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Intégrer la lutte contre le VIH/sida aux programmes portant sur la santé et le développement en général
10 juin 2011
10 juin 2011 10 juin 2011
Françoise Barré-Sinoussi, Prix Nobel, Institut Pasteur, France; Aditi Sharma, Coalition internationale de la préparation au traitement, lors de la cinquième table ronde sur le thème Intégrer la lutte contre le VIH/sida aux programmes portant sur la santé et le développement en général, organisée au siège des Nations unies à New York le 10 juin 2011.
ONUSIDA/B. Hamilton
Sortir le sida de son isolement et l'intégrer aux programmes : tel était le thème de la table ronde officielle finale qui s'est tenue le dernier jour de la Réunion de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations unies sur le sida.
Présidée par Son Excellence Gervais Rufyikiri, second vice-président du Burundi, la table ronde était animée par Laurie Garrett, spécialiste des questions de santé mondiale au sein du Council on Foreign Relations (Conseil des relations étrangères), et a réuni la lauréate du Prix Nobel de médecine Françoise Barré-Sinoussi, de l'Institut Pasteur, Aditi Sharma, représentante de la société civile, de la Coalition internationale de la préparation au traitement, Jorge Sampaio, envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies auprès du partenariat Halte à la tuberculose, et Ragnhild Mathisen, secrétaire d'État auprès du ministère de la Santé de Norvège.
Relier le VIH à la santé et au développement
Trente ans après le début de l'épidémie de VIH, le sida fait désormais partie intégrante des défis que doivent relever les pays en matière de santé et de développement. Cependant, nous devons renforcer ces liens afin de parvenir à l'accès universel et d'assurer la continuité de la riposte au VIH. Les participants ont identifié les principaux bénéfices et les éléments essentiels de l'intégration du VIH dans les autres programmes de santé et de développement et évoqué la manière dont les points forts de la riposte au sida peuvent être exploités en faveur de ces questions.
« La lutte contre le VIH ne peut pas se faire de façon isolée. Son intensification requiert des systèmes de santé intégrés opérationnels et des communautés responsabilisées grâce à l'accès aux droits et aux biens fondamentaux, notamment l'alimentation, la nutrition et l'éducation de base », a expliqué Françoise Barré-Sinoussi.
Les participants ont mis en avant les enseignements tirés de l'intégration des programmes et des services de lutte contre le VIH et la tuberculose et ont évoqué les liens entre les services de santé sexuelle et reproductive et les services de santé maternelle, néonatale et pédiatrique, en particulier au niveau des efforts en faveur de l'élimination des nouvelles infections au VIH chez les enfants et du prolongement de la vie de leurs mères. Dans un vibrant plaidoyer, M. Sampaio s'est prononcé pour la mise en œuvre de l'ensemble de services intégrés tuberculose/VIH recommandé afin d'éviter un million de décès par tuberculose chez les personnes vivant avec le VIH d'ici 2015.
Les participants ont également noté qu'au fur et à mesure de l'expansion de l'accès à la thérapie antirétrovirale, la riposte au VIH évolue, passant du statut de réponse d'urgence spécifique à une maladie à celui d'un défi lié à la gestion d'une maladie chronique qui doit être abordée dans le contexte d'autres affections chroniques. De nombreux pays ayant une forte prévalence du VIH sont également confrontés à l'émergence d'épidémies d'autres infections chroniques, comme les hépatites B et C, ainsi que de maladies non transmissibles, telles que les maladies cardio-vasculaires et respiratoires chroniques et le diabète.
Les participants à la table ronde ont insisté sur le fait que les bénéfices d'une approche intégrée des services anti-tuberculose et anti-VIH pour les patients, les programmes et les partenaires se traduisent par un meilleur accès à des soins complets, des économies de coûts et une diminution de la morbidité et de la mortalité. L'approche combinée VIH/hépatite C adoptée par le Brésil a été citée comme exemple d'une approche intégrée centrée sur le patient. De même, la prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant, y compris le traitement et les soins pour les mères et leurs enfants, a été mise en avant en tant qu'élément intégral et essentiel pour parvenir aux objectifs 4 et 5 des Objectifs du Millénaire pour le développement et appliquer la Stratégie mondiale pour la santé de la femme et de l'enfant du secrétaire général des Nations unies.
La table ronde a conclu que le moment était bien choisi pour examiner les moyens d'utiliser l'élargissement de la prévention, du traitement, des soins et de l'appui en matière de VIH non seulement pour favoriser des services de santé de haute qualité durant des périodes particulières de la vie, comme la grossesse et l'enfance, mais aussi pour renforcer la lutte contre tout un éventail d'autres affections et répondre aux problèmes de développement concernant, entre autres, la sécurité alimentaire, la pauvreté, la toxicomanie, les droits de l'homme et l'égalité entre les sexes. Par conséquent, atténuer l'impact du VIH est capital pour atteindre l'OMD numéro 6 et les autres objectifs de développement.
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Press Release
Des dirigeants internationaux lancent un plan pour éliminer les nouvelles infections au VIH chez les enfants à l’horizon 2015
09 juin 2011 09 juin 2011
(de gauche à droite): Michel Sidibé, Directeur Exécutif ONUSIDA; Président Bill Clinton; Ban Ki-moon, Secrétaire Général des Nations Unies; Goodluck Jonathan, Président of Nigeria; Dr Eric Goosby, Ambassadeur Américain Global AIDS, Anthony Lake, Directeur Exécutif UNICEF, durant le lancement du Plan Mondial pour éliminer les nouvelles infections au VIH chez les enfants et le maintien en vie de leurs mères, quartiers généraux des Nations Unies, New-York, 9 Juin 2011.
Photo: ONUSIDA/B. Hamilton
NEW YORK / GENÈVE, le 9 juin 2011—Les dirigeants internationaux, rassemblés à New York pour la Réunion de haut niveau des Nations Unies sur le sida 2011, ont lancé, ce jour, un Plan Mondial qui permettra d’importants progrès vers l’élimination des nouvelles infections au VIH chez les enfants d’ici à 2015, et le maintien en vie de leurs mères.
« Nous pensons qu’à l’horizon 2015, les enfants pourront naître, en tous lieux, sans VIH et leurs mères, demeurer en bonne santé », a déclaré Michel Sidibé, le Directeur exécutif de l’ONUSIDA. « Ce nouveau Plan mondial est réaliste, efficace et entraîné par les pays les plus affectés. »
« Il y a un enfant qui naît avec le VIH quasiment toutes les minutes. En travaillant ensemble, nous pouvons renverser cette tendance, comme nous l’avons fait aux États-Unis, et comme le Botswana s’apprête à y parvenir », a déclaré l’Ambassadeur Eric Goosby, Coordonnateur pour les États-Unis de la lutte mondiale contre le sida. « La prévention des nouvelles infections au VIH chez les enfants à travers le monde est, de toute évidence, un investissement judicieux qui sauve des vies et permet aux enfants de prendre un bon départ dans la vie. »
La fourniture d’une prévention et d’un traitement antirétroviraux aux femmes enceintes vivant avec le VIH réduit à moins de 5 % le risque que leur bébé naisse avec le virus — elle garde également en vie leurs mères qui pourront ainsi les élever. Aucune barrière technique ou scientifique ne fait obstacle à cette déclaration mondiale. Le Plan fait remarquer que l’émergence d’une génération sans sida nécessite, pour devenir réalité, un leadership, des responsabilités partagées et une action concertée parmi les pays donateurs, les pays bénéficiaires et le secteur privé.
Répondant à cette déclaration du Plan mondial, le Plan d’urgence du Président des États-Unis pour la lutte contre le sida (PEPFAR) a annoncé une enveloppe supplémentaire de 75 millions USD pour les initiatives de prévention contre la transmission du VIH de la mère à l’enfant (PTME). Ce financement s’ajoutera au montant total d’environ 300 millions USD que le PEPFAR verse déjà, tous les ans, aux fins de la PTME.
La Fondation Bill & Melinda Gates s’est engagée à donner 40 millions USD, le groupe Chevron a annoncé 20 millions USD et Johnson & Johnson a promis 15 millions USD.
« Les investissements dans la prévention de la transmission de la mère à l’enfant sont fortement attendus, et la Fondation Bill & Melinda Gates s’engage à veiller à ce que ces initiatives soient pleinement intégrées dans les programmes de régulation des naissances et de santé destinés aux mères, aux nouveau-nés et aux enfants », a déclaré Stefano Bertozzi, Directeur pour le VIH et la tuberculose de la Fondation Gates.
« Chevron reconnaît que la durabilité de son groupe est inextricablement liée à la santé et au bien-être de ses employés et des communautés dans lesquelles il opère », a souligné Rhonda Zygocki, Vice-Présidente exécutive pour les politiques et la planification chez Chevron. « Nous sommes fiers d’annoncer une enveloppe de 20 millions USD, et de nous associer à cette mission qui vise l'élimination de la transmission du VIH de la mère à l’enfant. »
« Nous rêvons d’un monde où aucun bébé ne naîtra plus avec le VIH, et notre annonce de ce jour poursuit l’engagement continu de Johnson & Johnson en faveur de l’élimination de la transmission du VIH de la mère à l’enfant », a déclaré Brian Perkins, Vice-président administratif pour les Affaires commerciales. « Ce don constitue une nouvelle étape dans l'accomplissement de notre engagement à soutenir la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement, et traduit notre attachement de longue date à l'amélioration de la santé maternelle et infantile. »
En 2009, quelque 370 000 enfants sont nés avec le VIH - la quasi-totalité d’entre eux vivant dans des pays à revenu faible et intermédiaire, principalement en Afrique subsaharienne. Avec ce Plan mondial, l’objectif serait de progresser vers une réduction de 90 % de ce chiffre à l’horizon 2015. La totalité des 22 pays les plus affectés par les nouvelles infections au VIH chez les enfants ont contribué à l'élaboration de ce Plan qu'ils ont signé aux fins de sa mise en œuvre.

(de gauche à droite): Babalwa Mbono, Représentante des femmes vivant avec le VIH; Michel Sidibé, Directeur Exécutif ONUSIDA; Président Bill Clinton durant le lancement du Plan Mondial pour éliminer les nouvelles infections au VIH chez les enfants et le maintien en vie de leurs mères.
Photo: ONUSIDA/B. Hamilton
Ce Plan mondial pour l’élimination des nouvelles infections au VIH chez les enfants à l’horizon 2015, et le maintien en vie de leurs mères, a été élaboré par un groupe comprenant plus de 30 pays et 50 organismes communautaires, organisations non gouvernementales et internationales. Ce groupe a été réuni par l’ONUSIDA et le PEPFAR.
Babalwa Mbono a découvert qu’elle était séropositive lorsqu’elle est tombée enceinte. « Il est très important d’aider les femmes enceintes à protéger leur bébé », a-t-elle déclaré. « Comme toutes les mères, je ferais tout pour donner à mon enfant un bon départ dans la vie — et cette prévention devrait être disponible à toutes les femmes à travers le monde. »
« Nous ne pourrons parvenir à une génération sans VIH et sans sida qu’en concentrant nos efforts sur les mères et les enfants qui sont les plus exposés et en ont le plus besoin », a souligné le Directeur général de l’UNICEF, Anthony Lake. « Les investissements que nous réalisons dans la prévention de la transmission maternelle du VIH à l’enfant — et dans l’élargissement de l’accès des femmes aux soins de qualité – produiront non seulement des résultats formidables dans la vie des enfants et celle de leur famille affectées par le VIH et le sida, mais amélioreront également la santé des mères et des enfants dans les pays les plus pauvres qui sont aussi les plus touchés par l’épidémie de sida. »
Ce Plan se concentre sur une série de mesures politiques et programmatiques spécifiques, qui seront prises par les pays pour s’assurer que toutes les femmes enceintes vivant avec le VIH ont accès aux services de prévention et de traitement anti-VIH, et garantir l’élimination des nouvelles infections au VIH chez les enfants d’ici à 2015. Ce Plan inclut également des initiatives visant à fournir un traitement aux mères et aux enfants séropositifs lors de l’allaitement, ainsi que des passerelles vers les programmes existants de prévention et de traitement anti-VIH qui y font suite.
Les éléments clés du Plan mondial prévoient notamment que :
- La totalité des femmes, en particulier les femmes enceintes, ont accès à des services de prévention et de traitement anti-VIH salvateurs et de qualité — pour elles-mêmes et pour leurs enfants.
- Les droits des femmes vivant avec le VIH sont respectés, et les femmes, les familles et les communautés sont habilitées à prendre toutes les dispositions pour assurer leur propre santé et celle de leurs enfants.
- Des ressources adéquates — à la fois humaines et financières – sont disponibles, de manière opportune et prévisible, auprès de sources nationales et internationales tandis que la réussite des actions est reconnue comme étant une responsabilité partagée.
- Les programmes liés au VIH, à la santé des mères, des nouveau-nés et des enfants, et à la régulation des naissances agissent de concert, produisent des gains substantiels et ouvrent la voie à l’amélioration des résultats en matière de santé.
- Les communautés, en particulier les femmes vivant avec le VIH, ont les moyens et le pouvoir d’aider les femmes et leur famille dans l’accès à la prévention, aux traitements et aux soins anti-VIH dont elles ont besoin.
- Les dirigeants nationaux et internationaux agissent de concert pour soutenir les initiatives menées par les pays, et sont tenus responsables de la production de bons résultats.
Ce Plan inclut également un calendrier détaillé sur l’action menée aux niveaux communautaire, national, régional et mondial, en vue d'assurer des progrès rapides vers l’élimination des nouvelles infections au VIH chez les enfants d’ici à 2015, et le maintien en vie de leurs mères.
À propos du Plan mondial
Ce Plan mondial jette les fondations d’un mouvement, mené par les pays, en faveur de l’élimination des nouvelles infections au VIH parmi les enfants, et du maintien en vie de leurs mères. Il a été élaboré, au cours d’un processus consultatif, par une Cellule mondiale de réflexion de haut niveau réunie par l’ONUSIDA et co-présidée par le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, Michel Sidibé, et le Coordonnateur pour les États-Unis de la lutte mondiale contre le sida, l’Ambassadeur Eric Goosby. Il a rassemblé 30 pays et 50 organismes de la société civile, du secteur privé, des réseaux de personnes vivant avec le VIH et des organisations internationales pour dresser une feuille de route visant la réalisation de cet objectif d’ici à 2015.
Ce Plan couvre tous les pays à faible et moyen revenus mais se concentre sur les 22 pays [1] dont l’estimation des femmes enceintes séropositives est la plus élevée. Des efforts mondiaux et nationaux exceptionnels sont nécessaires dans ces pays où vivent près de 90 % des femmes enceintes séropositives ayant besoin de ces services. Des efforts accrus sont également attendus pour aider les pays dans lesquels la prévalence du VIH est faible, et l’épidémie, concentrée, en vue d’atteindre la totalité des femmes et des enfants exposés au VIH. Ce Plan mondial soutient et renforce l'élaboration de programmes nationaux chiffrés et menés par les pays.
ONUSIDA
ONUSIDA, le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida est un partenariat innovant des Nations Unies qui guide et mobilise le monde en vue de mettre en place un accès universel, à la prévention, aux traitements, aux soins et au soutien au VIH. Pour en savoir plus : unaids.org
PEPFAR
Le Plan d’urgence du Président des États-Unis pour la lutte contre le sida (PEPFAR) est une initiative du gouvernement américain qui vise à sauver la vie des personnes souffrant du VIH/sida à travers le monde. Cet engagement historique est le plus grand jamais entrepris par un pays pour combattre une maladie dans le monde. Les investissements du PEPFAR contribuent également à soulager la souffrance causée par d’autres maladies des différents secteurs de la santé mondiale. Le PEPFAR encourage la responsabilité partagée parmi les donateurs, les pays partenaires et les autres parties qui réalisent des investissements judicieux et salvateurs. Pour en savoir plus : www.pepfar.gov.
[1] Afrique du Sud, Angola, Botswana, Burundi, Cameroun, République démocratique du Congo, Côte d’Ivoire, Éthiopie, Ghana, Inde, Kenya, Lesotho, Malawi, Mozambique, Namibie, Nigeria, Ouganda, Swaziland, République unie de Tanzanie, Tchad, Zambie et Zimbabwe.
Contact
ONUSIDA GenèveSophie Barton-Knott
tel. +41 79 514 6896 / +41 22 791 1697
bartonknotts@unaids.org
Bureau du Coordinateur pour les États-Unis de la lutte mondiale contre le sida
Département d'État américain
tel. +1 202 663 2708
PetersonJL@state.gov
Press centre
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Feature Story
Les dirigeants sont appelés à inclure les besoins des femmes et des filles dans leurs politiques et programmes sur le VIH
10 juin 2011
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Discussion du groupe thématique, « Les femmes, les filles et le VIH », qui portait sur le fardeau disproportionné du VIH chez les femmes et les filles dans le monde. (De gauche à droite) : Stephanie Nolen, journaliste au « Globe and Mail »; Hanno Pevkur, Ministre des Affaires sociales de l'Estonie, et Dr Aaron Motsoaledi, Ministre de la Santé de la République d'Afrique du Sud. Siège de l'ONU à New York, 9 juin 2011 Photo : ONU/Eskinder Debebe
Les femmes, les filles et le VIH, tel était le thème du groupe de réflexion de haut niveau qui s'est tenu au siège de l'ONU le jeudi 9 juin. L'événement, qui entre dans le cadre de la Réunion de haut niveau sur le sida de l'Assemblée générale de l'ONU, était présidé par Hanno Pevkur, Ministre des Affaires sociales de l'Estonie.
La discussion interactive était animée par Stephanie Nolen et les représentants de haut niveau incluaient Dr Aaron Motsoaledi, Ministre de la Santé de la République d'Afrique du Sud; Dr Babatunde Osotimehin, Directeur exécutif de l'UNFPA, qui représentait l'ONU, et Siphiwe Hlophe, co-fondatrice de l'organisation non gouvernementale « Swaziland for Positive Living ».
« Depuis 30 ans que nous sommes confrontés au VIH », a expliqué M. Pevkur, « nous avons appris qu'il s'agit d'un problème social autant que médical, et le manque de services de qualité en matière de santé reproductive et sexuelle et de droits, la violence et les pratiques culturelles dangereuses alimentent l'épidémie. »
Nous n'allons pas vers une riposte durable si nous n'investissons pas dans l'éducation et l'émancipation économique des femmes
Siphiwe Hlophe, co-fondatrice de l'organisation non gouvernementale « Swaziland for Positive Living »
Pour approfondir ce thème, les participants et les intervenants de la séance ont répondu à une série de questions et identifié des stratégies qui aideront la riposte au VIH à promouvoir la transformation sociale auprès des femmes et des filles afin de garantir leurs droits et se protéger contre le VIH. Ils ont discuté des moyens d'assurer la prise en charge adéquate des besoins et des vulnérabilités spécifiques des femmes et des filles dans la riposte au VIH.
Inégalités d'opportunités
Dans de nombreuses sociétés, les femmes sont confrontées à des barrières en termes de services de prévention, de traitement, de soins et d'appui en matière de VIH, en raison de leur pouvoir de décision limité, du manque de contrôle sur les ressources financières, d'une mobilité restreinte et de responsabilités inégales face aux soins. Le manque d'éducation est un autre obstacle majeur, dans la mesure où environ deux-tiers des 796 millions d'adultes illettrés dans le monde sont des femmes.
« Nous n'allons pas vers une riposte durable si nous n'investissons pas dans l'éducation et l'émancipation économique des femmes », a déclaré Mme Hlophe, qui a souligné le besoin d'engager les communautés, y compris au niveau rural, pour que les femmes s'émancipent. Il y a eu un consensus autour de l'éducation sexuelle complète, qui inclut l'éducation sur le VIH, comme élément clé d'une prévention efficace et factuelle sur le VIH. Cette éducation doit être dispensée de manière non réprobatrice et conviviale pour les jeunes, aux adolescents et aux jeunes, scolarisés ou non, et doit inclure les droits de l'homme et l'égalité des sexes.
Lutter contre la violence faite aux femmes
L'un des bilans de l'événement consistait à dire que pour mettre fin au sida, il fallait lutter contre la violence faite aux femmes à tous les niveaux. « La violence faite aux femmes est à la fois une cause et une conséquence du VIH », a expliqué le Ministre Pevkur. Les participants ont discuté du meilleur moyen de gérer les liens entre la violence faite aux femmes et aux filles et le VIH, ainsi que les facteurs déterminants sociaux qui augmentent leur vulnérabilité à l'infection au VIH.
Le risque de VIH parmi les femmes victimes de violence peut être trois fois plus élevé que chez les autres. La prévalence des premiers rapports sexuels forcés chez les adolescentes de moins de 15 ans est comprise entre 11 % et 45 % dans le monde. Des lois et des politiques qui empêchent et punissent la violence faite aux femmes, notamment les usages traditionnels dangereux, et leur mise en application efficace sont indispensables ont conclu les intervenants.
Garantir l'accès à des services anti-VIH et de santé sexuelle et reproductive complets
Un appel a été lancé aux dirigeants politiques et aux intéressés pour défendre des approches « adaptées aux femmes et aux filles » dans leurs politiques et leurs programmes. Une autre recommandation était la nécessité de garantir aux femmes dans toute leur diversité, y compris les adolescentes et les jeunes femmes, l'accès à des services anti-VIH et de santé sexuelle et reproductive complets, sans violence, ni discrimination ou contrainte.
Mise à l'honneur les droits de la femme
Il est indispensable que les gouvernements s'engagent à respecter les droits de la femme, notamment en termes de santé et de droits sexuels et reproductifs. Il est urgent de définir un objectif clair qui considère les femmes comme une personne à part entière, tout au long de leur vie, et pas seulement comme des mères.
Investir dans les femmes et les filles
La discussion a également souligné le besoin d'un investissement plus important et durable dans le leadership des femmes et des filles, ainsi que dans le renforcement des organisations pour les droits des femmes et des réseaux de femmes vivant avec le VIH pour obtenir un engagement utile des femmes et des filles dans la riposte au VIH.
Réunion de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations unies sur le sida
Trente ans après le début de l'épidémie de sida et dix ans après la session spéciale décisive de l'Assemblée générale des Nations unies sur le VIH/sida, le monde se rassemble à nouveau pour examiner les progrès accomplis et tracer la future voie de la riposte mondiale au sida à l'occasion de la Réunion de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations unies sur le sida qui se déroulera du 8 au 10 juin 2011 à New York. Les États membres devraient adopter une nouvelle déclaration visant à réaffirmer les engagements actuels et à initier des actions pour orienter et soutenir la riposte mondiale au sida.
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- Panneau Document 4: Les femmes, les filles et le VIH (pdf, 186 Kb) (en anglais)

Feature Story
Utiliser des données probantes pour obtenir des résultats : comment élargir réellement l'accès au traitement contre le VIH ?
10 juin 2011
10 juin 2011 10 juin 2011
Agnès Binagwaho, ministre rwandaise de la Santé, lors de la table ronde ministérielle intitulée « Élargir les programmes pour élargir l'accès », siège des Nations unies, New York, 9 juin 2011.
Photo : ONUSIDA/B. Hamilton
La Réunion sur le sida de l'Assemblée générale des Nations unies qui a eu lieu cette semaine a connu un niveau de participation sans précédent, avec plus de trente chefs d'État et de gouvernement et vice-présidents et une centaine de ministres. Un événement parallèle spécial a été organisé à l'intention des ministres pour qu'ils puissent se rencontrer et échanger leurs expériences concernant la situation nouvelle et les perspectives en matière de traitement contre le VIH, y compris le traitement préventif. Des ministres issus d'un large spectre de secteurs, entre autres la santé, la justice, le développement social et le travail, se sont réunis avec des membres de la société civile pour partager des expériences nationales très diverses.
Parmi les participants à la réunion figuraient Aaron Motsoaledi, ministre de la Santé d'Afrique du Sud, José Ángel Córdova Villalobos, secrétaire d'État à la Santé du Mexique, Marijke Wijnroks, ambassadrice des Pays-Bas pour le sida, Ruben Pecchio, directeur du réseau REDLA+ (réseau latino-américain de personnes vivant avec le VIH), et Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA.
Un traitement pour la prévention
Les participants ont attiré l'attention sur les récents résultats de l'étude HPTN 052, présentés par les Instituts nationaux de santé des États-Unis, qui ont démontré que si une personne séropositive au VIH se pliait à un traitement antirétroviral efficace, le risque de transmettre le virus à son partenaire sexuel non infecté pouvait être réduit de 96 %.
Nous devons considérer les investissements que nous réalisons aujourd'hui comme des acomptes qui permettront de réduire les coûts demain.
Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA
La participation des personnes vivant avec le VIH est essentielle
Au cours de la discussion, animée par Riz Khan, présentateur de la chaîne de télévision Al Jazeera, les participants ont insisté sur la nécessité d'impliquer les personnes vivant avec le VIH dans les programmes de traitement et de prévention. « Le dépistage doit être accessible à tous : les personnes vivant avec le VIH doivent connaître leur état sérologique aussitôt que possible pour leur permettre de s'engager efficacement dans une démarche de prévention. La « prévention positive » doit être au cœur des efforts de prévention et le traitement préventif joue un rôle vital », a expliqué M. Pecchio.
Combattre la stigmatisation dans le contexte du traitement
Selon le secrétaire d'État à la Santé du Mexique, José Ángel Córdova Villalobos, le Mexique a créé un support financier destiné à garantir un accès durable au traitement sur le long terme. « Mais nous devons également travailler pour renforcer l'éducation afin de combattre la stigmatisation, la discrimination et l'homophobie et d'accroître la volonté des individus de se faire dépister », a indiqué M. Córdova Villalobos.
Avec le plus grand nombre de personnes vivant avec le VIH au monde, soit 5,6 millions, l'Afrique du Sud possède également le programme de traitement antirétroviral le plus étendu au monde. Le pays a également lancé récemment une campagne nationale de dépistage du VIH au cours de laquelle 12 millions de Sud-Africains se sont fait dépister entre avril 2010 et juin 2011.
Nous devons également travailler pour renforcer l'éducation afin de combattre la stigmatisation, la discrimination et l'homophobie et d'accroître la volonté des individus de se faire dépister.
José Ángel Córdova Villalobos, secrétaire d'État à la Santé du Mexique
« L'Afrique du Sud n'a pas d'autre choix que d'élargir l'accès au traitement. À mesure que le dépistage s'intensifie, davantage de personnes connaissent leur état sérologique, et compte tenu des données démontrant l'impact de cette connaissance sur la prévention, cette approche est fondamentale », a expliqué Aaron Motsoaledi, ministre de la Santé d'Afrique du Sud.
Les récentes évolutions dans la compréhension et les approches scientifiques ont été mises en avant et l'on a montré dans quelle mesure elles peuvent « changer la donne ». Les représentants nationaux ont discuté de la manière dont ils peuvent utiliser ces informations pour élargir davantage les programmes de traitement du VIH. Ces nouvelles informations concernant les bénéfices du traitement contre le VIH en matière de prévention offrent l'occasion d'accroître la collaboration dans le cadre de la riposte au VIH.
Des investissements sont nécessaires
D'après le nouveau modèle d'investissement de l'ONUSIDA publié dans la revue The Lancet à la veille de la Réunion de haut niveau sur le sida, un budget supplémentaire d'un montant relativement faible serait nécessaire pour parvenir aux 22 milliards de dollars requis pour l'accès universel au traitement contre le VIH d'ici 2015. Cependant, de nouvelles données indiquent que les investissements internationaux pour le sida semblent être en baisse pour la première fois depuis dix ans.
« Nous devons considérer les investissements que nous réalisons aujourd'hui comme des acomptes qui permettront de réduire les coûts demain », a souligné M. Sidibé. « Il est inadmissible que neuf millions de personnes vivant avec le VIH n'aient toujours pas accès à un traitement préventif alors que nous avons la preuve de son incroyable efficacité ».
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Approches de marché pour l'innovation et l'accès aux médicaments : défis et opportunités
10 juin 2011
10 juin 2011 10 juin 2011
Photo : ONUSIDA
Quelles leçons peuvent être tirées des approches fondées sur le marché pour la fourniture de médicaments et de soins de santé aux milieux à revenu faible et intermédiaire ? Quels sont les défis et les opportunités futures ? Telles ont été les principales questions soulevées dans le cadre d'un événement organisé par UNITAID, l'ONUSIDA et la Communauté de brevets pour les médicaments à l'occasion de la Réunion de haut niveau tenue à New York le 9 juin.
Cet événement, qui a pris la forme d'un débat ouvert, a été présidé par Philippe Douste-Blazy, président du Conseil d'administration d'UNITAID. Andrew Jack, du Financial Times, a animé les discussions. Parmi les intervenants figuraient le Dr Paul De Lay, directeur exécutif adjoint du Programme de l'ONUSIDA, le Dr Precious Matsoso, directrice générale en charge de la santé pour l'Afrique du Sud, Brenda Waning, coordinatrice d'UNITAID pour la dynamique des marchés, Ellen t’Hoen, directrice exécutive de la Communauté de brevets pour les médicaments, et Clifford Samuel de Gilead Sciences.
Un paysage en pleine mutation
Les participants ont débattu de la manière dont la mondialisation et le développement économique modifient le paysage de la santé à l'échelle internationale et ont examiné les défis actuels en matière d'innovation et d'accès. Ils ont aussi évoqué les interventions requises pour garantir que les nouveaux médicaments et technologies seront absorbés par les systèmes de santé des pays en développement.
Il a été signalé que les approches fondées sur le marché pour la fourniture des soins de santé publique récemment adoptées par plusieurs donateurs et organisations internationales, comme UNITAID (qui a assuré un financement supérieur à 1,5 milliard de dollars depuis 2006), ont créé des marchés durables pour les fabricants, favorisant ainsi la diminution des prix et le développement de nouveaux médicaments, comme les médicaments contre le sida.
Changement méthodologique
Toutefois, cette méthodologie commence à évoluer. Par exemple, en 2008, l'Inde a fourni 87 % des médicaments contre le sida utilisés dans les pays en développement. Aujourd'hui, les fabricants indiens s'orientent davantage vers la recherche et le développement, et vers les services destinés aux marchés à revenus intermédiaires et élevés. Ainsi, de l'espace est disponible pour les fabricants locaux des pays à faible revenu, qui pourront produire leurs médicaments pour leur propre marché si la promotion d'un tel accès est assurée.
Nous avons besoin d'un agenda de recherche et développement qui tienne compte des besoins spécifiques des pays à revenu faible et intermédiaire. Cela inclut des traitements antirétroviraux qui peuvent être combinés en toute sécurité avec le traitement contre la tuberculose, ou pour les enfants et pendant la grossesse
Dr Paul De Lay, directeur exécutif adjoint du Programme de l'ONUSIDA
Dans son introduction sur les défis à venir et les lacunes en termes d'innovation et d'accès, le Dr De Lay a souligné que le principal défi en matière d'innovation était de fournir des protocoles thérapeutiques et des diagnostics simplifiés, afin de faciliter l'approvisionnement et de renforcer le respect des traitements dans les pays en développement.
« Nous avons besoin d'un agenda de recherche et développement qui tienne compte des besoins spécifiques des pays à revenu faible et intermédiaire. Cela inclut des traitements antirétroviraux qui peuvent être combinés en toute sécurité avec le traitement contre la tuberculose, ou pour les enfants et pendant la grossesse », a déclaré le Dr De Lay.
« Nous prévoyons que l'optimisation des médicaments se fera en plusieurs phases qui incluront l'optimisation des traitements existants, avec une diminution des doses et des fréquences le cas échéant, et la mise en place de nouvelles technologies émergentes, dont le test de la charge virale et des CD4 sur les lieux de soins, la prochaine génération de traitements de première et deuxième intention peu onéreux mais hautement efficaces, et la première génération de thérapie antirétrovirale injectable de longue durée. »
Concernant la raison pour laquelle de nouvelles approches de marché sont nécessaires pour répondre aux défis actuels, M. Douste-Blazy a expliqué que « UNITAID cherche à intervenir sur les marchés et à améliorer l'accès aux produits innovants à des prix raisonnables. C'est le début d'une nouvelle ère, au cours de laquelle les personnes les plus pauvres pourront enfin avoir accès aux produits les plus récents et les plus chers, à un prix abordable pour leurs gouvernements. »
Plus précisément, concernant la manière dont l'innovation dans le domaine du sida pourrait être promue afin de répondre aux besoins des pays en développement, Mme t’Hoen a affirmé que la Communauté de brevets pour les médicaments récemment créée « pourrait stimuler l'innovation en faveur de formulations pédiatriques et de polythérapies et faire baisser les prix en favorisant la production générique de nouveaux médicaments. »
Émergence d'acheteurs nationaux dominants
Les participants ont aussi parlé de la manière dont les développements industriels et économiques aident à faire évoluer l'équilibre des pouvoirs au sein du paysage mondial de la santé, des grands donateurs vers un petit nombre d'acheteurs nationaux dominants. Par exemple, le récent appel d'offres lancé par le gouvernement sud-africain représente environ 25 % du marché national des médicaments contre le sida alors que le gouvernement finance lui-même 75 % des achats de traitements antirétroviraux du pays en 2010-2011.
Le Dr Matsoso a détaillé le rôle joué par les gouvernements nationaux dans la mise en forme des marchés régionaux et mondiaux et a souligné l'importance d'un suivi rapide de l'enregistrement des nouveaux médicaments dans les pays en développement. « Nous devons impérativement harmoniser les réglementations relatives aux médicaments au niveau régional afin de garantir une utilisation plus rapide des produits nouveaux et innovants dans nos pays », a-t-elle déclaré.
Tous les participants à cet événement se sont engagés à redoubler d'efforts dans le but de protéger des vies, en aidant à garantir que des marchés attrayants seront créés pour les fabricants tout en promouvant les objectifs de santé publique de poursuite de l'innovation et d'accès universel au traitement du VIH.
Comme l'a résumé le Dr De Lay : « Nous avons tous contribué à accroître considérablement le nombre de personnes vivant avec le VIH qui suivent un traitement antirétroviral. Dans un futur prévisible, les demandes de traitements antirétroviraux vont augmenter et nous prévoyons que des pressions vont s'exercer sur la fourniture de ces traitements ; par conséquent, il est crucial de poursuivre les innovations dans la recherche et le développement de nouvelles formulations de traitements antirétroviraux, ainsi que des tests de diagnostic et de suivi en laboratoire. De nouveaux mécanismes d'incitation seront peut-être nécessaires dans ce cadre. »
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Forum des partenaires sur le sida et le handicap : développer des programmes sur le VIH universels, accessibles et adaptés à l'ensemble de la population
09 juin 2011
09 juin 2011 09 juin 2011
Jan Beagle, directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA, responsable de la gestion et des relations extérieures
Photo : ONUSIDA
Bien que les droits des personnes handicapées fassent l'objet d'une attention de plus en plus marquée à l'échelle internationale, les gouvernements et les décideurs tiennent encore rarement compte du problème du handicap lorsqu'ils élaborent leurs plans stratégiques de lutte contre le VIH.
Un Forum des partenaires sur le sida et le handicap a été organisé le 9 juin dans le cadre de la Réunion de haut niveau sur le sida, afin de souligner l'importance de ce domaine d'activité et de plaider en faveur de l'intégration à l'échelle nationale des besoins des personnes porteuses d'un handicap dans tous les aspects de la riposte au sida.
Cet événement était co-présidée par Jan Beagle, directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA, responsable de la gestion et des relations extérieures, et par le professeur Nora Ellen Groce, Directrice, Leonard Cheshire Disability & Inclusive Development Centre au Collège de l'Université de Londres.
« Le mouvement de lutte contre le sida et celui des personnes en situation de handicap se fondent tous deux sur le respect des droits des individus. Ces deux mouvements sont confrontés à différents types de stigmatisation et de discrimination. En outre, le VIH ainsi que les handicaps n'affectent pas que des individus isolés mais bien l'ensemble de la cellule familiale, et ce d'une manière que vous connaissez tous malheureusement très bien. Lorsque vous êtes atteint à la fois du sida et d'un handicap, vous souffrez d'une double stigmatisation et devez donc supporter un double fardeau », a déclaré Jan Beagle, directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA, responsable de la gestion et des relations extérieures, dans son allocution d'introduction.
Nous devons tous agir de concert : les gouvernements du Nord et du Sud, la société civile et, plus particulièrement, les personnes souffrant de handicaps et les personnes vivant avec le VIH
Jan Beagle, directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA, responsable de la gestion et des relations extérieures
Mary Muthoni Rop est mère de trois enfants et vit en milieu rural au Kenya. Elle souffre de handicaps multiples et vit avec le VIH. Militante active du groupe Thika Disabled Fighting HIV and AIDS, elle a pris la parole au cours de cet événement pour évoquer les difficultés innombrables et la vulnérabilité dans laquelle l'épidémie de HIV a placé les personnes souffrant d'un handicap ; elle a notamment mentionné les obstacles à l'accès aux services anti-VIH, liés aux distances et à l'infrastructure des services de santé. « Nous découvrons que la plupart des établissements de soins ne sont pas accessibles aux personnes handicapées : par exemple, l'accès à certains hôpitaux implique obligatoirement de passer par des escaliers », a-t-elle précisé. Les informations relatives à la prévention du VIH sont aussi souvent inaccessibles. « Nous avons constaté que, dans la plupart des services de santé, nul ne peut donner des informations pertinentes aux personnes souffrant d'un handicap. Aucun membre du personnel n'est notamment en mesure de comprendre le langage des signes. »
La Convention relative aux droits des personnes handicapées a été adoptée en 2006 et est entrée en vigueur en 2008. Cette convention oblige les États à fournir un accès à la santé sexuelle et reproductive, et donc aux informations et services anti-HIV, à toutes les personnes handicapées. Le Groupe des Nations unies pour le développement, sous la direction de l'administratrice du PNUD, a développé des orientations spécifiques destinées aux équipes de pays des Nations unies, afin que ces dernières intègrent le handicap dans tous leurs travaux et dans l'ensemble du système des Nations unies, au niveau tant mondial que régional.
Stephen Lewis, co-fondateur et co-directeur de l'organisation AIDS-Free World, a abordé la question de la nécessité pour les gouvernements nationaux de transformer cet instrument mondial en un outil utile, en précisant que « les pays doivent bien comprendre qu'ils doivent appliquer la Convention et transposer le droit international dans leur législation nationale, afin que ce dernier soit applicable et appliqué. »
Les organisations représentant les personnes handicapées de plusieurs pays d'Afrique et d'Asie sont de plus en plus impliquées dans la lutte contre le sida, afin que le handicap ne soit pas oublié dans les programmes anti-HIV. Richard Kabeto Matlhare, coordinateur de l'Agence nationale de coordination de la lutte contre le sida du Botswana, a évoqué les éléments de riposte mis en œuvre par son pays.
Etienne Krug, directeur du département de la prévention de la violence et des traumatismes et handicap a brièvement présenté le rapport mondial lancé par l'Organisation mondiale de la Santé un peu plus tôt dans la journée, et a indiqué que « le principal message de ce rapport est que nous ne pouvons continuer à ignorer les besoins d'un milliard de personnes dans le monde. »
« Le rapport affirme clairement que le handicap est le résultat d'une infirmité mais aussi et surtout des barrières érigées par la société. Ces barrières revêtent des formes très diverses, comme la stigmatisation et la discrimination, le manque de soins de santé et de services de réhabilitation adaptés, ou l'inaccessibilité des transports, des bâtiments, des informations, des technologies de communication, etc. »
Ce qu'il faut, c'est « s'attaquer à ces barrières qui contribuent à un grand nombre de résultats négatifs : un état de santé plus dégradé, un taux de chômage plus élevé, un niveau d'éducation plus faible », a ajouté le Dr Krug.
En tant que co-présidente, Jan Beagle a ensuite résumé les discussions en évoquant les actions requises pour garantir que les besoins des personnes handicapées seront bien inclus dans tous les aspects de la riposte au sida. « Nous savons que le chemin est encore très long. Toutefois, nous savons comment y arriver, et le seul moyen pour ce faire est d'œuvrer ensemble. Nous devons tous agir de concert : les gouvernements du Nord et du Sud, la société civile et, plus particulièrement, les personnes souffrant de handicaps et les personnes vivant avec le VIH. »
Le Forum des partenaires sur le SIDA et le handicap a été organisé par l'ONUSIDA en collaboration avec le Partenariat mondial pour les questions d’invalidité et de développement, Santé Canada, USAID, le Département d’État américain, l’OIT, le Département des affaires économiques et sociales des Nations unies (UNDESA), l’UNICEF et l’OMS.
Réunion de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations unies sur le sida
Trente ans après le début de l'épidémie de sida et dix ans après la session spéciale décisive de l'Assemblée générale des Nations unies sur le VIH/sida, le monde se rassemble à nouveau pour examiner les progrès accomplis et tracer la future voie de la riposte mondiale au sida à l'occasion de la Réunion de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations unies sur le sida qui se déroulera du 8 au 10 juin 2011 à New York. Les États membres devraient adopter une nouvelle déclaration visant à réaffirmer les engagements actuels et à initier des actions pour orienter et soutenir la riposte mondiale au sida.
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Publications
Publications
- VIH/sida et handicap : rapport final du 4e dialogue politique international (Santé Canada, 2009) (en anglais)
- Enquête globale sur le VIH/sida et le handicap (Banque mondiale, 2004) (en anglais)
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L'événement parallèle à la Réunion de haut niveau appelle à l'inclusion et la reconnaissance totales des populations clés à risque de VIH dans toutes les ripostes au VIH
10 juin 2011
10 juin 2011 10 juin 2011
Photo : UNIC
La stigmatisation et la discrimination ainsi que les environnements juridiques punitifs continuent de bloquer l'accès aux services anti-VIH à des personnes qui en ont besoin dans le monde. Après trente ans d'épidémie, ils demeurent un obstacle majeur à l'accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et à l'appui en matière de VIH. Pour identifier des moyens de surmonter ces obstacles, un dialogue communautaire a offert aux populations clés à risque accru de VIH une plateforme essentielle et exclusive à la Réunion de haut niveau sur le sida de l'Assemblée générale des Nations unies pour partager leur expertise et leur expérience. Les participants, qui représentaient les leaders parmi les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, des consommateurs de drogues injectables, de personnes transsexuelles et de professionnels du sexe, ont renforcé leur appel pour une reconnaissance et une protection totales de leurs droits dans toutes les ripostes au VIH nationales.
Dix ans après la Déclaration d'engagements de 2001, à l'occasion de laquelle les États membres se sont engagés à éliminer la discrimination contre les personnes vivant avec le VIH et les groupes vulnérables, de nombreux pays manquent encore de lois contre la discrimination et usent d'approches punitives envers les populations clés, ce qui crée des barrières entre ces personnes et les services anti-VIH. Les pays citent la stigmatisation comme l'unique et plus grand obstacle à l'accélération des progrès en matière de riposte au VIH ; cependant, les programmes de réduction de la stigmatisation ne disposent pas des ressources nécessaires, ne sont pas à la bonne échelle ou ne visent pas à profiter aux populations clés.
L'événement, organisé par les gouvernements britanniques et sud-africains, en partenariat avec l'Alliance internationale contre le VIH/sida (IAA) et la Fédération internationale de la Croix-Rouge (FICR), était l'occasion pour les leaders des populations clés à risque de VIH de décrire ce qui était nécessaire et ce qui fonctionne dans les environnements criminalisés et discriminatoires dans lesquels ils vivent au quotidien. De nombreuses communautés ont pris des mesures radicales pour surmonter les violations des droits de l'homme et l'absence d'accès à des services anti-VIH n s'organisant pour réclamer des droits, en fournissant des services par le biais de leurs pairs, en travaillant avec la police locale et les leaders de gouvernements pour bénéficier d'une reconnaissance et d'une protection. Ce qui est indispensable à présent, c’est un meilleur appui et un espace politique, juridique et social pour que ces groupes continuent de trouver et mettre en œuvre les solutions qui sont efficaces pour eux.
Le respect total des droits de l'hommes des populations clés et des interventions factuelles qui ciblent les réalités auxquelles ils font face, ainsi qu'un appui au leadership et la capacité à identifier des solutions pour leurs communautés, sont tous indispensables pour faire avancer la riposte au sida
Jan Beagle, Directrices exécutive adjointe, Gestion et relations extérieures, ONUSIDA
Plutôt que de décrire simplement les obstacles auxquels ils sont confrontés en matière d'accès aux services, ils ont donné des exemples où leur population clé affectée a bénéficié d'un meilleur accès et proposé des solutions concrètes sur la gestion de ces obstacles de manière pratique.
Le ministre du Développement international du Royaume-Uni, Stephen O’Brien, a ouvert la réunion en insistant sur le fait que pour avoir des ripostes au sida efficaces, il est indispensable de travailler avec les populations clés sans préjudice et de s'attaquer aux lois restrictives qui font entrave à l'accès aux services pour les populations clés.
Alexei Kurmanayevsky de Russie a partagé son expérience en tant que consommateur de drogues injectables vivant avec le VIH. Les participants incluaient également Penninah Mwangi, directeur de l'association des hôtesses de bar à Nairobi, Kenya, l'une des plus anciennes organisations dirigée par des professionnels du sexe en Afrique. Marcela Romero, Argentine, est intervenue en tant que personne transsexuelle. Othman Mellouk du Maroc s’est exprimé sur les obstacles en matière de fourniture de services anti-VIH aux hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes.
L'événement était présidé par Michaela Clayton, directrice exécutive d'ARASA et co-présidente du Groupe de référence de l'ONUSIDA sur le VIH et les droits de l'homme, qui a également invité des intervenants de son étage. Jan Beagle, directrice exécutive adjointe, gestion et relations extérieures, ONUSIDA, a souligné le besoin d'une approche basée sur les droits de l'homme pour s'attaquer au VIH. « Le respect total des droits de l'hommes des populations clés et des interventions factuelles qui ciblent les réalités auxquelles ils font face, ainsi qu'un appui au leadership et la capacité à identifier des solutions pour leurs communautés, sont tous indispensables pour faire avancer la riposte au sida » a déclaré Mme Beagle.
Les recommandations clés de chaque intervenant et discussion en séance ont été regroupées dans une liste d'étapes futures recommandées à présenter aux présidents de la Réunion de haut niveau sur le sida.
Réunion de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations unies sur le sida
Trente ans après le début de l'épidémie de sida et dix ans après la session spéciale décisive de l'Assemblée générale des Nations unies sur le VIH/sida, le monde se rassemble à nouveau pour examiner les progrès accomplis et tracer la future voie de la riposte mondiale au sida à l'occasion de la Réunion de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations unies sur le sida qui se déroulera du 8 au 10 juin 2011 à New York. Les États membres devraient adopter une nouvelle déclaration visant à réaffirmer les engagements actuels et à initier des actions pour orienter et soutenir la riposte mondiale au sida.
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L'OMD 6 est-il réalisable avec les personnels de santé dont nous disposons ?
09 juin 2011
09 juin 2011 09 juin 2011
Photo : AMREF
Pour atteindre les objectifs internationaux comme les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) liés à la santé et garantir un accès universel aux services anti-VIH, le manque important d'agents de santé dans le monde doit être pris en charge de toute urgence. Ce manque a été sérieusement exacerbé par l'épidémie de sida, qui a entraîné une réduction du nombre de personnel et considérablement augmenté la charge de travail du personnel restant.
À l'occasion d'un événement parallèle à la Réunion de haut niveau sur le sida à New York qui se tient cette semaine, le besoin de reconnaissance des ressources humaines comme élément indispensable dans la riposte mondiale au sida a été étudié en profondeur. Sans les ressources humaines suffisantes, les efforts des pays à intensifier les services relatifs au sida ne seront pas durables, empêchant ainsi d'atteindre les OMD.
La réunion, L'OMD 6 est-il réalisable avec les personnels de santé dont nous disposons ?, a été conjointement organisée par l'Alliance mondiale pour les personnels de santé (GHWA) et le gouvernement brésilien, le Secrétariat du Commonwealth, l'ONUSIDA et la Fondation pour la médecine et la recherche en Afrique (AMREF).
Une vive discussion entre les participants, notamment des chefs d'État, des hauts représentants d'organisations donatrices et internationales, de la société civile et du secteur privé, a examiné l'interconnectivité entre le VIH et les ressources humaines et a fait part des meilleures pratiques.
Les participants étaient Mphu Ramatlapeng, à la fois Vice-président du Fonds mondial et Ministre de la Santé du Lesotho et le Secrétaire Jarbas Barbosa, Secrétaire de vigilance sanitaire au Brésil. Les orateurs principaux étaient Dileita Mohamed Dileita, Premier Ministre de Djibouti et Maxensia Nakibuuka, une agent de santé communautaire ougandaise vivant avec le VIH. La session était animée par le journaliste lauréat du prix Pulitzer, Laurie Garrett, également Senior Global Health Fellow au centre de recherche du Conseil des relations étrangères.
M. Dileita Mohamed Dileita a insisté sur les effets d'un nombre insuffisant d'agents de santé, leur répartition inégale et les limitations de leurs compétences dans son propre pays, Djibouti. Dr Barbosa a convenu que le problème de répartition inégale du personnel est un problème majeur au Brésil.
Intervenant en qualité d'agent de santé communautaire, Maxensia Nakibuuka d'Ouganda a souligné les difficultés auxquelles elle et ses collègues sont confrontées : « Nous sommes livrés à nous-mêmes. Sans soutien du système, sans budget, sans rien…Nous devons être reconnus. »
D'après Mphu Ramatlapeng, le Fonds mondial aide les pays à répondre à leurs besoins, avec la Onzième série de propositions du Fonds, qui incluait un appui pour le renforcement des personnels de santé. Elle a également insisté sur la nécessité cruciale de collaboration entre les participants.
Le rôle du secteur privé dans l'offre d'appuis a été examiné. Michael Bzdak, Directeur des contributions et des relations communautaires chez Johnson & Johnson, a parlé de leur responsabilité sociale d'entreprise et de la construction d'une capacité de santé, principalement en termes de leadership, de techniques de management et de formation des compétences.
Dr Sigrun Mogedal, ex-Ambassadrice, VIH/sida et Initiatives mondiales du secteur de la santé, Norvège, et ancienne Présidente du conseil de la GHWA, a mentionné le besoin de « faire les choses différemment ». Elle s'est référée au récent rapport de la force de travail de l'Alliance « L'OMD 6 est-il réalisable avec les personnels de santé dont nous disposons ? » et a insisté sur les actions requises par les gouvernements et d'autres décideurs. Celles-ci incluent : une estimation des nombres et des types d'agents de santé nécessaires pour atteindre les objectifs internationaux, le renforcement des systèmes de gestion des personnels de santé, la mise en oeuvre de programmes chiffrés pour augmenter et améliorer les personnels de santé et l'intensification des approches efficaces.
Un autre aspect important qui a été soulevé était le besoin de prêter une attention considérable à la formation des personnels et aux stratégies de rétention du personnel, en examinant la motivation et la satisfaction professionnelle. Cet aspect a été soulevé par Dr John Palen, conseiller principal HRH du Programme d'urgence américain pour la lutte contre le sida (PEPFAR).
La réponse à la question centrale posée incite à la réflexion : si l'impact du sida sur les agents de santé n'est pas sérieusement pris en charge, la crise des ressources humaines va empirer et il sera quasiment impossible d'atteindre l'OMD 6. Si des progrès ont été réalisés, les difficultés et les défis restent nombreux dans ce domaine.
Un compte-rendu de la réunion sera bientôt disponible.
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Nouveau rapport mondial sur le handicap : Briser les barrières
09 juin 2011
09 juin 2011 09 juin 2011
Photo : OMS
Un milliard de personnes sont porteuses d'un handicap dans le monde ; ces personnes sont généralement en plus mauvaise santé, atteignent des niveaux d’éducation plus bas et sont plus sujets à l'exclusion sociale que les personnes non handicapées. Aujourd'hui, le premier Rapport mondial sur le handicap expose ces disparités et suggère des mesures pour les combattre.
L'événement de lancement, qui a eu lieu à l'occasion de la Réunion de haut niveau sur le sida à New York, était organisé par le Directeur général de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), Dr Margaret Chan, et le Vice-président de la Banque mondiale, Tamar Manuelyan Atinc. Le rapport est rédigé par les deux organisations, et deux responsables ont été rejoints par d'autres dignitaires et par des représentants de gouvernements et de la société civile.
La publication est un appel mondial à l'action et contribue à la mise en oeuvre du traité international exclusif, la Convention relative aux droits des personnes handicapées, adoptée en mai 2008. En plus d'aborder les politiques nationales, régionales et mondiales, elle inclut également les points de vue de nombreuses personnes porteuses d'un handicap. En outre, elle présente les premières nouvelles estimations sur la prévalence du handicap depuis plus de trente ans : elle affirme que la prévalence est susceptible d'augmenter à l'avenir, en partie à cause de l'augmentation des maladies chroniques et des populations vieillissantes.
Nous devons faire plus pour briser les barrières à l'origine de la discrimination des personnes handicapées, les poussant souvent à être en marge de la société
Dr Margaret Chan, Directrice générale, Organisation mondiale de la Santé
À l'occasion de l'événement de lancement, les intervenants ont décrit les difficultés auxquelles sont confrontées les personnes handicapées, notamment les difficultés d'accès à des soins de santé, à l'éducation, à l'emploi et aux services d'information.
Selon Dr Chan, « Le handicap fait partie de la condition humaine. Presque chacun d'entre nous sera définitivement ou temporairement handicapé à un moment de sa vie. Nous devons faire plus pour briser les barrières à l'origine de la discrimination des personnes handicapées, les poussant souvent à être en marge de la société. »
Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé, a appelé à « la fin des discriminations et des inégalités auxquelles sont confrontées les personnes porteuses d'un handicap, qui volent non seulement la dignité de ces personnes mais bloquent également leur accès aux services de prévention, de traitement, de soins et d'appui en matière de VIH. »
Le VIH et les personnes handicapées
Selon la politique générale de l'ONUSIDA, l'OMS et l'HCDH sur le VIH et le handicap, les personnes porteuses d'un handicap peuvent être à risque de l'infection au VIH à cause d'un certain nombre de raisons, notamment un accès inadéquat aux services de prévention et d'appui, et un risque accru d'être victimes d'une agression sexuelle ou d'abus sexuels au cours de leur vie. Ces personnes peuvent également être écartées des forums éducatifs sur le VIH ou ne pas être invitées par les travailleurs de proximité, avec l'idée reçue qu'elles ne sont pas sexuellement actives ou n'ont pas de comportements à risque, comme la consommation de drogues injectables.
Il est nécessaire de mettre fin aux discriminations et aux inégalités auxquelles sont confrontées les personnes porteuses d'un handicap, qui volent non seulement la dignité de ces personnes mais bloquent également leur accès aux services de prévention, de traitement, de soins et d'appui en matière de VIH
Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA
Le nouveau rapport fournit des exemples des problèmes et des situations afférents au VIH et aux personnes porteuses d'un handicap. Une enquête mandatée par la Zimbabwe Parents of Handicapped Children’s Association (Association de parents d'enfants handicapés au Zimbabwe) a démontré que les personnes porteuses d'un handicap auditif et visuel étaient exclus des services VIH car ils ne proposaient pas le langage des signes ou le Braille. D'autre part, le rapport cite de nombreux autres exemples sur la manière dont les individus, les organisations, les pays et les régions promeuvent les bonnes pratiques.
L'objectif du Rapport mondial sur le handicap est de fournir des informations et des directives stratégiques aux principaux acteurs, tels que les décideurs, les donateurs et les praticiens de santé. Une série de recommandations incluent : investir dans des programmes et des services spécifiques pour les personnes handicapées, adopter une stratégie et un plan d'action nationaux, impliquer les personnes handicapées dans les décisions politiques et de planification et sensibiliser le public.
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06 janvier 2022

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C'est possible : faire plus en associant la santé sexuelle et reproductive et les ripostes au VIH
09 juin 2011
09 juin 2011 09 juin 2011
Dr Babatunde Osotimehin
Photo : UNFPA
L'association de la santé sexuelle et reproductive et du VIH est d'une importance critique. Dans le monde, plus de 80 % des infections au VIH sont transmises par voie sexuelle. En outre, la mauvaise santé sexuelle et reproductive et le VIH sont alimentés par des causes similaires telles que la pauvreté, l'accès limité aux services, le manque d'informations adéquates, l'inégalité des sexes et la marginalisation sociale.
Le 8 juin, à l'occasion d'un événement parallèle de la Réunion de haut niveau sur le sida de l'Assemblée générale qui se tient à New York cette semaine, la question sur la manière précise de renforcer ces associations a été explorée. L'événement était parrainé par l'ONUSIDA, l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) et la Fédération internationale pour la planification familiale (IPPF).
La session hautement interactive a examiné la question à travers le prisme de cinq thématiques : le rapport coût/efficacité et les économies des associations, la prévention de la transmission mère-enfant par le biais d'une plateforme de santé sexuelle et reproductive, une éducation sexuelle complète pour les jeunes, la fin de la violence sexiste et les droits de l'homme des personnes vivant avec le VIH.
Du bon sens
Dans son élocution d'ouverture, Dr Babatunde Osotimehin, Directeur exécutif de l'UNFPA, a expliqué comment l'intégration de services de santé sexuelle et reproductive et anti-VIH relevait du bon sens. Ces services incluent le dépistage du VIH et d'autres infections sexuellement transmissibles, la prévention de la transmission mère-enfant, l'appui en matière de fertilité et l'accès à des préservatifs, une contraception et des informations adéquates. Il a insisté sur les implications d'une politique plus vaste et des droits de l'homme.
« L'association de la santé sexuelle et reproductive et du VIH va au-delà de l'intégration de services de santé », a-t-il déclaré. « Cela exige que nous fortifions la plateforme des droits de l'homme, pour mettre fin à la stigmatisation, à la violence et à la discrimination. »
Les droits de l'homme et le droit à la santé ont été cités comme le coeur d'une plus grande intégration de services. Un agenda de droits de l'homme plus vaste peut également être développé, qui aille au-delà de la dispense de services et s'attaque à des réformes juridiques, comme celles ayant trait au droit à l'information et à la liberté face à la violence, aux abus et à la contrainte.
Partager des idées et des expériences
Les participants ont partagé leurs idées et leurs expériences sur la manière dont ceux qui travaillent dans les domaines du VIH et de la santé sexuelle et reproductive ont associé leurs efforts pour rendre les interventions plus efficaces de façon plus créative et innovante, notamment des stratégies visant à renforcer le traitement comme option de prévention.
Il a été souligné que les soins axés sur la mère et l'enfant pouvaient améliorer la santé sexuelle et reproductive et l'incidence du VIH. Pour de nombreuses femmes, la grossesse constitue le point d'entrée dans le système de santé où elles peuvent bénéficier d'une série d'interventions, notamment d'une prévention et d'un traitement du VIH intégrés dans les soins maternels de routine, la planification familiale et la prévention et la prise en charge des infections sexuellement transmissibles et de la violence sexiste.
La discussion a également montré qu'une éducation sexuelle complète correctement mise en oeuvre à échelle nationale peut supposer des économies de coûts, en évitant les infections au VIH, d'autres IST et grossesses non désirées.
Les participants ont examiné la manière dont les hommes pouvaient bénéficier d'une intégration plus vaste. Par exemple, dans les pays où la circoncision masculine volontaire est implantée comme moyen de prévention en matière de VIH, le nombre d'hommes accédant à ces services sexuels et reproductifs, comme la prévention de la transmission mère-enfant et le traitement des IST, a augmenté.
La réunion s'est clôturée sur l'accord que l'association de la santé sexuelle et reproductive et de la riposte au VIH, en particulier dans un climat d'austérité, est une passerelle vers le renforcement de l'agenda des droits des l'homme et des systèmes de santé.