UNFPA The United Nations Population Fund

Les communautés religieuses s'engagent pour défendre la santé sexuelle et reproductive

22 septembre 2014

Les organisations confessionnelles jouent un rôle vital dans la place prioritaire donnée à la santé sexuelle et reproductive dans l'agenda pour le développement après 2015 : ce rôle a été évoqué à l'occasion d'un événement de haut niveau organisé en marge de l'Assemblée générale des Nations Unies à New York.

Décrite comme un « appel à l'action », la réunion qui s'est tenue les 18 et 19 septembre a rassemblé des membres de toute une série de communautés religieuses du monde entier, ainsi que des représentants du Fonds des Nations Unies pour la population, de l'Agence norvégienne pour le développement et la coopération et de l'ONUSIDA.

Les participants ont évoqué les moyens de tirer parti de l'influence des organisations confessionnelles et du travail avec le système des Nations Unies pour contribuer à assurer une place centrale des droits en matière de santé sexuelle et reproductive dans les objectifs de l'agenda pour le développement après 2015, en cours de discussion au sein de l'Assemblée générale. Selon les participants, ces moyens devraient s'appuyer sur le rôle déjà actif que jouent ces organisations en proposant leur soutien dans ce domaine sensible. Les délégués ont par exemple reconnu que la riposte au sida avait considérablement bénéficié des programmes à base confessionnelle pour l'accès aux services de santé et à l'appui communautaire, ainsi que pour la défense des droits humains, l'égalité entre les sexes et la lutte contre la stigmatisation et la discrimination.

Ils ont également admis que dans le domaine des droits sexuels et reproductifs, il existait des questions litigieuses pour plusieurs organisations confessionnelles, notamment l'égalité entre les sexes, la contraception et l'éducation à la sexualité.

Déclarations

« Les organisations confessionnelles sont de formidables partenaires dans l'ouverture de l'accès aux services de santé pour les femmes. Les organisations confessionnelles sont présentes là où les besoins sont les plus criants et assurent aujourd'hui jusqu'à 60 % de la délivrance des traitements anti-VIH dans certaines communautés à l'échelle mondiale. »

Luiz Loures, Directeur exécutif adjoint de l'ONUSIDA

« Il nous faut un dialogue ouvert et honnête. Nous pouvons changer notre culture même en restant fidèles à nos valeurs. »

Geir O. Pederson, Ambassadeur de Norvège auprès des Nations Unies

« Les communautés religieuses sont des partenaires stratégiques du développement durable et de la défense des droits humains (...). Nous reconnaissons leur rôle fondamental et nous nous engageons à poursuivre cette stratégie dans notre volonté commune de concrétiser l'agenda pour après 2015. »

Babatunde Osotimehin, Directeur exécutif du Fonds des Nations Unies pour la population

« Trop souvent, lorsqu'une jeune femme arrive à l'hôpital, elle est déjà enceinte ou a été violée ; nous pouvons guérir les blessures mais le vrai problème réside dans la communauté. Il s'agit de l'accès à l'éducation. La plupart des filles n'auront jamais accès à une éducation formelle, mais dans toute communauté il y a un chef religieux. C'est donc la communauté, notamment les chefs religieux, qui peuvent fournir les informations. Les jeunes sont davantage enclins à interagir avec quelqu'un de leur communauté. »

Mtisunge Kachingwe, jeune médecin de 23 ans au Malawi

Un plus grand investissement dans les services de sages-femmes est nécessaire pour sauver des millions de femmes et de nouveau-nés

03 juin 2014

Un nouveau rapport de référence affirme que les vies de millions de femmes et de leurs nouveau-nés sont inutilement perdues en raison d'un manque chronique d'investissements dans les services de sages-femmes.

Dans le rapport State of the World's Midwifery 2014: A universal pathway, a woman’s right to health (État des services de sages-femmes au plan mondial 2014 : une voie universelle, le droit des femmes à la santé), 73 pays en Afrique, en Asie et en Amérique latine représentent 96% de la charge mondiale des décès maternels, 91% des enfants mort-nés et 93% des décès pédiatriques. Ils ne disposent cependant que de 42% des sages-femmes, des infirmières et des médecins dans le monde. Le rapport exhorte ces pays à investir dans le renforcement des services de sages-femmes, y compris l'éducation et la formation, pour combler ce fossé mettant des vies en danger.

« Les sages-femmes contribuent de manière massive à la santé des mères et des nouveau-nés ainsi qu'au bien-être de communautés entières. L'accès aux soins de santé de qualité est un droit humain fondamental. Investir davantage dans les services de sages-femmes est essentiel pour faire de ce droit une réalité pour les femmes partout dans le monde », a déclaré Babatunde Osotimehin, Directeur exécutif du FNUAP.

Selon le rapport, la gamme des services des sages-femmes nécessaire aux soins des femmes et des nouveau-nés comprend les activités de santé maternelle et reproductive comme les services d'obstétrique, de planification familiale et de services pour prévenir la transmission du VIH de la mère à l'enfant.

Le rapport State of the World's Midwifery 2014 souligne les progrès réalisés depuis le premier rapport en 2011 et examine quatre domaines essentiels : la disponibilité, l'accessibilité, l'acceptabilité et la qualité des services de sages-femmes. Depuis 2011, un certain nombre de pays ont fait des progrès considérables. Par exemple, près d'un tiers des 73 pays ont augmenté le recrutement et le déploiement des sages-femmes. Cependant, et selon le rapport, il subsiste encore une grave pénurie de personnel qualifié qui engendre un taux de mortalité inacceptable chez les femmes et les enfants. Pour 2013 uniquement, environ 289 000 femmes et 2,9 millions de nouveau-nés sont décédés.

Il y a une série de recommandations énoncées dans la vision Midwifery2030 exposées dans la publication qui en appelle à toutes les femmes en âge de procréer d'avoir un accès universel aux services de sages-femmes. Les mesures de planification et de politiques essentielles comprennent des services de sages-femmes, de soutien et de prévention professionnels et au moins quatre visites de soins où la préparation à la naissance et la planification d'urgence sont examinées et discutées en cas de besoin ; le maintien de la santé des femmes pendant la grossesse ; assurer la disponibilité des services liés au VIH ; une éducation sexuelle complète et retarder le mariage.

Dans la préface du rapport, le Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon, félicite pleinement Midwifery2030. « Cette vision est à la portée de tous les pays ..... Sa mise en œuvre aidera les gouvernements à agir pour le droit à la santé des femmes, à garantir que les femmes et les nouveau-nés obtiennent les soins dont ils ont besoin, et contribuer à notre ambition partagée et mondiale de mettre fin aux décès maternels et des nouveau-nés évitables. »

Le rapport a été publié par l'UNFPA, le Fonds des Nations Unies pour la population en collaboration avec la Confédération internationale des sages-femmes (ICM), l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) et ses partenaires et a été lancé le 3 juin lors du 30e Congrès triennal ICM à Prague, République tchèque.

Éliminer les inégalités entre les sexes

Les jeunes leaders africains se réunissent pour accélérer la progression sur les OMD

15 janvier 2014

Plus de 500 jeunes africains sont réunis à Dakar, la capitale sénégalaise, pour participer au 4e Sommet panafricain des jeunes leaders du 13 au 17 janvier 2014. Les participants échangent sur les moyens de contribuer efficacement à l'accélération de la progression sur les Objectifs du Millénaire pour le développement et de jouer un rôle important dans l'élaboration de l'agenda pour le développement après 2015.

Cet événement, qui a pour thème « Le chômage des jeunes dans l'agenda pour le développement après 2015 », est organisé par le Réseau panafricain des jeunes leaders des Nations Unies, en collaboration avec l'UNFPA et l'ONUSIDA.

Déclarations

« La participation des jeunes au processus de développement de l'Afrique est une priorité et constitue une base essentielle pour l'ensemble du continent. »

Aminata Touré, Premier ministre du Sénégal

« Nos préoccupations sont pleinement reflétées dans l’agenda de ce sommet et nous prévoyons de partager les recommandations avec les jeunes du monde entier lors du Sommet mondial de la jeunesse qui se tiendra en septembre 2014 à New York. »

Alioune Gueye, Président du Réseau panafricain des jeunes leaders

« Lorsque nous parlons des problèmes des jeunes, il faut souligner que nombre de ces problèmes trouvent leurs racines dans la violation de leurs droits humains, en particulier ceux des filles et des jeunes femmes, qui sont la proie d'abus physiques et sexuels et de violences sexistes, notamment dans les pays africains en situation de conflit et qui sortent d'un conflit. »

Babatunde Osotimehin, Directeur exécutif de l'UNFPA

« Les jeunes âgés de 15 à 24 ans représentent près de 40 % des nouvelles infections à VIH chez les adultes. En 2012, 780 000 jeunes ont été infectés par le VIH et 560 000 de ces nouvelles infections ont eu lieu en Afrique subsaharienne. »

Mamadou Diallo, Directeur de l'équipe de l'ONUSIDA d'appui aux régions pour l'Afrique occidentale et centrale

L'ONUSIDA souligne les progrès du Zimbabwe en matière de riposte au sida

28 mai 2012

Photo de groupe prise à l'occasion du lancement de la réunion du Réseau africain de femmes GlobalPOWER à Harare le 24 mai. De gauche à droite : M. Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA ; HE Morgan Tsvangirai, Premier Ministre du Zimbabwe ; Dr Navanethem Pillay, Haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme ; Hon Thokozani Khupe, vice-Premier Ministre du Zimbabwe ; HE Robert Mugabe, Président du Zimbabwe ; Hon Erastus Mwencha, vice-président de la Commission de l'Union africaine et Dr Ngozi Okonjo-Iweala, Ministre des finances, Nigeria.
ONUSIDA/D.Kwande

Le directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé, a conclu sa première visite officielle au Zimbabwe le 25 mai après avoir rencontré le Président Robert Mugabe et le Premier Ministre Morgan R. Tsvangirai pour souligner les progrès du pays en matière de riposte au sida.

Le Président Mugabe et M. Sidibé se sont rencontrés en marge de la réunion d'inauguration du Réseau africain de femmes GlobalPOWER, lancé à Harare le 24 mai. Lors de leur entretien, ils ont passé en revue les succès du Zimbabwe en termes de minimisation de l'impact du VIH ainsi que les opportunités de renforcement de la riposte nationale.

M. Sidibé a salué les efforts collectifs du gouvernement zimbabwéen visant à maintenir son engagement et dispenser des services pour élargir l'accès à la prévention et au traitement du VIH pendant une période difficile. « Le soutien du gouvernement zimbabwéen à la riposte nationale au sida relie les partis et les portefeuilles », a déclaré M. Sidibé. « Ceci a entraîné une réduction considérable de la prévalence du VIH chez les adultes et un déclin stable du nombre de nouvelles infections au VIH. »

Le Zimbabwe a affiché le déclin le plus remarquable de la prévalence du VIH en Afrique du Sud, passant de 27 % en 1997 à un peu plus de 14 % en 2010. Avec 10 fois moins de ressources par habitant en faveur de la lutte contre le sida que les autres pays d'Afrique subsaharienne, le Zimbabwe a élargi la couverture des traitements antirétroviraux parmi les adultes, de 15 % en 2007 à 80 % en 2010. À la fin 2011, près d'un demi million de personnes dans le pays recevaient un traitement et des soins anti-VIH salvateurs.

Le Président Mugabe et M. Sidibé ont discuté de l'appropriation par le pays et du partage des responsabilités, soulignant l'importance que les pays africains déploient plus de ressources nationales pour compléter les investissements des partenaires internationaux. Le Président Mugabe a accepté de soutenir l'agenda d'appropriation par les pays et de partage des responsabilités avec d'autres chefs d'États africains lors du Sommet de l'Union africaine à venir à Lilongwe, au Malawi.

Renforcement des investissements nationaux dans la lutte contre le sida

Dans une autre réunion avec le Premier Ministre zimbabwéen, Morgan R. Tsvangirai, M. Sidibé a salué le succès de la taxe sida au Zimbabwe, un impôt sur les revenus qui vise à accroître les ressources intérieures pour le programme national de lutte contre le VIH. Cette approche innovante a permis au Zimbabwe de diversifier son financement national pour sa riposte au sida, en collectant près de 26 millions de dollars en 2011. Cette année, la taxe devrait collecter 30 millions de dollars.

La taxe sida du Zimbabwe est un excellent exemple qui prouve aux autres pays africains comment générer des ressources nationales pour maintenir et s'approprier leur propre riposte au sida. J'encourage le gouvernement zimbabwéen à explorer comment cette initiative pourrait être étendue pour toucher le secteur informel et renforcer les ressources du fonds fiduciaire

Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA

« La taxe sida du Zimbabwe est un excellent exemple qui prouve aux autres pays africains comment générer des ressources nationales pour maintenir et s'approprier leur propre riposte au sida », a indiqué M. Sidibé. « J'encourage le gouvernement zimbabwéen à explorer comment cette initiative pourrait être étendue pour toucher le secteur informel et renforcer les ressources du fonds fiduciaire. »

L'un des axes forts de la riposte nationale au sida au Zimbabwe est d'éliminer les nouvelles infections au VIH parmi les enfants et de maintenir leurs mères en vie. Le nombre de centres offrant des services destinés à prévenir la transmission du VIH de la mère à l'enfant (PTME) dans le pays a quasiment doublé ces dernières années, passant de 920 en 2008 à 1 560 en 2010. D'après le Progress report 2011: Global HIV/AIDS response, on estime que 86 % des femmes zimbabwéennes séropositives enceintes ont reçu une prophylaxie antirétrovirale en 2010, par rapport à seulement 17 % en 2008.

Au sujet des progrès du Zimbabwe dans ce domaine clé, le Premier Ministre Tsvangirai a insisté sur le fait qu'il fallait en faire encore plus pour la riposte nationale au sida. « Des améliorations ont été observées pour ce qui est du sida au Zimbabwe, mais les défis restent nombreux et nous devons collaborer avec la communauté internationale », a indiqué le Premier Ministre. « Le Zimbabwe doit reconnaître et construire sur les progrès encourageants accomplis jusqu'à présent. »

Tout en félicitant l'engagement du gouvernement à éliminer les nouvelles infections au VIH parmi les enfants et maintenir leurs mères en vie à l'horizon 2015, le directeur exécutif de l'ONUSIDA a encouragé le Premier Ministre à adopter de nouvelles mesures pour protéger la santé et les droits des femmes et des filles.

Le directeur exécutif de l'ONUSIDA et le vice-Premier Ministre zimbabwéen, l'Honorable Thokozani Khupe, à Harare, le 23 mai 2012.
ONUSIDA/D.Kwande

« Le processus constitutionnel du Zimbabwe présente des opportunités sans égal de revisiter les lois pour mieux protéger les femmes et les filles », a déclaré M. Sidibé. « Le gouvernement doit envisager de modifier l'âge légal du mariage pour les filles et le passer de 16 à 18 ans, l'âge de la majorité au Zimbabwe. » 

M. Sidibé a également souligné l'importance d'une riposte au sida inclusive qui veille à fournir des services salvateurs à tout le monde, y compris les professionnelles du sexe, les consommateurs de drogues, les populations nomades et les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes.

Peu après son arrivée à Harare le 23 mai, le directeur exécutif de l'ONUSIDA a visité la Polyclinique Epworth d'Harare pour constater les efforts du Zimbabwe pour offrir des services de santé et sociaux intégrés et éliminer les nouvelles infections au VIH parmi les enfants. À la clinique, il a rencontré de nombreuses mères avec leurs enfants qui, grâce à des services PTME efficaces, sont nés séronégatifs.

La Polyclinique Epworth est l'un des 1 560 établissements dans le pays qui proposent des services de santé maternelle et pédiatrique intégrés, notamment soins prénatals, conseil et dépistage du VIH, interventions de PTME, diagnostic précoce des nourrissons, vaccination, conseil en santé reproductive et soutien nutritionnels. La clinique favorise également l'engagement des hommes par le biais de son partenariat avec Padare, un réseau social qui réunit des dirigeants traditionnels et locaux, des grands-pères, des pères, des oncles et des frères pour discuter de thèmes liés à l'égalité des sexes et la prévention du VIH, y compris parmi les enfants.

Des améliorations ont été observées pour ce qui est du sida au Zimbabwe, mais les défis restent nombreux et nous devons collaborer avec la communauté internationale. Le Zimbabwe doit reconnaître et construire sur les progrès encourageants accomplis jusqu'à présent

Premier Ministre du Zimbabwe, l'Honorable Morgan R. Tsvangirai

Lors de sa visite à la Polyclinique Epworth, M. Sidibé a déclaré : « Il est évident que le Zimbabwe est confronté à des défis majeurs, mais ce que je vois aujourd'hui est un exemple clair de la manière dont vous vous êtes unis pour créer des services communautaires qui intègrent les aspects sanitaires, nutritionnels et sociaux. Ce type de partenariat, qui ne se limite pas seulement au sommet de la communauté internationale mais aussi aux communautés locales, peut entraîner un changement radical. »

Le 24 mai, M. Sidibé a assisté à l'inauguration du Réseau africain de femmes GlobalPOWER à Harare. Dans son élocution, le directeur exécutif a félicité le vice-Premier Ministre du Zimbabwe, l'Honorable Thokozani Khupe, pour son rôle capital en tant que Président du Réseau africain de femmes GlobalPOWER. La réunion de haut niveau de 2 jours a rassemblé des centaines de femmes dirigeantes venant d'Afrique et ailleurs pour générer une action plus forte en faveur de l'autonomisation des femmes et l'avancement de la santé sexuelle et reproductive et des droits des femmes et des filles.

Le lancement du réseau de leadership des femmes africaines a pour vocation de faire progresser l'égalité des sexes et la riposte au sida

24 mai 2012

Son Excellence le président du Zimbabwe Robert Mugabe s'adresse aux participants lors de l'ouverture de la réunion du Réseau africain de femmes GlobalPOWER à Harare. Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé, le premier ministre Morgan Tsvangirai ainsi que le Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Navi Pillayse se joignent au président. 24 mai 2012.
Photo : ONUSIDA/D.Kwande

Les femmes africaines élues des ministères et parlements nationaux, la communauté des affaires, les réseaux de femmes vivant avec le VIH ainsi que la société civile et les organisations de développement se réunissent dans la capitale du Zimbabwe pour participer à la réunion inaugurale du Réseau africain de femmes GlobalPOWER. Cette initiative menée par les femmes fournira une plate-forme politique stratégique pour accélérer la prévention du VIH ainsi que la santé et les droits sexuels et reproductifs des femmes et des filles en Afrique subsaharienne.

Dans tout le continent africain, les femmes et les filles portent un poids disproportionné de l'épidémie de VIH, ce qui représente 59% de toutes les personnes vivant avec le VIH. Dans certains pays, les jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans ont huit fois plus de chance que les jeunes hommes d'être séropositives. L'inégalité des sexes régnant, y compris la violence sexiste, les disparités socio-économiques et la privatisation des lois et des politiques augmentent le risque d'infection à VIH des femmes et des filles.

Organisée en collaboration avec l'Union africaine et l'ONUSIDA, la réunion a été officiellement ouverte par Son Excellence le président du Zimbabwe, Robert Mugabe. “L'un des objectifs de cette conférence est de lancer un appel aux gouvernements et aux partenaires afin de mobiliser le leadership de haut niveau national et l'appropriation par les pays pour la diminution du VIH et la santé et droits sexuels et reproductifs », déclare le président Mugabe. Il a utilisé son discours pour attirer l'attention sur le rôle des hommes dans le soutien total des femmes pour l'accès aux services de santé et aider à changer les inégalités auxquelles font face les femmes et les filles.

Cette réunion inaugurative du Réseau africain de femmes GlobalPOWER arrive à un moment crucial. Elle est parfaitement positionnée en tant que plate-forme politique stratégique pour promouvoir des approches innovantes qui impacteront positivement les vies des femmes et des filles en Afrique

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA

Dans son allocution, Son Excellence le premier ministre Morgan Tsvangirai demande une plus grande égalité des sexes. « Cinquante neuf pour cent des personnes vivant avec le VIH en Afrique sont des femmes, il est donc impératif de prendre en considération et de diminuer cette réalité alarmante. Au Zimbabwe, cela est surtout lié à l'inégalité des sexes, » fait remarquer M. Tsvangirai. « Le Zimbabwe et l'Afrique dans son ensemble gagneront largement s'ils répondent à l'inégalité des sexes qui, conjuguée au manque d'éducation et de responsabilisation économique, empêche la participation active des femmes dans l'agenda de développement. »

S'adressant aux participants, le Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé a souligné le rôle important du réseau de femmes pour accélérer la riposte au sida. « Cette réunion inaugurative du Réseau africain de femmes GlobalPOWER arrive à un moment crucial, » indique M. Sidibé. « Elle est parfaitement positionnée en tant que plate-forme politique stratégique pour promouvoir des approches innovantes qui impacteront positivement les vies des femmes et des filles en Afrique. Et pas seulement par rapport au VIH, mais également pour promouvoir la santé et les droits sexuels et reproductifs ainsi que la tolérance zéro pour la violence sexiste. »

Dans les deux prochains jours, plus de 300 participants prendront part à des séries de discussions plénières et des panels autour de questions clé impactant les vies des femmes et des filles dans tout le continent. Ces travaux incluront la prévention du VIH, la santé maternelle et pédiatrique, la violence sexiste, l'égalité des sexes, la responsabilisation du leadership et l'appropriation par les pays de l'Agenda d'action de l'ONUSIDA pour les femmes et les filles. Des exemples d'approches réussies seront également partagés pour encourager une plus grande innovation dans la fourniture de services.

Prenant la parole lors de la cérémonie d'ouverture, le Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Navi Pillay, a mis l'accent sur le lien intrinsèque entre la santé maternelle et pédiatrique et les droits de l'homme. « Lorsque les droits des femmes sont violés, cela les empêche de mener une vie saine et prospère, cela enlève leur liberté de choix d'avoir ou de démarrer une famille, » affirme t-elle. Madame Pillay a également insisté sur le fait que la violence sexiste ainsi que la stigmatisation et la discrimination entravent l'accès aux services de santé maternels.

Le premier ministre adjoint du Zimbabwe, Hon Thokozani Khupe, agissant également comme présidente du Réseau africain de femmes GlobalPOWER, a attiré l'attention sur le rôle central des femmes et des filles dans la riposte au sida dans tout le continent. « Pour atteindre la vision zéro nouvelle infection à VIH, zéro discrimination et zéro décès dû au sida, il est important de reconnaître les femmes et les filles comme des actrices indispensables pour que cette vision devienne réalité. La société doit investir dans la santé des femmes et des filles, » affirme Madame Khupe.

Le ministre des Finances du Nigéria Dr Ngozi Okonjo-Lweala s’adresse aux délégués lors de l’ouverture officielle du Réseau africain de femmes GlobalPOWER à Harare, au centre international de conférence le 24 mai 2012.
Photo : ONUSIDA/D.Kwande

Représentant la Commission de l'Union africaine à la réunion, le président adjoint, Son Excellence Erastus Mwencha, a déclaré « Le poids du VIH ne peut pas être correctement pris en compte sans payer attention aux problèmes des droits et de santé reproductifs. Les personnes, les familles et les communautés doivent avoir leur mot à dire dans la mise en œuvre des programmes. »

Dr Ngozi Okonjo-Iweala, la ministre des Finances du Nigéria, était l'invitée d'honneur de l'ouverture et a prononcé le discours-programme. Dans ses remarques, elle a rappelé aux participants que les progrès d'un pays sont liés à la santé de sa population féminine.

« Tout pays qui néglige l'investissement dans les femmes et les filles ne doit pas s'attendre à une réelle croissance. Ce sont des économies intelligentes que d'investir dans l'éducation des filles, dans la santé et le bien-être social, car aucune femme ne devrait mourir du sida en accouchant, » affirme t-elle. « Nous pouvons faire la différence en Afrique et le changement s'opère déjà, mais nous, les femmes, devons pousser plus fort pour encore plus de changements car personne d'autre ne le fera pour nous. C'est la raison pour laquelle GlobalPOWER Afrique est tellement important. Nous avons besoin de nos femmes en tant que leaders pour exiger les investissements dans les femmes et les filles et contrôler la façon dont l'argent est dépensé. »

Nous pouvons faire la différence en Afrique et le changement s'opère déjà, mais nous, les femmes, devons pousser plus fort pour encore plus de changements car personne d'autre ne le fera pour nous.

Dr Ngozi Okonjo-Iweala, ministre des Finances du Nigéria

Cette réunion aboutira avec “l'Appel à l'action de Harare”, un plan d'action unifié pour la santé des femmes, avec un objectif spécifique sur la santé et les droits sexuels et reproductifs dans le contexte du VIH. L'Appel à l'action sera un important outil politique et de sensibilisation, promouvant fortement le sentiment d'appartenance régionale et la responsabilité partagée pour encourager la riposte au sida ainsi que l'agenda de l'égalité des sexes plus élargi.

L'idée de créer un Réseau de femmes GlobalPOWER spécifique à l'Afrique découle d'une réunion en septembre 2010 à Washington, DC. Lors de cette réunion, des décideurs, à savoir des femmes africaines connues, se sont réunies avec leurs pairs américaines pour discuter la manière d'accélérer la mise en œuvre de l'Agenda de l'ONUSIDA pour les femmes et les filles. L'initiative GlobalPOWER a été créée en 2006 par le Center for Women Policy Studies, une organisation de femmes basée aux États-Unis.

Différents autres représentants de haut niveau ont participé au lancement du réseau de femmes, y compris l'ambassadeur des États-Unis du Zimbabwe, Charles A. Ray, le vice-président du Zimbabwe, Hon Joyce Mujuru et le premier ministre adjoint du Zimbabwe, professeur honoraire Arthur Mutambara. Un message de soutien a été envoyé par le Directeur exécutif ONU Femmes, Michelle Bachelet.

Le Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon consuit une mission de haut niveau en Inde pour soutenir l'initiative Every Woman Every Child (« Chaque Femme Chaque Enfant »)

04 mai 2012

La délégation des Nations Unies a visité le le Cama Hospital et le Sir J.J. Hospital, deux centres de santé de premier plan de l'état indien du Maharashtra qui fournissent des services de santé aux femmes enceintes et aux enfants.

Le 28 avril, le Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon a conduit une mission de haut niveau à Bombay, Inde pour soutenir l'initiative Every Woman Every Child (« Chaque Femme Chaque Enfant »). Lors de sa visite, le Secrétaire général a félicité les officiels indiens pour les progrès réalisés dans la riposte au sida. M. Ban a également encouragé le gouvernement de l'Inde à poursuivre les efforts pour éliminer les nouvelles infections à VIH chez les enfants d'ici 2015, l'un des objectifs du plan d'action sur cinq ans du Secrétaire général.

L'initiative Every Woman Every Child est un effort mondial qui a été lancé en 2010 par le Secrétaire général Ban Ki-moon afin de mobiliser et intensifier l'action mondiale pour sauver les vies de 16 millions de femmes et d'enfants et d'améliorer les vies de millions d'autres.

M. Ban était accompagné par les officiels de santé des Nations Unies, y compris la Directrice générale de l'Organisation mondiale de la Santé, Margaret Chan, le Directeur exécutif du Fonds des Nations Unies pour la Population, Babatunde Osotimehin, le Directeur exécutif du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida, Michel Sidibé, la Directrice exécutive adjointe du Fonds des Nations Unies pour l'enfance, Geeta Rao Gupta ainsi que le Secrétaire général des Nations Unies, envoyé spécial pour le paludisme, Ray Chambers.

Pendant la visite, Madame Ban, épouse du secrétaire général des Nations Unies et sa délégation ont visité le Cama Hospital et le Sir J.J. Hospital, deux centres de santé de premier plan de l'état indien du Maharashtra qui fournissent des services de santé aux femmes enceintes et aux enfants.

La mission de M. Ban s'est terminée par une réception de haut niveau organisée par les militants des Objectifs du Millénaire pour le développement, Mukesh Ambani et Ray Chambers, qui représentait l'interaction avec quelques uns des militants de la lutte contre le sida, des personnes vivant avec le VIH, des officiels du monde de l'entreprise et du gouvernement ainsi que des stars du cinéma et des légendes du sport. Au cours de la réception, M. Ban a annoncé la nomination de M. Prasada Rao comme son nouvel envoyé spécial pour le VISH/sida dans la région Asie-Pacifique.

De gauche à droite : Le militant des Objectifs du Millénaire pour le développement, Mukesh Ambani, Kausalya du Positive women network (PWN+), le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé, Daksha Patel du Gujarat Network of People Living with HIV (GNP+) et le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon.

Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé s'est rendu dans la capitale New Delhi où il a rencontré le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Shri Ghulam Nabi Azad. Pendant leur réunion, M. Sidibé a félicité l'Inde pour son nouveau Programme national de lutte contre le sida (PNS ou PNLS-IV) qui a été développé par des experts nationaux et qui sera principalement financé par des sources de financement nationales.

M. Sidibé s'est tout particulièrement intéressé au rôle et à la contribution de l'Inde en tant que l'un des pays prioritaire dans la mise en œuvre du Plan mondial pour l'élimination des nouvelles infections par le VIH chez les enfants d'ici 2015 et le prolongement de la vie de leurs mères. Les recommandations nationales sur l'élimination des nouvelles infections par le VIH chez les enfants en Inde devraient progressivement supprimer la dose unique de névirapine dans les prochains mois. M. Sidibé a eu l'occasion constater comment les services destinés à prévenir la transmission du virus de la mère à l'enfant sont intensifiés au Ambedkar Hospital, l'un des plus grands hôpitaux de Delhi.

Une table ronde de haut niveau organisée par la Fédération des Chambres de Commerce et d'Industries de l'Inde (FICCI) et l'ONUSIDA a réuni plus de 50 participants, y compris les principaux représentants de l'industrie pharmaceutique indienne et le gouvernement, sur le thème « Le partenariat indien avec l'Afrique pour les produits pharmaceutiques ». M. Sidibé a encouragé l'industrie pharmaceutique indienne à saisir les opportunités pour intensifier l'accès au traitement du VIH en Afrique et à s'engager en tant que partenaire stratégique pour le développement d'une production pharmaceutique en Afrique

Un rapport historique sur le VIH chez les jeunes zambiens met en évidence les défis et trace la voie à suivre

20 avril 2012

Un nouveau rapport fournit une synthèse et une analyse exhaustives des données récentes, des lacunes et des défis de prévention, de traitement, de soins et d'appui en matière de sida chez les jeunes zambiens.

Pour les jeunes zambiens, la riposte au sida a engendré un grand nombre de succès importants, avec un déclin considérable de 25 % de l'incidence de VIH ces dix dernières années, un report des premières relations sexuelles et une diminution du nombre de partenaires sexuels. Cependant, selon un nouveau rapport révolutionnaire, l'épidémie de sida continue d'exercer un effet considérable sur la jeunesse du pays, en particulier les jeunes femmes, et la route est longue avant d'avoir une génération sans VIH.

Situation Assessment of the HIV Response among Young People in Zambia fournit une synthèse et une analyse exhaustives des données récentes, des lacunes et des défis de prévention, de traitement, de soins et d'appui en matière de sida chez cette tranche d'âge clé. Il a été lancé à l'occasion d'une réunion de haut niveau qui s'est déroulée les 17 et 18 avril à Lusaka.

L'événement était parrainé par l'équipe commune des Nations Unies sur le sida en Zambie, en collaboration avec le Conseil national de lutte contre les VIH/sida/IST/TB (NAC) et les Ministères de la santé, de l'éducation, de la jeunesse et des sports, et du développement communautaire, de la santé des mères et des enfants.

« Nous devons réduire le nombre de nouvelles infections au VIH parmi les jeunes si vous voulons atteindre les objectifs fixés dans la Déclaration politique sur le sida 2011 », a déclaré le Ministre adjoint de la jeunesse et des sports, Nathaniel Mubukwanu. « Nous nous engageons à continuer de développer des interventions de fort impact en utilisant une combinaison de stratégies de prévention du VIH pour riposter efficacement à l'épidémie », a-t-il ajouté.

De bons progrès mais il reste quelques lacunes

L'évaluation, qui se concentre sur les enfants âgés de 10 à 24 ans, montre que l'incidence de VIH a baissé entre 2001 et 2009 parmi les jeunes et que la proportion de jeunes ayant des rapports sexuels avant l'âge de 15 ans a diminué de moitié, passant d'environ 17 % en 2000 à près de 8 % en 2009. Une augmentation du nombre de jeunes ayant fait un dépistage du VIH et reçu leurs résultats a également été observée, passant de 7 % en 2005 à 34 % en 2009.

Donner aux jeunes un accès au dépistage du VIH, aux préservatifs, à la circoncision masculine et d'autres services de santé reproductive, notamment l'éducation sexuelle, aidera considérablement la Zambie à atteindre la vision de l'ONUSIDA : zéro nouvelle infection au VIH, zéro discrimination et zéro décès lié au sida

Helen Frary, coordinatrice de pays de l'ONUSIDA, Zambie

Malgré ces avancées, la prévalence du VIH parmi les jeunes reste élevée. En 2007, la prévalence parmi les jeunes de 15 à 19 ans, par exemple, était de 6 % pour les femmes et 4 % pour les hommes.

Ceci est dû à plusieurs facteurs. Le Dr Clement Chela, directeur général du NAC, citant le rapport, a indiqué que ces facteurs comprenaient : « Une méconnaissance du VIH, l'inégalité des sexes, la pauvreté et la combinaison des transactions sexuelles et des rapports sexuels intergénérationnels, le mariage précoce, la consommation d'alcool, la pression des pairs et les mauvaises attitudes vis-à-vis de la promotion du préservatif parmi les jeunes. »  Les données indiquent que seuls 53 % se sont révélés favorables à une éducation sur les préservatifs pour la prévention du VIH chez les jeunes.

Le rapport souligne également l'absence d'un programme d'éducation sexuelle complet à l'attention des élèves des écoles mais la présence d'une forte stigmatisation envers les jeunes sur le traitement de leurs pairs.

La route tracée

L'une des principales recommandations du rapport pour accroître la protection des jeunes est la promotion de leur engagement important dans la conception et la mise en œuvre de politiques et de programmes anti-VIH. Ceci peut se faire en bâtissant leur capacité comme agents de change et prestataires de services et en les encourageant à générer de la demande concernant les services liés au VIH.

En tant que représentant de la jeunesse, Chipasha Mwansa a acquiescé tout en espérant que les recommandations de ses pairs soient prises avec le sérieux qu'elles méritent : « On ne peut rien faire pour la jeunesse sans l'engagement actif des jeunes. »

Selon le rapport, pour répondre aux besoins des jeunes, il faudrait renforcer l'accès aux préservatifs, au conseil et au dépistage du VIH, à la circoncision masculine et changer les attitudes concernant la communication auprès des jeunes à l'intérieur et à l'extérieur de l'école. En outre, les services accueillants pour les jeunes doivent être étendus à l'échelle des établissements de santé et communautaire, y compris des services qui intègrent des soins et un traitement du VIH ainsi qu'une protection juridique des adolescents vivant avec le virus.

Helen Frary, coordinatrice de pays de l'ONUSIDA, a noté qu'une approche pluridisciplinaire était nécessaire. « Donner aux jeunes un accès au dépistage du VIH, aux préservatifs, à la circoncision masculine et d'autres services de santé reproductive, notamment l'éducation sexuelle, aidera considérablement la Zambie à atteindre la vision de l'ONUSIDA : zéro nouvelle infection au VIH, zéro discrimination et zéro décès lié au sida. »

Pour garantir des progrès mesurables en Zambie, les Nations unies se sont engagées à travailler avec les Ministères et les parties prenantes compétents pour traduire ces principales recommandations — et d'autres — en plan d'action clair, chiffré et assorti d'un calendrier qui mette la jeunesse au cœur du débat.

Faire de l'égalité des sexes une priorité dans la riposte au sida au Libéria

11 avril 2012

Un groupe de femmes revenant de la ferme avec des légumes à vendre sur un marché des faubourgs de Monrovia, au Libéria.
Photo : VII Photo/Marcus Bleasdale

Cynthia Quaqua est une mère de famille et une épouse ; elle est aussi Présidente du Réseau pour l'émancipation des femmes du Libéria (Liberian Women’s Empowerment Network – LIWEN) et, par-dessus tout, une survivante. Violée par des soldats pendant la guerre civile libérienne, elle s'est retrouvée enceinte alors qu'elle n'était qu'une jeune femme. Plusieurs années après, elle est tombée malade et a été diagnostiquée séropositive au VIH. Brusquement, elle a été abandonnée par ses proches, qui ont même commencé à parler de l'endroit où elle devrait être enterrée.

Heureusement, un pasteur luthérien lui a alors offert un endroit où habiter et l'a orientée vers une clinique où elle a pu recevoir un traitement contre le VIH. Elle a ensuite trouvé un soutien social au sein d'un groupe de femmes qui, comme elle, avaient été victimes de violences sexuelles. Aujourd'hui, Cynthia prend ses médicaments antirétroviraux deux fois par jour, tous les jours : elle respire la santé et possède un charisme puissant. « Le soutien des autres femmes m'a prouvé que je n'étais pas seule et m'a permis d'arriver aussi loin », explique-t-elle.

Bien que le Libéria soit en train de se redresser après ce conflit, les violences sexuelles restent courantes. Des études montrent que 29 % des femmes, même mariées, ont été victimes de violences physiques ou sexuelles perpétrées par un partenaire intime masculin au cours des 12 derniers mois.

Le soutien des autres femmes m'a prouvé que je n'étais pas seule et m'a permis d'arriver aussi loin

Cynthia Quaqua, Présidente du Liberian Women’s Empowerment Network

Ces violences sont à la fois la cause et la conséquence de la vulnérabilité des femmes au VIH. Au Libéria, les femmes représentent 58 % des adultes vivant avec le VIH. Les jeunes femmes et les filles sont particulièrement touchées, avec une prévalence du VIH équivalant à plus du double de celle de leurs compatriotes masculins. La stigmatisation associée au VIH et la violence sexiste représentent un obstacle majeur à l'accès des femmes au traitement contre le VIH et aux services de prévention.

La Présidente du Libéria et première femme élue à la tête d'un gouvernement en Afrique, S. E. Ellen Sirleaf Johnson, a mis l'égalité des sexes et l'émancipation des femmes au cœur de l'agenda de développement post-conflit de son pays. Le Libéria a été le premier pays à mettre en pratique l'Agenda de l'ONUSIDA pour les femmes et les filles, qui fixe des priorités stratégiques de défense des droits des femmes et des filles et soutient l'égalité des sexes à travers la riposte au VIH.

De même, la riposte nationale au VIH met en avant l'égalité des sexes comme un investissement judicieux pour des programmes plus efficaces, sous la houlette de la Ministre de l'Égalité des sexes et du Développement Julia Duncan Cassell. « Nous sommes pleinement conscients du fait que le problème du VIH doit être abordé sans rien laisser de côté, au Libéria comme dans toute l'Afrique et dans le reste du monde ; nous devons favoriser l'émancipation des femmes vivant avec le VIH et les impliquer à tous les niveaux », explique Mme Cassell.

Cynthia Quaqua est une mère de famille et une épouse ; elle est aussi Présidente du Réseau pour l'émancipation des femmes du Libéria (LIWEN) et, par-dessus tout, une survivante.
Photo : ONUSIDA

Un bilan à mi-mandat de la mise en œuvre du plan opérationnel national a eu lieu à Monrovia la première semaine d'avril, avec des partenaires issus du gouvernement, de la société civile, des organisations confessionnelles, des réseaux de femmes vivant avec le VIH et des institutions des Nations Unies.

Ce bilan a fait état de progrès significatifs accomplis dans l'incitation et le soutien en faveur de l'engagement politique pour lutter contre le VIH et la violence sexuelle au Libéria. La collecte de données sur les violences sexuelles et sexistes s'est accrue et les structures de rapport ont été harmonisées, permettant de procéder à une collecte de routine d'informations stratégiques destinées à éclairer les programmes nationaux.

Depuis le lancement du plan opérationnel, les ministères ont mis en place des bureaux de coordination sur le VIH et l'égalité des sexes avec des ressources nationales dans le but d'appuyer les programmes de lutte contre le VIH et pour l'égalité des sexes, et les services anti-VIH, les services sexospécifiques et les services de santé reproductive ont été intégrés dans les politiques nationales. Une coalition d'acteurs a été créée pour lutter contre les violences sexistes et le VIH, ainsi que pour contribuer à la lutte contre ces problèmes de violence sexiste de manière plus large. Cette coalition se réunit chaque mois pour contrôler l'avancée des activités.

Nous sommes pleinement conscients du fait que le problème du VIH doit être abordé sans rien laisser de côté, au Libéria comme dans toute l'Afrique et dans le reste du monde ; nous devons favoriser l'émancipation des femmes vivant avec le VIH et les impliquer à tous les niveaux

Julia Duncan Cassell, Ministre de l'Égalité des sexes et du Développement

Parmi les autres évolutions positives, l'engagement actif des associations et des réseaux de femmes vivant avec le VIH dans la lutte contre les violences sexuelles et sexistes et l'élargissement de l'accès à des services anti-VIH et de santé intégrés pour les femmes.

Il reste toutefois des défis à relever, notamment la nécessité d'élargir l'accès à des ressources financières nationales suffisantes et d'assurer une coordination plus efficace entre les différents acteurs afin de maximiser l'impact collectif.

« L'ONUSIDA et ses organismes coparrainants réitèrent leur engagement en faveur de l'intensification des efforts de lutte contre le VIH et les violences sexuelles en ciblant le développement d'une responsabilisation mutuelle sur les résultats, en créant des partenariats pour l'appropriation par le pays et en maximisant l'efficacité des programmes à travers l'innovation et l'intégration », a indiqué David Chipanta, Coordonnateur de l'ONUSIDA au Libéria.

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