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L'ONUSIDA va présenter son nouveau rapport intitulé Ensemble nous vaincrons le sida
17 juillet 2012
17 juillet 2012 17 juillet 2012Le nouveau rapport 2012 de l'ONUSIDA, intitulé Ensemble nous vaincrons le sida, sera présenté à la veille de la XIXe Conférence internationale sur le sida qui se tiendra à Washington, D.C., du 22 au 27 juillet.
Ce rapport contient les données les plus récentes concernant le nombre de nouvelles infections à VIH, le nombre de personnes bénéficiant d'un traitement antirétroviral, les décès liés au sida et le VIH chez les enfants. Il met aussi en avant les nouvelles avancées scientifiques et les progrès sociaux et donne une vision d'ensemble des investissements internationaux et nationaux dans la lutte contre le VIH.
Le rapport sera présenté à l'occasion d'un débat interactif de haut niveau qui aura lieu au Newseum à Washington, D.C. Cet événement réunira certains des leaders d'opinion les plus influents du moment sur le VIH, la santé mondiale et le développement, afin d'échanger des idées sur l'avenir de la riposte au sida.
Pour regarder en direct la vidéo du lancement du rapport Ensemble nous vaincrons le sida, cliquez ici

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L'ONUSIDA félicite AIDS Watch Africa pour son leadership à la veille du Sommet de l'Union africaine
14 juillet 2012
14 juillet 2012 14 juillet 2012
Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé (debout) en conversation avec M. Jean Ping, Président de la Commission de l'Union africaine (à gauche) et le Président du Bénin Boni Yayi, Président de l'UA et Président d'AIDS Watch Africa, lors d'un petit-déjeuner de travail le 14 juillet à Addis Abeba.
Photo : ONUSIDA/J.Ose
S'exprimant devant plus d'une vingtaine de responsables africains de haut niveau lors d'une réunion à Addis Abeba, le Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé a fait l'éloge d'AIDS Watch Africa (AWA) pour ses qualités de leader dans les ripostes au VIH sur tout le continent africain. Cette réunion, organisée par le Comité d'action d'AWA, se tenait à la veille du 19e Sommet de l'Union africaine (UA).
« L'Afrique a plus que jamais besoin d'AWA », a expliqué M. Sidibé. « Nous avons besoin d'AWA pour faire entendre une voix collective en Afrique, qui englobe le sida, la tuberculose, le paludisme et d'autres questions en matière de santé. Nous avons besoin d'AWA pour superviser les investissements dans la santé et mobiliser ces investissements pour un développement à plus grande échelle ».
Créé par huit chefs d'État et de gouvernement en 2001, AWA a été conçu à l'origine comme une plate-forme de sensibilisation et de responsabilisation dans la riposte au sida de l'Afrique. À ce jour, son comité a joué un rôle important en gardant le sida en tête des priorités de l'agenda de développement et en mobilisant les ressources nationales et internationales pour le VIH et la santé. En janvier 2012, le mandat d'AWA a été étendu pour inclure la tuberculose et le paludisme, et sa représentation s'est élargie à l'échelle du continent.
S'exprimant aux côtés de M. Sidibé, le Dr Boni Yayi, Président d'AWA et Président de la République du Bénin, a déclaré que pour contrer la progression du VIH, de la tuberculose et du paludisme en Afrique, il faudrait de la volonté politique, un leadership et un partage des responsabilités. « Nous devons redoubler d'efforts pour éviter les nouvelles infections et les décès liés à ces maladies. Le temps est venu de passer de la politique à l'action », a indiqué le Dr Yayi, qui est aussi l'actuel Président de l'Union africaine.
Une nouvelle Feuille de route pour la responsabilité partagée et la solidarité globale prévoit des paramètres clairs pour ces actions. Élaborée par la Commission de l'Union africaine (CUA) et le Nouveau Partenariat pour le Développement de l'Afrique (NEPAD), avec le soutien de l'ONUSIDA, la feuille de route propose des solutions pratiques pour mettre en œuvre des ripostes durables au sida, à la tuberculose et au paludisme en Afrique.
Structurée autour de trois piliers stratégiques (financement diversifié, gouvernance pour la santé et accès aux médicaments), la feuille de route a été examinée et approuvée par les membres du comité d'AWA lors de la réunion de ce jour. Elle sera présentée pour adoption au prochain Sommet de l'UA.
« Une mobilisation efficace des fonds et des versements ainsi que l'accès au traitement sont des aspects critiques de notre riposte au VIH, qui nécessitent un leadership politique », a déclaré M. Idriss Déby Itno, Président de la République du Tchad. « Nous devons rester engagés pour veiller à ce que l'Afrique ne souffre plus ».
En partenariat avec les législateurs africains
Après un petit-déjeuner de travail, M. Sidibé a signé, au nom de l'ONUSIDA, une déclaration d'intention commune avec le Parlement panafricain, appelant à un partenariat stratégique pour faire avancer les ripostes au VIH sur le long terme. La déclaration d'intention servira de plate-forme aux deux parties pour joindre leurs forces et aller ensemble vers l'« objectif zéro ».
« En tant que représentants du peuple, les législateurs ont le devoir de lever les obstacles qui entravent l'accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et à l'appui en matière de VIH. Grâce à ce partenariat avec les législateurs, nous pourrons mettre fin aux inégalités et parvenir à l'objectif de zéro nouvelle infection à VIH, zéro discrimination et zéro décès dû au sida », a déclaré le Directeur exécutif de l'ONUSIDA.
Nous avons besoin d'AIDS Watch Africa pour faire entendre une voix collective en Afrique, qui englobe le sida, la tuberculose, le paludisme et d'autres questions en matière de santé.
Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA
À travers ce partenariat, l'ONUSIDA travaillera avec les législateurs de toute l'Afrique en leur fournissant des connaissances et des informations actualisées sur le VIH. À leur tour, les législateurs deviendront des défenseurs de haut niveau pour la riposte au VIH ; ils travailleront pour assurer la responsabilisation, faire adopter des lois non discriminatoires et encourager les gouvernements à engager les ressources nécessaires. Éviter les nouvelles infections à VIH chez les enfants constituera une priorité essentielle pour les deux instances.
« Le Parlement panafricain peut être un allié de poids dans l'appui en faveur de la responsabilisation, d'une affectation appropriée des ressources, de la lutte contre la stigmatisation et la discrimination et de l'accès effectif à des médicaments anti-VIH de qualité et abordables sur le continent », a déclaré Hon. Bethel Nnaemeka Amadi, Président du Parlement panafricain, après la signature de la déclaration d'intention avec M. Sidibé.
Réunion du NEPAD
Plus tard dans la journée, le Directeur exécutif de l'ONUSIDA s'est exprimé devant les participants au 27e Sommet du Comité d’Orientation des Chefs d’État et de Gouvernement du NEPAD. Il a présenté la nouvelle feuille de route et félicité la CUA et le NEPAD pour leur leadership dans son élaboration. « À travers cette feuille de route, les dirigeants africains définissent de nouvelles lignes de conduite vers une responsabilité partagée et une solidarité globale », a déclaré le Directeur exécutif de l'ONUSIDA.
Lors de cette réunion, Ibrahim Assane Mayaki, Secrétaire exécutif du NEPAD, a présenté un rapport d'avancement sur le travail du NEPAD. En insistant sur le partenariat capital du NEPAD avec l'ONUSIDA, il a indiqué que les deux agences allaient poursuivre leur étroite collaboration en matière de planification et de mise en œuvre des ripostes au sida sur le continent.
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Les femmes prennent la parole sur le VIH au Moyen-Orient et en Afrique du Nord
13 juillet 2012
13 juillet 2012 13 juillet 2012
Hind Khatib-Othman, Directrice de l'équipe de l'ONUSIDA d'appui aux régions pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, présentant le rapport en compagnie de Hamidreza Setayesh, Conseiller régional du programme de l'ONUSIDA, Noha El-Mikawy, représentante de la Ford Foundation, MENA, et Rita Wahab, Coordinatrice régionale de MENA-Rosa.
Dans un nouveau rapport de l'ONUSIDA présenté aujourd'hui au Caire, en Égypte, et intitulé « Standing Up, Speaking Out » (Se lever et prendre la parole), 140 femmes vivant avec le VIH originaires de 10 pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord s'expriment sur les réalités qui forment les espoirs et les peines de leur vie. Les voix qui se font entendre dans ce rapport sont celles des membres de MENA-Rosa, le premier groupe régional dédié aux femmes touchées par le VIH.
À travers des rencontres en face à face et la constitution de réseaux longue distance, MENA-Rosa offre aux femmes vivant avec le VIH l'opportunité de parler de leurs nombreuses tentatives et de leurs victoires occasionnelles dans leur gestion du VIH au quotidien, des problèmes médicaux aux affaires familiales. Mais pour que le changement prenne pied dans leurs vies personnelles, les membres de MENA-Rosa ont pour objectif de dresser un tableau général de la situation, de favoriser la prise de conscience des principaux décideurs quant à leurs nombreux besoins, et lever des fonds pour atteindre leurs buts.
« Il y a beaucoup à faire pour les femmes vivant avec le VIH dans la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord. Elles sont confrontées à des situations spécifiques et ont des besoins particuliers », explique Hind Khatib-Othman, Directrice de l'équipe de l'ONUSIDA d'appui aux régions pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord. « Il existe des solutions, mais il faut lutter contre la stigmatisation et favoriser la prise de conscience. Tous les efforts de protection des droits des femmes devraient inclure les droits de celles qui vivent avec le VIH ».
On estime à 470 000 le nombre de personnes vivant avec le VIH au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, dont environ 40 % de femmes. Dans une région qui reste l'une des deux seules où les infections à VIH et les décès liés au sida continuent d'augmenter, ce nouveau rapport met au jour un ensemble complexe de facteurs sociaux, culturels et économiques qui rendent les femmes extrêmement vulnérables à l'infection.
Dans le rapport, l'un après l'autre, ces témoignages révèlent que les informations sur la vie avec le VIH sont au mieux minimales, sinon carrément inexistantes, ce qui affectent profondément la vie de ces femmes, souvent confrontées à la stigmatisation et la discrimination en raison de leur séropositivité au VIH. « Au départ, lorsqu'ils ont su que j'étais infectée, ma famille m'a interdit de dormir ou de m'asseoir aux côtés de ma fille. Ils me l'ont enlevée. Plus tard, ils ont commencé à comprendre qu'il n'y avait pas de problème », révèle une femme vivant avec le VIH au Yémen.
J'espère qu'à l'avenir les gens seront plus ouverts et que les personnes vivant avec le VIH ne seront pas mises en marge de la société. Nous n'avons pas cherché à attraper cette maladie, nous n'avons pas choisi de l'avoir
Une femme algérienne vivant avec le VIH
Le nouveau rapport souligne que les femmes qui adoptent des comportements à risque, comme le commerce du sexe ou la consommation de drogues injectables, sans protection adéquate sont très largement susceptibles d'être infectées par le VIH. Certaines femmes sont infectées par leur mari et d'autres parce qu'elles sont victimes de pratiques traditionnelles néfastes comme le mariage précoce. La dépendance économique, qui limite le pouvoir des femmes de négocier des rapports sexuels protégés ou de se libérer de relations violentes, est également associée à un risque accru d'infection à VIH. La violence sexiste est monnaie courante au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, comme le montrent plusieurs études nationales.
Le rapport indique également que la santé sexuelle et reproductive relève d'une situation d'urgence. On estime à environ 20 000 dans la région le nombre de femmes enceintes qui ont besoin de services de prévention de l'infection à VIH chez l'enfant, alors que seulement 5 % d'entre elles environ bénéficient des soins requis.
« Les femmes ont été au cœur des changements qui ont frappé une région où la population est descendue dans la rue pour exiger une vie dans le respect de la dignité, de l'égalité, de la justice et des droits humains », explique Amr Waked, acteur, militant et Ambassadeur itinérant de l'ONUSIDA dans la région. « Ce sont les mêmes exigences que les femmes vivant avec le VIH et elles ne méritent pas moins ».
L'éducation, la prévention du VIH et l'accès à un traitement anti-VIH de qualité sont des éléments clés de la solution, selon le rapport. Il convient de ne pas ménager les efforts pour engager les gouvernements, les chefs religieux et les dirigeants communautaires à changer les politiques, promouvoir l'égalité des sexes et lutter contre la stigmatisation.

Rita Wahab, Coordinatrice régionale de MENA-Rosa, s'exprimant lors du lancement du rapport « Standing Up, Speaking Out », avec Hamidreza Setayesh, Conseiller régional du programme de l'ONUSIDA.
Ce nouveau rapport récapitule les changements et les recommandations mis en avant par les femmes vivant avec le VIH dans la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord. Parmi ces changements figurent l'amélioration de l'accès à une éducation et des emplois de qualité pour les femmes et les filles ; l'accès garanti aux meilleurs soins disponibles pour le VIH, notamment un traitement antirétroviral durable ; une formation spéciale pour les médecins et les infirmières afin de réduire la stigmatisation et la discrimination envers les personnes vivant avec le VIH ; et un meilleur accès aux informations et aux services de santé sexuelle et reproductive, notamment la prévention et le dépistage du VIH, pour les femmes mariées comme pour les femmes célibataires.
« J'espère qu'à l'avenir les gens seront plus ouverts et que les personnes vivant avec le VIH ne seront pas mises en marge de la société. Nous n'avons pas cherché à attraper cette maladie, nous n'avons pas choisi de l'avoir », explique une femme algérienne vivant avec le VIH.
Même si la tâche est vaste, la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord n'en est encore qu'au stade précoce d'une épidémie majeure et elle a l'opportunité d'arrêter net la progression du VIH. Des groupes comme MENA-Rosa font entendre leur voix et militent pour une réforme. Le changement d'ordre politique au Moyen-Orient et en Afrique du Nord implique de nouveaux défis et de nouvelles opportunités pour une vie meilleure pour l'ensemble des citoyens. Quant aux femmes vivant avec le VIH, les changements qu'elles espèrent voir ne viendront jamais assez tôt.
Publications

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Le Sommet sur la planification familiale insiste sur les liens avec les services anti-VIH
13 juillet 2012
13 juillet 2012 13 juillet 2012
La planification familiale peut être un facteur inducteur clé dans la réduction du nombre de grossesses non désirées chez les femmes vivant avec le VIH.
Photo : ONUSIDA/A.Gutman
Mettant de nouveau la planification familiale en avant, le gouvernement britannique et la Fondation Bill & Melinda Gates ont organisé un sommet à Londres pour défendre le droit des femmes et des filles à décider librement et de leur plein gré si elles veulent avoir des enfants, et quand et combien elles veulent en avoir.
En partenariat avec le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), les gouvernements nationaux, les donateurs, la société civile, le secteur privé, la communauté de recherche et de développement et autres parties prenantes du monde entier, le Sommet de Londres sur la planification familiale a appelé à un engagement politique et des ressources mondiales qui permettront à 120 millions de femmes et de filles supplémentaires d'utiliser une contraception d'ici 2020. L'atteinte de cet objectif pourrait éviter plus de 200 000 décès de femmes et de filles pendant la grossesse et l'accouchement, et près de 3 millions de décès de nourrissons pendant leur première année de vie.
L'événement a exploré les liens entre la planification familiale et la santé et les droits sexuels et reproductifs, y compris le VIH, la violence faite aux femmes et la mortalité liée à l'avortement. Des délégués ont également été invités pour défendre les femmes et les filles en faisant le lien entre la planification familiale et les programmes anti-VIH. Le VIH est la principale cause de décès chez les femmes en âge de se reproduire.
Dans son allocution à l'occasion d'une séance spéciale axée sur le VIH de la conférence, Mme Anna Zakowicz de GNP+ a expliqué la mesure dans laquelle l'accès à la planification familiale était le principal obstacle pour les femmes vivant avec le VIH. Le Ministre de la santé sud-africain, M. Aaron Motsoaledi, a discuté des opportunités de renforcer l'intégration avec des programmes de prévention de la transmission mère-enfant du VIH.
Le directeur exécutif adjoint du Programme de l'ONUSIDA, Dr Paul De Lay, a insisté sur les opportunités à venir pour changer la donne, et la manière dont l'intégration de la planification familiale, de la santé et des droits sexuels et reproductifs et le VIH pouvait contribuer à défendre la santé et les droits sexuels et reproductifs des femmes.
Que ce soit à échelle nationale ou mondiale, l'engagement dans la lutte contre le sida permet de sauver des vies et de promouvoir la dignité et les droits de tous
Dr Paul De Lay, directeur exécutif adjoint du Programme de l'ONUSIDA
« L'ONUSIDA est engagé pour l'intégration de programmes factuels avec un accent sur les résultats », a déclaré le Dr De Lay. « Que ce soit à échelle nationale ou mondiale, l'engagement dans la lutte contre le sida permet de sauver des vies et de promouvoir la dignité et les droits de tous », a-t-il ajouté.
Le Plan mondial pour éliminer les nouvelles infections à VIH chez les enfants à l'horizon 2015 et maintenir leurs mères en vie, mis en œuvre par l'ONUSIDA et le PEPFAR vise à veiller, entre autres, à la bonne coordination des programmes anti-VIH, de santé maternelle, de santé des nouveaux-nés et des enfants et de planification familiale, pour délivrer des résultats de qualité et améliorer les résultats de santé.
Le Plan mondial contribue directement à atteindre le cinquième Objectif du Millénaire pour le développement, à savoir améliorer la santé maternelle, en prévenant le VIH chez les femmes et en proposant une planification familiale aux femmes vivant avec le VIH et étant en âge de se reproduire. La planification familiale peut être un facteur inducteur clé dans la réduction du nombre de grossesses non désirées chez les femmes vivant avec le VIH. Les liens avec les services anti-VIH doivent donc être une priorité.
Liens externes
Liens externes
- Le Sommet de Londres sur la planification familiale (en anglais)

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Les consommateurs de drogues parlent du VIH en Europe de l'Est et en Asie centrale
13 juillet 2012
13 juillet 2012 13 juillet 2012
Près de 3,7 millions de personnes consomment actuellement des drogues injectables, et environ un quart d'entre elles vivraient avec le VIH en Europe de l'Est et en Asie centrale.
Photo : ONUSIDA/J.Spaull
La communauté des consommateurs de drogues a appelé à remplacer de toute urgence les politiques prohibitives par des approches de santé publique et humanistes envers les consommateurs de drogues en Europe de l'Est et en Asie centrale à l'occasion du Forum international sur le sida qui s'est tenu les 9 et 10 juillet 2012 à Kiev, en Ukraine.
S'adressant aux participants par le biais d'un message enregistré, le directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé, a déclaré : « L'ONUSIDA vous soutient dans votre initiative visant à lever les restrictions sur les programmes de réduction des risques et à mettre en œuvre des interventions factuelles et salvatrices dans les plus brefs délais. »
Intitulé « Ensuring That Our Voice Is Heard » (Faire entendre notre voix), le forum a rassemblé des représentants des communautés de consommateurs de drogues, de la société civile, du monde académique et des Nations Unies pour discuter des difficultés actuelles autour des questions de la consommation de drogues et du VIH. Ils ont également convenu et formulé les messages à communiquer à leurs gouvernements ainsi qu'à la communauté internationale à l'occasion de la XIXe Conférence internationale sur le sida qui se tiendra du 22 au 27 juillet 2012 à Washington D.C., États-Unis.
D'après les estimations, le nombre d'adultes et d'enfants vivant avec le VIH en Europe de l'Est et en Asie centrale a triplé depuis 2001, pour atteindre 1,5 millions en 2009. La consommation de drogues injectables reste la principale cause de transmission du VIH dans la région. Près de 3,7 millions de personnes consomment actuellement des drogues injectables, et environ un quart d'entre elles vivraient avec le VIH dans la région.
Les principales préoccupations soulevées par les participants comprenaient l'augmentation du harcèlement et des abus des forces de l'ordre à l'encontre des consommateurs de drogues, les lois punitives actuelles et le faible niveau de services de réduction des risques — notamment des programmes de traitement substitutif aux opiacés et de distribution de seringues et d'aiguilles. Les consommateurs de drogues font l'objet d'une importante stigmatisation et discrimination de la part des praticiens de santé, ce qui les empêche de recevoir des soins médicaux salvateurs et une assistance sociale.
« Les politiques punitives en matière de drogues et la stigmatisation dont sont victimes les consommateurs de drogues les empêchent d'accéder à des services de prévention et de traitement du VIH. Si les gouvernements et la communauté internationale continuent d'ignorer les violations des droits des consommateurs de drogues dans leurs pays, ils ne pourront pas prendre le contrôle de l'épidémie de VIH grandissante en Europe de l'Est et en Asie centrale », a déclaré Dasha Ocheret, directrice adjointe du programme politique et de défense du réseau eurasien de réduction des risque, l'une des organisatrices du Forum.
Dans une séance spéciale consacrée aux droits et à la santé des femmes consommatrices de drogues dans la région organisée par l'ONUSIDA, les participants ont discuté des vulnérabilités et des risques particuliers auxquels sont confrontées les consommatrices de drogues. D'après Natalia, une participante de Tomsk, Fédération russe, les consommatrices de drogues sont souvent victimes d'une double, voire d'une triple, stigmatisation et discrimination du fait de leur sexe, de leur consommation de drogues et de leur statut sérologique. Nombre d'entre elles sont également victimes de violences sexuelles et d'un rejet social en raison de leur engagement dans le commerce du sexe.
L'ONUSIDA vous soutient dans votre initiative visant à lever les restrictions sur les programmes de réduction des risques et à mettre en œuvre des interventions factuelles et salvatrices dans les plus brefs délais
Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA
« Le rôle de l'ONUSIDA et d'autres organisations internationales est de promouvoir les droits des consommateurs de drogues au plus haut de l'échelle politique et dans le monde, ainsi que de développer des politiques factuelles pour veiller au financement adéquat de services de réductions des risques et du VIH », a déclaré Jean-Elie Malkin, directeur régional de l'ONUSIDA en Europe de l'Est et en Asie centrale.
Le traitement substitutif aux opiacés est disponible dans tous les pays de la région, à l'exception de la Fédération russe, de l'Ouzbékistan et du Turkménistan. Cependant, les participants ont souligné le fait que dans la plupart des pays, le traitement substitutif aux opiacés n'a pas dépassé le stade de projets pilotes, malgré leur efficacité avérée.
Selon Michel Kazatchkine, membre de la Commission mondiale sur les politiques en matière de drogues, « pour avancer, il faut briser le tabou et ouvrir le débat sur la réduction des risques, à la fois à échelle mondiale et nationale. Le monde parle déjà plus que jamais des drogues et des politiques s'y rapportant, il ne faut pas se décourager mais plutôt faire encore plus pression sur les décideurs. »
Le manque de financement pour les services de prévention du VIH à l'attention des consommateurs de drogues a également été mentionné, plus particulièrement depuis que la plupart des pays de la région ne sont plus éligibles pour recevoir des subventions du Fonds mondial. La communauté a appelé à inclure la prévention du VIH chez les consommateurs de drogues dans l'agenda politique comme un thème urgent nécessitant des investissements considérables. Sans cela, la région ne parviendra pas riposter à l'épidémie.
Le Forum international a accueilli des séances plénières, des séances de renforcement des capacités sur la communication et la défense, et des séances de films documentaires où les participants ont enregistré de courts messages vidéo à l'attention des délégués de la Conférence internationale sur le sida.
La Conférence internationale sur le sida est le plus important rassemblement de décideurs politiques, de militants, de personnes vivant avec le VIH et d'autres personnes engagées dans la lutte contre l'épidémie de sida. Le programme de SIDA 2012 présentera les nouvelles découvertes scientifiques et offrira de nombreuses opportunités de dialogue sur les principales difficultés de la riposte internationale au VIH. Elle devrait réunir plus de 20 000 délégués de près de 200 pays, y compris 2 000 journalistes.
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La Commission mondiale sur le VIH et le droit demande aux pays de faire en sorte que la loi soit favorable à la lutte contre le VIH, et non l'inverse
11 juillet 2012
11 juillet 2012 11 juillet 2012
De gauche à droite : Barbara Lee, membre du Congrès américain et membre de la Commission mondiale sur le VIH et le droit ; Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA ; Jan Eliasson, Vice-Secrétaire général des Nations Unies ; Helen Clark, Administratrice du PNUD ; et Son Excellence Festus Mogae, ancien Président du Botswana et membre de la Commission mondiale sur le VIH et le droit.
Photo : D.Lowthian
La Commission mondiale sur le VIH et le droit a présenté son rapport phare le 9 juillet 2012 au siège des Nations Unies à New York. Ce nouveau rapport dénonce l'impact néfaste qu'ont certaines lois punitives sur les droits de l'homme et la riposte au VIH et formule des recommandations audacieuses pour y remédier.
« Jamais auparavant un tel examen du rôle du droit dans la lutte contre le VIH n'avait été réalisé », a déclaré Festus Mogae, ancien Président du Botswana et membre de la Commission. « Nous avons mis au jour une épidémie de mauvaises lois qui coûte des vies. Nous devons y mettre un terme et faire adopter des lois basées sur des données probantes, le bon sens et le respect des droits humains », a-t-il ajouté.
On sait depuis longtemps que la stigmatisation, la discrimination et les approches juridiques répressives constituent des obstacles à la riposte au VIH. Elles accroissent la vulnérabilité au VIH, en particulier au sein des populations les plus exposées au risque d'infection, et rendent difficile l'accès aux services de prévention, de traitement, de soins et d'appui en matière de VIH pour les individus et les communautés. L'ONUSIDA n'a eu de cesse d'appeler à l'abrogation de ces lois punitives et à leur remplacement par des lois protectrices. Pourtant, certains pays dans le monde maintiennent toujours encore des lois, des politiques et des pratiques qui vont à l'encontre des droits humains, nourrissent la discrimination et entravent les efforts de lutte contre le VIH à l'échelle nationale et mondiale.
S'exprimant à l'occasion de la présentation du rapport, le Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé a noté que « la force de ce rapport réside dans le fait qu'il va au-delà d'une description superficielle de la stigmatisation et de la discrimination pour remettre en cause le système juridique et structurel qui soutient l'inégalité, l'injustice et les violations des droits humains dans le contexte du VIH ».
Intitulé « Le VIH et le droit : Risques, droits et santé », ce rapport est le fruit d'un processus de consultation qui s'est déroulé sur deux ans, durant lesquels la Commission a reçu plus d'un millier de témoignages émanant de personnes touchées par des problèmes de droit, d'exécution de la loi et d'accès à la justice dans le contexte du VIH. Le rapport a pris en compte les recommandations issues de 7 consultations régionales auxquelles ont participé des membres des autorités gouvernementales et de la société civile, ainsi que les contributions d'un Groupe consultatif technique d'experts sur le VIH et le droit.
Les lois répressives accroissent le risque d'infection à VIH
La Commission, une entité indépendante regroupant des personnalités politiques et sociales du monde entier, a souligné que dans de nombreuses régions du monde, les femmes sont victimes de systèmes juridiques multiples dans lesquels la tradition et le droit coutumier perpétuent les inégalités sociales et économiques entre elles et les hommes. Cette situation rend les femmes vulnérables aux relations et/ou à des actes de violence sexiste qui les exposent au risque d'infection à VIH. La Commission décrit la réalité vécue par de nombreuses femmes enceintes vivant avec le VIH et confrontées à la discrimination dans les systèmes de santé, notamment avec la stérilisation forcée, alors que des médicaments simples et peu coûteux permettent d'éviter la transmission du VIH de la mère à l'enfant et de prolonger la vie de ces mères.
Dans le rapport, les membres de la Commission appellent les gouvernements à utiliser la loi pour protéger les femmes contre les inégalités et la violence. Ils demandent aussi aux gouvernements de mettre fin aux obstacles qui empêchent les jeunes d'accéder à l'information et aux services en matière de VIH, ainsi qu'à l'éducation sexuelle : autant d'éléments nécessaires pour éviter l'infection à VIH.
La Commission appelle également à l'abrogation des lois qui pénalisent les personnes sur la base de leur orientation sexuelle et de leur identité de genre et criminalisent la possession de drogues à usage personnel et l'engagement dans une activité de commerce du sexe entre adultes consentants. Elle cite un ensemble de données probantes montrant à quel point ces lois pénales exacerbent le risque d'infection à VIH parmi les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les personnes transsexuelles, les consommateurs de drogues et les adultes qui vendent et achètent des services sexuels. Selon le rapport, ces lois font tomber les personnes dans la clandestinité et elles se retrouvent en marge de la société, loin des services de santé et de lutte contre le VIH. Par ailleurs, en cas de condamnation et d'incarcération, le risque de contracter le VIH, la tuberculose et l'hépatite C est très élevé car, dans de nombreux pays, la loi interdit de fournir des services de soins et de prévention du VIH et des moyens de contraception dans les prisons.
Nous devons mettre un terme à l'épidémie de mauvaises lois et faire adopter des lois basées sur des données probantes, le bon sens et le respect des droits humains
Festus Mogae, ancien Président du Botswana et membre de la Commission mondiale sur le VIH et le droit
Nick Rhoades, du Center of HIV Law and Policy, s'est prononcé contre la criminalisation de l'exposition au VIH et de la transmission du VIH, ayant été lui-même condamné aux États-Unis alors qu'il a utilisé des préservatifs, que sa charge virale était indétectable et qu'il n'a pas transmis le VIH. Citant les nombreuses lois pénales spécifiques au VIH, il a déclaré : « Les gens ont des mains et peuvent se frapper avec leurs poings, mais il n'existe pas de loi qui pénalise spécifiquement une main en tant qu'« arme mortelle » comme l'est le VIH ». La Commission demande à ce que le droit pénal se limite strictement aux actes malveillants et intentionnels de transmission effective du VIH.
Les participants à la présentation ont mis en avant la manière dont les systèmes juridiques répressifs minent les investissements dans la prévention et le traitement du VIH qui commencent enfin à permettre d'entrevoir la possibilité réelle de stopper l'épidémie et d'inverser la tendance. Ils ont insisté sur le fait que la persistance de lois et de pratiques punitives constitue un grave sujet de préoccupation, à un moment où le monde connaît une stabilisation des nouvelles infections à VIH et un élargissement des connaissances sur la prévention efficace du VIH et se prépare à exploiter tout le potentiel d'un traitement du VIH à grande échelle. « Il est scandaleux de voir qu'en 2012, alors que nous avons toutes les cartes en main pour vaincre cette épidémie, nous devons encore lutter contre les préjugés, la discrimination, l'exclusion et de mauvaises lois », a déclaré M. Sidibé.
Le droit comme instrument de protection des individus
Lors de la présentation, les membres de la Commission ont souligné qu'il existait de nombreux exemples positifs de pays qui ont utilisé le droit comme instrument de protection des individus, afin de créer un environnement propice à la lutte contre la stigmatisation et la violence pour encourager l'accès aux services anti-VIH. D'autres pays ont eu recours au droit pour remettre en cause des régimes de propriété intellectuelle excessifs et rigoureux, réduire le coût des médicaments anti-VIH essentiels et assurer leur disponibilité, notamment à travers la production de médicaments génériques.
« Réformer le droit est un processus complexe, mais les pays peuvent faire beaucoup mieux », a indiqué Helen Clark, Administratrice du PNUD. « La tâche qui nous attend est de veiller à ce que de meilleures lois soient adoptées et appliquées », a-t-elle ajouté.
Le travail de la Commission a ouvert les débats dans le monde entier sur des questions difficiles, controversées et complexes. Ce sont aussi des questions fondamentales qui concernent la dignité humaine, la santé et la justice sociale. Ces débats s'inscrivent dans le cadre de ce que les gouvernements ont promis de faire dans la Déclaration politique de 2011 sur le sida, dans laquelle ils se sont engagés à réviser les lois et les politiques qui « compromettent la prestation réussie, efficace et équitable des mesures de prévention du VIH, de traitement, de soins et de soutien (...) et à envisager de les réexaminer ».
« Nous disposons aujourd'hui d'un outil puissant de sensibilisation et d'engagement pour demander aux gouvernements de défendre les droits de toutes les personnes vulnérables au VIH », a déclaré Ebony Johnson du Réseau Athena. « Pas question que ce rapport soit mis de côté ».
La Commission mondiale sur le VIH et le droit est une entité indépendante, créée par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) à la demande du Programme commun des Nations Unies sur le VIH et le sida (ONUSIDA). La Commission a pu compter sur le soutien d'un Groupe consultatif technique qui a examiné et analysé les données relatives à la santé publique et au droit et piloté l'analyse initiale. Pour en savoir plus sur la Commission, ses procédures et son travail, voir www.hivlawcommission.org.
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- Commission mondiale sur le VIH et le droit (en anglais)
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Feature Story
Première rencontre du Directeur exécutif de l'ONUSIDA avec les principaux responsables du nouveau gouvernement français
09 juillet 2012
09 juillet 2012 09 juillet 2012
M. Pascal Canfin, Ministre français du Développement (à gauche) et le Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé lors de leur rencontre à Paris le 5 juillet.
Photo : France MFA/Frédéric de La Mure
À l'occasion de sa première rencontre avec les principaux responsables du nouveau gouvernement du Président François Hollande, le Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé a fait savoir qu'il espérait voir se poursuivre le partenariat fructueux entre le Programme commun des Nations Unies sur le VIH et le sida (ONUSIDA) et la France. Il a félicité les dirigeants français, actuels et précédents, pour l'engagement de longue date de leur pays dans la riposte mondiale au VIH et son appui dans des domaines essentiels comme l'accès au traitement, les droits de l'homme et la lutte contre les inégalités sociales.
« Je suis encouragé par la vision du Président Hollande d'une riposte mondiale au VIH fondée sur la justice sociale et une responsabilité partagée », a déclaré M. Sidibé lors de ses réunions avec les autorités françaises à Paris, les 5 et 6 juillet.
Dans le cadre de consultations avec trois hauts responsables français, la Ministre des Affaires sociales et de la Santé, Mme Marisol Touraine, le Ministre du Développement, M. Pascal Canfin, et le conseiller diplomatique du Président de la République, M. Paul Jean-Ortiz, M. Sidibé a félicité les dirigeants français pour les contributions importantes et durables du pays aux mécanismes de financement innovants en faveur de la santé dans le monde.
En 2006, le gouvernement français avait joué un rôle majeur dans la création de UNITAID, une organisation multilatérale dont l'objectif est d'élargir l'accès aux médicaments contre le VIH, la tuberculose (TB) et le paludisme dans les pays à revenu faible et intermédiaire. Grâce à une taxe prélevée sur les billets d'avion, UNITAID a financé le traitement anti-VIH de centaines de milliers de personnes vivant avec le VIH, majoritairement en Afrique. La France finance près de 60 % du budget annuel de l'organisation.
La France a également joué un rôle clé dans la mise en place du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, un organisme de financement de premier plan pour les programmes de lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme. Depuis sa création en 2002, les programmes soutenus par le Fonds mondial ont fourni un traitement contre le sida à 3,3 millions de personnes. La France est le deuxième plus important donateur du Fonds mondial.
Une taxe sur les transactions financières
Lors de ces rencontres, M. Sidibé a salué le leadership de la France dans la récente décision de mettre en place une taxe sur les transactions financières. « Nous devons maintenant convaincre les dirigeants des autres pays du monde d'adopter une mesure similaire et de réserver une partie des fonds levés à la santé mondiale et au développement », a déclaré M. Sidibé. « L'ONUSIDA compte sur les dirigeants français pour nous aider à faire avancer cet agenda de première importance », a-t-il ajouté.
M. Sidibé a fait remarquer qu'une taxe sur les transactions financières, si elle est mise en place à grande échelle, pourrait largement contribuer à combler le manque de financement de la lutte contre le VIH en Afrique, estimé à 3 à 4 milliards de dollars par an. Une modeste taxe de seulement 0,01 % sur les transactions financières pourrait générer des milliards de dollars de recettes dans les pays du G20 sans accroître la charge financière sur leurs économies, a-t-il indiqué.
Un rôle critique pour la société civile
Pendant son séjour en France, M. Sidibé a rencontré Jean-Luc Romero, Président du CRIPS, un organisme de lutte contre le sida à but non lucratif, et responsable de l'association des Élus locaux contre le sida. Lors de cette rencontre, il a noté que la riposte au sida avait très largement bénéficié de la vision et de l'activisme de la société civile. « Sans l'engagement de la société civile, il aurait été impossible d'avancer », a déclaré M. Sidibé.
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Press Release
Plus de 6 millions de personnes reçoivent maintenant un traitement contre le VIH en Afrique subsaharienne
06 juillet 2012 06 juillet 2012Multiplication par plus de 100 de l’accès au traitement du VIH en moins de dix ans. Examen, par l’Union africaine, d’une feuille de route pour élargir l’accès aux médicaments et garantir des financements pérennes.
GENÈVE, 6 juillet 2012 – Pour la deuxième année d’affilée, le nombre d’habitants d’Afrique subsaharienne recevant un traitement antirétroviral a augmenté de 1,1 million, ce qui porte leur nombre total à 6,2 millions pour la région en 2011. En moins d’une décennie, l’accès au traitement du VIH a été multiplié par plus de 100 en Afrique subsaharienne.
« Je suis impressionné par les progrès accomplis par l’Afrique dans la riposte au sida, mais il reste beaucoup à faire » a déclaré le Dr Thomas Yayi Boni, Président de l’Union africaine et Président du Bénin. « En qualité de Président de l’Union africaine, je travaille en étroite collaboration avec les dirigeants africains et les partenaires pour que les Africains s’approprient les ripostes et pérennisent celles-ci ».
À la fin 2011, on estimait que 56 % des personnes admissibles au traitement vivant en Afrique subsaharienne avaient accès à celui-ci. Cela correspond à une augmentation de 19 % de la couverture du traitement dans la région, et ce, pour la seule période 2010-11.
« Il y a dix ans, nous n’aurions jamais pu imaginer dispenser le traitement antirétroviral à autant d’Africains » a déclaré M. Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA. « Même en période de conjoncture économique incertaine, les dirigeants africains ont montré leur leadership en augmentant les investissements nationaux alloués à la riposte au VIH et en élargissant l’accès au traitement pour les personnes vivant avec le virus ».
D’après nos estimations provisoires tirées des rapports de pays, c’est en Afrique du Sud, au Zimbabwe et au Kenya que les progrès les plus spectaculaires ont été enregistrés. En 2011, au moins 300 000 Sud-Africains de plus ont été mis sous traitement, et les chiffres sont de 100 000 pour le Kenya et 150 000 pour le Zimbabwe. La couverture du traitement a déjà atteint des niveaux élevés dans de nombreux autres pays, dont le Botswana, la Namibie et le Swaziland.
L’élargissement de l’accès au traitement en Afrique subsaharienne est en partie attribuable à une chute importante du coût des régimes de traitement du VIH. En 2000, le coût annuel d’un traitement de première intention du VIH s’élevait à environ 10 000 USD par personne, aujourd’hui, c’est moins de 100 USD.
Le traitement à l’ordre du jour du Sommet de l’Union africaine
L’accès aux médicaments sera l’un des principaux thèmes traités lors du 19ème Sommet de l’Union africaine (UA) les 15 et 16 juillet. Les Chefs d’État et de Gouvernement qui assisteront à ce sommet discuteront d’une nouvelle feuille de route pour accélérer les riposte au sida, à la tuberculose et au paludisme d’ici à 2015.
La feuille de route s’attaque, entre autres problèmes, à la dépendance du continent vis-à-vis des sources externes d’approvisionnement en médicaments vitaux. Actuellement, plus de 80 % des médicaments du VIH distribués en Afrique sont importés et une très large majorité d’entre eux – qui permettent de maintenir les Africains en vie – est payée par l’aide financière extérieure.
« La dépendance de l’Afrique vis-à-vis de l’aide extérieure fragilise la riposte au sida » a indiqué le Directeur exécutif de l’ONUSIDA. « Les dirigeants du continent africain sont prêts à transcender le modèle obsolète donateur-bénéficiaire et à adopter un nouveau pacte pour une responsabilité partagée et une solidarité mondiale ».

Feature Story
L'efficience économique dans les programmes de santé : un thème clé de la conférence ministérielle africaine en Tunisie
05 juillet 2012
05 juillet 2012 05 juillet 2012
Des participants à la session de la conférence du 4 juillet sur l'innovation africaine (de gauche à droite) : Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA ; Hon. Tim Thahane, Ministre des Ressources minières, de l'Énergie et de l'Eau, Lesotho ; M. Claude Sekabaraga, expert en renforcement des systèmes de santé et en financement basé sur les résultats, Banque mondiale ; Hon. Kebede Worku, Ministre d'État en charge de la Santé, Éthiopie ; Mme Kampeta Sayinzoga, Secrétaire permanente, Ministère des Finances, Rwanda.
S'exprimant devant une soixantaine de ministres en charge des finances et de la santé lors d'une conférence organisée à Tunis le 4 juillet, le Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé a félicité les dirigeants africains pour leur engagement accru et leur partenariat dans les ripostes au VIH dans toute la région.
« Les investissements dans la lutte contre le sida ont nourri les avancées en matière de santé et de développement », a indiqué M. Sidibé, qui participait à une session de la conférence consacrée à l'innovation africaine.
Les investissements stratégiques dans la lutte contre le VIH en Afrique ont eu des retours multiples. Dans 22 pays d'Afrique subsaharienne, le taux de nouvelles infections à VIH a chuté de plus de 25 % entre 2001 et 2009. Plus de 5 millions d'Africains bénéficient désormais d'un traitement antirétroviral, contre seulement 50 000 il y a dix ans.
Toutefois, ces acquis restent fragiles. Chaque jour, 3 500 Africains meurent du sida. On estime à 5 millions le nombre d'Africains qui auraient besoin d'un traitement anti-VIH et qui n'y ont toujours pas accès. En Afrique, près de 300 000 enfants continuent de naître avec le VIH chaque année.
Les investissements dans la lutte contre le sida ont nourri les avancées en matière de santé et de développement
Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA
Dans le contexte actuel de crise économique, les rares ressources disponibles doivent être utilisées avec plus d'efficience, de transparence et de responsabilité, a expliqué le Directeur exécutif de l'ONUSIDA lors d'une présentation intitulée Des solutions africaines pour une meilleure efficience économique. Il a mis en avant des politiques et des programmes qui présentent un rapport coût-efficacité positif et ont donné des résultats durables sur le terrain.
En Afrique du Sud, par exemple, le coût unitaire des médicaments anti-VIH a été considérablement réduit avec l'élargissement de l'accès au traitement : de 500 $ à 200 $ par personne. D'autres pays ont baissé les coûts de leurs programmes en supprimant les structures parallèles et les services de santé isolés.
Investir dans l'innovation
Les dirigeants africains peuvent accélérer les progrès en investissant dans l'innovation, a déclaré M. Sidibé. À travers la formation de partenariats avec les économies émergentes et les pays industrialisés, ils doivent faciliter le transfert de technologies pour la médecine et les moyens de contraception. En axant les ressources sur la recherche et le développement en matière de VIH, ils ont la possibilité de construire une économie africaine basée sur la connaissance, a-t-il ajouté.
M. Sidibé a encouragé les ministres assistant à la conférence à réduire la dépendance de l'Afrique envers les médicaments anti-VIH importés grâce à la production locale de médicaments antirétroviraux. Il a indiqué que la création d'une autorité de réglementation africaine unique pour les médicaments pourrait permettre une mise en circulation plus rapide de médicaments de qualité garantie.
Un nouveau modèle
L'Afrique a vocation à transcender un modèle donateur-bénéficiaire devenu obsolète, a déclaré le Directeur exécutif de l'ONUSIDA. Les dirigeants commencent à adopter un nouveau pacte mondial pour une responsabilité partagée et une appropriation par les pays, a-t-il indiqué.
Organisée par Harmonization for Health in Africa et accueillie par la Banque africaine de développement, cette conférence de deux jours à Tunis a réuni des ministres, des parlementaires et des représentants de haut niveau d'organisations internationales, de la société civile et du secteur privé.
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Un test de dépistage du VIH à pratiquer chez soi en toute confidentialité
04 juillet 2012
04 juillet 2012 04 juillet 2012
Un panneau « Connaissez-vous votre état sérologique ? » faisant la promotion du dépistage du VIH à Livingstone, en Zambie.
Photo : Avert/Jon Rawlinson
Le fait qu'un peu moins de la moitié des personnes vivant avec le VIH ne savent pas qu'elles sont infectées par le virus constitue un obstacle de taille à l'élargissement du traitement et à la concrétisation des bénéfices du traitement pour la prévention. La situation dans certaines des zones les plus gravement touchées est encore plus préoccupante : une récente étude menée au Kenya a montré que seulement 16 % des personnes vivant avec le VIH savaient qu'elles étaient infectées.
Malgré les avancées techniques, le dépistage reste un motif de crainte, l'accès aux dispensaires n'est pas pratique et l'expérience du dépistage du VIH est souvent source de stigmatisation. Cette stigmatisation avérée ou anticipée s'est révélée être un obstacle puissant à l'essor du dépistage.
Les tests à faire soi-même chez soi représentent l'une des possibilités de faire évoluer radicalement l'accès au dépistage. Pouvoir pratiquer soi-même le test dans un lieu et à un moment choisis par la personne concernée permet de surmonter certaines barrières liées à la stigmatisation, au manque de confidentialité et à la difficulté d'accès qui sont souvent associées au dépistage dans les centres de dépistage ou les dispensaires.
Edwin Cameron, juge à la Cour constitutionnelle d'Afrique du Sud, est un ardent défenseur du dépistage à domicile : selon lui, connaître son état sérologique « devrait tout simplement faire partie des choses de la vie » et « les gens ont le droit d'accéder à des tests fiables et de les utiliser chez eux à l'abri des regards ; cela ne règlera pas tous les problèmes liés à l'accès au traitement et aux soins ou à la négociation de rapports sexuels protégés, mais c'est une manière simple et abordable de faire le premier pas ».
Toute une variété de tests, allant des tests cutanés par piqûre aux frottis buccaux, peuvent produire des résultats en 1 à 20 minutes. Le coût de ces tests se chiffre désormais en centimes, mais la plupart ne sont pas encore disponibles pour une utilisation à domicile.
Proposer plus de possibilités de dépistage du VIH représente une avancée considérable pour la riposte au VIH des États-Unis et offre une opportunité unique d'élargir davantage l'accès aux services de prévention et de traitement anti-VIH.
Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA
La possibilité d'un dépistage à pratiquer soi-même chez soi permettrait à un très grand nombre de personnes de connaître leur état sérologique vis-à-vis du VIH, autant de personnes qui ne le sauraient pas autrement. L'élément fondamental sera de faciliter la mise en relation avec les services de soins pour les personnes qui découvrent leur séropositivité au VIH lors de cet auto-dépistage.
S'il s'accompagne d'un système d'orientation-recours complet et protégé, permettant aux personnes dont le test est positif de pouvoir immédiatement pratiquer un test de confirmation et être mises en relation avec les services de soins, le dépistage à domicile pourrait se révéler être un moyen extrêmement efficace d'aider les gens à connaître leur état sérologique et accéder à un traitement antirétroviral.
Le 3 juillet, la Food and Drug Administration américaine a approuvé un kit de test rapide pour le VIH destiné à une vente sans ordonnance aux États-Unis, une bonne nouvelle qui va dans le sens des efforts du pays pour lutter contre les nouvelles infections à VIH.
« Il est désormais possible de casser le cycle de la stigmatisation et de la discrimination qui empêche les gens de connaître leur état sérologique vis-à-vis du VIH », a déclaré le Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé. « Proposer plus de possibilités de dépistage du VIH représente une avancée considérable pour la riposte au VIH des États-Unis et offre une opportunité unique d'élargir davantage l'accès aux services de prévention et de traitement anti-VIH ».
Le Royaume-Uni soutient également la légalisation des kits de dépistage du VIH à domicile, en particulier auprès des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. En septembre 2011, la commission sur le sida de la Chambre des Lords a recommandé l'abrogation des lois qui interdisent le dépistage du VIH à domicile.
En mars 2012, la Southern African HIV Clinicians Society, la Treatment Action Campaign et SECTION 27 ont organisé une rencontre entre professionnels de la santé, organismes de conseil, militants et représentants du Ministère de la Santé sud-africain pour examiner les moyens d'améliorer le dépistage et le conseil en matière de VIH. Tout en reconnaissant l'effort historique du gouvernement sud-africain en faveur d'une campagne de dépistage de masse qui a atteint plus de 10 millions de personnes depuis 2010, la réunion s'est conclue sur l'idée que le dépistage du VIH à pratiquer soi-même devait être ajouté à la palette de moyens permettant aux individus de connaître leur état sérologique. Les participants ont surtout convenu qu'il était « vital de disposer de systèmes et d'informations publiques qui mettent en garde contre l'abus et la mauvaise utilisation de l'auto-dépistage à domicile, en particulier pour les femmes et les enfants ».
Dans la mesure où l'attention se focalise de plus en plus sur des ripostes au sida axées sur les personnes, l'auto-dépistage du VIH à domicile promet de constituer un outil important pour donner aux gens les moyens de prendre le contrôle de leurs choix en matière de prévention du VIH.
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