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Journée mondiale des réfugiés : « Et vous, vous feriez quoi ? »
20 juin 2012
20 juin 2012 20 juin 2012
On estime à 4,3 millions le nombre de personnes ayant subi un déplacement forcé en 2011, cherchant refuge dans leur propre pays ou contraintes de passer la frontière pour se mettre à l'abri dans un autre pays.
Photo : UNHCR/B.Bannon
Que ressent un réfugié ? Comment les gens qui fuient leurs foyers font face aux questions de vie ou de mort qui s'imposent à eux ? À l'occasion de cette Journée mondiale des réfugiés, qui a lieu chaque année le 20 juin, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) pose des questions directes comme celles-ci dans le cadre d'une nouvelle campagne.
Cette campagne, intitulée Dilemmes, vise à promouvoir la compréhension vis-à-vis des réfugiés, des demandeurs d'asile, des apatrides et des personnes déplacées dans leur propre pays, en humanisant avec beaucoup de justesse leur expérience et en insistant sur le fait qu'il s'agit de personnes ordinaires confrontées à des situations extrêmes et extraordinaires. Outre les grandes annonces diffusées à la télévision avec Angelina Jolie, Envoyée spéciale du HCR, et d'autres personnalités, l'un des éléments clés de cette initiative est un jeu de rôle baptisé Ma vie de réfugié. Il est possible de jouer à ce jeu sur les smartphones et il fait l'objet d'une promotion sur diverses plates-formes numériques dans le monde.
Les joueurs choisissent l'un des trois personnages proposés et doivent ensuite prendre une série de décisions difficiles pour leur permettre d'atteindre un endroit sûr et reconstruire leur vie. Par exemple, si vous optez pour Merita, 27 ans, mère de deux enfants et enceinte, vous rencontrerez une suite d'événements qui vont changer votre vie : « Votre village est cerné par la guerre, vous vous sauvez mais vous vous rendez compte que votre mère n'est plus avec vous. Vous faites demi-tour et risquez la mort dans une zone de conflit ou vous tentez de fuir ? ».
De plus en plus de réfugiés
De plus en plus d'individus et de familles sont confrontés à de tels dilemmes. Une nouvelle publication du HCR intitulée Tendances mondiales pour 2011 : une année de crises indique que l'année 2011 détient un record avec le plus grand nombre de personnes devenues réfugiées jamais enregistré depuis 2000. 4,3 millions de personnes ont été déplacées, avec près de 800 000 d'entre elles fuyant leur pays et cherchant refuge à l'étranger. En chiffres cumulés, fin 2011, on dénombrait un total de 42,5 millions de personnes en déplacement forcé dans le monde : 15,2 millions de réfugiés, 26,4 millions de personnes déplacées dans leur propre pays et 895 000 demandeurs d'asile.
Cette publication met en avant un certain nombre de crises humanitaires majeures dans des pays comme la Côte d'Ivoire, la Libye, la Somalie et le Soudan, qui ont entraîné ces mouvements de masse.
Selon António Guterres, Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, « l'année 2011 a été le théâtre de profondes souffrances. Tant de déracinés happés dans la tourmente en un laps de temps très court entraîne un coût élevé au plan personnel pour toutes les personnes affectées (...). Cette année a été particulièrement difficile. ».
Sida, sécurité et action humanitaire
Ceux qui ont quitté leur foyer et leur communauté dans des circonstances aussi difficiles peuvent devenir plus vulnérables au VIH. Ils ont généralement perdu leur source de revenus et peuvent être contraints de recourir à des comportements à haut risque pour répondre à leurs besoins fondamentaux. Les services de santé et d'éducation font souvent défaut et l'information sur la prévention du VIH et l'accès au traitement peuvent être perturbés. Les femmes et les jeunes filles sont particulièrement vulnérables, car le viol est souvent utilisé comme une arme en période de conflit. Dans certains cas, les réfugiés et les personnes déplacées dans leur propre pays sont également confrontés à la stigmatisation et la discrimination, car ils sont accusés de propager le virus.
En tant qu'organisme coparrainant de l'ONUSIDA, le HCR encourage et soutient le développement de programmes complets sur le VIH, destinés à garantir l'accès à la prévention, au traitement, aux soins et à l'appui en matière de VIH pour les réfugiés.
Un rapport sur le sida, la sécurité et l'action humanitaire, présenté lors du 30e Conseil de coordination du Programme de l'ONUSIDA, met en lumière les moyens divers et variés avec lesquels la famille de l'ONUSIDA et ses partenaires soutiennent la riposte au VIH dans les situations d'urgence humanitaire. L'un des objectifs majeurs a toujours été d'intégrer le sida dans l'intervention humanitaire en général comme une question transversale. Le rapport soulève un certain nombre de préoccupations que les gouvernements et les organisations doivent prendre en compte, comme assurer l'accès permanent des réfugiés au traitement antirétroviral et aux services de prévention du VIH, ainsi que des stratégies qui traitent de sujets plus vastes tels que la violence sexiste.
« L'année 2011 a été le théâtre de profondes souffrances. Tant de déracinés happés dans la tourmente en un laps de temps très court entraîne un coût élevé au plan personnel pour toutes les personnes affectées (...). Cette année a été particulièrement difficile. »
António Guterres, Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés
Des mesures concrètes ont été prises dans plusieurs domaines. Par exemple, plusieurs pays ont revu leurs plans stratégiques nationaux de lutte contre le sida afin d'englober une série de dispositions relatives aux besoins des populations en situation de crise humanitaire. En outre, l'accès au traitement antirétroviral pour les réfugiés s'est fortement élargi. Près de 95 % des réfugiés en Afrique, en Amérique latine, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord peuvent désormais bénéficier d'un traitement antirétroviral à une échelle similaire à celle de la population locale. En Afrique, les trois quarts des femmes réfugiées enceintes ont accès à des programmes destinés à éliminer les nouvelles infections à VIH chez les enfants.
Un certain nombre d'autres réussites sont mises en avant. Les réfugiés somaliens des camps de Dadaab, au Kenya, qui sont plus d'un demi-million, bénéficient aujourd'hui de services complets pour la santé reproductive et la lutte contre le VIH. Ces services incluent les traitements antirétroviraux, la distribution de préservatifs, les interventions obstétriques d'urgence et les programmes destinés à éliminer les nouvelles infections à VIH chez les enfants. Ces actions entrent dans le cadre d'une stratégie multipartite couvrant les réfugiés et les populations mobiles dans toute la Corne de l'Afrique. En 2011, à la frontière entre la Thaïlande et la Birmanie, des dizaines de milliers de réfugiés ont commencé à bénéficier de services de prévention du VIH et de mesures de prophylaxie post-exposition pour les victimes ayant survécu à des actes de violence sexiste.
En travaillant avec les réfugiés et les personnes déplacées pour les aider à reconstruire leur vie, le HCR et ses partenaires appellent à la tolérance, à l'empathie et à la compassion. En présentant des dilemmes concrets et en demandant à chacun de nous « Et vous, vous feriez quoi ? », la campagne de la Journée mondiale des réfugiés du HCR permet de favoriser avec force la compréhension des épreuves que traversent les réfugiés et la raison pour laquelle rester chez soi n'est souvent pas possible.
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- Jouer à/télécharger Ma vie de réfugié (en anglais)
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Les membres du Conseil de l’ONUSIDA observent la riposte au sida du Kenya
28 novembre 2011
28 novembre 2011 28 novembre 2011
Photo : ONUSIDA
Une délégation du Conseil de coordination du programme de l'ONUSIDA (CCP) vient d’achever une visite de terrain au Kenya. Elle a pu constater l'engagement solide du gouvernement en faveur d’une riposte au sida multisectorielle et intégrée qui inclut la coopération avec des organisations de la société civile en matière de planification et d'offre de services anti-VIH.
Le Kenya compte 40 millions d’habitants dont 1,6 million vivent actuellement avec le VIH. L'épidémie qui touche le pays est, par son ampleur, la deuxième en Afrique orientale et australe, et la quatrième à l’échelle du globe.
La délégation était constituée du président (El Salvador) du CCP, de son vice-président (Pologne), de représentants du Congo, de la Finlande, du Mexique, de la Thaïlande, d'ONG d'Afrique et d'Asie/Pacifique et du HCR et de la Directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA responsable de la gestion et des relations extérieures.
La délégation a rencontré des représentants gouvernementaux dont des membres du ministère d'État des Programmes spéciaux, du Centre national de contrôle du sida (NACC), du Programme national de contrôle du sida et des IST et d'organisations de la société civile.
« Nous avons eu le privilège de rencontrer beaucoup de représentants d’institutions et de personnes à l’origine des progrès accomplis par le Kenya dans sa riposte nationale au sida », a déclaré Jan Beagle, la Directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA responsable de la gestion et des relations extérieures. « Même si des difficultés demeurent, la volonté politique au plus haut niveau associée à l'activisme de la population et au soutien de tous les partenaires pour faire avancer la riposte au sida est pour nous très encourageante. »
Durant sa visite à Kibera, le plus grand bidonville d'Afrique de l'Est, la délégation a également rencontré des représentants de réseaux de personnes vivant avec le VIH, des enfants chefs de famille et des couples sérodifférents (dont un seul des partenaires est infecté par le VIH). Elle a aussi visité le projet Villages du Millénaire dans la province de Nyanza, où elle a pu voir un exemple d'approche intégrée axée sur la communauté et la famille où les mères paires, les défenseurs masculins et les agents de santé communautaires jouent un rôle clé dans la prévention des nouvelles infections à VIH parmi les enfants.
« Même si des difficultés demeurent, la volonté politique au plus haut niveau associée à l'activisme de la population et au soutien de tous les partenaires pour faire avancer la riposte au sida est pour nous très encourageante. »
Jan Beagle, Directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA responsable de la gestion et des relations extérieures
« Le centre de soins Gongo de Sauri est un bon exemple de services complets et intégrés rendus accessibles aux plus nécessiteux dans les milieux ruraux de manière efficace par un personnel bien formé », a déclaré le Dr Nieto, Directrice du programme national VIH/IST/sida du ministère de la Santé du Salvador et actuelle présidente du CCP. « Ce modèle donne des résultats et devrait être repris dans d'autres pays » a-t-elle ajouté.
La visite a également permis d'aborder le rôle crucial des leaders culturels et traditionnels et des organisations confessionnelles dans la réponse à la stigmatisation et à la discrimination à l'encontre des personnes vivant avec le VIH. La délégation a rencontré le Conseil des anciens de Luo et participé à une réunion d'organisations confessionnelles consacrée au rôle de ces organisations dans l’intensification de la prévention du VIH et la réponse à la stigmatisation et à la discrimination.
Les efforts du Kenya pour promouvoir une approche basée sur les droits pour les personnes vivant avec le VIH ont été mis en évidence lors de la rencontre entre la délégation et le tribunal spécial créé afin d'élargir l'accès à la justice des personnes affectées par le VIH. Ce tribunal, qui juge des affaires civiles de stigmatisation et de discrimination en relation avec le VIH, est l'un des premiers de ce type au monde.
Par ailleurs, la délégation a rencontré des représentants des populations les plus exposées au risque qui représentent 30 % de la transmission du VIH dans le pays. « Malgré un environnement juridique restrictif pour les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les professionnel(le)s du sexe et les consommateurs de drogues injectables, le Kenya a montré que les programmes peuvent être étendus aux populations les plus exposées au risque avec l'engagement des autorités nationales de lutte contre le VIH », a déclaré Nadia Rafif, la représentante d’une ONG africaine siégeant au CCP.
La riposte du Kenya au sida dépendant à plus de 80 % de fonds externes, la délégation a accueilli favorablement l'engagement du gouvernement de ce pays à réfléchir à un financement durable et à augmenter les ressources nationales allouées à la lutte contre le VIH.
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La Corne de l'Afrique en crise : famine, déplacements et VIH
20 septembre 2011
20 septembre 2011 20 septembre 2011
Photo : ONUSIDA/P.Virot
La sécheresse et la famine en cours actuellement dans la Corne de l'Afrique exposent sérieusement les vies de millions de personnes en Somalie, au Kenya, à Djibouti et en Éthiopie. Il y a une véritable nécessité urgente d'aide humanitaire, y compris en nourriture et en soins médicaux, pour une population estimée à 13 millions de personnes dans la région.
Le centre et le sud de la Somalie sont les zones les plus touchées de la région où des conflits civils proactifs, des faibles structures de l'état et un accès limité à l'aide humanitaire posent un ensemble complexe de défis. Selon le the Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), il y a plus de 800 000 réfugiés somaliens dans la Corne de l'Afrique, parmi lesquels plus de 250 000 ont fuit le Kenya, l'Éthiopie et Djibouti depuis janvier 2011.
VIH en situations d'urgence
Alors que les données sur le VIH au centre et au sud de la Somalie sont rares, l'expérience et les preuves ont montré que les personnes en situations d'urgence ont tendance à avoir un accès limité à la prévention au VIH, aux traitements, aux soins et à l'appui. La santé des personnes vivant avec le VIH est encore plus menacée lorsqu'elles ne sont pas en mesure de répondre à leurs besoins nutritionnels. Les déplacements, la perte des moyens d'existence et la violence sexuelle grandissante peuvent poser des risques supplémentaires d'infection au VIH.
On estime que 3 millions de kenyans - dont environ 90 000 personnes vivant avec le VIH - sont affectés par la sécheresse et l'insécurité alimentaire, en particulier dans les régions semi arides du nord du Kenya. La plupart des services anti-VIH du pays fonctionnent actuellement, et l'interruption de traitement est encore faible. Toutefois, le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) et les partenaires redoutent que cette situation change alors que les interventions au niveau communautaire et l'appui nutritionnel pour les personnes vivant avec le VH sont de plus en plus souvent interrompues.
Ces dernières semaines, de nombreuses personnes dans le nord du Kenya se sont déplacées vers les bidonvilles de Nairobi, à la recherche de moyens pour survivre. Les habitants des villes font face à un doublement des prix pour les aliments de base indispensables. Le risque de transaction sexuelle non protégée (ou « du sexe en échange de nourriture ») progresse et pourrait conduire à une augmentation du nombre de nouvelles infections au VIH.
« Si les vulnérabilités liées au VIH ne sont pas considérées comme des urgences, l'appel de ralliement du Kenya pour une « Société sans VIH » restera un rêve très lointain, selon le Prof. Alloys S. S. Orago, directeur du centre national de contrôle du sida. « Réduire la vulnérabilité des personnes vivant avec le VIH dans des situations d'urgence exige l'engagement effectif de toutes les parties prenantes » rajoute t-il.
Riposte de l'ONUSIDA et des partenaires
Conjointement au Programme alimentaire mondial (PAM) et au HCR, le secrétariat de l'ONUSIDA et les autres cosponsors préviennent de la nécessité urgente de fournir des services anti-VIH aux populations les plus touchées par l'urgence de l'ensemble de la région.
En collaboration avec les partenaires régionaux et les autorités nationales, l'ensemble de l'ONUSIDA a travaillé à l'évaluation de l'impact de la crise actuelle sur l'épidémie de VIH ainsi que les besoins qui en découlent pour les populations affectées de l'ensemble de la Corne de l'Afrique. Cette donnée est utilisée afin d'intégrer de manière effective le VIH dans la riposte humanitaire de l'ensemble de la région.
De nombreux somaliens ont fuit dans un camp de réfugiés à Dadaab, au nord du Kenya, où des services anti-VIH et de soins reproductifs complets sont disponibles, y compris des soins obstétriques d'urgence, des services de prévention anti-VIH et la fourniture de traitements antirétroviraux. Tous les hôpitaux du camp fournissent des services pour les survivants de violence sexuelle, comme la prophylaxie post-exposition pour la prévention du VIH, la contraception et le soutien psychologique.
Au Kenya, l'ensemble des Nations Unies collabore avec le gouvernement national et les organisations non gouvernementales (ONG) afin de garantir que les services anti-VIH soient disponibles dans les zones les plus touchées par l'urgence. Le HCR effectue des études de base dans les camps de réfugiés et le PAM fournit des données sur la nutrition et le VIH pour les provinces du nord et du nord-est où les populations locales affectées par la sécheresse nécessitent également des services de prévention, de traitement, de soins et d'appui en matière de VIH.
« Si les vulnérabilités liées au VIH ne sont pas considérées comme des urgences, l'appel de ralliement du Kenya pour une « Société sans VIH » restera un rêve très lointain
Professeur Alloys S. S. Orago, directeur du centre national de contrôle du sida
En Éthiopie, le HCR et les partenaires - y compris plus de 10 ONG internationales - travaillent dans les camps de réfugiés afin de réduire la transmission du VIH, de prévenir la violence sexuelle et de fournir les soins aux survivants des violences sexuelles. Depuis le début de la situation d'urgence, les mesures de sécurité transfusionnelle ont été renforcées et des préservatifs masculins ont été mis à disposition. Pour les personnes vivant avec le VIH, un protocole antirétroviral national est suivi, comprenant un test de CD 4, un suivi clinique et la promotion de l'observance du traitement.
Dans le cadre d'une riposte continentale plus large, l'Union africaine (UA) a récemment engagé plus de 350 millions d'US$ à la crise humanitaire de la Corne de l'Afrique. Lors d'une réunion des ministres de l'UA et des chefs d'État le 25 août dernier, tous les intervenants ont exprimé leur solidarité avec les populations affectées et ont mis en avant la nécessité d'aborder la crise actuelle tout en soulignant les racines du mal, y compris les conflits et le changement climatique.
L'ensemble de l'ONUSIDA et les partenaires vont continuer de contrôler et de riposter aux besoins du VIH dans la Corne de l'Afrique, sur la base des Directives 2010 du Comité permanent inter-institutions (IASC) sur les interventions relatives au VIH dans les situations humanitaires. La riposte au sida dans la région est guidée par la vision de l'ONUSIDA Zéro nouvelle infection à VIH, Zéro discrimination et Zéro décès dû au sida.
Liens externes
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- PAM
- HCR (en anglais)
- BCAH (en anglais)
- EANNASO (en anglais)
- SIDA et situations d'urgence (en anglais)
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Les partenaires se réunissent pour faire baisser le risque d'infection par le VIH chez les migrants et les populations mobiles
10 juin 2011
10 juin 2011 10 juin 2011
(de gauche à droite) Paul De Lay, directeur exécutif adjoint du Programme de l'ONUSIDA, Rosilyne Borland, coordonnatrice VIH/promotion de la santé à l'OIM, William Lacy Swing, directeur général de l'OIM, Udo Janz, directeur du HCR à New York, et le Dr Sophia Kisting, directrice du programme OIT/sida, lors de la rencontre sur la migration et le VIH organisée au siège de l'ONU à New York le 10 juin 2011.
Photo : ONUSIDA/B. Hamilton
Le monde compte 214 millions de migrants internationaux et 740 millions de migrants internes que les conditions parfois difficiles du processus de migration peuvent rendre vulnérables à une infection par le VIH. Pourtant, même avec l'intérêt croissant envers la santé et les droits de ce groupe important, les liens entre migration, mobilité des populations et VIH restent largement incompris.
À l'occasion de la Réunion de haut niveau de l'Assemblée générale sur le sida à New York, des représentants des gouvernements, des partenaires de la société civile et des représentants d'agences intergouvernementales se sont réunis afin d'examiner la relation entre migration et épidémie de sida et d'étudier les moyens d'élargir l'accès aux services anti-VIH pour les personnes qui se déplacent.
Cet événement, qui a eu lieu le 10 juin en marge de la Réunion de haut niveau, était coparrainé par l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), l'Organisation internationale du Travail (OIT), le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et l'ONUSIDA.
L'ambassadeur William Lacy Swing, directeur général de l'OIM, et le Dr Paul De Lay, directeur exécutif adjoint du Programme de l'ONUSIDA, ont organisé conjointement la rencontre. Cette dernière fait suite à la signature d'un accord de coopération révisé entre les deux organisations en janvier de cette année. L'accord porte sur la vulnérabilité potentielle des migrants au VIH et intensifie les efforts d'intégration des migrants et des populations mobiles dans les politiques et les programmes de lutte contre le sida au niveau national, régional et international.
Nous devons tirer parti des bénéfices de la migration pour les migrants et les États en veillant à ce que les migrants puissent accéder aux services de prévention, de traitement, de soins et d'appui en matière de VIH.
William Lacy Swing, directeur général de l'OIM
« Nous devons tirer parti des bénéfices de la migration pour les migrants et les États en veillant à ce que les migrants puissent accéder aux services de prévention, de traitement, de soins et d'appui en matière de VIH », a déclaré l'ambassadeur Swing.
Le Dr De Lay a soulevé un problème auquel sont quotidiennement confrontées de nombreuses personnes « en déplacement » : la discrimination. Il a évoqué la nécessité de combattre avec fermeté la discrimination à l'égard des migrants et des migrants potentiels, qui entrave la liberté de circulation. Cela concerne notamment les restrictions liées au VIH en matière d'entrée, de séjour et de résidence dans certains pays. « Chaque individu devrait bénéficier des mêmes conditions d'accès à la liberté de circulation, quel que soit son état sérologique vis-à-vis du VIH. L'ONUSIDA s'oppose à toute restriction imposant un traitement spécial pour les personnes atteintes par le VIH et limitant la circulation uniquement sur la base de l'état sérologique. Ces restrictions sont discriminatoires », a-t-il indiqué.
Meilleures pratiques
Cet événement a mis en avant l'importance de l'échange des meilleures pratiques et des enseignements tirés par les gouvernements et la société civile en matière de gestion de la migration et du VIH et de défense des droits des migrants pour l'accès aux soins et aux services sociaux.
Les participants ont admis que, même si la mobilité en elle-même n'entraîne pas forcément un risque sanitaire accru, les conditions parfois difficiles du processus de migration (avant la migration, pendant le déplacement, dans les communautés de destination et lors du retour) peuvent avoir un impact sur la santé des migrants et les rendre plus vulnérables au virus.
Engagements internationaux
Les participants ont examiné les progrès accomplis sur plusieurs engagements internationaux et cadres d'orientation, notamment les sections de la Déclaration d'engagement de l'UNGASS sur le VIH/sida de 2001 qui visent à faciliter l'accès aux programmes de lutte contre le VIH pour les migrants et les travailleurs mobiles.
Chaque individu devrait bénéficier des mêmes conditions d'accès à la liberté de circulation, quel que soit son état sérologique vis-à-vis du VIH.
Dr Paul de Lay, directeur exécutif adjoint du Programme de l'ONUSIDA
Les aspects liés à la migration de la Recommandation de l'OIT sur le VIH/sida et le monde du travail de 2010 (n° 200) ont également été évoqués. Le Dr Sophia Kisting, directrice du programme OIT/sida, a souligné que la stigmatisation et la discrimination, les conditions de travail difficiles et les longues périodes passées loin de leurs familles et de leurs cultures augmentent la vulnérabilité des travailleurs migrants au VIH. “« C'est pourquoi la recommandation mentionne expressément les travailleurs migrants. Elle invite les pays d'origine, de transit et de destination à prendre des mesures pour garantir l'accès à la prévention, au traitement, aux soins et à l'appui en matière de VIH pour ces travailleurs », a-t-elle déclaré.
Dans le cadre de ses projets de coopération technique, l'OIT a défendu une approche intégrée impliquant toute une variété d'acteurs, par exemple gouvernements, agences de recrutement et syndicats. Des programmes menés en Indonésie, au Népal et au Sri Lanka ont démontré l'utilité de cette approche et sont parvenus à inclure le VIH dans la préparation des travailleurs migrants avant leur départ et à initier un dialogue politique entre les pays d'origine et de destination.
Aborder ces questions revêt une importance capitale, étant donné que, par exemple, selon le comité national sur le sida du Sri Lanka, entre 30 et 40 % des femmes sri-lankaises testées séropositives au VIH sont rentrées chez elles après avoir vécu au Moyen-Orient.
Udo Janz, directeur du bureau du HCR à New York, a salué l'opportunité offerte par cet événement de consolider les acquis et de définir les futures actions pour garantir aux migrants et aux populations mobiles, y compris ceux qui subissent un déplacement forcé, l'accès aux services anti-VIH.
Réunion de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations unies sur le sida
Trente ans après le début de l'épidémie de sida et dix ans après la session spéciale décisive de l'Assemblée générale des Nations unies sur le VIH/sida, le monde se rassemble à nouveau pour examiner les progrès accomplis et tracer la future voie de la riposte mondiale au sida à l'occasion de la Réunion de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations unies sur le sida qui se déroulera du 8 au 10 juin 2011 à New York. Les États membres devraient adopter une nouvelle déclaration visant à réaffirmer les engagements actuels et à initier des actions pour orienter et soutenir la riposte mondiale au sida.
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HCR : lutter contre la stigmatisation et le silence qui entourent le VIH parmi les réfugiés et les communautés d'accueil dans le nord de l'Équateur
04 mars 2011
04 mars 2011 04 mars 2011Une version de cette histoire a déjà été publiée sur UNHCR.org.

Lucilda, une jeune mère de deux enfants, a récemment découvert que son mari lui avait transmis le VIH. Il est décédé il y a peu de temps et la réfugiée colombienne s'est retrouvée seule dans une région où les personnes vivant avec le VIH sont stigmatisées. Credit: UNAIDS/V. Rodas
Il y a dix ans, une adolescente du nom de Lucilda* fuyait son domicile en Colombie parce qu'elle redoutait la fureur de sa mère après être allée à une fête sans sa permission. À l'âge de 25 ans, elle s'est mariée et s'est enfuie en Équateur avec son mari pour échapper au conflit dans le département de Putumayo dans le sud de la Colombie. Son mari était violent envers elle et infidèle. Il est décédé depuis d'une maladie liée au SIDA et Lucilda se bat pour élever deux enfants seule en tant que réfugiée en Équateur.
« Il était très malade, mais il ne voulait pas aller voir de médecin. Je l'ai emmené et ils nous ont dit ce qu'il avait. Ils nous ont aussi dit que j'étais infectée », déclare-t-elle. « Il savait qu'il avait le SIDA, mais il ne me l'a jamais dit ».
Lucilda reçoit un traitement antirétroviral et ses deux enfants sont séronégatifs. Elle fait partie du nombre limité mais croissant de personnes vivant avec le VIH dans la province de Sucumbios, au nord de l'Équateur et dans sa capitale, Lago Agrio, où les réfugiés colombiens représentent 20 % d'une population de 60 000 habitants. Au moins 30 personnes étaient identifiées comme vivant avec le VIH à la fin de l'année dernière, soit le double par rapport à 2009.
« Je ne voulais pas qu'il me touche, mais il a pris un couteau et il m'a forcée »
Lucilda,* une femme réfugiée en Équateur vivant avec le VIH
« Ce chiffre ne représente certainement que la partie émergée de l'iceberg en ce qui concerne le nombre de personnes atteintes du VIH », déclare Paul Speigel, chef de la section santé publique et VIH du HCR à Genève.
Mais il est difficile de lutter contre le manque d'ouverture au problème du VIH dans une société conservatrice et dominée par les hommes où les personnes vivant avec le VIH, en particulier les femmes, souffrent de stigmatisation. Parce qu'ils connaissent bien la façon de prévenir les nouvelles infections, le HCR et ses partenaires essaient de changer cette mentalité et de mieux sensibiliser au virus.
Un programme spécial du HCR pour la prévention du VIH a été mis en œuvre par les agents de santé communautaires et contribue à la sensibilisation des réfugiés et des communautés d'accueil dans les régions isolées de la jungle autour de Lago Agrio. Ils dispensent également des cours en matière de santé reproductive, de planification familiale et de services de santé générale et s'assurent que la population dispose des connaissances et de la liberté nécessaires pour se protéger du VIH. La lutte contre la violence sexiste est également une préoccupation majeure dans les efforts pour enrayer la propagation du VIH.
Lucilda a une expérience directe de cette violence. Quand elle a découvert que son mari avait eu des relations sexuelles avec d'autres femmes, la réaction de celui-ci a été brutale.
« Je ne voulais pas qu'il me touche, mais il a pris un couteau et il m'a forcée », évoque-t-elle. « J'ai eu l'impression d'avoir été violée ».
La nouvelle stratégie ONUSIDA 2011-15 promeut la tolérance zéro pour la violence fondée sur le sexe et la discrimination. Elle reconnaît que cette violence est une violation des droits humains. Elle peut également nuire à la capacité des individus à se protéger adéquatement contre l'infection au VIH et à prendre des décisions saines sur comment, quand et avec qui ils ont des rapports sexuels. Pour répondre efficacement au défi de l'épidémie de SIDA, il semble essentiel que Lucilda et les autres femmes vivent leur vie libres de toute menace de violence.
*Nom modifié pour protéger son identité

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Le Sud-Soudan rassure ses réfugiés infectés par le VIH
11 janvier 2011
11 janvier 2011 11 janvier 2011Cette histoire a été publiée initialement sur le site de l’UNHCR à l’adresse www.unhcr.org

P.Buono de l’UNHCR
Mary retrouve son village lors de sa visite dans la région de Kajo Keji au Sud-Soudan.
Mary Kiden souhaite revenir vivre chez elle au Sud-Soudan, région qu’elle a fui il y a plus de vingt ans pour se réfugier dans le nord-ouest de l’Ouganda, mais elle se demande si elle pourra y recevoir les soins médicaux dont elle a besoin pour rester en vie et faire vivre sa famille.
Âgée de 41 ans, Mary vit avec le VIH et suit un traitement antirétroviral. À Oliji dans la région Nil-Ouest de l’Ouganda, elle reçoit l’aide dont elle a besoin mais au Sud-Soudan les infrastructures sont à terre après des décennies de guerre et cinq années de paix fragile entre le gouvernement de Khartoum et l’Armée populaire de libération du Soudan.
Afin de l’aider à décider en toute connaissance de cause de revenir ou non au Sud-Soudan, l’UNHCR a récemment convié Mary à se rendre sur place, à Kajo Keji dans l’état d’Equatoria-Central. Mais au cours du long voyage vers sa terre d’origine, Mary s'est mise à recenser les raisons pour lesquelles il lui était impossible de revenir.
Elle a expliqué aux autres réfugiés conviés à ce voyage qu’étant seule à subvenir aux besoins de sa famille, elle craignait de ne pas pouvoir prendre en charge sa mère et ses enfants. Ce qui l’inquiétait le plus était la difficulté d’accès aux antirétroviraux et la stigmatisation par les personnes de son village, où il n’y avait même pas un dispensaire quand elle est partie il y a tant d’années.
Mais lorsque Mary a finalement mit le pied au Sud-Soudan, elle a été agréablement surprise par ce qu’elle a vu. À Kako Keji, il y a maintenant un vaste hôpital, avec de nouveaux bâtiments pour le test, le conseil et l’information en matière de VIH et la distribution de médicaments. L’Organisation mondiale de la Santé et le ministère soudanais de la santé ont également fourni des médicaments antirétroviraux l’année dernière.
Enthousiasmée par sa visite de l’hôpital, Mary a rencontré ensuite des membres de la Loving Club Association, parmi lesquels un cousin perdu de vue depuis longtemps. Ce groupe de soutien, qui a bénéficié d’un financement de démarrage de l’UNHCR pour des projets de développement des moyens de subsistance, rassemble près de 230 personnes vivant avec le VIH. Les bénéfices ont été utilisés pour acheter et fournir de la nourriture aux membres du groupe. D’après l’ONUSIDA, en 2009 le Soudan comptait 260 000 personnes séropositives.
Mary a terminé sa visite en passant un moment dans son village auprès de son cousin, Elia, et de sa femme, elle aussi séropositive. Mary s’est réjouie de la proposition de son cousin, prêt à lui offrir un lopin de terre fertile si elle et sa mère revenaient s’établir dans le village.
Au cours du trajet de retour vers l’Ouganda, Mary a déclaré que ses craintes à propos de l’accès aux médicaments, des soins, du soutien et de l’acceptation des personnes vivant avec le VIH étaient à présent dissipées et qu’elle espérait revenir s'établir dans son village en 2012 avec sa mère et ses enfants. « Je suis vraiment très heureuse », a-t-elle ajouté.

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Le VIH et les conflits : établir des liens et la nécessité de l’accès universel
27 octobre 2010
27 octobre 2010 27 octobre 2010Un supplément spécial de la Revue des Migrations Forcées

Camp pour personnes déplacées de Kibati, en RDC. Photo: Christian Als
Les interconnexions entre les conflits et le VIH sont complexes. Le VIH touche les vies de nombreuses personnes sous le joug de conflits : la population civile, mais aussi les protagonistes, ainsi que les personnes dont le rôle est de garantir la sécurité pendant et après ces conflits.
Lors de conflits, les populations peuvent être sujettes à des déplacements en masse et à des violations des droits humains, y compris les violences sexuelles, voire soumises à des conditions de pauvreté et d’impuissance qui pourraient contraindre certains à devenir des professionnel(le)s du sexe pour survivre. En outre, les infrastructures peuvent se retrouver endommagées et la prévention et les services de santé perturbés. De telles conditions mettent les populations à un risque accru d’infection au VIH, les femmes et les enfants étant plus spécifiquement vulnérables.
Un supplément spécial sur le VIH a été publié par la Revue des Migrations Forcées, avec la participation de l’ONUSIDA. Cette édition repose en grande partie sur le travail de l’Initiative sur le sida, la sécurité et les conflits qui a entrepris des recherches sur un nombre considérable d’années en vue de rassembler des preuves et d’avances des analyses sur les liens entre le VIE et les conflits.
Des programmes conçus spécifiquement pour garantir l’accès universel aux groupes vulnérables doivent devenir partie intégrante des politiques et stratégies nationales en matière de VIH, ainsi qu’un élément-clef des priorités de la communauté internationale, selon l’article de l’ONISIDA.
L’analyse examine comment atteindre un accès plus important et de meilleure qualité à la prévention, au traitement, aux soins et au soutien du VIH pour les populations, pendant et après les conflits. Elle conclut qu’il est peu probable que l’Objectif 6 du Millénaire pour le développement puisse être atteint si les services VIH n’atteignent pas les populations déplacées et les migrants, quelque soit leur sérologie VIH, ainsi que les services en uniforme qui sont en relation avec ces populations.
Le supplément présente une sélection d’études de cas de l’ASCI, ainsi que de nombreux articles sur le sujet, en réponse à l’appel à articles de la Revue des Migrations Forcées. L’ONUSIDA et ses coparrainants, le FNUAP et le HCR, ainsi que plusieurs partenaires de recherche variés ont contribué des articles. En outre, Dr. Nafis Sadik, l’envoyé spécial du Secrétaire général pour le VIH/sida en Asie et dans le Pacifique, a écrit un papier sur les liens entre la migration forcée et le VIH en Asie.
Téléchargez la revue complète ici.
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16 Days of Activism: The forgotten victims of conflict in the Congo
09 décembre 2009
09 décembre 2009 09 décembre 2009A version of this story was first published at www.unhcr.org

A group of displaced women making handicrafts in eastern Congo.
Credit: UNHCR/D.Nthengwe
Tomorrow, December 10 marks the end of 16 days of activism to end violence against women, an international campaign. UNHCR, the UN refugee agency, is taking the opportunity to draw attention to its work, alongside local partners, in challenging the very high number of rapes occurring in the eastern Democratic Republic of the Congo.
Twenty-eight-year-old widow Kahindo is lucky to be alive after being attacked and abused by armed men while fleeing her village in the Democratic Republic of the Congo (DRC), a country with one of the highest rates of rape in the world.
The young woman and her six children ran into a group of men not far from the village in eastern DRC's volatile North Kivu province. "My reaction was a sigh of relief, thinking we were not going to run anymore," Kahindo recalled. "I was wrong."
She was led away from her children and then "six armed men stripped me naked. They began to rape me one after the other until I went into a coma," an emotional Kahindo told UNHCR near the North Kivu capital, Goma. "They left me for dead."
Today, almost four years later, this forcibly displaced woman sometimes feels that she might as well have died. In between sobs, she told of the terrible price she has paid. "Medical tests showed that I also contracted HIV," she said, adding: "The impact of rape is not just. The stigma that I face is not just, either."
The best strategy to winning this war is to prevent rape from taking place.
Karl Steinacker, coordinator of UNHCR operations in eastern DRC
The widow believes, "I was raped as a punishment for what I am. Those men wanted to degrade me and insult my family, dignity, my culture and everything I stand for."
Her story is appalling, but by no means isolated. According to UN figures, almost 3,500 females were raped by soldiers, militiamen and civilians during the first six months of this year in eastern DRC, compared to some 4,800 for the whole of 2008. The real figures are believed to be higher because many victims do not come forward. During a visit to North Kivu last August, US Secretary of State Hillary Clinton called the widespread sexual violence against women in the conflict-swept region "a crime against humanity."
The forcibly displaced are particularly vulnerable in an area where hundreds of thousands are living with host families or in camps run by UNHCR despite the formal end of war in the DRC in 2003. Civilians live under the constant threat of armed men who pillage, rape, burn houses and confiscate food rations.
These women are very much in the mind of UNHCR and its local implementing partners, such as Women for Women International (WWI) and Search for Common Ground, during the 16 days of activism to end violence against women.
WWI has a project in the DRC to help those who have been raped. "We are making a difference in the lives of rape survivors," said Jose Rugamba, a WWI counsellor based in Goma. "But we cannot say the phenomenon has diminished," she added.
Lena Slachmuijlder, director of Search for Common Ground, said years of war had radicalized attitudes towards women and this was obstructing attempts to combat sexual violence in the DRC. "That is why the scourge of gender-based sexual violence will not reduce, or end, anytime soon."
Most women argue that the failure to jail and punish convicted offenders has led to a culture of impunity and to growing misogyny. "Twenty years is usually the jail term for offenders. But here in Congo, a rapist can be released after paying the equivalent of US$3 to a prison warden," claimed one woman.
Sexual violence can also have a devastating effect on family relationships. Rape survivors are often rejected by family members and their communities, who fail to appreciate the physical and psychological trauma of rape. Changing mindsets will take a long time.
"The best strategy to winning this war is to prevent rape from taking place," said Karl Steinacker, coordinator of UNHCR operations in eastern DRC. That will be a tough task, and one that must tackle immunity and help spread awareness.
Under a UNHCR-sponsored programme, Search for Common Ground is trying to do the latter. The United States-based non-governmental organization has been going through towns and villages in eastern and south-eastern provinces screening films and videos on the issue of sexual and gender-based violence.
Slachmuijlder said the mobile cinema has an impact because the subjects of the films are real people. By allowing the victims of sexual violence to speak out, she said, "We are giving space for interaction and debate on issues people consider taboo, but which should be openly discussed to demystify the issues."
In partnership with other agencies, UNHCR is also assisting rape victims through counselling, medical treatment, micro-finance projects and reintegration activities.
For UNAIDS, this issue is a major concern and its Outcome Framework 2009-11 has stopping violence against women and girls as one of nine priority areas.
16 Days of Activism: The forgotten victims of con
Cosponsors:
Press centre:
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UNHCR chief pledges to keep AIDS response a priority (03 December 2009)
Violence against women and HIV (10 November 2009)
UNAIDS partners in new Clinton Global Initiative to address sexual violence against girls (25 September 2009)
HIV in humanitarian crises: Opportunities and challenges (12 August 2009)
Addressing the HIV-related needs of “people on the move” (19 June 2009)
Challenging violence against women a key task for newly launched Caribbean Coalition on Women, Girls and AIDS (06 March 2009)
Publications:
Partnering with Men to End Gender-based Violence: Practices that work from Eastern Europe and Central Asia (pdf, 1.75 Mb.)
Women and Health: Today’s Evidence, Tomorrow’s Agenda
UNAIDS Outcome framework 2009-11 (pdf, 396 Kb.)
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Le chef du HCR promet que la riposte au sida restera une priorité
03 décembre 2009
03 décembre 2009 03 décembre 2009
Rocking in Nepal: A band on stage at the World AIDS Day concert in Damak.
Credit: UNHCR
Alors que le monde célébrait ce mardi la Journée mondiale sida, le chef du HCR, António Guterres, a annoncé que l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés avait augmenté ses activités sur le VIH et le sida dans le monde.
M. Guterres, tout en promettant personnellement que la riposte au VIH/sida resterait une priorité pour le HCR, a également indiqué que l'agence poursuivrait ses actions de persuasion visant à faire abolir les lois discriminatoires à l'encontre des personnes vivant avec le VIH.
En Afrique australe, où se situe l'épicentre de l'épidémie de sida, la couverture des réfugiés par les services de conseil et de dépistage volontaire, la PTME et les traitements antirétroviraux, est de 100%.
António Guterres, le chef du HCR
Dans un message annuel au personnel, le Haut Commissaire a déclaré : « Nous intervenons dans plus de 75 pays et 75% des réfugiés ont accès à des traitements antirétroviraux, lorsque ceux-ci sont disponibles pour les citoyens du pays d'accueil ; par ailleurs, 63% des réfugiées ont accès à des programmes de prévention de la transmission mère-enfant du VIH (PTME). »
« En Afrique australe, où se situe l'épicentre de l'épidémie de sida, la couverture des réfugiés par les services de conseil et de dépistage volontaire, la PTME et les traitements antirétroviraux, est de 100% », a-t-il poursuivi. En 2005, les programmes sur le VIH/sida du HCR se limitaient à l'Afrique et à l'Asie ; ils ont été depuis étendus aux Amériques et à l'Europe orientale.
M. Guterres a ajouté que l'objectif du HCR était de garantir un accès à ces services essentiels à toutes les personnes relevant de la compétence de l'agence. « Il est en outre nécessaire de renforcer la riposte au VIH/sida auprès des personnes déplacées dans leur propre pays et parmi les populations plus exposées au risque d'infection, qui relèvent de la compétence du HCR », a-t-il dit.
Le Haut Commissaire a également promis d'aider les membres du personnel touchés par les VIH et le sida. « Nous devons faire davantage pour lutter contre la stigmatisation et soutenir les membres du personnel, qui vivent avec le VIH. Nous nous engageons à satisfaire aux 10 normes minimales de l'ONU concernant le VIH sur le lieu de travail d'ici à 2011, de manière à ce que chaque membre du personnel ait une parfaite connaissance de la prévention du VIH, des traitements et des droits liés au VIH/sida au sein du système des Nations Unies », a-t-il déclaré.

Refugees in Gambia commemorate World AIDS Day.
Credit: UNHCR
« La Journée mondiale sida nous fournit à tous l'occasion de renouveler notre engagement à combattre l'épidémie dans notre vie personnelle comme dans notre vie professionnelle, et c'est exactement ce à quoi j'encourage chacun d'entre nous ici présent », a conclu M. Guterres.
Le HCR a organisé une série d'activités au siège de l'agence à Genève, ainsi que dans les bureaux locaux et dans les camps de personnes déplacées par la force à travers le monde. Un grand ruban rouge, symbole de la sensibilisation au sida, a été suspendu à la façade de l'immeuble du siège de l'agence, où les employés ont pu accéder à de la documentation ainsi qu'à du matériel didactique sur le VIH et acheter des vêtements en soie et en coton fabriqués en Thaïlande par des personnes vivant avec le VIH.
Parmi les manifestations organisées dans le monde pour célébrer la Journée mondiale sida figuraient un concert de sensibilisation pour les réfugiés et les communautés locales de l'Est du Népal. Le spectacle, organisé dans une école de Damak avec le soutien du FC Barcelone, a présenté divers styles de musique, notamment de la musique populaire népalaise, du raga, du rock, du funk, du blues et du jazz.
Le chef du HCR promet que la riposte au sida rest
Coparrainants:
Reportages:
Le HCR fait le point sur les avancées et les défis à venir à l'occasion de la Journée mondiale sida (2 décembre 2009)
Répondre aux besoins en matière de VIH des « populations en mouvement » (19 juin 2009)
Le VIH et les crises humanitaires : Opportunités et défis (12 août 2009)
Publications:
Les droits de l'homme pour tous (pdf, 1.89 Mb.)
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Feature Story
Le VIH et les crises humanitaires : Opportunités et défis
12 août 2009
12 août 2009 12 août 2009
La relation entre les crises humanitaires et le VIH a été souligné lors d’une session satellite qui s’est tenue en marge du 9ème Congrès international sur le sida en Asie et dans le Pacifique, parrainée par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) et le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA). Photo: ONUSIDA/O.O'Hanlon
Avec des millions de personnes à travers le monde qui sont forcées de se déplacer à la suite de conflits ou de catastrophes naturelles, il est de plus en plus crucial d’examiner les relations entre les crises humanitaires et le VIH. Ce problème clé, et ses implications pour l’Asie, a été souligné lors d’une session satellite qui s’est tenue en marge du 9ème Congrès international sur le sida en Asie et dans le Pacifique, parrainée par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) et le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA).
Le lien entre les crises humanitaires et l’épidémie de VIH n’est pas simple. Les situations d’urgence peuvent accroître la vulnérabilité à la transmission du VIH mais il n’en résulte pas nécessairement une augmentation des comportements à risque ou une prévalence plus élevée du VIH. Les personnes confrontées à des conflits ou à des catastrophes naturelles perdent souvent leur source de revenu et certaines peuvent être appelées à adopter des comportements à haut risque pour répondre à leurs besoins de base. Les normes sociales et sexuelles peuvent voler en éclats et les femmes se trouver particulièrement vulnérables car un accroissement des viols est souvent lié aux conflits et aux déplacements. Les crises humanitaires peuvent toutefois jouer un rôle protecteur, car la mobilité des populations est parfois réduite et l’accès à des services de santé et autres services sociaux de qualité peuvent être améliorés, spécialement lorsqu’il s’agit de déplacements à long terme.
Au cours de la session, Opportunités et défis dans la lutte contre le VIH parmi diverses populations humanitaires, les invités œuvrant aux côtés des personnes déplacées ou dans d’autres contextes humanitaires ont étudié ces questions délicates. Ils ont également maintenu que chaque fois que sévit une crise humanitaire, que ce soit dans un contexte de prévalence élevée ou de faible prévalence, des interventions minimales s’imposent pour prévenir le VIH et y répondre.
La réunion visait à sensibiliser les partenaires clés à l’épidémie de VIH, en les encourageant à faire en sorte que les populations humanitaires aient accès aux services de prévention, de traitement, de soins et d’appui, quelle que soit leur situation. Le panel et les participants ont également tenu à échanger idées et expertise, enseignements tirés, défis rencontrés et succès réalisés par les programmes de lutte contre le VIH dans des contextes humanitaires de la région de l’Asie, dans le but d’établir et de renforcer des partenariats entre acteurs pertinents sur le terrain.
Les orateurs qui se sont exprimés durant la session étaient résolus à passer en revue un large éventail d’idées et d’informations. Les présentations comprenaient notamment : une vue d’ensemble de l’épidémiologie et des principes programmatiques du VIH lors des conflits et l’expérience acquise jusqu’ici dans la région de l’Asie ; l’intégration du VIH dans le plan d’action de la Chine en cas de catastrophe ; les succès et les enjeux des programmes VIH parmi les consommateurs de drogues afghans réfugiés au Pakistan ; et les programmes de traitement parmi les réfugiés vivant dans des contextes stables en Thaïlande.
Le HCR est l’organisme des Nations Unies chef de file de la lutte contre le VIH parmi les réfugiés et les personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays du fait de conflits. Il vise à garantir l’accès à des programmes complets relatifs à la prévention du VIH, notamment la prévention de la transmission mère-enfant, le conseil et le test volontaires, l’élaboration et la diffusion de matériels d’information, d’éducation et de communication, les soins, l’appui et le traitement, ainsi que le suivi et l’évaluation.
Le VIH et les crises humanitaires : Opportunités
Coparrainants:
Reportages:
Répondre aux besoins en matière de VIH des « populations en mouvement »(19 juin 2009)
Le HCR fait le point sur les avancées et les défis à venir à l'occasion de la Journée mondiale sida (2 décembre 2008)
Publications:
Publication de l’UNESCO et du HCR « Réponses éducatives au VIH et au sida pour les réfugiés et les personnes déplacées internes : Document de travail pour les décideurs » (pdf, 820.8 Kb.)
Stratégies destinées à soutenir les besoins en matière de VIH des réfugiés et des populations hôtes : Une publication conjointe du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) et du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) – Collection Meilleures Pratiques de l’ONUSIDA (en anglais)
Besoins en matière de VIH chez les personnes déplacées internes et autres populations affectées par des conflits : Outil d’évaluation rapide. (pdf, 612 Kb.) (en anglais)
Politique générale : VIH et réfugiés (pdf, 267.5 Kb.)
Le besoin d’interventions relatives au VIH et au sida dans les situations d’urgence (pdf. 335.7 Kb.)