Feature Story

Annonce de la Communauté de brevets pour les médicaments sur des négociations avec deux laboratoires pharmaceutiques supplémentaires pour des brevets portant sur des médicaments anti-VIH

18 juillet 2011

Photo : ONUSIDA

La Communauté de brevets pour les médicaments a entamé des négociations avec Boehringer-Ingelheim et Bristol-Myers Squibb, sur des brevets pour des médicaments anti-VIH essentiels pour traiter les personnes vivant avec le VIH dans les pays en développement. Cette annonce a été réalisée aujourd'hui au cours de la conférence 2011 de l'IAS. La Communauté était déjà en cours de négociation avec cinq autres détenteurs de brevets et a conclu son premier accord de licence avec Gilead Sciences, société pharmaceutique de pointe, la semaine dernière.

Le directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé, a salué cette nouvelle car « le partage de l'innovation et des brevets permettra de faire baisser le prix des médicaments et d'apporter un traitement antirétroviral à des millions de personnes supplémentaires. »

« Il est totalement inadmissible, d'un point de vue moral, que neuf millions de personnes attendent un traitement et que 5 000 personnes meurent chaque jour de maladies associées au sida », a ajouté M. Sidibé.

« Parmi toutes les sociétés pharmaceutiques détenant des brevets pour des médicaments anti-VIH, seules trois ne sont actuellement pas engagées dans des négociations avec la Communauté. Nous demandons instamment à Johnson & Johnson, Merck et Abbott de suivre l'exemple de leurs collègues et d'entamer des négociations avec nous », a déclaré Ellen ‘t Hoen, directrice exécutive de la Communauté de brevets pour les médicaments.

L'accord entre la Communauté de brevets pour les médicaments et Gilead Sciences porte sur cinq produits de traitement du VIH et de l'hépatite B : les médicaments ténofovir, emtricitabine, cobicistat et elvitegravir, et une combinaison de ces médicaments en une gélule unique connue sous le nom de « Quad ».

Le partage de l'innovation et des brevets permettra de faire baisser le prix des médicaments et d'apporter un traitement antirétroviral à des millions de personnes supplémentaires

Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA

Les licences axées sur la santé publique et concédées pour des produits en cours de développement clinique sont rares. Il s’agit d’une avancée majeure dans un domaine où de nombreux médicaments, dont la valeur est potentiellement inestimable, se trouvent encore au stade de la recherche clinique. Cette licence permettra à des versions génériques de ces nouveaux produits d’être mises sur le marché peu de temps après leur mise à disposition dans les pays riches. 

« UNITAID a travaillé pendant quatre ans pour développer le concept de Communauté de brevets pour les médicaments. Aujourd’hui, nous sommes fiers de constater que ce concept se concrétise en une réalité tangible », a déclaré Philippe Douste-Blazy, président du Conseil d’administration d’UNITAID. « Je salue ces étapes importantes initiées par Gilead et par d'autres compagnies pharmaceutiques et j'encourage vivement les autres compagnies pharmaceutiques à mettre les brevets qu'elles détiennent au service de la santé publique globale ».

La Communauté de brevets pour les médicaments a été créée par UNITAID en juillet 2010 dans le but de faire baisser les prix des médicaments contre le VIH et d'encourager le développement de nouvelles formulations, comme des médicaments destinés aux enfants, au moyen de licences volontaires pour la propriété intellectuelle critique.

Feature Story

Le sommet international des femmes explore les moyens de rendre le monde plus sûr à l'égard des femmes

13 juillet 2011

De gauche à droite : Hendrica Okondo, directeur de l'Alliance mondiale des unions chrétiennes féminines (YWCA) pour l'Afrique et le Moyen-Orient ; Babatunde Osotimehin, directeur exécutif, FNUAP ; Mathilda Parau, YWCA de Papouasie-Nouvelle-Guinée ; Lissette Herrera, président, YWCA du Pérou ; Joanna Kerr, Action Aid International ; Jan Beagle UNAIDS directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA, responsable de la gestion et des relations extérieures ; Gill Greer, directeur général, Fédération internationale pour la planification familiale (IPPF).
Photo : YWCA

L'Alliance mondiale des unions chrétiennes féminines (YWCA) a organisé son quatrième sommet international des femmes (SIF) à Zurich, Suisse du12-13 juillet 2011. L'événement a rassemblé plus de 1 000 participants issus de plus de 100 pays pour discuter des problèmes touchant les femmes et les filles aujourd'hui, de l'inégalité des sexes, la santé et les droits sexuels et reproductifs et le VIH jusqu'aux dimensions sociales et économiques de la violence envers les femmes.

« Le sommet est une occasion pour faire entendre nos voix et exiger la protection des femmes contre la violence. C'est également une occasion de recours possibles pour les survivantes de la violence et pour affirmer le leadership des femmes vivant avec le virus. Notre objectif est de déclencher une action, d'aboutir à des résultats de changements de vie et de faire une réelle différence, » commente Nyaradzayi Gumbonzvanda, secrétaire générale de l'Alliance mondiale des unions chrétiennes féminines (YWCA).

Sur le thème Les femmes créent un monde sûr, les participants ont défini des espaces et des programmes équitables, sûrs et universels pour les femmes. Selon elles, un espace sûr désigne la sécurité personnelle, économique et politique des femmes et des filles, leur droit de vivre libres de toute violence, de faire des choix par rapport à leur lieu de vie et de travail, de circuler librement et de participer à toutes les facettes de la démocratie. Il s'agit également d'avoir un accès complet aux services de santé sexuelle et reproductive y compris un accès universel aux services de prévention, de traitement, de soins et d'appui en matière de VIH, libre de toute stigmatisation et discrimination. 

De nombreuses interventions étaient organisées autour des sessions plénières, donnant ainsi la parole à des orateurs venus du monde entier, y compris H.E. Thokozani Khupe, vice-premier ministre du Zimbabwe, Dr Michelle Bachelet, directeur exécutif ONU Femmes, Dr Babatunde Osotimehin, directeur exécutif du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), et Madame Mary Robinson, présidente de la Mary Robinson Foundation on Climate Justice. Elles ont défié les participants et enrichi les débats avec des idées fortes autour des problèmes critiques sur la santé et les droits sexuels et reproductifs et le VIH, la violence envers les femmes, la paix, la justice et les droits de l'homme.

S'exprimant lors de la session plénière sur la sécurisation des droits sexuels et reproductifs pour toutes les femmes, Madame Jan Beagle, directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA, responsable de la gestion et des relations extérieures, soulignait que « pour la plupart des femmes, la santé touche autant à la justice sociale, à la dignité et à l'égalité d'accès au revenu, à l'éducation et à la nourriture qu'aux hôpitaux et aux médicaments. »

Pour l'ONUSIDA, il est clair que l'inégalité des sexes et les droits de l'homme, y compris les droits sexuels et reproductifs, sont des éléments non négociables afin de garantir des ripostes efficaces au sida et à la santé

Jan Beagle, directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA, responsable de la gestion et des relations extérieures

Madame Beagle ajoute « Pour l'ONUSIDA, il est clair que l'égalité des sexes et les droits de l'homme, y compris les droits sexuels et reproductifs, sont des éléments non négociables afin de garantir des ripostes efficaces au sida et à la santé, ».

Lors de la session, les participants notaient que le manque de contraception et de rapports sexuels non protégés sont des risques de facteurs cruciaux de décès et de handicaps pour les femmes en âge de reproduction. La santé et les droits sexuels et reproductifs (SDSR) des femmes vivant avec le virus sont très souvent ignorés et un cinquième à la moitié des filles et des jeunes femmes déclarent que leur premier rapport sexuel a été forcé.

Les éléments déterminants pour surmonter cette situation, selon les participants, est de fournir une prévention complète en matière de VIH ; de construire le leadership des femmes, en particulier des jeunes femmes, en mobilisant et en fournissant des services ; de créer et de soutenir des espaces universels ainsi que l'accès à une information détaillée et complète.

Le besoin de relier les services de la communauté et les programmes avec les processus de politiques et la responsabilisation a également été souligné pendant le sommet. Les femmes et les filles doivent être habilitées à s'engager de manière significative dans la construction d'environnements plus sûrs, alors que la première responsabilité pour la fourniture de services, de sûreté et de sécurité relève des États et de leurs institutions gouvernementales publiques. La société civile doit engager et surveiller les États afin de garantir qu'ils respectent leurs promesses et leurs engagements selon la loi internationale, comme suggéré par les participants.

« Les stratégies nationales pour la lutte contre le virus doivent être adaptées aux besoins et aux droits des femmes et des filles, et doivent inclure des programmes spécifiques ainsi que des budgets qui répondent aux inégalités des sexes afin de traduire l'engagement et la volonté politique dans un investissement adéquat des ressources, » indique Mme Beagle. « Il est inacceptable que moins de la moitié (46%) de tous les pays attribuent leurs ressources aux besoins spécifiques des femmes et des filles dans leur riposte nationale au VIH, » rajoute-t-elle. Mme Beagle souligne également le besoin de tirer parti de la capacité de leadership des jeunes femmes en développant et en mettant en œuvre des politiques et des programmes pour faire avancer la santé et les droits sexuels et reproductifs des femmes et des filles.

Liens externes

Liens externes

Press Statement

L'ONUSIDA salue le premier accord de licence volontaire signé par un laboratoire pharmaceutique avec la Communauté des brevets médicaux

La Communauté des brevets médicaux signe un accord historique avec Gilead Sciences, qui vise à améliorer l'accès aux médicaments contre le VIH dans les pays en développement

GENEVE, 12 juillet 2011 — Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) se félicite vivement de l'accord de licence nouvellement signé entre la Communauté des brevets médicaux et le laboratoire pharmaceutique Gilead Sciences, accord qui vise à améliorer l'accès aux traitements antirétroviraux dans les pays en développement. Cet accord, le premier de ce type entre un laboratoire pharmaceutique et la Communauté des brevets médicaux, marque un tournant dans la collaboration du secteur privé en matière de partage des innovations permettant de faire avancer la riposte au VIH.

Gilead partagera ainsi ses droits de propriété intellectuelle sur un certain nombre de médicaments utilisés pour traiter l'infection au VIH. L'accord autorisera la production du Ténofovir, de l'Emtricitabine, du Cobicistat et de l'Elvitégravir, ainsi que d'une combinaison de ces médicaments dans un comprimé unique, connu sous le nom de « Quad ». Le Cobicistat, l'Elvitégravir et le Quad sont tous encore en phase de développement clinique. Les sociétés intéressées par la production de génériques destinés aux pays en développement pourront prendre contact avec la Communauté des brevets afin de négocier des conditions d'octroi de licences.

« Cet accord entre la Communauté des brevets médicaux et Gilead annonce une nouvelle ère dans la riposte au VIH, où les secteurs public et privé travailleront ensemble dans l'intérêt de la santé publique », a déclaré Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA. « J'espère que l'annonce faite aujourd'hui incitera d'autres laboratoires pharmaceutiques à suivre cet exemple et à partager la propriété intellectuelle et l'innovation afin de rendre les nouvelles avancées technologiques dans le traitement du VIH accessibles à ceux qui en ont besoin le plus tôt possible. »

L'accord revêt une grande importance et représente une avancée majeure dans la mesure où le Ténofovir est l'un des médicaments de première intention contre le VIH préconisés par l'Organisation mondiale de la Santé dans ses directives publiées en 2010. En vertu du nouvel accord, le Ténofovir sera également autorisé pour traiter l'hépatite B, une infection grave qui accompagne souvent l'infection au VIH.

L'inclusion dans l'accord de produits se trouvant encore en phase de développement constitue une avancée importante et unique qui permettra une mise sur le marché rapide de génériques, réduisant ainsi les inégalités entre pays développés et pays en développement dans l'accès aux nouveaux médicaments.

Dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, l'ONUSIDA estime que près de 6,6 millions de personnes ont actuellement accès aux traitements contre le VIH, mais que 9 millions de personnes supplémentaires nécessitent de tels traitements. Lors de la récente Réunion de haut niveau des Nations Unies sur le sida, les États membres des Nations Unies ont unanimement adopté une déclaration qui fixe de nouveaux objectifs ambitieux, notamment permettre à 15 millions de personnes de bénéficier de traitements antirétroviraux à l'horizon 2015.

La Communauté des brevets médicaux est une démarche innovante, mise place en 2010 avec le soutien d'UNITAID, pour améliorer l'accès aux nouveaux médicaments antirétroviraux en regroupant des brevets et des informations sur la production d'antirétroviraux donnés par les laboratoires pharmaceutiques. Des négociations sont actuellement en cours entre la Communauté des brevets médicaux et six autres détenteurs de brevets.



Contact

ONUSIDA Genève
Sophie Barton-Knott
tel. +41 79 514 6896 / +41 22 791 1697
bartonknotts@unaids.org

Press centre

Download the printable version (PDF)

Feature Story

Le secteur extrêmement vulnérable du transport requiert des programmes de lutte contre le VIH efficaces

11 juillet 2011

Photo : North Star Alliance

Les populations mobiles, et notamment les employés du secteur du transport, sont hautement vulnérables au VIH. De nombreux chauffeurs routiers et autres travailleurs mobiles passent une grande partie de leur temps loin de leur famille et peuvent donc avoir plusieurs partenaires sexuels différents. Parmi ceux-ci se trouvent des professionnels du sexe et d'autres personnes vivant à proximité des grandes routes et des zones d'arrêt des camions.

L'Organisation internationale du Travail (OIT), la Fédération internationale des ouvriers du transport, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), l'ONUSIDA et la Division de la recherche sur l'économie de la santé et le VIH/sida (HEARD) ont organisé un atelier à Johannesburg le 29 et le 30 mars 2011, dans le but d'examiner les preuves actuellement disponibles concernant le VIH et le secteur du transport en Afrique du Sud, d'identifier les lacunes et d'établir des agendas de recherche destinés à renforcer les preuves existantes.

« Nous devons adopter une approche intégrée et transfrontalière du secteur du transport », a déclaré Vic Van Vuuren, directeur, OIT, Afrique de l'Est et australe.

Cet atelier a rassemblé des parties prenantes du secteur du transport dans les régions d'Afrique du Sud les plus touchées par le VIH. Parmi les participants se trouvaient des membres des ministères des transports, des Conseils nationaux sur le sida, de la société civile et des partenaires de développement, ainsi que des représentants des principales organisations d'employeurs et d'ouvriers, venus du Botswana, du Kenya, du Malawi, du Mozambique, de Namibie, d'Afrique du Sud, du Zimbabwe, de Zambie et de Tanzanie.

Le transport est indissociable du développement en Afrique du Sud. À l'échelle macro-économique, la capacité des pays à importer et à exporter des marchandises et à déplacer des entrées et des sorties économiques est un élément crucial pour la croissance du PIB. Au niveau des villes et des communautés, l'aptitude des personnes à se déplacer et à commercer affecte considérablement leur revenu et leurs moyens de subsistance. Il existe de nombreuses preuves attestant que le VIH a un impact négatif sur le secteur du transport dans cette région.

L'atelier a notamment permis aux participants et aux parties prenantes de se regrouper selon leur pays d'origine et de déterminer ensemble des cadres d'action stratégiques. Chaque pays a ainsi établi une série d'actions à mettre en place dans les deux ans à venir afin de progresser dans les domaines du VIH et du transport. Ces actions ont été définies sur la base de la norme internationale du travail 2010 de l'OIT, Recommandation sur le VIH/sida et le monde du travail.

Conclusions et bilans :

Les employés du secteur du transport ne sont pas le seul groupe démographique vulnérable aux problèmes de santé. Les communautés et les commerçants qui vivent et travaillent le long des corridors de transport sont eux aussi confrontés à des risques sanitaires. Selon les participants, il convient de cibler, tant d'un point de vue conceptuel que pragmatique, les zones vulnérables et non les groupes vulnérables.

Les preuves démontrent que les centres de soins programmatiques sur le VIH ont été mieux perçus par les utilisateurs finals lorsque le terme « Centre de remise en forme » était employé au lieu de « Centre de lutte contre le HIV » ou « contre le sida ». L'adoption d'un terme plus général évite de renforcer la stigmatisation et la discrimination associées au VIH. En outre, elle déplace l'attention de la seule réponse au VIH vers l'amélioration de l'ensemble de l'état de santé et du bien-être des clients.

Les participants ont aussi évoqué la nécessité de renforcer les efforts actuels en faveur de l'uniformisation des protocoles douaniers et de la suppression des retards inutiles au niveau des postes frontières. En effet, ces retards augmentent le temps libre dont disposent les ouvriers du secteur du transport loin de leur famille, accroissant ainsi leur propension à adopter un comportement à risque.

L'engagement des communautés dans les phases de planification, de conception et de mise en œuvre des projets a été jugé crucial pour garantir que les programmes seront bien accueillis et pour asseoir leur efficacité sur le long terme.

Feature Story

La première réunion des ministres de la santé des BRICS change la donne en matière de santé mondiale

11 juillet 2011

De g. à d. : directrice générale de l'OMS Margaret Chan, ministre de la santé et des affaires familiales d'Inde Ghulam Nabi Azad, ministre de la santé du Brésil Alexandre Padilha, ministre de la santé de Chine Chen Zhu, vice-ministre de la santé et du développement social de Russie Veronika Skvortsova, ministre de la santé d'Afrique du sud Aaron Motsoaledi, directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé.
Photo : ONUSIDA

L'accès universel aux médicaments était le thème central de la discussion de la réunion de ce jour des ministres de la santé du Brésil, de Russie, d'Inde, de Chine et d'Afrique du Sud (BRICS) à Pékin, en Chine. La réunion, organisée par le gouvernement chinois, visait à identifier des opportunités pour les pays du BRICS de promouvoir un accès plus vaste à des médicaments bon marché et de qualité, avec en arrière-plan les Objectifs du Millénaire pour le développement et autres programmes de santé publique.

« Les cinq pays du BRICS apportent une nouvelle voix, une nouvelle perspective et de nouvelles solutions aux défis mondiaux actuel », a déclaré le directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé, qui a participé à la première réunion des ministres de la santé du BRICS, accompagné de la directrice générale de l'OMS, Margaret Chan. « Il s'agit d'une voix dotée d'une puissance économique, technologique et novatrice incroyable et à la fois, d'une voix intimement liée aux besoins et aux intérêts du monde en développement », a-t-il ajouté.

Le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud accueillent 40 % de la population mondiale et près d'un tiers des personnes vivant avec le VIH dans le monde. Si les cinq BRICS ont réalisé des progrès considérables en matière d'expansion des services de prévention et de traitement du VIH pour leurs populations, l'objectif de l'accès universel demeure un problème critique : Dans quatre BRICS sur cinq, par exemple, seuls un tiers des personnes ayant besoin d'un traitement anti-VIH en reçoivent un.

Une « Déclaration de Pékin », émise le 11 juillet et signée par les ministres de la santé des cinq BRICS, a souligné l'importance d'un transfert de technologie entre les BRICS, ainsi qu'avec d'autres pays en développement, pour accroître leur capacité à fabriquer des médicaments et des marchandises bon marché. La Déclaration a également insisté sur le rôle essentiel des médicaments génériques pour étendre l'accès aux médicaments antirétroviraux pour tous.

L'accès à des médicaments bon marché est un élément fondamental pour élargir l'accès aux services de santé, en particulier aux plus démunis

Chen Zhu, ministre de la santé de Chine

En signant la Déclaration, les dirigeants se sont engagés à collaborer pour respecter les dispositions de la Déclaration de Doha sur les ADPIC et la santé publique, des dispositions qui permettent aux pays de surmonter les restrictions de droits de propriété intellectuelle sur les médicaments dans l'intérêt de la santé publique.

« L'accès à des médicaments bon marché est un élément fondamental pour élargir l'accès aux services de santé, en particulier aux plus démunis », a expliqué Chen Zhu, ministre de la santé de la Chine.

Les cinq BRICS sont confrontés à des problèmes sanitaires similaires, notamment le double fardeau de maladies transmissibles et non transmissibles, l'accès inégal aux services de santé et des coûts de santé en hausse constante. Grâce à une action collective et de l'influence, la coalition des BRICS promet de délivrer des solutions économiques, équitables et durables pour la santé mondiale.

Speeches

Discours

Multimédia

Feature Story

La Chine s'engage pour l'objectif de l'ONUSIDA : zéro nouvelle infection au VIH, zéro discrimination et zéro décès dû au sida

11 juillet 2011

Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA (à gauche) et Li Keqiang, vice-Premier ministre chinois.
Photo : agence de presse Xinhua

Au cours d'une visite prolongée en Chine, le directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé, a rencontré le vice-Premier ministre Li Keqiang afin de discuter de la façon dont la Chine intensifie ses efforts de lutte contre le VIH. Lors de cette réunion, M. Li a souligné que la stratégie de l'ONUSIDA Objectif Zéro, qui vise zéro nouvelle infection au VIH, zéro discrimination et zéro décès dû au sida dans le monde, sert de fil conducteur à la stratégie nationale de la Chine pour la lutte contre le virus.

M. Li, qui préside également le Comité de travail sur le sida du Conseil d'État, a fait remarquer que les « trois zéros » sont des objectifs fondamentaux pour la riposte au VIH de la Chine et que son pays s'engage à concrétiser cette vision. « Les trois zéros peuvent devenir une réalité. Nous sommes en train de mobiliser la population pour y parvenir », a indiqué le vice-Premier ministre lors des discussions avec M. Sidibé. « Le gouvernement et moi-même sommes engagés pour y arriver ».

Les trois zéros peuvent devenir une réalité. Le gouvernement et moi-même sommes engagés pour y arriver.

Li Keqiang, vice-Premier ministre chinois

Environ 740 000 personnes vivent avec le VIH en Chine, dont la prévalence nationale du VIH est de 0,06 %. Toutefois, selon les chiffres du gouvernement, près de 5 % d'hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes en Chine vivent avec le VIH, soit 88 fois plus que la moyenne nationale. Les consommateurs de drogues injectables constituent une autre population très exposée au risque : en 2009, ces personnes ont représenté plus de 24 % des nouvelles infections au VIH.

Le vice-Premier ministre a indiqué que la Chine avait accompli d'importants progrès dans sa riposte au VIH, mais que la situation restait grave et que de nouvelles idées et approches seraient nécessaires pour réussir. « Il reste des défis à relever », a déclaré M. Li. « Les infections au VIH par transmission sexuelle et la consommation de drogues doivent être réduites. Il faut en faire plus dans ces domaines ».

Ces dernières années, la Chine a entrepris des actions audacieuses et éclairées par des données probantes pour renforcer sa riposte au VIH.

Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA

M. Li a également insisté sur l'importance d'une participation de l'ensemble de la communauté à la riposte au VIH et de l'engagement du gouvernement pour faciliter cette participation. Selon M. Li, les organisations à assise communautaire jouent un rôle irremplaçable dans la prévention du VIH et l'élimination de la discrimination. « Le gouvernement apporte un soutien solide à ces organisations », a-t-il indiqué. 

Lors de la réunion, M. Sidibé a fait l'éloge du leadership puissant et soutenu de la Chine dans la riposte au VIH, ainsi que de son adoption de nouvelles approches. « Ces dernières années, la Chine a entrepris des actions audacieuses et éclairées par des données probantes pour renforcer sa riposte au VIH », a déclaré M. Sidibé. « La Chine est engagée en première ligne sur tous les fronts, que ce soit avec son programme de traitement de substitution à la méthadone à grande échelle, avec l'intensification sur tout le territoire des traitements antirétroviraux, ou encore par son investissement soutenu dans la prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant ».

Feature Story

Nouvelle stratégie urbaine contre le VIH en Chine pour lutter contre les infections au VIH chez les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes

09 juillet 2011

Photo : Curt Carnemark/Banque mondiale

Des responsables du gouvernement à Chengdu, Chine, ont aujourd'hui organisé un atelier pour aborder le thème de l'épidémie grandissante de VIH de la ville parmi les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH). Les participants de l'atelier ont discuté d'une nouvelle stratégie sur cinq ans qui appelle à augmenter de manière considérable la couverture de la prévention et du traitement du VIH chez la population HSH à Chengdu et promouvoir la participation d'organisations communautaires dans la riposte de la ville au VIH.

« Les villes ont un rôle majeur à jouer dans la riposte au sida », a déclaré M. Yang Xiaoguang, directeur du bureau de la santé de Chengdu, lors de son élocution à l'atelier le 9 juillet. « En réunissant nos efforts pour bâtir une riposte forte et multisectorielle à Chengdu, avec une participation communautaire importante, nous pouvons augmenter la couverture des services de prévention, de traitement et de soins chez les HSH et stopper la prolifération du VIH dans notre ville », a-t-il ajouté. Étaient également présents à l'atelier des hauts représentants du Ministère de la santé chinois, des représentants gouvernementaux du bureau de la santé de la province de Sichuan, des représentants de la société civile et Michel Sidibé, directeur exécutif du Programme commun des Nations Unies sur le VIH et le sida (ONUSIDA).

Selon les chiffres du gouvernement, environ 5 % des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes en Chine vivent avec le VIH, soit 88 fois plus que la prévalence nationale du VIH de 0,057 %. Dans la ville de Chengdu, plus de 10 % de la population HSH vivent avec le VIH. En Chine, la prévalence du VIH est généralement supérieure dans les villes et les zones urbaines, atteignant près de 20 % dans certaines villes du sud-ouest du pays.

Les villes sont au coeur du développement et des progrès de la Chine et doivent rester en première ligne de la riposte au VIH

Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA

« Les villes sont au coeur du développement et des progrès de la Chine et doivent rester en première ligne de la riposte au VIH », a indiqué M. Sidibé. « Grâce à des actions courageuses pour lutter contre le VIH chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les villes peuvent ouvrir la voie à la vision de l'ONUSIDA, à savoir zéro nouvelle infection au VIH, zéro discrimination, zéro décès lié au sida. Nous espérons que dans l'année à venir, de plus en plus de villes chinoises mettront en oeuvre des stratégies urbaines pour les HSH », a-t-il ajouté.

En Chine, environ une nouvelle infection sur trois touche des hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes. Cependant, selon les chiffres du gouvernement, moins de la moitié de la population HSH a accès à des services de dépistage du VIH et moins de 15 % des HSH séropositifs au VIH ayant besoin d'un traitement le reçoivent. La nouvelle stratégie de Chengdu souligne le rôle essentiel que les organisations communautaires peuvent jouer pour atteindre les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes et les autres populations à haut risque d'infection au VIH.

Tong Ge, coordinateur du Forum sur la santé des HSH en Chine et participant de l'atelier de Chengdu, a insisté sur l'importance de s'assurer d'une forte coopération entre le gouvernement et la société civile. « En s'inspirant des expériences de villes telles que Chengdu, qui ont déjà des ripostes au sida bien développées, nous pouvons contribuer à promouvoir une collaboration multisectorielle de façon équitable et ordonnée et renforcer la riposte au VIH dans l'ensemble du pays », a déclaré M. Tong. « La prochaine étape consiste à mettre en oeuvre des stratégies similaires dans d'autres villes du pays », a-t-il ajouté.

Feature Story

Le directeur exécutif de l'UNAIDS félicite le gouvernement de la Chine pour son leadership dans sa riposte au VIH

08 juillet 2011

(de gauche à droite) Michel Sidibé, directeur exécutif de l’ONUSIDA avec le Dr Chen Zhu, ministre de la Santé de Chine.
Photo : ONUSIDA/AFP

Lors d'une réunion officielle aujourd'hui à Pékin avec le Dr Chen Zhu, ministre de la Santé de Chine, le directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé, a salué l'engagement de la Chine et son leadership dans la riposte nationale au VIH. M. Sidibé a félicité le gouvernement de Chine pour son niveau élevé de participation à la récente Assemblée générale de l'ONU, réunion de haut niveau sur le SIDA et pour son soutien très marqué Objectif zéro— une stratégie UNAIDS qui vise zéro nouvelle infection au VIH, zéro discrimination et zéro décès lié au SIDA dans le monde entier.

Au cours des dix dernières années, la riposte au SIDA de la Chine a atteint des résultats significatifs. Entre 2003 et 2010, le nombre de personnes bénéficiant d'un traitement antirétroviral en Chine a augmenté de zéro à plus de 86 000 personnes, ce qui représente une couverture de plus de 40%. Près de 8 000 cliniques dans tout le pays proposent maintenant un test VIH volontaire et des conseils gratuits. 

La Chine a récemment également mis en place des programmes concernant le VIH pour les populations très exposées au risque d'infection par le VIH, en particulier les professionnel(le)s du sexe et les personnes qui consomment des drogues injectables. Depuis la sortie d'un programme majeur de traitement de substitution à la méthadone en 2004, 700 cliniques fournissent des services de prévention et de traitement du VIH dans tout le pays, à presque 300 000 personnes.

Une nécessité urgente pour des approches basées sur la ville

Lors de sa réunion avec le Dr Chen, M. Sidibé a noté avec inquiétude l'augmentation alarmante de l'épidémie de VIH parmi les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH), en particulier dans les zones urbaines. M. Sidibé recommande que la Chine traite le développement et la mise en œuvre d'une stratégie nationale HSH comme une priorité absolue dans sa riposte au SIDA.

Selon les chiffres du gouvernement, une estimation de une sur trois nouvelles infections au VIH dans le pays émane des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, et une majorité de ces infections apparaît dans les villes. Environ 5% d'hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes en Chine vivent avec le VIH - 88 fois plus que la prévalence nationale au VIH qui est de 0.057%. Dans de nombreuses villes en Chine, plus de 10% de la population des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes vit avec le VIH.

Afin de garantir une riposte au VIH nationale réussie, une action urgente est nécessaire dans les zones métropolitaines

Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA

« Afin de garantir une riposte au VIH nationale réussie, une action urgente est nécessaire dans les zones métropolitaines » commente M. Sidibé, lors d'une visite officielle de cinq jours en Chine. Il ajoute : « Fournir des services anti-VIH aux hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes doit être au cœur de la riposte à l'épidémie dans les villes, ». 

Pendant sa réunion avec le Dr Chen, M. Sidibé appelle le gouvernement chinois à développer, d'ici la fin 2012, des plans d'actions HSH à l'échelle des mégapoles chinoises qui comptent des populations de plus de 10 millions d'habitants.

La participation des communautés est critique pour une riposte au VIH efficace

L'importance de la participation des communautés était le thème phare pendant la réunion du directeur exécutif, plus tard dans la journée, avec M. Dou Yupei, vice-ministre des Affaires civiles. De nombreuses organisations communautaires sont déjà opérationnelles dans les villes chinoises et obtiennent d'importants résultats dans les épidémies locales. Toutefois, afin de participer de manière effective et durable dans la réponse au SIDA, ces organisations communautaires doivent avoir l'autorisation d'être enregistrées de manière légale et avoir accès aux financements.

Lors de sa réunion avec le vice-ministre des Affaires civiles, le directeur exécutif de l'ONUSISA a noté les importants conseils récemment diffusés par le Conseil d'État chinois qui a fait appel aux départements concernés afin de permettre un enregistrement légal des organisations sociales, ce qui est une importante étape pour la riposte au VIH chinoise.

M. Sidibé a également commenté les actions prises par le ministère pour développer et augmenter l'étendue des paiements d'allocations/indemnités d'aide sociale pour les enfants impactés par l'épidémie de SIDA - des actions, dit-il, qui démontrent l'engagement du gouvernement chinois afin de garantir le bien-être des personnes touchées par le VIH et le SIDA.

Feature Story

Les professionnelles du sexe en première ligne de la riposte au sida en Inde

07 juillet 2011

Le directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé, a écouté les expériences des travailleurs du sexe de Delhi Est lors de sa visite officielle en Inde le 6 juillet 2011.
Photo : ONUSIDA

Dans une zone suburbaine dense éloignée de Lutyen’s Delhi, dans une petite maison entourée d'une cacophonie d'immeubles en béton, une vingtaine de professionnelles du sexe se sont réunies pour partager leurs expériences sur la riposte au sida. « Que pensez-vous de nous ? », a demandé Mme Munni au directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé, en visite dans la région. « Je pense que vous êtes comme moi, comme chacun d'entre nous », a-t-il répondu avant d'être gratifié des grands sourires des femmes, heureuses d'être considérées comme partie intégrante de la société.

M. Sidibé s'entretenait avec des professionnelles du sexe le 6 juillet, quelques semaines après l'adoption d'une déclaration politique historique sur le sida par les pays membres des Nations unies, dans laquelle ils ont pour la première fois reconnu que les stratégies de prévention ne prenaient pas correctement en charge les populations exposées à un risque accru—plus particulièrement, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les consommateurs de drogues injectables et les professionnels du sexe. Une grande partie du commerce du sexe de Delhi Est ne se déroule pas dans des maisons closes organisées mais dans la rue et à domicile. Ce type de commerce du sexe n'est pas spécifique à Delhi ; il est pratique courante dans la plupart des villes et villages d'Inde, ce qui rend l'accès aux services de prévention et de traitement du VIH plus difficile pour les hommes et femmes proposant des rapports sexuels tarifés. 

Un programme de proximité pour soutenir les professionnelles du sexe

Sans structure d'appui, les professionnelles du sexe sont souvent confrontées à la violence de leurs clients. « Parfois, nos clients nous emmènent dans leur chambre et invitent d'autres amis. Nous sommes obligées d'avoir un rapport sexuel avec eux et de boire de l'alcool. Si nous résistons, ils nous battent », déclare Mme Reshma. Elle est professionnelle du sexe depuis trois ans et est aussi aujourd'hui éducatrice pour les pairs dans le cadre du programme de proximité sur le commerce du sexe dirigé par la SOSVA (Society for Service to Voluntary Agencies). Le rôle de Mme Reshma en tant qu'éducatrice pour les pairs consiste à apporter une éducation et des conseils en matière de santé ainsi que de promouvoir l'utilisation du préservatif et de faciliter la prise en charge médicale de ses pairs professionnelles du sexe. L'organisation propose des services de prévention et de traitement du VIH à près de 1 000 travailleurs du sexe.

J'ai dix-neuf ans et je viens de terminer l'école. Je vends des services sexuels car je dois m'occuper de mes trois jeunes soeurs. Mon poste dans un centre d'appels n'est pas suffisant

Mme Reenu, professionnelle du sexe à Delhi Est

L'utilisation du préservatif a augmenté dans le cadre du projet, et les taux d'infections sexuellement transmissibles ont chuté au cours de ces deux dernières années. « La plupart de nos clients demandent d'utiliser des préservatifs. Ceux qui ne veulent pas, nous les convainquons de le faire », a indiqué Mme Reshma. Qu'en est-il si les clients proposent plus d'argent pour un rapport sexuel sans préservatif ? « Nous ne pouvons pas risquer notre vie pour un millier de roupies [environ 20 dollars] de plus », a souligné Mme Munni.

Les professionnelles du sexe ont environ dix clients par semaine et font souvent appel à un réseau de proxénètes pour trouver leur clientèle. Ces proxénètes gardent environ 50-60 % du prix payé par le client. « Les professionnelles du sexe pensent qu'il est sûr de travailler chez moi car je peux protéger leur identité et également mettre à leur disposition un espace sûr pour qu'elles et les clients aient des rapports sexuels », a déclaré Mme Lali, une proxénète qui offre également des rapports sexuels tarifés en dehors de son domicile.

Vous êtes en première ligne de la riposte au sida et grâce à votre soutien, nous atteindrons notre objectif de zéro nouvelle infection au VIH, zéro discrimination et zéro décès lié au sida

Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA

La plupart des professionnelles du sexe sont mariées et nombreux sont les partenaires qui ne savent pas qu'elles sont impliquées dans le commerce du sexe ou restent silencieux. « Je suis sûre qu'il le sait, mais pour garder l'harmonie au sein de la famille, il ne dit rien », a déclaré Mme Shahana. « J'ai dix-neuf ans et je viens de terminer l'école. Je vends des services sexuels car je dois m'occuper de mes trois jeunes soeurs. Mon poste dans un centre d'appels n'est pas suffisant », a indiqué Mme Reenu à M. Sidibé.

Changer la nature du commerce du sexe

La nature du commerce du sexe dans la région a vite évolué, notamment avec l'utilisation des téléphones portables par les femmes et les proxénètes pour vendre des services sexuels. « Il est devenu difficile de fournir des services de prévention et de traitement dans la mesure où nous ne pouvons plus identifier facilement les femmes », a expliqué Mme Nazish Musthafa, la directrice de programme du projet de proximité. « Même lorsque nous entrons en contact avec elles, nous les perdons ensuite car elles changent souvent de téléphone portable pour fuir le harcèlement et la violence d'anciens clients ».

La SOSVA (Society for Service to Voluntary Agencies) offre des services de prévention et de traitement du VIH à près de 1000 travailleurs du sexe.
Photo : SOSVA

L'autre tencance actuelle est l'entrée des écolières dans le commerce du sexe. La plupart des éducatrices pour les pairs de ce projet conseillent des filles, mais sont souvent impuissantes et ne parviennent pas à les empêcher de se faire exploiter. « Une nouvelle tendance est apparue, le commerce du sexe comme mode de vie », a déclaré M. Shalabh Mittal, qui travaille dans une agence qui apporte un soutien technique aux organisations participant à des programmes de lutte contre le sida dans l'État de Delhi. « De nombreuses jeunes femmes choisissent d'entrer dans le commerce du sexe et il est difficile de leur proposer des services de prévention contre le VIH ».

En félicitant la SOSVA et les professionnelles du sexe pour leur contribution à la riposte au sida, M. Sidibé a déclaré : « Vous avez rendu aux femmes leur dignité et leur respect. Vous êtes en première ligne de la riposte au sida et grâce à votre soutien, nous atteindrons notre objectif de zéro nouvelle infection au VIH, zéro discrimination et zéro décès lié au sida ».

Rôle de la société civile

Plus tard dans la journée, M. Sidibé s'est réuni avec les représentants de la société civile et de l'industrie pharmaceutique. Lors de la réunion avec les organisations de la société civile, celles-ci ont appelé au soutien de l'ONUSIDA pour s'assurer que le prochain programme national de lutte contre le sida soit factuel et inclue les besoins des communautés. Reconnaissant que le programme suivant déterminera l'évolution de l'épidémie en Inde, M. Sidibé a promis de fournir le soutien technique nécessaire et une défense de haut niveau.

L'avenir de l'industrie pharmaceutique

À l'occasion d'un forum interactif organisé par la Fédération indienne des chambres du commerce et de l'industrie (FICCI), des membres de l'industrie pharmaceutique, du gouvernement et de la société civile ont souligné le besoin de s'assurer que l'Inde reste un fournisseur fiable de médicaments génériques de qualité. M. Sidibé a appelé à l'innovation dans le développement de nouveaux médicaments. Il a insisté sur le fait que les besoins de traitement du VIH augmenteront au fur et à mesure que les personnes deviendront éligibles pour le traitement et choisiront d'utiliser des traitements préventifs.

Les politiques de l'Inde détermineront non seulement l'évolution de l'épidémie en Inde mais également en Afrique

Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA

Faisant écho au paysage changeant de l'industrie pharmaceutique indienne, M. D.G. Shah, président de l'Indian Pharma Alliance et co-président du Comité FICCI Pharma, a déclaré : « Nous avons besoin d'une approche globale pour comprendre les menaces qui pèsent sur l'industrie pharmaceutique indienne, notamment les forces mondiales, les pressions politiques, les acquisitions des multinationales et la limitation à l'aveugle des exigences réglementaires des pays développés ». Il a appelé à un équilibrage des accords commerciaux et à un soutien technique pour aider les pays en développement à utiliser les flexibilités des ADPIC et négocier des accords de commerce équitable. « La plupart des pays en développement font face aux contraintes des cadres institutionnels pour mettre en application les politiques, par exemple, l'absence de directives opérationnelles sur la licence obligatoire d'exercice. Outre les accords de libre-échange, il existe de nombreuses autres barrières non tarifaires pour les médicaments génériques, comme les pressions pour l'adoption de directives ISE pour l'autorisation réglementaire des médicaments », a ajouté M. Shah.

« La Commission de la concurrence indienne va surveiller étroitement l'industrie pharmaceutique nationale et nous ne laisserons personne créer de domination et d'exclusivité sur les marchés indiens, notamment pour les produits pharmaceutiques », a déclaré Mme Renuka Jain Gupta, directrice de la Commission de la concurrence indienne.

Pour clore son voyage en Inde, M. Sidibé a déclaré : « L'inde est maintenant en position de jouer un rôle clé dans la riposte mondiale au sida. Les politiques de l'Inde détermineront non seulement l'évolution de l'épidémie en Inde mais également en Afrique ».

Feature Story

Le Secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon lance le rapport annuel d'avancement sur les Objectifs du Millénaire pour le développement

07 juillet 2011

Rapport OMD 2011

Le 7 juillet, le Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon a lancé le rapport annuel d'avancement sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), le  rapport OMD 2011, mettant en lumière là où des avancements ont été faits et là où des efforts plus intenses sont nécessaires de toute urgence. Le rapport présente les dernières statistiques sur chacun des objectifs, de manière globale et régionale, recueillies par le biais de plus de 25 agences de l'ONU et internationales.
Le rapport de cette année montre que le monde est sur la voie pour réduire de moitié la proportion de personnes vivant dans une pauvreté extrême. Il montre régalement que certains pays en développement comme le Burundi, Madagascar, le Rwanda, le Togo et la Tanzanie ont atteint, ou presque atteint, l'objectif d'envoyer tous les enfants à l'école primaire. Par ailleurs, 2,6 milliards de personnes vivent encore sans accès à des toilettes ou des latrines, et presque un milliard de personnes souffrent quotidiennement de la fin, et plus de 350 000 femmes meurent chaque année de complications lors de la grossesse ou en couches.

Les investissements dans la prévention et le traitement du VIH ont porté leurs fruits

Le rapport souligne que les nouvelles infections au VIH baissent régulièrement - entre 2001 et 2009 le taux d'incidence du VIH a baissé de près de 25% au plan mondial - et que, grâce à l'augmentation du financement et à l'expansion de programmes majeurs, le nombre de personnes bénéficiant de la thérapie antirétrovirale pour le VIH a été multiplié par 13 de 2004 à 2009.

La publication note également que les femmes et les adolescents sont particulièrement vulnérables au VIH avec les jeunes (âgés de 15 à 24 ans) représentant 41% des nouvelles infections parmi ceux âgés de 15 ans ou plus, et selon l'ONUSIDA, les jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans représentent 26% de toutes les nouvelles infections globalement. Le rapport OMD met l'accent sur la nécessité de connaissances améliorées, compréhensives et correctes sur le VIH parmi les jeunes hommes et les jeunes femmes dans les régions en développement

Selon le nouveau rapport, plus d'enfants rendus orphelins par le SIDA en Afrique subsaharienne vont maintenant à l'école, augmentant leurs chances de bénéficier de protection et d'appui. La publication note également les progrès enregistrés dans la réduction du risque du VIH pour les nouveau-nés.

Le secrétaire général est à Genève pour prononcer le discours d'ouverture lors du segment de haut niveau de l'importante session 2011 du Conseil économique et social (ECOSOC).

Liens externes

Publications

Publications

S'abonner à Feature Story