Middle East and North Africa

Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA appelle les jeunes Marocains à mener une révolution dans la prévention du VIH

05 avril 2012

Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé (à droite) a rencontré un groupe de jeunes Marocains le 4 avril dans les locaux de l'OPALS à Rabat.

Lors d'une discussion avec un groupe de jeunes Marocains le 4 avril, le Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé a appelé la jeunesse du pays (et de toute la région) à rompre le silence sur le sida et à mener une révolution dans la prévention du VIH.

« Les jeunes ont été en première ligne des révolutions qui ont amené le changement politique dans cette région. J'appelle la jeunesse à lancer un mouvement similaire pour mettre un coup d'arrêt aux nouvelles infections à VIH », a déclaré M. Sidibé en s'adressant à un groupe de jeunes gens réunis au siège national de l'OPALS (Organisation Pan-Africaine de Lutte contre le Sida), un organisme à but non lucratif basé à Rabat.

Ces dix dernières années, le nombre de nouvelles infections à VIH chez les adultes et les enfants au Moyen-Orient et en Afrique du Nord est passé de 43 000 à 59 000, selon les estimations de l'ONUSIDA. En 2010, on a dénombré environ 470 000 personnes vivant avec le VIH dans la région, contre 320 000 en 2001.

Durant cette rencontre, M. Sidibé a fait part de son inquiétude au regard de la stigmatisation et de la discrimination extrêmement répandues dans la région à l'encontre des personnes vivant avec le VIH et des populations les plus exposées au risque d'infection, à savoir les professionnel(le)s du sexe, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les consommateurs de drogues injectables. Il a souligné que la stigmatisation fait passer les populations vulnérables dans la clandestinité et les éloigne des services de soins anti-VIH.

Les jeunes ont été en première ligne des révolutions qui ont amené le changement politique dans cette région. J'appelle la jeunesse à lancer un mouvement similaire pour mettre un coup d'arrêt aux nouvelles infections à VIH.

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA

Dans toute la région, la réponse aux besoins particuliers des jeunes reste inadaptée, en particulier pour les professionnel(les) du sexe, les consommateurs de drogues injectables, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes vivant avec le VIH, a indiqué le Directeur exécutif de l'ONUSIDA. Il a mis en avant l'importance de donner à toute la jeunesse les moyens d'acquérir les connaissances et les ressources dont elle a besoin pour avoir une vie sexuelle saine.

Par l'intermédiaire de 17 cliniques accessibles sans rendez-vous, l'OPALS offre des services de soins, un accès aux préservatifs et le dépistage du VIH pour les jeunes, les femmes, les immigrés, les professionnel(le)s du sexe et les autres personnes vulnérables au Maroc. Des représentants de l'OPALS se déplacent également dans les zones les plus reculées, proposant en porte-à-porte le dépistage du VIH et d'autres services de prévention.

Lors de leur rencontre avec M. Sidibé, plusieurs jeunes ont insisté sur l'absence d'éducation sexuelle au Maroc, aussi bien à l'école qu'au sein des familles. Ils ont exprimé leur enthousiasme à propos du projet de politique de l'ONUSIDA mené par les jeunes et baptisé CrowdOutAIDS, qui s'appuie sur les nouvelles technologies pour permettre aux jeunes de participer pleinement au développement de la stratégie de l'organisation sur le VIH et la jeunesse. Depuis le lancement du projet en octobre 2011, près de 5 000 personnes dans le monde entier y ont contribué.

Atteindre les populations les plus exposées

Durant sa mission de trois jours au Maroc, M. Sidibé a rendu visite à Rabat à l'Association de lutte contre le sida (ALCS), première association de ce genre établie au Maghreb et au Moyen-Orient. M. Sidibé a félicité Hakima Himmich, la Présidente de l'ALCS, ainsi que son équipe pour la remarquable contribution de son organisation à la riposte au VIH, en particulier ses efforts en faveur de la prévention du VIH parmi les populations les plus exposées au risque d'infection.

L'ALCS a été créée en 1988, alors que le Maroc ne comptait que 30 cas de sida déclarés. En 1992, l'ALCS ouvre son premier centre de dépistage volontaire du VIH et de conseil et, depuis 1995, l'organisation propose des programmes de prévention du VIH aux populations les plus exposées au risque d'infection.

En 2011, plus de 122 000 personnes parmi les plus exposées au risque d'infection (notamment les populations vulnérables et les populations relais, par exemple les clients des professionnel(le)s du sexe) ont bénéficié des programmes de prévention du VIH au Maroc, en grande partie par l'intermédiaire de l'action de l'ALCS. La même année, environ 58 000 personnes au Maroc ont effectué un test de dépistage du VIH, dont un grand nombre en passant par l'ALCS.

Selon plusieurs études menées en 2011 par le Programme national de lutte contre le sida du Maroc, l'ALCS et l'ONUSIDA, 45 % des professionnel(le)s du sexe et des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes dans le pays sont actuellement touchés par les programmes de prévention du VIH et le taux d'utilisation du préservatif parmi ces populations est d'environ 50 %.

Lors de sa visite à l'ALCS, M. Sidibé a assisté à une discussion de groupe avec des femmes sur le thème de la prévention du VIH. Il a également rencontré un groupe de soutien par les pairs pour les personnes vivant avec le VIH et s'est entretenu avec le personnel de santé d'un centre de dépistage du VIH.

Le Maroc lance une nouvelle stratégie nationale de lutte contre le sida

04 avril 2012

Rencontre entre le Directeur exécutif de l’ONUSIDA Michel Sidibé et la Princesse Lalla Salma du Maroc le 4 avril à Rabat.
Photo : Le Matin.ma

Le Maroc présente une faible prévalence du VIH à l'échelle nationale, estimée à environ 0,15 % de la population totale. Toutefois, des données récentes font état d'une concentration et d'une progression de l'épidémie de VIH parmi les populations les plus exposées dans le pays.

Selon les chiffres du gouvernement, environ 5,1 % d'hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes vivent avec le VIH dans le pays. À Agadir, dans le sud-ouest du pays, la prévalence du VIH chez les professionnel(le)s du sexe est d'environ 5 %. À Nador, ville côtière du nord-est, près d'un consommateur de drogues injectables sur cinq est séropositif au VIH.

Cibler les ressources sur les populations les plus exposées au risque d'infection à VIH : tel est le cœur de la nouvelle stratégie nationale de lutte contre le sida au Maroc. Lancée à Rabat le 3 avril par le Ministre de la Santé, El Hossaine Louardi, cette stratégie nationale sur cinq ans est étroitement alignée sur les objectifs de la Déclaration politique de 2011 sur le sida.

S'exprimant devant un public de plus de 300 partenaires nationaux de la riposte au sida, notamment des responsables gouvernementaux, des représentants de la société civile et des personnes vivant avec le VIH, M. Louardi a expliqué que le plan national vise à réduire de moitié les nouvelles infections à VIH et à faire baisser de 60 % le nombre de décès dus au sida d'ici 2016. Il a ajouté que la stratégie repose sur les principes du droit à la santé, de la responsabilité et de l'implication de tous les partenaires dans la riposte au VIH.

Le Maroc, tout comme l'ensemble du continent africain, a besoin d'un nouveau modèle de financement qui soit conçu et détenu par les pays africains.

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA

Lors de son intervention à l'occasion de la cérémonie de lancement, le Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé a qualifié la riposte au VIH du Maroc d'« exemplaire », puisqu'elle place clairement les individus au centre des efforts de développement national. Il a félicité le Maroc pour son rôle de pionnier régional dans la protection de la santé et des droits humains des populations vulnérables.

Le Maroc a été le premier pays arabe à mettre en place des programmes de réduction des risques pour les consommateurs de drogues injectables, notamment des programmes de traitement de substitution à la méthadone et des programmes aiguilles et seringues. L'expérience a montré que ces programmes sont essentiels à la prévention de la propagation du VIH parmi les populations les plus exposées.

M. Sidibé a cité dans ses remarques un nouveau système d'assistance médicale pour les populations à faible revenu du pays, baptisé RAMED (Régime d’assistance médicale des économiquement démunis). Dans le cadre du RAMED, 8,5 millions de Marocains vivant sous le seuil de pauvreté, soit un peu moins de 30 % de la population, vont bénéficier de la gratuité partielle ou totale des frais de traitement dans les hôpitaux publics. 

« Le RAMED représente une réforme importante pour la justice sociale et la redistribution des opportunités », a indiqué M. Sidibé. « Fournir une protection sociale aux populations vulnérables est une stratégie fondamentale dans la riposte au VIH », a-t-il ajouté.

Reconnaissance de la contribution de la Princesse Lalla Salma 

Plus tôt dans la journée, M. Sidibé avait rencontré la Princesse Lalla Salma du Maroc, épouse du Roi
Mohammed VI et Présidente de l'Association Lalla Salma de Lutte contre le Cancer, un organisme national à but non lucratif. Il a remercié la Princesse pour sa participation à la Réunion de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations Unies sur le sida l'an dernier, ainsi que pour son action et son soutien permanents en faveur des programmes visant à améliorer la santé des femmes et des enfants. Ces dernières années, la Princesse a joué un rôle majeur dans la promotion de l'importance des services intégrés pour la santé reproductive et le cancer du col de l'utérus.

Un appel à la baisse de la dépendance envers l'aide extérieure pour la lutte contre le VIH

Dans le cadre d'une réunion parallèle avec le Ministre marocain de la Santé, M. Sidibé a remercié ce dernier pour ses efforts en faveur de la défense de l'Initiative arabe de lutte contre le sida lors d'une récente conférence organisée en Jordanie. Cette nouvelle initiative devrait intensifier les efforts au niveau national et régional pour l'accomplissement des objectifs de la Déclaration politique de 2011 sur le sida.

Faisant remarquer que le Maroc s'appuie sur l'aide extérieure pour financer 50 % de sa riposte nationale au sida, M. Sidibé a invité les dirigeants du pays à assumer une plus grande part des investissements dans la lutte contre le VIH. « Le Maroc, tout comme l'ensemble du continent africain, a besoin d'un nouveau modèle de financement qui soit conçu et détenu par les pays africains », a-t-il déclaré.

Tout en insistant sur le fait que la grande majorité des médicaments contre le VIH prescrits en Afrique sont importés, M. Sidibé a plaidé pour une production locale de médicaments antirétroviraux. Il a évoqué la nécessité de mettre en place une agence de réglementation africaine unique pour les médicaments, afin d'assurer une mise en circulation plus rapide de médicaments de qualité garantie sur tout le continent.

Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA félicite l'Algérie pour son rôle de leader régional et de pionnier dans la riposte au VIH

03 avril 2012

Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé (à gauche) et le Président du Sénat algérien Abdelkader Bensalah lors de leur rencontre au siège du Conseil de la Nation à Alger le 2 avril.

La riposte précoce et rapide de l'Algérie à l'épidémie de VIH a permis de maintenir la prévalence du virus à un faible niveau, environ 0,1 % de la population. Depuis 1998, le gouvernement propose un traitement antirétroviral gratuit à toutes les personnes qui remplissent les conditions d'un tel traitement. Chez les enfants, les nouvelles infections à VIH ont quasiment disparu en Algérie.

Le 2 avril, lors d'une réunion avec le Président du Sénat algérien, Abdelkader Bensalah, le Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé a félicité l'Algérie pour son excellence dans la riposte au sida, tant au niveau national que dans toute la région.

Durant sa rencontre avec M. Bensalah au siège du Conseil de la Nation à Alger, M. Sidibé a souligné le rôle crucial qu'a joué l'Algérie dans la mobilisation d'un engagement à haut niveau en faveur de la riposte au sida au sein de l'Union africaine et de la Ligue arabe. Il a fait remarquer la présidence algérienne du Groupe des 77 (G77) fournissait une importante plate-forme pour galvaniser davantage le soutien à la riposte régionale au VIH.

Évoquant l'un des thèmes de ses récentes missions en Afrique, M. Sidibé a félicité les dirigeants algériens pour le financement de plus de 93 % des programmes de lutte contre le VIH du pays au moyen de sources nationales. « En Afrique, beaucoup trop de pays restent très dépendants de l'aide extérieure pour la lutte contre le VIH. L'Algérie s'est approprié sa riposte au VIH et c'est un exemple à suivre pour les autres », a-t-il expliqué.

S'exprimant au nom du Président Abdelaziz Bouteflika, M. Bensalah a souligné que le gouvernement algérien espérait financer 100 % de sa riposte au sida dans les années à venir. Il a indiqué que l'Algérie s'engageait à respecter les objectifs de la Déclaration politique de 2011 sur le sida et ceux de la vision de l'ONUSIDA « zéro nouvelle infection à VIH, zéro discrimination et zéro décès dû au sida ».

Un appel en faveur d'une société plus inclusive

La religion a un rôle important à jouer dans la prévention du VIH et le traitement des questions autour de la consommation de drogues et de la sexualité

Le Ministre algérien des Affaires religieuses, M. Bouabdellah Ghlamallah

Lors d'une rencontre plus tard dans la journée avec le Ministre algérien des Affaires religieuses, M. Bouabdellah Ghlamallah, M. Sidibé a sollicité l'appui de ce dernier en faveur d'une société plus inclusive fondée sur la tolérance, la compassion et le respect de tous les êtres humains. Il a déclaré que les Musulmans pouvaient promouvoir la prévention du VIH en servant de lien entre les preuves scientifiques et le changement social.

M. Ghlamallah a réaffirmé le soutien du ministère aux personnes vivant avec le VIH et aux populations les plus exposées au risque d'infection à VIH. Il a expliqué que le ministère continuerait à soutenir El Hayet, une organisation non gouvernementale de personnes vivant avec le VIH, dans ses efforts en vue d'atteindre l'objectif de zéro discrimination.

« La religion a un rôle important à jouer dans la prévention du VIH et le traitement des questions autour de la consommation de drogues et de la sexualité », a ajouté le Ministre.

Un partenariat en faveur de la recherche sur le sida

Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé (à gauche) et le Ministre algérien de la Santé, le Dr Djamel Ould Abbès, ont signé le 2 avril un accord pour la création d'un centre de recherche africain sur le sida à Tamanrasset, en Algérie.

Au cours de sa mission, le Directeur exécutif de l'ONUSIDA a signé un accord avec le Ministre de la Santé, le Dr Djamel Ould Abbès, pour la création d'un centre de recherche africain sur le sida à Tamanrasset, une ville du sud de l'Algérie. Ce centre, dont l'ouverture est prévue pour 2013, facilitera l'échange des connaissances et de l'expertise scientifiques au niveau régional dans le domaine du VIH et de la santé publique.

« Il s'agit d'un partenariat gagnant-gagnant entre l'ONUSIDA et le gouvernement algérien », a déclaré le Dr Ould Abbès, tout en indiquant que cette collaboration associerait l'expertise technique de l'ONUSIDA aux ressources nationales et aux contacts régionaux de l'Algérie.

Combattre la stigmatisation et la discrimination

Le 1er avril, lors d'une discussion avec des partenaires importants de la riposte au sida, notamment des professionnels de santé, des responsables gouvernementaux, des militants anti-sida, des personnes vivant avec le VIH et des représentants des Nations Unies, M. Sidibé a insisté sur la nécessité d'intensifier les efforts nationaux et régionaux pour mettre fin à la stigmatisation et à la discrimination.

« La stigmatisation place les personnes vivant avec le VIH et les populations les plus exposées au risque d'infection à VIH dans une situation de clandestinité », a expliqué M. Sidibé. « Elle empêche les populations vulnérables d'accéder aux services de santé et aux services anti-VIH dont elles ont besoin ».

Les pays arabes sur le point de développer une stratégie de lutte contre le sida pour atteindre les objectifs de la Déclaration politique sur le sida de 2011

15 mars 2012

L'épidémie de VIH au Moyen-Orient et en Afrique du Nord est en augmentation depuis 2001.
Photo : ONUSIDA/P.Virot

« Nous allons faire tout notre possible pour prévenir les nouvelles infections au VIH et les nouveaux décès liés au sida dans notre région », a déclaré Son Excellence Dr Abdel Latif Wreikat, Ministre de la santé en Jordanie et Président de la 37e Session du Conseil des ministres arabes de la santé, qui s'est tenu les 14 et 15 mars 2012 à Amman, Jordanie.

À cette occasion, le Conseil des ministres arabes de la santé, représentant les pays membres de la Ligue des États arabes, a officiellement lancé l'Initiative arabe de lutte contre le sida. L'objectif de cette initiative est d'accélérer les ripostes nationales et régionales au sida afin d'atteindre les objectifs de la Déclaration politique sur le sida de 2011. « Nous nous engageons à réduire la prévalence du VIH dans les pays arabes », a souligné le Dr Wreikat.

Au cœur de cette nouvelle initiative, le développement d'une « Stratégie arabe unifiée de lutte contre le VIH et le sida » et la constitution d'un comité technique pour suivre le développement et la mise en œuvre de la nouvelle stratégie. Globalement, la stratégie aidera les pays de la région à mieux comprendre l'épidémie, à créer un engagement politique plus fort et à plus investir dans le sida, et elle contribuera à rationaliser le sida dans l'ensemble de l'agenda de développement. Le comité de développement examinera les objectifs internationaux de la Déclaration politique et développera une feuille de route pour les atteindre à l'horizon 2015.

Sima Bahous, Secrétaire général adjoint de la Ligue des États arabes a exprimé sa détermination à « travailler avec nos États membres pour respecter les engagements pris en signant la Déclaration politique sur le sida ».

Nous allons faire tout notre possible pour prévenir les nouvelles infections au VIH et les nouveaux décès liés au sida dans notre région

Son Excellence Dr Abdel Latif Wreikat, Ministre de la santé en Jordanie

Cette initiative sans précédent est le point culminant d'un partenariat croissant entre l'ONUSIDA et la Ligue des États arabes. Une série de consultations et d'ateliers régionaux et sous-régionaux se sont tenus en 2011 pour unir les pays arabes dans leurs ripostes au sida. Ces formations, qui se sont déroulées sous l'égide de la Ligue des États arabes, ont été dispensées par l'ONUSIDA, qui a contribué à développer l'agenda ainsi que les recommandations. L'ONUSIDA a également aidé les pays tout au long de l'année à examiner leurs Plans stratégiques nationaux pour s'assurer que les droits de l'homme étaient inclus dans les ripostes nationales au sida.

« Nous sommes ravis de constater que le sida fait partie des principales priorités de la Ligue arabe dans un contexte de priorités politiques difficiles dans un monde arabe à l'évolution rapide », a déclaré Hind Khatib, Directrice de l'équipe d'appui aux régions de l'ONUSIDA pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord. 

L'épidémie de VIH au Moyen-Orient et en Afrique du Nord est en augmentation depuis 2001. Si la prévalence globale du VIH dans la région reste faible, l'augmentation du nombre de nouvelles infections fait de cette région l'une des deux parties du monde où l'épidémie progresse le plus rapidement. Environ 500 000 personnes vivent avec le VIH dans la région, et la mortalité liée au sida a quasiment doublé au cours des 10 dernières années chez les adultes et les enfants.

L'épidémie de VIH concerne principalement les consommateurs de drogues, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les professionnels du sexe. Cependant, l'épidémie reflète la diversité de la région, avec différentes populations plus lourdement touchées dans différents endroits. Cette diversité est d'autant plus amplifiée par les différences d'attitudes, de politiques, d'engagements politiques ainsi que de disponibilité et d'accès à des services de prévention et de traitement du VIH dans les différents pays.

Libye : l'ONUSIDA collabore avec le Conseil national de transition pour rebâtir la riposte au sida dans le pays

17 février 2012

Alors que la Libye célèbre le premier anniversaire de la révolution du 17 février, l'ONUSIDA et le Conseil national de transition collaborent pour donner un nouvel élan à la riposte au sida dans le pays.  

Un programme à court terme pour la riposte nationale au sida a été mis en place suite à la rencontre entre le directeur exécutif de l'ONUSIDA et le Ministre adjoint de la santé en Libye, le Docteur Adel M. Abushoffa. Les bases du développement d'un plan stratégique national complet sur le sida ont également été établies.

En collaboration avec l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), l'ONUSIDA émet des recommandations techniques au gouvernement par l'intermédiaire d'un conseiller principal de l'ONUSIDA, afin de surveiller l'épidémie de VIH, établir les priorités et identifier avec le gouvernement les principales lacunes de la riposte.

À court terme, la Libye a demandé à l'ONUSIDA de soutenir l'approvisionnement en médicaments antirétroviraux (ARV) pour près de 3 000 personnes vivant avec le VIH, tout en œuvrant en parallèle pour rétablir le système d'approvisionnement et d'acquisition d'ARV interrompu depuis plus de 6 mois. Des ARV sont désormais envoyés dans le pays.

L'ONUSIDA prend la tête de la coordination de la riposte au sida de l'ONU en Libye et de nouveaux partenariats ont été établis avec des donateurs clés tels que la Commission européenne.

Parmi les questions à long terme essentielles figuraient l'augmentation des ressources humaines dans le système de santé et l'assurance que les professionnels de santé ont les compétences pour fournir des services de prévention et de traitement du VIH.

La riposte au sida doit également s'axer autour de la réduction de la stigmatisation et la discrimination, notamment de la part des professionnels de santé, de la décentralisation des services liés au VIH, et de l'atteinte des personnes à haut risque de VIH telles que les professionnels du sexe, les consommateurs de drogues injectables ainsi que les immigrés et les personnes déplacées. Le plan stratégique national à long terme se concentrera sur le renforcement des capacités des organisations de la société civile pour mettre en œuvre des programmes de sensibilisation et de prévention du VIH.

En première étape du développement d'une riposte au sida éclairée, la Libye, en collaboration avec l'OMS et l'ONUSIDA, renforce son système de surveillance du VIH. Les informations sur la situation épidémiologique en Libye sont rares, mais des évaluations préliminaires font état d'une épidémie grave parmi les consommateurs de drogues injectables, ainsi que d'informations anecdotiques sur la présence du VIH parmi les professionnels du sexe et dans le commerce du sexe sur les parcours des migrants dans le sud du pays.

Le nouveau gouvernement de Libye identifie le sida comme une priorité

24 janvier 2012

Premier vice-ministre de la Santé de Libye, Dr. Adel M. Abushoffa (à gauche) et le directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé

Une délégation libyenne dirigée par le vice-ministre de la Santé Dr. Adel M. Abushoffa a rencontré le directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé, le 24 janvier au siège de l'ONUSIDA à Genève, Suisse. L'objectif de la réunion était de mettre en place les priorités à court terme pour la riposte au sida, mais aussi d'établir la base de développement pour un plan national solide de lutte contre le sida.

La Libye se remet progressivement de la guerre civile. Il en résulte que le pays est dirigé par un gouvernement de transition qui, parmi ses priorités, inscrit la reconstruction des services sociaux et de soins, y compris le VIH.

« Nous avons des problèmes importants et urgents à aborder concernant la fourniture des services de santé pour les Libyens, y compris la gestion des réfugiés venant de toutes les parties du pays » a déclaré Mr Abushoffa. « Nous comptons sur l'ONUSIDA pour nous aider à rétablir un système de santé qui fonctionne grâce à une approche intégrée afin de résoudre la situation de santé post crise dans le pays ».

Pendant la réunion, l'ONUSIDA a offert son aide et son expertise au gouvernement en définissant une stratégie globale qui rassemblera tous les secteurs pour une riposte efficace au sida. En collaboration avec l'Organisation mondiale de la santé (OMS), l'ONUSIDA apportera également une orientation technique au gouvernement en termes de surveillance de l'épidémie, d'identification des priorités et de construction de la capacité gouvernementale pour s'approprier la riposte.

L'ONUSIDA assumera sa partie en apportant des solutions pour la reconstruction et la pérennité du système de santé, en aidant le pays à fournir un accès universel aux services anti-VIH pour tous ses citoyens

Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA

« Nous sommes encouragés par la poursuite de la démocratie libyenne » a commenté M. Sidibé. « L'ONUSIDA assumera sa partie en apportant des solutions pour la reconstruction et la pérennité du système de santé, en aidant le pays à fournir un accès universel aux services anti-VIH pour tous ses citoyens. »

La surveillance du VIH est nécessaire

Les services de santé périphériques dans le pays ne fonctionnent pratiquement pas en raison du manque de liquidités, d'approvisionnements et de personnel. Les hôpitaux restants qui fonctionnent portent la charge des premiers soins et du nombre de dossiers de blessés de guerre supplémentaires provoqués par les combats occasionnels qui ont encore lieu. Le gouvernement de transition fait également face à d'autres défis de santé immédiats comme la sécurisation de l'approvisionnement en médicaments, le contrôle des maladies, l'information et la surveillance.

La prévalence du VIH avant la guerre était estimée à 0,13% sur la base d'une étude de 2006 avec comme principal mode de transmission le partage de matériel d'injection contaminé parmi les consommateurs de drogues injectables. M. Sidibé a souligné l'importance d'informations précises et mises à jour sur le VIH afin de développer des programmes fondés sur des données probantes qui répondent efficacement à des contextes spécifiques.

Avant la guerre, entre 2000 to 3000 personnes vivant avec le VIH avaient accès à un traitement antirétroviral (ARV). L'approvisionnement en traitements antirétroviraux a maintenant été interrompu, et ce depuis plus de six mois. Malgré les efforts du ministère de la Santé pour se fournir en médicaments contre le VIH, les défis demeurent. Le ministère de la Santé, conjointement avec l'OMS, a discuté de la possibilité de lancer un appel pour recevoir des fournitures immédiates de traitements antirétroviraux en prêts d'autres pays ou de la part de laboratoires. L'ONUSIDA coordonnera le travail des Nations unis en collaboration avec le gouvernement de transition afin de reconstruire l'approvisionnement et le système de fourniture de traitements antirétroviraux pour restaurer la continuité des services et d'appui aux personnes vivant avec le VIH.

Le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord ont enregistré leur plus grand nombre d'infections à VIH en 2010, mais les progrès récents sont encourageants

04 décembre 2011

Le rapport régional 2011 sur le sida pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord a été présenté au Caire le 4 décembre 2011. Photo : ONUSIDA.

Un rapport concernant l'épidémie de VIH au Moyen-Orient et en Afrique du Nord montre que si la prévalence globale du VIH dans la région reste faible, l'augmentation du nombre de nouvelles infections depuis 2001 fait de cette région l'une des deux parties du monde où l'épidémie progresse le plus rapidement.

Le rapport a été présenté le 4 décembre sous l'égide de la Ligue arabe au Caire, en Égypte. Cet événement a réuni les délégués et les ambassadeurs des États arabes accrédités auprès de la République arabe d'Égypte, des organisations de la société civile, y compris des associations de personnes vivant avec le VIH, des donateurs, des chefs religieux, des groupes communautaires, ainsi que les médias, le secteur privé, les ambassadeurs de bonne volonté et les agences de l'ONU.

Le rapport fait état d'une évolution significative des politiques et d'une intensification des programmes, ce qui indique une volonté politique accrue de lutter contre l'épidémie de sida dans la région. La majorité des pays de la région ont mis en place des stratégies nationales de lutte contre le sida et certains ont lancé des programmes à destination des populations les plus exposées au risque, notamment les professionnel(le)s du sexe, les consommateurs de drogues injectables et les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes.

Le Dr Paul De Lay, directeur exécutif adjoint du Programme de l'ONUSIDA, a salué les progrès accomplis. « Il y a dix ans, le VIH n'était pas à l'ordre du jour de l'agenda politique au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Aujourd'hui, tous les pays de la région sont davantage engagés dans la riposte au VIH », a déclaré le Dr De Lay.

Selon le rapport, le nombre estimé d'adultes et d'enfants vivant avec le VIH dans la région est passé de 330 000 [200 000 à 480 000] en 2001 à 580 000 [430 000 à 810 000] en 2010. Le rapport attribue cette hausse au nombre croissant de nouvelles infections par le VIH parmi les populations les plus exposées au risque et à la transmission du virus à leurs partenaires sexuels.  

En 2010, on a compté 84 000 [57 000 à 130 000] nouvelles infections par le VIH et 39 000 [28 000 à 53 000] décès dus au sida au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Le nombre annuel estimé de nouvelles infections à VIH et de décès dus au sida a quasiment doublé durant les dix dernières années. Bien que ces pays aient élargi l'accès au traitement antirétroviral de 25 % l'an dernier, la couverture régionale totale reste faible, avec seulement 8 % des personnes vivant avec le VIH et remplissant les conditions pour recevoir un traitement qui ont effectivement accédé à ce traitement en 2010.

À l'heure actuelle, les organisations de la société civile jouent un rôle plus visible dans la riposte au VIH par rapport à la situation d'il y a seulement quelques années en arrière. D'importantes difficultés subsistent toutefois en matière d'intensification des programmes de lutte contre le sida parmi les populations les plus exposées au risque d'infection par le VIH. « Le travail avec les populations les plus exposées au risque est difficile dans des contextes où les niveaux de stigmatisation et de discrimination sont élevés et l'appui général des gouvernements est limité », a expliqué Mme Hind Khatib-Othman, directrice de l'équipe de l'ONUSIDA d'appui aux régions pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord.

Les principales déclarations politiques adoptées dans la région incluent la Déclaration de consensus de Dubaï de 2010 et la Charte de Riyad de 2011. Le Professeur Ziad A. Memish, vice-ministre adjoint en charge de la santé et de la médecine préventive du Royaume d'Arabie saoudite, représentant le ministre de la Santé qui est aussi le président du Comité ministériel d'orientation de la Ligue arabe, a évoqué l'Initiative arabe (un mécanisme de suivi de la Charte de Riyad) comme une mesure importante permettant à la région de se montrer à la hauteur de ses engagements internationaux.

Le Dr Sima Bahous, secrétaire général adjoint et responsable du secteur du développement social de la Ligue arabe, a salué la publication du rapport et souligné les relations de coopération existant entre la Ligue arabe et l'ONUSIDA. Le Dr Bahous a également mis en avant l'enthousiasme de la Ligue arabe suscité par le travail avec toutes les parties concernées en vue de l'accomplissement des Objectifs du Millénaire pour le développement et de la mise en œuvre de la Déclaration politique sur le VIH/sida de 2011 adoptée par l'Assemblée générale des Nations Unies. « Le temps est venu d'agir conformément aux engagements et de prendre les mesures nécessaires pour maintenir la prévalence du VIH à un faible niveau », a indiqué le Dr Bahous.

Le rapport contient de nombreuses recommandations sur la manière de renforcer la riposte au sida dans la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord. Parmi elles figurent un examen des lois et des politiques qui entravent l'accès aux services de prévention et de traitement du VIH, des mesures d'investissement intelligentes basées sur une approche éclairée par des données probantes et fondée sur les droits de l'homme, et l'importance d'un leadership politique fort.

« Les décideurs doivent faire preuve de courage politique pour cibler la riposte sur les populations les plus touchées par le VIH. La Déclaration politique de 2011 doit servir de fondement à un tel leadership », a conclu le Dr De Lay.

Placer les familles au cœur de la riposte au sida au Moyen-Orient et en Afrique du Nord

04 novembre 2011

Participants du Symposium du Qatar. Doha, Qatar.
2 novembre 2011

Les familles doivent être habilitées à offrir la première ligne de protection contre la stigmatisation, sensibiliser l'opinion au VIH et réduire les nouvelles infections à VIH au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MOAN) d'après les participants du Symposium du Qatar qui s'est achevé récemment.

L'événement, qui s'est déroulé les 1er et 2 novembre 2011 à Doha, était organisé par le Doha International Institute for Family Studies and development (DIIFSD), l'ONUSIDA et l'UNICEF pour examiner les associations entre la famille, les objectifs du Millénaire pour le développement et le sida au Moyen-Orient.

« Nous devons nous attaquer à l'épidémie du sida avec responsabilité et courage », a déclaré Dr Sima Bahous, secrétaire général adjoint de la Ligue arabe. « Le VIH fait entrave aux progrès sociaux, économiques et de développement de la région et nuit à la santé de la famille. » 

Le Symposium du Qatar s'est concentré sur la manière dont les investissements pour les enfants, les jeunes et les femmes peuvent avoir un impact réel sur la réduction de la prévalence du VIH dans la région. La région MOAN fait parties des quelques régions du monde où l'épidémie du sida continue d'augmenter avec une prévalence du VIH qui a doublé ces 10 dernières années et où les décès liés au sida ont triplé.

Les thèmes abordés à la conférence incluaient l'objectif d'éliminer les nouvelles infections du VIH chez les enfants, la nécessité de programmes de prévention du VIH axés sur les enfants et les jeunes les plus à risque de contracter l'infection ainsi que la manière dont la famille influence leur implication dans des comportements potentiellement à risque.

Selon Shahida Azfar, directeur régional de l'UNICEF dans la région MOAN, un nombre considérable de femmes, de jeunes et d'enfants sont touchés par le VIH dans la région, malgré les découvertes des dix dernières années. En 2009, plus de 6 400 enfants âgés de 0 à 14 ans ont contracté l'infection à VIH dans la région MOAN. Le nombre d'enfants vivant avec le VIH (âgés de 0 à 14 ans) est passé à 21 000 et la même année, le nombre de jeunes (âgés de 15 à 24 ans) vivant avec le VIH s'élevait à 94 000.

La directrice régionale pour la région MOAN de l'ONUSIDA, Hind Khatib, acceptant un prix de la part du Lt. Général Dahi Khalfan Tamim, Commandant en chef, Police de Dubaï, pour le compte du directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé.

Les participants se sont accordés à dire que les familles peuvent être très protectrices puisqu'elles offrent un moyen fiable d'éducation sur la prévention du VIH et peuvent influencer les enfants à rester scolarisés, sur la bonne voie et pas à risque. Le soutien de la famille peut améliorer l'observance au traitement anti-VIH, fournir des soins durables et constituer la première ligne de protection contre la stigmatisation et l'isolation.

« Les pays de la région MOAN doivent aider les familles à se mobiliser contre le sida par le biais de l'éducation, la sensibilisation et l'élimination de la stigmatisation associée au sida », a déclaré Dr Faleh Mohammed Hussain Ali, secrétaire général adjoint aux affaires politiques du Conseil suprême pour la santé au Qatar.

Outre le fait de placer la famille au cœur de la riposte au sida, les participants ont également appelé à un engagement politique accru et une plus grande implication de la société civile, y compris des médias.

La directrice régionale pour la région MOAN de l'ONUSIDA, Hind Khatib, a insisté sur le fait que l'atteinte de la vision de l'ONUSIDA : Objectif zéro discrimination, zéro nouvelle infection à VIH et zéro décès lié au sida, exigeait plus que la simple acceptation de la validité des approches politiques, sociales et scientifiques actuelles. « Cela exigera un acte créatif délibéré de promouvoir les liens de la famille et les valeurs culturelles, de confronter les normes sociales et de réexaminer les lois qui ôtent aux personnes leur dignité et le respect. »

Le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord intensifient leurs efforts pour assurer l'accès universel aux services anti-VIH pour les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transsexuelles

31 mai 2011

Photo : ONUSIDA/P. Virot

Les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) et les personnes transsexuelles comptent parmi les populations les plus stigmatisées au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Malgré les tensions sociales et le caractère sensible de ces questions, la plupart des pays de cette région ont admis l'importance d'élaborer des programmes à destination des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et de travailler avec eux dans le but de renforcer l'efficacité des actions nationales de riposte au sida. Néanmoins, la portée et l'échelle des programmes de prévention existants sont restées modérées, mettant ainsi en lumière les limites en termes de couverture et de qualité.

Dans ce contexte, l'ONUSIDA a réuni des représentants de la société civile, des gouvernements, des programmes nationaux de lutte contre le sida ainsi que des partenaires régionaux et internationaux à l'occasion d'un atelier au Liban, dans le but de discuter des moyens d'élargir les actions qui ciblent les besoins des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes dans cette région.

L'atelier a été organisé en collaboration avec l'organisation Helem - Société libanaise de protection des homosexuels (lesbiennes, gays, bisexuels et transsexuels), l'International AIDS Alliance (AA) et le Réseau régional arabe contre le sida (RANAA). Il portait sur les résultats d'un projet de recherche intitulé « Ouvrir l'accès aux services anti-VIH aux hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes - Analyse de la situation et développement de partenariats ». Le principal objectif de ces recherches, menées en Algérie, au Liban, au Maroc et en Tunisie, était d'identifier des moyens d'ouvrir et de faciliter cet accès aux services anti-VIH.

La plupart des programmes ciblant les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transsexuelles menés dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord en sont au stade de projets pilotes. Nous devons élargir les programmes actuels en nous appuyant sur les nombreuses expériences menées ces dernières années.

Mme Nicole Massoud, conseillère régionale pour le suivi et l'évaluation des programmes auprès de l'équipe d'appui régionale de l'ONUSIDA en Afrique du Nord et au Moyen-Orient.

En raison des lois et des politiques répressives en vigueur, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes n'osent pas s'adresser aux services de prévention, de traitement, de soins et d'appui en matière de VIH.  Actuellement, 18 sur les 21 pays qui constituent la région Moyen-Orient et Afrique du Nord considèrent les rapports sexuels entre hommes comme un crime et 4 d'entre eux appliquent la peine de mort.

Les participants ont insisté sur l'importance de créer des environnements favorables permettant la diffusion sans restriction de messages et de services de prévention, un accès adapté au traitement, aux soins et à l'appui en matière de VIH et la responsabilisation des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et des personnes transsexuelles dans la planification, la mise en œuvre et l'évaluation des stratégies d'élaboration de programmes.

Les participants ont également examiné un guide développé par l'ONUSIDA basé sur des expériences de terrain et sur les leçons tirées de ces expériences, pour des actions programmatiques efficaces, étendues et culturellement adaptées auprès des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et des personnes transsexuelles.

« La plupart des programmes menés dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord en sont au stade de projets pilotes. Nous devons élargir les programmes actuels en nous appuyant sur les nombreuses expériences menées ces dernières années. Nous espérons que ce guide, adapté au contexte régional, apportera une aide dans les actions auprès des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et des personnes transsexuelles », a déclaré Mme Nicole Massoud, conseillère régionale pour le suivi et l'évaluation des programmes auprès de l'équipe d'appui régionale de l'ONUSIDA.

Il n'existe pas d'estimations fiables du nombre d'hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes dans la région. Toutefois, on dispose de preuves documentées d'une propagation accrue du VIH et du risque de transmission parmi les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transsexuelles, pouvant être à l'origine d'une épidémie concentrée de VIH au cours des dix prochaines années.

Une exposition photographique en Égypte témoigne du pouvoir des individus de créer des changements sociaux et appelle à la fin de la stigmatisation liée au VIH

20 mai 2011

Visiteurs à l'exposition photos Visages positifs.

Une exposition vient de s'ouvrir au Caire pour souligner le pouvoir des individus de créer des changements sociaux, y compris mettre fin à la stigmatisation liée au SIDA. On peut y voir un ensemble de portraits pris à l'occasion de révolution égyptienne de janvier 2011 et des portraits présentés par de jeunes photographes à un concours organisé pour la Journée mondiale du SIDA sur le thème des Visages positifs.

Il s'est écoulé 30 ans depuis que des militants se sont mobilisés parmi la population en riposte au VIH qui frappait leurs communautés. Ils n'avaient pas d'argent et encore moins de reconnaissance du monde, mais leur courage et leur foi en leur cause leur ont permis de faire et de continuer à faire une différence pour les personnes infectées et affectées par le VIH. Une exposition photo rassemble aujourd’hui deux mouvements menés par des anonymes et des communautés qui partagent un appel à l'équité et à la justice.

L'exposition, coorganisée par l'ONUSIDA et le Sawy Cultural Wheel, a ouvert le 11 mai et se poursuivra jusqu'au 21 mai dans ce centre culturel du centre du Caire. Elle emprunte l'esprit de la révolution égyptienne pour étendre la dignité et la liberté des personnes vivant avec le VIH et des communautés affectées.

J'espère que les personnes vivant avec le VIH dans le pays se rendent compte qu’elles ont le pouvoir de faire une différence, de s'aider elles-mêmes et d'aider les autres en défendant leurs droits.

Menna Shalabi, ambassadrice itinérante nationale de l'ONUSIDA pour l'Égypte

La cérémonie d'ouverture incluait un forum de discussion auquel participaient Menna Shalabi, Ambassadeur itinérant national de l'ONUSIDA pour l'Égypte, le photographe M. Monir El Shazly, et le Dr Mohamed Slalah, président de la Fédération internationale des étudiants en médecine d'Égypte.

Tandis que le Dr Slalah soulignait le rôle de l'art dans la communication de messages de promotion de la justice sociale et des droits de l'homme, Mme Shalaby s'est appuyée sur son engagement personnel auprès de personnes vivant avec le VIH pour souligner que les personnes peuvent se retrouver piégées par des sentiments d'impuissance. « J'espère que les personnes vivant avec le VIH dans le pays se rendent compte qu’elles ont le pouvoir de faire une différence, de s'aider elles-mêmes et d'aider les autres en défendant leurs droits », a-t-elle affirmé.

Menna Shalabi, ambassadrice itinérante nationale de l'ONUSIDA pour l'Égypte lors de l'ouverture de l'exposition photographique.

M. Shazly, photographe professionnel reconnu, a déclaré que les photos étaient si expressives et profondes qu'elles parlaient à la fois au cœur et à l'esprit. Selon lui, c'est le sens de la solidarité autour d'une cause commune qui a été le moteur du soulèvement populaire et de la révolution en Égypte. « La riposte au VIH doit s'adresser au même sentiment d'unité et les personnes vivant avec le VIH doivent réaliser qu'elles ont le pouvoir de faire que cela se produise », a-t-il affirmé.

Wessam El Beih, fonctionnaire de l'ONUSIDA en Égypte, explique que l'idée de combiner des photos était « de souligner que surmonter la peur et la barrière du silence est essentiel pour galvaniser les actions porteuses de changement et la réalisation des droits. »

Trois gagnants du concours photo VIH 2010 se sont vus remettre des appareils photo numériques offerts par Canon lors de l'ouverture de l'exposition. Le gagnant du premier prix, Dina Ezzat, a expliqué que son enfant a été l'inspiration derrière sa photo. Selon Mme Ezzat, l'image d'un bébé enveloppé dans un ruban rouge symbolise la possibilité d'un avenir brillant et SANS VIH ainsi que l'obligation pour la société de protéger cet avenir grâce à une riposte efficace au SIDA.

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