Middle East and North Africa

Les partenariats avec les organisations confessionnelles sont essentiels pour une riposte efficace au VIH

30 mars 2010

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(De gauche à droite): M. Ahmed Abbadi, Secrétaire général de la Rabita Mohammadia des Ouléma du Maroc, Père Hady Aya, prêtre de l’Ordre Antonin Maronite et Meskerem Grunitzky-Bekele, Directrice régionale de l’ONUSIDA pour l’Afrique occidentale et centrale. Maroc (Casablanca), le 29 mars 2010

Des leaders religieux et l’ONUSIDA ont renouvelé leur engagement de collaborer étroitement afin d’accorder la priorité à la riposte au VIH et de renforcer celle-ci. Cet engagement a été confirmé à l’occasion de la présentation de la version française du document ‘Partenariat entre l’ONUSIDA et les organisations confessionnelles – Cadre stratégique’ qui a eu lieu lors de la 5ème Conférence des pays francophones sur le VIH/sida qui se tient à Casablanca du 28 au 31 mars 2010.

Le Cadre fournira des orientations au personnel de l’ONUSIDA pour établir et renforcer la collaboration avec les leaders religieux.

Meskerem Grunitzky-Bekele, Directrice régionale de l’ONUSIDA pour l’Afrique occidentale et centrale

Le Cadre, dont la version anglaise a été présentée en décembre 2009, est conçu pour encourager les leaders religieux nationaux et internationaux à prendre des mesures publiques pour soutenir la riposte au sida et créer des partenariats solides entre l’ONUSIDA et des organisations confessionnelles établies engagées dans la lutte contre le VIH.

« Le Cadre fournira des orientations au personnel de l’ONUSIDA pour établir et renforcer la collaboration avec les leaders religieux » a déclaré à Casablanca Mme Meskerem Grunitzky-Bekele, Directrice régionale de l’ONUSIDA pour l’Afrique occidentale et centrale.

Le document indique en détail comment les organisations confessionnelles peuvent travailler pour mettre un terme à la stigmatisation et à la discrimination, et aider à intégrer les personnes vivant avec le VIH à la conception et à la mise en œuvre des programmes, ainsi qu’à la recherche, au suivi et à l’évaluation des programmes, et aux processus de prise de décision.

Notre appartenance à l’église renforce notre vocation première qui est de défendre la dignité humaine et d’être les témoins de la miséricorde de Dieu.

Père Hady Aya, prêtre de l’Ordre Antonin Maronite

Les chefs religieux assistant à la présentation ont insisté sur la nécessité d’une participation significative des personnes vivant avec le VIH et sur le fait que les leaders confessionnels doivent agir résolument pour protéger les droits de la personne au sein de leur communauté.

« Notre appartenance à l’église renforce notre vocation première qui est de défendre la dignité humaine et d’être les témoins de la miséricorde de Dieu » a déclaré le Père Hady Aya, prêtre de l’Ordre Antonin Maronite, et fondateur de l’Organisation pour la justice et la miséricorde qui travaille sur les questions liées au VIH dans les milieux carcéraux au Liban.

Le leader musulman, M. Ahmed Abbadi, Secrétaire général de la Rabita Mohammadia des Ouléma du Maroc, a salué le document : « Je soutiens pleinement ce Cadre qui nous fournit des outils pour une approche plus professionnelle dans nos travaux auprès des groupes vulnérables de la communauté ».

Je soutiens pleinement ce Cadre qui nous fournit des outils pour une approche plus professionnelle dans nos travaux auprès des groupes vulnérables de la communauté.

M. Ahmed Abbadi, Secrétaire général de la Rabita Mohammadia des Ouléma du Maroc

La présentation de la version française du document a été orchestrée par le Père Hady Aya et M. Ahmed Abbadi. Ces deux leaders religieux sont des membres actifs du CHAHAMA, premier réseau des leaders religieux arabes en lutte contre le sida de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord. Lors de cet événement, le Programme commun était représenté par Mme Meskerem Grunitzky-Bekele, Directrice régionale de l’ONUSIDA pour l’Afrique occidentale et centrale.

Le Cadre promeut un renforcement des liens, y compris la coordination et la supervision, entre l’ONUSIDA et les organisations confessionnelles à l’échelon des pays afin de s’assurer qu’il existe une interface appropriée au sein d’une riposte nationale complète au sida. L’ONUSIDA continuera de plaider pour que les organisations confessionnelles et les autres organisations soient suffisamment financées pour pouvoir jouer un rôle proportionnel à leurs capacités au niveau du soutien à l’élaboration, la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation des plans nationaux de riposte au sida.

Consultation internationale à Casablanca sur le thème « Santé, dignité et prévention positives »

26 mars 2010

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Nicolas Ritter, fondateur de l’association Prévention, information et lutte contre le sida (PILS) lors de son intervention dans le cadre de la consultation technique sur la santé, la dignité et la prévention positives. Casablanca (Maroc), le 28 mars 2010.

Nicolas Ritter est un pionnier du mouvement qui œuvre à ce que les personnes vivant avec le VIH soient au centre de la riposte au sida. Il fut la première personne en République de Maurice à annoncer publiquement qu’il était positif au VIH. « Il me semblait logique que les personnes vivant avec le VIH devaient faire partie de la riposte, mais il a fallu longtemps avant que d’autres personnes infectées par le VIH surmontent leur peur de la stigmatisation et se manifestent » explique Nicolas Ritter.

C’est en 1996 que Nicolas Ritter fonda à Maurice l’association Prévention, information et lutte contre le sida (PILS) dans le but de mener des campagnes en faveur de l’amélioration de la qualité de vie des personnes vivant avec le VIH et d’impliquer celles-ci dans tous les aspects de la prévention. Aujourd’hui, quatorze ans plus tard, PILS compte 13 « ambassadeurs positifs » qui se rendent dans les écoles, les entreprises et les médias pour parler de la prévention du VIH.

Dans la mesure où le traitement antirétroviral a donné un nouveau souffle de vie à des millions de personnes, les programmes de prévention du VIH ont redirigé leur attention sur les personnes qui connaissent leur statut sérologique afin de garantir que les personnes vivant avec le VIH jouent un rôle fondamental dans le développement et la mise en œuvre de politiques sur le VIH. Pour appuyer cette démarche, le Réseau mondial des personnes vivant avec le VIH (GNP+) et l’ONUSIDA ont organisé une consultation technique le 28 mars à Casablanca (Maroc).

Santé, dignité et prévention positives

Cette consultation internationale, organisée presqu’un an après une réunion capitale en Tunisie, a rassemblé près de 30 représentants des personnes vivant avec le VIH, de la société civile, des organismes gouvernementaux, des coparrainants de l’ONUSIDA, des donateurs et des agences de développement. Lors de cette consultation, les participants ont décidé de s’éloigner de l’expression « prévention positive », estimant qu’elle stigmatisait les personnes vivant avec le VIH. Afin d’ôter le fardeau injuste de la responsabilité de la transmission du VIH qui pèse sur les épaules des personnes positives au VIH, les participants à la consultation ont proposé l’expression « santé, dignité et prévention positives ».

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Les participants ont insisté sur l’importance de faire de la santé, la dignité et la prévention positives des éléments incontournables d’un train de mesures de prévention. Casablanca (Maroc), le 28 mars 2010.

La consultation de Casablanca fut également l’occasion de partager les meilleures pratiques, d’identifier les défis et les objectifs communs et d’étudier les opportunités existantes en matière de programmation, de politique et de recherche. Nicolas Ritter déclare : « Cette discussion a joué un rôle critique dans la progression du débat. Nous avons envisagé les différentes manières dont nous pourrions transformer le concept de ‘santé, dignité et prévention positives’ en gestes concrets. »

Les participants ont insisté sur l’importance de faire de la santé, la dignité et la prévention positives des éléments incontournables d’un train de mesures de prévention. Ils ont mis l’accent sur une approche tenant compte des droits de l’homme reposant sur la protection juridique et un environnement politique où la discrimination n’a pas sa place. Ils ont étudié différentes manières de s’attaquer aux vulnérabilités sociales telles que la pauvreté, la violence de genre, la xénophobie et l’homophobie. Comme l’explique Hélène Badini, conseillère régionale de l’ONUSIDA pour les questions de mobilisation sociale : « Nous avons examiné les principaux obstacles sur la voie d’une augmentation sensible de la participation des personnes vivant avec le VIH aux programmes de prévention. ».

5e Conférence francophone VIH/SIDA

La consultation internationale a été organisée à Casablanca dans le cadre de la 5e Conférence francophone VIH/SIDA qui se tient dans cette ville du 28 au 31 mars. Cet événement réunit plus de 1 500 participants professionnels de la santé, chercheurs, fonctionnaires gouvernementaux, membres de la société civile et principaux acteurs francophones de la riposte au VIH. La conférence est présidée par le Pr. Françoise Barré-Sinoussi, Prix Nobel de médecine 2008. L’ONUSIDA coopère pour la première fois et outre la consultation sur le thème « Santé, dignité et prévention positives », elle contribue également à l’organisation d’un symposium mardi sur le VIH et les droits de l’homme organisé avec le Programme des Nations Unies pour le développement. Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, interviendra lors de la cérémonie de clôture mercredi.

La 5ème Conférence francophone sur le sida met en vedette les droits de l’homme

26 mars 2010

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Cette année, les droits de l’homme et le droit seront mis en vedette lors de la 5ème Conférence francophone sur le sida qui aura lieu à Casablanca, au Maroc, du 28 au 31 mars 2010. Photo: ONUSIDA/P.Virot

Cette année, les droits de l’homme et le droit seront mis en vedette lors de la 5ème Conférence francophone sur le sida qui aura lieu à Casablanca, au Maroc, du 28 au 31 mars 2010. La conférence se déroule en ayant pour toile de fond les discriminations et les violations des droits de l’homme qui touchent les personnes vivant avec le sida dans le monde. Certains rapports parlent de harcèlements, de poursuites judiciaires et de violences contre ces personnes dans plusieurs pays francophones.

Toutefois, les dirigeants et décideurs reconnaissent de plus en plus l’importance que revêt l’amélioration de l’environnement juridique et politique, laquelle constitue une composante fondamentale des ripostes nationales au sida. Cela est particulièrement vrai pour les populations comme les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, les prisonniers, les professionnels du sexe et les personnes qui consomment des drogues et dont la marginalisation limite l’accès aux services liés au VIH.

Les pays passent à l’action. La Guinée, par exemple, a récemment modifié sa loi de 2005 sur le VIH pour supprimer toutes les restrictions pesant sur l’accès des enfants aux services liés au VIH et permettre aux populations incluant les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes d’avoir accès aux services de prévention, traitements, soins et services de soutien contre le VIH. Des mesures similaires sont prises en ce moment au Togo, au Bénin et en Sierra Leone.

En Afrique de l’Est, l’ONUSIDA apporte actuellement son soutien à l’élaboration d’un projet de loi régional sur le VIH, lequel protègera les personnes contre les stigmatisations et discriminations liées au VIH et contre les violations des droits de l’homme survenant dans le contexte de l’épidémie de VIH.

Afin d’apporter un soutien aux initiatives actuelles qui visent à assurer l’accès aux services liés au VIH et aux instances judiciaires dans le contexte de l’épidémie de VIH dans les pays francophones, l’ONUSIDA, le PNUD, le Conseil africain des organisations de service contre le sida (AfriCASO), l’Association marocaine de solidarité et de développement (AMSED), l’Organisation internationale de droit du développement (OIDD) et l’Alliance internationale contre le VIH/sida organisent une réunion préconférence le 28 mars. Elle portera sur le renforcement et l’élargissement des services juridiques liés au VIH dans la région.

La réunion rassemblera des juristes, des avocats, des représentants de personnes vivant avec le VIH et de populations les plus exposées, pour qu’ils puissent partager leurs expériences et discuter des moyens d’accroître les services de soutien liés au VIH auprès des personnes qui en ont le plus besoin.

« Les analyses menées dans les pays révèlent l’existence de lois punitives et de mises en application des lois qui éloignent les personnes des services liés au VIH », a déclaré Susan Timberlake, Conseillère spéciale pour les droits de l’homme et le droit à l’ONUSIDA. « Il est crucial d’apporter un soutien à la réforme juridique et à l’accès aux instances judiciaires par l’intermédiaire de services juridiques. L’objectif est de créer un environnement juridique propice à l’accès des personnes aux services liés au VIH. Pour mener une riposte efficace au virus, nous devons, au moyen des lois, protéger, et non pas punir. »

L’ONUSIDA estime qu’un environnement juridique protecteur est central pour l’efficacité de la riposte au VIH. En 2009, il a renforcé l’attention qu’il porte à la suppression des lois punitives, politiques, pratiques, stigmatisations et discriminations qui empêchent les ripostes au sida d’être efficaces. Il a placé cette action parmi les dix domaines prioritaires de son Cadre de résultats 2009-2011.

Le mardi 30 mars, dans le cadre de la conférence, l’ONUSIDA et le PNUD animeront un symposium sur l’environnement juridique de la riposte au sida dans les pays francophones, sur le thème : « HIV et droit : Briser les barrières et réaliser l’accès universel ».

Michel Sidibé exhorte le Qatar à accroître ses contributions à la riposte au sida

28 janvier 2010

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Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, a encouragé Qatar à accroître ses contributions au sida, à la santé et au développement.
Photo: ONUSIDA

Durant son voyage officiel au Qatar, le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, M. Michel Sidibé, a encouragé le pays à accroître ses contributions au sida, à la santé et au développement en cette période charnière de crise économique.

« J’estime que les pays plus riches, notamment dans la région du Golfe, ont une responsabilité qui leur est propre et qui consiste à atténuer la souffrance du monde. En cette période charnière, je les encourage à accroître leurs contributions au sida, à la santé et au développement », a déclaré M. Sidibé.

En 2008, le Qatar affichait un PIB par habitant de USD 72 000 – l’un des plus élevés du monde. En dépit de la crise économique mondiale, la croissance du PIB s’est maintenue à 9,5%.

Au cours d’un entretien avec le Ministre de la santé de Doha, M. Abdullah bin Khaled Al Qahtani, le Directeur exécutif de l’ONUSIDA a félicité l’État du Qatar pour sa ferme volonté de devenir un modèle aux yeux du monde en créant un système de soins de santé qui vise à dispenser des soins de pointe et de la plus haute efficacité à la population.

Depuis son établissement en 2006, le Comité national qatarien de lutte contre le sida a réalisé de grands progrès en matière d’initiatives de lutte contre le sida. Entre autres, il collabore étroitement avec le secteur industriel pour freiner la propagation du VIH sur le lieu de travail, il travaille avec le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) afin d’établir une stratégie en matière de prévention du VIH, et il organise plusieurs ateliers sur le VIH destinés à des responsables locaux des médias, du secteur religieux et d’autres secteurs communautaires.

En 2001, le Qatar a signé la Déclaration sur l’accord sur les ADPIC et la santé publique, qui a permis à plus de 4 millions de personnes d’avoir accès à un traitement antirétroviral contre le sida. La même année, le Qatar a pris un engagement solennel en signant la Déclaration d’engagement sur le VIH/sida de la Session extraordinaire de l'Assemblée générale des Nations Unies.

Au cours d’un entretien avec M. Abdullah H. Al-Nameh, Directeur exécutif et Directeur général de Qatar Charity – une organisation non gouvernementale qui apporte un soutien à la société qatarienne et à d’autres communautés ayant besoin d’aide à l’étranger –, M. Sidibé a souligné l’importance des partenariats public-privé, qui permettent aux pays en développement de se lancer eux-mêmes sur la voie du développement durable.

Fondée en 1992, Qatar Charity concentre son action sur les secours humanitaires et le développement, à travers l’élaboration de programmes liés à l’éducation et à la culture destinés aux familles, aux femmes et aux enfants. Comptant parmi les plus grands organismes caritatifs du Golfe, elle mène des activités dans plus de 40 pays en Afrique, en Asie et en Europe et utilise ses bureaux extérieurs ou des organisations locales de la société civile comme des partenaires d’exécution.

Les projecteurs sur la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord

27 janvier 2010

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Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, exhorte les pays à respecter l’équité et les droits humains dans leur approche de l’épidémie de VIH
Photo: ONUSIDA

Dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, l’épidémie de VIH, pourtant rarement mise en lumière, s’accroît régulièrement. En 2008, on estimait à 310 000 le nombre des personnes vivant avec le VIH, contre 200 000 en 2001. Cette même année, environ 35 000 personnes ont été nouvellement infectées par le VIH dans la région.

Le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, M. Michel Sidibé, est sur place pour attirer l’attention sur certains problèmes clés qui doivent être abordés pour fournir une riposte efficace au sida, exhortant les pays à respecter l’équité et les droits humains dans leur approche de l’épidémie de VIH.

 

Utilisons la solidarité de la riposte mondiale au sida pour nous rapprocher davantage, telle une unité familiale mondiale, pour mettre fin à la souffrance et stimuler l’accomplissement humain.

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA

 

La stigmatisation et la discrimination restent des obstacles importants pour l’efficacité de la riposte régionale au sida, et dans nombre de pays la pénalisation des comportements à plus haut risque pousse les communautés affectées dans la clandestinité – limitant ainsi l’accès aux services de prévention, de traitement, de soins et d’appui en matière de VIH.

Etant donné que les populations plus exposées au risque sont affectées de manière disproportionnée même dans les contextes où la prévalence globale du VIH est faible, pour le bien de la santé publique il est nécessaire de faire preuve d’acceptation. « Comprendre est un impératif pour tirer de l’ombre celles et ceux qui sont les plus à risque et leur permettre de se protéger et, par extension, de protéger la communauté tout entière, » a déclaré M. Sidibé.

Le travail de l’ONUSIDA dans la région

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Photo: ONUSIDA/P.Virot

L’ONUSIDA collabore étroitement avec les partenaires gouvernementaux et de la société civile dans la région pour plaider en faveur de la suppression des lois et politiques punitives auxquelles se heurte une riposte efficace.

Au Yémen, le 29 août 2009, le Parlement a voté une loi pour protéger les droits des personnes vivant avec le VIH qui visait à réduire la discrimination. Cet article 51 de la loi représente une étape majeure pour protéger les droits des individus vivant avec le VIH dans le pays.

En Egypte, un programme de proximité pour les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes a été lancé, et en quelques mois le projet a fourni des services à des centaines de personnes, dans un environnement extrêmement difficile. Ce programme est mis en œuvre par l’ONUSIDA en partenariat avec plusieurs ONG et avec le soutien financier de l’USAID et de la Fondation Ford.

Une autre initiative positive a été la première conférence régionale sur la réduction des risques organisée l’an passé au Liban. Cette conférence a représenté une percée pour la région et a rassemblé plusieurs experts et partenaires et mobilisé l’appui politique des parlementaires, des gouvernements nationaux et des organismes des Nations Unies.

La fourniture de services pour les populations clés est également en expansion dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, avec l’inclusion de la thérapie de substitution orale dans les programmes à l’intention des consommateurs de drogues injectables au Maroc et au Liban. En République islamique d’Iran, une assurance médicale est fournie aux personnes vivant avec le VIH et à leur famille, les cotisations étant entièrement à la charge du gouvernement. Ces réussites sont significatives et montrent combien il est nécessaire d’investir en faveur de l’accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et à l’appui en matière de VIH dans la région.

Mettre l’accent sur les droits humains lors d’une conférence au Qatar

Alors qu’il se trouve dans la région, M. Sidibé a assisté au Colloque sur la responsabilisation de la famille dans le monde moderne qui se tient à Doha, au Qatar. Organisé par la Famille royale du Qatar et la Fondation du Qatar à Doha, le colloque rassemble des spécialistes pour aborder des problèmes tels que les tendances et les difficultés touchant la famille, la famille et les droits, et les familles à travers le monde.

Les familles constituent la première ligne de défense contre la stigmatisation et l’isolement ainsi que la principale source de soins.

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA

« Les familles constituent la première ligne de défense contre la stigmatisation et l’isolement ainsi que la principale source de soins, » a déclaré M. Sidibé dans son discours d’ouverture. Le responsable de l’ONUSIDA a également souligné les récentes conclusions d’un projet de recherche sur deux ans, l’Initiative conjointe de recherche sur les enfants et le VIH/sida. Selon le rapport, les familles supportent environ 90% du coût financier des soins aux enfants infectés et affectés.

La liberté de mouvement pour les personnes vivant avec le VIH représente également une préoccupation majeure, car elle touche de manière disproportionnée les travailleurs migrants et leur famille. Le Qatar – comme plusieurs autres pays de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord – impose des restrictions à l’entrée, au séjour et à la résidence sur la base de la sérologie VIH. Ces restrictions sont largement considérées comme discriminatoires et ne présentent aucun avantage sur le plan de la santé publique.

« Utilisons la solidarité de la riposte mondiale au sida pour nous rapprocher davantage, telle une unité familiale mondiale, pour mettre fin à la souffrance et stimuler l’accomplissement humain, » a déclaré M. Sidibé en conclusion de son discours.

Les défis à venir

A ce jour, une pénurie de données épidémiologiques et comportementales actualisées et fiables a empêché de bien comprendre la dynamique et les tendances de l’épidémie de VIH dans la région. Bien que la prévalence du VIH reste faible, les populations plus exposées au risque sont souvent durement touchées ; les épidémies dans les pays de la région sont généralement concentrées parmi les consommateurs de drogues injectables, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les professionnel(le)s du sexe et leurs clients.

Deux larges schémas de transmission ont été identifiés. Premièrement, de nombreuses personnes contractent le VIH alors qu’elles vivent à l’étranger, exposant ainsi leurs partenaires sexuel(le)s à l’infection à leur retour dans leur pays d’origine. Deuxièmement, la transmission du VIH survient au sein de populations plus exposées au risque, telles que les consommateurs de drogues injectables ou les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, et peut aussi avoir pour résultat la transmission courante aux partenaires de sexe féminin.

Le point sur l’épidémie de sida 2009 publié par l’ONUSIDA suggère des activités de prévention intensifiées à l’intention des partenaires féminines des hommes qui sont exposés au VIH lorsqu’ils travaillent à l’étranger, qu’ils consomment des drogues, ou qu’ils ont des rapports sexuels avec des hommes ou avec des professionnel(le)s du sexe.

Y-PEER au Liban : le leadership de la jeunesse à l'oeuvre

29 septembre 2009

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Les arts et la culture constituant l'une des deux composantes des Jeux de la Francophonie, le réseau Y-PEER a présenté un spectacle chanté et dansé sur le sida, conçu par ses membres. Beyrouth, le 28 septembre 2009. Photo: ONUSIDA/Nabil

L'initiative Y-PEER, soutenue par l'UNFPA, est un programme innovant destiné aux jeunes, dont le but est de sensibiliser au problème du VIH à travers les arts de la rue, la musique et la danse. Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, M. Michel Sidibé, a eu cette semaine l'occasion d'assister à un spectacle de danse organisé par le Réseau d'éducation des jeunes par les pairs dans le cadre des Jeux de la Francophonie.

Les arts et la culture constituent l'une des deux composantes des Jeux de la Francophonie. Le réseau Y-PEER a donc présenté un spectacle chanté et dansé, spécialement conçu pour ces jeux. Les paroles des chansons contenaient des messages de prévention du VIH en arabe, en français et en anglais. La représentation s'est terminée avec les danseurs formant un grand ruban rouge.

UNAIDS L'ONUSIDA et ses coparrainants s'attachent à intégrer le leadership de la jeunesse dans les actions nationales contre le sida, notamment en donnant aux jeunes les moyens de prévenir la transmission par voie sexuelle ou autre du VIH parmi leurs pairs. La culture et l'expression artistique sont de puissants outils permettant de mobiliser des personnes de tous âges et je tiens à saluer le travail du réseau Y-PEER.

Michel Sidibé, le Directeur exécutif de l'ONUSIDA

« L'ONUSIDA et ses coparrainants s'attachent à intégrer le leadership de la jeunesse dans les actions nationales contre le sida, notamment en donnant aux jeunes les moyens de prévenir la transmission par voie sexuelle ou autre du VIH parmi leurs pairs », a déclaré M. Sidibé.

« La représentation de ce soir a été une source d'inspiration ; elle a permis à des jeunes de mettre en avant ces objectifs et de participer de manière créative à la riposte au sida, en utilisant leur propre langage », a commenté M. Sidibé après le spectacle. « La culture et l'expression artistique sont de puissants outils permettant de mobiliser des personnes de tous âges et je tiens à saluer le travail du réseau Y-PEER. »

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Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA écrit un message au stand de l'ONUSIDA, lors de la manifestation organisée par le réseau Y-PEER à Beyrouth, le 28 septembre 2009. Photo: ONUSIDA/Nabil

Y-PEER est une initiative innovante et globale d'éducation par les pairs lancée par l'UNFPA. Le réseau international compte plus de 7000 pairs-éducateurs répartis en Europe, en Asie centrale, en Amérique latine, en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. Le réseau a adopté une « approche éducative ludique » associant éducation et divertissement pour transmettre des informations sur le VIH. Les jeunes travaillent ensemble à des actions de sensibilisation aux questions de santé sexuelle et reproductive, portant notamment sur les infections sexuellement transmissibles et la prévention du VIH.

Le réseau Y-PEER du Liban a vu le jour en 2008 avec le soutien de l'UNFPA. Avec 35 pairs-éducateurs, il a pu entrer en contact avec 1000 jeunes dans tout le pays en à peine trois mois.

Chaque jour, 7400 personnes sont infectées par le VIH dans le monde, dont 45% sont des jeunes âgés de 15 à 24 ans. 

Les Jeux de la Francophonie associent culture et sport et visent à favoriser le dialogue et la compréhension entre les nations francophones. Ils se dérouleront à Beyrouth jusqu'au 6 octobre et rassembleront 70 pays du monde entier.

Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA en visite au Liban

29 septembre 2009

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Le Directeur général au Ministère libanais de la Santé Publique, le Dr Walid Ammar (à droite), a rencontré le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, M. Michel Sidibé. Beyrouth, le 28 septembre 2009. Photo : ONUSIDA/Nabil

Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, M. Michel Sidibé, a terminé sa visite officielle au Liban le 29 septembre. M. Sidibé a reconnu et soutenu les progrès réalisés par le pays dans la riposte au VIH et dans les actions destinées aux populations clés plus exposées au risque d'infection. Il a également accueilli avec satisfaction la volonté résolue du Gouvernement libanais d'introduire des traitements de substitution par voie orale dans le système de santé publique du pays.

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M. Sidibé a rencontré des groupes de la société civile pendant sa visite au Liban. Photo : ONUSIDA/Nabil

M. Sidibé a rencontré le Directeur général de la santé, le Dr Walid Amma, au Ministère de la Santé Publique et a loué l'initiative prise par le Gouvernement d'intensifier son programme de réduction des risques. Il a mis l'accent sur la nécessité d'accroître les efforts de prévention et de traitement parmi les populations clés touchées par le VIH, afin d'atteindre les objectifs de l'accès universel.

M. Sidibé a également rencontré le Secrétaire exécutif de la Commission économique et sociale pour l'Asie occidentale, M. Bader Al-Dafa, afin de débattre des approches visant à prévenir une escalade de l'épidémie de VIH dans les pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord, en se concentrant sur la sexospécificité, la marginalisation socio-économique et d'autres facteurs augmentant la vulnérabilité.

J'encourage tout le monde à aborder la question du sida et des personnes plus exposées au risque d'infection de manière plus ouverte, sans jugement ni discrimination.

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA

M. Sidibé a insisté sur la priorité de maintenir une prévalence du VIH peu élevée dans la région. « Pour que la prévalence du VIH reste faible, j'encourage tout le monde à aborder la question du sida de manière plus ouverte. Travaillons ensemble, sans préjugés ni discrimination, dans l'intérêt des personnes vivant avec le VIH ou plus exposées au risque d'infection », a-t-il déclaré.

Reconnaissant le rôle essentiel de la société civile dans les actions contre le VIH, il a également rencontré des représentants d'organisations non gouvernementales (ONG) du pays. Parmi celles-ci figuraient Helm, la première organisation travaillant avec les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) dans la région, et Soins Infirmiers et Développement Communautaire (SIDC), qui a mis en oeuvre des activités de proximité et de prévention du VIH auprès des HSH. Il s'est également entretenu avec des représentants de Vivre Positif, qui travaille à mettre fin à la discrimination et au rejet social dont sont l'objet les personnes vivant avec le VIH.

Dans le cadre du programme national sur le sida, 19 centres de conseil et de traitement ciblant les populations clés et gérés par l'intermédiaire d'ONG ont été récemment ouverts dans le pays. Le Liban a également inauguré récemment un centre de distribution de traitements antirétroviraux, qui apporte également un soutien psycho-social aux personnes vivant avec le VIH.

Selon les estimations de l'ONUSIDA pour l'année 2007, le Liban fait partie des pays à faible prévalence avec un total de 2900 personnes vivant avec le VIH. Une forte mobilité et des flux migratoires élevés sont des moteurs importants de l'épidémie ; 45% des cas rapportés jusqu'en 2004 sont associés à des séjours à l'étranger. Le Liban compte parmi les rares pays de la région à faire état de stratégies spécifiques destinées aux différentes populations clés.

La visite de M. Sidibé au Liban a également marquée par une intervention aux Jeux de la Francophonie, dont l'ONUSIDA est un partenaire officiel cette année.

Jeux de la Francophonie et ONUSIDA : un partenariat pour les jeunes

28 septembre 2009

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Les Jeux de la Francophonie ont été ouverts à Beyrouth. Photo: ONUSIDA/Nabil

Les Jeux de la Francophonie ont été ouverts à Beyrouth par Son Excellence Michel Sleiman, le Président du Liban. L'ONUSIDA est un partenaire officiel des Jeux, qui allient sport et culture pour promouvoir le dialogue et la compréhension entre les pays francophones. Les Jeux sont organisés par un Comité d'organisation national et l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF).

Le partenariat peut faire changer les choses.

Je suis ravi que, cette année, pour la première fois, l'ONUSIDA soit un partenaire officiel des Jeux de la Francophonie.

M. Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA

« Le partenariat peut faire changer les choses », a déclaré M. Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA. « Je suis ravi que, cette année, pour la première fois, l'ONUSIDA soit un partenaire officiel des Jeux de la Francophonie. L’OIF a fait preuve d'esprit d'initiative et a pris un engagement fort en plaçant le sida à l'ordre du jour des Jeux. »


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le Secrétaire général de la Francophonie, Abdou Diouf a prononcé un discours dans le cadre de la cérémonie d'ouverture
Photo: ONUSIDA/Nabil

En observant la cérémonie d'ouverture, M. Sidibé a noté que cet événement unifiait les peuples du monde entier. « Les Jeux, par l'union unique du sport et de la culture, ont créé un espace pour un dialogue ouvert et respectueux, nécessaire pour lutter contre les tabous qui entourent souvent les questions relatives au sida », a déclaré M. Sidibé.

L'autonomisation des jeunes en matière d'autoprotection du VIH est l'un des neuf domaines prioritaires du Cadre de résultats de l'ONUSIDA pour 2009 - 2011.

Aux Jeux de la Francophonie, les jeunes athlètes et les artistes du monde francophone peuvent se rencontrer par le biais d'événements sportifs et culturels. L'objectif des Jeux est de promouvoir le dialogue et la compréhension parmi les participants et les spectateurs. Ils visent aussi à encourager les jeunes athlètes et les artistes à contribuer à la solidarité internationale et à l'égalité hommes – femmes et au développement d’échanges artistiques entre les pays francophones.

La Francophonie contre le sida

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Dans le cadre d’une campagne conjointe diffusée dans tout Beyrouth, Michael Ballack et Emmanuel Adebayor, ambassadeurs itinérants de l'ONUSIDA, sont présents sur 100 panneaux d'affichage sur lesquels est inscrit le message fort suivant : « La Francophonie contre le sida ».
Photo: ONUSIDA

Dans le cadre d’une campagne conjointe diffusée dans tout Beyrouth, Michael Ballack et Emmanuel Adebayor, ambassadeurs itinérants de l'ONUSIDA, sont présents sur 100 panneaux d'affichage sur lesquels est inscrit le message fort suivant : « La Francophonie contre le sida ». Le logo de l'ONUSIDA et celui d'autres partenaires des Jeux ont été affichés par le Comité d'organisation dans le Stadium de Chamoun, où il est visible par les près de 200 000 spectateurs attendus et les quelque 50 millions de personnes qui suivront les Jeux à la télévision.

Par le biais de ce partenariat, l'objectif de l'ONUSIDA est de sensibiliser aux questions relatives au sida et d'aider à informer les jeunes sur la façon dont ils peuvent se protéger contre l'infection à VIH.

Avec 7 400 nouvelles infections à VIH chaque jour dans le monde, dont 45 % concernent des jeunes âgés de 15 à 24 ans, l’autonomisation des jeunes et la sensibilisation à l'épidémie sont considérées comme des éléments clés du changement.

Les Jeux de la Francophonie, qui se déroulent du 27 septembre au 6 octobre, réunissent 70 pays du monde entier.

Maroc : réunion pour renforcer la riposte au sida sur le lieu de travail

10 juillet 2009

Le monde du travail est un volet essentiel de la lutte efficace contre l’épidémie de sida, qui touche les personnes les plus actives économiquement au sein de chaque population. Dans le monde entier, la majorité des personnes vivant avec le virus sont des travailleurs. Pour faire face à cette tâche, au Maroc, le ministère de l’Emploi, en collaboration avec l’Organisation internationale du travail (OIT) et l’ONUSIDA, a accueilli un atelier national de deux jours sur les programmes VIH sur le lieu de travail, à Casablanca, à la fin du mois de juin.

Réunissant des acteurs de plusieurs secteurs, la réunion a aussi compté parmi ses participants des représentants de syndicats, de ministères, d’employeurs et d’entreprises, d’ONG, de personnes vivant avec le VIH, de médecins et d’experts. Il s’agit de la première réunion de cette taille et portée ; plus de 60 sujets ont été étudiés.

L’initiative du ministère de l’Emploi visant à élaborer un plan sectoriel sur les programmes VIH sur le lieu de travail fait du Maroc un pays pionnier par rapport à d’autres pays à faible prévalence.

Le Dr Moucharafou Idohou, Coordonateur national du projet (OIT) au Bénin

Le principal objectif de cet atelier était de progresser sur la voie de l’élaboration d’un plan stratégique de lutte contre le sida. Ce plan comportant trois volets comprendrait : la prévention du VIH sur le lieu de travail ; les soins et l’appui aux personnes vivant avec le virus et la lutte contre la stigmatisation et la discrimination ; et la gestion et la coordination de la lutte contre le sida.

Pour réaliser cet objectif, la première journée de la réunion a été consacrée à l’étude de la riposte du Maroc au sida dans le monde du travail à ce jour. Cela a comporté une discussion sur les difficultés rencontrées et les enseignements tirés lors de l’élaboration de programmes VIH dans ce secteur. Les principes et lignes directrices de l’OIT, avec un accent sur le Recueil de directives pratiques du BIT sur le VIH/sida et le monde du travail, adopté en 2001, ont aussi été étudiés.

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Il a été noté que beaucoup de bon travail a déjà été réalisé par plusieurs personnes et organisations, notamment l’Association Marocaine de Lutte contre le Sida (ALCS), SIDA-ENTREPRISES Maroc (réseau national d’entreprises travaillant sur des programmes relatifs au VIH et aux IST sur le lieu de travail), les syndicats et les médecins du travail. Cependant, tous rencontrent un certain nombre de difficultés à inclure la riposte au sida dans le monde du travail.

Le Dr Moucharafou Idohou, Coordonateur national du projet (OIT) au Bénin, s’est rendu à la Conférence pour présenter les principaux moyens d’action de l’OIT et mettre en commun les données d’expérience recueillies lors d’actions menées sur le lieu de travail en Afrique de l’Ouest francophone. Il a déclaré qu’il se réjouissait des avancées réalisées à ce jour. « Je félicite les autorités marocaines pour leur engagement dans la riposte au sida sur la base d’une démarche multisectorielle incluant le lieu de travail. L’initiative du ministère de l’Emploi visant à élaborer un plan sectoriel sur les programmes VIH sur le lieu de travail fait du Maroc un pays pionnier par rapport à d’autres pays à faible prévalence. »

La lutte contre le sida sur le lieu de travail représente un moyen d’action décisif sur la voie de la réalisation de l’accès universel. Nous devons porter une attention particulière aux travailleurs les plus à risque en matière d’infection à VIH et au secteur informel.

Dr Kamal Alami, Coordonnateur de l’ONUSIDA au Maroc

Tout en travaillant à l’élaboration d’un plan stratégique, les participants ont examiné un certain nombre de domaines. Ils ont examiné comment avancer vers la mise en œuvre d’un programme à destination des plus vulnérables, à savoir les travailleurs mobiles et les travailleurs du secteur informel.
De plus, il est nécessaire de renforcer les capacités des organisations d’employeurs, des syndicats et des autres institutions des entreprises tout en mobilisant leurs ressources pour la prévention et les activités éducatives en matière de VIH et pour la lutte contre la stigmatisation et la discrimination. Il a aussi été débattu de la façon de poursuivre la sensibilisation aux droits de l’homme liés au VIH et à ses effets sur les entreprises, ainsi que de la création d’un cadre juridique qui pourrait servir de base aux programmes nationaux de lutte contre le sida visant à lutter contre le VIH dans le monde du travail.

Un certain nombre de conclusions ont émergé à la fin de l’atelier. Les participants ont recommandé :

  • La création d’une commission nationale chargée du VIH sur le lieu de travail à laquelle participeraient les employeurs, les syndicats et le gouvernement ;
  • La mise en place d’activités de plaidoyer pour sensibiliser les partenaires sociaux ;
  • L’adaptation du cadre législatif pour assurer la mise en œuvre de bons programmes VIH sur le lieu de travail ;
  • L’accroissement des recherches sur les groupes les plus à risque ;
  • La mobilisation de financements nationaux et internationaux pour mettre en œuvre le plan stratégique de lutte contre le sida.

Le gouvernement marocain, par le biais du ministère de l’Emploi, a réaffirmé son engagement et sa volonté de travailler avec ses partenaires pour mettre efficacement en œuvre un plan national de riposte au VIH et aux IST sur le lieu de travail.

D’après le Dr Kamal Alami, Coordonnateur de l’ONUSIDA au Maroc, « La lutte contre le sida sur le lieu de travail représente un moyen d’action décisif sur la voie de la réalisation de l’accès universel. Nous devons porter une attention particulière aux travailleurs les plus à risque en matière d’infection à VIH et au secteur informel. »

Consultation technique internationale sur la « prévention positive »

27 avril 2009

Two men and paper Le concept de « prévention positive » fournit une occasion de mettre l'accent sur les besoins de prévention des personnes ayant connaissance de leur séropositivité.

Depuis la mise au point des tests de dépistage du VIH au tout début de l'épidémie, le rôle des personnes vivant avec le VIH dans la prévention constitue un élément important de la riposte au sida. Suite à l'apparition des traitements par association d'antirétroviraux, dont les effets sur la durée et la qualité de vie des personnes vivant avec le VIH sont significatifs, les appels se sont multipliés afin que ce qu'on appelle la  « prévention positive » soit incorporé dans l'éventail des programmes et services de prévention et de prise en charge.

Le concept de « prévention positive » fournit une occasion de mettre l'accent sur les besoins de prévention des personnes ayant connaissance de leur séropositivité et offre un outil permettant de comprendre les liens importants existant entre prévention, traitement et appui médico-social.

Cependant, malgré l'augmentation des financements destinés à la prévention positive, la perception par beaucoup du concept, de ses objectifs et de ses aspects programmatiques manque de clarté à l'échelle mondiale et régionale, qu'il s'agisse de la population et des représentants des personnes vivant avec le VIH ou des organisations de la société civile et d'autres partenaires.

Par conséquent, le Réseau mondial des personnes vivant avec le VIH (GNP+) et l'ONUSIDA ont décidé d'organiser une consultation technique sur le sujet les 27 et 28 avril 2009 en Tunisie, afin d'élaborer une vision commune de la « prévention positive », ainsi que des directives et des plans d'action susceptibles d'influencer les politiques et les programmes.

Le terme même de « prévention positive » sera débattu pendant la consultation technique, car bien qu'il s'agisse du terme le plus communément admis, d'autres termes sont également utilisés par différentes organisations et certains programmes, comme « prévention et prise en charge auprès des personnes vivant avec le VIH/sida » ou « prévention auprès des personnes séropositives ».

Les participants à la consultation représenteront la société civile, les institutions gouvernementales, les organismes coparrainants et le secrétariat de l'ONUSIDA, ainsi que les agences de développement international. La majorité des participants seront des personnes vivant avec le VIH car les débats autour de la prévention positive dans la phase de développement du concept se trop souvent déroulés en leur absence, ce qui a conduit à d'importantes lacunes dans les approches actuelles.

Cette consultation technique fait suite au Sommet sur le leadership des personnes séropositives, qui s'est tenu au Mexique en 2008, et fait partie d'un processus continu visant à assurer que les actions de prévention s'appuient sur un solide consensus parmi les personnes séropositives. Dans ce but, des experts identifieront des stratégies visant à rassembler les expériences et les connaissances des différentes parties prenantes, en particulier des personnes vivant avec le VIH aux niveaux régional, national et local.

Person being tested for HIV Si l'on souhaite aborder correctement les besoins des personnes séropositives en matière de prévention, les personnes ayant connaissance de leur séropositivité doivent être impliquées dans la définition et l'élaboration des programmes.

On attend de la réunion qu'elle facilite l'élaboration d'un ensemble de principes, qui d'une part serviront de base aux travaux des organisations multilatérales, bilatérales, gouvernementales et issues de la société civile pour la mise au point de programmes de prévention positive, et d'autre part orienteront les partenariats entre ces différents intervenants. Les participants élaboreront également des recommandations sur l'intensification des programmes et des politiques, influencées par le contexte local.

Les programmes de « prévention positive »

De nombreux programmes sur le VIH dans le monde cherchent à intégrer des personnes vivant avec le VIH dans leurs actions de prévention. Diverses activités programmatiques sont mises en oeuvre, notamment le soutien aux groupes d'entraide et à la responsabilisation des communautés, le conseil dans le contexte du dépistage du VIH et de la planification familiale, la participation de personnes séropositives aux programmes d'éducation (entre autres par des témoignages personnels), et des activités sur les changements de comportements destinées aux personnes séropositives ou aux partenaires sérodifférents. Les objectifs de ces actions de programmation sont très variables et ne sont pas toujours ni explicites, ni cohérents. Assez souvent, les programmes de prévention positive se concentrent sur le dépistage du VIH et sont donc perçus comme inutiles par les personnes ayant déjà connaissance de leur statut sérologique. La plupart des interventions existantes sont presque entièrement axées sur l'arrêt de la transmission du VIH, ce qui peut avoir des effets contre-productifs pour les programmes basés sur une approche holistique de la prévention et de l'appui médico social auprès des personnes séropositives.

Si l'on souhaite aborder correctement les besoins des personnes séropositives en matière de prévention, les personnes ayant connaissance de leur séropositivité doivent être impliquées dans la définition et l'élaboration des programmes. Une approche de la lutte contre la stigmatisation et la discrimination fondée sur les droits de l'homme est essentielle au succès de la prévention positive. Cette prévention nécessite un traitement des formes de vulnérabilité sociale comme la pauvreté, la violence fondée sur le sexe, la xénophobie et l'homophobie. Elle est également étroitement liée à l'accès aux traitements et à l'appui médico-social.

Bien que la plupart des gens s'accordent à dire que le succès de la prévention positive se mesure notamment en termes de diminution de la transmission du VIH, beaucoup pensent également que la prévention positive ne doit pas se limiter à la seule prévention des nouvelles contaminations. Le débat sur les besoins en matière de prévention positive doit se pencher sur les efforts effectués par les personnes vivant avec le VIH pour apprendre et mettre en pratique des moyens leur permettant d'améliorer leur propre santé et de prévenir les maladies.

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