Transgender people

L'ONUSIDA félicite le Parlement de la République islamique du Pakistan pour l'adoption du projet de loi sur les personnes transgenres

11 mai 2018

GENÈVE / ISLAMABAD, 11 mai 2018  L'ONUSIDA félicite le Parlement de la République islamique du Pakistan pour l'adoption du projet de loi sur les personnes transgenres (Protection des droits), 2018. Ce projet de loi est crucial pour l'épanouissement des personnes transgenres qui, par le passé, n’avaient que le choix entre vivre avec des documents d'identité formels ne reflétant pas fidèlement leur genre ou n’avoir pas de document d'identité du tout. Ce changement dans la Loi permettra aux personnes transgenres de solliciter un permis de conduire et un passeport ainsi que de demander à la base de données nationale et aux services d’identification d’intégrer leur genre dans leurs documents.

Le fait récurrent d’obliger les personnes transgenre à ne tenir que des documents d'identité, tels que le permis de conduire et le passeport, ne mentionnant pas leur identité ou leur expression de genre est une discrimination envers elles. Les personnes transgenres se sont vu refuser l'accès aux services ou au soutien, par exemple dans les établissements de soins de santé pour la raison de n’avoir pas de documents d'identité officiels reconnaissant leur identité de genre ou leur expression de genre.

Le nouveau projet de loi est très important pour les personnes transgenres, car il leur donne une protection juridique. Les changements révolutionnaires donnent accès à des droits précédemment refusés aux personnes transgenres. Elles auront désormais le droit d'hériter des biens, de voter à toutes les élections nationales, provinciales et locales et de poser des candidatures, tous sans crainte de discrimination. Le projet de loi prévoit également des mesures conçues pour répondre aux besoins spécifiques des personnes transgenres. Il s’agit entre autres de la création de centres de protection et de maisons d'hébergement ainsi que de programmes de formation professionnelle spéciaux.  

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA a déclaré : « Ce projet de loi fournit un environnement favorable aux personnes transgenres pour accéder aux soins de santé, à la justice sociale, à l'égalité et à la dignité dans la société tout en bénéficiant d'une vie productive. C'est une initiative porteuse qui aidera le Pakistan à parvenir à l'éradication du sida en tant que menace pour la santé publique d'ici 2030 ». 

Les personnes transgenres ont un taux de prévalence du VIH de 7,1 % au Pakistan.  Cinquante-deux pour cent des personnes transgenres déclarent être confrontées à la stigmatisation et à la discrimination. Le chiffre augmente à 55,8 pour cent pour les professionnels du sexe transgenres.

Le projet de loi interdit le harcèlement des personnes transgenres en famille et en public. Il est désormais contre la loi pour les employeurs, les établissements d'enseignement, les services de santé, les commerçants, les transports publics et les propriétaires ou vendeurs de faire de la discrimination envers les personnes transgenres de quelque manière que ce soit.

Bubbly Malik, Directeur exécutif de Wajood Society a déclaré : « L'adoption de ce projet de loi est un rêve devenu réalité pour de nombreuses personnes transgenres. Nous avons parcouru un long chemin et nous nous sommes battus pour y arriver. Nous n'arrêterons pas maintenant. C'est le premier pas vers l'autonomisation.  Nous serons là pour voir sa mise en œuvre efficace. Le projet de loi porte sur la santé, l'emploi et les services éducatifs, ce qui me rend heureux ».

En juin 2016, les États Membres des Nations Unies se sont engagés dans la Déclaration politique sur l'élimination du sida à « promouvoir des lois et des politiques garantissant l'exercice de tous les droits humains et libertés fondamentales des enfants, des adolescents et des jeunes, et en particulier, des personnes affectées par le VIH, de manière à éliminer la stigmatisation et la discrimination auxquelles ils sont confrontés ».

L'ONUSIDA exhorte tous les gouvernements à mettre pleinement en œuvre les droits humains des personnes vivant avec le VIH, notamment en leur fournissant des protections juridiques fiables et en mettant en œuvre des programmes pour éradiquer la discrimination et promouvoir l'accès à la justice ».

Contact

UNAIDS
Shona Wynd
tél. +41 22 791 1098
wynds@unaids.org

Pérou : les femmes transgenres face aux injustices

26 avril 2018

Tamara, femme transgenre originaire de Lima, au Pérou, se débattait avec son identité depuis l’école élémentaire. Sans cesse harcelée par ses camarades, elle avait fini par décrocher. À 18 ans, il ne lui restait pas beaucoup de choix, et elle se mit à travailler dans la rue comme professionnelle du sexe. Tamara disait souvent qu’elle ne dépasserait pas l’âge de 30 ans. Comment pourrait-il en être autrement, demandait-elle avec provocation, alors que la société ne la traite pas comme un être humain ?

Triste ironie du sort, Tamara s’éteindra moins d’un mois après son trentième anniversaire, emportée par une maladie liée au VIH et la tuberculose. Un décès à un si jeune âge est malheureusement chose courante, car la plupart des femmes transgenres d’Amérique latine meurent avant d’atteindre 35 ans. L’Amérique latine occupe la première place mondiale en termes d’homicides perpétrés à l’encontre de personnes transgenres : près de 80 % des meurtres de personnes transgenres dans le monde ont lieu dans la région. En outre, la prévalence du VIH chez les femmes transgenres s’élève à 38 % et les femmes transgenres sont 50 % plus susceptibles de contracter le VIH que la population générale, selon une étude récente publiée dans le Journal de la Société internationale du sida.

Les violations des droits de l’homme commises à l’encontre des femmes transgenres dans l’ensemble des pays d’Amérique latine sont imputables à la culture ancrée dans la société. À cause du machisme prédominant, du conservatisme et de la culture transphobique, les personnes transgenres sont mises à l’écart et stigmatisées, ce qui menace gravement leur santé, leur sécurité, leur espérance de vie et leurs perspectives d’emploi. Victimes d’un manque d’opportunités et de soutien, beaucoup s’engagent dans le commerce du sexe. Professionnelles du sexe sans protections juridiques, ces personnes sont davantage exposées au risque de violences, d’abus sexuels et de toxicomanie. Et la plupart ont très peu accès aux services de santé. Non reconnues, beaucoup d’affaires de violence et de meurtre ne font l’objet d’aucun signalement.

La photojournaliste Danielle Villasana a suivi une communauté de femmes transgenres à Lima ces dernières années : elle met en images les réalités souvent terribles auxquelles elles sont confrontées, notamment les complications dues au VIH, les abus commis par les forces de police, des partenaires et des clients, et la mort. « C’est parce que la plupart des gouvernements d’Amérique latine et du monde entier ne sont toujours pas capables de protéger les femmes transgenres que je suis déterminée à montrer à quel point ces injustices largement ignorées ont souvent des conséquences fatales », explique-t-elle.

C’est la raison pour laquelle Mme Villasana a lancé une campagne de financement participatif sur Kickstarter dans le but de publier ces reportages capitaux sous forme de livre photo bilingue. L’objectif est de renforcer la sensibilisation au sein de la police, des établissements médicaux et auprès des législateurs : des secteurs qui, selon elle, ignorent très souvent les abus qui touchent les femmes transgenres, en raison des préjugés institutionnels et d’un manque de compréhension. Pour soutenir son projet de livre et en savoir plus, rendez-vous sur http://bit.ly/a-light-inside.

Dès le plus jeune âge, les personnes transgenres sont confrontées à la stigmatisation, à la discrimination et au rejet social dans leurs foyers et leurs communautés. Discrimination, violence et criminalisation sont autant de raisons qui empêchent les personnes transgenres d’accéder aux services anti-VIH dont elles ont besoin pour rester en bonne santé. L’ONUSIDA travaille avec les gouvernements, ses partenaires et les communautés transgenres pour élargir l’accès aux services de santé pour les personnes transgenres.

Photos de Danielle Villasana

Danielle Villasana

Projet de livre

La Maison des Transgenres : un centre communautaire pour les personnes transgenres à Buenos Aires

29 mars 2018

Kimi Avalos est une jeune femme transgenre qui vit à Buenos Aires en Argentine. À cause de la stigmatisation et de la discrimination, elle n’a pas pu continuer ses études et obtenir son diplôme. Elle explique qu’elle a été victime de brimades et de harcèlement ; ses camarades de classe l’insultaient et l’agressaient physiquement, sous l’œil indifférent de ses professeurs. « Je voulais vraiment étudier, mais j’ai dû quitter l’école. Maintenant, grâce à la Maison des Transgenres, mon rêve de terminer mes études deviendra bientôt réalité », explique Mme Avalos.

Mme Avalos fait partie de la trentaine d’étudiants transgenres ayant récemment entamé un nouveau programme éducatif qui leur permet de suivre un cursus pour les diplômes de niveau primaire et secondaire en participant à une combinaison de cours en face à face et virtuels. Ce projet innovant est mis en œuvre au sein de la Maison des Transgenres, un centre communautaire pour la formation et l’autonomisation des personnes transgenres créé en juin 2017 à Buenos Aires par Marcela Romero, Coordonnatrice de l’ATTTA (Association of Argentinian Transvestites, Transsexuals and Transgender), en collaboration avec le Conseil municipal de Buenos Aires.

« Pour créer ce lieu, nous avons dû sortir de l’ombre en tant que personnes transgenres. Le centre est un espace visible, sur l’une des artères principales de Buenos Aires, dans le quartier de San Cristóbal. C’est notre réalisation ; elle montre que nous existons en tant que communauté et que nous avons droit à un espace comme toute autre organisation », explique Mme Romero.

En Argentine, comme dans le reste de l’Amérique latine et des Caraïbes, la stigmatisation et la discrimination nuisent aux opportunités d’apprentissage et de réussite scolaire des personnes transgenres, affectant ainsi leurs futures perspectives d’emploi. La discrimination et la stigmatisation empêchent aussi les personnes transgenres d’accéder à des soins de santé adaptés, y compris les services de prévention du VIH, de protection sociale et de justice.

Dans la région, les personnes transgenres sont souvent victimes de violences physiques et sexuelles et de crimes de haine. Selon les données de l’ATTTA, 20 personnes transgenres ont été tuées en Argentine depuis le début de l’année 2018 et les violences sexistes sont en augmentation. La discrimination, les violences sexistes et l’exclusion contribuent aussi à la hausse de la vulnérabilité des personnes transgenres au VIH. Les femmes transgenres restent lourdement touchées par le VIH.

La Maison des Transgenres a été créée dans le but de fournir un espace sécurisé où les personnes transgenres peuvent acquérir de l’autonomie, des connaissances et des compétences sans crainte de discrimination, de rejet ou d’agression. Elle travaille en partenariat avec les agences gouvernementales, la société civile et le secteur privé pour fournir une large variété de services et de programmes basés sur les besoins spécifiques des personnes transgenres.


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Paroles d’activistes pour les droits des personnes transgenres


Entre autres initiatives, la Maison des Transgenres a mis en place des services intégrés de conseil et d’orientation professionnelle pour la recherche d’emploi, ainsi que des conseils juridiques dispensés par des avocats, disponibles 24 heures sur 24. En collaboration avec le Ministère de l’Éducation, la Maison des Transgenres a récemment lancé des projets éducatifs qui vont de la mise en œuvre de programmes scolaires de niveau primaire et secondaire à la formation professionnelle, par exemple dans les services aux personnes âgées.

Parmi les autres activités notables, on retrouve la promotion de la prévention du VIH et des autres infections sexuellement transmissibles, du dépistage du VIH et des campagnes de vaccination. La Maison des Transgenres propose également une assistance psychologique permanente et, dans le cadre d’un partenariat avec l’Hôpital Fernández, des services de conseil sur les traitements hormonaux. En outre, l’organisation est engagée dans des actions de proximité avec une équipe d’agents de santé communautaires qui rendent visite aux professionnel(le)s du sexe sur leur lieu de travail le soir et distribuent des préservatifs et des documents d’information sur la prévention du VIH.

Bien que la Maison des Transgenres rencontre aujourd’hui le succès et fasse figure de référence pour les personnes transgenres à Buenos Aires, avec de multiples partenariats au sein de la ville, les choses n’ont pas été faciles pour en arriver là. Mme Romero explique qu’elle avait sollicité le Conseil municipal de Buenos Aires pour la première fois huit ans auparavant, pour obtenir un lieu où les personnes transgenres pourraient se retrouver. Ce n’est qu’il y a deux ans que le Conseil a fini par approuver la rénovation et le réaménagement de l’un de ses bâtiments, et que la Maison des Transgenres est devenue une réalité avec l’aide d’un architecte et de la vision de la Coordonnatrice de l’ATTTA.

« La Maison des Transgenres représente une pratique optimale de prestation de services communautaires qui contribue à l’accomplissement des objectifs de la stratégie Accélérer, en ne laissant personne pour compte », explique Carlos Passarelli, Directeur national de l’ONUSIDA pour l’Argentine, le Chili, l’Uruguay et le Paraguay.

Près de 400 personnes visitent la Maison des Transgenres chaque mois pour bénéficier de conseils et d’informations et environ 600 personnes y participent régulièrement à des ateliers, des réunions de groupe et des cours. « Je suis très heureuse et très reconnaissante de l’opportunité qui m’a été offerte par la Maison des Transgenres. J’espère que ce modèle de respect et de promotion des droits de l’homme servira d’exemple pour transformer et changer la société, de manière à ce que nous puissions tous vivre dans la dignité », conclut Mme Avalos.

Paroles d’activistes pour les droits des personnes transgenres

29 mars 2018

Pour la Journée de visibilité transgenre, l’ONUSIDA s’est entretenu avec des activistes transgenres pour parler des problèmes auxquels ils sont confrontés et de l’importance d’améliorer la visibilité des personnes transgenres.

Erika Castellanos est une femme transgenre originaire du Belize, qui s’est installée récemment aux Pays-Bas pour travailler auprès de GATE (Global Action for Trans Equality) en tant que Directrice des programmes. Elle est engagée dans la défense des personnes transgenres et la sensibilisation au VIH au niveau local, régional et international.

Quels sont les problèmes que rencontrent les personnes transgenres ?

Les personnes transgenres sont victimes de stigmatisation, de discrimination, d’actes de haine et de violence : le nombre de décès chez les personnes transgenres dus à des crimes de haine est alarmant. Dans de nombreuses parties du monde, être transgenre est puni par la loi, ce qui rend les personnes transgenres invisibles dans ces endroits et les oblige à vivre dans la clandestinité.

Beaucoup de gens ne comprennent pas ce que sont les personnes transgenres, ce qui se traduit par de la peur, cause de la stigmatisation et de la discrimination. Dès l’enfance, les personnes transgenres sont souvent rejetées par leur famille, leurs amis et la société en général, et mises à l’écart.

Pourquoi pensez-vous qu’il est important de donner une visibilité aux personnes transgenres ?

La visibilité, c’est le pouvoir. C’est seulement en étant visibles que nous pouvons faire entendre nos voix et faire valoir la jouissance de nos droits. La visibilité nous donne une présence, elle nous donne une voix. Au final, la visibilité nous donne l’espoir d’une vie meilleure. Les personnes transgenres font partie intégrante de la société et ne peuvent plus être ignorées.

Que pensez-vous de la représentation des personnes transgenres dans les médias ?

La quasi-totalité de la couverture médiatique des personnes transgenres est négative, dévalorisante ou centrée sur les taux élevés de meurtre et de violence que connaissent nos communautés. Même s’il est nécessaire de mettre en avant cette violence, la couverture médiatique négative et dévalorisante qui déshumanise les personnes transgenres ne sert qu’à la perpétuer. En donnant une image des personnes transgenres comme objets de moqueries, la couverture médiatique expose encore plus notre communauté au risque d’isolement social, au rejet de la part de nos proches et à la violence.

Rena Janamnuaysook est une militante transgenre thaïlandaise du Centre de recherche sur le sida de la Croix-Rouge thaïlandaise. Elle possède une large expérience locale, nationale et internationale dans le travail avec les organisations de lutte contre le VIH.

Quels sont les problèmes que rencontrent les personnes transgenres dans votre pays ?

Les personnes transgenres sont confrontées à de multiples problèmes en Thaïlande. Notre pays n’a pas de loi qui reconnaît la dimension de genre. La stigmatisation et la discrimination restent des obstacles qui conduisent à l’inégalité. Une étude menée en 2015 par l’Alliance transgenre thaïlandaise et Transgender Europe a révélé que 50 % des personnes transgenres ayant participé à l’étude avaient eu une expérience négative avec des prestataires de santé. En outre, les personnes transgenres sont victimes de violences physiques et de harcèlement de la part de membres de leur famille, à l’école et sur leur lieu de travail.

Pourquoi pensez-vous qu’il est important de donner une visibilité aux personnes transgenres ?

Il est important de donner une visibilité aux personnes transgenres parce que les personnes transgenres sont moins visibles dans tous les aspects de la vie : famille, éducation, emploi, santé et droit. La Journée internationale de visibilité transgenre permet de sensibiliser le public aux besoins des personnes transgenres.

Est-ce facile pour les personnes transgenres d’accéder au dépistage du VIH et au traitement dans votre pays ?

Une étude menée par le Ministère thaïlandais de la Santé publique en 2014 a montré que 15 % des professionnels de santé estimaient que les femmes transgenres séropositives au VIH devraient avoir honte de leur identité de genre et de leur séropositivité au VIH. Cela se traduit par de la stigmatisation et de la discrimination au sein des établissements de santé publique et empêche les personnes transgenres d’accéder aux services de santé, y compris le dépistage, le traitement et l’appui anti-VIH.


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Kirit Solanki est un homme politique indien qui représente la circonscription d’Ahmedabad Ouest dans l’État du Gujarat.

Pouvez-vous nous parler de votre travail avec les personnes transgenres en Inde ?

J’ai fait des études de médecine et je suis devenu chirurgien. Une patiente est venue chez moi en m’expliquant qu’elle avait du mal à aller aux toilettes. Je me suis rendu compte que c’était une personne transgenre et que son opération de changement de sexe n’avait pas été réalisée correctement, bloquant effectivement son urètre. Après l’insertion réussie d’un cathéter, la nouvelle s’est répandue que j’avais sauvé la vie de cette femme. Brusquement, j’ai vu d’innombrables femmes transgenres ayant les mêmes problèmes défiler dans ma clinique.

Qu’avez-vous observé en ce qui concerne les traitements et les soins aux personnes transgenres ?

J’ai constaté qu’un très grand nombre de personnes transgenres avaient besoin de diverses opérations, mais j’ai découvert que beaucoup d’entre elles évitaient les cliniques et les hôpitaux. Quand je réussissais finalement à les faire venir à l’hôpital, elles s’installaient dans l’unité réservée aux femmes. Il ne se passait pas une journée sans que les autres patientes se plaignent, et l’hôpital finissait par les envoyer dans l’unité réservée aux hommes, où l’accueil n’était pas meilleur. C’est là que j’ai véritablement compris à quel point la discrimination à l’encontre des personnes transgenres était généralisée.

Que tentez-vous de faire avec d’autres parlementaires ?

Il a fallu 10 ans pour que le Parlement indien adopte une loi sur le VIH/sida faisant du traitement vital un droit légal et qui pénalise toute personne ayant un comportement discriminatoire à l’encontre de quelqu’un sur la base de son statut vis-à-vis du VIH. Nous avons aussi réintroduit un projet de loi sur les personnes transgenres visant à assurer zéro discrimination, la reconnaissance légale et l’accès aux services sociaux pour la communauté transgenre en Inde. Il est temps que les gens changent de comportement et respectent les personnes transgenres.

Améliorer les données sur les populations clés

14 mars 2018

L’ONUSIDA a relancé son Atlas des populations clés. Cet outil en ligne, qui fournit toute une série d’informations concernant les personnes issues des populations clés dans le monde (professionnel(le)s du sexe, hommes gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, consommateurs de drogues injectables, personnes transgenres et détenus), inclut désormais des informations nouvelles et actualisées dans plusieurs domaines. Outre les données concernant les cinq populations clés, des données relatives aux personnes vivant avec le VIH sont également disponibles.

Les nouvelles informations portent principalement sur les lois répressives, comme le refus d’enregistrement des organisations non gouvernementales, et sur les lois qui reconnaissent les droits des personnes transgenres. La refonte du site a été réalisée en concertation avec les représentants des organisations de la société civile, notamment l’Association internationale des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans et intersexes, qui ont fourni une partie des nouvelles données concernant les lois répressives.

Des données relatives au nombre d’utilisateurs de Hornet, un réseau social gay, dans divers pays ont été transmises par les développeurs de Hornet pour l’atlas, et Harm Reduction International a fourni les informations concernant la mise en place de programmes de réduction des risques dans les prisons.

« Avoir des données sur les personnes les plus touchées par le VIH est fondamental pour mettre à disposition les services anti-VIH adéquats aux endroits correspondants », explique Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA. « L’Atlas des populations clés permet à l’ONUSIDA de partager les informations pour un impact maximal ».

L’Atlas des populations clés est un outil de visualisation qui permet aux utilisateurs de naviguer entre les données sous-nationales pays par pays qui concernent les populations particulièrement vulnérables au VIH. On retrouve par exemple des données sur la prévalence du VIH chez les consommateurs de drogues injectables dans 11 secteurs du Myanmar, sur les effectifs des populations clés, sur la couverture du traitement antirétroviral chez les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes sur 13 sites en Inde, ainsi que sur les services de prévention spécifiques et les comportements préventifs. Des données actualisées sur de nombreux indicateurs qui ont été obtenues dans le cadre de l’exercice de suivi de la pandémie de VIH/sida réalisé en 2017 sont désormais disponibles sur le site web.

Au cours des semaines à venir, les informations relatives aux personnes vivant avec le VIH vont être élargies, avec l’ajout de nouveaux indicateurs, et les données du Rapport mondial d’avancement sur la lutte contre le sida 2018 seront intégrées dès leur publication plus tard dans l’année.

Atlas des populations clés

Naviguer l'Atlas

En finir avec la stigmatisation et la discrimination dans les centres de santé au Mexique

25 août 2017

Le Mexique a pris des mesures pour renforcer l’accès aux services de santé des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexes (LGBTI). Un nouveau code de conduite du Ministère de la Santé vise à mettre un terme à la stigmatisation et la discrimination fondées sur l’identité de genre et l’orientation sexuelle dans tous les centres de santé du pays.

En établissant des lignes directrices et des actions spécifiques à mener dans le cadre de la prestation de services de santé, le code de conduite sera mis en œuvre dans l’ensemble du système de santé national afin de garantir un accès efficace à la santé tout en respectant la dignité et l’autonomie des personnes LGBTI.

Le code de conduite prévoit une formation des personnels de santé des établissements médicaux publics visant à éviter les expressions et les attitudes discriminatoires et à respecter la vie privée des patients. Parmi les diverses dispositions, il stipule clairement que tout soi-disant traitement pour « guérir l’homosexualité ou la transsexualité » doit être proscrit. Il impose aux centres de santé d’appliquer une politique de tolérance zéro vis-à-vis de la discrimination et de mener des enquêtes en cas d’accusations de discrimination. Les centres de santé doivent également promouvoir des campagnes permanentes sur la santé sexuelle et reproductive et la prévention du VIH à destination des personnes LGBTI.

Ce code de conduite a été élaboré dans le cadre d’un processus participatif élargi auquel se sont associés le Comité de coordination des Instituts de santé nationaux et des hôpitaux spécialisés, le Centre national de prévention et de contrôle du VIH, la clinique spécialisée Condesa de Mexico, le Conseil national de prévention de la discrimination et des représentants de la société civile ainsi que des organisations LGBTI.

Les prochaines étapes comprennent un processus de formation sur son application pratique, avec la participation de la société civile et des organisations communautaires. La mise en œuvre commencera par une phase pilote dans les principales villes du pays.  

Déclarations

« Le Ministère de la Santé prévoit des mécanismes complets qui garantissent l’accès à la prise en charge médicale des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexes. Je prie instamment les personnels de santé de se conformer à notre devoir constitutionnel selon lequel chacun devrait jouir du droit à la santé. »

José Narro Robles Secrétaire chargé de la Santé, Mexique

« Avec ce protocole, le Mexique franchit une étape décisive dans la garantie que les services de santé sont fournis conformément aux droits de l’homme. L’objectif zéro discrimination se trouve au cœur de la vision de l’ONUSIDA et représente l’une des cibles de l’accélération de la riposte. »

César A. Núñez Directeur régional de l’ONUSIDA pour l’Amérique latine et les Caraïbes

Promouvoir la prévention du VIH chez les jeunes au Salvador

16 août 2017

Alejandra Oraa, Ambassadrice itinérante régionale de l’ONUSIDA pour l’Amérique latine et les Caraïbes et présentatrice sur CNN, s’est rendue au Salvador du 9 au 11 août afin de plaider pour le renforcement des efforts de prévention du VIH envers les adolescents et les jeunes.

Au Salvador, on s’inquiète de plus en plus de l’augmentation des nouvelles infections à VIH signalées depuis 2011 chez les adolescents âgés de 15 à 19 ans. Les jeunes ne reçoivent pas les informations dont ils ont besoin pour se protéger du VIH : seulement 36,5 % des jeunes âgés de 15 à 24 ans savent comment se prémunir contre la transmission du VIH.

Au cours de sa visite, Mme Oraa a rencontré les leaders de la jeunesse afin d’analyser les lacunes existantes dans l’accès des adolescents et des jeunes aux services de santé sexuelle et reproductive et aux services en lien avec le VIH, ainsi qu’à une éducation sexuelle complète. Les jeunes gens ont mis en avant la nécessité d’accélérer rapidement les efforts en vue de donner à la jeunesse les outils qu’il lui faut pour prendre des décisions éclairées et protéger sa santé, ses droits et sa dignité.

Les jeunes ont également évoqué les initiatives en place pour contribuer à la riposte au sida de leur point de vue. Par exemple, afin d’améliorer l’accès à l’information et à l’éducation sur le VIH et la santé sexuelle et reproductive, le Réseau national des Jeunes positifs, en coordination avec l’ONUSIDA, le Fonds des Nations Unies pour la Population et l’Institut national pour la Jeunesse, organise des initiatives de sensibilisation de proximité dans les lieux publics et les établissements scolaires. Entre Amis (Entre Amigos), une organisation à base communautaire, se sert d’approches en tête-à-tête et propose des mesures de prévention combinée pour les populations clés, notamment pour les jeunes hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les jeunes transgenres.

Au Salvador, Mme Oraa a utilisé sa popularité sur les réseaux sociaux pour lancer un nouveau sondage en ligne visant à évaluer les connaissances des jeunes en matière de prévention et de transmission du VIH. Les conclusions de cette initiative conjointe du Fonds des Nations Unies pour l’Enfance et de l’ONUSIDA serviront à éclairer les politiques et stratégies publiques nationales pour prévenir et faire baisser les nouvelles infections à VIH chez les jeunes. 

Déclarations

« Personne ne peut dire à un père ou une mère de parler ou pas de sexe avec ses enfants ; cette décision leur appartient. En revanche, l’État doit garantir une éducation sexuelle complète. Si l’État prépare un enfant à affronter le monde en lui apprenant les maths et la littérature, l’orthographe et les sciences, pourquoi ne pas le préparer à quelque chose d’aussi important que sa sexualité ? Il ne s’agit pas de les inciter à avoir des relations sexuelles, il s’agit de leur expliquer ce que cela implique, quels sont les risques et les conséquences. »

Alejandra Oraa Ambassadrice itinérante régionale de l’ONUSIDA pour l’Amérique latine et les Caraïbes et présentatrice sur CNN

« Pour en finir avec l’épidémie de sida d’ici à 2030, nous n’avons pas le droit d’échouer avec les jeunes et nous ne devons en laisser aucun de côté. Il est urgent de supprimer tous les obstacles qui limitent leur accès aux services de santé sexuelle et reproductive et anti-VIH. »

Celina Miranda Directrice nationale de l’ONUSIDA, El Salvador

Les jeunes – Poursuivre le dialogue sur le VIH

11 août 2017

 

Malgré la baisse des nouvelles infections à VIH et des décès dus au sida chez les jeunes, il est inquiétant de constater que dans de nombreux endroits, les connaissances en matière de prévention du VIH restent faibles. À la veille de la Journée internationale de la jeunesse, l’ONUSIDA a interrogé quatre jeunes gens sur les problèmes qu’ils rencontrent lorsqu’il s’agit du VIH.

Pavel Gunaev a 16 ans et il vit à Saint-Pétersbourg, où il fait partie du réseau d’adolescents et de jeunes vivant avec le VIH Teenergizer!, dirigé par des jeunes. Pavel explique que dans sa ville, les jeunes ne sont pas sensibilisés au VIH.

« On ne parle pas du sida, ce qui fait que les jeunes n’ont aucune idée des risques ni des moyens de se protéger du VIH », raconte-t-il. « Résultat : tous ces jeunes mal informés agissent et prennent des décisions en se fondant sur des rumeurs ». Pavel pense que si chacun en fait davantage pour informer les adolescents et les jeunes et dissiper les mythes concernant le VIH, en finir avec le sida sera possible.

Chinmay Modi est né avec le VIH il y a vingt-trois ans. Il est membre de la Coalition nationale des personnes vivant avec le VIH en Inde et occupe la fonction de point focal national pour le Réseau Asie-Pacifique Youth LEAD.

« Le plus grand défi consiste à sensibiliser et à fournir aux jeunes des informations adaptées à leur âge », déclare-t-il. D’après lui, les parents ne sont pas à l’aise pour parler de sexe avec leurs enfants et la société en général évite également le sujet. Par conséquent, explique-t-il, les jeunes ont des rapports sexuels et expérimentent de nouvelles choses, mais en ayant peu de connaissance des risques que cela implique.

« Il faut promouvoir l’usage du préservatif et les partenaires devraient soutenir l’autonomisation des jeunes, de façon à responsabiliser chacun », indique Chinmay. Il dit aussi se sentir frustré car, en Inde, les gens ne peuvent pas accéder à des services anti-VIH sans stigmatisation dès le plus jeune âge.

Selon lui, l’auto-stigmatisation nuit aux efforts de lutte contre la discrimination, la violence et les inégalités en lien avec le VIH. C’est la raison pour laquelle, explique-t-il, il souhaite voir davantage de personnes partager leur histoire et avoir une attitude positive face à la séropositivité au VIH.

Moises Maciel est d’accord à 100 % avec Chinmay. Il a 20 ans et il est militant LGBT et anti-VIH. Il est devenu membre du Réseau national des adolescents et des jeunes vivant avec le VIH/sida au Brésil après avoir découvert qu’il était séropositif au VIH il y a deux ans. Depuis, il s’est engagé contre la stigmatisation liée au VIH. Il incite aussi ses pairs à se faire dépister.

« Les jeunes restent très exposés au risque d’infection à VIH en raison de toute une variété de facteurs tels que la marginalisation sociale liée au genre et aux inégalités raciales », explique-t-il. « Au Brésil, les jeunes transgenres et les gays sont particulièrement ciblés », ajoute-t-il.

Il se dit déconcerté par la manière dont la stigmatisation et les préjugés continuent de dominer, alors que les personnes vivant avec le VIH peuvent mener une vie en bonne santé grâce au traitement antirétroviral. « Il faut que nous entamions un dialogue ouvert et responsable avec les jeunes sur la sexualité, les infections sexuellement transmissibles, les grossesses chez les adolescentes et les responsabilités sociales », déclare Moises.

Lorraine Anyango, activiste pour la santé et les droits des jeunes originaire de Boston, s’emploie à faire entendre la voix de la jeunesse, notamment en ce qui concerne le VIH.

« Les jeunes demeurent exclus des espaces et des débats qui traitent des sujets ayant un impact sur leur vie », explique Lorraine. « Leur autonomie en tant qu’individus et êtres humains n’est toujours pas reconnue, ce qui les expose au risque d’infection à VIH ».

Selon elle, la participation des jeunes aux décisions qui concernent leur santé peut contribuer à renforcer la responsabilisation au niveau national, en faisant en sorte que les programmes répondent effectivement à leurs besoins. Lorraine conclut en déclarant : « reconnaître la santé et les droits sexuels et reproductifs des jeunes tout en poursuivant le dialogue sur le VIH nous rapprochera d’une fin de l’épidémie de sida d’ici à 2030 ».

Les héros du quotidien : innover en mêlant santé et divertissement

15 août 2017

La salle est emplie d’un léger bourdonnement provenant des hommes assis sur leur siège, jeunes pour la plupart, les yeux rivés sur leurs smartphones ou en train de bavarder. Soudain, un personnage enjoué fait irruption dans le salon feutré de ce haut building de Taguig, aux Philippines.

« Merci, merci beaucoup », s’écrie Ronivin (Vinn) Garcia Pagtakhan, Directeur exécutif et fondateur de LoveYourself, une organisation à base communautaire qui fournit des services de santé et d’autonomisation aux hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et aux personnes transgenres. L’équipe se réunit pour un débriefing après une grande campagne de promotion du dépistage du VIH.

Avec sa tignasse brune, agrémentée d’une légère teinture vert clair, M. Pagtakhan bondit d'un groupe à l’autre, plaisantant et répétant ses remerciements.

« Presque toutes les personnes présentes ici sont des bénévoles », explique M. Pagtakhan. « Je suis très ému de parler de mes bénévoles. Je leur dois tout ».

LoveYourself propose des services de dépistage et de traitement du VIH, ainsi qu’une prophylaxie pré-exposition (PPrE) orale et un dépistage de la tuberculose. L’organisation compte 25 employés, secondés par environ 800 bénévoles. M. Pagtakhan a créé LoveYourself en 2011, en s’inspirant du modèle d’un centre pour les jeunes de la communauté lesbienne, gay, bisexuelle et transgenre dans lequel il a travaillé comme bénévole lorsqu’il vivait à San Francisco, aux États-Unis.

« À l’époque, je me suis rendu compte qu’il y avait un vrai problème dans la façon dont nous gérions la prévention du VIH au sein de la communauté gay aux Philippines », raconte M. Pagtakhan. « Tout tournait autour de la peur. Je souhaitais quelque chose de plus optimiste et encourageant. Je voulais un lieu plein de vie, où les gens auraient envie de s’attarder ».

À l’époque, il n’avait que 25 ans. « Je connais mon public, comme on dit, car je fais partie de la communauté ».

À l’âge de 18 ans, il obtient son diplôme d’infirmier aux Philippines et figure au quatrième rang des candidats les mieux classés à l’issue des examens au niveau national. « À ce titre, j’étais très demandé par les autres candidats en tant qu’enseignant pour aider les étudiants à se préparer aux examens. J’ai voyagé à travers toutes les Philippines pour donner des cours et j’ai aussi utilisé les réseaux sociaux pour dialoguer avec les étudiants », explique M. Pagtakhan.

Il devient une célébrité sur les réseaux sociaux, avec 600 000 abonnés sur Twitter, et il remporte le prestigieux prix international Twitter Shorty Awards en tant qu’infirmier de l’année. L’argent du prix lui permet alors de créer LoveYourself.

« Les trois premières années, ce fut comme si j’envoyais mon enfant à l’université. Concrètement, j’ai soutenu l’organisation sur mes propres deniers. Nous n’avions aucun donateur », raconte M. Pagtakhan. « J’aime sortir des sentiers battus et j’avais une vision particulière. Je ne voulais pas que des subventions me dictent ce que nous devions faire ou être. Ma volonté était de créer des vagues de changement positif au sein de la communauté. LoveYourself ne traite pas seulement du VIH, mais vise aussi à accroître l’estime de soi ».

L’organisation compte trois centres communautaires dans la région de Manille, aux Philippines, qui proposent un dépistage du VIH et d’autres services. N’importe qui peut s’y présenter, même le week-end et le soir, pour profiter de services de santé gratuits.

En 2016, LoveYourself a testé environ 20 000 personnes et diagnostiqué près de 1 500 nouvelles infections à VIH, ce qui représente environ 50 % des nouveaux cas de VIH diagnostiqués signalés par le Département de la Santé de Manille. LoveYourself travaille également avec des entreprises et des écoles pour les aider à élaborer des politiques anti-VIH et mener des campagnes de dépistage du VIH sur place.

Au mois de juillet, l’organisation s’est engagée dans la PPrE et, avec le soutien de l’ONUSIDA et de l’Organisation mondiale de la Santé, elle prévoit de lancer un projet de démonstration pour l’auto-dépistage avant la fin de l’année.

En seulement six ans, LoveYourself est devenu un important prestataire de services anti-VIH à Manille. M. Pagtakhan est fier des accomplissements de l’organisation et nourrit des ambitions encore plus grandes. Nous sommes encore en location. Je veux que LoveYourself soit propriétaire d’un lieu qui sera un centre communautaire, dans lequel nous pourrons avoir des services de santé, mais aussi des événements et des activités sortant de l’ordinaire », explique-t-il.

Pour en savoir plus sur LoveYourself, rendez-vous sur http://www.loveyourself.ph.

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