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Indétectable = Intransmissible — Santé publique et suppression de la charge virale du VIH

22 mars 2024

Pour de nombreuses personnes vivant avec le VIH, l’annonce d’un risque nul ou presque nul de transmission du VIH par voie sexuelle change la vie. L’accès à une thérapie antirétrovirale efficace et la suppression virale qui en résulte, avec le soutien de la communauté et du système de santé, peuvent transformer les personnes vivant avec le VIH, qui peuvent ainsi retrouver leur qualité de vie, reprendre le travail, avoir une vie sexuelle saine, des enfants en bonne santé et un avenir plein d’espoir.

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Action, innovation et solidarité S’appuyer sur l’élan pour combler les lacunes et ne laisser personne pour compte en Afrique de l’Ouest et du Centre

24 juillet 2018

Ce rapport fournit un aperçu rapide des progrès et des défis persistants en Afrique
de l’Ouest et du Centre dans l’accélération des ripostes nationales au VIH, ainsi qu’un
aperçu des perspectives de mise en oeuvre des plans de rattrapage nationaux et
régionaux. La plupart de ces plans de rattrapage nationaux ayant été mis en place
au second semestre de 2017, et la date limite pour ce rapport étant décembre 2017,
on ne peut s’attendre à y retrouver des changements majeurs dans les tendances
épidémiologiques du VIH dans la région. En effet, il y a peu de preuves à ce jour de
la baisse des nouvelles infections à VIH dans la région en 2017 ou de l’accélération
marquée de la couverture des services.

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Notre prise de conscience — Michel Sidibé — #AIDS2018

24 juillet 2018

À mi-chemin des objectifs 2020, il est temps pour nous de réagir. Pressons le pas. Nous avons fait beaucoup de chemin, mais la route est encore longue.

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Nous ne pouvons plus ignorer le mariage précoce des filles

26 juillet 2018

Chaque année dans le monde, 12 millions de filles de moins de 18 ans sont mariées, soi 23 filles chaque minute. Mariées beaucoup trop tôt. Leur épanouissement personnel, leur santé et leurs droits et libertés fondamentaux sont niés. Les inégalités entre les sexes et les violences sexistes contraignent des milliers de filles au mariage et à la maternité. Les filles sans instruction sont trois fois plus susceptibles d’être mariées avant l’âge de 18 ans que celles qui ont suivi une scolarité secondaire ou supérieure. Quant aux filles mariées avant l’âge de 15 ans, elles sont 50 % plus susceptibles d’être confrontées à des violences physiques ou sexuelles de la part d’un partenaire.

Le mariage de ces enfants se traduit souvent par une incapacité des filles à négocier des rapports sexuels à moindre risque avec leur mari, qui est généralement plus âgé et plus expérimenté sur le plan sexuel, ce qui rend les filles particulièrement vulnérables au VIH et aux autres infections sexuellement transmissibles.

Le dernier rapport de l’ONUSIDA intitulé Un long chemin reste à parcourir met en lumière la réalité de ces adolescentes et jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans, en particulier en Afrique subsaharienne, qui sont laissées pour compte. Chaque semaine, plus de 6 600 adolescentes et jeunes femmes sont nouvellement infectées par le VIH, et ce sont les femmes et les filles d’Afrique subsaharienne qui paient le plus lourd tribut car elles représentaient une infection à VIH sur quatre en 2017, alors qu’elles ne comptent que pour 10 % de la population.

Girls Not Brides, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, le Ministère des Affaires étrangères des Pays-Bas et l’ONUSIDA ont organisé une table ronde sur la question du mariage des enfants à l’occasion de la Conférence internationale sur le sida à Amsterdam, aux Pays-Bas, qui a rassemblé des intervenants venus de différentes régions, secteurs et générations. Monica Geingos, Première dame de Namibie, était présente en tant qu’invitée spéciale.

Lorsque les filles et les femmes ont des droits et un accès équitable à l’éducation, qu’elles ont la capacité de prendre pleinement leur part au sein du marché du travail et qu’elles sont représentées équitablement au sein des gouvernements et des organes de décision, les bénéfices vont bien au-delà de l’amélioration de la vie individuelle des femmes. Leurs familles, leurs communautés et leurs pays s’épanouissent. Et pourtant, plus de 150 millions de filles seront mariées précocement d’ici à 2030.

Les intervenants ont insisté sur la nécessité de s’attaquer aux déterminants à l’origine du VIH et du mariage précoce. Ils ont souligné la nécessité d’une approche globale, multisectorielle et bénéficiant de ressources suffisantes. Les inégalités entre les sexes et les normes sociales négatives doivent être remises en cause. Selon eux, les solutions incluent la scolarisation prolongée des filles, la mise en place de services de santé qui répondent aux besoins des jeunes et la mobilisation des familles et des communautés, y compris les garçons et les hommes.

Quotes

« Dans de nombreux cas, il s’agit de survie économique, donc pour qu’il y ait un progrès collectif, nous n’irons nulle part sans changements structurels. »

Monica Geingos PREMIÈRE DAME DE NAMIBIE

« Investissez dans la jeunesse et encouragez notre autonomisation en nous donnant des rôles décisionnels. »

Melodi Tamarzians AMBASSADRICE NÉERLANDAISE DE LA JEUNESSE POUR LES DROITS ET LA SANTÉ SEXUELS ET REPRODUCTIFS

« On ne peut pas se contenter d’appliquer des programmes tout faits dans des communautés. Il faut prendre le temps d’apprendre à connaître les gens et de travailler avec eux pour savoir comment adapter ces programmes. »

L’Orangelis Thomas Negrón ACTIVISTE DANS LE DOMAINE DES DROITS ET DE LA SANTÉ SEXUELS ET REPRODUCTIFS, PUERTO RICO

« Il est triste de constater qu’un grand nombre des ripostes au VIH sont encore largement biomédicales. La prévention ne dispose pas de ressources suffisantes, notamment en ce qui concerne les problèmes structurels, comme le mariage des enfants, qui sont plus difficiles à cerner dans le cadre de programmes et dont on a du mal à démontrer l’impact. »

Catherine Sozi DIRECTRICE DE L’ÉQUIPE DE L’ONUSIDA D’APPUI AUX RÉGIONS POUR L’AFRIQUE ORIENTALE ET AUSTRALE

« Nous ne pouvons plus ignorer ces filles, et c’est pourquoi je suis très contente que nous puissions mener les dialogues difficiles que nous devons mener pour trouver des solutions. »

Princess Mabel van Oranje Girls Not Brides

Press Statement

L’ONUSIDA salue les nouvelles données probantes transmises par le Cameroun, la Côte d’Ivoire et l’Afrique du Sud concernant les progrès vers les objectifs pour 2020

Les résultats des enquêtes en population d’évaluation de l’impact du VIH donnent un aperçu des endroits où les investissements sont nécessaires

AMSTERDAM/GENÈVE, 22 juillet 2018 — Le Cameroun, la Côte d’Ivoire et l’Afrique du Sud ont publié de nouvelles données d’enquête sur les progrès vers les objectifs pour 2020. Les enquêtes en population d’évaluation de l’impact du VIH (PHIA) réalisées par le Cameroun et la Côte d’Ivoire, de même que l’étude menée par l’Afrique du Sud, ont toutes porté sur la connaissance de l’état sérologique vis-à-vis du VIH, les nouvelles infections à VIH, l’usage du préservatif, la circoncision masculine médicale volontaire, la couverture du traitement antirétroviral, la suppression de la charge virale et d’autres indicateurs. 

En Afrique du Sud, qui présente l’épidémie de VIH la plus importante au monde avec plus de 7 millions de personnes vivant avec le VIH et le plus large programme de traitement du monde dénombrant 4,4 millions de personnes sous traitement antirétroviral, les nouvelles données associées à des données similaires provenant d’une précédente étude indiquent que le taux de nouvelles infections à VIH chez les adultes a baissé de 40 % entre 2010 et 2017.

« Ces enquêtes sont extrêmement importantes et jouent un rôle vital pour aider les pays à faire le point sur leurs programmes de lutte contre le VIH et à les réajuster afin de s’assurer que les bons services atteignent les personnes touchées par le VIH », a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA.

Les données des enquêtes confirment les estimations de l’ONUSIDA, qui indiquent que l’Afrique du Sud a également connu une amélioration de la couverture de traitement et qu’elle est tout près d’atteindre les objectifs de traitement 90-90-90*. Selon ces données, 85 % des personnes vivant avec le VIH connaissent leur état sérologique vis-à-vis du VIH, 71 % de ces personnes ont accès au traitement antirétroviral et 86 % des personnes sous traitement ont une charge virale indétectable.

En revanche, au Cameroun et en Côte d’Ivoire, la suppression de la charge virale chez l’ensemble des personnes vivant avec le VIH est inférieure à 50 %, en raison de la faible couverture de traitement. Ces deux pays sont loin d’atteindre les objectifs 90-90-90, avec des chiffres de 47 %, 91 % et 80 % et de 37 %, 88 % et 76 % respectivement.

La plus grande différence entre le pays d’Afrique australe et les deux pays d’Afrique centrale et occidentale est observée dans la connaissance de l’état sérologique vis-à-vis du VIH, ce qui indique que les services de dépistage du VIH doivent être massivement élargis en Afrique centrale et occidentale.

Les enquêtes PHIA délivrent des informations clés qui permettent d’identifier les caractéristiques des populations qui ne bénéficient pas des services. Au Cameroun, la suppression de la charge virale varie d’une région à l’autre de 28 à 63 %. En Afrique du Sud, moins de 50 % des enfants et des jeunes hommes (âgés de 15 à 34 ans) vivant avec le VIH présentent une charge virale indétectable (contre 67 % des femmes âgées de 15 à 49 ans). Ces données fournissent des informations critiques pour permettre aux responsables des programmes d’orienter leur riposte sur les populations et les zones géographiques qui ont le plus besoin de services.

Les enquêtes PHIA sont pilotées par l’Université de Columbia, en collaboration avec les gouvernements nationaux et avec le soutien du Plan présidentiel américain d’aide d’urgence à la lutte contre le sida. L’étude menée en Afrique du Sud a été réalisée par le Human Sciences Research Council.

90 % des personnes vivant avec le VIH qui connaissent leur état sérologique vis-à-vis du VIH, 90 % de ces personnes sous traitement antirétroviral et 90 % des personnes sous traitement ayant une charge virale indétectable.

Press Release

Des experts de premier plan lancent un appel au système judiciaire pénal pour faire en sorte que la science éclaire l’application du droit dans les affaires pénales en lien avec le VIH

 

Les poursuites touchant des personnes vivant avec le VIH pour des actes qui ne présentent pas de risque d’exposition au VIH ou de transmission du virus ont incité les scientifiques à publier une déclaration appelant le système judiciaire pénal à s’appuyer sur la science lors de l’étude des poursuites pour non-divulgation de séropositivité au VIH, exposition au VIH ou transmission du VIH.

AMSTERDAM/GENÈVE, 25 juillet 2018 — Un groupe de 20 scientifiques de premier plan spécialistes du VIH, venus du monde entier, a publié une déclaration de consensus scientifique invitant les gouvernements et les personnes travaillant au sein du système juridique et judiciaire à prêter davantage attention aux avancées scientifiques significatives sur le VIH, afin de faire en sorte que la science éclaire l’application du droit pénal dans les affaires en lien avec le VIH.

« La science a connu de grandes avancées ces dernières années, qui ont joué un rôle énorme en permettant aux pays de prendre des décisions éclairées par des données probantes dans le cadre de leurs programmes de lutte contre le VIH », a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA. « Avec tous les nouveaux progrès scientifiques disponibles aujourd’hui, nous devons continuer d’utiliser la science comme élément de preuve pour rendre la justice. Personne ne devrait être traité comme un criminel en raison d’un manque d’informations ou de compréhension de la part du système judiciaire quant aux risques de transmission du VIH ».

Ce groupe d’experts scientifiques, réuni par l’ONUSIDA, l’International Association of Providers of AIDS Care (IAPAC) et la Société internationale du sida, met en garde contre le fait qu’une application trop vaste et inappropriée du droit pénal à l’encontre des personnes vivant avec le VIH continue de susciter des inquiétudes majeures dans le monde entier. Près de 73 pays présentent des lois qui font de la non-divulgation de la séropositivité au VIH, l’exposition au VIH ou la transmission du VIH un délit, et 39 pays ont appliqué d’autres dispositions pénales dans des affaires similaires.

« Un grand nombre de ces lois ne tiennent pas compte des mesures qui permettent de réduire la possibilité de transmettre le VIH, notamment l’usage du préservatif, et elles ont été adoptées bien avant que ne soit pleinement caractérisé l’avantage préventif du traitement antirétroviral ou de la prophylaxie pré-exposition », explique José M. Zuniga, Président et CEO de l’IAPAC. « La plupart des personnes vivant avec le VIH qui connaissent leur état sérologique prennent des mesures pour empêcher la transmission du VIH aux autres. Ainsi, les lois qui criminalisent précisément la non-divulgation de la séropositivité au VIH, l’exposition au VIH ou la transmission du VIH ont pour principale conséquence d’exacerber la stigmatisation liée au VIH et de faire reculer le recours aux services anti-VIH ».

La plupart des poursuites sont entamées sur la base d’une perception d’un risque de transmission du VIH par l’intermédiaire d’une activité sexuelle. Certaines concernent aussi des cas de morsure, de crachat ou même d’égratignure. Souvent, les poursuites, et les condamnations, sont influencées par un manque de connaissances ou d’appréciation des preuves scientifiques concernant la possibilité de transmission du virus. Dans de nombreux cas, elles sont le reflet d’une stigmatisation et d’une peur solidement ancrées associées au VIH, qui continuent d’exister malgré les immenses progrès du traitement et de la prévention du VIH.

« Nous soutenons cette déclaration de consensus d’experts éminents à l’échelle internationale, que nous appelons depuis longtemps de nos vœux », a déclaré Sally Cameron, analyste en chef sur les politiques du réseau HIV Justice Network, au nom du Comité directeur de HIV Justice Worldwide, une coalition mondiale de la société civile qui milite pour la fin des poursuites judiciaires injustes. « La criminalisation du VIH est un phénomène mondial croissant qui cible injustement les personnes vivant avec le VIH à travers des poursuites pénales et des sanctions très dures. Cette déclaration bienvenue affirme clairement le fait que notre compréhension actuelle des recherches scientifiques sur le VIH, en parallèle des droits de l’homme et des principes juridiques fondamentaux, ne soutient pas ce déni de justice ».

La déclaration de consensus revue par des pairs, validée par 70 autres scientifiques du monde entier, a été publiée aujourd’hui dans le Journal de la Société internationale du sida. Elle décrit les preuves scientifiques concernant la possibilité de transmission du VIH dans différents contextes, l’impact à long terme de l’infection à VIH et les moyens de preuve de la transmission du VIH afin d’assurer une meilleure compréhension dans les affaires de droit pénal.

Fondée sur une analyse détaillée des meilleures preuves scientifiques existantes en matière de transmission du VIH et d’efficacité du traitement, la déclaration indique qu’il est impossible de transmettre le VIH par la salive suite à une morsure ou un crachat, même lorsque la salive contient de petites quantités de sang. Les possibilités de transmission du VIH lorsqu’un préservatif est correctement utilisé pendant un rapport sexuel, ou lorsqu’un partenaire vivant avec le VIH présente une charge virale indétectable, sont infimes, voire nulles.

En outre, un traitement antirétroviral efficace, une faible charge virale, le recours à la prophylaxie pré-exposition (médicaments antirétroviraux pris par une personne séronégative au VIH avant une exposition possible) ou à la prophylaxie post-exposition (médicaments antirétroviraux pris après une exposition possible) sont autant de moyens permettant de réduire de manière significative la possibilité d’une transmission du VIH.

Des orientations internationales sur le VIH dans le contexte du droit pénal formulent la recommandation suivante : « la preuve du lien de causalité, en relation avec la transmission du VIH, devrait toujours se fonder sur des éléments de preuve provenant de plusieurs sources pertinentes, notamment les dossiers médicaux, des méthodes scientifiques rigoureuses et le passé sexuel de la personne » (Ending overly broad criminalization of HIV non-disclosure, exposure and transmission: critical scientific, medical and legal considerations) (Mettre fin à la criminalisation excessive de la non-divulgation de la séropositivité au VIH, l’exposition au VIH et la transmission du VIH : considérations critiques sur le plan scientifique, médical et juridique).

Les experts recommandent fortement de faire preuve d’une plus grande prudence lorsqu’il s’agit d’envisager des poursuites pénales, notamment en procédant à une appréciation minutieuse des preuves scientifiques actuelles en matière de risque et d’effets néfastes liés au VIH. La déclaration de consensus devrait permettre aux décideurs politiques, aux procureurs et aux tribunaux de s’orienter en fonction des meilleures preuves scientifiques existantes et d’éviter ainsi une application abusive du droit pénal, comme c’est le cas à l’heure actuelle dans de nombreux pays du monde.

Lire l’intégralité de la déclaration Expert Consensus Statement on the Science of HIV in the Context of Criminal Law

 

Feature Story

Les méthodes employées pour démontrer la précision des chiffres sur le traitement du VIH

26 juillet 2018

Estimer le nombre de personnes vivant avec le VIH qui sont sous traitement est essentiel pour suivre les succès et les autres aspects de la riposte mondiale au sida. Non seulement le traitement anti-VIH permet de maintenir ces personnes en vie, mais en réduisant leur charge virale, il diminue fortement le risque qu’une personne vivant avec le VIH transmette le virus à quelqu’un d’autre.

L’ONUSIDA a publié ses dernières estimations du nombre de personnes vivant avec le VIH ayant accès au traitement antirétroviral dans son nouveau rapport intitulé Un long chemin reste à parcourir. Selon les estimations, 21,7 millions de personnes étaient sous traitement anti-VIH fin 2017, sur les 36,9 millions de personnes vivant avec le VIH.

Au total, ce sont 143 pays qui ont fourni les données que l’ONUSIDA a utilisées pour calculer ces estimations, ce qui représente 91 % du nombre total estimé de personnes sous traitement dans le monde. Ces 143 pays ont présenté des décomptes réels du nombre de personnes sous traitement, et non des estimations ; des estimations sont néanmoins utilisées pour les quelques pays qui ne donnent pas de décomptes. Tous les six mois, les pays transmettent leur nombre de personnes sous traitement (adultes et enfants, par sexe) au moyen de l’outil mondial de suivi sur le sida (GAM). Des données similaires sont intégrées dans le logiciel d’estimation épidémiologique Spectrum.

L’ONUSIDA apporte une assistance technique et une formation aux responsables de la santé publique et aux responsables d’établissements de santé (les personnes qui compilent les chiffres dans les pays), afin de s’assurer que leurs rapports sur la couverture du traitement sont exacts. En outre, chaque année, en partenariat avec le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance, l’Organisation mondiale de la Santé et d’autres partenaires qui soutiennent la prestation de services de traitement anti-VIH, l’ONUSIDA examine et valide les chiffres sur le traitement transmis à la fois au moyen de l’outil GAM et de Spectrum.

Lorsque l’on compare les estimations de l’ONUSIDA sur la couverture du traitement dans les pays avec les estimations sur la couverture du traitement effectuées dans les enquêtes en population d’évaluation de l’impact du VIH (PHIA) et d’autres études, on constate des niveaux de couverture de traitement analogues (voir graphique).

En 2017, l’ONUSIDA a procédé à une « triangulation » des données, de manière à confirmer ou infirmer les résultats de sa collecte de données annuelle. Cette analyse avait vocation à répondre à une question simple : la production de médicaments antirétroviraux et le volume acheté sont-ils suffisants pour traiter le nombre de personnes indiquées comme étant sous traitement antirétroviral ?

Fin 2016 dans le monde, 19,4 millions de personnes étaient sous traitement antirétroviral, avec un nombre estimé à 14,1 millions de personnes ayant accès à un traitement dans les pays à revenu faible et intermédiaire où les médicaments génériques sont disponibles.

Une étude des exportations et des achats nationaux de médicaments antirétroviraux menée en Inde en 2016 a révélé un chiffre de 11,4 millions de personnes-années de traitement. En ajoutant les médicaments antirétroviraux génériques produits dans d’autres pays, l’estimation donne un chiffre de 14,2 – 16,2 millions de personnes-années de traitement, ce qui est suffisant pour traiter les 14,1 millions de personnes dans les pays à revenu faible et intermédiaire où les médicaments génériques sont disponibles.

En 2018, l’ONUSIDA a conclu un partenariat avec l’Organisation mondiale de la Santé, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme et une sélection de partenaires techniques et de ministères de la Santé dans 28 pays, la plupart en Afrique subsaharienne, afin de mener des études sur la qualité des données et des chiffres transmis sur le traitement, ainsi que pour rectifier les rapports actuels et précédents sur ces chiffres en cas de détection d’un décompte excessif ou insuffisant. Les précédentes études sur la qualité des données réalisées depuis 2016 ont été utilisées pour ajuster les estimations, par exemple en tenant compte des personnes transférées d’un établissement à un autre, mais répertoriées par les deux établissements, ou des personnes décédées, qui ne suivent plus de traitement ou qui ont émigré, mais qui ne sont pas identifiées et n’ont pas été radiées des registres de traitement.

L’annexe du rapport Un long chemin reste à parcourir concernant les méthodes de calcul contient davantage de détails sur le calcul du nombre de personnes sous traitement, et les détails sur la réalisation de la triangulation figurent dans un document publié lors d’un exercice de triangulation antérieur.

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Un long chemin reste à parcourir - combler les écarts, rompre les barrières, réparer les injustices

12 juillet 2018

La riposte mondiale au sida se trouve dans une situation particulièrement préoccupante : les succès, certes remarquables – mais encore limités- que nous avons connus en termes de vies sauvées et d’arrêt de nouvelles infections par le VIH sont en train d’ouvrir dangereusement la voie à une certaine forme de complaisance. À mi-chemin des objectifs à atteindre d’ici 2020, le rythme des progrès est encore loin d’être à la mesure de l’ambition affichée.

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