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Appel à redoubler d’efforts afin de diagnostiquer et traiter un million de personnes atteintes de tuberculose multirésistante entre 2011 et 2015

23 mars 2011

Une autre version de cet article figure également sur www.who.int.

Crédit : OMS

À l’occasion de la journée mondiale de lutte contre la tuberculose, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, et le partenariat Stop TB, appellent les dirigeants du monde entier à renforcer leur engagement et à accroître leurs contributions en vue d’atteindre l’objectif qu’ils se sont fixés : diagnostiquer et traiter un million de personnes atteintes de tuberculose multirésistante (TB-MR) entre 2011 et 2015.

Le rapport de l’OMS, Towards universal access to diagnosis and treatment of MDR-TB and XDR-TB by 2015 (en anglais) (Vers un accès universel au diagnostic et au traitement de la tuberculose multirésistante et ultrarésistante d’ici 2015), décrit les progrès réalisés en matière de réponse face à la TB-MR dans les pays les plus touchés par cette maladie. « De nombreux pays ont réalisé des progrès, mais malgré la récente intensification des efforts, la communauté internationale doit prendre des mesures supplémentaires pour traiter tous les patients atteints de tuberculose multirésistante », explique le Dr Margaret Chan, Directrice générale de l’OMS. « Nous ne pouvons pas laisser la tuberculose multirésistante se propager librement. »

Les conséquences de la tuberculose multirésistante

Le fait de ne pas traiter la tuberculose multirésistante augmente le risque de propagation des souches de tuberculose pharmacorésistantes. L’OMS estime qu’entre 2011 et 2015, le nombre de nouveaux cas de tuberculose multirésistante s’élèvera à plus de 2 millions.

Programmes de traitement

Des programmes financés par le Fonds mondial et conformes aux normes de traitement de l’OMS devraient permettre de diagnostiquer et soigner quelque 200 000 personnes atteintes de TB-MR d’ici 2015. Il s’agirait donc de multiplier par quatre le nombre total de personnes actuellement sous traitement, qui se chiffre à 50 000 patients.

De nombreux pays ont réalisé des progrès, mais malgré la récente intensification des efforts, la communauté internationale doit prendre des mesures supplémentaires pour traiter tous les patients atteints de tuberculose multirésistante.

Dr Margaret Chan, Directrice générale de l’OMS

En 2011, le Fonds mondial devrait fournir 84 % de tous les investissements internationaux dans la lutte contre la tuberculose. Néanmoins, pour que la réponse à la tuberculose multirésistante reste efficace, les financements nationaux et internationaux devront augmenter. 

« La tuberculose multirésistante est une menace pour tous les pays car il s’agit d’une maladie dont le traitement est difficile et coûteux. À moins de fournir un effort extraordinaire pour mettre un terme à ce problème, notre capacité à financer et assurer des progrès continus contre la tuberculose en général risque d’être mise en péril », met en garde le professeur Michel Kazatchkine, Directeur exécutif du Fonds mondial.

Un engagement plus fort s’impose

Selon le Dr Jorge Sampaio, Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies auprès du partenariat Stop TB, « il est temps que les pays à forte croissance qui sont lourdement touchés par la tuberculose multirésistante renforcent leur engagement et accroissent leur financement dans leurs propres programmes de lutte contre la TB-MR. Plusieurs de ces nations peuvent s’imposer en tant que leaders dans la coopération des pays du Sud, et aider leurs voisins également touchés par cette maladie. »

Depuis 2009, les 23 pays les plus touchés par la tuberculose pharmacorésistante ont presque doublé leur budget de lutte contre cette maladie. Selon le Fonds mondial, entre 2002 et 2010, les programmes internationaux de lutte contre la tuberculose financés par ces pays ont permis d’apporter un traitement à 7,7 millions de personnes et de sauver 4,1 millions de vies.

« Le Fonds mondial finance des programmes de lutte contre la tuberculose dont l’efficacité peut se mesurer au nombre de vies sauvées », rappelle le Dr Lucica Ditiu, Secrétaire exécutive du partenariat Stop TB. « Tous les patients atteints de tuberculose devraient pouvoir bénéficier de soins de qualité... Pour réussir à traiter un million de personnes atteintes de tuberculose multirésistante dans les cinq années à venir, une proche coopération sera nécessaire entre tous les partenaires, et particulièrement les communautés touchées par cette maladie. »

La tuberculose multirésistante est une forme de tuberculose qui ne répond pas aux traitements standards. En 2009, l’OMS a rapporté 9,4 millions de nouveaux cas de tuberculose et 1,7 millions de décès, dont 380 000 personnes atteintes d’une tuberculose liée au VIH. En 2008, dernière année pour laquelle des estimations sont disponibles, les chiffres font état de 440 000 cas de tuberculose multirésistante et 150 000 décès.

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L’ONUSIDA et la Flandre renouvellent leur accord de coopération en privilégiant la prévention du VIH

22 mars 2011

Le Ministre-Président et Ministre de l’Économie, de la Politique étrangère, de l’Agriculture et des Affaires rurales, M. Kris Peeters (à gauche), et le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, Michel Sidibé (à droite), lors de la signature du renouvellement de leur accord de coopération. Genève, le 22 mars 2011.

L’ONUSIDA et la Flandre ont renouvelé leur accord de coopération pluriannuel le 22 mars 2011, lors de la visite officielle d’une délégation flamande au siège de l’ONUSIDA à Genève.

« Le présent accord souligne la solidité et la durabilité de la participation et de l’engagement de la Flandre dans la riposte mondiale au sida – à l’heure où la conjoncture est marquée par les contraintes financières », a déclaré le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, Michel Sidibé.

La délégation flamande était dirigée par le Ministre-Président et Ministre de l’Économie, de la Politique étrangère, de l’Agriculture et des Affaires rurales, M. Kris Peeters, le Ministre des Finances, du Budget, du Travail, de la Planification urbaine et rurale, et du Sport, M. Philippe Muyters, et le Représentant permanent de la Belgique à Genève, S.E. l’Ambassadeur François Roux.

Le présent accord souligne la solidité et la durabilité de la participation et de l’engagement de la Flandre dans la riposte mondiale au sida – à l’heure où la conjoncture est marquée par les contraintes financières.

Le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, Michel Sidibé

Ce nouvel accord, qui couvre la période 2011-2014, se concentrera sur le renforcement des efforts de prévention du VIH – menés principalement dans les pays d’Afrique australe. L’accord signale également la décision de la Flandre d’orienter ses financements vers une approche programmatique large, de préférence à des projets individuels.

Lors de cette visite, M. Sidibé a présenté la stratégie de l’ONUSIDA pour 2011-2015. Il a également souligné l’importance de la prochaine Réunion de haut niveau sur le sida de l’Assemblée générale de l’ONU pour le renouvellement des engagements en faveur de la riposte mondiale au sida.

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Les Églises reconnaissent ne pas jouer pleinement leur rôle pour prévenir la violence sexuelle et réduire son impact

21 mars 2011

Le Directeur exécutif de l’ONUSIDA Michel Sidibé et l’Archevêque de Canterbury sont résolus à collaborer plus étroitement pour prévenir la violence sexuelle et le VIH et réduire l’impact de ces fléaux. Clive Mear / Tearfund.

Les conclusions d’une récente étude sur le rôle de l’Église dans la réponse à la violence sexuelle ont été présentées à Londres lors d’une conférence organisée par Tearfund, Christian AID et la Communion anglicane.

Le rapport Silent No More (en anglais), commandé par l’organisation chrétienne de secours et de développement Tearfund, porte un regard auto-critique sur la façon dont les Églises ont répondu à la violence sexuelle dans trois pays africains confrontés à des conflits, passés ou présents. 

Les conclusions du rapport montrent que trop souvent, les Églises sont restées silencieuses, ne sont pas venues en aide aux personnes en marge de la société, en particulier les victimes de violences sexuelles, et ne les ont pas défendues. Elles indiquent que si la violence sexuelle est endémique dans de nombreux pays, son ampleur et son impact restent largement occultés. Elles critiquent également l’Église qui accroît l’impact de cette violence en gardant le silence et renforce la stigmatisation et la discrimination.

« Il est capital que les Églises et toutes les communautés de foi continuent à défendre aux yeux du monde la priorité absolue de la justice et de la dignité pour tous », a déclaré l’Archevêque de Canterbury, le docteur Rowan Williams. « Nous devons donner à leurs membres les moyens d’apporter le changement et l’espoir. J’espère que ce rapport amènera l’Église à remplir pleinement son rôle. »¤

Les statistiques des Nations Unies montrent que dans certains pays, une femme sur trois est battue, forcée d’avoir des rapports sexuels ou victime d’abus. Ces femmes sont particulièrement vulnérables au risque d’infection à VIH puisqu’on leur refuse la possibilité de se protéger du virus.

Les femmes et les filles sont les populations les plus affectées par la violence sexuelle et les plus vulnérables au VIH. L’ONUSIDA travaillera en étroite collaboration avec les organisations confessionnelles pour préserver leur dignité et assurer leur protection.

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA

« Les femmes et les filles sont les populations les plus affectées par la violence sexuelle et les plus vulnérables au VIH. L’ONUSIDA travaillera en étroite collaboration avec les organisations confessionnelles pour préserver leur dignité et assurer leur protection », a déclaré Michel Sidibé, le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, en prenant la parole lors de la conférence.

Dans ses principales recommandations, le rapport appelle l’Église à réaliser le potentiel qui est le sien pour prévenir la violence sexuelle et réduire son impact. Les recommandations soulignent l’importance de s’attaquer à la prévalence de la violence sexuelle et demandent aux Églises de faire preuve de compassion à l’égard des personnes victimes de cette violence et de leur venir en aide. Elles pressent également les institutions, les gouvernements et les donateurs de reconnaître le potentiel de l’Église et de lutter avec elle contre la violence sexuelle.

L’ONUSIDA, qui appelle à la tolérance zéro à l‘égard de la violence sexiste, a lancé en 2009 un Agenda en faveur des femmes et des filles dans le contexte du VIH actuellement déployé dans le monde entier. Cet agenda souligne la nécessité d’accélérer l’action au niveau des pays pour transformer la façon dont les inégalités entre les sexes ainsi que les droits des femmes et des filles sont gérés dans le cadre de la riposte au sida.

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Lancement d’un réseau russe visant à améliorer la qualité de vie des femmes affectées par le VIH

17 mars 2011

Anastasia Solovieva, Responsable du réseau « Unité-Fidélité-Plaidoyer » (à gauche) et Maria Godlevskaya, membre du réseau et Directrice de la Fondation caritative Candle (à droite) durant le lancement officiel du réseau russe des femmes séropositives. Saint-Pétersbourg, le 5 mars 2011.

« Les femmes ont besoin d’être aidées pour surmonter leur peur et défendre leurs droits », déclare Anastasia Solovieva, Responsable de ce premier réseau russe de femmes séropositives appelé « Unité-Fidélité-Plaidoyer ».

Ce réseau, qui a été lancé à Saint-Pétersbourg, à la veille de la Journée internationale de la femme, est soutenu par l’ONUSIDA. Il relie des organisations et des femmes de différentes régions de Russie pour les aider à améliorer la qualité de vie des femmes affectées par le VIH. Ce réseau plaide également en faveur de l’élargissement de leur accès aux traitements, aux soins et au soutien anti-VIH, et à la protection de leurs droits, par l’intégration des services spécialisés dans le VIH. 

Ces dix dernières années, la propagation du VIH a sensiblement évolué en Russie. La transmission du VIH ne s’effectue plus seulement lors de l’utilisation de drogues injectables mais également par voie hétérosexuelle. Le nombre des femmes vivant avec le VIH s’est également accru.

Natalya Ladnaya, Responsable du Centre Antisida de la Fédération de Russie, indique que 65 % des infections ayant touché des femmes en 2010 ont eu lieu par contact sexuel. Certaines de ces femmes ont été contaminées par leur mari avant d’apprendre leur séropositivité lors d’une grossesse.

Nous devons travailler ensemble pour adapter le système de santé aux besoins des femmes affectées par l’épidémie de sida.

Anastasia Solovieva, Responsable du réseau russe de femmes séropositives appelé « Unité-Fidélité-Plaidoyer »

Selon Mme Ladnaya, cette situation s’explique en partie par l’insuffisance des programmes de prévention anti-VIH parmi les femmes, et le faible niveau de connaissances sur le virus et les moyens de prévention contre sa transmission. « Les femmes insistent rarement sur le fait d’utiliser un préservatif » ajoute Maria Godlevskaya, membre du réseau et Directrice de la Fondation caritative Candle.

En Russie, pas moins de 95 % des femmes enceintes vivant avec le VIH reçoivent une thérapie antirétrovirale pour empêcher la transmission du VIH à leur bébé. Le pays demeure cependant confronté à de nombreuses difficultés dans les domaines de la santé liés à la sexualité et la reproduction. De nombreuses femmes exposées à l’infection au VIH n’ont pas accès aux services de prévention liés la transmission du VIH de la mère à l’enfant (PTME).

Selon des rapports émanant d’organisations de la société civile de plusieurs régions de Russie, les stigmatisations existant dans la société et parmi les professionnels de la santé découragent les femmes enceintes séropositives de se rendre dans les centres de soins. De plus, par crainte de la discrimination, les professionnelles du sexe et les consommatrices de drogues injectables sont moins à même d’avoir accès aux services de PTME.

« La situation est particulièrement difficile dans les régions reculées de Russie », déclare Mme Solovieva. « Nous devons travailler ensemble pour adapter le système de santé aux besoins des femmes affectées par l’épidémie. »

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La star du cricket Kumar Sangakkara encourage les jeunes Sri-Lankais à être conscients du danger que représente le VIH, à faire preuve d’ouverture d’esprit et à s’informer sur le virus

16 mars 2011

Le capitaine sri-lankais, Kumar Sangakkara (deuxième à partir de la gauche), parmi les jeunes acteurs d’une pièce de théâtre traitant de l’impact de la stigmatisation et de la discrimination dont sont victimes les personnes vivant avec le VIH.

À l’occasion de la Coupe du monde de cricket, le capitaine de l’équipe sri-lankaise, Kumar Sangakkara, prend de son temps pour expliquer à des centaines de jeunes l’importance d’être informé et d’adopter une attitude responsable face au VIH. Cette activité a lieu dans le cadre de la campagne Think Wise du Conseil international de cricket (ICC), de l’ONUSIDA et de l’UNICEF, organisée parallèlement à l’édition 2011 de la Coupe du monde de cricket.

« Vous devez apprendre par vous-mêmes et prendre conscience du monde qui vous entoure et du VIH. N’ayez ni peur ni honte d’en parler ouvertement à vos amis, votre famille et vos professeurs » a déclaré M. Sangakkara au Trinity College de la ville de Kandy, où il a lui-même étudié.

Dans le cadre de la rencontre, une troupe théâtrale de jeunes a joué une pièce traitant de l’impact de la stigmatisation et de la discrimination dont sont victimes les personnes vivant avec le VIH. La pièce soulignait le double besoin d’une plus grande éducation et de l’acquisition d’aptitudes à la vie quotidienne pour enrayer la propagation du VIH, notamment chez les adolescents.

Vous devez apprendre par vous-mêmes et prendre conscience du monde qui vous entoure et du VIH. N’ayez ni peur ni honte d’en parler ouvertement à vos amis, votre famille et vos professeurs.

Kumar Sangakkara, capitaine de l’équipe de cricket du Sri Lanka et champion de Think Wise

« L’association du théâtre et du cricket était une idée fantastique. Personne ne s’attendait à ce que Kumar participe à la pièce et quand il est entré en scène, le public a vraiment été attentif. Tout ce que nous disions était renforcé par sa présence et ses propres mots », a affirmé Kapila Rasnayaka, l’un des jeunes acteurs.

Kumar Sangakkara, ainsi que d’autres joueurs de cricket internationaux, dont Graeme Smith (Afrique du Sud) et Virender Sehwag (Inde), est un champion qui met sa popularité au service du partenariat commun Think Wise. Ses coéquipiers sri-lankais Ajantha Mendis et Upul Tharanga, qui soutiennent également les efforts de prévention du VIH à l’échelle nationale, l’ont rejoint à Kandy.

« Pour en finir avec le problème du VIH, nous avons besoin de l’engagement actif des jeunes – les futurs acteurs de la lutte contre le sida – dès maintenant », a affirmé David Bridger, coordonnateur de l’ONUSIDA au Sri Lanka. « La participation de Sangakkara à la campagne a permis de repousser les frontières, a encouragé la discussion et attiré l’attention sur le VIH, ce que nous mettrons à profit dans l’espoir que les jeunes prendront en main la lutte contre le VIH », a-t-il ajouté.

Chaque jour, plus de 7 000 personnes sont infectées par le VIH dans le monde – les jeunes âgés de 15 à 24 ans représentent un cas sur trois. La campagne Think Wise encourage les jeunes à s’informer, à prendre les mesures de prévention adéquates pour éviter l’infection au VIH et à faire front commun contre la stigmatisation et la discrimination dont sont souvent victimes les personnes porteuses du VIH.

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Zimbabwe : La prévention du VIH est un succès

15 mars 2011

La réduction de l’infidélité sexuelle est une cause importante du recul de la prévalence du VIH au Zimbabwe.

La prévalence du VIH a très nettement reculé ces dernières années au Zimbabwe, passant de 26 % à 14 % entre 1997 et 2009. Dans une récente édition de la revue PLoS Medicine, des chercheurs ont analysé les raisons de ce déclin et étudié les enseignements qui peuvent être tirés puis reproduits.

Cette étude sur les initiatives réussies du Zimbabwe – qui est financée par le FNUAP, l’ONUSIDA et le Ministère de la Santé et de la Protection de l’enfance du Zimbabwe – a  identifié plusieurs facteurs décisifs : les changements survenus dans les comportements sexuels, les nombreuses expériences personnelles de la mortalité due au sida et l’exactitude des informations sur les modes de transmission du VIH. 

« Les changements comportementaux liés au recul du VIH semblent être principalement dus au fait que le virus est devenu un sujet de conversation courante et qu’il est associé aux pratiques sexuelles risquées », a déclaré Clemens Benedikt, le Responsable de la Prévention du VIH au Bureau du FNUAP au Zimbabwe et l’un des auteurs du rapport.

Le Zimbabwe constitue un exemple lumineux des résultats fortement positifs que les changements de comportement peuvent produire dans le cadre d’une riposte au sida efficace

Bruce Campbell, l’un des auteurs du rapport qui est actuellement le Représentant du FNUAP au Vietnam.

La principale cause du recul du VIH tient au fait que l’infidélité sexuelle est sur le déclin – le nombre des hommes signalant une relation extra-maritale a chuté de 30 %. Cette baisse peut être portée au crédit des programmes de prévention du VIH, lesquels sont menés dans les médias ou fondés sur la communication interpersonnelle par l’Église, le lieu de travail, les amis et la famille. Ces programmes ont mis l’accent sur l’effet protecteur de la réduction du nombre des partenaires et promu l’utilisation du préservatif lors des relations sexuelles passagères. 

Selon l’étude, les normes régissant la sexualité ont bénéficié d’un certain nombre d’évolutions importantes. Les hommes qui se réunissaient par exemple, ces dernières années, dans des bars à bière ou des débits de boisson étaient souvent entourés de femmes qui, pour certaines, étaient des professionnelles du sexe. Aujourd’hui, il est courant que ces lieux ne soient ouverts qu’aux hommes.

La crise économique qui perdure a également joué un rôle dans ce recul. Les hommes ont signalé qu’ils avaient moins d’argent pour entretenir des partenaires multiples ou utiliser les services de professionnelles du sexe. Ce fait est cependant considéré comme un facteur secondaire, étant donné que les effets les plus aigus de la crise financière n’ont été ressentis qu’après 2002, lorsque la baisse de l’incidence du VIH avait déjà eu lieu.

La fréquence de la mortalité due au sida est un autre motif de changement comportemental. Les décès liés au sida ont fortement augmenté entre le milieu et la fin des années 1990, avant de se stabiliser au début des années 2000. Beaucoup d’hommes et de femmes appartenant aux groupes témoins des auteurs ont signalé que le fait de connaître des personnes mortes à cause du sida constituait une raison très motivante pour changer leur propre comportement sexuel. Selon l’étude, les programmes de soins à domicile adoptés par le Zimbabwe pour les personnes vivant avec le VIH ont contribué, eux aussi, à ce phénomène, du fait que les personnes étaient directement confrontées à la réalité du sida sous leur propre toit.

« Le Zimbabwe constitue un exemple lumineux des résultats fortement positifs que les changements de comportement peuvent produire dans le cadre d’une riposte au sida efficace », a déclaré Bruce Campbell, l’un des auteurs du rapport qui est actuellement le Représentant du FNUAP au Vietnam. « Chacun observe, ou peut observer, la réalité du VIH dans son environnement personnel ou collectif, et prendre des décisions éclairées sur la manière dont il doit se protéger et protéger les autres, en particulier lorsque l’information et les interventions menées à des fins éducatives mettent en relief le lien entre les comportements sexuels à risque et le VIH. »

Les auteurs affirment également que l’expérience du Zimbabwe souligne l’importance de la prévention pour l’efficacité et la durabilité d’une riposte au VIH, malgré l’accès croissant aux médicaments antirétroviraux. Selon l’ONUSIDA, il y a encore deux nouvelles infections au VIH dans le monde pour chaque personne qui commence un traitement, tandis que les efforts de prévention ne représentent que 20 % environ des dépenses liées au sida dans les pays à revenus faible et intermédiaire.

Comme dans l’exemple zimbabwéen, la prévention du VIH a remporté un certain succès dans plusieurs pays d’Afrique subsaharienne. Selon le dernier rapport de l’ONUSIDA sur l’épidémie mondiale, quelque 22 pays ont ainsi réduit de plus de 25 % le taux de leurs nouvelles infections entre 2001 et 2009. Plusieurs de ces pays affichent pourtant la prévalence la plus élevée de la région, comme l’Afrique du Sud et la Zambie. Dans la plupart des cas, ce sont les jeunes qui mènent cette « révolution de la prévention » en changeant leur comportement – ils décident dorénavant de retarder le moment de leurs premières relations sexuelles, réduisent le nombre de leurs partenaires et utilisent le préservatif.

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La lutte contre la stigmatisation, la discrimination et l'homophobie est essentielle à la réalisation de l'accès universel en Amérique latine

15 mars 2011

Plus de 90 délégués ont participé aux consultations, en Amérique latine, sur l'examen des avancées réalisées sur la voie de l'accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et à l'appui en matière de VIH. Mexico, 2 et 3 mars 2011.

Le Secrétaire mexicain à la santé, le Dr José A. Córdova, a demandé aux pays d'Amérique latine de poursuivre leurs efforts de lutte contre la stigmatisation, la discrimination et l'homophobie dans la région. Le Dr Córdova était l'un des sept Ministres et Vice-ministres de la santé sur les quelque 90 délégués présents à l'examen des avancées réalisées sur la voie de l'accès universel dans le cadre de la riposte au sida. Ces consultations, qui se sont tenues à Mexico les 2 et 3 mars 2011, ont abouti à la formulation de recommandations régionales et à l'adoption d'une feuille de route sur la réalisation de l'accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et à l’appui en matière de VIH d’ici 2015.

« Nous devons renforcer la démarche axée sur les droits de l'homme dans notre riposte au sida afin de créer des mécanismes garantissant l'absence de stigmatisation, discrimination ou homophobie dans les services publics et privés », a déclaré le Dr Córdova.

L'homophobie persistante, la violence sexiste, les persécutions et même les assassinats des personnes les plus vulnérables, par exemple les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) et les personnes transsexuelles, ont été identifiés comme quelques-uns des principaux obstacles à l'accès aux services liés au VIH dans la région. Les participants ont considéré que le renforcement de systèmes de santé non discriminatoire à l'égard des personnes vivant avec le VIH et des personnes les plus vulnérables à l'infection constituait une priorité sur la voie de l'accès universel. L'amélioration de l'accès aux services juridiques lors de violations des droits de l'homme, de discrimination et de violence sexiste a également été soulignée.

Nous devons renforcer la démarche axée sur les droits de l'homme dans notre riposte au sida afin de créer des mécanismes garantissant l'absence de stigmatisation, discrimination ou homophobie dans les services publics et privés.

Le Secrétaire mexicain à la santé, le Dr José A. Córdova.

L'épidémie de sida dans la région est demeurée stable ces dix dernières années avec une prévalence du VIH de 0,5 %. La couverture des traitements antirétroviraux s'élève à 51 %, ce qui représente le chiffre le plus élevé au monde. Toutefois, les jeunes, les professionnels du sexe, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transsexuelles continuent d’avoir un accès limité aux programmes de santé sexuelle et génétique qui offrent des informations, des compétences, des services et des moyens liés à la prévention de l'infection à VIH.

« La prévention du VIH auprès de la communauté transsexuelle en Amérique latine n’est possible que si leur identité est respectée dans les services de santé », a déclaré Marcela Romero, de REDTRANSLAC (Argentine).

Les participants ont affirmé que le VIH devait occuper une place stratégique dans les programmes politiques, notamment en matière d'éducation, de justice, d'égalité, de travail et de développement social. Cela garantirait l’engagement politique et la viabilité financière. D'après les participants, l'investissement issu de différents secteurs aurait un effet multiplicateur qui permettrait non seulement de réaliser les objectifs de l'accès universel mais aiderait également à réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement.

Les participants ont également recommandé le renforcement des relations entre gouvernements, organisations de la société civile et réseaux de personnes vivant avec le VIH dans la région. Il a été également proposé que l'achat d'antirétroviraux se fasse au niveau de la région et non de chaque pays afin de réaliser des économies d'échelle et d'accroître la couverture du traitement. Parmi les autres stratégies, il y avait l'amélioration de la production locale d'antirétroviraux.

« Si nous travaillons ensemble, nous pourrons apporter une riposte régionale unifiée à l'épidémie et ouvrir la voie à la durabilité en Amérique latine », a déclaré le Directeur régional de l'ONUSIDA, le Dr César Núñez.

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L’amfAR met l’accent sur la feuille de route à suivre pour accélérer la révolution de la prévention du VIH

11 mars 2011

Le Directeur exécutif adjoint de l’ONUSIDA Paul De Lay, lors de son intervention dans une réunion d’information organisée par l’amfAR sur la feuille de route à suivre pour accélérer la révolution de la prévention du VIH. Photo : amfAR

Dans le cadre de sa série d’initiatives consacrées aux questions émergentes, l’amfAR a organisé le 9 mars dernier une réunion d’information au Congrès américain à Washington sur la feuille de route à suivre pour accélérer la révolution de la prévention du VIH. Lors de son intervention, Paul De Lay, Directeur exécutif adjoint de l’ONUSIDA, a insisté sur la nécessité d’élargir la prévention combinée du VIH à travers le monde.

« La mise en oeuvre à grande échelle d’une ou de deux mesures de prévention ne suffira pas à contenir la progression de l’épidémie de VIH », a déclaré P. De Lay. « Nous devons plutôt très vite nous efforcer de déployer simultanément plusieurs stratégies de prévention. A l’instar du traitement antirétroviral combiné, les stratégies complémentaires de prévention du VIH opèrent en toute synergie lorsqu’elles sont associées de manière stratégique. »

La réunion a mis en avant les nouvelles avancées scientifiques de la recherche sur la prévention du VIH, les modèles communautaires innovants, les opportunités d’élargissement des programmes de prévention et les implications des politiques nationales et mondiales.

Parmi les autres participants à cet événement figuraient Willard Cates, de l’organisation Family Health International, qui a présenté les différentes technologies de prévention, Robert Remien, de l’université de Columbia, qui a parlé des stratégies de prévention des changements de comportement, et Carl Dieffenbach, de la division sida du National Institutes of Health, qui a décrit des modèles communautaires innovants de prévention du VIH.

Depuis sa création en 1985, l’amfAR a investi près de 325 millions de dollars dans la recherche sur le sida et subventionné les travaux de plus de 2000 équipes de chercheurs à travers le monde.

Pour en savoir plus sur la réunion organisée par l’amfAR

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Des Femmes sous le même ciel

10 mars 2011

Des personnalités portant les bracelets Same Sky.
Crédit : Same Sky

« Nous apportons de l'aide, pas de la charité », explique Francine Le Frak, fondatrice de Same Sky, une initiative basée sur le principe « le commerce, pas l'assistanat » et qui commercialise sur le marché d'Amérique du Nord des bracelets artisanaux haut de gamme produits par des coopératives de femmes au Rwanda.

Mme Le Frak, productrice de films en provenance des États-Unis et maintenant entrepreneur social, a lancé Same Sky alors qu'elle essayait de faire un film sur le génocide au Rwanda. Bien que le projet de film ne se soit jamais matérialisé, elle se rendit compte qu'elle pouvait utiliser autrement ses compétences pour faire une différence dans la vie des femmes qu'elle rencontrait dans le pays. 

« Je voulais aider les femmes qui souffraient encore terriblement du génocide 15 ans plus tard », explique Le Frak. « J'ai décidé de travailler avec des femmes vivant avec le VIH. J'ai découvert qu'elles étaient oubliées, et [qu'elles] ne pouvaient tout simplement pas reprendre le cours normal de leur vie. »

Nous voulons donner aux femmes la possibilité de vendre leurs produits. Vous pouvez assurer toutes les formations du monde, mais si vous ne leur procurez pas des occasions d'emploi, à quoi cela sert-il ?

Francine Le Frak, fondatrice de Same Sky

On estime que dans le pays 88 000 femmes vivent actuellement avec le VIH. Beaucoup de femmes déclarent avoir subi des violences sexuelles au cours de leur vie.

Same Sky travaille avec une organisation locale rwandaise appelée Centre d'artisanat Gahaya Links et basée dans la capitale Kigali. Gahaya Links a été fondé par deux soeurs, Joy Ndunguste et Janet Nkubana, et fut en 2004 la première entreprise immatriculée en tant qu'entreprise d'exportation de produits artisanaux. 

Reposant sur le principe de l'autonomisation économique des femmes grâce au commerce équitable, Gahaya Liens soutient les coopératives de femmes en tant que moyen de donner aux femmes une source de revenus durable.

Francine Lefrak avec des artisans de Same Sky et Joy Ndungetse, fondatrice du Centre d'artisanat de Gahaya Links à Kigali, au Rwanda. Crédit : Same Sky

« Nous aidons les femmes à acquérir des compétences qu'elles peuvent utiliser pour gagner un revenu, et Francine leur a donné accès à un marché sur lequel vendre leurs produits », déclare Joy Ndungetse, co-fondatrice de Gahaya Links. « On peut maintenant lire la joie de vivre sur leurs visages. »

« Le marketing, c'est ma spécialité », ajoute Le Frak. « Nous voulons donner aux femmes la possibilité de vendre leurs produits. Vous pouvez assurer toutes les formations du monde, mais si vous ne leur procurez pas des occasions d'emploi, à quoi cela sert-il ? » demande Le Frak. 

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Frapper le VIH pour une série : Des stars du cricket s'unissent avec les malades du SIDA en Inde

10 mars 2011

Graeme Smith, capitaine de l'équipe sud-africaine de cricket et champion de Think Wise, et un jeune participant, à une séance d'entraînement organisée avec des personnes vivant avec le VIH.

Sonu Kumar saisit la balle dans sa main, s’élance et lâche une balle rapide. Réagissant en une fraction de seconde, son adversaire incline sa batte et envoie la balle hors du terrain pour une série.

Mais ce n'est pas un match de cricket ordinaire. Sonu est un adolescent de 14 ans vivant avec le VIH. On le voit frapper des balles avec la star du cricket Graeme Smith et ses coéquipiers de l'équipe sud-africaine, à l'occasion d'une séance spéciale d'entraînement et de sensibilisation au VIH organisée dans le cadre de la Campagne Think Wise du Conseil International de Cricket, de l'ONUSIDA et de l'UNICEF pendant la Coupe du Monde de Cricket 2011.

La campagne Think Wise encourage de jeunes gens à apprendre comment se protéger contre l'infection au VIH et à s'opposer à la stigmatisation et à la discrimination. Au stade Feroz Shah Kotla de Delhi, Graeme Smith - capitaine de l'équipe d'Afrique du Sud et ambassadeur de bonne volonté de la campagne Think Wise - et ses coéquipiers ont sacrifié de leur temps du calendrier de leurs rencontres pour promouvoir les messages de la campagne.

“Nous faisons du sport et nous aimons le cricket, comme beaucoup d'autres dans ce pays. En s'entraînant ensemble, les joueurs de cricket apportent leur soutien aux personnes vivant avec le VIH et contribuent à éliminer les discriminations auxquelles nous faisons souvent face,” a déclaré Sonu.

Notre but est d'éduquer les gens pendant le tournoi – afin d’aider à prévenir le VIH et à montrer que les personnes vivant avec le VIH mènent des vies normales. Je crois que cela contribuera à réduire la stigmatisation.

Graeme Smith, capitaine de l'équipe sud-africaine de cricket et champion de Think Wise.

En présence des supporters et des média, un groupe de dix jeunes gens a rejoint l'élite du cricket, associant entraînement et débat sur le VIH. Ils ont participé à des drills sur le terrain avec Richard Pybus, entraîneur de l'équipe sud-africaine de cricket. Par la suite, les jeunes gens ont partagé avec l’équipe leurs expériences sur la vie avec le VIH et ont posé des questions sur le rôle des joueurs de cricket et les problèmes de la stigmatisation liée au VIH.

“Le VIH est une maladie bien réelle qui affecte bien des gens dans le monde entier, y compris dans notre pays, l’Inde,” a déclaré M. Smith pendant la séance d'entraînement. Il a ajouté : “Notre but est d'éduquer les gens pendant le tournoi – afin d’aider à prévenir le VIH et de montrer que les personnes vivant avec le VIH mènent des vies normales. Je crois que cela contribuera à réduire la stigmatisation.”

Revenant sur la large portée du cricket en Inde et dans le monde, le Coordonnateur National de l'ONUSIDA Charles Gilks a déclaré “Nous avons une grande audience en Inde et les stars du cricket peuvent être des vecteurs de changement très puissants. Nous sommes particulièrement heureux de nous associer aux champions de Think Wise, car nous nous sommes fixés comme objectif d'atteindre le triple objectif de l'ONUSIDA : zéro nouvelle infection, zéro discrimination et zéro décès lié au SIDA.”

L’hôpital reçoit le traitement de Sehwag

Dans le cadre d’une autre activité de Think Wise en Inde, le champion de Think Wise et le premier batteur de l'équipe indienne Virender Sehwag a appelé les fans de cricket à travers le monde à cesser les discriminations contre les personnes vivant avec le VIH.

M. Sehwag a lancé son cri de cœur après avoir visité l'hôpital Haji Sir Ismail Sait Ghosha à Bengalore, où il a rencontré des personnes dont la vie a été affectée par le VIH.

“Les personnes vivant avec le VIH ne sont pas différentes des autres. Il faut accroître la sensibilisation sur ce que signifie vivre avec le VIH,” a déclaré M. Sehwag. Il a ajouté : “En tant que joueurs de cricketdans un pays comme l'Inde, nous sommes en position d'aider à influencer les attitudes et les comportements et en m’impliquant dans la campagne Think Wise, j'espère pouvoir y apporter ma contribution.”

 

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