
Feature Story
Dans le cadre d'un sommet parallèle à la Conférence AIDS 2012, les professionnels du sexe demandent le respect de leurs droits fondamentaux
25 juillet 2012
25 juillet 2012 25 juillet 2012
Spectacle de l'initiative de professionnels du sexe Veshya Anyay Mukti Parishad (VAMP) pour l'ouverture du Festival pour la Liberté des Professionnels du sexe à Calcutta, en Inde.
Photo : FNUAP/J.Cabassi
Alors que des milliers de délégués se réunissent cette semaine à Washington, D.C., pour la XIXe Conférence internationale sur le sida (AIDS 2012), un rassemblement parallèle baptisé Sex Worker Freedom Festival, le Festival pour la Liberté des Professionnels du sexe, se déroule à Calcutta, en Inde, du 22 au 26 juillet.
Cet événement réunit plus de 600 professionnel(le)s du sexe ainsi que des organisations partenaires nationales et internationales de plus de 40 pays. Ce Festival pour la Liberté a été organisé par les professionnels du sexe en réaction aux réglementations étendues en matière de visa pour les professionnels du sexe et les consommateurs de drogues, qui ont pu empêcher nombre d'entre eux d'assister à la Conférence internationale sur le sida à Washington. Pendant cinq jours, le festival offre aux participants la possibilité de contribuer à l'événement organisé à Washington à travers une connexion par vidéoconférence avec les principales sessions de la conférence et avec le Village mondial.
S'exprimant lors de l'ouverture du festival, l'Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour le sida dans la région Asie-Pacifique, Prasada Rao, a souligné que les libertés et les droits des professionnels du sexe étaient bafoués quotidiennement.
« Plusieurs aspects du commerce du sexe sont pénalisés dans 116 pays du monde. Les lois de nombreux pays font l'amalgame entre commerce du sexe entre adultes consentants et trafic d'êtres humains. Des descentes de police régulières, souvent au nom de la lutte contre le trafic, conduisent à des arrestations et au harcèlement des professionnels du sexe entre adultes consentants », a expliqué M. Rao. “« Ces pratiques discriminatoires conduisent les professionnels du sexe à l'exclusion sociale et les placent dans une position socialement défavorable, accentuant davantage leur vulnérabilité au VIH », a-t-il ajouté.
Malgré les progrès réalisés dans la réduction de la propagation du VIH au sein des communautés de professionnels du sexe, ces derniers sont toujours exposés à un risque accru d'infection à VIH. Par exemple, dans la région Asie-Pacifique, bien que plusieurs pays aient vu leur taux d'infection à VIH diminuer grâce à des programmes de prévention du VIH intensifs auprès des personnes qui achètent et vendent des services sexuels, il reste des points noirs où sévit une forte prévalence. Des enquêtes menées auprès de professionnelles du sexe en Inde font état d'une prévalence de 18 % dans le Maharashtra et de 41 % à Pune, alors que le taux général chez les adultes est estimé à 0,3 % dans le pays.
Partager les expériences et favoriser les progrès
Le programme du Festival pour la Liberté des Professionnels du sexe est construit autour des libertés fondamentales, c'est-à-dire les droits humains que toute personne est en droit de revendiquer. Il s'agit de la liberté de circulation, la liberté d'accéder à des services de santé de qualité, la liberté de travailler et de choisir son métier, la liberté de se syndiquer, la liberté d'être protégé par la loi, et la liberté d'être protégé contre les actes de violence, la stigmatisation et la discrimination. Le Festival vise à faciliter l'échange d'expériences et le dialogue autour de thèmes et de priorités essentiels pour la communauté des professionnels du sexe et les programmes de lutte contre le VIH.
« Sans avoir le droit de s'organiser et de se syndiquer, la communauté des travailleurs du sexe ne peut pas faire avancer nos droits », commente Bharati Dey, Secrétaire général, Durbar Mahila Samanwaya Committee (DMSC), co-organisateur du réseau de Calcutta.
Les pratiques discriminatoires conduisent les professionnels du sexe à l'exclusion sociale et les placent dans une position socialement défavorable, accentuant davantage leur vulnérabilité au VIH
Prasada Rao, Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour le sida dans la région Asie-Pacifique
La stigmatisation et la discrimination dont sont victimes les professionnels du sexe sont considérées comme un obstacle majeur à une riposte efficace au sida. « Partout, tous les jours, nous devons nous battre contre la stigmatisation et la discrimination », raconte Lakshmi, professionnelle du sexe et Directrice des programmes de l'Initiative des professionnels du sexe Ashodaya à Mysore, en Inde. « Nous avons trouvé un moyen de faire partie de la solution. Notre équipe de professionnels du sexe volontaires séropositifs au VIH a construit un partenariat efficace entre les communautés et les services de santé. Cela a permis de faire changer les comportements des professionnels de santé et de créer la confiance au sein de la communauté pour l'accès aux services de santé ».
Annah Pickering, professionnelle du sexe et responsable du Collectif des prostituées de Nouvelle-Zélande pour la région d'Auckland, a souligné les multiples avantages de la dépénalisation du commerce du sexe dans son pays, aussi bien en termes de droits des professionnels du sexe que de riposte au VIH. « Nous bénéficions de nombreuses libertés sur le plan juridique. Nous pouvons dénoncer les fonctionnaires corrompus qui exigent des actes sexuels gratuits. Nous ne cachons pas nos préservatifs dans nos soutiens-gorge, derrière un tableau ou dans une bouteille thermos. Nous pouvons installer des panneaux pour promouvoir les rapports sexuels protégés et insister là-dessus. Est-ce que la dépénalisation du commerce du sexe empêche la transmission du VIH ? Je le crois fermement. Mis bout à bout, tous ces éléments contribuent fortement à aider les professionnels du sexe à éviter la transmission du VIH », a-t-elle expliqué.
L'un des thèmes centraux des débats lors du rassemblement de Calcutta a porté sur les expériences répandues d'actes de violence subis par les professionnels du sexe dans le monde entier quotidiennement. Plusieurs sessions ont révélé à quel point la documentation de l'expérience de la violence vécue par les professionnels du sexe est critique pour veiller à ce que ces données probantes soient utilisées pour éclairer l'organisation de ripostes efficaces. Un projet d'étude actuellement mené par les professionnels du sexe au Sri Lanka, en Birmanie, au Népal et en Indonésie par le Center for Advocacy on Stigma and Marginalization (CASAM), le Réseau Asie/Pacifique des professionnel(le)s du sexe (APNSW), le FNUAP, le PNUD, l'ONUSIDA et les partenaires pour la prévention, a été cité comme une importante initiative pour une meilleure identification des risques et des facteurs qui permettent de protéger les professionnels du sexe contre la violence.

M. Prasada Rao, Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour le sida dans la région Asie-Pacifique, s'exprimant lors de l'ouverture du Festival pour la Liberté des Professionnels du sexe à Calcutta, en Inde.
Photo : ONUSIDA
« Cette étude vise à générer des données de qualité, pour veiller à ce que les expériences vécues par les professionnels du sexe soient utilisées pour défendre de meilleurs programmes et politiques de prévention et de riposte à la violence », a indiqué Meena Seshu, Directrice du projet d'éducation des professionnelles du sexe par les pairs Sampada Gramin Mahila Sanstha (SANGRAM).
L'importance d'élargir l'accès des professionnels du sexe à des services de santé intégrés et de qualité a également fait partie des principaux sujets abordés. Kay Thi Win, Directrice de l'initiative Targeted Outreach Programme (TOP) en Birmanie, qui assure une prévention du VIH de pair à pair et un appui aux professionnels du sexe, a déclaré : « Il existe peu de cliniques accueillantes pour les professionnels du sexe. Lorsque TOP a vu le jour, il n'y avait pas d'intervention complète pour la santé sexuelle des professionnels du sexe en Birmanie. Cependant, grâce à notre travail, nous avons pu créer des liens renforcés en proposant un pack complet pour la santé sexuelle et reproductive qui inclut également les services anti-VIH ».
Le Festival de Calcutta est organisé par le Durbar Mahila Samanwaya Committee (DMSC), et co-organisé par le Global Network of Sex Workers (NWSP) et le réseau All India Network of Sex Workers (AINSW), avec le soutien de l'Open Society Foundation’s Sexual Health and Rights Program, de l'ONUSIDA, du Ministère néerlandais des Affaires étrangères, du FNUAP, de HIVOS (Humanist Institute for Development Cooperation), de AIDS Fonds (un fonds de financement de projets sur le VIH basé aux Pays-Bas) et du Secrétariat de la Conférence AIDS 2012.
Liens externes
Publications
Publications
- Le VIH en Asie et dans le Pacifique : Objectif zéro (ONUSIDA, 2011) (en anglais)

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« Abandonner les concepts de dépendance et de charité pour explorer de nouvelles possibilités de collaboration, d'activisme et de financement »
23 juillet 2012
23 juillet 2012 23 juillet 2012
Le Dr Bernhard Schwartländer, Directeur du département Réalité, Innovation et Politiques de l'ONUSIDA, s'exprimant lors d'une session plénière de la XIXe Conférence internationale sur le sida. Washington, D.C., 24 juillet 2012.
Photo : ONUSIDA/C.Kleponis
Lors de la session plénière intitulée What will it take to turn the tide? (Que faire pour renverser la situation ?), le Directeur du département Réalité, Innovation et Politiques de l'ONUSIDA, le Dr Bernhard Schwartländer, a mis en avant les nombreuses nouvelles possibilités de collaboration, d'activisme et de financement pour la riposte au sida, alors que la croissance économique provoque un changement rapide de l'ordre mondial.
Selon le Dr Schwartländer, si nous continuons avec le même niveau d'investissement que celui que nous avions jusqu'ici, sans rien changer, les dix prochaines années conduiront à une situation de stagnation et il n'y aura pas d'évolution positive dans le nombre de nouvelles infections à VIH. Toutefois, si nous nous concentrons sur les programmes qui réussissent et que nous réduisons les coûts, des progrès significatifs pourront être accomplis. Cela nécessite une certaine intensification des investissements pendant quelque temps, avec un pic à 7 milliards de dollars en plus en 2015. Cela permettra de faire baisser le nombre de nouvelles infections à VIH de plus de moitié en moins de dix ans.
« Nous devons abandonner les concepts de dépendance et de charité, ainsi que les approches et les moyens d'action habituels. Nous devons explorer de nouvelles possibilités de collaboration, d'activisme et de financement », a expliqué le Dr Schwartländer.
Appelant les pays à mettre un terme à leur dépendance envers les ressources internationales, le Dr Schwartländer a mis en avant les efforts entrepris par les pays à revenu faible ou intermédiaire pour accroître leur financement national en faveur de la lutte contre le VIH. Toutefois, plusieurs de ces pays continueront d'avoir besoin de sommes importantes issues de l'aide extérieure pendant les dix années à venir et même au-delà.
Nous devons abandonner les concepts de dépendance et de charité, ainsi que les approches et les moyens d'action habituels. Nous devons explorer de nouvelles possibilités de collaboration, d'activisme et de financement
Le Directeur du département Réalité, Innovation et Politiques de l'ONUSIDA, le Dr Bernhard Schwartländer
Lors de la session plénière, le Dr Schwartländer a présenté une vue d'ensemble de la situation financière actuelle, tout en décrivant également plusieurs méthodes de financement innovantes destinées à accroître le nombre de sources fiables de recettes gouvernementales prévisibles, comme la taxe sur les transactions financières, les investissements d'anticipation budgétaire pour la santé à travers les obligations, ou l'utilisation des amendes payées par les laboratoires pharmaceutiques en raison de pratiques anticoncurrentielles pour l'aide sanitaire.
« Soyons bien clairs, il ne s'agit pas de lever la pression sur les pays les plus riches du monde en matière de respect de leurs engagements et de leurs obligations », a expliqué le Dr Schwartländer. « N'oublions pas que malgré la crise financière mondiale, les pays de l'OCDE connaissent encore une croissance économique. Si nous nous contentons d'appliquer cette richesse croissante aux niveaux actuels de l'APD, nous pourrions obtenir chaque année d'ici 2020 50 milliards de dollars en plus des 133 milliards actuels », a-t-il ajouté.
« Pour les donateurs internationaux, ce serait le pire moment pour réduire leur financement, alors que la dynamique va dans le bon sens. Nous sommes enfin sur la voie de la durabilité et de l'équité, pour un vrai partage des responsabilités et une véritable solidarité mondiale », a-t-il conclu.
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Des moyens pour améliorer la santé des femmes dans le contexte du VIH
24 juillet 2012
24 juillet 2012 24 juillet 2012
Jan Beagle, Directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA, Gestion et gouvernance, s'exprimant lors de la session intitulée « Assurer les investissements dans la lutte contre le VIH et l'égalité des sexes pour le changement social ». Washington, D.C., 24 juillet 2012.
Investir dans des ripostes au VIH qui répondent aux besoins des femmes et des filles et respectent leurs droits : tel était le thème principal d'une table ronde de haut niveau organisée dans le cadre de la XIXe Conférence internationale sur le sida, et intitulée « Assurer les investissements dans la lutte contre le VIH et l'égalité des sexes pour le changement social ». L'objectif de cette table ronde était de trouver des moyens d'assurer l'investissement dans la lutte contre le VIH et l'égalité des sexes et de lancer des solutions innovantes sur les défis plus larges concernant la santé des femmes, la justice sociale et le développement.
« Pour investir dans les femmes et les filles, il nous faut une responsabilité partagée et une solidarité mondiale », a déclaré Jan Beagle, Directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA, Gestion et gouvernance. « Il nous faut également une collaboration étroite avec les communautés, notamment les chefs culturels et traditionnels féminins et les femmes vivant avec le VIH. Ce n'est qu'ensemble que nous pourrons vaincre le sida », a-t-elle ajouté.
L'inégalité entre les sexes et l'injustice sociale exacerbent la vulnérabilité biologique des femmes et des filles au VIH. Conséquence, elles représentent 49 % de l'ensemble des personnes vivant avec le VIH. En réalité, en Afrique subsaharienne, 58 % des personnes vivant avec le VIH sont des femmes. Le VIH reste la principale cause de décès chez les femmes en âge de procréer, alors que la mortalité maternelle serait inférieure de 20 % en l'absence du VIH.
Malgré ces conditions, 60 % des pays à revenu faible ou intermédiaire n'affectent pas de ressources dédiées pour répondre aux besoins spécifiques des femmes et des filles dans leurs ripostes nationales au VIH. Le dialogue politique mondial actuel révèle également des points de vue divergents sur les progrès des droits des femmes, notamment en ce qui concerne leur santé sexuelle et reproductive et leurs droits en la matière, dans le contexte d'un développement durable.
Les participants ont évoqué les moyens de profiter de l'expérience de la riposte mondiale au VIH et de faire avancer une réflexion stratégique et novatrice pour assurer l'investissement dans la lutte contre le VIH et l'égalité des sexes. Les participants ont échangé leurs points de vue sur le financement innovant et durable pour une lutte renforcée contre le VIH, les questions relatives à la santé des femmes et le changement social, notamment la taxe sida imaginée par le Zimbabwe, ainsi que sur les budgets sexospécifiques, l'évaluation de l'impact des budgets sur les femmes et les hommes, et le transfert de fonds, en particulier pour les femmes et les filles les plus vulnérables.
Pour investir dans les femmes et les filles, il nous faut une responsabilité partagée et une solidarité mondiale
Jan Beagle, Directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA, Gestion et gouvernance
Les débats ont également porté sur la responsabilisation relative à ces questions de santé, en se référant à l'Appel à l'action de Harare, un appel en faveur d'un plan d'action unifié pour la santé des femmes, avec un axe spécifique sur la santé et les droits liés à la sexualité et la reproduction dans le contexte du VIH. L'Appel à l'action de Harare a été lancé à l'issue de la réunion inaugurale du Réseau africain de femmes GlobalPower en mai 2011, qui avait rassemblé des femmes politiques, des chefs traditionnels et culturels féminins et des membres de la société civile. L'Appel à l'action est destiné à servir d'outil politique et de sensibilisation fondamental, défendant vigoureusement le sentiment d'appartenance régionale et la responsabilité partagée pour faire avancer la riposte au sida et, plus largement, l'agenda sur l'égalité des sexes. Hon. Thokozani Khupe, Vice-premier ministre du Zimbabwe et Présidente du Réseau africain de femmes Global Power, l'a souligné : « Nous devons nous attaquer au VIH à la source. Il faut que le financement porte sur les moteurs de l'épidémie, en particulier ceux qui touchent les femmes et les filles, pour que nous réussissions à vaincre le sida ».
Inégalité entre les sexes
L'inégalité entre les sexes est l'un des principaux moteurs de l'épidémie de VIH. Les femmes sont confrontées à des obstacles dans l'accès aux services de prévention, de traitement et de soins en matière de VIH en raison d'un manque de pouvoir de décision, d'une absence de contrôle sur les ressources financières, d'une mobilité restreinte et de leurs responsabilités d'éducation des enfants. Souvent, la violence ou les menaces empêchent les femmes de se protéger elles-mêmes contre l'infection à VIH et/ou d'imposer des rapports sexuels protégés.
Selon les participants, des progrès ont été enregistrés, dont beaucoup sont dus à un investissement accru dans le leadership et l'implication intelligente des femmes et des filles, en particulier celles qui vivent avec ou sont touchées par le VIH. Cependant, veiller à ce que les besoins et les droits des femmes et des filles soient correctement pris en compte et que la responsabilisation soit assurée demeure une promesse et un défi. Dans la lignée de la Déclaration politique de 2011, l'ONUSIDA s'est engagé pour faire avancer les droits humains, l'égalité des sexes et la politique de tolérance zéro en matière de violence dans sa stratégie 2011-2015, sur la base de l'Agenda de l'ONUSIDA pour une Action accélérée au niveau des pays en faveur des femmes, des filles et de l'égalité des sexes et du VIH.
Publications

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« Pour vaincre le sida, il nous faut de l'innovation, un partage des responsabilités, la réciprocité de la responsabilisation et une solidarité mondiale »
22 juillet 2012
22 juillet 2012 22 juillet 2012
Le Professeur Sheila Tlou, Directrice de l'équipe de l'ONUSIDA d'appui aux régions pour l'Afrique orientale et australe, s'exprimant lors d'une session plénière de la XIXe Conférence internationale sur le sida. Washington, D.C., 23 juillet 2012.
Photo : ONUSIDA/K.Cleponis
Lors de la session plénière intitulée Renverser la situation dans les pays affectés : leadership, responsabilisation et objectifs, la Directrice de l'équipe de l'ONUSIDA d'appui aux régions pour l'Afrique orientale et australe, le Professeur Sheila Tlou, a fait le point sur les avancées réalisées à ce jour dans la riposte au sida et mis en avant les difficultés restantes pour mettre fin à l'épidémie de sida.
Selon le Professeur Tlou, de nombreux progrès ont été accomplis dans la riposte au sida. Le monde est en passe de parvenir à l'élimination des nouvelles infections à VIH chez les enfants et de faire bénéficier 15 millions de personnes d'un traitement antirétroviral. L'accès au traitement anti-VIH en Afrique subsaharienne a été multiplié par plus de 100 en moins d'une décennie. Dans 22 pays, le nombre annuel de nouvelles infections a baissé de plus de 25 % entre 2001 et 2011.
Pour vaincre le sida, il nous faut de l'innovation, un partage des responsabilités, la réciprocité de la responsabilisation et une solidarité mondiale
Professeur Sheila Tlou, Directrice de l'équipe de l'ONUSIDA d'appui aux régions pour l'Afrique orientale et australe
Toutefois, il reste des obstacles tels que les lois punitives, la stigmatisation et la discrimination, l'inégalité des sexes, la violence envers les femmes et les violations des droits humains, qui entravent la riposte au sida. Le Professeur Tlou s'est exprimée sur les principales exigences requises pour renverser la situation. « Pour vaincre le sida, il nous faut de l'innovation, un partage des responsabilités, la réciprocité de la responsabilisation et une solidarité mondiale », a indiqué le Professeur Tlou.
Selon le Professeur Tlou, d'autres facteurs clés pour renverser la situation de l'épidémie incluent le développement de ripostes au VIH éclairées par des données probantes et fondées sur les droits, l'adoption de lois qui facilitent des ripostes au VIH efficaces, la réponse aux besoins des femmes et des filles en matière de santé sexuelle et reproductive, l'égalité des sexes et l'implication des hommes, et enfin l'utilisation de l'expertise acquise par les communautés et les personnes vivant avec le VIH.
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AIDS 2012 : pour une réelle appropriation par les pays de leur riposte nationale au sida
23 juillet 2012
23 juillet 2012 23 juillet 2012
Le Dr Paul De Lay, Directeur exécutif adjoint du Programme de l'ONUSIDA, et Kathleen McLaughlin, Directrice de McKinsey & Company, co-animateurs de la session satellite de la Conférence AIDS2012, Country Ownership: Using Global Partnerships to Accelerate Health System Transformation.
Photo : ONUSIDA/Y.Gripas
L'appropriation et le leadership des pays forment une base solide pour le développement de ripostes nationales au sida efficaces, efficientes, durables et, à terme, couronnées de succès. Comment parvenir à un tel résultat et le renforcer de manière judicieuse ? Dans le cadre de la Conférence internationale sur le sida, le 23 juillet, une série de tables rondes de haut niveau a porté sur la manière dont les pays pouvaient jouer un rôle plus central en matière de leadership et d'appropriation dans leur riposte à l'épidémie et sur la façon dont les partenaires pouvaient apporter un appui à ce processus dans le but d'accroître la pérennité des ripostes nationales au sida.
La session satellite, intitulée Country Ownership: Using Global Partnerships to Accelerate Health System Transformation (Appropriation par les pays : utiliser les partenariats mondiaux pour accélérer la transformation du système de santé), était organisée par le Plan présidentiel américain d'aide d'urgence à la lutte contre le sida (PEPFAR), la Fondation Bill & Melinda Gates, McKinsey & Company, et les gouvernements du Rwanda, du Nigéria et du Botswana.
Dans son discours d'ouverture, le Dr Paul De Lay, Directeur exécutif adjoint du Programme de l'ONUSIDA, a rappelé aux délégués qu'assurer une riposte durable au sida relevait d'une responsabilité partagée entre les pays, les donateurs, les organisations de la société civile, les personnes vivant avec le VIH et d'autres acteurs clés. « Chaque partenaire a un rôle spécifique à jouer dans l'appui aux ripostes nationales au sida et tous les partenaires sont mutuellement redevables les uns envers les autres pour ce qui est du respect de leurs engagements », a expliqué le Dr De Lay.
La première table ronde a porté sur la situation actuelle de l'appropriation par les pays des ripostes nationales au sida et étudié les réussites et les difficultés dans l'accélération de cette appropriation. Les participants ont reconnu que malgré les progrès récents, davantage d'efforts sont nécessaires pour accomplir des objectifs internationaux aussi ambitieux que ceux fixés dans la Déclaration politique de 2011 sur le sida de l'Assemblée générale des Nations Unies. Ils se sont entendus sur le fait que ces objectifs ne pourraient être atteints que si les pays s'approprient pleinement et conduisent eux-mêmes leurs ripostes.
« Le Rwanda s'est totalement approprié sa riposte au sida et il a réussi », a déclaré le Dr Agnes Binagwaho, Ministre rwandaise de la Santé. « Nous avons défini une vision du cap à tenir pour riposter au sida et nous avons choisi le chemin pour y parvenir. Nous devons d'abord nous organiser en interne avant de vouloir nous aligner sur nos partenaires », a-t-elle ajouté.
Au cours de la discussion, les participants sont tombés d'accord sur le fait qu'un certain nombre de conditions devaient être réunies pour une véritable appropriation par les pays. Ces conditions sont les suivantes : engagement politique fort et leadership inclusif ; information stratégique de haute qualité ; coordination efficace ; développement des capacités ; plans stratégiques nationaux solides avec des décisions d'investissement intelligentes ; intégration du VIH dans des stratégies de santé et de développement plus larges ; et implication totale de la société civile et des personnes vivant avec le VIH.
« Les organisations de la société civile doivent s'approprier la riposte. Elles disposent du potentiel nécessaire pour jouer un rôle majeur dans le développement, la mise en œuvre et le suivi des stratégies nationales, mais il arrive souvent qu'elles ne soient pas bien accueillies par les gouvernements, et donc pas totalement impliquées », a expliqué Rolake Odetoyinbo, Directrice exécutive de l'organisation nigériane PATA (Positive Action for Treatment Access). « Sans implication pleine et entière des organisations de la société civile, l'appropriation par le pays est impossible », a-t-elle ajouté.
Lors de la deuxième table ronde, l'idée de responsabilité partagée a été examinée de manière plus approfondie. Les participants ont fait remarquer que les pays, les donateurs et les autres acteurs clés comprenaient de mieux en mieux qu'une riposte à l'épidémie à long terme nécessite justement un tel mécanisme. C'est le cas notamment des partenariats solides qui sont et continueront de former la colonne vertébrale des ripostes nationales au sida. Les pays et leurs partenaires reconnaissent désormais qu'ils « sont dans le même bateau ».
Chaque partenaire a un rôle spécifique à jouer dans l'appui aux ripostes nationales au sida et tous les partenaires sont mutuellement redevables les uns envers les autres pour ce qui est du respect de leurs engagements
Dr Paul De Lay, Directeur exécutif adjoint du Programme de l'ONUSIDA
« En termes de pérennité, nous devons maintenant faire la transition des programmes entre les partenaires de mise en œuvre du PEPFAR et les gouvernements », a indiqué l'Ambassadeur Eric Goosby, Coordonnateur de la lutte mondiale contre le sida pour le gouvernement américain. « Il ne s'agit pas d'essayer de « mettre les voiles », mais de s'assurer que les services qui permettent de sauver et de prolonger des vies et que nous avons mis en place seront toujours là pour les personnes qui en auront besoin pour le restant de leurs jours. Les pays doivent diversifier les ressources qui soutiennent ces programmes, y compris par l'augmentation des fonds provenant de sources nationales », a-t-il ajouté.
Le principe de responsabilité partagée englobe la nécessité pour les pays de s'assurer des flux financiers stables et prévisibles, provenant de sources à la fois nationales et internationales. C'est le cas en particulier en Afrique subsaharienne, où deux tiers des dépenses consacrées au sida proviennent de sources extérieures.
« Le principal risque pour les programmes de lutte contre le sida en Afrique est le manque de financement à long terme. Toutefois, nombre d'économies africaines connaissent une croissance rapide. Ceci offre aux pays l'opportunité d'accroître le financement national de leurs ripostes au sida », a déclaré le Professeur John Idoko, Directeur général de l'Agence nationale pour le contrôle du sida au Nigéria. « Nous pouvons et nous devons augmenter les investissements nationaux pour le sida », a-t-il ajouté.
Les participants se sont également entendus sur le fait que si cette responsabilité partagée et cette solidarité mondiale doivent être concrétisées, les pays doivent faire preuve de leadership politique à travers la formulation d'une vision nationale de la lutte contre le sida, de la santé et du développement qui favorise l'alignement des efforts des partenaires. Les partenaires de développement et les gouvernements peuvent travailler ensemble pour combler le manque d'investissement dans la lutte contre le VIH, en utilisant des moyens à la fois traditionnels et innovants, et en mobilisant leur « part équitable » sur la base des capacités et des engagements préalables. Les ressources peuvent ensuite être allouées en fonction des besoins et des priorités des différents pays pour avoir un impact maximal.
« Le Fonds mondial travaille en étroite collaboration avec les pays pour les aider à investir dans ces activités avec le meilleur retour sur investissement », a indiqué Mark Edington, Directeur de la Division de gestion des subventions du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. « Le Fonds mondial s'engage pour l'appropriation par les pays et pour assurer la pérennité financière des programmes nationaux. À cet égard, nous travaillons de plus en plus avec les ministères des Finances pour discuter des financements à long terme », a-t-il ajouté.
Des progrès notables ont été enregistrés dans la riposte à la pandémie mondiale de sida, mais il reste des défis à relever. Assurer l'appropriation par les pays et reconnaître que la riposte au sida nécessite une responsabilité partagée va permettre aux pays et aux partenaires de se rapprocher de l'objectif de zéro nouvelle infection à VIH, zéro discrimination et zéro décès dû au sida.
Liens externes
Liens externes
- PEPFAR (en anglais)
- Fondation Bill et Melinda Gates (en anglais)
Publications
Publications
- Sida et crise de la dépendance : pour des solutions africaines. Genève, ONUSIDA, 2012.
- Plan présidentiel américain d'aide d'urgence à la lutte contre le sida, Stratégie quinquennale, 2010-2014. Washington, PEPFAR, 2009. (en anglais)
- Stratégie 2012-2016 du Fonds mondial : investir pour maximiser l'impact. Genève, Le Fonds mondial, 2012.
- Objectif zéro. Stratégie de l'ONUSIDA 2011-2015. Genève, ONUSIDA, 2011.
- Déclaration politique des Nations Unies sur le VIH/sida : Intensifier nos efforts pour éliminer le VIH/sida New York, Nations Unies, 2011.

Feature Story
Restrictions de déplacement liées au VIH : dernières évolutions
22 juillet 2012
22 juillet 2012 22 juillet 2012
De gauche à droite : les co-animateurs de la session satellite sur les restrictions de déplacement liées au VIH, le Dr Paul De Lay, Directeur exécutif adjoint du Programme de l'ONUSIDA, et le Professeur Myongsei Sohn, Doyen de l'École de santé publique de l'Université Yonsei.
En ouvrant la session satellite intitulée Restrictions de déplacement liées au VIH : dernières évolutions, le Directeur exécutif adjoint du Programme de l'ONUSIDA et co-animateur du débat, le Dr Paul De Lay, a déclaré : « Il est tout à fait pertinent que l'une des premières sessions satellites de la Conférence AIDS2012 porte sur les restrictions de déplacement. Nous ne serions pas ici aujourd'hui si le gouvernement américain n'avait pas levé les restrictions liées au VIH en matière d'entrée, de séjour et de résidence en janvier 2010 ».
Coorganisée par l'ONUSIDA et le gouvernement de la République de Corée, la session satellite visait à présenter les nouvelles évolutions survenues en Corée quant aux restrictions nationales et à faire le point sur la situation des restrictions de déplacement dans le monde 30 ans après le début de l'épidémie.
« Il est tout à fait significatif que de nombreuses personnes innocentes se voient encore refuser leurs droits humains élémentaires juste parce qu'elles vivent avec le VIH », a indiqué dans son discours d'ouverture Kim Bong-hyun, Ministre délégué aux Affaires mondiales et multilatérales auprès du Ministère des Affaires étrangères et du Commerce de la République de Corée. « Je suis heureux d'affirmer, au nom de mon gouvernement, que la République de Corée n'a pas de restrictions de déplacement spécifiques liées au VIH dans le cadre de la loi sur le contrôle de l'immigration et de ses décrets d'application. La levée des restrictions de déplacement n'est qu'une petite étape dans notre long périple pour parvenir à une société sans discrimination à l'encontre des personnes vivant avec le VIH », a-t-il ajouté.
Avec cette annonce de la République de Corée, ce sont désormais 8 pays qui ont levé leurs restrictions depuis 2010. Toutefois, près de 45 pays, territoires et régions continuent d'appliquer certaines formes de restrictions en matière d'entrée, de séjour et de résidence des personnes vivant avec le VIH (« restrictions de déplacement liées au VIH »).
L'élan en faveur de la suppression des restrictions encore en vigueur ne cesse de grandir. Helga Ying, Directrice en charge des affaires gouvernementales mondiales et des politiques publiques chez Levi Strauss & Co., a présenté une initiative de l'ONUSIDA menée en partenariat avec la Coalition mondiale des entreprises pour la santé, dans laquelle 24 PDG ont signé un engagement de lutte contre les restrictions liées au VIH en matière d'entrée, de séjour et de résidence. « Les déplacements mondiaux et la relocalisation sont devenus la norme et les entreprises doivent pouvoir envoyer leurs meilleurs éléments là où elles en ont besoin. Ces restrictions ne nuisent pas seulement aux individus, mais aussi aux entreprises », a expliqué Mme Ying. L'objectif de cette initiative est d'arriver à faire signer l'engagement par 100 PDG d'ici à la Journée mondiale de lutte contre le sida 2012. « Chacun d'entre nous peut faire la différence, y compris les entreprises », a ajouté Mme Ying.
La levée des restrictions de déplacement n'est qu'une petite étape dans notre long périple pour parvenir à une société sans discrimination à l'encontre des personnes vivant avec le VIH
Kim Bong-hyun, Ministre délégué aux Affaires mondiales et multilatérales auprès du Ministère des Affaires étrangères et du Commerce de la République de Corée
Les participants à la session satellite ont également entendu l'expérience de l'Ukraine en matière de suppression des restrictions. Le Dr Marina Zelenska, Responsable du Département VIH/sida et du Service national ukrainien contre les maladies sociales a expliqué comment, en 2010, son pays a décidé de modifier la loi pour veiller à ce qu'elle fournisse une protection juridique et sociale aux personnes vivant avec le VIH et empêche la discrimination. Une partie de la réforme visait à supprimer les dispositions interdisant aux personnes séropositives au VIH d'entrer sur le territoire.
George Bartolome, de United Western Visayas, un groupe d'appui aux personnes vivant avec le VIH aux Philippines centrales, a présenté une histoire personnelle bouleversante narrant la manière dont les restrictions de déplacement ont été appliquées à son encontre en tant que travailleur migrant en Arabie saoudite. Lorsqu'on lui a annoncé qu'il était séropositif, il était si abasourdi qu'en sortant dans la rue, il s'est fait heurter par une voiture. Il a ensuite été emmené à l'hôpital et enfermé dans une chambre pendant 10 jours avant d'être renvoyé dans son pays. « Ce fut une expérience terrible et je ne souhaite à personne d'autre de vivre ça. Ç'a été un traumatisme ». Il a recommandé que tous les gouvernements lèvent ces restrictions. « Le VIH n'est pas un motif d'expulsion ».
Un autre aspect fondamental abordé lors de la session a été le grand nombre de travailleurs migrants soumis à un dépistage du VIH obligatoire avant leur départ ou après leur arrivée ou expulsés sans autre forme de procès en cas de découverte de leur infection dans le pays de destination, sans leur consentement éclairé, sans conseil ni mesures de confidentialité. Malu Marin, d'Action for Health Initiatives (ACHIEVE), Inc./CARAM Asia, a souligné que ces restrictions avaient encore moins de sens avec les avancées majeures dans le traitement du VIH qui prolongent la vie des personnes vivant avec le VIH et en font des citoyens productifs et non contagieux.
En ce moment historique de retour de la Conférence internationale sur le sida aux États-Unis, la session satellite a permis de galvaniser davantage les actions et l'attention sur la question des restrictions de déplacement liées au VIH, avec le dénombrement de 45 pays restant à convaincre. L'ONUSIDA s'est engagé à soutenir ces gouvernements pour lever ces restrictions et à veiller à ce que tous les pays adoptent à l'égard du VIH des approches efficaces fondées sur les droits.
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Publications
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- Recommandations et conclusions de la Cellule internationale de réflexion sur les restrictions de voyage liées au VIH
- Impact des restrictions d'entrée, de séjour et de résidence liées au VIH : bibliographie annotée (en anglais)
- Impact des restrictions d'entrée, de séjour et de résidence liées au VIH : témoignages personnels (en anglais)

Feature Story
L'intégration de la tuberculose et du VIH au cœur du débat à la Conférence internationale sur le sida 2012
22 juillet 2012
22 juillet 2012 22 juillet 2012
Mme Jan Beagle, directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA, responsable de la gestion et des relations extérieures, est intervenue dans l'émission et a rappelé l'engagement de l'ONUSIDA à travailler avec des partenaires dans l'atteinte de l'objectif mondial de réduire de moitié les décès dus à la tuberculose chez les personnes vivant avec le VIH d'ici 2015.
Photo : ONUSIDA
La tuberculose reste l'une des principales causes de décès chez les personnes vivant avec le VIH dans le monde, bien que la tuberculose soit généralement une maladie évitable et curable. La réduction de 50 % des décès dus à la tuberculose parmi les personnes vivant avec le VIH à l'horizon 2015 est l'un des objectifs mondiaux de la lutte contre le sida pour 2015.
Pour faire entendre les communautés touchées par la tuberculose et le VIH dans le monde en partageant leurs expériences et leurs opinions sur la marche à suivre pour lutter contre ces deux maladies, une émission diffusée en ligne s'est déroulée pendant la Conférence internationale sur le sida, intitulée : « Tuberculosis + HIV: Protecting the Vulnerable » (Tuberculose et VIH : protéger les plus vulnérables).
L'émission, animée par Jeanne Meserve, ancienne journaliste pour CNN et ABC, et Gerry Elsdon, l'ambassadeur itinérant de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (IFRC) pour la lutte contre la tuberculose, et une personnalité de la télévision sud-africaine qui souffrait autrefois de tuberculose. L'émission a rassemblé un groupe dynamique de femmes et de jeunes ayant souffert de tuberculose et du VIH, ainsi que les représentants d'organisations multilatérales telles que le Partenariat Halte à la tuberculose, l'OMS, l'IFRC, le Fonds mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme, et l'ONUSIDA.
L'émission a également dévoilé les témoignages vidéo de l'Archevêque Tutu, ancien patient souffrant de tuberculose, et de Jorge Sampai, envoyé spécial du Secrétaire général de l'ONU pour la tuberculose.
Les participants ont pu souligner la nécessité d'une collaboration plus étroite entre les programmes de lutte contre le VIH et la tuberculose, et le besoin urgent de plus grands investissements pour la recherche sur la tuberculose. Ils ont également insisté sur la nécessité d'augmenter les investissements pour l'intégration du dépistage, du traitement et des soins de la tuberculose dans les soins prénatals et les services de santé maternelle et pédiatrique en général. Les enfants contractent le plus souvent la tuberculose auprès d'un membre de la famille proche, comme leur mère ; ainsi, la prévention, le diagnostic et le traitement de la tuberculose chez les femmes réduiront le risque d'infection et de maladie de la tuberculose chez les enfants.
Mme Jan Beagle, directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA, responsable de la gestion et des relations extérieures, est intervenue dans l'émission et a rappelé l'engagement de l'ONUSIDA à travailler avec des partenaires dans l'atteinte de l'objectif mondial de réduire de moitié les décès dus à la tuberculose chez les personnes vivant avec le VIH d'ici 2015. Elle a indiqué que « l'ONUSIDA milite pour des services anti-tuberculose afin d'atteindre les personnes les plus vulnérables et à risque mais qui rencontrent des difficultés considérables pour accéder aux services – migrants, populations indigènes, prisonniers, travailleurs du sexe et femmes et enfants touchés par la pauvreté, la violence, la stigmatisation et la discrimination. »
L'émission a été organisée par le Partenariat Halte à la tuberculose et la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.
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- Partenariat Halte à la tuberculose (en anglais)
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Conférence AIDS 2012 : pour une coordination plus efficace de la lutte contre le sida au niveau des pays
22 juillet 2012
22 juillet 2012 22 juillet 2012
De gauche à droite : Mme Jan Beagle, Directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA, Gestion et gouvernance, S.E. Felix Kabange, Ministre de la Santé publique de la République démocratique du Congo, et Sheila Tlou, Directrice de l'équipe de l'ONUSIDA d'appui aux régions pour l'Afrique orientale et australe.
Des données probantes montrent que la coordination et la gouvernance de la riposte au sida ont causé d'importantes difficultés dans de nombreux pays. Dans le but de passer en revue l'expérience acquise et d'établir des principes fondamentaux pour une coordination plus efficace de la riposte au sida, une réunion a eu lieu lors de la Conférence internationale sur le sida, intitulée S'adapter aux objectifs : pour une coordination plus efficace de la lutte contre le sida au niveau des pays.
Cette session a réuni des représentants des commissions nationales sur le sida, des organisations de la société civile, d'organismes régionaux et d'organisations partenaires du développement afin de mener une réflexion et de réorienter les énergies pour déterminer à quoi devrait ressembler un organe de gouvernance public pour la lutte contre le sida qui serait responsable et appartiendrait véritablement au pays.
Les participants à la réunion ont profité de l'occasion pour débattre de l'avenir de la coordination de la riposte au sida et s'entendre sur des principes fondamentaux destinés à définir un cadre de coordination efficace de la riposte, à travers une responsabilité partagée et une solidarité mondiale.
Ces principes se concentrent, entre autres, sur la nécessité que les gouvernements prennent la tête de la riposte au sida dans le contexte d'une responsabilité partagée et d'une solidarité mondiale, l'inclusion d'acteurs multiples dans la riposte au sida, l'échange d'expériences avec d'autres secteurs de la santé, du développement et des programmes anti-VIH, et la mise au point de programmes de lutte contre le sida fondés sur les priorités nationales et l'expérience locale de ce qui fonctionne pour arriver à une responsabilisation maximale.
Mme Jan Beagle, Directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA, a clôturé la réunion en invitant les participants à se réjouir des succès obtenus jusqu'ici dans la lutte contre le sida, tout en regardant ce qui pourrait encore être fait pour parvenir à l'objectif de zéro nouvelle infection, zéro décès dû au sida et zéro stigmatisation et discrimination, en se servant des actions et des mécanismes qui seront soutenus et gérés par des acteurs nationaux. Elle a mis en avant le fait que les expériences positives tirées des dix dernières années de coordination de la lutte contre le sida devaient être abordées dans les discussions, notamment la manière dont les structures et les processus de coordination ont favorisé une plus grande transparence, une meilleure inclusion des acteurs non gouvernementaux et une progression en matière d'équité et de droits humains.
La réunion était organisée par l'ONUSIDA en collaboration avec la Banque mondiale, le Programme des Nations Unies pour le Développement, l'Organisation mondiale de la Santé, l'Agence allemande de Coopération internationale et le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.

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L'importance des souvenirs : le AIDS Memorial Quilt dévoilé à la conférence internationale sur le sida « AIDS 2012 »
21 juillet 2012
21 juillet 2012 21 juillet 2012
De gauche à droite : Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Annie Lennox, Ambassadrice itinérante de l'ONUSIDA, Trina Scott d'Advocates for Youth, Patrick Holzfaster de Levi Strauss & Co. et Julie Rhoad, Directrice exécutive du Projet des NOMS. Washington D.C., 21 juillet 2012.
Photo : ONUSIDA/C.Kleponis
Le Patchwork des noms ou AIDS Memorial Quilt, l'un des principaux symboles de la riposte mondiale au sida, a été dévoilé dans la zone urbaine de Washington DC, alors que des milliers de délégués venant du monde entier étaient rassemblés à l'occasion de la XIXe Conférence internationale sur le sida à Washington.
Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA, et Annie Lennox, Ambassadrice itinérante de l'ONUSIDA, ont rejoint les membres du Projet des NOMS, plusieurs personnalités de haut niveau et environ 300 membres de l'alliance militante YouthForce pour la cérémonie de présentation sur le Mall. Après avoir dévoilé une partie du Patchwork, toutes les personnes rassemblées se sont retournées pour lire la longue liste de noms.
Une partie du Patchwork, qui a aujourd'hui plus de 30 ans, a été exposée du 21 au 25 juillet dans 50 lieux différents, dont le National Mall. Dans son intégralité, le Patchwork, qui constitue le projet artistique communautaire le plus vaste au monde, porte les noms de 94 000 personnes décédées du sida sur plus de 48 000 panneaux individuels. Pendant la cérémonie, un panneau unique de 1988 qui vient juste d'être intégré au Patchwork a été exposé publiquement pour la première fois. Sur le panneau figurent seulement les mots « Le dernier ».
Le Patchwork, qui s'étend désormais sur plus de 80 kilomètres, est une occasion unique de revenir sur les décennies précédentes de l'épidémie de sida et de se projeter dans l'avenir afin de trouver des solutions permettant de garantir qu'aucun nom ne sera plus ajouté, et de ne pas oublier que chaque nouveau nom devrait être le dernier.
« Il est désormais possible d'imaginer le jour où nous coudrons le dernier panneau du Patchwork des NOMS », a déclaré M. Sidibé. « En attendant ce jour, nous devons nous investir totalement pour parvenir à une génération débarrassée du sida. Notre objectif est clair, il faut maintenant le concrétiser. »
Tout au long de son histoire, qui a débuté en 1987 lorsque des militants de San Francisco ont trouvé un moyen percutant de ne pas oublier les amis et les êtres chers qu'ils ont perdus, le Patchwork a servi à combattre les préjugés, à accroître la sensibilisation et à mobiliser des ressources. À ce jour, il a permis de recueillir 4 millions de dollars sous forme de dons pour les services destinés aux personnes vivant avec le VIH. Il a aussi été utilisé comme instrument efficace d'unification de la riposte au sida au sein de la communauté mondiale et comme outil d'éducation et de prévention du VIH. Basé aux États-Unis, le Patchwork adopte désormais un profil international puisque ses panneaux proviennent aussi d'une trentaine d'autres pays.
Selon Annie Lennox, le bilan des pertes humaines de l'épidémie et le coût réel de l'inaction sont présentés de manière extrêmement puissante et convaincante, avec un impact visuel énorme.
« Depuis trente ans, les militants de la lutte contre le sida actifs dans le monde entier ont tenté de mettre en œuvre les changements efficaces et durables nécessaires pour atteindre l'objectif de zéro nouvelle infection à VIH », a affirmé Mme Lennox. « Nous nous trouvons aujourd'hui à un point crucial de l'histoire, puisqu'il semble possible que ce rêve devienne réalité dans un futur proche. C'est pourquoi il est absolument impératif de mener notre action jusqu'au bout. Nous le pouvons, et nous le devons », a-t-elle ajouté.
Il est désormais possible d'imaginer le jour où nous coudrons le dernier panneau du Patchwork des NOMS. En attendant ce jour, nous devons nous investir totalement pour parvenir à une génération débarrassée du sida. Notre objectif est clair, il faut maintenant le concrétiser
Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA
La cérémonie était principalement axée vers les jeunes, en raison du rôle essentiel qu'ils doivent jouer dans la riposte au sida, aujourd'hui mais aussi à l'avenir. Ils portent un lourd fardeau, puisque 2 400 nouvelles infections à VIH sont recensées chez les 15-24 ans chaque jour : ils représentent 40 % de l'ensemble des adultes qui font l'objet d'un premier diagnostic de séropositivité au VIH. Les participants ont entendu des discours sur la manière dont les jeunes doivent prendre la tête de la lutte contre l'épidémie, car ils ont le pouvoir de renverser la situation.
La cérémonie, bien que sombre, était aussi pleine d'espoir. Le souvenir des personnes disparues a galvanisé et relancé les efforts de la communauté engagée dans la lutte contre le sida en vue de réaliser la vision de zéro nouvelle infection à VIH, zéro discrimination et zéro décès dû au sida.
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- QUILT 2012 (en anglais)

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Les jeunes se mettent au cœur d’AIDS 2012
18 juillet 2012
18 juillet 2012 18 juillet 2012
Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé, avec les jeunes délégués participant à la manifestation de la pré-conférence des jeunes. Washington, DC. 18 juillet 2012.
Chaque jour 2 400 jeunes entre 15 et 24 ans sont infectés par le VIH dans le monde, ce qui représente 40% de toutes les nouvelles infections chez les adultes. Avec cette tranche d'âge portant un poids significatif de l'épidémie, ils doivent être au centre de la riposte au sida. Une manifestation à la veille d'AIDS 2012 rassemble environ 200 jeunes pour garantir que la participation des jeunes à la plus grande rencontre internationale sur le sida de l'année soit significative et efficace.
La « pré-conférence » aura lieu du 18 au 20 juillet, elle est une occasion pour les jeunes délégués de se connecter avec leurs pairs, de planifier une stratégie et de maximiser leur capacité à gérer avec succès AIDS 2012. La manifestation offre la possibilité de partager des informations de grande qualité sur les dernières tendances de l'épidémie avec un examen des questions spécifiques à la jeunesse, les défis et les besoins. Une formation fondée sur les compétences sur le VIH est également fournie aux jeunes participants. Organisée par YouthForce--une coalition d'organisations de jeunes du monde entier— la pré-conférence des jeunes a donné une plateforme essentielle aux jeunes depuis la Conférence internationale sur le sida en 2000.
« Les jeunes apportent une nouvelle vision à la riposte au sida, alimentée par la passion et la créativité, » commente Mimi Melles, la co-présidente de la pré-conférence et administratrice d'Advocates for Youth. Elle ajoute « Nous sommes les innovateurs et ceux qui opèrent les changements, sans notre implication significative nous ne serons jamais en mesure d'atteindre nos objectifs de zéro nouvelle infection, zéro discrimination et zéro décès dû au sida.
Dans les dernières années, un accent particulier a été mis pour cibler les besoins des jeunes vivant avec le VIH et de ceux des populations concernées comme les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les professionnel(le)s du sexe et les consommateurs de drogues injectables. En janvier dernier, le Secrétaire général des Nations Unies a présenté son plan d'action sur cinq ans où il a souligné que l'une de ses cinq priorités était de travailler pour les femmes et les jeunes. De même, en octobre 2011, l'ONUSIDA a lancé CrowdOutAIDS - un projet de politique mené par les jeunes qui utilisent les outils des médias sociaux ainsi que la technologie externalisée afin de permettre aux jeunes du monde entier de développer un certain nombre de recommandations pour que le Secrétariat de l'ONUSIDA travaille de manière plus efficace avec les jeunes dans la riposte au sida. Les recommandations nourrissant la Stratégie de leadership de la nouvelle génération sont destinées à augmenter le leadership des jeunes, leur appropriation et leur mobilisation d'ici 2015.
« Nous avons besoin d'un mouvement de jeunes qui s'approprie la riposte et qui responsabilise les gouvernements pour augmenter l'accès équitable des mesures de prévention du VIH, de traitement, de soins et de soutien, » déclare le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé, prenant la parole lors de la cérémonie d'ouverture. « Par le biais de CrowdOutAIDS nous avons permis aux jeunes de modeler la stratégie de l'ONUSIDA pour l'implication des jeunes, et je m'engage à la mettre en œuvre » ajoute-t-il.
Lors de la manifestation de pré-conférence, l'ONUSIDA avec YouthForce lancera le projet de collaboration Une déclaration pour le changement : comment les jeunes arriveront à créer une génération sans sida - qui sera développé pendant toute la durée de la pré-conférence. Cela permettra à tous les jeunes participant à cette manifestation, ainsi qu'à tous les jeunes au plan mondial, de définir une liste de priorités qui marquera les fondements de la manière dont les organisations de jeunes, les réseaux et les militants collaboreront et se mobiliseront pour atteindre les objectifs 2015 de la Déclaration politique de 2011 sur le sida.
Les manières d'arriver à une large mobilisation sociale parmi les jeunes, surtout les jeunes dans les populations clé, seront étudiées en détail pendant la manifestation des jeunes. Les populations à risque élevé font souvent face à des défis significatifs pour l'accès au traitement à VIH et aux autres services de santé en raison de la stigmatisation et de la discrimination.
Les jeunes apportent une nouvelle vision à la riposte au sida, alimentée par la passion et la créativité
Mimi Melles, co-présidente de la pré-conférence et administratrice d'Advocates for Youth
La réunion donnera également une occasion d'identifier les manières de lever les obstacles sociaux et juridiques qui bloquent l'accès des jeunes aux services sur le VIH. Par exemple, dans presque 70 pays il y a des lois ou des réglementations qui présentent des obstacles à l'accès aux services de prévention anti-VIH pour les jeunes. Seule une fraction des nations dans les régions les plus affectées permettent aux mineurs l'accès au dépistage pour le VIH sans l'accord parental.
Non seulement cela est-il perçu comme particulièrement important pour les jeunes d'agir comme des leaders dans la riposte au sida, mais des manières concrètes pour les jeunes de s'impliquer dans le modèle, la mise en œuvre, le suivi et l'évaluation des programmes anti-VIH seront également débattues. Selon Aram Barra, le président de YouthForce, ses pairs sont plus que prêts pour le défi : « Les jeunes sont souvent classés comme simples destinataires des programmes anti-VIH plutôt que comme leaders reconnus dans la riposte au sida, » déclare M. Barra. « Pour atteindre les objectifs de la déclaration politique, nous avons besoin de gouvernements, de la société civile ainsi que du secteur privé pour fournir aux organisations de jeunes la capacité de construire et les ressources, mais aussi d'établir un partenariat avec les jeunes pour la recherche, le modèle, la mise en œuvre, le suivi et l'évaluation des programmes sur le VIH affectant les jeunes », ajoute-t-il.
Pendant la conférence de trois jours, il y aura un large éventail de sessions animées incluant : la criminalisation du VIH : Faites-vous partie de la population à risque ? ; Les droits des populations lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres (LGBT) dans le mouvement de lutte contre le sida ; Qu'est-ce qu'un partenariat réussi jeunes-adultes ? ; Construire la compétence des jeunes sur le sida pour une action communautaire ; L'émancipation des jeunes dans le commerce du sexe ; et Comment raconter une histoire poignante par la photographie.
Un engagement mieux ciblé et plus élargi de la jeunesse dans la riposte au sida engendrera des résultats positifs puisqu'une partie significative de la baisse générale des nouvelles infestions à VIH est attribuée au changement de comportement des jeunes. Entre 2001 et 2010, la prévalence du VIH a baissé parmi les jeunes entre 15 à 24 ans dans au moins 21 des 24 pays avec une prévalence nationale d'1% ou plus. Les jeunes délégués d'AIDS 2012 ont l'intention de se servir de la conférence pour faire entendre leurs voix et aider à consolider ces avancées lorsqu'ils retourneront dans leurs pays d'origine.
Liens externes
Liens externes
- Washington DC YouthForce (en anglais)
- CrowdoutAIDS (en anglais)