UNFPA The United Nations Population Fund

Évaluation de l’action de l’UNFPA dans la riposte au VIH

04 septembre 2020

Le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) est coorganisateur du programme commun de l’ONUSIDA. Les autres membres sont des fonds et programmes des Nations Unies sur la prévention du VIH auprès des ados, des jeunes et des populations clés, ainsi que sur la décentralisation et l’intégration de la santé et des droits sexuels et de la reproduction, ainsi que des services anti-VIH. L’UNFPA endosse également un rôle technique dans la préparation de programmes de prévention et de distribution de préservatifs au sein de la Coalition mondiale de lutte contre le sida.

Le Bureau d’évaluation de l’UNFPA a réalisé un audit des performances du Fonds. Il s’est penché sur la manière dont l’UNFPA intègre son aide à la riposte au VIH dans le contexte plus large de la santé et des droits sexuels et de la reproduction, des dynamiques de population, de l’égalité des sexes et des droits humains pour la période 2016–2019. Ses conclusions ont été publiées récemment.

« Les leçons et les recommandations contenues dans cette évaluation vont renforcer la riposte au VIH de l’organisation, le but étant de fournir de meilleurs résultats au cours de la Décennie d’action pour atteindre les Objectifs de développement durable du Secrétaire général des Nations Unies. Les résultats de cette évaluation sont également d’un grand secours alors que l’UNFPA canalise ses efforts pour que sa programmation apporte une réponse et se relève de la pandémie de COVID-19 », a indiqué Marco Segone, directeur du Bureau d’évaluation de l’UNFPA.

L’ONUSIDA et le système élargi des Nations Unies soutiennent la riposte à la COVID-19 au Nigeria

10 juillet 2020

Le système des Nations Unies au Nigeria a rejoint la lutte contre la COVID-19 peu après la découverte du premier cas dans le pays fin février 2020.

Les enseignements appris de la lutte contre le VIH et l’expertise de l’ONUSIDA pour motiver, mettre en lien et rassembler les acteurs jouent un rôle essentiel pour guider la riposte regroupant plusieurs agences des Nations Unies. Le coordonnateur résident de l’ONUSIDA, Edward Kallon, la dirige. En mobilisant d’emblée ses relations politiques et la bonne volonté régnant dans le pays, l’ONUSIDA aide à regrouper des ressources et à améliorer les lignes de communication, la coordination et la reddition de comptes au sein de la riposte nationale à la COVID-19.

À la mi-mars, le groupe de travail présidentiel a vu le jour. Sa mission consistait à élaborer un plan de riposte à la COVID-19 afin de déterminer la manière dont les organisations devaient coopérer. Les leçons tirées de la riposte au VIH ont été prises en compte dans l’élaboration des quatre principes directeurs de la riposte nigériane à la pandémie de COVID-19 : un plan national de riposte multisectorielle à la pandémie de COVID-19 ; une entité nationale de coordination pour la COVID-19 ; un système de surveillance et d’évaluation de la COVID-19 ; et une plateforme de financement et d’investissement de la lutte contre la COVID-19.

« Les quatre principes simplifient et clarifient les rôles, les responsabilités et les relations, y compris au sein du gouvernement », a déclaré le ministre de la Santé du Nigeria, Osagie Ehanire.

Une autre leçon tirée de la riposte au VIH consiste à garantir que les personnes marginalisées et vulnérables sont prises en considération à chaque étape du développement de la riposte à une pandémie. L’impact potentiel de la COVID-19 sur les personnes vivant avec le VIH, les populations clés et les pauvres doit également être mis au centre de la prise de décisions.

« Depuis le début de l’épidémie de COVID-19, l’ONUSIDA a assuré régulièrement la coordination avec les réseaux en fournissant une aide technique et en favorisant les synergies avec l’action gouvernementale », a expliqué Abdulkadir Ibrahim, coordinateur national du Réseau des personnes vivant avec le VIH/sida au Nigeria.

En collaboration avec le Programme des Nations Unies pour le développement, l’ONUSIDA a fait le lien entre le système élargi des Nations Unies et le gouvernement. Elle a facilité l’octroi de produits médicaux d’urgence au gouvernement d’une valeur de 2 millions de dollars tout en s’assurant que les fournitures et l’équipement sont utilisés en priorité dans les établissements de santé publique et par le personnel de santé.

Le « One UN COVID-19 Basket Fund » a vu le jour le 6 avril et respecte le dernier des quatre principes fondamentaux, la plateforme de financement et d’investissement pour la COVID-19. Le panier de fonds centralise les contributions des donateurs à la riposte à la COVID-19. L’ONUSIDA a joué un rôle essentiel dans sa création. Elle a travaillé avec le coordonnateur résident des Nations Unies et le Programme des Nations Unies pour le développement afin de garantir que la plateforme de financement accorde la priorité aux personnes et aux communautés. L’ONUSIDA, l’ONU Femmes et le Fonds des Nations Unies pour la population ont aidé à mobiliser 6,5 millions de dollars en faveur de l’engagement de la société civile et des communautés, de la protection sociale des foyers vulnérables et de l’enregistrement des bonnes pratiques utilisées par les communautés.

En annonçant une contribution de 50 millions d’euros au panier de fonds, le chef de délégation de l’Union européenne au Nigeria, Ketil Karlsen, a déclaré que « le panier de fonds pour la COVID-19 nous offre la chance de coopérer et d’agir rapidement pour déployer une assistance pouvant aider à améliorer les services de santé et atténuer l’impact de la pandémie sur les plus vulnérables. » 

La plus grande contribution de l’ONUSIDA à la riposte nationale de la COVID-19 a toutefois peut-être consisté à plaider pour l’utilisation des importantes infrastructures pour le VIH du pays afin de lutter contre la COVID-19.

« Nous devons tirer profit de ce qui existe déjà sur le terrain pour le VIH, qu’il s’agisse des laboratoires, mais aussi du personnel de santé et des bénévoles dans les communautés. Pour lutter efficacement contre la COVID-19, nous n’avons pas d’autres choix que d’inviter les communautés à s’emparer de la riposte », a indiqué Erasmus Morah, directeur pays de l’ONUSIDA pour le Nigeria.

Dans un effort commun, le gouvernement des États-Unis, l’Agence nationale pour le contrôle du sida, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance, l’ONUSIDA et le groupe de travail du président ont recensé et commencé à impliquer les quelque 100 000 professionnel-les de santé et bénévoles dans les communautés afin qu'elles et ils prennent en charge la communication sur les risques, la mobilisation au sein de la société, le traçage des contacts et les soins à domicile.

La COVID-19 est loin d’être éradiquée dans le pays alors que le nombre de cas augmente continuellement, ce qui n’épargne pas le personnel des Nations Unies. Toutefois, comme l’a indiqué M. Kallon, « les Nations Unies doivent continuer de fonctionner et d’apporter leur aide à la population tout en s’assurant que les membres de leur personnel et leurs proches disposent de l’environnement nécessaire pour les protéger contre la COVID-19. » C’est ainsi qu’un centre d’isolement et de traitement de la COVID-19 a vu le jour en tant qu’annexe de la clinique des Nations Unies. Il accueille le personnel travaillant entre autres en première ligne, ainsi que les membres dépendants de leur famille. 

Afin de poursuivre la riposte à la COVID-19, en plus du soutien continu du groupe de travail du président, l’équipe pays des Nations Unies, y compris l’ONUSIDA, se prépare à aider le Nigeria à s’attaquer aux écarts importants entre les régions pour ce qui est des mesures prises. Des problématiques centrales comme la perte de moyens de subsistance, l’augmentation des vulnérabilités et de l’insécurité alimentaire, le risque accru de violence basée sur le genre, ainsi que l’accès limité aux services de santé essentiels seront abordées au cours des prochains mois. 

Notre action

COVID-19 et VIH

Assurer un accès à des services de qualité, sans danger et exempts de discriminations pour les populations clés du VIH et les migrant-es dans le contexte de la pandémie de COVID-19

10 juillet 2020

Déclaration du groupe de travail interorganisations sur les populations clés du Programme commun de l’ONU sur le VIH/sida (ONUSIDA) à propos de la nécessité d’assurer un accès à des services de qualité, sans danger et exempts de discriminations pour les populations clés du VIH et les migrant-es dans le contexte de la pandémie de COVID-19

La propagation rapide de la COVID-19 continue de toucher des milliards de vies dans le monde. La lutte contre cette pandémie nécessite des ressources humaines et financières sans précédent. Les entités de l’ONU, les ONG, les communautés de personnes vivant avec le VIH, de professionnel-les du sexe, de gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, de toxicomanes, de personnes transgenres et incarcérées, ainsi que leurs partenaires sexuel-les, mais aussi la société civile, toutes et tous ont un rôle à jouer pour lutter contre la COVID-19, sauver des vies et affronter le vaste impact socio-économique de la pandémie. Des moments critiques comme celui-ci nous rappellent plus que jamais que les inégalités peuvent décider de la vie ou de la mort et que tout le monde naît libre et égal en dignité et en droit, y compris pour ce qui est des normes de santé les plus élevées atteignables.

Les ripostes à la COVID-19 devraient puiser dans les leçons de la riposte mondiale au VIH : le VIH nous a appris qu’il s’agit d’une responsabilité partagée et que nous devons autonomiser les communautés et les impliquer dans la riposte. Les droits humains ne souffrent aucun compromis, et nous devons supprimer toute forme de stigmatisation et de discrimination afin de venir en aide aux groupes vulnérables et marginalisés.

L’ONUSIDA estime que 62 % des nouvelles infections au VIH touchent les populations clés et leurs partenaires sexuel-les. Les populations clés sont victimes de formes spécifiques d’exclusion, de criminalisation, d’inégalités et de discrimination qui augmentent leur vulnérabilité face au VIH, et aujourd’hui aussi à la COVID-19. Les personnes en prison et en milieu fermé pour qui l’éloignement physique n’est pas toujours possible sont extrêmement vulnérables face à la COVID-19. La prévalence de VIH et de tuberculose est également plus élevée parmi les populations incarcérées, ce qui accroît le risque de complications lors d’une infection au SARS-COV 2. Les migrant-es sont dans la même situation et aussi vulnérables au VIH. Les personnes LGBT signalent aussi un risque élevé de violence domestique et familiale, une plus grande isolation sociale et des difficultés à accéder aux services de santé essentiels pour un traitement du VIH et de réassignation sexuelle. Oublier les populations clés à un moment aussi important pourrait avoir des répercussions graves en matière de santé et de vies humaines, voire réduire à néant les avancées réalisées au cours de la riposte mondiale au VIH. 

Nous appelons les gouvernements et les partenaires à se joindre à nous pour :

Mettre à disposition des populations clés et des migrant-es dans le contexte de la pandémie de COVID-19 des services de qualité, exempts de discrimination pour la prévention, le traitement, les soins et l’aide pour le VIH, ainsi que les services de santé en général.

Ces services doivent reposer sur le respect et la protection des droits humains, même en l’existence de lois, règles et pratiques punitives. Ils doivent être exempts de stigmatisation et de discrimination, être étayés par des preuves et la science, ainsi que suivre les lignes directrices internationales les plus récentes. Les services doivent être équitables, confidentiels, sans danger pour les communautés et le personnel de santé et reposer sur un consentement éclairé.

Adapter rapidement la fourniture des services afin de prendre en compte les nouvelles réalités de la pandémie de COVID-19.

Des services adaptés à la nouvelle situation peuvent prendre la forme d’un accès sans danger au dépistage à domicile du VIH et à des conseils à distance. Lorsque possible, des ordonnances pour 3 à 6 mois de traitement antirétroviral, de la tuberculose et de l’hépatite virale doivent être délivrées afin de garantir la continuité du traitement, réduire la transmission du VIH et des co-infections, ainsi que le risque lié à la COVID-19. Les personnes qui consomment des drogues devraient avoir accès à la réduction des risques, y compris, lorsque cela est possible et conseillé par des professionnel-les de santé, obtenir plusieurs doses de traitement de substitution aux opioïdes afin de réduire les visites de contrôle sur place et le risque d’exposition à la COVID-19. Des peines autres que l’emprisonnement, lorsqu’autorisé, pour des délits n’ayant pas impliqué de violences pourraient sauver des vies, en particulier pour des crimes non reconnus par le droit international. Des mesures de libération anticipée devraient être prises à l’encontre de catégories spécifiques de populations à risque face à la COVID-19, comme les personnes âgées et celles souffrant de maladies chroniques ou d’autres problèmes de santé, ainsi que les femmes enceintes ou avec des enfants à charge, les prisonniers et prisonnières en fin de peine ou purgeant une peine de prison pour des délits mineurs, en respectant le droit national et sans mettre en danger la santé et la sécurité publiques. Des mesures de protection sociale d’urgence destinées aux populations clés sont nécessaires, car ces dernières sont souvent exclues des services sociaux, y compris et sans s’y limiter, de l’hébergement et de l’assurance santé, et leur situation professionnelle est souvent précaire. Les services apportés doivent continuer à prendre en compte l’intersectionnalité et la diversité des genres et des âges. Tout le nécessaire, aussi bien en personnel, en financement et en matériel doit être à disposition pour délivrer ces services. Afin que ces services soient efficaces et performants, les populations clés, leurs communautés et leurs organisations doivent être impliquées dans leur conception et leur mise en œuvre.

S’assurer que les ripostes à la COVID-19 n’ouvrent pas la voie à une multiplication de lois et de mesures punitives concernant l’application des restrictions ou la criminalisation de la transmission et de l’exposition.

L’impact hautement négatif de ce type de mesures punitives sur des personnes déjà marginalisées ou criminalisées est déjà bien documenté dans la riposte au VIH, y compris par la Commission mondiale sur le VIH et le droit.

Nous n’arrêterons pas la COVID-19 si certaines personnes ne peuvent pas payer un dépistage ou un traitement. Nous devons garantir que les ripostes à la COVID-19 ou à toute autre pandémie ou situation sanitaire d’urgence n’oublient pas les populations clés, les migrant-es et d’autres groupes vulnérables. En tant que groupe de travail interorganisations sur les populations clés, nous sommes à disposition pour coopérer avec l'ensemble des partenaires et assurer un accès sûr et respectueux des droits des populations clés à des services de qualité contre le VIH et la COVID-19.

Le groupe de travail interorganisations sur les populations clés a vu le jour conformément à la Division du travail de l’ONUSIDA. Il est coorganisé par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), le Fonds des Nations Unies pour la Population (FNUAP), et le Bureau des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC)) en partenariat avec le Réseau mondial pour et des personnes vivant avec le VIH (GNP+), l’International Network of people who Use Drugs (INPUD), le MPact Global Action for Gay Men’s Health and Rights (MPact), le Réseau mondial des projets sur le travail du sexe (NSWP), l’IRGT et le Secrétariat de l’ONUSIDA.

 

Première rencontre en personne entre la Directrice exécutive de l’ONUSIDA et des donateurs clés

13 novembre 2019

En amont de l’ouverture du Sommet de Nairobi sur la CIPD25, Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l’ONUSIDA, et Peter Eriksson, ministre suédois de la Coopération internationale pour le développement, ont présidé ensemble un petit-déjeuner ministériel rassemblant des pays donateurs et des partenaires clés. Leur objectif était de souligner les besoins de l’ONUSIDA afin que l’organisation soit un moteur de la riposte mondiale au VIH.

Depuis sa prise de fonction au poste de Directrice exécutive de l’ONUSIDA, Mme Byanyima a rencontré pour la première fois plusieurs donateurs et partenaires clés de l’ONUSIDA. Elle en a profité pour promettre d’adopter une approche féministe dans le développement de l’ONUSIDA.

« L’ONUSIDA telle qu’elle émerge des défis des deux à trois dernières années se trouve à la croisée des chemins et mes priorités vont tout d’abord à notre personnel. Nous devons guérir les blessures, renforcer la confiance et clore le chapitre du passé. Je veux que le travail fantastique de l’ONUSIDA soit à nouveau synonyme de joie », a déclaré Mme Byanyima.

Katherine Zappone, ministre irlandaise de l’Enfance et de la Jeunesse, Christopher MacLennan, sous-ministre adjoint du Canada aux Enjeux mondiaux et du développement, ainsi que d’autres chefs de délégation ont applaudi l’intention de l’ONUSIDA de faire prendre un tournant à la culture de l’organisation.

« Depuis des années, l’ONUSIDA est en première ligne de la riposte au sida. Le Canada a toujours offert son soutien indéfectible et nous sommes extrêmement heureux de l’arrivée de Winnie », a déclaré M. MacLennan.

Les ministres et porte-parole de l’Allemagne, de l’Australie, de la Belgique, du Canada, de la Finlande, de l’Irlande, du Luxembourg, de la Norvège, des Pays-Bas, de la Suède et de la Suisse ont encouragé l’ONUSIDA à poursuivre son rôle de pionnière dans la promotion de solutions et de ripostes dirigées par les communautés. Toutes et tous ont également mis en avant le besoin de tirer profit des capacités uniques de l’organisation et d’exploiter son expertise des droits humains afin d’affronter les barrières sociales et politiques qui entravent les progrès liés au VIH.

« Nous devons améliorer l’intégration des droits et de la santé de la reproduction et sexuelle au sein de la riposte au VIH si nous voulons atteindre nos objectifs », a expliqué M. Eriksson. « Le Programme commun est un acteur très important pour faire progresser la santé de la reproduction et sexuelle. »

Cette rencontre a également rassemblé une délégation de plusieurs organismes coparrainants de l’ONUSIDA : le Fonds des Nations Unies pour la population et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). « Le PNUD s’engage à travailler avec l’ONUSIDA pour aider les gouvernements à créer un environnement légal, politique et réglementaire favorisant des ripostes au VIH efficaces et fondées sur le droit », a indiqué Achim Steiner, l’Administrateur du PNUD.

L’ONUSIDA, les pays donateurs et partenaires ont reconnu le besoin d’établir un partenariat avec le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme afin d’assurer la pérennité de la riposte au VIH.

Cette rencontre était la première d’une série de rendez-vous programmés en vue d’intensifier l’engagement collectif et de renforcer la collaboration alors que l’ONUSIDA se lance dans l’élaboration d’un nouveau plan stratégique sur le VIH.

Sommet de Nairobi sur la CIPD25

Site web

Rapidité, proactivité et préparation : le trio gagnant pour réagir aux crises humanitaires

15 août 2019

À la mi-mars, le cyclone Idai a frappé le Mozambique et l’est du Zimbabwe au plus mauvais moment possible. Un mois plus tôt, le Zimbabwe avait lancé un appel d’urgence pour les 5,3 millions de personnes touchées par la crise économique en cours. En outre, la sécheresse avait détruit les récoltes. L’arrivée soudaine de précipitations abondantes et du vent a précipité la région dans le chaos. Trois cents personnes ont péri, des centaines d’autres ont disparu et 40 000 ont perdu leur foyer. L’insécurité alimentaire, à laquelle s’ajoute une absence de services fondamentaux dont les soins de santé, a pris des proportions alarmantes dans le Manicaland, la province la plus sévèrement touchée.

Pour Mumtaz Mia, Directrice pays par intérim de l’ONUSIDA au Zimbabwe au moment de la catastrophe, la priorité était d’assurer l’accès au traitement contre le VIH pour les personnes vivant avec le virus, notamment les femmes enceintes impliquées dans des programmes de protection de la transmission de la mère à l’enfant.

« Les situations d’urgence ne sont pas une nouveauté au Zimbabwe, mais cette fois-ci les personnes vivant avec le VIH se sont retrouvées livrées à elles-mêmes lorsque les inondations ont emporté leurs médicaments », explique-t-elle.

Pour elle, il est essentiel d’être toujours prêts. « Dans le cadre de la riposte au sida, nous devons anticiper toute interruption des services causée par une situation d’urgence. »

Mme Mia, elle-même originaire du Malawi, a déjà eu à gérer des sécheresses et à des inondations dans toute l’Afrique orientale et australe. Elle est également intervenue au Kenya dans le cadre d’un conflit qui a éclaté après des élections. Elle a aussi travaillé cinq ans pour l’ONUSIDA au Sud-Soudan avant d’arriver au Zimbabwe.

Elle se rappelle que le bureau national de l'ONUSIDA a rencontré le gouvernement, la société civile, les donataires et d’autres parties prenantes cruciales afin de discuter des actions à prendre immédiatement. Ils ont intégré très rapidement les besoins spécifiques au VIH dans la riposte à cette crise. En coopération avec les coparrainants de l’ONUSIDA, le ministère de la Santé et des Soins aux enfants ainsi que le Conseil national du sida, il s’agissait de coordonner la distribution de thérapie antirétrovirale et de préservatifs, le soutien alimentaire aux personnes vivant avec le VIH et de permettre aux femmes enceintes d’accoucher sans danger. Ces partenaires ont également évalué les besoins supplémentaires liés à la santé et au VIH suite à la catastrophe.

Près de 150 000 personnes vivant avec le VIH se trouvaient dans les zones touchées par le cyclone, dont 83 % suivaient une thérapie antirétrovirale qu’elles ont bien souvent dû interrompre au cours de la crise.

« Sans un plan et des consignes clairs sur les actions à prendre dans une situation d’urgence, il est très facile de perdre des jours, voire des semaines, à essayer de savoir quoi faire », explique Mme Mia.

Elle est également convaincue qu’il serait possible d’accélérer la riposte grâce à des plans d’urgence interagences organisant spécifiquement leurs actions. « Lorsqu’une crise nécessite d’accompagner les bureaux et les directions locales, les actions requises par l’ONUSIDA dans les situations d’urgence et leur impact potentiel sur le VIH doivent suivre des règles simples et claires », continue-t-elle. « Il est important de réserver des ressources financières disponibles immédiatement. »

Mme Mia pratique le yoga pour traverser les périodes de stress et elle apprécie le soutien de son mari. « Nous essayons de préserver un semblant de normalité chez nous lorsque les temps sont durs », déclare-t-elle avant d’admettre que souvent c’est difficile. Elle concentre ses pensées vers les personnes dans le besoin. « Ma porte leur est toujours ouverte. J’écoute leur histoire et cela m'ouvre des perspectives pour poursuivre mon travail. » C’est pourquoi elle a rappelé qu’on ne peut pas laisser les gens livrés à eux-mêmes en période de crise. « La rapidité est essentielle. »

La Directrice pays de l’ONUSIDA dans la République bolivarienne du Venezuela, Regina Lopez de Khalek, abonde en ce sens. « Une crise humanitaire vous oblige à agir rapidement afin de sauver des vies. Vous devez revoir vos tâches quotidiennes afin de porter toute votre attention sur la situation d’urgence », indique-t-elle.

Dans la République bolivarienne du Venezuela où la crise économique et politique touche plus de 80 % de la population, son travail consiste à gérer l’impact sur les personnes vivant avec le VIH ou concernées. L’inflation a explosé provoquant une flambée des prix des produits alimentaires de base. Les pénuries à tous les niveaux, y compris de médicaments, gangrènent le pays. En mai 2019, la République a reconnu rencontrer certaines « difficultés humanitaires » et a facilité la livraison de médicaments et de tests rapides pour le VIH et la syphilis. Le soutien d’organisations non gouvernementales internationales a permis d’apporter près de 60 tonnes de médicaments de première nécessité. L’ONUSIDA s’est engagée pour que le pays reçoive des fonds d’urgence d’organisations partenaires.

Plus récemment, l’ONUSIDA, le Fonds des Nations unies pour la population et le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés ont concentré leurs efforts afin d’aider les personnes touchées par la stigmatisation, la discrimination et les violences sexuelles. Cela se traduit par la distribution de kits de prévention post-exposition, une riposte médicale d’urgence pour les personnes exposées au VIH, des services de santé et le lancement de tests du VIH dans les maternités, ainsi qu’un soutien apporté à la société civile.

Pour Mme Lopez de Khalek, coopérer avec d’autres agences des Nations unies et des partenaires sur place fait toute la différence. « Travailler main dans la main est non seulement une approche sensée, mais cela assure la pérennité de la riposte au sida même dans une situation de crise humanitaire », explique-t-elle.

Elle recommande de suivre les directives du groupe d’étude du comité permanent inter-organisations sur le VIH dans des situations d’urgence, sans pour autant perdre de vue la réalité locale et nationale. « Il est essentiel de connaître et de comprendre la situation du pays où l’on se trouve », continue-t-elle, « car même si une situation d’urgence reste partout une situation d’urgence, la réalité diffère selon chaque pays. » Et il faut être proactif. « Il est nécessaire d’agir correctement en amont, afin de ne pas toujours être dans la réaction », indique-t-elle. Selon elle, il est essentiel de nouer des liens, de collaborer et de s’engager avec d’autres, mais aussi d’élaborer une riposte sur tous les plans afin que ni les personnes apportant de l’aide ni les personnes aidées ne soient laissées pour compte.

Simone Salem a le même sentiment. « Les contacts que j’établis dans les différents pays ainsi que les bonnes relations avec les personnes pouvant aider m’ont toujours sauvée pour apporter une réponse aux situations d’urgence », déclare la Conseillère pour la mobilisation de la communauté de l’ONUSIDA au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.

Et d’ajouter que la population se met à vous faire confiance et à chercher votre soutien lorsque vous commencez à agir et à apporter une aide concrète.

Mme Salem indique que son travail en Iraq, en Libye et en République arabe de Syrie a changé sa vie. « Chaque personne que j’aide me fait comprendre l'importance de mon travail et combien je dois rester à l’écoute des besoins des autres », continue cette ressortissante égyptienne.

Elle a récemment aidé des personnes à migrer ou à fuir leur foyer afin d’accéder à un traitement et à des conseils liés au VIH. Avec l’aide d'activistes et de réseaux régionaux, elle a permis l’évacuation de personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres (LGBT) victimes de violences.

Elle admire les formes de solidarité qui surgissent à tous les niveaux en temps de crise. On a vu récemment des Tunisiens donner leur surplus de médicaments contre le VIH à des Libyens, par exemple. La même chose s’est passée au plus fort du conflit syrien, cette fois-ci avec des dons venant du Liban.

Mme Salem a par ailleurs vu ses compétences décisionnelles s’améliorer avec le temps. Son secret ? « Toujours écouter ce qui est dit et ce qui n’est pas dit lorsqu’il s’agit d’analyser une situation complexe », explique-t-elle.

Pour elle, ce n’est pas une question de sexe, mais de personnalité. Elle reconnaît cependant que des femmes et des personnes vulnérables avec qui elle avait travaillé l’ont contactée parce qu’elles avaient l’impression qu’elle serait plus à l’écoute que d’autres. Ne pas réussir à aider quelqu’un est la seule ombre au tableau. « C’est vraiment dur. »

Elle explique qu’elle utilise son cœur pour écouter les gens. Elle a été émue lorsque de jeunes LGBT sont venus la voir pour lui dire que ses encouragements leur avaient donné espoir.

« Cela m’a mis du baume au cœur et m’aide à avancer », poursuit Mme Salem. « Je m’engage sans arrêt pour que les gens reçoivent un accueil correct et de la compassion. »

Directives du groupe d’étude du comité permanent inter-organisations sur le VIH dans des situations d’urgence

Sécurité et affaires humanitaires

« L’équipe de la clinique est très gentille. Je viens ici depuis longtemps, donc tout le monde me connaît bien. »

02 juillet 2019

Publication originale de cet article par l’UNFPA

Windhoek, NAMIBIE - Parfois, il vaut mieux se rendre là où tout le monde ne connaît pas votre nom, mais où l’on reçoit un bon accueil. En Namibie, ce principe s’applique tout particulièrement à nombre de professionnel(le)s du sexe et hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH), car ils font l’objet de critiques, de situations de répulsion et de stigmatisation dans presque tous les aspects de leur vie quotidienne.

Par conséquent, ces personnes n’osent pas bénéficier de services de santé essentiels, comme le dépistage/traitement du VIH, la prophylaxie (PPrE), les préservatifs, les lubrifiants et les méthodes de contraception.

Selon l’enquête de surveillance biocomportementale intégrée (IBBSS) menée pour la première fois en Namibie en 2014, la prévalence du VIH parmi les HSH était estimée à 10,2 % à Keetmanshoop, 7,1 % à Oshakati, 10,1 % à Swakopmund/Walvis Bay et 20,9 % dans la capitale Windhoek.

On évalue la prévalence du VIH parmi les HSH à Oshakati et Swakopmund/Walvis Bay comme étant quasiment identique à celle de l’ensemble des hommes adultes dans les régions environnantes d’Oshana et d’Erongo, telles que mesurée par la Namibia Demographic and Health Survey de 2013.

À Keetmanshoop, la prévalence du VIH parmi les HSH était légèrement inférieure à celle de la population générale masculine adulte dans la région de Karas, alors qu’elle est près de deux fois plus importante à Windhoek par rapport à la prévalence du VIH parmi les hommes adultes de la région de Khomas.

Des soins, pas des jugements

En 2018, la Namibia Planned Parenthood Association (NAPPA) qui jouit du soutien du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) en Namibie a organisé plusieurs réunions rassemblant des partenaires clés afin de plaider en faveur de la création d’un centre sans rendez-vous dans les bureaux d’Out Right Namibia.

Cette association locale travaille avec la communauté lesbienne, gay, bisexuelle, transgenre et intersexuelle (LGBTI) et défend leurs droits, leurs intérêts et leurs besoins en Namibie. 

Le centre sans rendez-vous ainsi que la clinique de la NAPPA à Okuryangava ont des horaires d’ouverture souples qui permettent à la population clé d’accéder à sa convenance aux services de santé sexuelle et de la reproduction, ainsi qu'aux services liés au VIH. Cela passe également par une ouverture de la clinique le samedi afin que la population clé bénéficie des services sans craindre la stigmatisation et discrimination. 

L’ensemble des prestataires et de l’équipe de ces deux établissements a été formé et sensibilisé à l’importance de fournir des services de qualité et sans porter de jugement à la population clé. Le personnel d’Out Right Namibia a également été mobilisé pour sensibiliser et faire connaître les services fournis au centre sans rendez-vous et à la clinique.

Une bonne expérience

« Ma visite à la NAPPA s’est très bien passée. En tant que professionnelle du sexe, il est important que je me sente bien, c’est pourquoi je vais dans des cliniques où je ne suis pas jugée. La NAPPA m’a ouvert ses portes et je me sens chez moi. Tout est simple ici, car les services sont gratuits et je préfère cette clinique aux hôpitaux locaux », déclare Martha Keto (nous avons changé son nom), professionnelle du sexe.

À 30 ans, Mme Keto a déjà passé près de 12 ans de sa vie à travailler comme professionnelle du sexe et elle suit un traitement PPrE à la clinique depuis octobre 2017. « Je viens régulièrement me faire dépister et pour obtenir mon traitement PPrE qui me protège contre toute infection au VIH. Les tests que je fais ici me permettent de connaître mon statut sérologique ou sur les IST et d’assurer un suivi de ma santé en général. J’obtiens de nombreuses informations sur ma santé dont l’état de mon foie, et les infirmières sont même capables de me dire si ma consommation d’alcool est trop élevée », explique-t-elle.

« L’équipe de la clinique est très gentille. Je viens ici depuis longtemps, donc tout le monde me connaît bien. Je recommanderais sans problème les services de la NAPPA à mes collègues qui sont aussi professionnel(le)s. Les portes nous sont toujours ouvertes, même le week-end, donc nous pouvons venir quand nous avons besoin.  Il y a beaucoup de professionnel(le)s du sexe en Namibie et il serait bon que l’action de la NAPPA soit plus visible afin que davantage de collègues soient au courant des services gratuits disponibles ici », continue-t-elle.

Cinton Nati et Gideon Markus (noms d’emprunt) partagent l’avis de Mme Keto. Tous deux sont homosexuels et bénéficient de l’offre de la clinique de la NAPPA.

« Sans la gentillesse, le soutien et les encouragements indéfectibles de l’équipe de la clinique de la NAPPA, je ne serais jamais venu ici malgré les recommandations de l’infirmière », déclare M. Nati. Il explique avoir facilement établi un lien personnel avec l’équipe de la clinique, car tout le monde l’encourage. Le résultat : une amélioration visible de sa santé et de sa confiance en soi.

Avant d’arriver à la NAPPA, M. Nati a rencontré des difficultés émotionnelles et psychologiques après avoir découvert sa séropositivité. Comme il avait du mal à accepter la réalité du diagnostic récent, il avait souvent tendance à ne pas se rendre à ses rendez-vous.

« Dès la première fois où mon partenaire et moi sommes venus dans les cliniques de la NAPPA, aussi bien à Out Right Namibia qu’à Okuryangava, nous avons été bien traités et l’équipe s’est mise en quatre pour nous faire sentir en sécurité. J’ai eu des rendez-vous de conseil pour nous assurer que tout va bien, ainsi que des contrôles pour vérifier que les médicaments n’ont pas d’effets secondaires sur mon corps et que je reste en bonne santé. Le personnel des cliniques s’assure régulièrement que nous savons comment faire attention à nous-mêmes et que nous appliquons de bonnes pratiques pour notre santé sexuelle », indique M. Markus.

« Chaque fois que nous allons dans la clinique d’Okuryangava, Sœur Fungai Bhera (infirmière diplômée d’État expérimentée) prend le temps de discuter avec nous pour savoir comment nous allons depuis la dernière fois.  Pour d’autres, cela semble un détail, mais pour moi, cela signifie beaucoup. Je sais ainsi que nous ne lui sommes pas indifférents, que je suis pris en charge et entre de bonnes mains », renchérit Van Den Berg.

Et de continuer : « La communauté LGBTI en Namibie n’a jamais joui d’un soutien quelconque de la part des dirigeants de notre pays. Par conséquent, de nombreuses personnes LGBTI sont toujours victimes de discriminations et ont peur de leur entourage, car nous ne disposons pas des mêmes droits devant la loi. C’est pourquoi nous vivons dans l’ombre et certains d’entre nous mènent même une double vie. Je pense qu’une telle vie clandestine rend les personnes LGBTI en Namibie plus susceptibles de se trouver dans des situations où elles sont très vulnérables face à une contamination au VIH et à d’autres infections sexuellement transmissibles.

Des services accessibles à davantage de populations clés

En 2018, 523 personnes issues des populations clés ont bénéficié des services de santé sexuelle et de la reproduction sur les deux sites. Parmi elles, 233 professionnel(le)s du sexe, 188 hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, 70 routiers et 32 femmes ayant des rapports sexuels avec des femmes.  Dix évènements de proximité à destination des populations clés ont également été organisés dans des zones sensibles de Windhoek.

Les deux sites offrent les services suivants : dépistage du VIH et conseils, les personnes dont le résultat est positif reçoivent tout de suite un traitement ; services de PPrE, les personnes dont le résultat est négatif reçoivent aussi des conseils et des informations sur les services de PPrE et celles qui l'acceptent sont impliquées sans tarder dans une PPrE ; services de planning familial, dont des préservatifs ; dépistage et traitement des infections sexuellement transmissibles (IST) et éducation sur la santé sexuelle et de la reproduction, le VIH et la violence basée sur le genre.

L’ONUSIDA et le Fonds des Nations Unies pour la population demandent au gouvernement du Brunei d’abroger de nouvelles dispositions législatives pénales discriminatoires et néfastes

04 avril 2019

 

GENÈVE, 4 avril 2019 — L’ONUSIDA et l’UNFPA, l’agence des Nations Unies chargée de la santé sexuelle et reproductive, sont très préoccupés par de nouvelles dispositions législatives pénales qui sont entrées en vigueur hier, le 3 avril 2019, au Brunei Darussalam. Ces dispositions, qui rendent passibles de la peine de mort les relations sexuelles entre personnes de même sexe, l’adultère et le fait d’avoir des enfants hors mariage, violent plusieurs normes internationales en matière de droits de l’homme, notamment le droit de vivre à l’abri de la torture et des traitements cruels, inhumains ou dégradants. Ces dispositions auront un impact négatif considérable sur la santé et le bien-être en général. 

« Ces peines extrêmes et injustifiées vont conduire les gens à la clandestinité, les mettant hors de portée des services de traitement et de prévention anti-VIH vitaux », a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA. « Je demande avec insistance au Brunei de suspendre ou d’abroger les modifications apportées au Code pénal de la Charia et je propose l’aide de l’ONUSIDA pour veiller à ce que les lois soient fondées sur les droits de l’homme, basées sur des données probantes, et qu’elles protègent les plus vulnérables ».

Les lois qui répriment l’orientation sexuelle, les relations entre personnes de même sexe et les soins de santé reproductive sont discriminatoires et ont un impact disproportionné sur les femmes ; elles créent des obstacles à l’accès aux services de santé et aux informations sur la santé, avec pour conséquence une hausse de la vulnérabilité au VIH et d’autres problèmes sanitaires. Empêcher l’accès à la santé et aux droits sexuels et reproductifs, notamment aux services anti-VIH, nuit à la santé publique.

« Toute personne, sans aucune distinction pour quelque motif que ce soit, a le même droit de vivre à l’abri des violences, des persécutions, des discriminations et des stigmatisations de toute nature. Les droits de l’homme sont universels. Les pratiques et les croyances culturelles, religieuses et morales, de même que les attitudes sociales, ne doivent pas être invoquées pour justifier des violations des droits de l’homme à l’encontre de n’importe quel groupe, indépendamment du genre ou de l’orientation sexuelle », a martelé Natalia Kanem, Directrice exécutive de l’UNFPA.

Il a été démontré que la criminalisation des relations entre personnes de même sexe conduit à une hausse de la stigmatisation et ouvre la porte à la discrimination, à la violence et au harcèlement. Les preuves montrent que lorsque des communautés sont criminalisées, elles sont plus vulnérables à la violence, sont moins susceptibles d’accéder aux services anti-VIH et aux autres services de santé indispensables, et sont moins à même de se protéger contre l’infection à VIH. Criminaliser les personnes va également à l’encontre des Objectifs de développement durable adoptés par l’Assemblée générale des Nations Unies.

L’ONUSIDA et l’UNFPA s’inquiètent de la recrudescence des politiques et des discours conservateurs et discriminatoires dans un certain nombre de pays, qui peuvent conduire potentiellement à une augmentation de la violence, de la stigmatisation et de la discrimination à l’encontre des personnes sur la base du genre, de l’identité de genre et de l’orientation sexuelle. Les récentes discussions avec les gouvernements de la région Asie-Pacifique et au-delà ont mis en lumière la nécessité de mettre en place des lois et des politiques éclairées par des données probantes et fondées sur les droits de l’homme.

En décembre dernier, le Brunei avait lancé un appel pour obtenir des données plus nombreuses et améliorées sur ses populations clés les plus touchées et les plus exposées au risque, dans le but d’assurer une approche de proximité plus efficace. La production de ces données, qui aideraient à améliorer les dispositions du Brunei en matière de santé pour les populations clés les plus touchées et exposées au risque, va être compromise par le Code pénal de la Charia.

L’ONUSIDA et l’UNFPA soutiennent l’appel du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme et la lettre ouverte des cinq titulaires de mandats sur les droits de l’homme des Nations Unies demandant la suspension de la mise en application du code pénal révisé et encourageant tous les gouvernements à protéger les droits de tous les individus. Cela implique d’abroger les lois pénales contre les relations sexuelles entre adultes consentants et les décisions en matière de reproduction, d’appliquer des lois qui protègent tous les individus de la violence et de la discrimination, et de faire en sorte que des services de santé adéquats, y compris des services de santé sexuelle et reproductive, soient accessibles, abordables et acceptables pour répondre aux besoins.

UNFPA

L’UNFPA est l’agence des Nations Unies en charge des questions de santé sexuelle et reproductive. Notre mission est de créer un monde dans lequel chaque grossesse est désirée et chaque accouchement sans danger. Un monde dans lequel chaque jeune réalise pleinement son potentiel. Pour en savoir plus, rendez-vous sur www.unfpa.org.

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

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Plusieurs organisations mondiales actives dans le domaine de la santé vont adopter de nouvelles modalités de collaboration pour agir plus efficacement

16 octobre 2018

Les dirigeants des 11 principales organisations mondiales actives dans les domaines de la santé et du développement ont signé aujourd’hui un engagement historique en vue de trouver de nouvelles modalités de collaboration pour atteindre plus vite les objectifs de développement durable des Nations Unies.

Cette initiative, coordonnée par l’Organisation mondiale de la Santé, concerne 11 organisations, auxquelles d’autres devraient se joindre ultérieurement.

Cet engagement fait suite à une demande formulée par la Chancelière allemande Angela Merkel, du Président ghanéen Nana Addo Dankwa Akufo-Addo et de la Première Ministre norvégienne Erna Solberg, avec le soutien du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, Antonio Guterres, en vue de mettre au point un plan mondial pour définir comment améliorer la collaboration entre les acteurs mondiaux pour atteindre plus vite les cibles liées à la santé du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

« Pour que le développement durable soit possible – pour mettre fin à la pauvreté, pour promouvoir des sociétés pacifiques où chacun ait sa place et pour protéger l’environnement – il est essentiel que les populations soient en bonne santé. Cependant, malgré les grandes avancées obtenues dans la lutte contre bon nombre des principales causes de décès et de maladie, nous devons redoubler d’efforts si nous voulons atteindre plusieurs des cibles liées à la santé », ont annoncé les dirigeants des organisations réunis aujourd’hui à Berlin, à l’occasion du Sommet mondial de la santé. « Le Plan d’action mondial représente un engagement historique en faveur de nouvelles modalités de collaboration afin d’atteindre plus vite les objectifs de développement durable à l’horizon 2030. Nous tenons à redéfinir les modalités de collaboration de nos organisations afin d’apporter aux pays un soutien plus efficient et plus efficace et pour que l’ensemble des populations soient en meilleure santé et jouissent de plus de bien-être », ont-ils ajouté.

Le groupe a décidé de définir de nouvelles modalités de collaboration afin d’optimiser l’utilisation des ressources et de mesurer les progrès accomplis de façon plus transparente et plus engagée. La première phase de l’élaboration du plan est organisée autour de trois axes stratégiques : l’alignement, l’accélération et la redevabilité.

  • L’alignement : les organisations se sont engagées à coordonner leurs processus programmatiques, opérationnels et de financement pour améliorer l’efficacité et l’impact collectifs concernant plusieurs priorités communes, comme l’égalité entre les sexes et la santé de la mère, du nouveau‑né, de l’enfant et de l’adolescent ainsi que la santé reproductive.
  • L’accélération : les organisations ont décidé de définir des approches communes et de coordonner leur action dans des domaines où elles sont susceptibles d’accélérer le rythme de progression en matière de santé dans le monde. Le premier ensemble de sept « accélérateurs » comprend la participation des communautés et de la société civile, la recherche-développement, les données et le financement durable.  
  • La redevabilité : pour améliorer la transparence et la redevabilité envers les pays et les partenaires du développement, les organisations innovent en définissant des étapes communes pour près de 50 cibles liées à la santé qui se rapportent à 14 objectifs de développement durable. Ces étapes constitueront des points de contrôles essentiels et des références communes qui permettront de déterminer où en sera le monde en 2023 et s’il est en bonne voie d’atteindre les objectifs fixés pour 2030.

Le Plan d’action mondial permettra également de renforcer l’action collective et d’obtenir des fonds afin de lutter contre les inégalités entre les sexes qui empêchent d’accéder aux services de santé et pour améliorer la qualité globale des soins de santé dispensés aux femmes et aux filles, y compris les services de santé sexuelle et reproductive.

La Banque mondiale, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, Gavi, l’Alliance du vaccin, le Mécanisme mondial de financement, ONU-Femmes, l’ONUSIDA, le PNUD, l’UNFPA, l’UNICEF, Unitaid et l’OMS ont déjà souscrit au Plan d’action mondial pour la santé et le bien-être de tous. Le Programme alimentaire mondial s’est engagé à y souscrire dans les prochains mois.

La version finale du plan sera présentée à l’Assemblée générale des Nations Unies en septembre 2019.

Contact

UNAIDS
Sophie Barton-Knott
tél. +41 79 514 6896
bartonknotts@unaids.org

La voix de la jeunesse compte, les espaces sécurisés aussi

09 août 2018

Une coalition mondiale rassemblant plus de 80 organisations de jeunes travaillant sur le VIH (PACT) et Youth Voices Count (YVC) ont lancé un sondage afin de se faire une idée des connaissances de la jeunesse en matière de santé sexuelle et reproductive.

Plus de la moitié des 270 000 jeunes gens âgés de 10 à 24 ans originaires de 21 pays qui ont répondu à l’enquête U-Report (54 % de garçons et jeunes hommes et 58 % de filles et jeunes femmes) avaient eu recours à des services anti-VIH ou autres dans un centre de santé ou une clinique au cours des trois mois précédents.  Environ 36 % des jeunes âgés de 10 à 24 ans qui n’avaient pas eu recours à ces services ont indiqué se sentir mal à l’aise avec le fait de se rendre dans un centre de santé ou une clinique, et plus de 28 % des jeunes (des deux sexes) ont déclaré être terrifiés à l’idée de recourir à ces services.

« Même si nous disposons des outils les plus modernes pour en finir avec le sida, comme les antirétroviraux, la PPE, la PPrE ou l’auto-dépistage du VIH, entre autres, nous restons confrontés à un défi de taille pour mettre fin à l’épidémie de sida chez les adolescents et les jeunes. La riposte au sida ne se résume pas aux médicaments et au dépistage, elle consiste aussi à créer un espace convivial où les adolescents et les jeunes se sentent en sécurité et autonomes. »

Niluka Perera COORDONNATRICE RÉGIONALE, YOUTH VOICES COUNT

Avec le soutien de l’ONUSIDA, de l’UNICEF et de l’UNFPA, le sondage a été complété par une enquête approfondie et des entretiens menés par YVC, qui ont montré qu’environ 15 % de ceux qui ont accédé à des services de santé sexuelle quelconques au cours des six derniers mois ont été confrontés à des refus ou des mauvais traitements en raison de leur âge, de leur orientation sexuelle, de leur identité de genre ou de leur état sérologique vis-à-vis du VIH. Et parmi ceux qui se sont sentis maltraités en raison de leur âge, 55 % se sont identifiés comme étant gays ou bisexuels et 25 % se sont identifiés comme vivant avec le VIH. En outre, 32 % des jeunes hommes gays, bisexuels et autres jeunes hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, ainsi que 50 % des jeunes transgenres, ont ressenti de la discrimination en raison de leur identité de genre ou de leur orientation sexuelle. Enfin, 16 % des jeunes qui se sont identifiés comme vivant avec le VIH ont déclaré qu’ils avaient été maltraités en raison de leur séropositivité au VIH.

« Une génération sans sida est impossible si l’exclusion, la marginalisation et la discrimination sont libres de prospérer. Nous ne pouvons plus nous permettre de nous reposer sur nos lauriers : ces barrières ne disparaîtront pas d’elles-mêmes ni à mesure que le temps passera. Sauf si nous unissons activement nos forces pour en finir avec elles. »

Damilola Walker CONSEILLÈRE PRINCIPALE ADOLESCENTS ET VIH, UNICEF

Les établissements de santé devraient être des lieux sûrs pour ceux qui reçoivent des soins, et pourtant ce n’est pas le cas. Les politiques et les attitudes demeurent des obstacles à la mise en place de services anti-VIH et de santé sexuelle et reproductive adaptés aux jeunes. En effet, 37 % des participants qui ont déclaré s’être rendus dans une clinique n’étaient pas prêts à le recommander à leurs pairs.

Le thème de l’édition 2018 de la Journée internationale de la jeunesse, Espaces sécurisés pour les jeunes, met en lumière la nécessité de mettre en place des espaces sécurisés où les jeunes puissent se réunir, se retrouver et participer aux processus de prise de décision tout en s’exprimant librement. De tels espaces incluent les établissements de santé, qui devraient être des lieux sûrs, des refuges à l’abri de la stigmatisation, des mauvais traitements et de la violence.

« L’épidémie de sida est loin d’être terminée, mais elle pourra l’être si les jeunes sont informés, libres et capables d’accéder à des services sûrs et réceptifs à leurs besoins spécifiques. »

Michel Sidibé DIRECTEUR EXÉCUTIF DE L’ONUSIDA

Chaque jour, environ 1 600 jeunes sont infectés par le VIH, tandis qu’une jeune personne meurt de maladies liées au sida toutes les 10 minutes. Les jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans sont particulièrement touchées. En Afrique subsaharienne, les jeunes femmes sont deux fois plus susceptibles de contracter le VIH que leurs homologues masculins. En outre, les jeunes des populations clés (notamment les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les personnes bisexuelles, les personnes transgenres, les jeunes professionnel(le)s du sexe et les jeunes consommateurs de drogues injectables) sont davantage exposés au risque de VIH dans le monde, en raison de violations de leurs droits, de la discrimination, de l’exclusion, de la criminalisation et de la violence. À l’échelle mondiale, la plupart des jeunes vivant avec le VIH ne connaissent pas leur état sérologique vis-à-vis du VIH.

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Des progrès, mais encore un long chemin à parcourir pour accroître la couverture du traitement et la prévention du VIH en République centrafricaine

03 août 2018

Environ 18 mois après le lancement du plan de rattrapage, le Comité national de lutte contre le sida (CNLS), le Ministère de la Santé et l’ONUSIDA ont organisé ensemble un atelier à Bangui afin de faire le point sur les progrès accomplis et les problèmes rencontrés et d’accélérer l’accès au traitement pour les personnes vivant avec le VIH en République centrafricaine. L’atelier a également été l’occasion de renouveler l’engagement politique en faveur de la riposte au VIH et d’appeler à une action urgente dans le domaine de la prévention.

Simplice Mathieu Sarandji, Premier ministre de République centrafricaine, a ouvert la réunion en présence de 80 parties prenantes, notamment des membres du gouvernement, des organisations de la société civile, des personnes vivant avec le VIH, des membres des populations clés, ainsi que des dirigeants de collectivités locales et des chefs traditionnels et religieux.

Depuis le lancement du plan de rattrapage en janvier 2017, les principaux progrès ont été enregistrés dans le développement de nouvelles politiques de mise en œuvre du dépistage et du traitement, ainsi que dans l’augmentation du nombre de personnes sous traitement anti-VIH, de 25 000 en 2016 à 34 000 en juin 2018. Des groupes de traitement communautaires ont délivré des médicaments anti-VIH aux personnes vivant dans des régions reculées et instables, comme la ville de Zemio à l’est du pays. En outre, un observatoire du traitement communautaire contribue à superviser l’accès aux soins anti-VIH et la qualité de ces soins à Bangui.

Toutefois, il reste encore un long chemin à parcourir. En République centrafricaine, moins de 35 % des personnes vivant avec le VIH ont accès au traitement, soit l’un des taux les plus faibles d’Afrique subsaharienne. Parmi les problèmes rencontrés, un système de surveillance et d’évaluation inadéquat, un manque de supervision efficace des établissements fournissant des services anti-VIH, un engagement communautaire limité dans la mise en œuvre du dépistage et du traitement anti-VIH, ainsi que des engagements financiers restreints pour atteindre les objectifs de traitement. La plupart des participants se sont accordés sur la nécessité d’améliorer la coordination.

En conséquence, les participants ont recensé les priorités pour les six prochains mois afin d’atteindre les objectifs pour 2019 dans le domaine du traitement. Tous ont souligné que les communautés, les personnes vivant avec le VIH et les populations clés devaient être associées à chaque étape du parcours. Par ailleurs, les participants ont insisté sur la nécessité urgente d’une augmentation du financement provenant du budget national et des donateurs.

Cet atelier de deux jours a été préparé par un comité de pilotage et des groupes de travail techniques sur la base des données disponibles et de visites de terrain. Parmi les groupes présents figuraient des représentants du Ministère de la Santé, du CNLS, des organisations communautaires, des personnes vivant avec le VIH, d’ONG internationales telles que Médecins sans Frontières et la Croix Rouge française, ainsi que de l’UNICEF, de l’UNFPA, de l’OMS et de l’ONUSIDA.

Déclarations

« Notre pays et notre gouvernement s’engagent pour accélérer le rythme dans l’accès aux médicaments et atteindre l’objectif de zéro nouvelle infection à VIH. Pour y parvenir, nous allons financer le traitement anti-VIH pour 5 000 personnes de plus en 2019. Nous allons également développer rapidement un plan national de prévention du VIH. »

Simplice Mathieu Sarandji Premier ministre de République centrafricaine et Premier Vice-Président du Comité national de Lutte contre le SIDA

« Il est temps d’accélérer le tempo avec notre plan de rattrapage. Nous devons changer nos approches, exploiter les progrès accomplis et nous adapter lorsque c’est nécessaire pour atteindre nos objectifs. Notre but est de cibler les communautés dans lesquelles les personnes sont les plus vulnérables à l’infection à VIH et de leur fournir des services efficaces qui respectent les droits de l’homme. »

Pierre Somse Ministre de la Santé Publique et de la Population, République centrafricaine

« Nous ne pourrons pas mettre davantage de personnes sous traitement et réduire les nouvelles infections à VIH sans notre participation. La stigmatisation et la discrimination demeurent des obstacles majeurs qui entravent nos efforts. C’est la raison pour laquelle les personnes vivant avec le VIH souhaitent jouer un rôle actif en encourageant le dépistage, la prévention et le traitement du VIH pour tous. »

Bienvenu Gazalima Réseau Centrafricain des Personnes Vivant avec le VIH (RECAPEV)

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