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Le Forum pour l'OMD 6 évoque les défis auxquels sont confrontées les femmes et les filles affectées par le VIH en Europe de l'Est et en Asie centrale

13 octobre 2011

Quelques participants à cette réunion (de gauche à droite) : Nina Ferencic de l'UNICEF ; Paige Alexander de l'USAID ; James Chau, ambassadeur de bonne volonté de l'ONUSIDA ; Mikhail Grishankov, membre du Parlement de la Fédération de Russie ; le Dr Luiz Loures, directeur du Bureau exécutif de l'ONUSIDA

Une table ronde organisée le dernier jour du Forum international sur l'OMD 6 en Europe de l'Est et en Asie centrale a principalement porté sur les femmes, les filles et le VIH. Présidée par James Chau, ambassadeur de bonne volonté de l'ONUSIDA, la réunion a regroupé des représentants des gouvernements, de la société civile et des organisations pour le développement international.

Le nombre de femmes infectées par le VIH en Europe de l'Est et en Asie centrale est en constante augmentation. En Russie, la prévalence du VIH parmi les jeunes femmes de 15 à 24 ans est deux fois supérieure à celle constatée parmi les hommes du même âge, selon les chiffres fournis par le gouvernement.

Alexandra Volgina, militante du réseau russe de femmes EVA, a ouvert la session en décrivant les principaux défis auxquels se trouvent confrontées les femmes et les filles affectées par le VIH dans cette région. Elle a déclaré que la stigmatisation et la discrimination continuent de bloquer l'accès aux services anti-VIH et que la continuité de la disponibilité du traitement anti-VIH reste un problème majeur. Elle a ajouté que les programmes pour un moindre mal axés sur les femmes qui consomment des drogues injectables sont insuffisants.

Mme Volgina était accompagnée par plusieurs femmes affectées par le VIH et vivant dans la région. Svetlana, ancienne consommatrice de drogues et mère de deux enfants, a demandé la mise en place de programmes répondant aux besoins spécifiques des femmes, y compris un traitement spécial et des centres de soins destinés aux femmes avec des enfants. « La naissance d'un enfant est une immense motivation pour les femmes qui consomment de la drogue à se débarrasser enfin de leur addiction mais, lorsque ces femmes cherchent de l'aide, nous n'avons rien à leur offrir », a-t-elle affirmé.

Des membres de réseaux régionaux ont évoqué le problème de la violence qui touche les femmes dans leurs propres foyers et communautés. Ils ont aussi fait état de la pression subie par de nombreuses femmes enceintes vivant avec le VIH lorsqu'elles souhaitent mener leur grossesse à terme. Plusieurs participants ont indiqué que les cadres juridiques entravent l'accès à des soins dont le besoin se fait pourtant cruellement sentir, comme les services destinés à prévenir les nouvelles infections aux VIH chez les nouveau-nés.

Sans un leadership politique et une société civile unie, nous ne serons pas en mesure de progresser sur cette question

Mikhail Grishankov, membre du Parlement de la Fédération de Russie et militant de longue date en faveur des femmes et des filles

Des femmes affectées par le VIH ont lancé une campagne lors du Forum OMD 6, avec le slogan : « La santé des enfants dépend d'abord de celle de leur mère ! N'hésitons plus à investir dans les femmes ! » Ce thème a été repris dans les observations de Nina Ferencic, de l'UNICEF, qui a attiré l'attention sur le lien inextricable entre une femme et son enfant. « Si vous demandez aux enfants séropositifs au VIH ce qu'ils souhaitent, ils vous répondront qu'ils veulent avant tout que leur mère vive et se porte bien. Pour qu'un enfant soit heureux et en bonne santé, nous devons d'abord prendre soin de sa mère », a-t-elle ajouté.

Paige Alexander, intervenante de l'Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), a déclaré que, pour faire évoluer la situation dans la région, il faut donner un visage humain au VIH. « Nous devons redonner confiance et dignité aux femmes par tous les moyens possibles, y compris par exemple en soutenant les réseaux de femmes et le leadership des femmes », a-t-elle précisé.

Mikhail Grishankov, membre du Parlement de la Fédération de Russie qui travaille sur la question du sida depuis de nombreuses années et militant de longue date en faveur des femmes et des filles, a demandé une plus grande coopération entre toutes les parties concernées pour répondre aux besoins des femmes dans le cadre de la riposte au VIH. « Sans un leadership politique et une société civile unie, nous ne serons pas en mesure de progresser sur cette question », a assuré M. Grishankov, également vice-président d'un groupe de travail interparlementaire sur le sida et d'autres maladies.

Sveta Izambaeva, membre du Réseau russe des femmes affectées par le VIH

M. Grishankov a aussi souligné la nécessité de sensibiliser davantage le public sur le VIH en Russie en utilisant tous les médias disponibles. Il s'est engagé à organiser une réunion de suivi entre les parlementaires, les groupes de femmes et des experts sur le VIH pour passer en revue les défis immédiats auxquels sont confrontées les femmes affectées par le VIH pour obtenir les services appropriés, et à donner à cette réunion une grande visibilité.

« Nous devons induire un changement de fond dans la riposte au VIH actuelle dans la région », a affirmé Luiz Loures, directeur du Bureau exécutif de l'ONUSIDA. « Si nous voulons progresser, nous devons aborder l'épidémie du point de vue des femmes », a conclu le Dr Loures.

Le Forum international pour l'OMD 6, organisé à Moscou du 10 au 12 octobre par la Fédération de Russie, avait pour objectif de provoquer une discussion stratégique sur les progrès réalisés au regard du 6ème Objectif du Millénaire pour le développement en Europe de l'Est et en Asie centrale. L'ONUSIDA assurera un suivi immédiat du forum, avec la participation des organisations de femmes et des partenaires.

 

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Les ambassadeurs itinérants de l'ONUSIDA mettent la lumière sur le VIH dans les pays du BRICS et au-delà

12 octobre 2011

Les participants à la session incluaient (de gauche à droite) : La footballeuse championne du monde Lorrie Fair; l'activiste du VIH russe Alexandra Volgina; le présentateur de journal télévisé chinois James Chau; le directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé et l'actrice indienne Preity Zinta.

À l'occasion du jour d'ouverture du Forum international sur l'OMD-6 à Moscou, l'actrice indienne Preity Zinta, la footballeuse championne du monde Lorrie Fair, l'activiste du VIH russe Alexandra Volgina et le directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé ont participé à une discussion animée sur comment faire du sixième objectif du Millénaire pour le développement (OMD-6) une réalité. La réunion d'experts, animée par le présentateur de journal télévisé chinois James Chau, a insisté sur l'importante contribution des pays du BRICS à la riposte au VIH, et aussi sur les défis à relever pour une génération sans sida.

Le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud, souvent appelés pays du BRICS, accueillent 40 % de la population mondiale et près d'un tiers des personnes vivant avec le VIH dans le monde. Si les cinq BRICS ont réalisé des progrès considérables en matière d'expansion des services de prévention et de traitement du VIH pour leurs populations, l'objectif de l'accès universel demeure un problème critique : dans quatre des cinq pays du BRICS, par exemple, seuls un tiers des personnes éligibles pour un traitement anti-VIH en bénéficient.

À l'heure où l'Europe orientale et l'Asie centrale sont confrontées à un nombre significatif de nouvelles infections au VIH parmi les personnes qui s'injectent des drogues, M. Chau, un ambassadeur itinérant de l'ONUSIDA, a souligné les accomplissements nationaux de la Chine en matière d'expansion des services pour un moindre mal. « La semaine dernière, j'ai visité un centre de traitement de substitution à la méthadone et j'ai immédiatement constaté combien l'accès à des services pour un moindre mal peut changer la vie », a-t-il déclaré. M. Chau a indiqué qu'après des années d'une politique de tolérance zéro sur la consommation de drogues injectables, la Chine a commencé son programme pour un moindre mal en 2005 et compte désormais plus de 700 centres offrant un traitement de substitution à la méthadone.

En Inde, l'industrie du cinéma a une influence et une portée considérables. Il en va de même pour le cricket, le sport le plus populaire dans mon pays. Si nous parvenons à utiliser les deux médias pour sensibiliser le public autour de la prévention du VIH, nos populations seront non seulement en meilleure santé mais aussi plus bienveillantes

Preity Zinta, actrice et ambassadrice itinérante de l'ONUSIDA

Fervent soutien de l'égalité sociale, Mme Zinta, également ambassadrice itinérante de l'ONUSIDA, a cité les industries du sport et du cinéma comme d'importantes plateformes pour sensibiliser des personnes de tous âges sur les messages de prévention du VIH. « En Inde, l'industrie du cinéma a une influence et une portée considérables. Il en va de même pour le cricket, le sport le plus populaire dans mon pays. Si nous parvenons à utiliser les deux médias pour sensibiliser le public autour de la prévention du VIH, nos populations seront non seulement en meilleure santé mais aussi plus bienveillantes », a-t-elle déclaré.

Mme Volgina, activiste pour le réseau de femmes EVA, a témoigné de la stigmatisation à laquelle elle a été personnellement confrontée en tant que femme vivant avec le VIH. « J'ai comme objectif d'essayer de changer la politique sur le VIH en Russie, de façon à ce que lorsque les enfants touchés par le sida, comme ma propre fille, atteignent l'âge scolaire, ils ne souffrent pas de discrimination », a déclaré Mme Volgina, qui a récemment donné naissance d'un bébé séronégatif. Mme Volgina a insisté sur le fait que l'épidémie de VIH continue d'augmenter en Russie, et touche de plus en plus les femmes.

Mme Fair a amené la discussion sur l'Afrique du Sud, où elle travaille actuellement pour le projet de sensibilisation de Charlize Theron dans la région rurale de Kwa-Zulu Natal. Son travail soutient l'utilisation d'unités de santé mobiles pour fournir des services de traitement, de dépistage, de conseil et d'éducation sur le VIH, ainsi que des soins de santé de base pour les communautés isolées. « Proposer ces services directement aux personnes qui en ont besoin est une importante stratégie pour freiner l'épidémie de VIH, non seulement en Afrique du Sud mais aussi dans toutes les régions où l'accès ne serait pas possible autrement », a déclaré Mme Fair.

Le directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé et l'actrice indienne et ambassadrice itinérante de l'ONUSIDA en Inde Preity Zinta

Le directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé, a insisté sur le fait que les personnes, et non pas les données ou les statistiques, doivent être au centre des efforts pour atteindre l'OMD-6. « Ce qui inspire et guide mon travail, ce sont des femmes comme Alexandra qui posent de nouvelles bases pour la riposte au sida en Russie », a indiqué M. Sidibé. L'atteinte de la vision de l'ONUSIDA : Zéro nouvelle infection au VIH, Zéro discrimination et Zéro décès dû au sida est « entièrement possible » en Russie, et au-delà », a-t-il déclaré.

Le Forum international sur l'OMD-6 est une réunion de trois jours organisée par la Fédération russe en collaboration avec l'ONUSIDA, la Banque mondiale et le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Il vise à engager une discussion stratégique entre les principales parties prenantes sur la manière de mobiliser les ressources et les partenariats pour atteindre l'OMD-6.

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La Fédération de Russie organise le Forum de haut niveau pour l'OMD 6

11 octobre 2011

Intervenants lors de l'ouverture du Forum pour l'OMD 6 (de gauche à droite) : Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA ; Alexey Kudrin, gouverneur du groupe de la banque mondiale et du FMI pour la Fédération de Russie ; Elena Salgado, première vice-présidente d'Espagne ; Arkady Dvorkovich, conseiller du président de la Fédération de Russie et président du Forum pour l'OMD 6 ; Sergey Lavrov, ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie.

Le jour de l'ouverture du Forum sur le sixième Objectif du Millénaire pour le développement (OMD) en Europe de l'Est et en Asie centrale, les trois co-présidents de la réunion, l'ONUSIDA, la banque mondiale et le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, ont dévoilé une nouvelle déclaration commune (en anglais) pour une action accélérée vers le sixième Objectif du Millénaire pour le développement (OMD) dans la région.

La réunion de trois jours à Moscou, organisée par le gouvernement de la Fédération de Russie, a réuni des représentants de haut niveau du gouvernement, de la société civile, du secteur privé et de la communauté scientifique. Le Forum est une plateforme sans précédent pour redoubler d'efforts vers le sixième Objectif du Millénaire pour le développement (OMD) dans la région.

L'OMD 6, l'un des huit objectifs de développement adopté par les leaders mondiaux en 2000, appelle à l'enrayement et au renversement de la propagation du VIH, de la malaria, de la tuberculose et d'autres maladies d'ici 2015. Alors que les pays d'Europe de l'Est et d'Asie centrale sont sur une voie pour atteindre différents objectifs de l'OMD, les progrès concernant l'objectif 6 de l'OMD semblent être à la traîne.

Intervenant lors de l'ouverture de la session pleinière le 10 octobre, Arkady Dvorkovich, conseiller du président de la Fédération de Russie et président du Forum pour l'OMD 6, a insisté sur le lien critique entre le fait d'atteindre l'OMD numéro 6, la croissance économique et le développement durable. « La Russie a toujours considéré la lutte contre les maladies infectieuses comme étant une priorité au développement. À la lumière de l'actuelle situation économique, il n'a jamais été aussi important de garantir que nos résultats soient durables et que les engagements soient tenus, » dit-il.    

Sergey Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères déclare que la stratégie d'aide au développement de la Russie dans la région inclut des programme en relation avec le VH et d'autres maladies infectieuses. « La santé de la population a toujours été l'atout essentiel pour tout pays, c'est la raison pour laquelle notre travail sur le VIH est tellement important, » ajoute t-il.

Depuis le sommet du G8 à St Petersbourg en 2006, l'Europe de l'Est et l'Asie centrale ont enregistré des progrès significatifs dans leur riposte au VIH, l'un des piliers principaux de l'OMD 6. Dans la région, plus de 90% des femmes enceintes vivant avec le VIH bénéficient aujourd'hui de services pour prévenir les nouvelles infections au VIH chez leurs enfants. 

L'expérience et la science nous ont démontré que sans une approche holistique à la riposte au sida, y compris la réduction des thérapies de moindre mal et de remplacement, nous ne stopperons pas la transmission du VIH

Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA

L'accès à la thérapie antirétrovirale s'est également largement étendue. Dans la Fédération de Russie, pratiquement 80 000 personnes ont bénéficié de thérapie antirétrovirale vitale en 2010, par rapport à tout juste 5 000 personnes en 2005, soit une augmentation 16 fois supérieure.

Malgré les progrès, l'Europe de l'Est et l'Asie centrale détiennent l'épidémie la plus rapide dans le monde. Au cours des dix dernières années, le nombre de personnes vivant avec le VIH dans la région a pratiquement triplé, de 530 000 en 2000 à 1,4 million en 2009. Environ la moitié des nouvelles infections au VIH dans la région résulte de consommation de drogues injectables.

« L'expérience et la science nous ont démontré que sans une approche holistique à la riposte au sida, y compris la réduction des thérapies de moindre mal et de remplacement, nous ne stopperons pas la transmission du VIH, » déclare le directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé, lors de son discours d'ouverture au Forum. « L'inaction sera très coûteuse, si nous ne payons pas maintenant nous paierons pour toujours. »

Elena Salgado, première vice-présidente d'Espagne, a également souligné l'importance des programmes pour un moindre mal par rapport à la prévention de la transmission du VIH parmi les consommateurs de drogues. Ces dernières années, l'Espagne a adopté une approche pragmatique, plutôt que morale, par rapport à la consommation de drogues injectables ce qui s'est traduit par un fort déclin dans les nouvelles infections au VIH, dit-elle.

Un nouveau plan d'action OMD 6 sera lancé le dernier jour du Forum, avec une insistance sur les partenariats financiers et régionaux. Le plan fournit une feuille de route pour atteindre, parmi d'autres objectifs, une réduction de 50% de nouvelles infections au VIH dans la région.

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Le gouvernement russe et l'ONUSIDA s'affrontent à l'occasion d'un match de football caritatif

10 octobre 2011

Arkady Dvorkovich, adjoint du Président de la Fédération russe (à gauche) et le directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé, font un court discours avant le match de football caritatif à Moscou le 9 octobre.

À la veille du Forum international sur l'objectif du Millénaire pour le développement (OMD)-6, le gouvernement de la Fédération russe et le Programme commun des Nations unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) ont organisé conjointement un match de football au stade olympique de Luzhniki à Moscou pour apporter leur soutien aux femmes et aux enfants vivant avec le VIH en Russie.

Les deux équipes—menées par Arkady Dvorkovich, adjoint du Président de la Fédération russe, et Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA—se composaient d'éminences politiques, d'hommes d'affaires influents et d'anciens sportifs internationaux et russes.

Les membres de l'équipe unie du ruban rouge de l'ONUSIDA incluaient des joueurs de football internationaux comme Daniele Massaro, Luigi Di Biagio, Gianfranco Zola et Lorrie Fair.  Un grand nombre de hauts fonctionnaires a rejoint Dvorkovich dans l'équipe Rossich russe, notamment Sergey Lavrov, le Ministre des affaires étrangères, et Alexander Zhukov, vice-premier ministre.

J'espère que cet événement encouragera les gouvernements et les entreprises à allier leurs efforts pour soutenir les femmes, les enfants et les familles touchés par le VIH

Arkady Dvorkovich, adjoint du Président de la Fédération russe

« L'objectif de ce match est de sensibiliser le public sur la question du VIH », a déclaré M. Dvorkovich. « J'espère que cet événement encouragera les gouvernements et les entreprises à allier leurs efforts pour soutenir les femmes, les enfants et les familles touchés par le VIH », a-t-il ajouté.

Dans ses remerciements au gouvernement russe d'avoir accepté d'accueillir ce match, le directeur exécutif de l'ONUSIDA a noté : « Ceci n'est pas qu'un jeu—je pense que cet événement permettra de couper la route à l'épidémie de VIH qui sévit dans la région. »

Selon les chiffres du gouvernement, une proportion croissante de femmes vit avec le VIH en Europe de l'Est et en Asie centrale. En Russie, la prévalence du VIH chez les jeunes femmes est deux fois supérieure à celle observée chez les jeunes hommes. Dans la région, la stigmatisation et la discrimination empêchent les femmes et les enfants d'accéder aux indispensables services anti-VIH et autres soins de santé.

Les deux équipes—menées par Arkady Dvorkovich, adjoint du Président de la Fédération russe, et Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA—se composaient d'éminences politiques, d'hommes d'affaires influents et d'anciens sportifs internationaux et russes.

Intervenant au nom des femmes vivant avec le VIH dans la région, Alexandra Volgina, défenderesse du réseau de femmes EVA a déclaré : « C'est la première fois que nous nous rassemblons dans cette région pour parler du VIH à un si haut niveau. J'espère que nous pourrons tous unir nos forces pour veiller à ce que les déclarations politiques d'engagement deviennent une réalité sur le terrain. »

Les dons collectés pendant et après le match seront utilisés pour financer un projet à St Petersburg qui vient en aide aux femmes, aux enfants et aux familles touchés par le VIH. À l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, l'ONUSIDA annoncera publiquement les résultats de la campagne de financement.

Cette semaine, le gouvernement de la Fédération russe, l'ONUSIDA et ses partenaires co-organiseront un Forum international sur l'OMD-6—une réunion de haut niveau de représentants du gouvernement, de la société civile, du secteur privé et de la communauté scientifique. L'objectif du Forum est d'axer la discussion sur les progrès réalisés en matière d'atteinte de l'OMD-6, avec un accent particulier sur le financement et les partenariats régionaux en Europe de l'Est et en Asie centrale.

L'OMD-6—l'un des huit objectifs du Millénaire pour le développement adoptés par les dirigeants internationaux en 2000 aux Nations unies à New York—appelle à enrayer la propagation du VIH/sida, du paludisme, de la tuberculose et d'autres maladies et à inverser la tendance actuelle d'ici 2015.

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Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA visite une clinique pionnière pour le VIH proche de Saint-Pétersbourg

10 octobre 2011

Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé (à gauche), joue avec un garçon de deux ans dans un centre spécialisé accueillant des enfants vivant avec le VIH près de Saint-Pétersbourg en Russie.

Le premier des quatre jours d’une mission en Fédération de Russie, Michel Sidibé, le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, et l'Ambassadeur itinérant de l'ONUSIDA James Chau ont visité une clinique spécialisée dans le VIH proche de Saint-Pétersbourg qui prend en charge des enfants orphelins du sida et des femmes enceintes vivant avec le VIH. La délégation de l'ONUSIDA a fait le tour des installations avec le Dr Evegeny Voronin, médecin-chef de la clinique et expert reconnu du sida en Russie.

« Nous accueillons des enfants de toute la Russie, essentiellement les cas les plus sévères d'infection à VIH », précise le Dr Voronin, chef du Centre de prévention et de traitement de l'infection à VIH chez les femmes enceintes et les enfants. « En règle générale, les enfants sont traités là où il résident ; ils ne nous sont adressés que s'il n'y a pas d'autre solution », ajoute-t-il.

Le Dr Voronin estime que fournir un traitement de qualité ne suffit pas ; après avoir répondu aux besoins médicaux, lui et son équipe de travailleurs sociaux focalisent leur attention sur l'environnement social et psychologique, des éléments cruciaux pour la santé et le développement de chaque enfant, en particulier ceux vivant avec le VIH.

« Ici au centre, nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour que les enfants ne se sentent pas différents de ceux qui vivent en famille », commente le Dr Voronin, ajoutant que son équipe encourage les enfants à danser, faire de la musique et participer à des activités de groupe pour les aider à s'intégrer socialement. « Toutefois, notre établissement ne remplacera jamais un vrai foyer », ajoute-t-il.

Ici au centre, nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour que les enfants ne se sentent pas différents de ceux qui vivent en famille. Toutefois, notre établissement ne remplacera jamais un vrai foyer.

Le Dr Evegeny Voronin, chef du Centre de prévention et de traitement de l'infection à VIH chez les femmes enceintes et les enfants

Lors de leur visite du centre, Michel Sidibé et James Chau ont eu droit à une représentation musicale donnée par cinq fillettes de maternelle et un bambin. « Être là me donne un véritable espoir », souligne le Directeur exécutif de l'ONUSIDA. « Lorsqu’ils sont arrivés au centre, beaucoup de ces enfants allaient mal et ne parlaient pas. Maintenant, ils dansent, chantent, sont en bonne santé et se développent bien », poursuit-il.

Selon les statistiques gouvernementales, environ 5 200 enfants de moins de 15 ans vivent avec le VIH dans la Fédération de Russie. Plus de 22 % des enfants séropositifs sont orphelins ou ont été abandonnés sans soins parentaux.

La perception du VIH évolue lentement

Le Dr Voronin note que dans les plus grandes villes russes, où la population a souvent accès à plus d’informations, la stigmatisation sociale envers les personnes vivant avec le VIH est moins prononcée que dans les régions reculées. « Ici à Saint-Pétersbourg, le VIH n'est pas une maladie rare puisqu’elle touche plus de 40 000 personnes », fait-il remarquer à la délégation de l'ONUSIDA. « Il est admis que les personnes séropositives sont pareilles à toutes les autres. »

« Le VIH étant largement mieux compris et accepté en Russie, le nombre d'adoptions d'enfants vivant avec le VIH est en augmentation », nous confie le Dr Voronin. « Il y a cinq ans, seuls 10 enfants abandonnés sur 350 étaient adoptés en Russie, essentiellement par des employés de ce centre ou par des personnes ayant des convictions religieuses », précise-t-il. « Aujourd'hui, toutes les filles de moins de sept ans vivant au centre sont adoptées par des familles. »

« Ces enfants sont les fils et les filles de ce pays », ajoute James Chau, une personnalité télévisuelle bien connue en Chine qui travaille avec l'ONUSIDA sur les questions de la stigmatisation et de la discrimination. « Si nous arrivons à franchir le dernier obstacle, celui de la stigmatisation sociale, nous passerons un cap majeur dans la riposte au VIH. Ce que je vois dans le centre du Dr Voronin me rend très confiant. »

Prévenir les nouvelles infections à VIH chez les enfants

En plus de prendre soin des enfants vivant avec le VIH, le centre travaille à la prévention des nouvelles infections. « Ces deux dernières années, nous avons éradiqué la transmission du VIH de la mère à l'enfant parmi les 300 femmes que nous avons vues dans notre centre », dit le Dr Voronin.

Il note toutefois que quelque 15 % des femmes enceintes vivant avec le VIH en Russie demandent un traitement trop tardivement pendant leur grossesse, juste avant ou pendant le travail, et donnent naissance à la moitié environ des enfants séropositifs du pays.

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Bâtir des connaissances, des compétences et de l'espoir dans les écoles d'Afrique australe

07 octobre 2011

Élèves participant à une intervention « Parole positive » à Luanda, Angola
Photo : UNESCO

Les élèves et les enseignants de quatre pays d'Afrique australe profitent d'un ambitieux programme de lutte contre le VIH, dirigé par l'UNESCO. Depuis ses débuts en 2008, le programme vise à renforcer la riposte contre le sida du secteur de l'éducation en Angola, au Lesotho, en Namibie et en Swaziland.   

Intitulé « Building knowledge, skills and hope: HIV and AIDS education for African children » (Bâtir des connaissances, des compétences et de l'espoir : éducation des enfants africains sur le VIH et le sida), ce projet sur trois ans consiste à améliorer le cursus et les supports pédagogiques sur le VIH. Il vise également à soutenir la formation des enseignants grâce à de meilleures directives de programmes et de politiques. Le programme est destiné à renforcer les systèmes de soin et de soutien aux enseignants et au personnel éducatif touchés par le VIH ainsi que d'améliorer l'éducation sur le sida dans des centaines d'écoles. 

Mis en place par l'UNESCO et financé par la Fondation Virginio Bruni Tedeschi, le projet a été mis en oeuvre dans le cadre de l'Initiative mondiale de l'ONUSIDA pour l'éducation et le VIH/sida (EDUCAIDS) et a renforcé les travaux continus des différents ministères de l'éducation de chaque pays.

Selon l'UNESCO, le résultat a été le repositionnement du secteur éducatif au centre de la riposte nationale contre le sida dans les quatre pays. Des réformes sont en cours dans tous les pays impliqués dans le projet afin d'intégrer le VIH et l'éducation sexuelle dans le cursus des écoles et les institutions de formation des enseignants.  

L'initiative a donné lieu à un certain nombre d'innovations telles que la mise en place des premiers réseaux nationaux d'enseignants touchés par le VIH. « Depuis le lancement de cette initiative, nous partageons nos expériences, nos craintes, nos espoirs et nos rêves », a déclaré Nelao Martin, un enseignant vivant avec le VIH et membre du EduSector Support Network on Health and HIV en Namibie. « Quelqu'un, quelque part, a forcément déjà traversé les mêmes difficultés et est parvenu à les gérer. »

Depuis le lancement de cette initiative, nous partageons nos expériences, nos craintes, nos espoirs et nos rêves. Quelqu'un, quelque part, a forcément déjà traversé les mêmes difficultés et est parvenu à les gérer.

Nelao Martin, un enseignant vivant avec le VIH et membre du EduSector Support Network on Health and HIV en Namibie

Les premiers groupes de soutien pour enfants et adolescents touchés par le sida ont été établis. De la même manière, en partenariat avec des associations de personnes vivant avec le VIH, de nouvelles approches sont utilisées pour sensibiliser les élèves séropositifs dans les écoles. Des sessions de « Parole positive » ont été mises en place grâce auxquelles les témoignages et les expériences personnels de jeunes éducateurs ouvertement séropositifs ont permis aux élèves de « mettre un visage » sur le virus. 

Nkuebe Peete, un séropositif de 23 ans vivant au Lesotho a participé à ces interventions : “Je suis fier de faire part de mon histoire et de mon expérience à des jeunes pour qu'ils ne fassent pas les mêmes erreurs et aident ceux qui vivent avec le VIH. Ceci a donné un nouveau sens à ma vie. J'ai à présent le sentiment d'être une meilleure personne qu'avant. »

En outre, des supports d'enseignement et d'apprentissage innovants ont été développés comme la série de livres audio sur le VIH destinés aux élèves de classes primaires au Swaziland. La plupart des supports de sensibilisation d'élèves plus âgés ont été développés par les élèves eux-mêmes de façon créative et interactive. L'une des approches particulières impliquait les salons nationaux et régionaux « PhotoVoice » qui présentaient les témoignages d'élèves et d'enseignants séropositifs. Au total, les activités du projet ont atteint plus de 4 000 écoles, 17 000 enseignants et près d'un demi million d'élèves.

De nouvelles initiatives sont en cours de développement, sur les fondements posés par le projet. Par exemple, en mai 2011, le ministère de l'éducation de Namibie a mandaté et débloqué un budget pour l'introduction d'enseignants à temps plein dans le seul but de dispenser une éducation, des directives et du conseil en sciences de la vie dans les écoles primaires et secondaires. 

Le Lesotho et le Swaziland sont sur le point d'adopter des politiques qui reconnaissent l'impact du sida sur leurs systèmes éducatifs. Ces politiques appellent à l'intégration de stratégies pour une prévention et des soins adaptés aux besoins des élèves et des enseignants. Des efforts similaires ont été déployés en Angola, qui s'attaque à la formulation d'une stratégie et d'une politique sur le VIH au sein du secteur de l'éducation. 

Les partenaires du projet estiment que le programme a considérablement contribué à améliorer la riposte contre le sida dans les secteurs éducatifs des quatre pays. D'après Majoele Likonelo Hlasoa, directrice de la planification du Ministère de l'éducation et de la formation au Lesotho : « Lorsque j'ai rejoint le Ministère de l'éducation, j'ignorais ce que le secteur éducatif pouvait et devait faire à propos du VIH, qui était selon moi une question de santé publique sous la responsabilité du Ministère de la santé. Depuis que j'ai été exposée au plan d'action d'EDUCAIDS, j'ai changé d'avis et j'ai une réelle connaissance des enjeux. »

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L'ONUSIDA accueille Haitao Gong, titulaire 2011 de la Bourse Serge Dumont-Fudan pour la recherche et les communications stratégiques

05 octobre 2011

Haitao Gong, titulaire 2011 de la Bourse Serge Dumont-Fudan pour la recherche et les communications stratégiques, en stage au siège de l'ONUSIDA. Genève, le 5 octobre 2011.
Photo : ONUSIDA

L'ONUSIDA a réservé un accueil chaleureux à Haitao Gong, le titulaire 2011 de la Bourse Serge Dumont-Fudan pour la recherche et les communications stratégiques. Haitao suit un master en communications marketing dans la prestigieuse école de journalisme de l'Université chinoise de Fudan, et a rejoint en septembre l'équipe de communication de l'ONUSIDA en tant que stagiaire. Il passera les trois prochains mois à transposer ses connaissances théoriques en pratique dans l'ambiance animée du secrétariat de l'ONUSIDA à Genève.

UNAIDS.org a rencontré Haitao et lui a demandé ses impressions sur son premier voyage hors de Chine et ce qu'il pense retirer de sa scolarité.

Parlez-nous de la Bourse Serge Dumont qui vous a amené de Chine jusqu'à l'ONUSIDA.

Je viens de Weifang, connue comme la « ville des cerfs-volants », dans la province du Shandong qui se trouve dans le nord de la Chine, à près de 1 000 kilomètres de Shanghai. L'Université de Fudan, dans laquelle j'étudie, a été fondée en 1905 et fait partie des cinq universités les plus réputées de Chine.

La Bourse Serge Dumont-Fudan pour la recherche et les communications stratégiques, grâce à laquelle j'ai la chance de faire ce stage auprès de l'ONUSIDA, est gérée conjointement par le Fonds Serge Dumont et par l'école de journalisme de l'Université de Fudan ; elle est destinée à encourager les étudiants des cursus universitaire et postuniversitaire qui souhaitent s'engager dans une carrière en communications stratégiques. Elle pousse les étudiants à appliquer en pratique leurs connaissances théoriques et à découvrir plus en détail le monde réel des communications stratégiques.

Quelles ont été les raisons qui vous ont poussé à présenter votre candidature à cette bourse ?

Au départ, j'avoue que je n'avais même pas imaginé être choisi et me retrouver un jour ici, dans les bureaux de l'ONUSIDA. Ma principale motivation était de pouvoir me rendre à l'étranger et de faire un stage dans une organisation internationale d'une ampleur et d'une renommée tout simplement exceptionnelles. C'est un projet formidable et très attrayant. Je souhaite aujourd'hui profiter de cette opportunité pour améliorer mes compétences et pour appliquer mes connaissances dans la pratique.

Pourquoi souhaitiez-vous partir à l'étranger ?

J'étais un excellent étudiant mais je souhaitais avoir confirmation de ce fait ailleurs qu'en Chine. J'espère que ce voyage me donnera une image plus claire de moi-même et m'aidera à mieux me définir, non seulement en Chine mais aussi au niveau mondial. Je souhaite élargir mon horizon, découvrir des cultures et des valeurs différentes et développer ainsi une perspective internationale.

Travailler pour une organisation internationale de ce niveau donne envie d'apporter sa propre contribution au monde. Et c'est désormais ce que je veux faire

Haitao Gong, titulaire 2011 de la Bourse Serge Dumont-Fudan pour la recherche et les communications stratégiques

Que saviez-vous sur le VIH avant d'arriver ici ?

Je n'en savais pas grand chose à mon niveau personnel. Je savais seulement ce que j'avais pu voir dans les films publicitaires, à savoir qu'il s'agit d'un virus qui peut causer le sida. En Chine, nous apprenons aussi à nous protéger du VIH et à respecter les personnes qui vivent avec ce virus. Des efforts considérables sont consacrés dans mon pays à la sensibilisation au VIH.

Quels sont vos projets de carrière après votre diplôme ?

Avant de venir ici, je souhaitais travailler pour une grande société multinationale et œuvrer à mon propre succès. Mais ma vison des choses à changé. Travailler pour une organisation internationale de ce niveau donne envie d'apporter sa propre contribution au monde. Et c'est désormais ce que je veux faire.

Que pouvez-vous nous dire de votre séjour jusqu'ici ?

C'est la première fois que je quitte la Chine. J'ai donc sans doute besoin de plus de temps pour m'adapter que les étudiants chinois qui ont déjà voyagé à l'étranger. J'essaie toutefois de m'adapter au mieux à mon nouvel environnement et je ferai le maximum pour apporter ma propre contribution à l'ONUSIDA.

La Bourse Serge Dumont a été fondée pour encourager les étudiants talentueux à poursuivre une carrière dans les communications stratégiques et les relations publiques. En tant que partenaire stratégique, l'ONUSIDA offre chaque année des opportunités de stage uniques pour donner aux étudiants une expérience concrète de ses programmes de communication, afin qu'ils puissent apporter leur propre contribution à la riposte au VIH. Jusqu'à aujourd'hui, l'ONUSIDA a accueilli trois boursiers dans le cadre de ce programme.

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Quand innovation rime avec mise en application

03 octobre 2011

Le professeur Salim Abdool Karim et son équipe font visiter les locaux du laboratoire de recherche Ethekweni du CAPRISA au directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé.

En 2010, le CAPRISA (Centre du programme de recherche sur le sida en Afrique du Sud) a fait une annonce qui a bouleversé le monde de la lutte contre le VIH et redonné espoir à des millions de femmes dans le monde.

Les chercheurs ont découvert que le médicament antirétroviral tenofovir, appliqué sous forme de gel vaginal, était capable de faire baisser les infections par le VIH chez les femmes jusqu'à 54 %.

Cette découverte a été réalisée par le professeur Salim Abdool Karim et son équipe du laboratoire de recherche Ethekweni du CAPRISA. Ce centre se trouve dans un bâtiment historique construit en 1946, qui abritait à l'origine la clinique de pneumologie de Durban, une structure gérée par l'État pour les patients atteints de tuberculose.

En 2000, les autorités locales ont fait construire une nouvelle clinique moderne pour les maladies transmissibles, baptisée Prince Cyril Zulu, adjacente à l'ancien bâtiment et aménagée spécifiquement de manière à minimiser le risque d'infection croisée entre les patients.

Il s'agit du plus grand centre de ce type dédié à la tuberculose en Afrique du Sud, avec une ventilation conçue spécialement pour favoriser un flux d'air entrant et sortant, et doté de vastes zones d'attente ouvertes pour réduire le risque d'infection croisée et d'immenses baies vitrées permettant aux rayons du soleil destructeurs pour la tuberculose de pénétrer dans le bâtiment.

La recherche scientifique entreprise ici donne de l'espoir à des millions d'hommes, de femmes et d'enfants qui vont vivre une vie plus longue et en meilleure santé grâce à ces importantes découvertes

Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA

Cette clinique se trouve au cœur de Durban, tout près du centre névralgique des transports en commun de la ville, permettant l'accès du public par chemin de fer, bus, minibus ou taxi.

« La clinique accueille ainsi un grand nombre de patients venant sans rendez-vous », explique Santhana Gengiah, coordonnatrice des études au CAPRISA.  « L'accessibilité et le côté pratique pour les clients revêtent une importance capitale ».

Pour le professeur Karim et son équipe, c'était l'endroit idéal pour lancer leur programme de recherche sur le VIH, car la clinique pour la tuberculose est également dotée d'un centre des infections sexuellement transmissibles au premier étage, étant donné que près de 70 % des patients arrivés à la clinique ont également été testés positifs au VIH.

Le site Ethekwini du CAPRISA comprend deux sections, une clinique de traitement pour les patients co-infectés par la tuberculose et le VIH et une clinique de prévention du VIH. La section consacrée à la prévention a été le théâtre de plusieurs essais scientifiques notables de microbicides, notamment l'essai CAPRISA 004 et l'étude VOICE (Vaginal and Oral Interventions to Control the Epidemic - Interventions vaginales et orales pour le contrôle de l'épidémie), récemment modifiée.

Le professeur Salim Abdool Karim (à gauche) et le directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé.

L'étude VOICE est une évaluation d'essais de prévention du VIH portant sur deux méthodes fondées sur les antirétroviraux pour la prévention de la transmission sexuelle du VIH chez les femmes : utilisation quotidienne de l'un des deux comprimés antirétroviraux tenofovir et Truvada ou d'un gel vaginal. Le Conseil de surveillance des données et de la sécurité a recommandé que les participants au volet tenofovir oral de l'étude VOICE cessent d'utiliser le produit, car l'essai n'a pas pu démontrer que les comprimés étaient efficaces dans la prévention du VIH chez les femmes recrutées pour l'essai. L'étude VOICE va néanmoins se poursuivre afin de tester l'efficacité de l'autre comprimé oral Truvada et de la formule gel vaginal du tenofovir.

La section de la clinique consacrée au traitement est peut-être mieux connue pour avoir conduit l'essai SAPiT, une percée qui a fourni des éléments de preuve fondamentaux pour les directives de traitement du VIH et de la tuberculose et éclairé les lignes directrices actuelles de l'Organisation mondiale de la Santé concernant le traitement de la tuberculose chez les patients séropositifs au VIH.

Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA, a récemment visité le CAPRISA et la clinique du Prince Cyril Zulu, et s'est dit impressionné par les travaux novateurs réalisés au nom de la science et par les services délivrés aux patients.

« C'est un bel exemple de rencontre entre innovation scientifique et mise en application », a-t-il déclaré. “La recherche scientifique entreprise ici donne de l'espoir à des millions d'hommes, de femmes et d'enfants qui vont vivre une vie plus longue et en meilleure santé grâce à ces importantes découvertes ».

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Il est temps d'agir, d'après les participants à la table ronde scientifique sur le VIH

03 octobre 2011

Les participants à la table ronde "Combler le fossé entre la science et la mise en œuvre : accélérer les progrès scientifiques pour atteindre l'objectif sud-africain de zéro nouvelle infection au VIH". Afrique du Sud, 30 septembre 2011.

 « Il est temps d'agir », a déclaré le Professeur Salim Abdool Karim, directeur du Centre pour le Programme de recherche sur le sida en Afrique du Sud (CAPRISA), à l'issue de la table ronde qui visait à rechercher des moyens d'accélérer la mise en application des nouvelles découvertes scientifiques. 

La table ronde s'intitulait Closing the gap between science and implementation: Accelerating science to get to South Africa’s vision of zero new HIV infections (Combler le fossé entre la science et la mise en œuvre : accélérer les progrès scientifiques pour atteindre l'objectif sud-africain de zéro nouvelle infection au VIH), et examinait des moyens de maximiser les opportunités engendrées par la recherche scientifique autour de la prévention du VIH l'année passée pour atteindre l'objectif du pays de réduire de moitié les nouvelles infections au VIH d'ici 2015.

À l'occasion d'une visite de sept jours en Afrique du Sud, le directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé, a participé aux discussions qui se sont déroulées au Centre d'excellence de CAPRISA à l'Université du Kwazulu Natal. Il a déclaré : « L'année qui vient de s'écouler nous a offert des outils pour atteindre nos objectifs ; à présent, le défi est de les appliquer. »

Les discussions étaient axées sur les récentes découvertes scientifiques révolutionnaires qui ont donné les bases nécessaires pour élaborer un nouvel éventail de technologies de prévention du VIH––microbicides, circoncision médicale masculine et traitement préventif. Cependant, les participants s'inquiétaient des longs délais de mise en application de ces interventions salvatrices pour les personnes en ayant le plus besoin.  

L'une des principales questions abordées était le manque de financement pour la mise en application. « La recherche sur les microbicides ou les vaccins attirent de gros financements », a déclaré l'un des participants. « Mais les donateurs ne sont pas aussi rapides lorsqu'il s'agit de mettre en application la recherche scientifique. »

« Nous ne pouvons pas nous permettre d'attendre – un leadership déterminé est nécessaire pour enrayer l'épidémie », a déclaré le Professeur Abdool-Karim. « Face au coût, cela revient plus cher de ne rien faire », a-t-il ajouté.

L'année qui vient de s'écouler nous a offert des outils pour atteindre nos objectifs ; à présent, le défi est de les appliquer

Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA

Outre les nouvelles technologies de prévention, les participants ont convenu que le conseil et le dépistage du VIH restent indispensables pour une prévention vigoureuse du VIH. Ils ont également insisté sur le fait que les pays très touchés par l'épidémie doivent établir des priorités et que les décideurs et les responsables de la mise en œuvre n'utilisent pas une approche unique pour la prévention du VIH mais plutôt des ripostes locales adaptées aux contextes locaux.

Un vaste éventail de parties prenantes s'est réuni pour engager le débat, notamment des chercheurs scientifiques, le gouvernement, la société civile et le secteur privé.

Le Professeur Quarrisha Abdool Karim, co-directeur scientifique de CAPRISA, a jugé la réunion « électrique » et a ajouté : « Pour la première fois, un groupe de personnes varié s'est rassemblé pour aborder la question. Il s'agit d'une question complexe à laquelle il n'est pas facile de répondre mais ceci marque le début des discussions sur notre objectif commun, à savoir éliminer les nouvelles infections au VIH. »

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La société civile sud-africaine se bat contre le statu quo

30 septembre 2011

Photo : ONUSIDA

Lors d'une réunion avec le directeur exécutif de l'ONUSIDA et des représentants de plus de 15 réseaux de la société civile d'Afrique du Sud, Yvette Raphael a insisté sur l'importance de bien choisir les noms et les mots que l'on utilise. Mme Raphael a évoqué les problèmes rencontrés par la société civile et les réseaux de personnes vivant avec le VIH. Elle a fait savoir à quel point quelque chose d'aussi simple qu'un nom ou la façon dont les gens parlent du VIH peuvent constituer des obstacles à l'accès aux services et à une vie décente. Mme Raphael a donné des exemples de cliniques portant des noms déprimants où personne ne voulait aller, et même certains prénoms donnés aux enfants vivant avec le VIH. « Qui donc voudrait se marier avec quelqu'un qui s'appelle Tristesse ? » a-t-elle déclaré. « Nous devons normaliser le langage et la terminologie que nous employons lorsque nous parlons du SIDA ».

Une étudiante, Mpho Moteble, a déploré le fait que les services anti-VIH et d'autres services de santé n'étaient pas disponibles dans son université. Alors que les étudiants ont accès aux conseils et aux tests de dépistage du VIH, ils ne peuvent pas recevoir de traitement contre le VIH ni bénéficier d'un frottis de dépistage du cancer du col de l'utérus sur le campus. Pour ces services, il faut se rendre dans un hôpital général, où la jeune fille n'est pas en compagnie de ses camarades, ce qui peut entraîner des situations gênantes : « je ne veux pas rencontrer ma tante à la clinique et l'entendre me demander ce que je fais là au lieu d'être en classe », explique-t-elle. Mpho Moteble a également indiqué que trop peu de cliniques situées sur les campus proposent des services intégrés, ce qui pose problème aux étudiants très occupés.

Les groupes représentant la société civile ont fait part des nombreuses questions épineuses auxquelles doit faire face l'Afrique du Sud, allant des services destinés aux personnes handicapées vivant avec le VIH aux crimes de haine et à la violence contre les femmes, en passant par les couples sérodifférents. Un autre aspect important évoqué est la manière dont le pays va gérer les options de traitement anti-VIH dans les prochaines années, lorsque le traitement antirétroviral de première intention ne sera plus efficace. 

L'ONUSIDA est là pour vous aider et nous allons continuer à nous mobiliser pour le changement que nous appelons tous de nos vœux

Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA

Johanna Ncala figure parmi les nombreux participants à avoir parler de la manière dont les personnes vivant avec le VIH pouvaient contribuer aux efforts de prévention contre le virus. Elle a également évoqué la vie quotidienne et la difficulté de révéler son état sérologique ou d'utiliser systématiquement des préservatifs. Une autre participante a indiqué que si les adultes disposaient de groupes de soutien pour partager leurs expériences, elle observait l'arrivée d'une nouvelle génération d'adolescents nés avec le VIH qui grandissaient sans les aptitudes et les connaissances nécessaires pour s'engager dans une vraie relation.

Le débat était animé par Pholokgolo Ramothwala, de l'organisation Positive Convention. Il a fait remarquer que d'importants progrès avaient été accomplis ces dernières années, redonnant ainsi de l'énergie aux groupes pour faire bouger les choses sur ces questions délicates.

Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA, a fait écho à cette idée de ne pas fuir les questions complexes. « Vous êtes tous des agents du changement », a-t-il indiqué. « L'ONUSIDA est là pour vous aider et nous allons continuer à nous mobiliser pour le changement que nous appelons tous de nos vœux ».

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