour les enfants et de la fin de l'épidémie de sida d'ici 2030 pouvaient être atteints si les bonnes décisions sont prises dès aujourd'hui.

Quotes

« Utilisons nos voix pour mettre fin à l'épidémie de sida chez les enfants et améliorer la santé sexuelle et les droits des adolescents. »

Lordina Mahama, Première dame du Ghana et Présidente de l'Organisation des Premières dames d'Afrique contre le VIH/sida

« Promouvoir les droits humains et l'égalité entre les sexes est un but en soi, mais il est aussi essentiel pour des ripostes au VIH qui soient efficaces et durables. Protéger et promouvoir les droits sexuels et reproductifs des femmes est fondamental pour permettre aux femmes de se protéger contre le VIH. »

Yoo (Ban) Soon-taek

« Aujourd'hui plus que jamais, nous avons besoin de votre leadership pour mettre fin à l'épidémie de sida d'ici 2030, en protégeant nos filles, en veillant à ce que les jeunes femmes et les filles aient accès aux services et aux droits en matière de santé reproductive, et en mettant fin aux violences à l'encontre des femmes et des filles. »

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA

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Le leadership du Malawi en action pour accélérer la riposte au sida

27 janvier 2016

Alors que le Malawi entame son mandat en tant que nouveau membre élu du Conseil de coordination du Programme (CCP) de l'ONUSIDA, le Président et la Première dame ont affirmé leur engagement de mener la riposte au sida dans le pays et mettre fin au sida d'ici 2030.

À l'occasion de discussions avec la Directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA, Jan Beagle, le Président et la Première dame du Malawi ont fait part de leur pleine implication dans le mandat du Malawi au CCP et de leur volonté d'œuvrer en faveur d'une déclaration politique forte lors de la Réunion de haut niveau des Nations Unies sur le VIH/sida, qui aura lieu en juin 2016. Mme Beagle s'est rendue au Malawi pour rencontrer des responsables du gouvernement, de la société civile et des partenaires internationaux afin de préparer la participation du Malawi au CCP pour le mandat 2016-2018 et la Réunion de haut niveau des Nations Unies sur le VIH/sida.

En 2014, le nombre de personnes vivant avec le VIH au Malawi était estimé à 1,1 million, avec un taux de prévalence de 10 %, soit le plus élevé d'Afrique australe et orientale. Néanmoins, le Malawi est en train de réaliser des progrès significatifs dans l'intensification de sa riposte, notamment en étant le premier pays de la région à adopter officiellement l'objectif de traitement 90-90-90 dans son plan stratégique national de lutte contre le sida.

Les résultats sont considérables. Selon les dernières données nationales, on estime à près de 600 000 le nombre de Malawites qui reçoivent un traitement antirétroviral et le nombre annuel de nouvelles infections à VIH est passé de 89 000 en 2004 à 42 000 en 2014. En outre, le Malawi a pris en 2011 la décision courageuse de mettre en œuvre l'option B+, c'est-à-dire l'approche qui recommande de démarrer le traitement chez les femmes enceintes et allaitantes vivant avec le VIH indépendamment du taux de CD4 : résultat, la multiplication par sept du nombre de femmes mises sous traitement antirétroviral et une baisse de la transmission du VIH de la mère à l'enfant de 66 %, selon les données les plus récentes du gouvernement.

Au cours des discussions avec Mme Beagle, le Président Arthur Peter Mutharika a reconnu l'importance critique de l'appui de l'ONUSIDA pour assurer le soutien de la riposte au VIH du Malawi avec l'une des dotations les plus importantes accordées par le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Le Président Mutharika a également souligné qu'il espérait qu'une conclusion forte ressorte de la prochaine Réunion de haut niveau des Nations Unies sur le VIH/sida.

Gertrude Mutharika, Première dame du Malawi, a évoqué les priorités du mandat de son pays au CCP et la Réunion de haut niveau sur le VIH/sida. La Première dame et Mme Beagle ont également discuté des opportunités de s'appuyer sur le rôle de Mme Mutharika en tant que Vice-présidente de l'Organisation des Premières dames d'Afrique contre le VIH/sida pour aider à la mise en œuvre de la riposte au sida au Malawi et à son accélération.

Saluant l'arrivée du Malawi au CCP, Mme Beagle a félicité le pays pour le leadership politique dont il a fait preuve avec l'adoption précoce de l'option B+, ainsi que l'intégration des objectifs de prévention dans le plan stratégique national, en insistant sur le fait que de tels exemples de leadership peuvent contribuer à l'adoption d'engagements ambitieux lors de la Réunion de haut niveau sur le VIH/sida en juin.

Quotes

« Vous pouvez compter sur mon gouvernement pour jouer son rôle dans le soutien envers une déclaration politique forte à l'occasion de la Réunion de haut niveau sur le VIH/sida de 2016. »

Arthur Peter Mutharika, Président du Malawi

« Je ne doute pas une seconde qu'ensemble, nous pouvons laisser en héritage un avenir dans lequel le sida ne sera plus une menace de santé publique ; nous regardons vers le futur avec espoir ! »

Gertrude Mutharika, Première dame du Malawi

« Le leadership politique du Malawi a démontré comment des objectifs et des engagements ambitieux peuvent donner des résultats à travers de larges partenariats avec la société civile et des partenaires internationaux. Ce type de leadership sera essentiel pour s'assurer que la Réunion de haut niveau sur le VIH/sida du mois de juin adopte une déclaration politique ambitieuse pour accélérer la riposte au sida. »

Jan Beagle, Directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA

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Accélérer la riposte au Moyen-Orient et en Afrique du Nord

23 décembre 2015

Gouvernements, experts de la santé et militants de la société civile ont renouvelé leur engagement en faveur de l'accélération des programmes de dépistage et de traitement du VIH au Moyen-Orient et en Afrique du Nord dans le cadre des efforts pour atteindre les objectifs de l'ONUSIDA pour 2020.

Lors d'une réunion accueillie par le gouvernement algérien et coorganisée par l'ONUSIDA et l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), des personnes vivant avec le VIH, des responsables nationaux de programmes de lutte contre le sida, des représentants de réseaux de la société civile et des Nations Unies, des partenaires techniques et les médias se sont rassemblés pour mobiliser et renforcer le leadership politique, les capacités techniques et les ressources afin de permettre un élargissement rapide de l'accès aux services de dépistage et de traitement du VIH.

Les participants ont fait part de leurs préoccupations concernant le faible taux de dépistage et de traitement actuel dans la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord. Ils ont mis en avant la nécessité de mobiliser de nouvelles ressources et souligné que l'argent consacré à la lutte contre l'épidémie devrait être considéré comme un investissement et non comme une dépense. Les débats ont également mis en lumière la nécessité d'optimiser les techniques de diagnostic rapide et de faciliter la transition vers un modèle de dépistage et de traitement conforme aux nouvelles directives de l'OMS.

Cette réunion à Alger a débouché sur une déclaration régionale à l'initiative du Ministre algérien de la Santé, visant à garantir un engagement durable en faveur de la stratégie Accélérer à la veille de la Réunion de haut niveau des Nations Unies sur le sida, qui aura lieu en juin 2016.

Quotes

« Le choix en faveur d'une accélération du dépistage ouvre la voie à l'accomplissement des objectifs 90-90-90 et à la fin du sida d'ici 2030. »

Abdelmalek Boudiaf, Ministre de la Santé, Algérie

« L'Égypte a adopté les objectifs 90-90-90 dans le cadre du plan stratégique national qu'elle a lancé récemment, et l'accélération du dépistage s'impose comme une priorité pour parvenir à ces objectifs d'ici 2020. »

Dr Walid Kamal, Responsable du programme national de lutte contre le sida, Égypte

« Un dépistage plus précoce permettra de sauver de nombreuses vies et d'avancer vers une génération sans sida. »

Nawel Lahouel, Présidente de l'Association El Hayet de personnes vivant avec le VIH

« Notre région se trouve face à une opportunité historique de compter parmi les premières à atteindre les objectifs 90-90-90. Pour cela, nous devons combler les lacunes en matière de dépistage et de traitement et ne laisser personne de côté. »

Yamina Chakkar, Directrice régionale de l'ONUSIDA pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord

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Perspectives, avancées et partenariats pour atteindre les populations clés en Afrique

23 décembre 2015

La Deuxième Conférence africaine sur les populations clés dans l'épidémie de VIH, consacrée aux principales perspectives, avancées et partenariats, a eu lieu à Dar es Salaam, en Tanzanie, du 16 au 18 décembre.

La conférence a réuni plus de 200 chercheurs, décideurs politiques, acteurs communautaires, prestataires de services de santé et représentants gouvernementaux de toute l'Afrique pour discuter des expériences, des leçons acquises et des conclusions des recherches concernant le VIH et les populations les plus exposées. Ces populations clés incluent les professionnel(le)s du sexe, les personnes transsexuelles, les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les consommateurs de drogues injectables et d'autres personnes particulièrement exposées.

Ces populations sont vulnérables à l'infection à VIH et ont été laissées de côté par la riposte au sida. Lois répressives, stigmatisation et discrimination constituent des obstacles importants sur tout le continent pour toutes les populations clés ; par ailleurs, l'inégalité entre les sexes aggrave les problèmes rencontrés par les professionnelles du sexe. La migration de ces populations à l'intérieur et entre les pays constitue un autre facteur à relier à leur vulnérabilité au VIH.

Les participants à la conférence ont reconnu que les approches qui s'appuient sur les interventions de pairs et les communautés sont celles qui fonctionnent le mieux et doivent être élargies. Des interventions efficaces devraient également être développées en étroite collaboration avec les populations clés. Ils ont également souligné que les données ont leur importance dans le dialogue politique et la facilitation de l'engagement communautaire.

La conférence s'est conclue par un appel à l'action pour s'assurer que les services dédiés aux populations clés correspondent à leurs besoins et leur vécu, et que ces populations soient associées de manière judicieuse à tous les domaines qui concernent leur santé et leur bien-être. Les participants ont également appelé les gouvernements à éliminer les obstacles juridiques répressifs, faciliter l'accès au système judiciaire et allouer davantage de ressources au service des populations clés dans la riposte au sida.

Quotes

« La prochaine phase de la riposte devra s'attacher à ne laisser personne de côté, de manière à pouvoir mettre fin à l'épidémie de sida d'ici 2030. Pour cela, il faudra s'attaquer à un ensemble de problèmes d'ordre social, politique, juridique et programmatique qui touchent les populations clés dans nos pays. »

Pierre Somse, Directeur régional adjoint de l'ONUSIDA pour l'Afrique australe et orientale

« Nous n'atteindrons pas l'objectif de zéro nouvelle infection à VIH, zéro décès dû au sida et zéro discrimination sans les populations clés et vulnérables. »

Melkizedeck T. Leshabari, Professeur à la Faculté de Santé publique et Sciences sociales, Muhimbili University of Health and Allied Sciences

« Les actions de terrain contre le VIH représentent la meilleure façon d'avancer pour la riposte mondiale. Le savoir est utile uniquement lorsqu'il est partagé. »

Kåre Moen, Professeur associé, Institut d'études sanitaires et sociales, Université d'Oslo

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L'ONUSIDA salue la décision des autorités du Malawi d'abandonner les poursuites à l'encontre de deux hommes et de confirmer le moratoire sur les arrestations pour relations sexuelles entre personnes de même sexe

21 décembre 2015

L'ONUSIDA a salué une décision des autorités du Malawi d'abandonner les poursuites pour sodomie à l'encontre de deux hommes accusés d'avoir eu des relations sexuelles ensemble. L'ONUSIDA a également salué la décision du gouvernement de maintenir un moratoire sur les arrestations et les poursuites pour actes homosexuels consentis.

La police avait mis en cause les deux hommes début décembre après leur arrestation dans la capitale, Lilongwe. Ils avaient été libérés sous caution en attendant un éventuel procès. La nouvelle de l'abandon des poursuites a également été applaudie par les activistes de la société civile, les défenseurs des droits de l'homme et les partenaires de développement.

La criminalisation, la violence, la stigmatisation et la discrimination augmentent le risque d'exposition au VIH pour les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les autres populations les plus à risque en Afrique et ailleurs.  Elles constituent aussi un obstacle à l'accès aux services de prévention, de dépistage et de traitement du VIH pour ces populations. Pour mettre fin à l'épidémie de sida d'ici 2030, il faudra que tous les pays créent un environnement propice et protecteur pour tous, y compris les personnes les plus touchées par le VIH.

La confirmation du moratoire sur les arrestations et les poursuites pour relations entre personnes de même sexe au Malawi intervient plusieurs mois après l'entrée en vigueur d'un nouveau code pénal au Mozambique qui dépénalise officiellement les relations entre personnes de même sexe dans ce pays.

Quotes

« Je félicite les autorités du Malawi pour leur réactivité dans cette affaire et le respect de leur engagement en faveur d'un moratoire sur les poursuites et les arrestations pour relations consenties entre adultes de même sexe. »

Amakobe Sande, Directrice nationale de l'ONUSIDA au Malawi

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Favoriser l'émancipation des femmes vivant avec le VIH

28 décembre 2015

Edith Tristán est une Panaméenne qui vit avec le VIH depuis plus de vingt ans. Lorsqu'elle a été diagnostiquée séropositive au VIH, le traitement antirétroviral n'existait pas au Panama ; son mari et son fils sont morts du sida.

« Ce fut un moment très difficile pour moi, surtout en raison du manque d'informations sur le VIH », explique Mme Tristán. « Mes voisins m'évitaient. À cette époque, je gérais une petite épicerie et les gens ne venaient plus rien acheter chez moi. J'ai dû me battre pour faire vivre ma mère et ma fille avec mon travail ».

À la fin des années 1990, Mme Tristán a été l'une des premières personnes vivant avec le VIH à parler ouvertement du VIH dans les médias au Panama et à militer pour de meilleures conditions de vie. « Je me suis rendue dans les établissements de santé pour trouver d'autres personnes dans la même situation que moi, pour apporter et recevoir un soutien », raconte-t-elle.

Elle a ensuite pris contact avec PROBIDSIDA, l'une des premières organisations du pays engagée dans la promotion et la défense des droits humains des personnes vivant avec le VIH et touchées par le virus. Elle a ensuite été désignée comme point focal au Panama pour la Communauté internationale des femmes vivant avec le VIH/sida.

Mme Tristán est aujourd'hui une militante bien connue de la défense des droits de l'homme. Depuis 2011, elle travaille comme Conseillère VIH au sein de l'Unité spécialisée du Bureau du Médiateur. L'une de ses tâches principales est de traiter les plaintes des femmes vivant avec le VIH. « Les femmes sont encore victimes de discrimination et de stigmatisation au travail, à la maison du fait de leurs partenaires et dans les centres de soins », explique Mme Tristán. « En 2015, j'ai suivi six affaires de femmes vivant avec le VIH dont les droits ont été violés et je n'en ai résolu aucune ».

Le Panama présente une épidémie de VIH concentrée, avec un taux de prévalence du VIH faible au sein de la population générale, mais nettement plus élevé au sein des populations plus exposées, comme les femmes transsexuelles et les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Néanmoins, le nombre de nouvelles infections à VIH chez les femmes de plus de 15 ans est en augmentation.

En Amérique latine, la vulnérabilité des femmes face à l'infection à VIH est à associer aux barrières auxquelles elles sont confrontées. Ces obstacles concernent l'accès aux informations sur la transmission du VIH, la prise de décision sur leur santé sexuelle et reproductive, l'accès aux services de dépistage et de traitement et l'obtention d'une autonomie économique et sociale pour se prémunir contre la violence. Le risque d'infection à VIH est encore plus élevé pour les femmes victimes de violences conjugales.

Selon Mme Tristán, « le principal problème est le manque d'émancipation des femmes. La crainte restreint leur pouvoir de décision. Les femmes doivent reconquérir leur estime de soi. Lorsqu'elle a confiance en elle, une femme peut défendre ses droits et rechercher des informations et de l'aide ».

Pour donner davantage de moyens aux femmes, Mme Tristán coordonne un groupe d'entraide à Panama City et entretient des contacts réguliers avec des femmes vivant avec le VIH dans tout le pays. Une partie de son travail au Bureau du Médiateur consiste à contrôler les cliniques et les pharmacies pour vérifier la qualité des soins et des services, à visiter des établissements de traitement antirétroviral et à effectuer des visites à domicile pour dialoguer avec les femmes et les informer sur leurs droits, leur santé et l'observance de leur traitement.

« Quand je fais le bilan de toutes ces années, mon combat n'a pas été vain », déclare Mme Tristán. « J'ai profité de chaque opportunité, pas seulement pour moi mais aussi pour aider les autres ».

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Droits, rôles et responsabilités des hommes pour mettre fin au sida

16 décembre 2015

En collaboration avec la Fédération internationale pour la planification familiale et Sonke Gender Justice, l'ONUSIDA a organisé une réunion de haut niveau sur les droits, les rôles et les responsabilités des hommes dans l'action pour mettre fin au sida. Plus de 70 participants, dont les Ministres de la Santé du Botswana, du Malawi et du Guyana et le Vice-ministre de la Santé du Ghana, se sont réunis les 10 et 11 décembre à Genève, en Suisse, afin de définir une feuille de route visant à recadrer la riposte à l'épidémie de sida chez les hommes et les adolescents.

Un ensemble grandissant de données probantes montre que l'accès aux services anti-VIH est généralement moins performant pour les hommes et les garçons que pour les femmes et les filles. Ce manque d'accès conduit à des charges virales plus élevées, un nombre supérieur de décès chez les hommes et davantage d'infections chez leurs partenaires féminines.

Les participants ont observé que la structure des services de santé, les normes sexistes existantes et la perception de la virilité augmentent la vulnérabilité au VIH et impactent la façon dont les hommes et les adolescents cherchent à accéder aux services de soins.

Les participants ont passé en revue les programmes qui fonctionnent pour lutter contre ces problèmes et sont parvenus à un consensus sur une action qui aille au-delà des éléments de langage et de terminologie culpabilisants pour les hommes. Ils ont conclu que des efforts étendus dans ce domaine ne pourraient être accomplis indépendamment des efforts permanents pour faire progresser l'égalité entre les sexes. Ils ont également jeté les bases d'une plate-forme d'actions à entreprendre entre aujourd'hui et juin 2016, date à laquelle est prévue la Réunion de haut niveau sur le VIH et le sida.

Quotes

« Si nous n'impliquons pas les hommes et les garçons, nous ne pourrons pas rompre le cycle de la transmission du VIH. S'engager aux côtés du secteur éducatif est fondamental pour favoriser des normes de genre qui soient positives. »

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA

« Nous devons remédier aux problèmes sous-jacents au sein de la société pour mettre fin à des maladies comme le sida et la tuberculose. Nous ne pourrons pas réaliser les Objectifs de développement durable si nous ne travaillons pas d'une manière équilibrée avec les deux sexes. »

Mark Dybul, Directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme

« C'est une réunion très importante qui nous permet d'adopter une position sur la manière dont les hommes peuvent jouer un meilleur et un plus grand rôle dans la lutte contre le VIH. Nous réalisons que nous les avons laissés de côté dans les diverses initiatives, et je suis convaincue qu'il est essentiel de nous rassembler pour lutter durablement contre le VIH ; nous ne pourrons pas y arriver sans les hommes. »

Dorcas Makgato, Ministre de la Santé, Botswana

« Le rôle des hommes et des garçons dans la fin du sida est vraiment important : je n'insisterai jamais assez sur ce point. Nous devons impliquer les jeunes hommes dans le dialogue, surtout les adolescents ; ce sont eux qui sont le plus durement touchés par l'épidémie et nous devons donc leur faire une place autour de la table. »

Oliver Anene, Fonds des jeunes leaders pour la lutte contre le VIH, le PACT

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Le problème de la drogue dans le monde : pour une approche centrée sur les individus, la santé et les droits humains

10 décembre 2015

À l'occasion d'un événement spécial de haut niveau organisé en marge de la 58e session reconvoquée de la Commission des stupéfiants des Nations Unies (CND), les participants ont appelé à une approche centrée sur les individus, la santé et les droits humains dans la lutte contre le problème mondial de la drogue. Réunie à Vienne, en Autriche, du 9 au 11 décembre, la CND a mené des débats préparatoires en vue de la Session extraordinaire de l'Assemblée générale des Nations Unies (UNGASS) sur le problème mondial de la drogue, qui aura lieu à New York, aux États-Unis, en avril 2016.

Coorganisé par les gouvernements de Colombie, de Norvège et de Suisse, cet événement était le dernier d'une série de consultations menées dans la perspective de l'UNGASS l'an prochain ; Arthayudh Srisamoot, actuel Président de la CND, et Khaled Shamaa, Président du comité de l'UNGASS, étaient présents. Les débats étaient animés par le Représentant permanent de la Suisse, Claude Wild, qui s'est dit heureux de voir autant d'organes des Nations Unies réunis pour appeler à un rééquilibrage des programmes et politiques de lutte contre les stupéfiants afin de les centrer davantage sur les individus et moins sur les substances elles-mêmes.

Carlos Medina Ramirez, Vice-ministre colombien de la Justice, a déclaré qu'il était impossible de parvenir à un monde sans drogues et que la santé publique et les droits humains devaient être au cœur de la lutte contre les stupéfiants. Outre la prise en compte des besoins des consommateurs de drogues, il a expliqué que les autres personnes vulnérables, notamment les cultivateurs et les membres des communautés défavorisées, devaient être prises en considération dans l'élaboration de nouvelles stratégies.

Selon Luiz Loures, Directeur exécutif adjoint de l'ONUSIDA, le monde dispose aujourd'hui de connaissances suffisantes pour transformer la réalité du problème de la drogue. Il a déclaré que les politiques de réduction des risques, comme les programmes aiguilles-seringues et le traitement substitutif aux opiacés, ont non seulement changé la vie des personnes directement touchées, mais aussi permis d'économiser des milliards de dollars en termes de dépenses pour la santé publique à l'échelle mondiale. Les personnes qui consomment des drogues injectables sont 28 fois plus susceptibles d'être infectées par le VIH que la population générale. Seuls 14 % des consommateurs de drogues injectables vivant avec le VIH ont accès aux médicaments antirétroviraux.

Dans sa contribution, Flavia Pansieri, Haut-Commissaire adjointe des Nations Unies aux droits de l'homme, a décrit cinq problématiques principales : le droit à la santé ; les droits en lien avec la justice pénale ; la lutte contre la discrimination, notamment contre les femmes et les minorités ethniques ; les droits des enfants ; et les droits des populations indigènes. Elle a expliqué que le Bureau du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme avait validé les appels lancés par le Rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit à la santé, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) et l'ONUSIDA, selon lesquels les États devraient envisager de dépénaliser la possession et l'usage de stupéfiants. Mme Pansieri a ajouté qu'elle espérait que le document qui ressortira de l'UNGASS aura pour effet la future intégration des droits humains dans le droit et les pratiques à l'échelon national.

Marie-Paule Kieny, Sous-Directrice générale de l'OMS, a défendu une politique de lutte contre les stupéfiants qui soit adaptée à l'agenda pour après 2015 et vise un meilleur accès aux médicaments essentiels. Selon elle, il est inacceptable que seulement 17 % des personnes qui en ont besoin aient accès aux médicaments anti-douleur. Avec une population vieillissante, ce problème va devenir de plus en plus pressant, a-t-elle ajouté.

Le Directeur exécutif adjoint de l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), Aldo Lale-Demoz, a déclaré quant à lui que l'usage de stupéfiants nécessitait un traitement éclairé par des données probantes plutôt qu'une réponse répressive. Il a expliqué que l'ONUDC croyait en l'abandon d'une approche orientée sur la sanction pour aller vers une approche axée sur la santé. Selon lui, l'application de la loi devrait se concentrer sur les délits graves, comme le trafic de stupéfiants et le blanchiment d'argent, tout en proposant des alternatives à la répression et à l'incarcération pour les petits délinquants. Il a ajouté que la réalisation des Objectifs de développement durable nécessitera aussi bien l'application de la règle de droit que la mise en œuvre de politiques, stratégies et programmes efficaces, justes et humains pour le contrôle des stupéfiants.

Heather Haase, du Consortium international sur les politiques des drogues, a déclaré que la société civile était unanime face à la nécessité d'une approche du problème de la drogue qui soit axée sur la santé publique, fondée sur les droits humains et impliquant un traitement éclairé par des données probantes et centré sur les individus, comme les programmes de réduction des risques par exemple.

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Le Rwanda se rapproche d'une génération sans sida

10 décembre 2015

En 2014, au Rwanda, plus de 95 % des femmes enceintes vivant avec le VIH ont eu accès à des médicaments antirétroviraux permettant de prévenir la transmission du VIH de la mère à l'enfant. Ainsi, le pays a connu moins de 500 nouvelles infections chez les enfants l'an dernier, ouvrant la voie à une génération sans sida. Le taux d'incidence du VIH est jugé stable et faible à 0,11 %.

Lors d'une visite au Rwanda les 9 et 10 décembre, le Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé a salué les progrès du pays et félicité le Président Paul Kagame pour le leadership de son gouvernement dans la riposte au sida sur le continent.

M. Sidibé a appelé le Rwanda à pérenniser les acquis obtenus dans les domaines de la santé et du développement et encouragé le pays à poursuivre ses efforts pour un financement durable de la santé et de la lutte contre le VIH.

Il a également rencontré la Ministre de la Santé, la Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, la Première dame et les organisations de la société civile. M. Sidibé a mis en avant le rôle majeur que doit jouer la société civile dans la défense de ceux qui sont laissés de côté dans la riposte au sida et dans l'action en faveur de la justice sociale et du changement. Les représentants de la société civile ont souligné que l'accès aux services pour tous, y compris les populations les plus exposées, est désormais assuré au Rwanda, même si la stigmatisation et la discrimination demeurent un problème.

Une visite à Mayange, une localité faisant partie du projet Villages du Millénaire à 40 kilomètres au sud de la capitale, a permis de démontrer encore davantage l'importance d'un engagement judicieux des communautés. Ce projet compte en tout 14 groupements de Villages du Millénaire à travers toute l'Afrique subsaharienne, au service des communautés les plus pauvres et les plus reculées de la région. Mayange dispose de trois établissements de santé : un centre de santé et deux postes sanitaires.

M. Sidibé a visité le centre de santé de Mayange, qui applique une approche intégrée pour prévenir les nouvelles infections à VIH et promouvoir les services de santé sexuelle et reproductive et le planning familial. Depuis 2013, aucun enfant n'est né avec le VIH au centre de santé de Mayange, ce qui montre que l'élimination de la transmission du VIH de la mère à l'enfant est à la portée du Rwanda. M. Sidibé a félicité le centre de santé et les dirigeants locaux en ajoutant que le changement est possible quand le leadership, l'engagement et la passion sont au rendez-vous.

M. Sidibé a également participé à la cérémonie de signature de la Déclaration de Paris pour l'accélération de la riposte au VIH dans les villes, qui s'est tenue à la mairie de Kigali le 10 décembre. Le Maire de Kigali, Fidele Ndayisaba, s'est engagé à accélérer la riposte dans la capitale et à conduire, guider et aider les autres agglomérations urbaines à le faire également. L'initiative des villes permettra de traduire les engagements pour accélérer la riposte au VIH en actions ciblées et en résultats rapides en se concentrant sur la localisation et la population.

Quotes

« Je félicite le Président du Rwanda pour son leadership et son action pour la promotion d'une approche centrée sur les personnes en faveur de la santé et du développement pour tous au Rwanda. Le Rwanda est sur la bonne voie pour mettre fin à l'épidémie de sida d'ici 2030. »

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA

« Dans notre parcours vers une génération sans sida, nous utilisons des données probantes pour une approche orientée sur les résultats et nous permettons à ceux qui en ont le plus besoin d'accéder aux services. Le Rwanda est pleinement engagé dans l'accélération de la riposte pour mettre fin au sida. »

Agnès Binagwaho, Ministre de la Santé, Rwanda

« Le sida, c'est l'affaire de tous. Il incombe à chacun de nous d'agir pour mettre fin au sida d'ici 2030. La signature de la Déclaration de Paris n'est pas une simple cérémonie, c'est une signature en faveur de l'action et nous sommes tous invités à agir. »

Fidele Ndayisaba, Maire de Kigali, Rwanda

« En tant que dirigeants locaux, nous nous engageons à pérenniser les acquis et à en faire davantage grâce à la coopération, l'implication et la participation. Quand on a foi en l'avenir, on investit pour l'avenir. Mettre fin au sida est possible, nous l'avons démontré ici. »

Louis Rwagaju, Maire du District de Bugesera, Rwanda

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Réunion d'un groupe de haut niveau pour trouver des solutions innovantes afin d'élargir l'accès aux médicaments

11 décembre 2015

Créé récemment par les Nations Unies, le Groupe de haut niveau sur l'accès aux traitements médicaux s'est réuni pour la première fois les 11 et 12 décembre à New York, aux États-Unis, afin d'étudier les approches innovantes pour assurer l'accès aux médicaments des personnes qui en ont le plus besoin. Ce groupe a été mis sur pied dans le cadre des efforts en faveur de l'Objectif de développement durable n° 3 : permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous à tout âge.

Le Secrétaire général des Nations Unies a créé ce groupe sur la base des conclusions et des recommandations de la Commission mondiale sur le VIH et le droit conviée par le PNUD au nom de l'ONUSIDA. Sa mission est de veiller à ce que chacun puisse accéder à un traitement abordable de qualité, tout en encourageant les innovations et les nouvelles technologies dans le domaine de la santé. Le Groupe de haut niveau nouvellement établi examinera et évaluera les propositions et recommandera des solutions pour remédier aux incohérences des politiques entre les droits des inventeurs, la législation internationale sur les droits de l'homme, les règles commerciales et la santé publique dans le contexte de l'accès aux nouvelles technologies en matière de santé.

« Malgré les progrès accomplis dans la lutte contre plusieurs problèmes sanitaires majeurs à l'échelle mondiale au cours des trente dernières années, trop de gens ont été laissés à l'écart », déclare Helen Clark, Administratrice du PNUD. « La maladie et un mauvais état de santé restent des obstacles importants au développement économique et social dans de nombreux pays, et notre monde doit maintenant s'engager dans un développement qui soit réellement inclusif et équitable », ajoute-t-elle.

« Il incombe aux gouvernements et au secteur privé de veiller à ce que les médicaments soient accessibles à tous », explique Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA. « La riposte au sida prouve que l'accès à des médicaments abordables et efficaces peut stopper et inverser la tendance d'une épidémie, contribuant ainsi à une élévation de l'espérance de vie et à l'amélioration de la santé au sein des communautés ».

La concurrence sur les médicaments génériques au sein de l'industrie pharmaceutique, boostée par le recours aux flexibilités dans l'application des règles en matière de propriété intellectuelle, a permis de rendre les médicaments anti-VIH vitaux beaucoup plus abordables et d'élargir massivement les programmes de traitement anti-VIH. En 2000 par exemple, le prix des médicaments antirétroviraux s'élevait à environ 10 000 dollars par personne et par an. Aujourd'hui, le prix du traitement de première intention a été ramené à seulement 100 dollars par personne et par an dans certains pays, assurant ainsi l'accès aux médicaments vitaux pour environ 15,8 millions de personnes en 2015.

Cependant, malgré les baisses de prix, 21,1 millions d'individus sur les 36,9 millions de personnes vivant avec le VIH dans le monde n'ont toujours pas accès au traitement et le prix des médicaments anti-VIH de deuxième et troisième intention reste hors de portée de nombreuses personnes. Étant donné que le traitement anti-VIH est un traitement à vie, il existe un besoin permanent d'innovation dans les protocoles thérapeutiques et de réduction du prix des produits en lien avec le VIH, notamment pour le diagnostic et le traitement des maladies opportunistes, des co-infections (comme les hépatites B et C et la tuberculose) et de la co-morbidité ; en outre, davantage de financements sont nécessaires pour la recherche et le développement vers un vaccin et un traitement curatif contre le VIH.

Le Groupe de haut niveau se compose de 16 membres qui apportent chacun une connaissance approfondie du vaste éventail de questions relatives au commerce, à la santé publique, aux droits humains et aux problèmes juridiques associés à l'innovation dans les technologies de la santé et l'accès aux traitements médicaux. Co-présidé par Festus Mogae, ancien Président du Botswana, et Ruth Dreifuss, ancienne Présidente de la Suisse, le groupe se penchera sur la nécessité urgente de proposer des modèles alternatifs destinés à favoriser la recherche et le développement dans le domaine des menaces pour la santé publique à l'échelle mondiale, notamment les maladies pour lesquelles les retours financiers ne sont pas garantis. Le groupe abordera non seulement les maladies infectieuses comme le VIH et l'hépatite C, mais aussi le fardeau grandissant des maladies non transmissibles et l'accessibilité financière des nouvelles technologies dans le domaine de la santé. Le groupe présentera son rapport au Secrétaire général des Nations Unies en juin 2016.

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