AIDS2014 2014 International AIDS Conference Australia

AIDS 2014 se termine à Melbourne

25 juillet 2014

Nul ne peut être laissé de côté si l'épidémie de sida devait voir la fin d'ici à 2030. C'était l'un des principaux messages de la 20e Conférence internationale sur le sida qui s'est achevée à Melbourne, en Australie, le 25 Juillet.

Lors de la cérémonie de clôture, des hommages ont été rendus aux délégués tragiquement tués pendant leur voyage vers la conférence à l'occasion des événements tragiques de la catastrophe du vol MH17.

AIDS 2014 conclu avec un sentiment général que, malgré tous les progrès accomplis à ce jour, les déterminants sociaux de l'épidémie doivent encore être réglés. Les lois répressives existantes ainsi que la stigmatisation et la discrimination ont été identifiées comme quelques-uns des principaux obstacles pour que l'épidémie soit sous contrôle. Assurer les besoins des adolescents et des populations les plus à risque d'infection a été identifié comme important pour une riposte efficace au sida ainsi que des programmes de mise au point dans les zones géographiques où la plupart des nouvelles infections à VIH se produisent.

La cérémonie de clôture a été l'occasion d'interventions faites par des défenseurs de premier plan dans la riposte mondiale au VIH, y compris le musicien et défenseur Bob Geldof, John Manwaring, un australien représentant des personnes vivant avec le VIH, et les présidents sortants et entrants de la Société internationale du sida, Françoise Barré-Sinoussi et Chris Beyrer, respectivement.

A la fin de la séance de clôture, la conférence a été remise aux autorités représentant le comité d'organisation de la 21e Conférence internationale sur le sida qui se tiendra à Durban, en Afrique du Sud, en 2016.

Déclarations

« Si le passé nous a appris quelque chose, c'est que le silence équivaut à la mort. Nous devons parler. Nous sommes plus puissants que ce que nous pensons. Cela ne nécessite pas de talent particulier. Cela exige une chose simple, l'honnêteté. »

John Manwaring, un australien vivant avec le VIH

« Les événements tragiques de la semaine dernière ont insufflé en chacun de nous un sentiment renouvelé d'unité. »

Françoise Barré-Sinoussi, présidente sortante de la Société internationale du sida

« Engageons-nous à nous retrouver à Durban et à être en mesure de dire que nous avons fait des progrès significatifs dans le traitement et la prévention du sida. »

Chris Beyrer, président entrant de la Société internationale du sida

« Il y a un grand sentiment de triomphe, d'engagement et de revendication du fait que vous êtes sur la dernière partie du voyage pour mettre fin au sida. »

Bob Geldof, musicien et défenseur

Contester les lois de consentement parental pour accroître l'accès des jeunes aux services anti-VIH vitaux

23 juillet 2014

Il reste de sérieux défis pour atteindre les adolescents du monde avec le VIH, les services de santé sexuelle et reproductive et les services de réduction des risques. La situation est particulièrement préoccupante car c'est le seul groupe d'âge où les décès liés au sida sont en augmentation, et les décès liés au sida sont le deuxième facteur dans la mortalité des adolescents au plan mondial.

Une session de la Conférence internationale sur le sida à Melbourne, en Australie, le 23 Juillet a exploré l'un des principaux obstacles qui empêche les jeunes d'avoir accès aux interventions : la nécessité du consentement parental avant qu'ils ne soient autorisés à bénéficier de services comme le conseil et le dépistage du VIH ainsi que les programmes aiguilles-seringues. La session a appris que dans l'Afrique subsaharienne, par exemple, au moins 33 pays avaient des critères fondés sur l'âge ou d'autres critères spécifiques pour pouvoir accéder au conseil et au dépistage du VIH.

Tout en reconnaissant que les parents, les tuteurs et l'État ont l'obligation de protéger les jeunes contre les risques, les participants ont discuté de l'évolution des capacités des adolescents à accéder, de façon indépendante, aux programmes pouvant potentiellement sauver des vies. Daniel McCartney de l'International Planned Parenthood Federation et membre du pacte pour la transformation sociale, une coalition de 26 organisations dirigées par des jeunes, soutenue par l'ONUSIDA, a présenté les résultats d'une enquête mondiale en ligne sur la jeunesse relative aux lois et aux exigences de consentement parental à la session.

L'enquête fait ressortir que 72% des personnes interrogées estiment que les lois exigeant le consentement parental ne sont pas un bon moyen d'impliquer leurs parents dans la prise de décision sur leur santé sexuelle et reproductive et sur la réduction des risques. 38% affirment qu'ils n'ont pas toujours été en mesure d'accéder aux services appropriés sans restriction, quand ils en avaient besoin, une situation qui les a laissé avec un sentiment de discrimination et d'impuissance.

Les participants ont convenu d'utiliser les résultats de l'enquête pour plaider à ce que les pays revoient leur politiques basées sur l'âge légal, sur les entraves réglementaires et sociales pour accéder à des services de santé spécifiques et à s'efforcer de faire en sorte que les jeunes se sentent responsabilisés et en charge de leur propre santé sexuelle et bien-être.

Déclarations

« Les jeunes ont besoin de services de réduction des risques. Mais le consentement parental reste un obstacle majeur à l'accès aux programmes aiguilles-seringues pour les jeunes. »

Anita Krug, Youth RISE

« Mes parents ont accepté mon orientation sexuelle et mon statut sérologique, mais beaucoup de jeunes n'ont pas cette chance. »

Gautam Yadav, Youth Voices Count

« Le chemin vers la fin de l'épidémie de sida est un voyage vers l'inclusion et à la justice sociale. »

Luiz Loures, Directeur exécutif adjoint de l'ONUSIDA

« Pour faciliter l'accès aux services, nous avons besoin d'une meilleure compréhension de ce que sont les barrières qui existent afin de pouvoir les éliminer. »

Aram Barra, Espolea

Les pays accélèrent le tempo

23 juillet 2014

Lors de la Conférence internationale sur le sida 2014 à Melbourne, en Australie, l'une des questions posées a été la suivante : « Vers où le monde doit-il concentrer son attention dans la riposte au sida ? ».

Dans le récent rapport intitulé Rapport sur les écarts, l'ONUSIDA souligne l'importance de la localisation et de la population. Le rapport montre que 15 pays représentent plus de 75 % des 2,1 millions de nouvelles infections à VIH survenues en 2013. Ces pays (Brésil, Cameroun, Chine, Inde, Indonésie, Kenya, Mozambique, Nigéria, Russie, Afrique du Sud, Ouganda, Tanzanie, États-Unis, Zambie et Zimbabwe) peuvent tous avoir un impact positif en élargissant les services anti-VIH là où ils sont le plus nécessaires pour réduire les nouvelles infections à VIH.

C'est l'un des points abordés par le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé, lors de sa rencontre dans le cadre de la conférence avec Nafsiah Mboi, Ministre de la Santé d'Indonésie, qui œuvre pour accroître l'accès au dépistage du VIH et au traitement précoce.

« Je sais que l'Indonésie peut rapidement changer de trajectoire », a déclaré M. Sidibé. « Le gouvernement s'y est engagé et dispose de la capacité pour accélérer l'élargissement, et je pense que nous en verrons bientôt les résultats ».

Les pays sont souvent confrontés à des épidémies multiples et il est donc d'autant plus urgent de cibler les niveaux des municipalités et des districts pour atteindre effectivement les personnes actuellement laissées de côté.

« Les pays qui supportent le plus grand poids doivent faire d'immenses efforts pour mettre fin à l'épidémie de sida et fournir les services à toutes les personnes concernées, dans chaque localité, au sein de chaque population », a expliqué M. Sidibé.

Les populations les plus exposées au risque d'infection à VIH sont souvent difficiles à atteindre. L'Inde soutient des investissements auprès des populations les plus touchées depuis plus de dix ans et en a étendu la portée dans plus d'un millier de localités du pays. En Russie, malgré des preuves scientifiques évidentes de l'impact des services de réduction des risques, très peu de consommateurs de drogues ont accès au traitement substitutif aux opiacés et aux programmes aiguilles et seringues.

Le Brésil, pays pionnier de la riposte au sida, a récemment connu une augmentation des infections à VIH chez les jeunes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Les autorités sanitaires et les groupes de la société civile du Brésil étudient de nouveaux moyens innovants pour fournir des informations et des traitements vitaux à une nouvelle génération de jeunes hommes qui ne savent peut-être pas qu'ils sont exposés à un plus fort risque d'infection.

Au Mozambique, une nouvelle analyse des données montre que les districts ayant la plus forte densité de personnes vivant avec le VIH se situent le long des corridors de transport et dans les ports maritimes importants des régions centrales et méridionales du pays. Ce dernier commence désormais à étendre l'accès aux services anti-VIH dans ces zones.

Au Nigéria, une analyse similaire a conduit à cibler 13 États, notamment le territoire de la capitale fédérale, qui inclut Abuja, pour l'intensification de l'élargissement. L'Afrique du Sud, le pays qui compte le plus grand nombre de personnes vivant avec le VIH, a réalisé des progrès significatifs dans la lutte contre la propagation de l'épidémie de sida. Une campagne nationale de dépistage du VIH, couplée à un engagement intense de la société civile, a permis à plus de 2,5 millions de personnes d'accéder à un traitement antirétroviral.

« C'est la raison pour laquelle l'échange des idées est si important », a déclaré M. Sidibé. « Quand nous pouvons partager des données et les meilleures pratiques, nous pouvons combler les fossés dans les programmes ».

Un appui plus important est nécessaire dans la riposte au sida pour les professionnels du sexe

23 juillet 2014

Si la fin de l'épidémie de sida doit devenir une réalité, il est urgent de lever les obstacles auxquels sont confrontés les professionnels du sexe dans l'accès aux services anti-VIH dont ils ont besoin, indique une nouvelle série sur le VIH et les professionnels du sexe publiée dans The Lancet.

Présentée cette semaine à l'occasion de la 20e Conférence internationale sur le sida à Melbourne, en Australie, la série de documents, dont tous incluent des professionnels du sexe parmi leurs auteurs, fournit l'analyse la plus complète à ce jour sur le VIH et ce groupe souvent très marginalisé. Elle montre que les professionnels du sexe, qu'ils soient hommes, femmes ou transsexuels, sont victimes de violations de leurs droits humains et de lois et pratiques répressives qui peuvent les faire tomber dans la clandestinité et rendre difficile leur accès aux programmes critiques de lutte contre le VIH, par exemple préservatifs, lubrifiants et traitement antirétroviral gratuits ou subventionnés. À titre d'exemple, des professionnels du sexe au Canada, en Inde et au Kenya racontent avoir été arrêtés pour port de préservatifs et être victimes de violences physiques ou sexuelles de la part d'autorités de l'État.

En règle générale, les professionnels du sexe présentent une vulnérabilité accrue au VIH. Dans les pays à revenu faible et intermédiaire, les professionnelles du sexe sont 13,5 fois plus susceptibles d'être infectées par le VIH que l'ensemble des femmes âgées de 15 à 49 ans. Cependant, les programmes de prévention destinés aux personnes qui vendent des services sexuels ne reçoivent qu'une faible part du financement global de la lutte anti-VIH et il existe peu d'études consacrées spécifiquement aux besoins des professionnels du sexe ou à l'effet des stratégies de prévention de nouvelle génération, comme la prophylaxie préexposition.

La série de documents fait valoir qu'une riposte efficace ne doit pas seulement concerner les interventions biomédicales, mais aussi s'attaquer à l'environnement juridique, socioéconomique et politique dans lequel évoluent les personnes qui vendent des services sexuels.

Elle indique que l'intervention la plus significative et spectaculaire serait de dépénaliser (plutôt que légaliser) le commerce du sexe. Cette seule mesure pourrait éviter au moins un tiers des infections à VIH chez les professionnels du sexe et leurs clients durant les 10 prochaines années, étant donné qu'elle permettrait de créer des environnements de travail plus sûrs, entraînerait moins de violations des droits humains et réduirait les actes de harcèlement et de violence par les forces de police, affirme le document.

Dans un appel final à agir, le document du Lancet encourage une approche holistique de la réduction du VIH chez les professionnels du sexe, ce qui, avec la dépénalisation, inclut un plus grand respect des droits des personnes qui vendent des services sexuels, y compris le droit à un traitement antirétroviral, la lutte contre la stigmatisation, des études améliorées et plus inclusives, l'émancipation communautaire, une inclusion judicieuse des personnes qui vendent des services sexuels dans la conception et la mise en œuvre de tous les programmes et une attention particulière accordée aux besoins des professionnels du sexe hommes et transsexuels.

Déclarations

« Les efforts d'amélioration de la prévention et du traitement anti-VIH par et pour les personnes qui vendent des services sexuels ne peuvent plus être considérés comme périphériques à l'obtention de l'accès universel aux services anti-VIH et au contrôle ultime de la pandémie. Nous devons faire mieux, et nous le pouvons. »

Chris Beyrer, Directeur du Johns Hopkins Center for Public Health and Human Rights, coordonnateur de la série sur le VIH et le commerce du sexe

L'UNICEF et Katy Perry lancent une vidéo contre la stigmatisation et la discrimination

22 juillet 2014

Le 22 juillet, l'UNICEF, en collaboration avec Katy Perry, a présenté la vidéo intitulée #ShowYourLove, visant à contribuer à la lutte contre la stigmatisation et la discrimination qui entourent trop souvent le VIH, en particulier chez les adolescents, et qui empêchent l'accès au dépistage et au traitement du VIH. Destinée à célébrer la vie et l'amour, la vidéo imagine un monde sans sida dans lequel les adolescents ne sont pas confrontés aux inégalités, à l'exclusion, à la stigmatisation ou à la discrimination. Cette initiative utilise également le hashtag #Zerodiscrimination, qui fait partie d'une campagne lancée par l'ONUSIDA début 2014.

« J'ai travaillé avec l'UNICEF sur cette nouvelle vidéo de manière inconditionnelle en soutien aux 35 millions de personnes vivant avec le VIH, en particulier les jeunes, qui souffrent souvent en silence », a déclaré Katy Perry.

Dans le cadre de cette initiative, l'UNICEF a rassemblé des images et de courtes vidéos (15 à 20 secondes) qui montrent ce que veut dire être jeune, aimé, libre et en bonne santé pour les adolescents (10 à 19 ans) dans le monde. Les contributions seront présentées pendant la Conférence internationale sur le sida à Melbourne (20-25 juillet) via les comptes de l'UNICEF sur les réseaux sociaux : @UNICEF @unicef_aids.

Voir la vidéo #ShowYourLove

AIDS 2014 : galvaniser un mouvement pour mettre fin à l'épidémie de sida d'ici 2030

21 juillet 2014

Selon le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé, la 20e Conférence internationale sur le sida pourrait bien lancer un « mouvement de Melbourne » et initier un élan mondial pour mettre fin à l'épidémie de sida en tant que menace pour la santé publique d'ici 2030.

M. Sidibé s'exprimait à l'occasion d'un symposium dans le cadre de la conférence, sur le thème de la position du VIH dans l'agenda pour le développement après 2015, lors duquel l'accent a été mis sur le leadership politique et la mobilisation de la société civile dans une action ayant pour but qu'en l'espace d'une génération, le sida ne représente plus un risque important, ni pour une population quelconque, ni pour un pays.

Cette réunion a rassemblé des responsables d'agences internationales, notamment Mark Dybul, Directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, des représentants de la société civile, dont la chanteuse engagée Yvonne Chaka Chaka, ainsi que des responsables politiques tels que l'ancien Président du Botswana Festus Mogae.

Tous sont tombés d'accord pour dire que malgré les progrès sans précédent, l'heure n'était pas à l'autosatisfaction quant aux avancées de la riposte au sida et que, maintenant que la fin de l'épidémie était devenue un objectif définissable et réaliste, il n'y avait pas de temps à perdre.

Mettre fin à l'épidémie de sida ne sera possible qu'en ciblant les efforts sur les endroits où se concentre l'épidémie et en agissant à travers un prisme basé sur les droits pour lutter contre les facteurs socioéconomiques de l'épidémie et ne laisser personne de côté. Les participants ont conclu qu'il n'y avait pas de meilleur moyen de refléter le thème de la conférence AIDS 2014, « Accélérer le tempo », que d'œuvrer pour mettre fin à l'épidémie d'ici 2030.

Déclarations

« Cette génération a l'opportunité de mettre fin au sida. Il ne faut pas la manquer. Ce pourrait être la plus grande victoire de ce siècle. »

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA

« Si nous n'agissons pas de manière collective, efficace et globale, nous répéterons les erreurs du passé. Le sida doit rester l'un des principaux objectifs de l'agenda pour le développement après 2015. »

Festus Mogae, ancien Président du Botswana

« Quand nous parlons du sida, il ne faut pas oublier les droits de l'homme. Nous devons éduquer nos concitoyens, les jeunes et ceux qui sont vulnérables au VIH. »

Yvonne Chaka Chaka, chanteuse et militante

« Pour galvaniser un mouvement, il faut un message incontestable sur ce qu'il est possible de faire et comment le faire. Ensuite il faut agir. »

Mark Dybul, Directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme

AIDS 2014 : répondre aux besoins des personnes qui vivent avec le VIH depuis plus de 20 ans

22 juillet 2014

Alors que l'épidémie de sida entre dans sa quatrième décennie, et compte tenu de la plus grande disponibilité des traitements vitaux, il existe aujourd'hui un nombre croissant de personnes qui vivent avec le VIH depuis 20 ans ou plus. Certains sont nés avec le virus et ont survécu jusqu'à l'âge adulte, alors que d'autres font partie d'une population de seniors atteints du VIH. Selon une table ronde qui s'est tenue le 22 juillet à l'occasion de la conférence AIDS 2014, il faut en faire bien plus pour tenir compte des besoins et des préoccupations de ces deux groupes dans le cadre d'une riposte globale au sida.

L'événement organisé par l'ONUSIDA, intitulé Twenty Plus Positive Dialogues, s'est penché sur la vie et les expériences de plusieurs participants qui vivent avec le VIH depuis plusieurs décennies et a débattu des questions soulevées par ce sujet.

Stephen Watiti, un médecin ougandais âgé de 60 ans qui vit avec le virus depuis plus de 25 ans, est l'une des 3,6 millions de personnes séropositives au VIH âgées de plus de 50 ans dans le monde. Il a évoqué ses problèmes liés à la maladie tandis qu'il prend de l'âge, comme les effets secondaires à long terme d'un traitement qui dure depuis 20, 30 ou 40 ans, et la manière de lutter contre les maladies non transmissibles comme le diabète, qui peut aussi toucher les personnes vivant avec le VIH lorsqu'elles vieillissent.

Lwendo Mbulo, une militante zambienne de 23 ans née avec le VIH et qui est aujourd'hui la mère d'un enfant séronégatif au VIH, a plaidé pour un accès élargi aux services de prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant, notamment les services de planning familial. Elle a également appelé à des actions globales en matière de santé reproductive pour les jeunes et à une protection sociale accrue pour les enfants nés dans des familles touchées par le VIH.

John Rock, homme gay de 70 ans, a souligné à quel point le lieu de naissance peut être déterminant pour l'accès aux services anti-VIH.

Les participants sont tombés d'accord pour dire qu'il était temps de s'adapter au profil changeant d'une épidémie de sida de plus en plus complexe. Selon eux, une approche par cycle de vie permet d'atteindre les personnes concernées avec toute une gamme de services de prévention, de traitement, de soins et d'appui anti-VIH tout au long de leur vie.

Déclarations

« Comment, en tant que décideurs politiques, pouvons-nous continuer d'assurer à toutes les personnes vivant avec le VIH une qualité de vie à long terme ? Nous n'avons pas vraiment réussi notre travail en matière de traitement des aspects non biologiques de la vie des personnes vivant avec le VIH, comme la dépression, la vie sexuelle, l'emploi, etc. »

Suzette Moses-Burton, Directrice exécutive du Réseau mondial des personnes vivant avec le VIH

« Quand j'ai découvert que j'étais séropositive, mes rêves se sont brisés. J'étais loin de me douter qu'en étant atteinte du VIH, je pouvais agir aux côtés de la jeunesse comme porte-parole de la lutte contre le VIH. »

Lwendo Mbulo, militante de la lutte contre le sida, Réseau zambien des personnes vivant avec le VIH/sida

« Je suis toujours en vie aujourd'hui, environ 30 ans, selon mes estimations, après avoir contracté le virus, en très grande partie grâce à l'excellent traitement anti-VIH que je reçois ici en Australie. Je pense que tout le monde, quel que soit l'endroit où il se trouve, devrait pouvoir accéder à un traitement anti-VIH de qualité. »

John Rock, militant et activiste, membre du Réseau Asie/Pacifique des personnes vivant avec le VIH

« Ce qui motive depuis toujours mon travail sur cette maladie et la recherche d'un remède, c'est la force et l'inspiration des personnes vivant avec le VIH. Vos voix nous ont portés, nous ont dit ce qui n'allait pas et nous ont fait savoir qu'il fallait en faire plus. »

Deborah Birx, Coordonnatrice pour les États-Unis de la lutte mondiale contre le sida

« Aujourd'hui, des enfants continuent de naître avec le VIH et notre espoir est de les voir grandir et mener une longue vie. Lorsqu'ils prendront de l'âge, leurs besoins augmenteront et nous voulons être sûrs d'être là pour leur apporter notre soutien à chaque étape de leur parcours. »

Mbulawa Mugabe, Directeur du Département Impact sur les pays et durabilité de l'ONUSIDA

Les partenariats public-privé font une réelle différence en Papouasie-Nouvelle-Guinée

21 juillet 2014

À l'occasion d'un événement organisé le 21 juillet en marge de la 20e Conférence internationale sur le sida à Melbourne, en Australie, le thème des partenariats public-privé et de leur utilisation dans la riposte au VIH en Papouasie-Nouvelle-Guinée a été abordé. Les participants ont notamment souligné le rôle du secteur privé dans la construction de partenariats innovants, clé de voûte des interventions réussies en matière de santé publique.

La Papouasie-Nouvelle-Guinée reste le pays le plus touché par le VIH dans le Pacifique, avec une prévalence de 0,7 %. Il s'agit d'un environnement de travail difficile, en particulier pour la mise en œuvre et l'élargissement des interventions de lutte contre le VIH dans les régions rurales et isolées. Dans nombre de ces régions difficiles d'accès, le secteur privé, notamment le secteur primaire, dispose de larges capacités opérationnelles et logistiques qui peuvent être exploitées pour renforcer les systèmes de santé.

L'un des plus importants partenariats public-privé en Papouasie-Nouvelle-Guinée réunit Oil Search (la plus grande compagnie d'exploration et de développement pour le pétrole et le gaz enregistrée en Papouasie-Nouvelle-Guinée), le Département national de la Santé et le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (le Fonds mondial), qui mettent en commun les systèmes économiques d'entreprise, l'expertise technique nationale et le financement multilatéral.

S'exprimant à cette occasion, la Directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA Jan Beagle a applaudi ces initiatives et souligné l'importance vitale de la création d'alliances multisectorielles pour élargir et approfondir la riposte au sida, en particulier dans le cadre de l'élaboration de l'agenda pour le développement après 2015. Elle a également insisté sur l'importance d'un leadership collectif de la part des gouvernements, de la société civile, des organisations internationales et du secteur privé. Son message a été repris par d'autres intervenants éminents, notamment Michael Malabag, Ministre de la Santé de Papouasie-Nouvelle-Guinée, Brett Mason, Secrétaire parlementaire auprès du Ministre des Affaires étrangères australien, Peter Botten, Directeur général d'Oil Search et Mark Dybul, Directeur exécutif du Fonds mondial.

Déclarations

« En Papouasie-Nouvelle-Guinée, nos partenariats public-privé obtiennent de très bons résultats. Le gouvernement a notamment apprécié le rôle d'Oil Search ainsi que nos partenariats avec l'ONUSIDA, le gouvernement australien, le Fonds mondial et bien d'autres. »

Michael Malabag, Ministre de la Santé de Papouasie-Nouvelle-Guinée

« Le partenariat entre la Fondation pour la Santé d'Oil Search et le Département de la Santé de Papouasie-Nouvelle-Guinée a pour but d'exploiter nos points forts respectifs. Le Département de la Santé apporte des connaissances et une expertise conséquentes. La Fondation assure la logistique, la présence communautaire et une expertise supplémentaire en matière de santé et de systèmes avec une éthique de fonctionnement plus typique du secteur privé. »

Peter Botten, Directeur général d'Oil Search

« Mettre fin au sida d'ici 2030 exigera de maintenir le statut prioritaire du VIH dans l'agenda pour le développement après 2015, ainsi que l'engagement actif de toutes les parties prenantes, en particulier le secteur privé. »

Jan Beagle, Directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA

AIDS 2014 : les parlementaires s'engagent à participer plus activement à la riposte au VIH

21 juillet 2014

Des parlementaires du monde entier assistant à la 20e Conférence internationale sur le sida se sont réunis à Melbourne au Parlement de l'État de Victoria le 21 juillet pour discuter des dernières évolutions et des problèmes rencontrés dans la riposte au VIH, ainsi que pour échanger des idées et leurs meilleures expériences parlementaires en matière de riposte à l'épidémie.

Cette réunion a mis en lumière l'importance des responsables politiques et appelé à un nouvel engagement de leur part pour aider à renverser les principaux obstacles qui empêchent une riposte efficace au VIH, notamment la stigmatisation, la discrimination, les normes de propriété intellectuelle restrictives et d'autres obstacles juridiques qui affectent les personnes vivant avec le VIH et les membres des populations les plus touchées. Les parlementaires jouent un rôle critique dans la progression de la vision d'une fin du sida d'ici 2030 à travers leur leadership, leur fonction de sensibilisation et leur capacité à autoriser et à superviser les dépenses en faveur de la lutte contre le sida.

Les parlementaires ont passé en revue les progrès enregistrés dans l'amélioration des environnements juridiques dans leurs propres pays et reconnu l'importance des droits humains dans la riposte au VIH. Ils ont également évoqué des exemples de leadership parlementaire et de collaborations entre pays et régions pour assurer un accès universel aux services de prévention, de traitement et de soins anti-VIH.

Organisée par l'Union interparlementaire, l'ONUSIDA et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), la réunion a accueilli la Porte-parole du Parlement australien Bronwyn Bishop, l'Administratrice du PNUD Helen Clark et le Directeur exécutif adjoint de l'ONUSIDA Luiz Loures, qui ont prononcé des discours, ainsi que le Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé, qui est intervenu pour conclure la séance.

Déclarations

« Le PNUD est là pour soutenir vos efforts pour aider à renverser la situation sur les lois néfastes afin d'obtenir un meilleur impact sur la riposte au sida. »

Helen Clark, Administratrice du Programme des Nations Unies pour le développement

« Il est très difficile de gérer une maladie associée au péché. »

Carol Kidu, ancienne parlementaire, Papouasie-Nouvelle-Guinée

« Nous devons bâtir une alliance avec d'autres parlementaires d'autres pays. Nous devons également mettre en place des programmes de renforcement des capacités, car les parlementaires changent tous les cinq ans. »

Lediana Mafuru, parlementaire, République unie de Tanzanie

« Mettre fin au sida sera impossible sans lois protectrices. »

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA

« Aujourd'hui, nous avons besoin de parlementaires qui agissent et s'expriment en faveur de l'adoption de lois protectrices pour veiller à ce que personne ne soit laissé de côté. »

Luiz Loures, Directeur exécutif adjoint de l'ONUSIDA

Accélérer le tempo sur la suppression des lois punitives pour faire avancer les droits humains et l'égalité des sexes

21 juillet 2014

Les lois punitives et les pratiques répressives d'application de ces lois continuent d'être des obstacles à une riposte efficace au VIH. Le 21 juillet, une session de la 20e Conférence internationale sur le sida, intitulée Ne laisser personne de côté : Accélérer le tempo sur la suppression des lois punitives pour faire avancer les droits humains et l'égalité des sexes, s'est penchée sur la manière dont ces lois empêchent les individus d'accéder aux services de santé et de lutte contre le VIH et accroissent leur vulnérabilité aux infections à VIH.

Les participants ont présenté des exemples de lois punitives existantes et leurs effets néfastes sur les populations les plus vulnérables. Les participants ont également insisté sur le fait que, même dans les pays où des lois protectrices ont été mises en place pour soutenir la riposte au VIH et défendre les droits des personnes vivant avec le VIH, des femmes et des filles et des populations les plus exposées, leur application est souvent inappropriée et leur impact reste limité.

Durant cette session, les participants ont souligné qu'en réponse à ces inquiétudes, la Stratégie de l'ONUSIDA 2011-2015 et la Déclaration politique de 2011 sur le VIH/sida de l'Assemblée générale des Nations Unies avaient appelé à adopter et à faire appliquer des lois qui soutiennent des ripostes efficaces au VIH. Entre 2010 et 2012, la Commission mondiale sur le VIH et le droit a passé en revue les lois et les pratiques d'application du droit à l'échelle mondiale et leur impact sur la riposte au VIH et formulé des recommandations audacieuses pour faire avancer les droits humains dans le contexte du VIH.

Déclarations

« Au PNUD, nous pensons que des lois fondées sur les droits humains sont essentielles pour prévenir le VIH. Il est fondamental de supprimer les lois punitives pour mettre un terme à cette épidémie. »

Helen Clark, Administratrice du Programme des Nations Unies pour le développement

« Les législateurs rejettent souvent les preuves épidémiologiques par ignorance ou pour des raisons idéologiques. Pour que le changement ait lieu, il faut impérativement des responsables politiques qui acceptent ces données probantes et veulent réellement s'appuyer sur ce capital et le développer pour promouvoir la réforme. »

Charles Chauvel, Programme des Nations Unies pour le développement

« Nous devons être capables de montrer comment les lois restrictives en matière de droits humains n'affectent pas seulement les gays, mais aussi toutes les autres personnes. »

Michael Ighodaro, militant pour les droits des personnes gays

« La criminalisation des relations entre personnes de même sexe, des professionnel(le)s du sexe et des consommateurs de drogue éloigne ces personnes des services et la crainte d'être arrêté fait tomber les personnes vivant avec le VIH dans la clandestinité. »

Eliot Ross Albers, Directeur exécutif du Réseau international des consommateurs de drogues

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