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Un instrument de travail innovant pour faire face au VIH dans le monde du travail

08 juin 2010

HIV/AIDS and the world of work

Un nouvel instrument de travail innovant permettant de traiter la question du VIH dans le monde du travail est en cours d’étude à la Conférence internationale du Travail (OIT-99ème session) qui se tient actuellement à Genève du 2 au 18 juin 2010.

Conformément au processus officiel de l'Organisation internationale du Travail (OIT) pour établir une norme, le Comité VIH/SIDA, composé de 120 à 150 représentants tripartites, étudie la recommandation provisoire de l’OIT, avant sa présentation finale, en vue de son adoption, à la séance plénière du 17 juin 2010. Le 3 juin, la Directrice Exécutive adjointe de l'ONUSIDA, Mme Jean Beagle a encouragé le Comité sur le VIH/sida à soutenir la formulation provisoire d’une norme internationale du travail qui serait le « premier instrument mondial des droits de l'homme consacré spécifiquement au VIH/sida dans le monde du travail ».

En 2001, l’OIT a développé un recueil de directives pratiques sur le VIH/SIDA et le monde du travail en tant que cadre conceptuel de l’action sur le lieu de travail. Depuis son adoption, ce recueil a contribué à lutter contre les stigmatisations et les discriminations et à dépasser les barrières des tests et des traitements dans le monde du travail. Même si des progrès ont été faits, la prévention et les stratégies de soins ont besoin de soutien.

De nombreux travailleurs font toujours l'objet de stigmatisations et de discriminations et doivent faire face à la menace ou au fait réel de perdre leur travail à cause du VIH. La nouvelle norme internationale du travail de ce Comité permettrait de changer cette situation.

Directrice Exécutive adjointe de l'ONUSIDA, Mme Jan Beagle

Si elle est adoptée par la CIT, la recommandation proposée sur le VIH, qui établit et élargit les 10 principes du Recueil des directives pratiques de l’OIT, augmenterait de manière significative l’impact des programmes de prévention pris en charge par l’OIT et l’ONUSIDA. Chercher à protéger les droits de l'homme, tel que la liberté, contre les discriminations permet de jouer un rôle crucial mais souvent négligé pour faciliter la mise en œuvre des programmes de prévention. Des personnes peuvent trouver sur leur lieu de travail un environnement confidentiel et un climat d’aide afin de pouvoir accéder à la prévention, au traitement, aux soins et au soutien lorsqu'ils en ont besoin.

Comme l’a souligné Mme Jan Beagle, « de nombreux travailleurs font toujours l'objet de stigmatisations et de discriminations et doivent faire face à la menace ou au fait réel de perdre leur travail à cause du VIH. La nouvelle norme internationale du travail de ce Comité permettrait de changer cette situation. »

L’ONUSIDA approuve, dans la recommandation provisoire, la promotion d’une action coordonnée entre les gouvernements, les employeurs et les travailleurs, y compris des réseaux de personnes vivant avec le VIH.  Mme Beagle ajoute : « l’une des forces clés que la lutte contre le sida a apporté à la discussion sur le développement est sa capacité à mettre en relation et à mobiliser de nombreux groupes d’intérêt ».

Mme Beagle remercie le programme de l’OIT sur le VIH/SIDA et le monde du travail parce qu’il a permis d’éveiller les consciences sur l'impact social, économique et sur le développement qu’a eu la pandémie du VIH et sur ses effets sur le travail et l'emploi.

L’examen de la recommandation provisoire proposée par le Comité VIH/SIDA est la dernière phase d'un cycle de quatre ans qui a commencé en 2007 lorsque le conseil d’administration de l’OIT a demandé à l’OIT de prévoir un point sur le VIH/SIDA et le monde du travail à l’ordre du jour des Conférences de 2009 et de 2010 pour une double discussion en vue de l’adoption de la recommandation autonome.

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Au Cameroun, de nouvelles coopératives aident les femmes séropositives à gagner leur indépendance économique

25 février 2010

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Honorine B a ouvert avec succès sa propre affaire grâce au projet ‘Coopératives’ OIT/ASDI
Photo : OIT

Bon nombre des personnes qui vivent avec le VIH sont non seulement confrontées à des problèmes de santé mais aussi à des difficultés pour « joindre les deux bouts ». Plusieurs femmes séropositives du nord-ouest du Cameroun ont pris l’initiative en générant des revenus par l’intermédiaire de coopératives organisées avec l’assistance de l’Organisation internationale du Travail (OIT) et financées par l’Agence suédoise de coopération internationale au développement.

Les coopératives (les « coops ») ont toujours fourni une bonne partie du soutien dont les personnes désavantagées avaient besoin, mais les personnes vivant avec le VIH ont été marginalisées ou ignorées, et les coops ont parfois refusé de leur accorder des subventions en pensant qu’investir sur ces personnes ne générerait pas des rendements intéressants. Ce projet, qui a été mis en place l’an dernier, s’est donné pour mission de changer cela.

L’objectif du projet est d’aider les femmes à gagner une plus grande indépendance financière et à améliorer globalement leur qualité de vie. Pour l’instant, il a aidé plus de 100 femmes à exercer des activités dans un large éventail de secteurs – dont le commerce, la fabrication de vêtements, le stylisme, l’élevage de porcs et de volailles, les services d’aide au secrétariat et de communication.

C’est un projet important et remarquable. Des progrès significatifs ont été accomplis et il n’y a pas de doute qu’il a eu un impact au niveau local ; en outre, il reflète bien les problèmes sur le terrain et y répond.

Dr Mamadou L Sakho, Coordonnateur de pays de l’ONUSIDA pour le Cameroun

Un service de financement par microcrédits renouvelables a été mis en place dans trois établissements de micro-finance dans la région nord-ouest à Bamenda, Kumbo et Wum.

Un certain nombre de protections ont été mises en place par l’OIT et ses partenaires pour essayer de garantir la réussite du projet. Des structures de soutien, appelées ‘Centres de compétences’, ont été fournies par le programme CoopAfrica. Ces centres ont proposé des ressources et des compétences aux membres des coopératives pour les aider à prospérer et à se développer, à mettre des ressources en commun et à s’émanciper de plus en plus.

Outre les subventions de financement des microprojets, l’assistance prévoyait des consultations avec des responsables de formation et des conseillers psychosociaux et économiques des établissements de micro-finance concernés afin d’aider les bénéficiaires. Le cursus de formation incluait des composantes sur le développement de l’activité, les procédures de gestion, l’appui en matière de sida, le conseil et la réduction de la stigmatisation.

Des ateliers de renforcement des capacités ont aussi été organisés pour les femmes séropositives des communautés ciblées sur différents aspects de la gestion d’une entreprise. Suite à l’évaluation de 192 microprojets soumis après la formation, 68 ont reçu des fonds d’amorçage et toutes les bénéficiaires gèrent aujourd’hui leur propre activité.

Cheaka Toure, du Bureau sous-régional de l’OIT pour l’Afrique centrale, estime que ce projet bénéficie aussi bien aux personnes vivant avec le VIH qu’aux communautés dans lesquelles elles vivent. Il indique que non seulement les ressources vont directement à celles qui sont séropositives mais aussi qu’elles deviennent des intervenantes importantes dans la riposte locale au sida. « Le projet s’attaque de manière complète et intégrée aux différents problèmes liés au VIH : il combine des changements de comportement et des soins à une émancipation économique des personnes vivant avec le virus. Celles-ci sont maintenant devenues des actrices de premier plan de leur propre avenir et peuvent s’assumer économiquement ».

Evodia A, l’une des bénéficiaires, a vu sa vie changer du tout au tout. « J’élève des porcs. Avant le projet, je n’avais qu’un seul porc et avec l’argent que j’ai obtenu, maintenant j’en ai six. J’ai même créé un jardin qui est fertilisé par l’engrais généré par ma porcherie et aujourd’hui je récolte des légumes du jardin pour me nourrir ».

L’une des principales répercussions du succès relatif de ce projet est une augmentation de la confiance en soi et de l’espoir parmi les femmes. Beaucoup d’autres personnes qui vivent avec le VIH ont aussi exprimé leur volonté de participer au programme.

Dameni Oussematou de la Fondation pour le développement intégré – partenaire de l’OIT, a remarqué cette confiance en soi nouvelle. « Je suis impressionné par les changements rapides enregistrés chez les membres de la coopérative. Elles se concentrent maintenant sur leur activité… et sont fières de le montrer. Elles prennent de plus en plus l’habitude d’épargner ; le taux de remboursement est de 98 % dans deux des trois coopératives ». Il ajoute : « Les hommes qui vivent avec le VIH ont exprimé un souhait massif d’être aussi intégrés à cette initiative ».

Le Dr Mamadou L Sakho, Coordonnateur de pays de l’ONUSIDA pour le Cameroun, partage cet enthousiasme pour les coopératives. “C’est un projet important et remarquable. Des progrès significatifs ont été accomplis et il n’y a pas de doute qu’il a eu un impact au niveau local ; en outre, il reflète bien les problèmes sur le terrain et y répond. Ce serait maintenant une bonne chose que les connaissances générées par cette initiative soient plus largement partagées”

Les enseignements tirés de ces expériences sont nombreuses. Il faut, par exemple, renforcer davantage les capacités des bénéficiaires dans la mesure où elles sont très dépendantes des visites régulières des représentants des coopératives qui viennent pour suivre leurs activités et fournir des conseils. On peut également suggérer pour l’avenir de recenser un plus grand nombre d’activités génératrices de revenus potentiellement élevés.

Il est évident que les femmes séropositives qui participent au projet ont développé un sens des affaires et des connaissances qui sont de bon augure pour leur offrir une plus grande indépendance économique. Un certain nombre d’entre elles ont déclaré qu’elles tenaient maintenant des livres comptables pour la première fois et étaient plus capables de suivre le développement de leurs activités. Honorine B déclare qu’elle n’a jamais regardé en arrière : « Avant le projet, j’achetais les produits que je vends par petites quantités. J’ai augmenté mon stock grâce au projet. J’ai ouvert un point de vente et j’ai ajouté des bananes plantain et des cocoyams… Je suis très reconnaissante au projet ».

Au Cameroun, de nouvelles coopératives aident les

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Les postes brésiliennes s'engagent dans la campagne mondiale de sensibilisation au VIH

10 février 2010

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Les supports de la campagne contenant des messages de prévention du VIH seront envoyés à 800 000 ménages brésiliens.
Photo : M. de Sousa Silva

Pour la première fois au Brésil, les bureaux de poste vont participer aux efforts destinés à prévenir les nouvelles infections à VIH. Le lancement du volet local de la campagne mondiale « La poste contre le sida » a eu lieu le mardi 9 février dans un bureau de poste de Brasilia, la capitale du pays.

Le Brésil, qui compte 730 000 personnes vivant avec le VIH selon les estimations, fait partie des sept pays pilotes, qui participent à cette initiative mondiale lancée en 2009 par l'ONUSIDA, l'Union postale universelle (UPU), l'Organisation internationale du Travail (OIT) et UNI Global Union. Cette initiative vise à mobiliser le réseau des 660 000 bureaux de poste à travers le monde dans la riposte au sida.

La campagne concernera plus de 12 000 bureaux de poste au Brésil. Les supports comprennent des prospectus, des affiches, des cartes postales et une lettre spéciale contenant des messages de prévention, tous adaptés au contexte brésilien.

Par exemple, le slogan international « La poste a votre santé à coeur » a été adapté de manière à intégrer un message de prévention plus explicite : « La poste lutte contre le sida. Et vous ? Protégez-vous : utilisez des préservatifs. »

La poste, avec son réseau de distribution très étendu, constitue un point d'accès stratégique, qui permet de diffuser des messages de prévention à l'ensemble de la population ainsi qu'au personnel des bureaux de poste.

Pedro Chequer, Coordonnateur de l'ONUSIDA au Brésil

S'exprimant lors du lancement de la campagne, le Ministre de la Santé, M. José Gomes Temporão, a insisté sur la confiance et la reconnaissance dont jouit la poste au Brésil ; il a en outre affirmé la volonté renforcée du Gouvernement brésilien de lutter contre les préjugés et la discrimination, et de mettre en oeuvre une politique englobant l'ensemble de la population et fondée sur les droits de l'homme.

Durant la première phase de la campagne, les supports seront distribués dans le District fédéral – où se trouve la capitale – ainsi que dans les États prioritaires de l'Amazonas et de Bahia, où l'ONUSIDA avec d'autres institutions des Nations Unies mettent en oeuvre un programme commun de soutien aux actions contre le sida.

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José Gomes Temporão, Ministre de la Santé, et Carlos Henrique Custódio, Président des Postes brésiliennes, lors du lancement de la campagne postale de prévention du VIH. Brasilia, 9 février 2010. Photo : M. de Sousa Silva

La campagne brésilienne va même plus loin que l'initiative internationale avec l'envoi de 800 000 lettres contenant des messages de prévention aux ménages des régions pilotes. Ainsi, pour la première fois dans le pays, les familles recevront chez elles, par la poste, des informations concernant la prévention du VIH. 

Durant le lancement de la campagne, le Coordonnateur de l'ONUSIDA au Brésil, M. Pedro Chequer, a déclaré : « La poste, avec son réseau de distribution très étendu, constitue un point d'accès stratégique, qui permet de diffuser des messages de prévention à l'ensemble de la population ainsi qu'au personnel des bureaux de poste. Une approche multisectorielle comme celle-ci renforcera la riposte au sida au Brésil. »

Un site web consacré à la campagne a été créé, lequel contient des informations sur le sida et d'autres infections sexuellement transmissibles, des détails sur la campagne ainsi que l'ensemble de la documentation disponible pour le téléchargement et la distribution. Le site propose un questionnaire d'évaluation des risques personnels d'infection par le VIH et une section « contactez-nous » coordonnée par l'ONUSIDA.

Un timbre spécial a également été créé pour l'occasion, sur lequel figure le logo de la campagne. Le Président des Postes brésiliennes, M. Carlos Henrique Custódio, a souligné l'importance du lancement d'une telle initiative juste avant le Carnaval, époque à laquelle le Gouvernement renforce ses activités de prévention du VIH.

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Pedro Chequer, Coordonnateur de l'ONUSIDA au Brésil a souligné l'importance d'une approche multisectorielle de la riposte au sida. Brasilia, 9 février 2010. Photo : M. de Sousa Silva

Dans une seconde phase de la campagne, l'Organisation internationale du Travail appuiera la mise au point d'un ensemble d'outils destinés aux employeurs postaux pour informer leur personnel sur le VIH au Brésil.

La campagne « La poste contre le sida » est un partenariat entre le Ministère brésilien des Communications, les postes nationales, l'ONUSIDA, la Ministère de la Santé, l'OIT, l'UPU, UNI Global Union et la Fédération nationale des employés des postes, des télégraphes et des entreprises apparentées. La première phase de cette campagne mondiale touchera les clients et les employés des bureaux de poste de sept pays : le Brésil, le Burkina Faso, le Cameroun, la Chine, l'Estonie, la Mali et le Nigeria.

Contact: ONUSIDA Brésil – (55 61) 3038 9220 or imprensabrasil@unaids.org

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L’Organisation internationale du Travail célèbre la Journée mondiale de lutte contre le sida

03 décembre 2009

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Chaque année depuis 2006, les responsables de l’OIT se réunissent pour former un ruban rouge humain afin de commémorer la Journée mondiale de lutte contre le sida
Photo: OIT

Le 1er décembre, une centaine de responsables environ se sont réunis pour former un ruban rouge humain afin de commémorer et de célébrer la Journée mondiale de lutte contre le sida au siège de l’Organisation internationale du Travail à Genève.

Ce rassemblement symbolique a été suivi d’une cérémonie animée par Mme Manuela Tomei, Directrice du Programme du BIT sur les conditions d’emploi et de travail. Mme Angelica Ducci, Directrice exécutive, a lu un message de Juan Somvia, Directeur général, qui a souligné à quel point il est important de donner les moyens aux travailleurs séropositifs de conserver leur emploi en éliminant la stigmatisation et la discrimination. Il a de nouveau insisté sur la nécessité d’avoir une approche multidimensionnelle assortie d’un engagement à long terme, de créativité et de diversité pour prévenir la multiplication des infections

Le Dr Sophia Kisting, Directrice du Programme de l’OIT sur le VIH/sida et le monde du travail, n’a pu assister à cet événement du fait de sa participation à un événement spécial organisé à Ouagadougou, Burkina Faso, à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida dans le cadre du 1er Symposium africain sur le travail décent ayant pour thème ‘Sortir de la crise’.

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Concert de jazz du musicien namibien Jackson Wahengo et de son groupe
Photo: OIT
L’OIT a permis aux personnes vivant avec le VIH de s’exprimer. M. Rodrigo Pascal qui est membre d’UN Plus – groupe de membres séropositifs du personnel du système des Nations Unies – a présenté un témoignage. Il a expliqué qu’UN Plus comptait désormais 170 membres, représentant 28 organismes des Nations Unies dans 43 pays. Il a rappelé le droit au travail des personnes vivant avec le VIH : « Nous avons aussi le droit de conserver nos emplois et d’être promus en fonction de nos compétences et de nos performances ». Il a ajouté : « lorsqu’il existe un accès au traitement, nous pouvons vivre une vie normale, les effets secondaires de la thérapie étant généralement assez gérables. Nous sommes capables de relever des défis comme tous les autres êtres humains ».

La célébration s’est clôturée par un concert de jazz du musicien namibien Jackson Wahengo et de son groupe. M. Wahengo a interprété ses chansons en oshiwambo, sa langue natale. L’une des chansons intitulée Takamifeni (ce qui signifie ‘sois prudent’) est le message d’un père séropositif à son fils.

Chaque année depuis 2006, les responsables de l’OIT se réunissent pour former un ruban rouge humain afin de commémorer la Journée mondiale de lutte contre le sida. L’événement de cette année a marqué la clôture des festivités organisées pour le 90ème anniversaire de l’OIT, huit ans après la création du Programme de l’Organisation internationale du Travail sur le VIH/sida et le monde du travail en 2001.

L’Organisation internationale du Travail célèbre

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En Afrique centrale et de l’Ouest, le secteur privé se penche sur les partenariats stratégiques pour améliorer les résultats en matière de santé

27 octobre 2009

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L’atelier a réuni plus de 150 participants originaires de dix pays d’Afrique centrale et de l’Ouest.
Photo : ONUSIDA

Une alliance stratégique entre le savoir-faire et les technologies du secteur privé et le savoir-faire et le financement du secteur public pourrait contribuer à améliorer la santé et à rendre plus efficace la riposte au sida en Afrique centrale et de l’Ouest. Tel était le message d’un atelier d’une journée qui s’est tenu au Ghana sur le rôle du secteur privé dans les activités du Fonds mondial. Il a rassemblé des entreprises, des coalitions nationales d’entreprises luttant contre le VIH, des fédérations d’employeurs, des syndicats et des partenaires de développement de toute l’Afrique centrale et de l’Ouest.

L’atelier a été organisé à l’initiative de l’ONUSIDA et avec le soutien de la Coalition mondiale des entreprises contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (Fonds mondial), l’Organisation internationale du Travail (OIT), la Coopération allemande au développement et Partenaires contre le sida. L’atelier du 22 octobre s’est tenu après un événement de deux jours consacré au paludisme et organisé par la Coalition mondiale.

Si nous travaillons ensemble pour garantir l’alliance stratégique des ressources, du savoir-faire et des technologies du secteur privé au financement et au savoir-faire du secteur public, nous pouvons grandement améliorer la santé et le bien-être des populations d’Afrique centrale et de l’Ouest, ainsi que du monde entier.

John Tedstrom, PDG de la Coalition mondiale des entreprises contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme

« Si nous travaillons ensemble pour garantir l’alliance stratégique des ressources, du savoir-faire et des technologies du secteur privé au financement et au savoir-faire du secteur public, nous pouvons grandement améliorer la santé et le bien-être des populations d’Afrique centrale et de l’Ouest, ainsi que du monde entier », a déclaré John Tedstrom, PDG de la Coalition mondiale. « En mettant en commun les meilleures pratiques et en collaborant avec le Fonds mondial pour garantir la fourniture d’une aide aux zones en ayant le plus besoin, nous finirons peut-être par parvenir à ralentir, et enfin vaincre le sida, la tuberculose et le paludisme. »

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Le Ministre ghanéen de la santé a prononcé le discours d’ouverture.
Photo: ONUSIDA

Au cours des discussions animées, les participants ont échangé leurs idées et identifié des possibilités de partenariat avec le Fonds mondial tant comme bénéficiaires que comme co-investisseurs, afin d’intensifier les programmes communautaires de lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme. Les entreprises ont également parlé de la façon dont elles pouvaient déployer leurs ressources, leurs compétences et leur savoir faire pour appuyer la supervision et la gestion des mécanismes et processus du Fonds mondial au niveau local. Les prestataires de services techniques ont décrit où et comment les acteurs du secteur privé pouvaient obtenir un appui pertinent à chaque étape des processus du Fonds mondial.

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Photo de groupe rassemblant tous les partenaires clés associés à l’organisation de l’atelier : (de gauche à droite) Directeur de la Coalition mondiale des entreprises, Directrice de la Commission ghanéenne de lutte contre le sida, Ministre de la santé, Coordonnateur de l’ONUSIDA au Ghana et Coordonnateur résident de l’ONU au Ghana.
Photo: ONUSIDA

Benjamin Kumbuor, le Ministre ghanéen de la santé, a prononcé le discours d’ouverture. Il a souligné l’importance du travail effectué main dans la main avec le secteur privé pour soutenir la mise en œuvre des programmes de lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme, et le fait que le Ghana en soit un bon exemple. D’après lui, la dynamique observée dans son pays devrait s’élargir à tout le continent et servir de catalyseur en vue de davantage réduire le fardeau social et économique de ces épidémies. Cela signifie aussi qu’il faut travailler ensemble pour obtenir un plus grand retour sur investissement et davantage de résultats sur le terrain.

L’ONUSIDA approuve. « Nous avons besoins d’investissements plus avisés pour la riposte au sida afin de garantir des résultats accrus avec moins de moyens », a déclaré Léopold Zekeng, Coordonnateur de l’ONUSIDA au Ghana. « Tant qu’il y aura cinq personnes nouvellement infectées pour deux personnes entamant un traitement contre le VIH, nous n’infléchirons pas la courbe de l’épidémie. Le Fonds mondial est un investisseur stratégique et coopératif. L’ONUSIDA travaille en étroite collaboration pour soutenir la totalité du cycle de l’aide du Fonds, de l’élaboration de propositions d’aide en matière de lutte contre le sida à la mise en œuvre de programmes en passant par le suivi et l’évaluation. »

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Le Nigeria lance une campagne postale de sensibilisation au VIH

21 octobre 2009

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Le Ministre nigérian de l'Information et de la Communication, M. Alhaji Aliyu Ikra Bilbis, a lancé la campagne.
Photo: ONUSIDA

Le 9 octobre dernier, pour célébrer la Journée mondiale de la poste, le Nigeria a lancé au plan national une campagne mondiale de sensibilisation organisée conjointement par l'Union postale universelle, l'ONUSIDA, l'OIT et UNI Global.

Le Ministre nigérian de l'Information et de la Communication, M. Alhaji Aliyu Ikra Bilbis, a lancé la campagne en appelant à la participation d'un nombre plus important d'intervenants, afin de soutenir une riposte globale au sida du Gouvernement, et a ajouté : « Le Nigeria a fait preuve de dynamisme dans la riposte au VIH. »

Tout en félicitant la poste nigériane (Nipost) pour cette dernière action qui contribue à l'arrêt de la propagation du VIH à l'horizon 20015, un des Objectifs du Millénaire pour le développement, le Dr Warren Naamara, Coordonnateur de l'ONUSIDA dans le pays, a déclaré : « Le Nigeria a montré sa volonté d'atteindre cet OMD, mais l'implication d'autres parties prenantes et d'autres acteurs est nécessaire, de manière à faire en sorte que les initiatives nationales contre le VIH atteignent davantage de monde. »

La portée du réseau postal est immense ; ce réseau est accessible aux personnes de tous âges et constitue un excellent moyen de sensibilisation à la prévention du VIH.

M. Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA

Le Dr Naamara a encouragé Nipost à collaborer avec l'Agence nationale de lutte contre le sida et les Agences de lutte contre le VIH des Etats, afin de mettre sur pieds une riposte multisectorielle complète et durable au VIH et au sida.

Cette campagne innovante permet de sensibiliser les clients et les employés des bureaux de poste aux moyens de prévention du VIH à travers une série d'affiches accrocheuses et de prospectus. Les documents indiquent également l'adresse d'un site web multilingue sur la prévention du VIH, hébergé par l'ONUSIDA, et qui fournit des informations détaillées sur les manières d'éviter l'infection.

La campagne au Nigeria fait partie de la première phase d'une série d'initiatives similaires menées par les organismes participants dans six autres pays : le Brésil, le Burkina Faso, le Cameroun, la Chine, l'Estonie et le Mali. Les critères retenus dans le choix des pays sont la prévalence du VIH et une large répartition géographique. La prévalence du VIH au Nigeria est de 3,1% et le pays se trouve en deuxième position derrière l'Afrique du Sud pour le nombre de personnes vivant avec le VIH.

Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, M. Michel Sidibé, a auparavant applaudi cette campagne pour son côté innovant en déclarant : « La portée du réseau postal est immense ; ce réseau est accessible aux personnes de tous âges et constitue un excellent moyen de sensibilisation à la prévention du VIH. »

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Le Directeur général des Postes, Mallam Ibrahim Mori Baba, a lu une déclaration à l'occasion du lancement de la campagne.
Photo: ONUSIDA

Près de 24 000 bureaux de poste dans sept pays afficheront et distribueront des informations destinées à leurs clients pendant cette première phase ; il est prévu que d'autres pays membres de l'UPU participent plus tard à cette campagne. Pour la seconde phase, l'OIT est en train de préparer des outils pour les employeurs postaux et destinés à informer le personnel sur le VIH. UNI Global, qui rassemble plus de 900 syndicats représentant plus de 15 millions de membres dans le monde, collabore étroitement avec les services postaux et les syndicats pour cette seconde phase. La troisième phase est prévue pour 2011, lorsque l'UPU invitera ses membres à éditer un timbre commémorant l'identification du sida en 1981.

Dans de nombreuses régions du monde, les bureaux de poste ont déjà une fonction sociale importante pour ce qui est de la promotion des messages de santé publique au sein des communautés. Ces trois prochaines années, la campagne s'étendra au monde entier et pourra concerner jusqu'à 600 000 bureaux de poste. Cela signifie que les millions d'utilisateurs quotidiens des services postaux ainsi que les 5,5 millions d'employés des postes auront accès à des informations importantes sur les manières d'empêcher la transmission du VIH.

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Les établissements d'enseignement professionnel chinois jouent un rôle essentiel dans l'éducation sur le sida

16 octobre 2009

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Les établissements d'enseignement professionnel en Chine offrent la possibilité de transmettre des messages de prévention du VIH et des IST à des milliers de jeunes. Photo : OIT

Le lycée d'enseignement professionnel de Zhaoqing, dans la province chinoise du Guangdong, assure chaque année la formation technique élémentaire de milliers de travailleurs migrants. C'est également le premier établissement de ce type dans le pays à avoir incorporé des cours sur la sexualité, la santé reproductive et le VIH dans son programme d'enseignement. Ce modèle a maintenant été étendu à l'ensemble du pays avec l'assistance technique de l'Organisation internationale du Travail (OIT).

Des programmes tels que celui soutenu par l'OIT peuvent constituer un excellent modèle permettant de toucher des dizaines de millions de jeunes ainsi que leurs partenaires en Chine, juste au moment où leur âge les expose davantage au risque d'infection par le VIH ainsi qu'aux autres infections sexuellement transmissibles.

Dr Bernhard Schwartländer, Coordonnateur de l'ONUSIDA en Chine

De nombreux diplômés de l'école de Zhaoqing trouvent un emploi dans le delta de la Rivière des Perles, qui est la plus grande zone industrielle au monde et emploie plus de 60 millions de travailleurs migrants venus des régions rurales de la Chine. Avant que les élèves âgés de 14 à 19 ans n'entrent dans la vie active, leurs enseignants s'attachent à leur inculquer des connaissances qui les aideront d'une part, à éviter les fréquentes grossesses non désirées, et d'autre part, à se protéger contre les infections sexuellement transmissibles dont l'infection à VIH, très répandues selon certaines informations.

Pour de nombreux élèves de l'école, l'initiative semble porter ses fruits et les bénéfices d'une plus grande ouverture et d'un accès à l'information sont réels. Une élève nous raconte : « Au début du cours sur le sida, je me sentais nerveuse et timide. Une fois les explications données, je me suis sentie à l'aise et j'ai accepté ce que notre professeur nous disait. J'ai compris que je ne savais rien sur le VIH… Les personnes séropositives ne sont pas dangereuses et ne méritent aucune discrimination. »

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Les établissements d'enseignement professionnel en Chine offrent la possibilité de transmettre des messages de prévention du VIH et des IST à des milliers de jeunes. Photo : OIT

S'inspirant de l'exemple du lycée de Zhaoqing et d'autres établissements similaires, l'OIT et le Ministère du Travail des Etats-Unis (USDOL) ont entrepris de toucher le plus grand nombre possible d'élèves, parmi les 18 millions que comptent les 16 000 établissements d'enseignement professionnel du pays.

Le projet commun OIT/USDOL, appelé SHARE (Actions stratégiques contre le VIH/sida dans les entreprises), considère que les établissements d'enseignement professionnel offrent la possibilité d'apporter une formation sur le VIH, les IST et la santé reproductive à un grand nombre de jeunes vulnérables. Par exemple, dans une enquête réalisée sur une population de 1602 filles fréquentant les établissements d'enseignement professionnel d'Anhui, 12% ont déclaré avoir déjà eu des rapports sexuels et 60% des filles de ce groupe ont fait état de grossesses hors mariage.

Au vu de cette situation, le projet SHARE a mis en place des programmes dans 1000 établissements d'enseignement professionnel et formé plus de 2000 enseignants à des méthodes pédagogiques participatives. Le Ministère chinois des Ressources Humaines soutient cet effort avec une politique nationale qui impose à l'ensemble des établissements d'enseignement professionnel relevant de son autorité d'intégrer des cours sur les IST, le VIH et la santé reproductive dans leur programme de santé psychologique.

Selon Richard Howard, Conseiller technique principal du projet d'éducation concernant le VIH/SIDA sur les lieux du travail en Chine, « le renforcement des capacités des établissements d'enseignement professionnel chinois permettra de toucher cinq millions d'élèves sur les cinq prochaines années ».

Les autorités du pays sont très conscientes qu'en dépit des premiers succès enregistrés, le projet doit être suivi et évalué attentivement. « Les défis à venir portent notamment sur la manière de suivre les retombées de cette initiative », déclare Zheng Dongliang, du Ministère des Ressources Humaines et de la Sécurité Sociale et Directeur national du projet d'éducation concernant le VIH/SIDA sur les lieux du travail de l'OIT/USDOL. Et d'ajouter : « Nos pouvons actuellement évaluer la transmission des connaissances par le biais des examens, mais notre objectif est de faciliter les changements de comportements ; nous cherchons en outre des solutions permettant d'assurer un meilleur suivi et une meilleure évaluation de l'impact de ces actions, afin de nous assurer qu'elles engendrent effectivement des comportements positifs parmi ces jeunes vulnérables. »

En principe, l'éducation sexuelle a été mise en place dans les écoles chinoises en 1992. Cependant, sa mise en oeuvre et son efficacité sont variables. Mme Li Hua, une enseignante du lycée d'enseignement professionnel de Wuhu, rapporte que « très souvent, ce sont les enseignants qui sont gênés lorsqu'il s'agit d'aborder des questions liées à la sexualité avec leurs élèves ; les élèves sont désireux d'apprendre et lorsque l'environnement s'y prête, ils n'hésitent à parler ouvertement de leurs expériences ». L'un des objectifs de ce programme est justement de fournir aux enseignants les connaissances, les compétences et les outils nécessaires pour aborder franchement les questions liées à la santé sexuelle et reproductive en classe.

« Il est stimulant et encourageant de voir des enseignants et des élèves échanger de manière animée et imaginative sur des sujets plutôt privés », déclare le Dr Bernhard Schwartländer, Coordonnateur de l'ONUSIDA en Chine. « Des programmes tels que celui soutenu par l'OIT peuvent constituer un excellent modèle permettant de toucher des dizaines de millions de jeunes ainsi que leurs partenaires en Chine, juste au moment où leur âge les expose davantage au risque d'infection par le VIH ainsi qu'aux autres infections sexuellement transmissibles. » 

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Une nouvelle initiative pour former les personnes vivant avec le VIH en Inde à la sensibilisation au problème du sida sur les lieux de travail

07 octobre 2009

Nous célébrons aujourd'hui, 7 octobre 2009, la Journée mondiale du travail décent. L'Organisation internationale du Travail, un des coparrainants de l'ONUSIDA, oeuvre à la réalisation de l'objectif du travail décent. Cet objectif approuvé mondialement est fondé sur les droits au travail, et notamment sur l'absence de discrimination, l'accroissement des possibilités d'emploi, la protection sociale pour tous et le dialogue social.

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Défendant les droits des personnes vivant avec le VIH sur le lieu de travail : Shri Mallikarjun Kharge, Ministre du Travail et de l'Emploi de l'Union indienne (à la tribune) et Syed Mohammad Afsar, Spécialiste technique de l'OIT sur le VIH/sida pour l'Asie du Sud et coordonnateur du projet de l'OIT en Inde.
Photo publiée avec l'aimable autorisation de l'OIT

Une initiative innovante vient d'être lancée dans le cadre de la riposte indienne au sida dans le monde du travail par l'Organisation internationale du Travail (OIT) et le Réseau des personnes vivant avec le VIH/sida en Inde (INP+). Les deux organisations ont uni leurs efforts pour mettre au point un outil unique de formation, composé d'un manuel et d'une vidéo, destiné aux personnes vivant avec le virus, afin de former celles-ci à la sensibilisation au problème du sida sur les lieux de travail.

Présenté par Shri Mallikarjun Kharge, Ministre du Travail et de l'Emploi de l'Union indienne, cet outil pédagogique contient des témoignages de personnes vivant avec le VIH dans des environnements de travail, une telle initiative de formation s'étant avérée très efficace par le passé. Ce guide pratique et procédant par étapes est conçu d'une part, pour encourager les personnes séropositives à une plus grande ouverture quant à leur statut sérologique et d'autre part, pour diffuser un message de tolérance et de respect des droits de l'homme et des droits en matière d'emploi des personnes affectées par le virus dans le pays.

La vidéo et le manuel ont été élaborés grâce aux contributions de plus d'une centaine de personnes vivant avec le VIH et sont disponibles à la fois en anglais et en hindi.  

Nous ne pourrons jamais insister suffisamment sur l'importance des droits des personnes vivant avec le VIH — droits au respect, à la dignité, à l'accès aux soins et aux traitements — et ici, avec ce projet, au travail. Renforcer les capacités des individus dans le but de défendre ces droits est essentiel et nous tenons à saluer le travail réalisé dans ce domaine par l'OIT et INP+.

Charles Gilks, Coordonnateur de l'ONUSIDA en Inde

Hari Singh, membre du conseil d'administration du Réseau des personnes vivant avec le VIH/sida à Delhi, collabore aux initiatives de sensibilisation de l'OIT depuis 2007 et a participé activement à ce processus. Il a mentionné, dans un discours prononcé à l'occasion du lancement, la confiance qu'il a acquise pour aborder la question de son statut sérologique. Il parle désormais de sa propre expérience avec des employeurs, des travailleurs et des syndicats, et diffuse des messages clairs et spécifiques contre le sida.

Comme dans de nombreux autres pays, la stigmatisation et la discrimination liées au sida sont encore très répandues dans la société indienne, notamment sur le lieu de travail, et un certain nombre de personnes ont été chassées de leur emploi à cause de leur statut sérologique. Selon Naveen Kumar du Réseau des personnes séropositives de Delhi, cela peut avoir des conséquence dévastatrices : « Si vous nous retirez nos emplois, vous nous tuerez plus vite que le VIH. » Faire disparaître les lois répressives, les politiques, les pratiques et les attitudes stigmatisantes ou discriminatoires, qui constituent des obstacles à des actions efficaces contre le sida, est l'un des neufs domaines prioritaires du Cadre de résultats de l'ONUSIDA 2009-2011

Cette dernière initiative fait partie d'un projet cadre mené par l'OIT en Inde, le premier pays au monde à mettre en oeuvre un projet de coopération technique de l'OIT sur le VIH, suite à la création en 2001 du programme de l'organisation sur le VIH/sida et le monde du travail. Dès le commencement, l'équipe de gestion du projet de l'OIT a intégré une personne vivant avec le VIH.

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Hari Singh s'exprimant à l'occasion du lancement du manuel et de la vidéo de formation. Il collabore avec l'OIT fin de s'assurer que les personnes vivant avec le VIH soient entendues sur leur lieu de travail.
Photo publiée avec l'aimable autorisation de l'OIT

 « L'OIT, en partenariat avec INP+, applique activement le principe du droit à l'emploi et d'autres droits fondamentaux des personnes vivant avec le VIH en rapport avec l'emploi, dans l'élaboration et la mise en oeuvre des programmes et des politiques concernant le VIH sur le lieu de travail », explique K.K. Abraham, le président d'INP+.

Comme le maintient Syed Mohammad Afsar, Spécialiste technique de l'OIT sur le VIH/sida pour l'Asie du Sud et coordonnateur national du projet en Inde : « Le travail est tout aussi important que les traitements pour les personnes vivant avec le VIH. Un des principes fondamentaux du Recueil de directives pratiques du BIT sur le VIH/sida et le monde du travail est l'absence de discrimination par rapport à l'emploi. Les gens doivent avoir le droit de travailler et de gagner leur vie tant que leur santé le leur permet. »

Le projet de l'OIT en Inde est soutenu par le Ministère américain du Travail et, depuis peu, par le Plan d'urgence de lutte contre le sida du Président des Etats-Unis (PEPFAR). Il est désormais perçu par beaucoup comme un élément de comparaison pour les autres programmes sur le sida dans le monde du travail, mis en oeuvre par l'OIT en collaboration avec les ministères du travail et les organisations d'employeurs et de travailleurs.

« Avec ce projet de l'OIT, nous avons renforcé les capacités des personnes vivant avec le VIH et encouragé leur participation dès le départ. Jusque là, 165 personnes vivant avec le VIH en Inde ont été formées à la sensibilisation sur les lieux de travail », a ajouté M. Afsar.

Selon Charles Gilks, le Coordonnateur de l'ONUSIDA en Inde, l'initiative est tout à fait bienvenue. « Nous ne pourrons jamais insister suffisamment sur l'importance des droits des personnes vivant avec le VIH — droits au respect, à la dignité, à l'accès aux soins et aux traitements — et ici, avec ce projet, au travail. Renforcer les capacités des individus dans le but de défendre ces droits est essentiel et nous tenons à saluer le travail réalisé dans ce domaine par l'OIT et INP+. »

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Les Coparrainants de l’ONUSIDA arrivent en force pour le 9ème ICAAP

09 août 2009

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Les 10 Coparrainants de l’ONUSIDA démontrent une forte présence alors que des milliers de délégués convergent vers Bali, Indonésie, pour partager idées, connaissances, meilleures pratiques, enseignements tirés et résultats de recherches dans le cadre du 9ème Congrès international sur le sida en Asie et dans le Pacifique (ICAAP).

Les Coparrainants font partie intégrante de la riposte des Nations Unies à l’épidémie mondiale de sida, et l’ONUSIDA rassemble leurs efforts et leurs ressources.

Faisant écho au thème du Congrès, ‘Responsabiliser les individus – renforcer les réseaux’, les Coparrainants organisent et présentent des symposiums, des ateliers de développement des compétences et des réunions satellites qui réunissent nombre de participants issus de tout un éventail de disciplines, dans le but d’aider à établir et à maintenir des partenariats pour soutenir la riposte au sida dans la région.

Plusieurs événements sont des initiatives conjointes des Coparrainants. Par exemple, le symposium sur la ‘prévention du VIH et les jeunes les plus à risque’, qui se tient le 10 août, est parrainé par l’UNFPA, l’UNICEF, l’UNESCO, le PNUD, l’OMS et l’ONUSIDA. Le symposium, organisé par le Groupe de coordination des Nations Unies pour la région de l’Asie et du Pacifique sur les jeunes les plus exposés au risque d’infection, se penche sur les besoins spécifiques à cette population qui n’est, en général, pas atteinte par les services de prévention du VIH. Cela comprend les consommateurs de drogues injectables, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, et les professionnel(le)s du sexe et leurs clients. Des représentants de ces groupes participeront également à la discussion en panel – un nouvel exemple de la manière dont les activités des Coparrainants au Congrès entendent impliquer les populations clés.

Parmi d’autres exemples des activités des Coparrainants, on citera notamment la collaboration du PNUD, de l’OIT et de l’ONUSIDA (avec l’Initiative conjointe des Nations Unies sur la mobilité et le VIH/sida en Asie du Sud-Est) à l’occasion d’un symposium qui se tiendra le 12 août, intitulé ‘L’impact de la crise financière sur la migration de la main-d’œuvre et le VIH’, où ils apporteront leur expertise respective concernant cette question pressante au niveau international. Le HCR, avec l’ONUSIDA, organise une session satellite le 12 août, qui s’intitule ‘Opportunités et défis de la lutte contre le VIH parmi diverses populations humanitaires’. Le PAM utilisera une session satellite, le 11 août, pour étudier le rôle vital de la nutrition et de la sécurité alimentaire pour les personnes vivant avec le VIH et, en compagnie de ses partenaires, réfléchira aux ‘Modèles destinés à intégrer la nutrition et la sécurité alimentaire dans les soins, le soutien et l’appui en matière de VIH dans la Région de l’Asie : Opportunités et défis’.    

La Banque mondiale fait également la promotion, le 10 août, du film Suee (Aiguille) par la lauréate du festival du film de Cannes, Sai Paranjpye, qui traite de la vie des consommateurs de drogues injectables et de la stigmatisation liée au sida à laquelle ils sont confrontés. Le film est issu d’une compétition organisée par le Development Marketplace pour la région de l’Asie du Sud, un programme de subvention dirigé par la Banque et appuyé par une gamme de partenaires dont l’ONUSIDA, l’UNICEF, l’ONUDC et le PNUD.

Une multitude d’autres activités menées par les Coparrainants se tiennent au cours des cinq jours du Congrès, et plusieurs de ces événements seront décrits sur le site web de l’ONUSIDA au fur et à mesure de la progression des travaux de l’ICAAP.

L’ONUSIDA et ses 10 Coparrainants s’emploient à apporter un soutien technique aux pays pour les aider à mettre en œuvre leurs plans nationaux de lutte contre le sida. Une ‘répartition des tâches’ oriente l’appui technique fourni pour améliorer la coordination, éviter les chevauchements et dispenser la meilleure assistance disponible. Chacun des organismes coparrainants est chef de file dans au moins un domaine technique. Ces organisations sont les suivantes :

Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) 

Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF)

Programme alimentaire mondial (PAM)

Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD)

Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA)

Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC)

Organisation internationale du Travail (OIT)

Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO)

Organisation mondiale de la Santé (OMS)

Banque mondiale

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Maroc : réunion pour renforcer la riposte au sida sur le lieu de travail

10 juillet 2009

Le monde du travail est un volet essentiel de la lutte efficace contre l’épidémie de sida, qui touche les personnes les plus actives économiquement au sein de chaque population. Dans le monde entier, la majorité des personnes vivant avec le virus sont des travailleurs. Pour faire face à cette tâche, au Maroc, le ministère de l’Emploi, en collaboration avec l’Organisation internationale du travail (OIT) et l’ONUSIDA, a accueilli un atelier national de deux jours sur les programmes VIH sur le lieu de travail, à Casablanca, à la fin du mois de juin.

Réunissant des acteurs de plusieurs secteurs, la réunion a aussi compté parmi ses participants des représentants de syndicats, de ministères, d’employeurs et d’entreprises, d’ONG, de personnes vivant avec le VIH, de médecins et d’experts. Il s’agit de la première réunion de cette taille et portée ; plus de 60 sujets ont été étudiés.

L’initiative du ministère de l’Emploi visant à élaborer un plan sectoriel sur les programmes VIH sur le lieu de travail fait du Maroc un pays pionnier par rapport à d’autres pays à faible prévalence.

Le Dr Moucharafou Idohou, Coordonateur national du projet (OIT) au Bénin

Le principal objectif de cet atelier était de progresser sur la voie de l’élaboration d’un plan stratégique de lutte contre le sida. Ce plan comportant trois volets comprendrait : la prévention du VIH sur le lieu de travail ; les soins et l’appui aux personnes vivant avec le virus et la lutte contre la stigmatisation et la discrimination ; et la gestion et la coordination de la lutte contre le sida.

Pour réaliser cet objectif, la première journée de la réunion a été consacrée à l’étude de la riposte du Maroc au sida dans le monde du travail à ce jour. Cela a comporté une discussion sur les difficultés rencontrées et les enseignements tirés lors de l’élaboration de programmes VIH dans ce secteur. Les principes et lignes directrices de l’OIT, avec un accent sur le Recueil de directives pratiques du BIT sur le VIH/sida et le monde du travail, adopté en 2001, ont aussi été étudiés.

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Il a été noté que beaucoup de bon travail a déjà été réalisé par plusieurs personnes et organisations, notamment l’Association Marocaine de Lutte contre le Sida (ALCS), SIDA-ENTREPRISES Maroc (réseau national d’entreprises travaillant sur des programmes relatifs au VIH et aux IST sur le lieu de travail), les syndicats et les médecins du travail. Cependant, tous rencontrent un certain nombre de difficultés à inclure la riposte au sida dans le monde du travail.

Le Dr Moucharafou Idohou, Coordonateur national du projet (OIT) au Bénin, s’est rendu à la Conférence pour présenter les principaux moyens d’action de l’OIT et mettre en commun les données d’expérience recueillies lors d’actions menées sur le lieu de travail en Afrique de l’Ouest francophone. Il a déclaré qu’il se réjouissait des avancées réalisées à ce jour. « Je félicite les autorités marocaines pour leur engagement dans la riposte au sida sur la base d’une démarche multisectorielle incluant le lieu de travail. L’initiative du ministère de l’Emploi visant à élaborer un plan sectoriel sur les programmes VIH sur le lieu de travail fait du Maroc un pays pionnier par rapport à d’autres pays à faible prévalence. »

La lutte contre le sida sur le lieu de travail représente un moyen d’action décisif sur la voie de la réalisation de l’accès universel. Nous devons porter une attention particulière aux travailleurs les plus à risque en matière d’infection à VIH et au secteur informel.

Dr Kamal Alami, Coordonnateur de l’ONUSIDA au Maroc

Tout en travaillant à l’élaboration d’un plan stratégique, les participants ont examiné un certain nombre de domaines. Ils ont examiné comment avancer vers la mise en œuvre d’un programme à destination des plus vulnérables, à savoir les travailleurs mobiles et les travailleurs du secteur informel.
De plus, il est nécessaire de renforcer les capacités des organisations d’employeurs, des syndicats et des autres institutions des entreprises tout en mobilisant leurs ressources pour la prévention et les activités éducatives en matière de VIH et pour la lutte contre la stigmatisation et la discrimination. Il a aussi été débattu de la façon de poursuivre la sensibilisation aux droits de l’homme liés au VIH et à ses effets sur les entreprises, ainsi que de la création d’un cadre juridique qui pourrait servir de base aux programmes nationaux de lutte contre le sida visant à lutter contre le VIH dans le monde du travail.

Un certain nombre de conclusions ont émergé à la fin de l’atelier. Les participants ont recommandé :

  • La création d’une commission nationale chargée du VIH sur le lieu de travail à laquelle participeraient les employeurs, les syndicats et le gouvernement ;
  • La mise en place d’activités de plaidoyer pour sensibiliser les partenaires sociaux ;
  • L’adaptation du cadre législatif pour assurer la mise en œuvre de bons programmes VIH sur le lieu de travail ;
  • L’accroissement des recherches sur les groupes les plus à risque ;
  • La mobilisation de financements nationaux et internationaux pour mettre en œuvre le plan stratégique de lutte contre le sida.

Le gouvernement marocain, par le biais du ministère de l’Emploi, a réaffirmé son engagement et sa volonté de travailler avec ses partenaires pour mettre efficacement en œuvre un plan national de riposte au VIH et aux IST sur le lieu de travail.

D’après le Dr Kamal Alami, Coordonnateur de l’ONUSIDA au Maroc, « La lutte contre le sida sur le lieu de travail représente un moyen d’action décisif sur la voie de la réalisation de l’accès universel. Nous devons porter une attention particulière aux travailleurs les plus à risque en matière d’infection à VIH et au secteur informel. »

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