PMTCT

Lancement de la boite à outils pour le plaidoyer destinée aux Premières Dames d’Afrique

10 février 2020

Les Premières Dames d’Afrique disposent désormais d’une boite à outils pour le plaidoyer. Ce document d’aide a été élaboré comme partie intégrante de la campagne Naître libre pour briller, une initiative de l’Organisation des Premières Dames d’Afrique pour le développement (OPDAD) et de partenaires. Cette campagne a pour objectif de mettre un terme au VIH pédiatrique, de préserver la santé des mères, mais aussi de lutter contre la tendance croissante de la riposte au VIH à oublier les enfants en Afrique.

Des progrès importants ont été réalisés dans la riposte au sida chez les femmes et les enfants. On estime ainsi que depuis 2010, 1,5 million de nouvelles infections au VIH ont été évitées chez les enfants âgés de 0 à 14 ans en Afrique. Le pourcentage de femmes enceintes vivant avec le VIH et suivant une thérapie antirétrovirale est quant à lui passé de 44 % en 2010 à 84 % en 2018. Toutefois, le continent est encore confronté à de nombreux défis. Le sida demeure la première cause de mortalité chez les femmes en âge de procréer. Seule la moitié de tous les enfants vivant avec le VIH a accès à une thérapie antirétrovirale, l’autre moitié, soit 742 000 enfants, n'est ni diagnostiquée ni soignée contre le VIH. La couverture des services de prévention de la transmission verticale (de la mère à l’enfant) fait du sur place en Afrique orientale et australe, et elle recule en Afrique occidentale et centrale depuis trois ans.

La boite à outils définit trois axes permettant aux Premières Dames de concentrer leurs efforts de plaidoyer : assurer aux femmes et filles une vie sans VIH, prévenir la transmission verticale du VIH et identifier les enfants et les jeunes vivant avec le VIH pour leur apporter des services. Ce document montre comment assurer la promotion de ces axes en apportant des informations contextuelles et des idées essentielles sur ces trois problématiques. Par ailleurs, un cadre de travail souligne la manière dont les Premières Dames peuvent tirer parti de leur position unique pour sensibiliser, réunir des acteurs, agir et promouvoir le leadership des communautés.

Dans son allocution à l’occasion de ce lancement, Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l’ONUSIDA, a déclaré : « Nous devons nous concentrer sur la prochaine étape sur la route menant au succès, accélérer nos efforts pour protéger les femmes et les filles du VIH, empêcher la transmission de la mère à son bébé, et identifier les enfants et jeunes vivant avec le VIH. »

« Nous avons fait de grands pas en avant dans la lutte pour mettre fin au sida, mais il reste encore fort à faire. Nous constatons aujourd’hui une recrudescence des taux de transmission de la mère à l’enfant dans certains pays et nous devons nous concentrer sur ces populations vulnérables. Seules des stratégies et des campagnes spécifiques renforcées comme Naître libre pour briller nous permettront de placer les besoins des femmes et des enfants au cœur des préoccupations et d’atteindre l’objectif d’une génération à l’abri du sida », a ajouté Chip Lyons, président et directeur général de la fondation Elizabeth Glaser Pediatric AIDS.

Lors de son assemblée générale le 9 février à Addis-Abeba, l'OPDAS, la fondation Elizabeth Glaser Pediatric AIDS et l’ONUSIDA ont présenté cette boite à outils.

boite à outils pour le plaidoyer

campagne Naître libre pour briller

Avantages et inconvénients d'être un petit pays

27 septembre 2019

Être un petit pays présente des avantages. Dans les Caraïbes, il est en effet rare que la clinique ou l'hôpital local soit très éloigné. La région enregistre des résultats satisfaisants pour prévenir les nouvelles infections au VIH chez les enfants. Elle s'appuie pour cela sur des systèmes efficaces de soins de proximité et sur un solide accès aux soins pour les femmes enceintes. L'Organisation mondiale de la santé a validé l'élimination de la transmission du VIH de la mère à l'enfant dans sept îles caribéennes au profil très différent : il s'agit aussi bien de Montserrat, un territoire britannique d'outre-mer avec sa population de 5 000 personnes, que de Cuba et ses 11 millions d'habitants. 

Antigua-et-Barbuda a obtenu en 2017 sa validation concernant l'élimination de la transmission du VIH de la mère à l'enfant. Selon la cheffe du service médical, Rhonda Sealey-Thomas, le ministère de la Santé a réfléchi à des stratégies pour s'assurer que les femmes enceintes se sentent autonomes et soutenues afin de commencer le plus tôt possible les soins prénatals. Ce pays composé de deux îles a adopté un modèle de soin aux communautés consistant en des visites à domicile d'infirmières afin d'encourager les femmes à se rendre dans les établissements de santé au tout début de leur grossesse et à respecter leurs rendez-vous médicaux. Le pays s'appuie sur ses 26 cliniques communautaires pour garantir que chaque femme puisse accéder facilement aux soins prénatals.

Aux Bahamas, le ministre de la Santé et la riposte au sida au sens large s'efforcent de décrocher la validation. L'archipel figure parmi les cinq états caribéens à avoir atteint une couverture totale du diagnostic précoce chez le nourrisson en 2018.

Nikkiah Forbes, directrice du National HIV/AIDS and Infectious Disease Programme auprès du ministère de la Santé bahamien, souligne l'importance d'avoir un système de santé solide offrant des soins prénatals gratuits et des laboratoires performants. Les soins prénatals sont universels aux Bahamas et dispensés dans le réseau de cliniques de proximité de l'archipel. Les mères sont encouragées à commencer dès que possible un traitement, et un test du VIH leur est proposé lors de la première visite. Un nouveau dépistage en laboratoire est effectué à la 32e semaine. Des infirmières spécialisées s'assurent que l'ensemble des mères et des nouveau-nés continuent de recevoir des soins et obtiennent toute l'aide supplémentaire nécessaire.

« Il est indispensable de se rendre sur le terrain afin d'apporter des traitements contre le VIH. Nous nous rendons dans les cliniques pour rencontrer les femmes et leur fournir de l'aide ainsi que des conseils. Nous allons chez elles et dépistons leur compagnon. Nous assurons un véritable suivi afin d'acquérir la certitude qu'elles viennent à la clinique, se sentent bien et que tout se passe rapidement. Nous vérifions qu'elles obtiennent leurs médicaments, tous leurs résultats d'analyse en laboratoire et qu'elles bénéficient d'un soutien nutritionnel. Si elles ne viennent pas à nous, alors nous allons à elles », explique une infirmière.

Mais avoir une faible population n'est pas non plus sans poser de problèmes. La population migrante, par exemple, se sent souvent plus vulnérable, car s'adresser à des services de santé les fait sortir de l'anonymat. Antigua-et-Barbuda garantit des soins de santé à l'ensemble de la population migrante. « Les services dans les cliniques de santé communautaires sont gratuits. La nationalité ne joue aucun rôle. Si la population migrante n'a pas les moyens d'accéder aux soins de santé, cela coûte plus cher à la société sur le long terme. En protégeant sa santé, nous protégeons indirectement celle de nos citoyennes et citoyens », explique Mme Sealey-Thomas.

Aux Bahamas, des mesures existent également pour garantir l'accès aux soins à la population migrante en provenance de Haïti. « Nous avons des interprètes qui parlent le créole haïtien dans une clinique délivrant tous les services. Les documents de prévention sont aussi disponibles dans cette langue », indique Mme Forbes.

En revanche, pour les personnes appartenant à une communauté étroitement soudée, nous veillons à accorder une grande attention au renforcement de la confidentialité ainsi qu'à la prévention de la stigmatisation et de la discrimination dans les situations de soin. Dans toute la région, le personnel soignant reçoit des formations pour lutter contre la stigmatisation et la discrimination et prévenir les complications, comme les préjugés inconscients et la confidentialité.

Toutefois, quel que soit le pays caribéen, la probabilité est assez élevée de connaître ou reconnaître quelqu'un dans un établissement de soin. Ces pays doivent relever ce défi afin d'accélérer les avancées dans toute l'offre de soins, aussi bien pour les adolescentes et adolescents, que les femmes et les hommes.

L’ONUSIDA appelle les pays à accélérer leurs efforts et à combler les besoins en services pour mettre fin à l’épidémie du sida parmi les enfants, adolescentes et adolescents

22 juillet 2019

Alors que les objectifs mondiaux 2018 n’ont pas été atteints, le rapport Start Free, Stay Free, AIDS Free souligne la nécessité de concentrer les actions sur les pays en retard

GENÈVE/MEXICO, le 22 juillet 2019—Un nouveau rapport publié aujourd’hui lors de la 10e conférence de l’IAS de recherche sur le VIH organisée dans la capitale mexicaine révèle que l’humanité peine à satisfaire ses engagements pour en finir avec l’épidémie du sida chez les enfants, les adolescentes et les adolescents. Le rapport, Start Free, Stay Free, AIDS free, pointe le net ralentissement de la réduction des nouvelles infections au VIH parmi les enfants et de la généralisation de l’accès au traitement pour les enfants, les jeunes et les femmes enceintes vivant avec le VIH. Malgré des avancées significatives dans certains pays, les objectifs mondiaux fixés pour 2018 n’ont pas été atteints.  

L’an dernier, près de 160 000 enfants entre 0 et 14 ans ont été contaminés par le VIH dans le monde. Il s’agit d’une baisse importante par rapport aux 240 000 nouveaux cas en 2010. Cependant, l’objectif ambitieux et fondamental était de ramener ce chiffre sous la barre des 40 000 en 2018.

« Cette situation est décevante et frustrante. Nous n’avons pas réussi à atteindre les objectifs 2018 de réduction des nouvelles contaminations au VIH parmi les enfants et les jeunes, ni à étendre l’accès au traitement pouvant sauver des vies », déclare Gunilla Carlsson, Directrice exécutive de l’ONUSIDA par intérim. « Nous devons agir rapidement pour inverser la tendance et respecter notre engagement de mettre fin à l’épidémie du sida chez la prochaine génération. »

Près de 82 % des femmes enceintes vivant avec le VIH ont désormais accès aux thérapies antirétrovirales. Des progrès considérables ont été enregistrés dans les pays d’Afrique australe et orientale. En effet, plus de 90 % des femmes enceintes ont accès à des médicaments antirétroviraux en Éthiopie, au Kenya, en Ouganda, dans la République-Unie de Tanzanie et au Zimbabwe, voire plus de 95 % au Botswana, au Malawi, au Mozambique, en Namibie et en Zambie. Le résultat : 41 % de nouvelles infections en moins parmi les enfants, avec une baisse significative au Botswana (85 %), au Rwanda (83 %), au Malawi (76 %), en Namibie (71 %), au Zimbabwe (69 %) et en Ouganda (65 %) depuis 2010. Ces progrès sont l’aboutissement d’une solide volonté politique, de l’adoption rapide de lois et d’efforts concertés de tous les acteurs.

Le rapport met en lumière les lacunes à combler afin d’éviter de nouvelles infections chez les enfants. Par exemple, en Afrique orientale, 10 000 nouvelles contaminations sur les 26 000 cas touchant des enfants en 2018 sont imputables à des femmes ayant arrêté leur traitement au cours de leur grossesse ou de l’allaitement. En Afrique australe, 17 000 enfants nouvellement infectés sur 53 000 l’ont été suite à la contamination de leur mère au cours de la grossesse ou de l’allaitement. Au total, 16 000 nouvelles infections auraient pu être évitées dans cette région si les mères avaient continué leur traitement pendant la grossesse et l’allaitement. En Afrique occidentale et centrale, près de 27 000 nouveaux cas sur 44 000 auraient pu être évités si les mères avaient eu accès à des antirétroviraux.

« Les dernières données illustrent le contraste entre les avancées significatives de certains pays et les retards importants dans les autres pour atteindre les objectifs 2020 », explique Deborah Birx, Coordonnatrice pour les États-Unis de la lutte mondiale contre le sida et Représentante spéciale pour la diplomatie en matière de santé mondiale. « Ces disparités criantes soulignent le rôle décisif du volontarisme politique, de la mise en place rapide de politiques et d’investissements reposant sur des données en vue d’accélérer l’impact. »

L’analyse par pays des formes de transmission du VIH de la mère à l’enfant constitue un indicateur précieux pour élaborer la riposte à l’échelon national.

« L’éradication du sida et la mise en place d’une couverture universelle de santé doivent prendre tout le monde en compte. Cependant, trop d’enfants et de jeunes contaminés ne peuvent malheureusement pas grandir en bonne santé en raison de l’absence d’accès au traitement », explique Ren Minghui, Sous-Directeur général chargé de la couverture santé universelle/des maladies transmissibles et non transmissibles auprès de l’Organisation mondiale de la Santé. « Nous devons intensifier nos efforts et tenir nos promesses envers ces enfants. » 

Les enfants vivant avec le VIH sont aussi les grands oubliés de la généralisation du traitement contre le virus. Ils sont diagnostiqués et traités trop tardivement. On estime que 940 000 enfants de 0 à 14 ans avaient accès à un traitement en 2018, soit le double de 2010, mais toujours loin de l’objectif fixé à 1,6 million pour l’année dernière.

Un enfant vivant avec le VIH a moins de chance qu’un adulte d’accéder à un traitement. Cet écart se creuse dans certains pays, en particulier en Afrique occidentale et centrale. Par conséquent, l’épidémie de sida sévit toujours particulièrement de 0 à 14 ans. En 2018, dans 23 pays analysés, les enfants de cette tranche d’âge représentaient 5 % des personnes vivant avec le VIH, mais 15 % des décès dus à une maladie liée au sida. 

« Nous savons empêcher les contaminations par le VIH chez les enfants, ainsi que les signes avant-coureurs du sida après leur infection. Ils ont besoin de toute urgence d’un dépistage et d’informations sur les soins et le traitement, mais nous ne saisissons pas ces opportunités », déplore Henrietta Fore, Directrice exécutive de l’UNICEF. « Nous savons ce qu’il faut faire, mais cela ne suffit pas. Nous devons nous unir et redoubler nos efforts en faveur des enfants et des jeunes vivant avec le VIH afin de leur permettre de survivre et de s’épanouir. »    

L’accès rapide de cette population au traitement demeure la condition sine qua non du succès. Toutefois, en 2018, dans les 23 pays les plus touchés par l’épidémie, seuls 63 % des 1,1 million d’enfants exposés au VIH avaient été dépistés à l’âge de deux mois.

« À bien des égards, les soins prodigués par notre communauté à cette population sont d’un niveau de qualité inférieure », regrette Chip Lyons, Président et Directeur général de l’Elizabeth Glaser Pediatric AIDS Foundation. « Il n’est pas acceptable que, systématiquement, le standard minimal prévalant pour les adultes ne s’applique pas aux enfants. Surtout lorsque ce laisser-faire aboutit à un taux élevé, disproportionné et inacceptable de décès par le VIH chez les enfants et les jeunes contaminés. »

Le rapport révèle également qu’il sera très difficile, voire impossible, d’atteindre l’objectif 2020 de ramener à moins de 100 000 nouvelles infections par an parmi les jeunes femmes et les adolescentes âgées entre 15 et 24 ans. Les nouvelles contaminations au VIH parmi cette population dans le monde ont toutefois baissé de 25 % entre 2010 et 2018 pour atteindre 310 000. Alors qu’elles ont baissé chez les adolescentes et les jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans de plus de 40 % au Botswana, au Burundi, au Lesotho et en Afrique du Sud, cette incapacité à tenir l’objectif mondial se traduit par 6 000 nouveaux cas par semaine dans cette tranche de la population.

Les facteurs de leur vulnérabilité au VIH sont d’ordre social, structurel et comportemental. Ils doivent faire l’objet d’actions ciblées afin d’atteindre des résultats durables en matière de prévention. L'aggravation de leur vulnérabilité au VIH résulte de la discrimination fondée sur le sexe, de la violence basée sur le genre, de l’inégalité des chances et de l’absence de services adaptés. Une riposte efficace allie un accès aux services de santé sexuelle et de la reproduction, aux services de lutte contre le VIH et à des programmes  sociaux, structurels et comportementaux.

« Il est inacceptable d’observer une telle disparité des taux de suppression de la charge virale entre les jeunes contaminés par le VIH et les adultes. Il incombe à la communauté internationale de plaider pour des régimes efficaces de thérapie antirétrovirale destinés aux jeunes, ainsi que pour renforcement rapide de la prévention des nouvelles infections au sein de ce groupe extrêmement vulnérable », déclare Fatima Tsiouris, Directrice adjointe de la Clinical and Training Unit and Prevention of Mother-to-Child Transmission Lead at ICAP, Columbia University.

Le nombre de circoncisions médicales volontaires réalisées entre 2015 et 2018 dépassait les 11 millions d’hommes dans toutes les classes d’âge, ce qui signifie que 13 millions d’interventions au minimum doivent être effectuées d’ici 2020 pour atteindre l’objectif de 25 millions d’hommes et d’enfants circoncis volontairement entre 2015 et 2020.

L’ONUSIDA et le Plan d’urgence du Président des États-Unis pour la lutte contre le sida ont lancé le cadre Start Free, Stay Free, AIDS Free en 2016 afin de capitaliser sur les résultats du Plan mondial pour éliminer les nouvelles infections au VIH chez les enfants à l’horizon 2015 et maintenir leurs mères en vie qui a pris fin en 2014. 

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

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Malawi : n'oublions pas d’où nous venons pour continuer à progresser

05 juin 2019

Dan Namarika, Secrétaire à la Santé au Malawi et diplômé de la faculté de médecine en 1999, figure parmi les premiers étudiants à avoir suivi la totalité de sa formation médicale au Malawi. Sa volonté d’agir contre le sida l'a poussé à entamer une longue carrière de médecin. Il est notamment resté quatre ans au service personnel du défunt Président Bingu wa Mutharika.

« C’est à cause du sida que j’ai choisi la médecine. Je n'arrivais pas à croire qu’il n'existait aucun traitement pour une telle maladie.  Je me souviens du premier cas dans mon quartier. Une femme qui avait succombé à une maladie chronique aggravée par le sida.  Certains membres de ma famille en sont morts aussi. Le sida jalonne ma longue histoire », dit-il.

Depuis le pic de l’épidémie du VIH à laquelle fait référence M. Namarika, marqué par 110 000 nouvelles infections (en 1993 et 1994) et 65 000 décès dus aux maladies liées au sida (en 2004 et 2005), le Malawi a réalisé des progrès considérables dans sa lutte contre le VIH.

Ces progrès découlent de l’introduction d’innovations comme la méthode de dépistage « Test and Start » mise en place en 2016, qui propose un traitement immédiat contre le VIH à toutes les personnes vivant avec le VIH, ainsi que Option B+, lancée en 2011. Cette stratégie de prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant vise à s'assurer que toutes les femmes enceintes vivant avec le VIH aient accès à vie au traitement contre le VIH. 

Ainsi, les nouvelles infections au VIH au Malawi ont chuté de 40 %, passant de 64 000 en 2010 à 39 000 en 2017. Le nombre de décès liés au sida a lui diminué de moitié, passant de 34 000 en 2010 à 17 000 en 2017. L’espérance de vie continue d’augmenter, passant de seulement 46 ans en 2004 à 64 ans en 2018. Selon les estimations, elle pourrait même atteindre 74 ans d'ici 2030.

En 2017, 92 % des femmes enceintes vivant avec le VIH au Malawi avaient accès aux services de prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant. Cette situation a permis de réduire le nombre de nouvelles infections au VIH chez les enfants (0-14 ans), jusqu'à atteindre un record historiquement bas de 4 900 infections en 2017.

M. Namarika attribue ces réussites en grande partie à la lutte multisectorielle contre le VIH, ainsi qu’à l’engagement politique et à la volonté des responsables au plus haut niveau. « Outre les politiques élaborées au plus haut niveau du gouvernement, d’autres ministères que celui de la Santé se sont également impliqués, dont les ministères du Budget, de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de l’Éducation et les collectivités territoriales. Nous avons pu compter sur la société civile, les communautés religieuses, les responsables culturels et l’assistance technique des partenaires de développement tels que l’ONUSIDA », explique-t-il.

Il salue aussi les innovations programmatiques, telles que le transfert de certaines tâches des médecins au personnel infirmier et au personnel soignant de proximité. Cet aspect a permis de proposer le service de dépistage et de traitement du VIH à davantage de personnes.

Le Plan stratégique national de lutte contre le VIH/sida 2015-2020 place l’objectif 90-90-90 au cœur de sa mission et se fixe pour objectif ultime de mettre fin au sida au Malawi d’ici 2030. Le Malawi enregistre de nets progrès au niveau du nombre de personnes vivant avec le VIH diagnostiquées (90 %) et du nombre de personnes vivant avec le VIH qui suivent un traitement contre la maladie (71 %). Toutefois, il reste beaucoup à faire pour rendre indétectable la charge virale de davantage de personnes vivant avec le VIH (61 %). Le Malawi risque donc de ne pas atteindre ses objectifs dans les 500 prochains jours.

M. Namarika affirme que le principal obstacle aux progrès du Malawi pour atteindre ces objectifs est dû à l'isolement de certaines personnes. Celui-ci découle des disparités socioéconomiques et structurelles liées à des relations de pouvoir, comme la pauvreté, le chômage et les inégalités entre les femmes et les hommes. Il souhaite également adopter une approche prenant en considération le rapport entre la zone géographique et la population, afin de traiter les situations de vulnérabilité exacerbées par les migrations et les catastrophes naturelles,  telles que les épisodes de sécheresse et les inondations auxquels est confrontée la population au sud-est du pays.

Le taux élevé de nouvelles infections au VIH chez les adolescentes et les jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans constitue un autre défi dans la lutte contre le sida à l’échelle nationale. On a enregistré 9 500 nouvelles infections en 2017, soit plus du double par rapport aux hommes de la même tranche d’âge (4 000).

« La plupart des jeunes ne parviennent pas à boucler leurs fins de mois. Cette situation est très risquée pour les jeunes filles, car des hommes plus âgés peuvent aisément bafouer leurs droits. Les jeunes hommes doivent également changer de comportement en matière de santé », ajoute M. Namarika.

Toutefois, M. Namarika reste convaincu que le principal obstacle aux progrès dans la lutte contre le sida reste l’autosatisfaction.

« Lorsque j’étais jeune médecin, il arrivait que je prononce jusqu’à 19 décès, uniquement dans le service pédiatrique. Pas dans tout l’hôpital, seulement dans le service pédiatrique. Aujourd’hui, les jeunes médecins ne sont plus confrontés à ce genre de situation. Ils oublient donc que le VIH est une vraie maladie », explique-t-il.

Selon lui, il est primordial de rester engagés aux côtés des communautés pour lutter contre le sida avec le même degré d’urgence qu’au début des années 2000, afin de préserver les résultats remarquables obtenus dans le pays. 

« Si le coût du sida n’est pas considéré comme l’une des catastrophes historiques les plus graves de nos 54 années d'indépendance, notre histoire perd tout son sens », insiste-t-il.

La meilleure façon de progresser, c'est de continuer à financer la lutte contre le sida et d'insister davantage sur la prévention du VIH. Selon lui, un investissement national croissant s’impose, et des partenaires de développement convaincants seront nécessaires pour investir davantage de sources de financement externes dans la prévention du VIH.

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Baisse des infections à VIH chez les enfants

13 mai 2019

La baisse continue du nombre d’enfants infectés par le VIH est une immense réussite dans le domaine de la santé publique. À l’échelle mondiale, 1,6 million de nouvelles infections ont été évitées chez les enfants entre 2008 et 2017, un progrès qui découle de la très nette augmentation du pourcentage de femmes enceintes vivant avec le VIH recevant des médicaments antirétroviraux destinés à prévenir la transmission du VIH de la mère à l’enfant ou dans le cadre d’un traitement à vie, qui est passé de 25 % en 2008 à 80 % en 2017.

Il reste néanmoins beaucoup à faire. Les efforts de prévention de la transmission de la mère à l’enfant ont été freinés par une observance irrégulière du traitement chez les femmes enceintes et allaitantes vivant avec le VIH et par le nombre important de femmes enceintes et allaitantes vivant avec le VIH mais non diagnostiquées. Le risque élevé d’acquisition du VIH touchant les femmes africaines en cours de grossesse et d’allaitement a également été sous-estimé.

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AIDSinfo

Le Burkina Faso à la tête d’un projet pilote sur la PrEP

08 avril 2019

Depuis quatre mois, Benjamin Sana se rend régulièrement à la Clinique de l’Oasis à Ouagadougou, au Burkina Faso, pour y consulter un médecin qui lui fait un bilan complet.

Le médecin vérifie également si M. Sana a des questions concernant son traitement de prophylaxie pré-exposition (PrEP) et des pairs-éducateurs, spécialement formés, sont à sa disposition pour assurer un accompagnement psycho-social plus personnel.  La PrEP est destinée aux personnes séronégatives au VIH, mais exposées à un fort risque d’infection, et ce traitement s’est révélé très efficace pour protéger les personnes contre le VIH.

« Deux plus un, plus un », répond M. Sana, interrogé sur le moment où il doit prendre ses comprimés : deux comprimés avant un rapport sexuel, puis un le lendemain et à nouveau un le jour suivant, ou un par jour jusqu’à son dernier rapport sexuel. Une fois son bilan médical achevé, cet homme gay de 34 ans déclare : « La PrEP me protège et je me sens rassuré ». Il utilise toujours des préservatifs et du lubrifiant, mais quand il ne le fait pas, il dit se sentir plus en sécurité.



M. Sana est l’un des 100 hommes qui participent au projet pilote de PrEP auprès de la Clinique de l’Oasis, gérée par l’Association African Solidarité (AAS). Des établissements de santé communautaire de Côte d’Ivoire (Espace Confiance), du Mali (Arcad-Sida) et du Togo (Espoir de Vie) participent également à ce projet pilote, en cours depuis 2017.

Camille Rajaonarivelo, médecin de l’AAS, explique que la PrEP fait partie d’une approche de prévention combinée qui inclut aussi la paire éducation. Selon elle, le projet va servir à mesurer l’observance du traitement et à vérifier si les participants prennent correctement la PrEP.

« Le but final de ce projet pilote est d’élargir et de déployer la PrEP à l’échelle nationale une fois que les autorités auront donné le feu vert », indique-t-elle. 

L’étude vise à évaluer l'acceptabilité de la PrEP par les HSH et son accessibilité dans un contexte ouest-africain.  Financé par l’Agence publique française de recherches sur le sida (ANRS) et l'Initiative 5% d'Expertise France, le projet est coordonné par trois instituts de recherche (IRD, l'INSERM, et l'Institut de Médecine Tropicale d'Anvers) en partenariat avec Coalition PLUS. Cette étude permettra d’obtenir des données et de vérifier si le traitement fait reculer le nombre de nouvelles infections à VIH chez les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes.

Le Burkina Faso ne pénalise pas l’homosexualité, mais la stigmatisation à son encontre est élevée. En conséquence, les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes cachent souvent leur sexualité et ont tendance à éviter les services de santé. Au Burkina Faso, la prévalence du VIH est de 1,9 % chez les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, soit plus du double du taux au sein de la population générale.

Les premiers résultats définitifs du projet pilote sur la PrEP à Ouagadougou devraient être disponibles en 2020. M. Sana raconte que beaucoup de ses amis ont montré un intérêt pour la PrEP. « Comme le nombre de participants au projet pilote est limité, beaucoup de gens ont été refusés », explique-t-il.

Il pense que la PrEP va sauver des vies, en particulier chez les hommes jeunes. « De nos jours, les jeunes hommes prennent beaucoup de risques et ils ne se protègent pas », ajoute M. Sana. Mme Rajaonarivelo approuve et ajoute que cela s’applique aussi bien aux jeunes hommes qu’aux jeunes femmes. « Je suis stupéfaite du nombre de nouveaux cas de VIH que j’observe chaque semaine », déclare-t-elle. « Il faut renforcer à nouveau la prévention et la sensibilisation au VIH ».

« Start Free, Stay Free, AIDS Free » : actions urgentes en perspective

27 avril 2018

Pour en finir avec l’épidémie de sida chez les enfants, les adolescents et les jeunes femmes, des objectifs ambitieux et une approche d’accélération renforcée sont nécessaires. Sur la base des succès enregistrés par le Plan mondial pour éliminer les nouvelles infections à VIH chez les enfants à l’horizon 2015 et maintenir leurs mères en vie, l’ONUSIDA, le Plan présidentiel américain d’aide d’urgence à la lutte contre le sida (PEPFAR) et d’autres partenaires* ont lancé l’initiative Start Free Stay Free AIDS Free en 2016, afin d’établir un cadre pour les travaux urgents à accomplir.

Start Free Stay Free AIDS Free donne la priorité aux actions dans 23 pays** qui représentent 87 % des nouvelles infections à VIH chez les enfants entre 0 et 14 ans, et près de 87 % de l’ensemble des enfants et adolescents vivant avec le VIH dans le monde. On estime à 2,1 millions le nombre d’enfants vivant avec le VIH pour l’année 2016.

Dans son premier rapport d’avancement, Start Free Stay Free AIDS Free revient sur les réalisations de la première année de mise en œuvre et met en lumière les domaines dans lesquels une action urgente est requise.

« Le monde est sur la voie d’accélération pour éliminer les nouvelles infections à VIH chez les enfants et veiller à ce que leurs mères restent en vie et en bonne santé, mais il faut en faire plus pour assurer un accès immédiat au traitement pour tous les enfants vivant avec le VIH », a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA.

Le rapport indique qu’en 2016, on a dénombré 160 000 nouvelles infections chez les enfants à l’échelle mondiale, dont 140 000 dans les 23 pays prioritaires. Malgré une baisse générale du nombre de nouvelles infections à VIH, le recul s’est fait bien plus lentement que les années précédentes.

Le rapport soulève les inquiétudes existantes autour du nombre de nouvelles infections à VIH chez les jeunes femmes et les filles. En 2016, près de 200 000 adolescents âgés de 15 à 19 ans ont été nouvellement infectés par le VIH dans les 23 pays prioritaires, dont 72 % de jeunes femmes.

La majorité (plus de 70 %) de toutes les nouvelles infections à VIH concerne des jeunes gens d’Afrique subsaharienne, une région qui compte aussi la population de jeunes à la croissance la plus rapide du monde.

Selon Deborah Birx, Coordonnatrice pour les États-Unis de la lutte mondiale contre le sida : « Un nombre élevé de nouvelles infections à VIH chez les adolescents et une population qui augmente rapidement pourraient se traduire par une explosion du VIH chez les jeunes femmes africaines. Le PEPFAR favorise des actions renforcées et plus intelligentes pour la prévention des infections à VIH, contribuant ainsi à l’objectif ultime d’en finir avec le sida chez les enfants, les adolescents et les jeunes femmes. Chaque individu mérite une chance de survivre, de s’épanouir et de poursuivre ses rêves ».


Objectifs Start Free (Commencer sans le VIH)

Ramener à 40 000 le nombre de nouvelles infections à VIH chez les enfants d’ici 2018

Atteindre et maintenir une couverture de 95 % des femmes enceintes vivant avec le VIH sous traitement anti-VIH permanent d’ici 2018

Objectifs Stay Free (Rester sans le VIH)

Ramener à moins de 100 000 le nombre de nouvelles infections à VIH chez les adolescents et les jeunes femmes d’ici 2020

Proposer la circoncision masculine médicale volontaire pour la prévention du VIH à 25 millions d’hommes en plus d’ici 2020 dans le monde entier, en ciblant les jeunes hommes entre 10 et 29 ans

Objectifs AIDS Free (Sans sida)

Faire en sorte que 1,6 million d’enfants (de 0 à 14 ans) et 1,2 million d’adolescents (de 15 à 19 ans) vivant avec le VIH aient accès au traitement antirétroviral d’ici 2018


Des avancées constatées dans l’accès au traitement

Le rapport montre que malgré des avancées majeures dans l’accès au traitement antirétroviral pour les femmes enceintes vivant avec le VIH, il faut en faire beaucoup plus pour atteindre les enfants.

En 2016, environ 78 % des femmes enceintes vivant avec le VIH ont eu accès au traitement antirétroviral dans les 23 pays prioritaires.

On estime que l’élargissement du déploiement et le recours au traitement antirétroviral pendant la grossesse et tout au long de la période d’allaitement ont permis d’éviter environ 270 000 nouvelles infections à VIH chez les enfants rien qu’en 2016.

Le nombre d’enfants sous traitement a également augmenté, mais pas dans une mesure suffisante. En 2010, seulement 17 % des enfants âgés de 0 à 14 ans avaient eu accès au traitement. En 2016, ce pourcentage est passé à 43 %, avec près de 920 000 enfants ayant accès au traitement antirétroviral. Même s’il s’agit d’une amélioration notable, l’accès au traitement pour les enfants est encore très en retard par rapport aux adultes. En 2016, environ 54 % des adultes vivant avec le VIH ont eu accès au traitement.

Le rapport évoque de multiples raisons au ralentissement de l’accès au traitement pour les enfants, notamment de faibles taux de dépistage. Seuls neuf pays sur les 23 pays prioritaires sont parvenus à dépister et diagnostiquer 50 % ou plus des enfants exposés au VIH en 2016. Les pourcentages sont particulièrement faibles en ce qui concerne le diagnostic précoce des nourrissons au cours des deux premiers mois de la vie, alors que c’est à ce moment-là qu’il est fondamental de faire un test de dépistage, car la mortalité liée au VIH est à son maximum. Sans accès au dépistage et au traitement, la moitié des enfants atteints du VIH décèderont avant leur deuxième anniversaire.

Des pas en avant

Le rapport propose un ensemble de mesures importantes que les pays peuvent prendre pour éliminer les nouvelles infections à VIH chez les enfants, dépister et diagnostiquer les enfants et les jeunes susceptibles d’avoir été exposés au VIH et faire en sorte que les enfants et les jeunes aient accès à la prévention, à des médicaments de qualité, ainsi qu’à une éducation sexuelle et reproductive adaptée à leur âge et à des soins et un appui tout au long de leur vie, sans stigmatisation ni discrimination.

Parmi les autres actions capitales, on retrouve l’accélération de la recherche sur les nouveaux médicaments et diagnostics, la promotion de l’engagement et des services communautaires, la circoncision masculine médicale volontaire, l’accès à l’information sur la santé sexuelle et reproductive et l’accès à la PPrE pour les jeunes les plus exposés au risque de VIH.

« L’avenir des enfants et des adolescents dépend des actions que nous menons aujourd’hui collectivement », a déclaré M. Sidibé.

Les dernières estimations concernant la fin de l’année 2017 seront publiées en juillet 2018 et donneront un nouvel aperçu des progrès de l’initiative Start Free Stay Free AIDS Free.

 

*Unicef, OMS et la fondation Elizabeth Glaser Pediatric AIDS Foundation

**Afrique du Sud, Angola, Botswana, Burundi, Cameroun, Côte d’Ivoire, Éthiopie, Ghana, Kenya, Lesotho, Malawi, Mozambique, Namibie, Nigeria, Ouganda, République démocratique du Congo, République Unie de Tanzanie, Swaziland, Tchad, Zambie et Zimbabwe.

 

Rapport d’avancement

2017

Ouverture de l’ICASA à Abidjan

04 décembre 2017

Quelques jours seulement après la Journée mondiale de lutte contre le sida, la 19e Conférence internationale sur le sida et les IST en Afrique (ICASA) s’est ouverte à Abidjan, en Côte d’Ivoire.

Lors de la cérémonie d’ouverture, le Directeur exécutif de l’ONUSIDA Michel Sidibé a supplié les participants de ne pas laisser les troubles politiques et sociaux actuels menacer les nombreuses réussites de la riposte au sida. Dans son discours, il a exposé les priorités les plus fondamentales, notamment une meilleure protection contre le VIH pour les femmes et les adolescents, et demandé à ce que la société civile se voit accorder plus d’espace, en raison de son énorme impact dans la riposte au sida.

Organisée tous les deux ans, l’ICASA se tient cette année du 4 au 9 décembre et rassemble des personnes qui travaillent dans le domaine du VIH, aux côtés de dirigeants, de personnes vivant avec le VIH, d’activistes et de représentants de la société civile. En outre, des chercheurs du monde entier vont échanger sur les dernières avancées scientifiques afin de développer des stratégies pour de nouvelles possibilités de prévention et de traitement du VIH. Plus de 4000 délégués venus de plus de 125 pays sont réunis pour cet événement. 

Pendant la conférence, l’ONUSIDA organise plusieurs sessions sur le thème du plan de rattrapage sur le VIH pour l’Afrique occidentale et centrale. Parmi les autres événements organisés par l’ONUSIDA dans le cadre de l’ICASA, il y aura également des sessions concernant la revitalisation de la prévention du VIH suite à l’initiative de la Coalition pour la prévention, les partenariats innovants pour stimuler l’implication des hommes, la fin de l’épidémie de sida chez les enfants et les jeunes femmes dans le cadre du programme Start Free, Stay Free, AIDS Free, ainsi que l’accomplissement des objectifs de la stratégie Accélérer dans les villes.

C’est la deuxième fois qu’Abidjan accueille l’ICASA. Lors de l’édition 1997 de l’ICASA, le Président français Jacques Chirac avait dénoncé les injustices qui frappaient les personnes vivant avec le VIH en Afrique.

Déclarations

« La ville d’Abidjan est ravie d’accueillir pour la deuxième fois cette importante conférence sur le sida, qui réunit des dirigeants politiques, des scientifiques et des personnes travaillant dans le domaine du VIH. N’oublions pas le rôle important que peut jouer la recherche. Nous devons accroître nos investissements globaux, en particulier dans la recherche, afin d’améliorer la qualité de vie des personnes vivant avec le VIH. »

Alassane Ouattara Président de Côte d’Ivoire

« Les nombreux changements qui ont lieu actuellement dans le monde ne doivent pas mettre en péril la pérennité des immenses progrès accomplis dans la riposte au sida. Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre ces acquis. Si nous voulons en finir avec cette épidémie, nous devons agir maintenant et agir autrement. »

Michel Sidibé Directeur exécutif de l’ONUSIDA

« La santé est un droit, en finir avec le sida est notre devoir. »

Raymonde Goudou Coffie Ministre de la Santé et de l’Hygiène publique de Côte d’Ivoire

« J’ai 20 ans et je suis née avec le VIH. Je suis ici devant vous, jeune et en bonne santé grâce aux médicaments, alors n’abandonnez pas. Et pour ceux d’entre vous qui n’ont pas le VIH, faites tout ce que vous pouvez pour vous protéger. »

Asseta Yabyouré Asao une personne vivant avec le VIH

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