SEN

ICASA 2008 : Hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et VIH en Afrique

07 décembre 2008

Du Cap à Lagos, beaucoup de nouvelles études commencent à permettre de mieux comprendre la situation des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) dans le contexte du VIH en Afrique.

« L’homosexualité est non seulement trop peu étudiée en Afrique de l’Ouest mais, au Nigéria, elle est aussi considérée comme un crime, ce qui rend difficile d’atteindre les HSH », a déclaré Sylvia Adebajo, chercheuse à l’Université de Lagos (Nigéria). « Par conséquent, les vies des HSH sont marquées par le déni, la violence et la stigmatisation. »

Mme Adebajo s’exprimait hier à une séance de l’ICASA sur les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et sur l’infection à VIH en Afrique. Elle a affirmé que l’un des obstacles majeurs à l’établissement de contact avec les HSH en Afrique, et en particulier en Afrique de l’Ouest, était la criminalisation ; peu de HSH se font connaître de peur de la stigmatisation, de la discrimination et des conséquences juridiques.

Au cours de cette séance, des chercheurs ont exposé plusieurs résultats de travaux, parfois préliminaires, qui aboutissaient aux mêmes conclusions : la prévalence du VIH chez les HSH est beaucoup plus élevée qu’au sein de la « population de base » ; peu d’hommes s’identifiant comme HSH recherchent un soutien médical ou s’affirment en tant que tels dans leur communauté ; un nombre saisissant d’entre eux n’utilise pas de préservatif lorsqu’ils ont des rapports sexuels ; beaucoup ont des comportements bisexuels ; et peu se font dépister pour connaître leur statut VIH.

« On constate que, lorsque les HSH se font dépister et qu’ils apprennent leur séropositivité, beaucoup ignoraient leur séropositivité et avaient continué à avoir des comportements à haut risque pendant une certaine période », a déclaré Earl Ryan Burrell, chercheur de la Fondation Desmond Tutu contre le VIH. « En Afrique du Sud, les programmes de lutte contre le VIH sont essentiellement axés sur les hétérosexuels et les femmes… il faut que les HSH soient davantage reconnus comme étant un groupe à risque », a-t-il ajouté. L’étude qu’il mène actuellement au Cap et dans les townships alentours montre que beaucoup de HSH ignorent les risques liés à certains actes sexuels, bien qu’ils s’identifient comme HSH et qu’ils disposent de divers niveaux d’accès aux informations de prévention du VIH.

Une étude menée en 2006 au Nigéria a révélé que l’on ne savait que très peu de choses sur le lien entre la prévalence du VIH et les HSH dans le pays. Cependant, parmi les personnes interrogées, presque toutes ont indiqué qu’elles avaient eu des partenaires multiples et parallèles, aussi bien hommes que femmes, et qu’elles utilisaient rarement des préservatifs. Lorsque cela était le cas, beaucoup d’hommes utilisaient leur salive, du savon ou des lubrifiants à base d’huile, telle que l’huile de cuisine, qui peuvent endommager la surface du préservatif.

Les chercheurs ont conclu la séance en encourageant les gouvernements africains à investir davantage de ressources dans le soutien à la prévention du VIH et, plus important encore, à reconnaître les HSH comme étant un groupe nécessitant des programmes sur mesure. « Il reste beaucoup à apprendre. Chacune de ces communautés a des besoins uniques en matière de prévention et de traitement », a déclaré Mme Adebajo.

Les chefs religieux et traditionnels face à la prévention du VIH

05 décembre 2008

20081205_religious_200.jpg
Credit: UNAIDS/Mamadou Gomis

Bien que les opinions sur la sexualité et l’utilisation des préservatifs varient selon les différentes croyances des chefs religieux et traditionnels en Afrique, aujourd’hui, à l’ICASA, tout le monde a convenu que les personnes devaient être traitées de façon équitable et respectueuse, quels que soient les choix de chacun.

« Nous ne pouvons pas vaincre le sida si une partie de la population est marginalisée », a déclaré Fatima Ball. « Nous devons prendre soin de tout le monde, en particulier des plus vulnérables. »

Vendredi, au cours d’une séance modérée par M. Elhadj Amadou Sy, Directeur des partenariats et des relations extérieures de l’ONUSIDA, les chefs religieux et traditionnels ont réfléchi sur leur rôle et leur responsabilité dans la riposte au VIH. Cette séance a pris la forme d’un débat au cours duquel le public a posé des questions aux invités.

Tout en reconnaissant un engagement commun à la riposte au sida, il a été souligné, au cours de cette séance, que les chefs religieux et traditionnels s’appuyaient sur des normes et des valeurs qui pouvaient soit contribuer efficacement à la riposte, soit devenir des facteurs inhibants.

20081205_religious4_200.jpg
The session was moderated by UNAIDS Director of Partnerships and External Relations Mr Elhadj Amadou Sy
Credit: UNAIDS/Mamadou Gomis

Les communautés locales attendant souvent beaucoup de leurs chefs religieux. Par conséquent, on pourrait les charger d’atteindre les communautés et de lutter contre plusieurs comportements et attitudes sociaux complexes. Bien que les chefs religieux soient souvent les mieux placés pour cela, beaucoup d’entre eux ont indiqué qu’ils ne disposaient pas de niveaux de soutien suffisants pour jouer leur rôle.

Doter les chefs traditionnels de connaissances sur le VIH et les modes de transmission du virus et renforcer leurs compétences ont été considérés comme des avancées importantes.

ICASA 2008 : investissement dans le domaine de la santé en Afrique et développement

05 décembre 2008

20081205_mk1_200.jpg
Le Dr Michel Kazatchkine, Directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme
Photo: ONIUSIDA/Jacky Daniel Ly

Le Dr Michel Kazatchkine, Directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, a souligné l’importance vitale de l’investissement dans le domaine de la santé pour le développement des pays africains.

« Le monde a enfin compris que la santé était un domaine prioritaire du développement et non une conséquence du développement », a déclaré le Dr Kazatchkine. « Les investissements dans le domaine de la santé ont un véritable impact et sauvent de nombreuses vies. »

Le Dr Kazatchkine a prononcé une allocution à la 15ème Conférence internationale sur le sida et les IST en Afrique (ICASA) dans laquelle il a insisté sur la nécessité d’adopter une approche à long terme concernant le renforcement des systèmes de santé en Afrique subsaharienne car il s’agissait de la seule façon de riposter de façon durable à l’épidémie de sida.

Ces cinq dernières années, les ressources financières allouées à la lutte contre le sida ont fortement augmenté car les donateurs et la communauté internationale ont reconnu que la santé constituait un investissement important dans le cadre des politiques de développement. Le Dr Kazatchkine a affirmé que cet investissement, associé à une mobilisation sans précédent de la société civile, faisait ses preuves.

La durabilité demeure néanmoins un aspect vital, selon le Dr Kazatchkine. Une prévisibilité accrue des ressources permet de créer l’environnement nécessaire à l’élaboration de programmes par les pays, programmes qui pourront donc s’inscrire dans la durée. « Si des ressources financières sont mises à la disposition de pays, davantage de programmes seront mis en œuvre et l’investissement dans la lutte contre le sida obtiendra donc de meilleurs résultats », a déclaré le Dr Kazatchkine.

20081205_mk2_200.jpg
Le Dr Peter Piot, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, et S.A.R. la Princesse Mathilde de Belgique ont co-présidé la séance
Photo: ONUSIDA/Jacky Daniel Ly

Il a aussi insisté sur le caractère essentiel de la lutte contre les difficultés posées par la fragilité de systèmes de santé. D’après lui, « bien que les donateurs contribuent à renforcer les systèmes de santé dans le monde entier, il faut davantage de ressources pour lutter contre les difficultés liées aux infrastructures, aux installations ou au personnel de santé. »

Le Dr Kazatchkine a également indiqué que d’autres aspects avaient leur importance. La promotion de ripostes éclairées qui atteignent les personnes le plus dans le besoin, des droits de l’homme, d’une protection sociale renforcée et de partenariats mondiaux et locaux incombe tant aux pays qu’à la communauté internationale.

Le Dr Peter Piot, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, et S.A.R. la Princesse Mathilde de Belgique ont co-présidé la séance plénière de vendredi.

L'OIT et des leaders du monde du travail s'engagent sur des initiatives à l'occasion de l'ICASA 2008

04 décembre 2008

20081204_ILO_pledge_200.jpg
Workplace leaders pledge action at ICASA 2008
Credit: ILO

A l'occasion de la 15e Conférence internationale sur le sida et les infections sexuellement transmissibles en Afrique (ICASA), environ cinquante leaders du monde du travail se sont réunis le 4 décembre à l'invitation de l'Organisation internationale du Travail (OIT).

Au début de la semaine, les délégués avaient visité le « Centre de promesses des leaders du monde du travail » et se sont engagés à mettre en œuvre des initiatives spécifiques visant à traiter le problème du sida sur leurs propres lieux de travail, une fois rentrés chez eux après la conférence.

L'OIT a enregistré les promesses des participants, puis a invité ceux-ci à rejoindre pour une photo de groupe M. Mamadou Sow, Secrétaire permanent du Ministère du Travail du Sénégal, M. Assane Diop, Directeur exécutif de l'OIT chargé de la protection sociale, M. Patrick Obath et M. Lamine Fall, représentants respectifs des organisations d'employeurs et de travailleurs, ainsi que le Dr Sophia Kisting, Directrice du Programme de l'OIT sur le VIH/sida et le monde du travail.

« De nombreux délégué de l'ICASA sont des experts du VIH dans divers domaines et se sont probablement exprimés sur la question du VIH/sida dans un certain nombre de forums. Cependant, certains n'auraient peut-être pas songé à introduire des activités concernant le VIH sur leur propre lieu de travail », a expliqué le Dr Kisting.

Chaque participant ayant effectué une promesse a reçu un cadeau en souvenir de cet engagement. Le « Centre de promesses des leaders du monde du travail » de l'OIT accueillera les participants jusqu'à la fin de la conférence. Il est situé sur le stand de l'OIT dans la zone d'exposition, à côté du stand de l'ONUSIDA et d'autres organismes coparrainants.

Mme Evelyn Serima, du Bureau sous-régional de l'OIT pour l'Afrique australe et Spécialiste technique de l'OIT sur le VIH/sida, a expliqué que les promesses reçues démontraient l'engagement des employeurs et des travailleurs à contribuer à des actions suivies contre le VIH/sida par le biais du leadership sur le lieu de travail.

ICASA 2008: Free condoms in hotels as part of HIV prevention initiative

04 décembre 2008

20081203_hotel_200.jpg

As 5000 delegates from across Africa and the world gather in Dakar this week, condoms are being made freely available for delegates in hotels in the city as part of a HIV prevention drive.

The Global Business Coalition on HIV/AIDS, Tuberculosis and Malaria (GBC) and UNAIDS have teamed up with the Senegal Hotel Industry around an HIV awareness initiative.

The 15th International Conference on AIDS and STIs in Africa which runs until Sunday this week has drawn aapproximately 5000 delegates and several hundred journalists from all over the world to Dakar. The event presents an opportunity to engage the local hotel industry on issues related to HIV. The hotel industry is a key player in the response to AIDS as it reaches a wide and diverse audience, including employees, with HIV prevention information.

A kit has been distributed in all hotels which includes condoms provided by the United Nations Population Fund (UNFPA); a flyer to present the initiative; and a copy of a short prevention film directed by Accor and Air France for broadcast in hotel rooms or lobbies.

Partnering hotels

The 18 ICASA-accredited hotels were approached to voluntarily take part and they have the option to customize the content according to their specific needs. Additional hotels in Dakar are also free to join.

Two fold initiative

As well as a specific HIV prevention campaign during ICASA, the initiative also will develop an HIV action plan over the long term. This will focus on delivering workshops for senior management (such as hotel managers and human resource managers) to help participating hotels develop a practical plan to respond to AIDS in their own organization.

Training sessions for staff will also be developed and will focus on the risks of HIV in the hotel industry. These sessions will help them understand their respective roles in the practical implementation of an HIV action plan within their organization. UNAIDS is providing seed money for the initial trainings.

Technical Partners

Three local non-governmental organizations ENDA Tiers Monde/Santé, Sida Services and ACI Senegal are the technical partners for the implementation of the training process and the follow up with hotels. These NGOs will conduct an initial mapping of the HIV vulnerability of each hotel. The analysis will be conducted with the participation of hotel personnel.

Background

This is a continuation of the HIV awareness initiative by UNAIDS and the hotel industry during the International AIDS Conference held in Mexico City in August 2008 which reached out to over 5000 employees within 50 hotels.

It’s also part of a global HIV prevention campaign conducted by the GBC within their tourism and travel platform: disseminating HIV awareness videos in airport lounges and on TVs via TV5 Monde, developing a prevention campaign online with a fun quiz on the website of Europe Assistance, conducting voluntary counselling and testing mobile clinics at the Sofitel Terenga, Novotel and Club Med Cap Skirring.

Next steps

On 2 December, a meeting took place at the Sofitel Dakar with 6 hotel managers to gather their suggestions and define the scope of the project and the roadmap. The analysis of hotels’ specific needs, as well as the workshops and training sessions will start after ICASA and spread over 2009.

Comprendre la transmission du VIH pour améliorer la riposte au sida en Afrique de l’Ouest

03 décembre 2008

20081202_wb_200.jpg
"Synthèse de la réponse et épidémiologie du VIH/sida en Afrique de l’Ouest"

A l’occasion de l’ouverture de la Conférence internationale sur le sida et les IST en Afrique (ICASA), qui se déroule au Sénégal sous le thème « Réponse de l’Afrique : Faire face aux réalités », la Banque mondiale a lancé un nouveau rapport qui examine les caractéristiques des épidémies de VIH et des ripostes des pays d’Afrique de l’Ouest.

Intitulé "Synthèse de la réponse et épidémiologie du VIH/sida en Afrique de l’Ouest" , ce rapport examine et analyse des données de surveillance et de recherche de 15 pays d’Afrique de l’Ouest : Bénin, Burkina Faso, Cap-Vert, Côte d’Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Libéria, Mali, Niger, Nigéria, Sénégal, Sierra Leone et Togo.

Ayant pour objectif de mieux comprendre la dynamique de la transmission du VIH dans cette sous-région, le document définit notamment dans quelle mesure les épidémies de chaque pays sont concentrées ou généralisées et ce que cela implique pour la mise en place de stratégies efficaces de prévention. Le rapport affirme qu’il conviendrait de mieux cibler la prévention sur les groupes particuliers dans lesquels la transmission du VIH se produit, également parmi les professionnelles du sexe et les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes.

La nouvelle publication insiste sur la nécessité de mieux comprendre la nature complexe des rapports sexuels transactionnels en Afrique de l’Ouest. Bien des femmes qui pratiquent le commerce du sexe ne s’identifient pas comme professionnelles du sexe et elles ont également d’autres occupations. La démarcation entre rapports sexuels commerciaux et non commerciaux est floue et il est difficile de se faire une idée de la proportion d’hommes qui ont des rapports sexuels tarifés car leur sous-notification est importante.

L’importance des rapports sexuels entre hommes dans les épidémies de VIH d’Afrique de l’Ouest est de plus en plus avérée. Des proportions importantes d’hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes (HSH) sont également mariés et/ou ont des rapports sexuels avec d’autres femmes en ayant rarement recours aux préservatifs, ce qui constitue une passerelle de transmission du VIH entre les HSH et les femmes.

"Connaître son épidémie. Connaître sa riposte"

Le rapport a été rédigé dans le cadre du programme de travail de l’Equipe mondiale de suivi et d’évaluation du sida (GAMET) de la Banque mondiale qui aide les pays à ‘connaître leur épidémie, pour connaître leur riposte’, afin que les interventions soient soigneusement choisies et exécutées selon des priorités fondées sur une caractérisation attentive de l’épidémie de chacun des pays.

Comprendre les comportements qui entraînent le plus grand nombre de nouvelles infections est une première étape cruciale pour mettre au point une riposte axée sur les résultats et fondée sur des données concrètes, susceptible de prévenir de nouvelles infections. Il s’en suivra une meilleure allocation des ressources, facteur d’autant plus nécessaire à un moment où les perspectives économiques mondiales pourraient bien avoir un impact sur la riposte au sida.

Ces travaux ont été réalisés en partenariat entre la Banque mondiale et l’ONUSIDA et avec la collaboration des Conseils nationaux du sida et des programmes de lutte contre le sida des divers pays.

ICASA 2008 : la Conférence sur le sida en Afrique se penche sur les progrès réalisés et les défis à venir

03 décembre 2008

20081203_icasaopens_200.jpg
Jeune femme à Dakar, Sénégall.
Photo: ONUSIDA/P.Virot

La poursuite des progrès réalisés dans la prévention des nouvelles infections par le VIH et l'accès aux traitements antirétroviraux pour un plus grand nombre de personnes constitue une priorité pour les pays africains, si ceux-ci veulent prendre le pas sur l'épidémie de sida dans les années à venir. Ceci est le thème central devant être abordé à l'occasion de la 15e Conférence internationale sur le sida et les IST en Afrique, qui aura lieu à Dakar, du 3 au 7 décembre 2008.

La conférence, qui constitue le plus important forum de discussion sur le développement et l'évolution de l'épidémie de VIH en Afrique, a pour thème « Réponse de l'Afrique : Faire face aux réalités ».

Des experts de l'ONUSIDA accompagnés d'experts de nombreuses organisations africaines et internationales, des groupes de la société civile comprenant des personnes vivant avec le VIH, des représentants des médias ainsi que d'autres partenaires de la riposte au sida, participeront à des sessions et à des forums ouverts répartis sur cinq jours, afin d'examiner les réussites et les défis dans la riposte de l'Afrique au sida à ce jour. Des experts africains et internationaux évalueront plus particulièrement la situation actuelle des épidémies de VIH et d'autres infections sexuellement transmissibles (IST), ainsi que l'engagement politique, les avancées et les défis scientifiques, les actions des collectivités et le leadership dans ce domaine.

« L'épidémie de sida n'est éradiquée dans aucune partie de l'Afrique », a déclaré le Dr Peter Piot, Directeur exécutif de l'ONUSIDA, qui prononcera le discours d'ouverture de l'ICASA et participera à certains événements, dont beaucoup sont axés sur le leadership et la participation de la jeunesse. « Alors que les pays africains planifient les prochaines étapes de la riposte au sida, il est nécessaire de faire l'inventaire des succès enregistrés et des défis à venir. »

Michel Sidibe, Directeur exécutif adjoint de l'ONUSIDA, l'Envoyé spécial des Nations Unies pour le sida en Europe orientale et en Asie Centrale le Pr. Lars Kallings, SAR la Princesse Mathilde de Belgique et Gaetano Kagwa, Représentants spéciaux de l'ONUSIDA, ainsi que plusieurs autres défenseurs de la cause du sida seront également présents et contribueront aux débats.

Plusieurs sessions sont consacrées au thème « connaître votre épidémie et votre riposte », aux approches fondées sur les droits de l'homme et notamment à la lutte contre la stigmatisation et la discrimination, à la question de la vulnérabilité des femmes et des filles, au rôle de la religion et des organisations religieuses, aux partenariats public-privé, à l'appui technique aux pays, à la tuberculose et au VIH ainsi qu'aux mécanismes financiers.

La riposte de l'Afrique au sida

La conférence a lieu alors que les épidémies en Afrique se trouvent dans une phase particulière : la crise économique et financière mondiale, la pauvreté et les inégalités toujours présentes constituent en effet des défis et des obstacles pour les pays, dans leur recherche de solutions innovantes visant à réduire les nouvelles infections par le VIH, à limiter le nombre des décès dus au sida et à permettre à un accès aux traitements pour un plus grand nombre de personnes.

Avec 22 millions de personnes vivant avec le VIH (entre 20,5 et 23,6 millions), l'Afrique subsaharienne demeure la région du monde la plus affectée par le VIH.

En 2007, la région abritait les deux tiers (67%) de l'ensemble des personnes vivant avec le VIH et recensait les trois quarts (75%) des décès dus au sida à l'échelle mondiale. En outre, le sida reste la cause principale de mortalité en Afrique. Les neufs pays de l'Afrique australe continuent à subir le fardeau du sida de manière disproportionnée, avec 35% des infections par le VIH et 38% des décès dus au sida se produisant dans cette région.

Malgré ces chiffres qui donnent à réfléchir, des progrès ont été enregistrés ces dernières années, montrant les retours sur investissements des programmes de prévention et de traitement du VIH. Comme l'indique le Rapport sur l'épidémie mondiale de sida 2008 de l'ONUSIDA, certains pays très touchés comme le Rwanda et le Zimbabwe ont vu diminuer le nombre des nouvelles infections par le VIH suite à des changements dans les comportements sexuels. Parmi ces changements figurent une sexualité active débutée plus tardivement, un nombre moindre de personnes ayant plusieurs partenaires et un usage accru des préservatifs chez ces personnes.

L'ONUSIDA et ses partenaires collaborent avec les pays afin de tirer parti des résultats de la prévention du VIH et d'encourager la mise en œuvre en tant que démarche prioritaire d'une prévention du VIH combinée, en sélectionnant une combinaison appropriée d'actions et de tactiques de prévention comportementales, biomédicales et structurelles, adaptée aux épidémies et aux besoins des personnes les plus exposées au risque d'infection. Les programmes nationaux de lutte contre le sida doivent poursuivre leur travail sur les facteurs qui continuent à exposer davantage les femmes et les filles au risque d'infection, tout en renforçant la sensibilisation à la prévention du VIH parmi les personnes les plus exposées comme les professionnel(le)s du sexe ou les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes.

L'ICASA prévoit d'attirer environ 5000 participants provenant de différents pays et de divers horizons.

ICASA 2008: La collaboration en matière de tuberculose et de VIH est essentielle

03 décembre 2008

20081203_TB_HIV-3_200.jpg
A satellite symposium to highlight the impact that TB has on people living with HIV was held on 3 Dece,ber 2008 during ICASA.
Credit: UNAIDS/Mamadou Gomis

La tuberculose figure parmi les principales causes de décès chez les personnes vivant avec le VIH et représente quelque 13% des décès dus au sida dans le monde. Le VIH et la tuberculose sont si étroitement liés qu’on parle souvent de co-épidémie ou d’épidémie double. Chacune aggrave l’impact de l’autre et malgré les preuves de l’effet positif des interventions conjointes, les programmes contre la tuberculose et le VIH ont, dans une large mesure, été exécutés de manière indépendante.

C’est l’Afrique subsaharienne qui supporte le plus lourd fardeau d’infection à VIH et de mortalité liée au sida dans le monde, puisqu’elle compte plus de 60% des personnes vivant avec le VIH dans le monde. En moyenne, 22% des personnes atteintes de tuberculose dans la Région sont co-infectées par le VIH et environ 40% des décès de personnes tuberculeuses sont dus au VIH.

La tuberculose est la principale cause de maladie et de décès parmi les personnes vivant avec le VIH en Afrique, alors même qu’elle peut être évitée et soignée. Des taux croissants de tuberculose résistante aux médicaments, notamment de tuberculose ultrarésistante (TB-UR), constituent une menace de plus pour la riposte au sida dans la région.

ALASDAIR REID_160_212.jpg
Alasdair Reid, UNAIDS HIV/TB Adviser
Credit: UNAIDS/Mamadou Gomis

C’est pour toutes ces raisons que ce mercredi 3 décembre, l’ONUSIDA, l’OMS et le PAM en collaboration avec le Groupe de travail TB/VIH du Partenariat Halte à la tuberculose, ont organisé une réunion satellite pour mieux éclairer l’impact de la tuberculose sur les personnes vivant avec le VIH et ce qu’il convient de faire pour réduire ce fardeau inutile de morbidité et de mortalité.

Ce symposium a précisé ce que les programmes sur le VIH et la société civile doivent faire pour améliorer la prévention, le diagnostic et le traitement de la tuberculose chez les personnes vivant avec le VIH. Il a introduit la notion des ‘Trois I contre le VIH/TB’ à savoir un ensemble d’interventions - comprenant l’Intensification du dépistage de la tuberculose ; la thérapie préventive par l’Isoniazide ; et la maîtrise de l’Infection - dont le but est de réduire le fardeau de la tuberculose parmi les personnes vivant avec le VIH. En outre, il a souligné la nécessité de s’occuper dans le même temps de la nutrition, élément essentiel de la riposte à la tuberculose comme au VIH. Ces deux maladies compromettent l’état nutritionnel des personnes touchées, ce qui entraîne la malnutrition qui, à son tour, aggrave le VIH et la tuberculose.

20081203_TB_HIV-4_200.jpg
Credit: UNAIDS/Mamadou Gomis

Rares sont les pays qui disposent de plans complets de réduction du fardeau de la tuberculose chez les personnes vivant avec le VIH dans la région. En conséquence, la couverture des interventions essentielles contre la tuberculose et le VIH reste très faible. Des activités collaboratives en matière de tuberculose et de VIH TB/VIH sont cruciales pour assurer aux personnes vivant avec le VIH atteintes de tuberculose un accès au dépistage et au traitement du VIH et pour prévenir, diagnostiquer et traiter correctement la tuberculose chez les personnes vivant avec le VIH.

En 2006, seuls 22% des personnes atteintes de tuberculose ont été testées pour le VIH en Afrique subsaharienne, et moins de 1% des personnes vivant avec le VIH ont bénéficié d’un dépistage de la tuberculose.

Le symposium a démontré la nécessité d’une expansion rapide pour assurer aux personnes vivant avec le VIH en Afrique un accès universel aux services de prévention, de diagnostic et de traitement de la tuberculose.

« Le symposium de l’ICASA a contribué à renforcer l’engagement des prestataires de services VIH et des communautés touchées dans la mise en œuvre de ces interventions essentielles et la collaboration entre les programmes sur la tuberculose, les programmes sur le VIH et la société civile, «  a déclaré Alasdair Reid, Conseiller VIH/TB à l’ONUSIDA.

Les droits de l’homme et la sexospécificité dans les cadres juridiques liés au VIH

28 avril 2008

20080428_hand_200.jpg
La réunion a identifié les défis, les
opportunités et les moyens de faire en
sorte que les questions relatives aux droits
de l’homme et à la sexospécificité soient
prises en compte lors de l’adoption et de
l’amendement de la législation liée au
VIH.

En adoptant la Déclaration d’engagement sur le VIH/sida lors de la Session extraordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies sur le VIH/sida de 2001 sur le VIH/sida en 2006, les gouvernements ont pleinement reconnu l’importance d’intégrer dans les ripostes nationales au VIH la protection des droits de l’homme et l’égalité entre les sexes par le biais de cadres juridiques appropriés.

La promulgation de lois qui incorporent la protection des droits de l’homme et la sexospécificité permet aux individus vulnérables à l’infection par le VIH d’accéder à la prévention du VIH et veille également à ce que les personnes vivant avec le VIH ne fassent pas l’objet de discrimination et d’abus en matière de droits de l’homme. Toutefois, on ne prend souvent pas suffisamment en compte, dans les ripostes nationales au VIH, la réforme des lois discriminatoires ou le dialogue avec les Parlementaires, les juges et la police pour assurer l’application correcte de la loi. Il en résulte que les abus en matière de droits de l’homme sous la forme de discrimination, d’inégalités entre les sexes et de violence à l’encontre des femmes, ainsi que les violations de la confidentialité et de la vie privée, continuent d’accroître la vulnérabilité à l’infection par le VIH et font obstacle à l’efficacité des ripostes au VIH.

Conscient de ces préoccupations, l’ONUSIDA, en collaboration avec le PNUD, l’UNICEF, l’UNFPA, l’UNIFEM, l’OMS, AWARE/USAID, l’OSIWA, l’ECOWAS, le HCDH et le Forum des Parlementaires africains et arabes, a tenu deux ateliers, l’un en juillet 2007 et l’autre du 16 au 18 avril 2008 à Dakar pour aider les pays à connaître leur position relative à l’élaboration de cadres législatifs dans la riposte au VIH et à faire en sorte qu’ils adoptent la meilleure législation.

Bien que la loi ne puisse à elle seule faire que la prévention ou le traitement du VIH marchent – seuls les programmes et services appropriés en sont capables – elle peut créer un environnement pour permettre aux gens d’acquérir des connaissances, d’obtenir un soutien social et d’être protégés contre la discrimination de sorte que les changements de comportements et l’accès à la prévention, au traitement et aux soins en matière de VIH puissent se dérouler sans conséquences négatives.

20080428_guinee_200.jpg
Certains aspects de la Loi de N’Djamena
qui ont été débattus parmi les participants
impliquaient le test VIH obligatoire, la
confidentialité ou la révélation
d’informations sur le VIH, la
criminalisation de la transmission du VIH,
et les droits des femmes et autres groupes
vulnérables.

En 2004, le Forum des Parlementaires africains et arabes pour la population et le développement ont adopté la ‘Loi de N’Djamena’ sur la prévention, les soins et la lutte contre le VIH. Il s’agissait d’un instrument juridique souple et adaptable que les Etats pourraient utiliser pour orienter leur processus de mise en place de la législation selon leur environnement juridique, social, politique et culturel. La loi contenait de nombreux aspects positifs, mais il s’est également avéré que certaines dispositions de la Loi de N’Djamena pourraient être considérablement améliorées pour mieux répondre à deux préoccupations cruciales en matière de riposte au sida : la protection de la santé publique et la protection des droits de l’homme.

Les participants à l’atelier d’avril 2008 représentaient 15 pays d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale et comprenaient des parlementaires, des spécialistes des droits de l’homme, des juristes, des membres de la société civile, notamment des personnes vivant avec le VIH, et des représentants des Conseils nationaux de lutte contre le sida. La réunion a identifié les défis, les opportunités et les moyens de faire en sorte que les questions relatives aux droits de l’homme et à la sexospécificité soient prises en compte lors de l’adoption et de l’amendement de la législation liée au VIH.

Certains aspects de la Loi de N’Djamena qui ont été débattus parmi les participants impliquaient le test VIH obligatoire, la confidentialité ou la révélation d’informations sur le VIH, la criminalisation de la transmission du VIH, et les droits des femmes et autres groupes vulnérables.

20080428_liberia_200.jpg
Les participants à l’atelier d’avril 2008
représentaient 15 pays d’Afrique de
l’Ouest et d’Afrique centrale et
comprenaient des parlementaires, des
spécialistes des droits de l’homme, des
juristes, des membres de la société civile,
notamment des personnes vivant avec le
VIH, et des représentants des Conseils
nationaux de lutte contre le sida.

L’ONUSIDA et d’autres partenaires ont recommandé plusieurs documents élaborés depuis la promulgation de la Loi de N’Djamena, pouvant servir de guides afin d’amender la législation liée au VIH conformément aux normes juridiques internationales et faire en sorte que le langage utilisé pour promulguer la loi n’encourage pas les abus en matière de droits de l’homme. Ces documents comprennent notamment la Déclaration politique sur le VIH/sida (2006), les Directives internationales sur le VIH/sida et les droits de l’homme, Version consolidée (2006), Agir contre le VIH, Manuel pour les Parlementaires (2007) et « Recommandations de l’ONUSIDA pour l’utilisation d’un langage alternatif dans la Législation de N’Djamena sur le VIH » (2008).

Les participants ont convenu que le processus qui consiste à incorporer les droits de l’homme et la sexospécificité dans les cadres juridiques relatifs au VIH soulignait la nécessité d’élaborer des mesures juridiques non comme des outils de coercition, mais en tant qu’instruments pour donner le pouvoir aux individus par le biais du respect de leurs droits humains. Les mesures juridiques punitives ou coercitives exacerbent la stigmatisation et la discrimination liées au VIH déjà existantes et éloignent les gens des programmes de prévention et de traitement du VIH, sapant ainsi l’efficacité des ripostes nationales à l’épidémie.

“La protection des droits des personnes vivant avec le VIH ne suppose pas la réduction de ceux des autres membres de la communauté. Protéger les droits des personnes vivant avec le VIH et les membres des groupes vulnérables permet, au contraire, d’assurer l’accès à la prévention, à la prise en charge et aux soins pour les personnes vivant avec le VIH et contribue à une réponse plus effective au VIH dans l’intérêt de toutes les composantes de la société,” a déclaré le Dr Meskerem Grunitzky-Bekele, Directeur de l’Equipe ONUSIDA d’appui aux régions pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale.

L'ONUSIDA accueille avec satisfaction la libération au Sénégal de neuf hommes emprisonnés en raison de leur orientation sexuelle

20 avril 2009


SENEGAL/GENEVE, 20 avril 2009 – L'ONUSIDA accueille avec satisfaction la décision prise par la cour d'appel de Dakar de libérer neuf membres d'une organisation de sensibilisation au problème du sida, emprisonnés depuis décembre 2008.  
Les neufs hommes avaient été condamnés en janvier 2009 pour actes contre-nature et création d'une association de malfaiteurs, selon les termes employés par les tribunaux sénégalais.

L'annonce de cette libération fait suite à un appel soutenu par des organisations de la société civile, le secteur public et certains partenaires, notamment l'ONUSIDA, le PNUD, l'Ambassade de France et l'Ambassade de Suède représentant l'Union européenne, tous ayant collaboré pour arriver à la libération des détenus depuis leur incarcération l'année dernière.

L'ONUSIDA a exhorté tous les gouvernements à prendre des mesures visant d'une part, à éliminer la stigmatisation et la discrimination à l'égard des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et d'autre part, à créer un environnement social et juridique garantissant le respect des droits de l'homme.

« L'homophobie et la criminalisation fondée sur l'orientation sexuelle des individus ne font que renforcer l'épidémie de sida », a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA. « J'accueille aujourd'hui avec satisfaction la décision prise par la cour d'appel de libérer ces hommes. Nous exhortons le Sénégal à prendre des mesures afin que disparaissent de telles lois qui compromettent la riposte au sida. »

Les droits des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes doivent être protégés ; en outre, la question de la stigmatisation et de la discrimination doit être abordée, en amendant les lois qui interdisent certains actes sexuels entre adultes consentants dans la sphère privée, en renforçant la lutte contre les discriminations, en assurant des services de conseil juridique et en soutenant des campagnes sur le thème de l'homophobie. La capacité des pays à réaliser leurs objectifs en matière d'accès universel à l'horizon 2010 sera fortement compromise en l'absence de telles mesures.


Pages