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Le VIH et les conflits : établir des liens et la nécessité de l’accès universel

27 octobre 2010

Un supplément spécial de la Revue des Migrations Forcées

Camp pour personnes déplacées de Kibati, en RDC. Photo: Christian Als

Les interconnexions entre les conflits et le VIH sont complexes. Le VIH touche les vies de nombreuses personnes sous le joug de conflits : la population civile, mais aussi les protagonistes, ainsi que les personnes dont le rôle est de garantir la sécurité pendant et après ces conflits.

Lors de conflits, les populations peuvent être sujettes à des déplacements en masse et à des violations des droits humains, y compris les violences sexuelles, voire soumises à des conditions de pauvreté et d’impuissance qui pourraient contraindre certains à devenir des professionnel(le)s du sexe pour survivre. En outre, les infrastructures peuvent se retrouver endommagées et la prévention et les services de santé perturbés. De telles conditions mettent les populations à un risque accru d’infection au VIH, les femmes et les enfants étant plus spécifiquement vulnérables.

Un supplément spécial sur le VIH a été publié par la Revue des Migrations Forcées, avec la participation de l’ONUSIDA. Cette édition repose en grande partie sur le travail de l’Initiative sur le sida, la sécurité et les conflits qui a entrepris des recherches sur un nombre considérable d’années en vue de rassembler des preuves et d’avances des analyses sur les liens entre le VIE et les conflits.

Des programmes conçus spécifiquement pour garantir l’accès universel aux groupes vulnérables doivent devenir partie intégrante des politiques et stratégies nationales en matière de VIH, ainsi qu’un élément-clef des priorités de la communauté internationale, selon l’article de l’ONISIDA.

L’analyse examine comment atteindre un accès plus important et de meilleure qualité à la prévention, au traitement, aux soins et au soutien du VIH pour les populations, pendant et après les conflits. Elle conclut qu’il est peu probable que l’Objectif 6 du Millénaire pour le développement puisse être atteint si les services VIH n’atteignent pas les populations déplacées et les migrants, quelque soit leur sérologie VIH, ainsi que les services en uniforme qui sont en relation avec ces populations.

Le supplément présente une sélection d’études de cas de l’ASCI, ainsi que de nombreux articles sur le sujet, en réponse à l’appel à articles de la Revue des Migrations Forcées. L’ONUSIDA et ses coparrainants, le FNUAP et le HCR, ainsi que plusieurs partenaires de recherche variés ont contribué des articles. En outre, Dr. Nafis Sadik, l’envoyé spécial du Secrétaire général pour le VIH/sida en Asie et dans le Pacifique, a écrit un papier sur les liens entre la migration forcée et le VIH en Asie.

Téléchargez la revue complète ici.

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Les dirigeants africains appellent au renforcement de la lutte contre le SIDA en Zambie

26 octobre 2010

M.Festus Mogae, ancien président du Botswana (centre), Professeur Miriam Were, ancienne présidente du Conseil national de lutte contre le SIDA du Kenya (gauche), et Hon A. K. Mwanamwambwa, président de l’Assemblée nationale de Zambie (droite). Crédit : UN/Sirak Gebrehiwot

Lors d’une récente mission en Zambie, les Champions pour une génération sans VIH, une organisation de dirigeants africains comprenant d'anciens présidents et diverses personnalités influentes, se sont réunis avec des responsables gouvernementaux de haut niveau pour faire progresser la lutte contre le SIDA en Zambie. Le président zambien Rupiah Banda a dévoilé, en présence des Champions, une nouvelle stratégie nationale de lutte contre le sida visant à accroître l'accès aux traitements antirétroviraux et à réduire de 50 % les infections par le VIH en Zambie d'ici 2015.

La Zambie détient l’un des taux de prévalence du VIH les plus élevés au monde. Selon les dernières estimations de l'ONUSIDA, 15,2 % de la population adulte vit avec le VIH et plus de 80 000 adultes sont infectés par le VIH chaque année. Pour deux personnes qui entament un traitement antirétroviral, on estime que cinq nouvelles personnes sont infectées par le virus.

Sous la conduite de M. Festus G. Mogae, ancien président du Botswana, la délégation des Champions a rencontré des autorités gouvernementales, des chefs traditionnels, des représentants de la société civile, des personnes vivant avec le VIH et des acteurs du développement. M. Mogae a incité les dirigeants locaux à lutter pour la quasi-élimination de la transmission mère-enfant du VIH à travers l'exemple du Botswana, où le taux de nourrissons séropositifs, nés de mères séropositives, est passé de 20 % en 2003 à moins de 4 % en 2007.

La culture est importante, mais si votre culture ou vos traditions vous tuent, vous devez envisager d’en changer.

Le professeur Miriam Were

Durant leur séjour en Zambie, les Champions ont souligné l'importance de la prévention des nouvelles infections par le biais d’interventions qui ont fait leurs preuves, y compris la circoncision masculine et l'utilisation correcte et régulière du préservatif. La violence sexiste et le lourd fardeau que fait peser le VIH sur les  femmes ont également été abordés de front.

« La culture est importante, mais si votre culture ou vos traditions vous tuent, vous devez envisager d’en changer, »  a déclaré le professeur Miriam Were, membre de la délégation des Champions et ancienne présidente du conseil national de lutte contre le SIDA du Kenya.

Les Champions ont débattu ouvertement de la viabilité financière de la lutte contre le VIH dans la région et de la nécessité d'agir rapidement pour être efficace. « Un bâton qui est loin ne peut pas tuer un serpent tout près de vous, et si vous lui appuyez sur la queue en attendant que votre voisin vienne lui frapper la tête, vous serez en difficulté, » a déclaré le Dr Speciosa Wandira, ancienne vice-présidente de l'Ouganda.

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L'ONUSIDA organise une consultation sur le sport pour une mobilisation mondiale

26 octobre 2010

Photo: ONUSIDA

Le sport a la capacité de fédérer et de mobiliser les gens partout dans le monde ; il peut donc être un puissant outil de promotion, que ce soit à l’échelle mondiale ou communautaire. Consciente du potentiel du sport pour sensibiliser à la question du SIDA, l'ONUSIDA a organisé une consultation avec les représentants de plusieurs organisations sportives et divers experts, du 24 au 26 octobre à Genève, pour examiner les initiatives actuelles et les projets d’activités futures.

« Le sport exerce une influence et un impact énormes partout dans le monde, depuis le plus haut niveau (les championnats du monde) jusqu’au village le plus reculé, où des enfants jouent au football avec un ballon fait maison, » a déclaré le Directeur exécutif de l'ONUSIDA à l'ouverture de la consultation. « Le renforcement de la coopération avec le monde du sport peut dynamiser de façon unique la lutte mondiale contre le SIDA et nous aider à atteindre tous les Objectifs du Millénaire pour le développement, » a-t-il ajouté.

La consultation a permis d’identifier de nouvelles façons d'exploiter la puissance fédératrice du sport afin de promouvoir la prévention, le traitement, les soins et le soutien en matière de VIH. Les participants ont également analysé les relations existantes et étudié les moyens de construire et de renforcer des partenariats entre l'ONUSIDA et le monde du sport, le secteur privé, la société civile ou les médias, au niveau mondial, national et régional.

L'ONUSIDA a établi des partenariats avec des personnalités et des organisations sportives afin de sensibiliser les gens aux questions liées au SIDA et de les aider à s’informer sur la façon de se protéger contre le VIH. L’initiative lancée dans le cadre de la Coupe du Monde de la FIFA 2010, « Carton rouge contre le SIDA », a été soutenue par des stars internationales de football, notamment l’Allemand Michael Ballack et le Togolais Emmanuel Adebayor, tous deux ambassadeurs itinérants de l'ONUSIDA. La campagne a utilisé la popularité et le potentiel de sensibilisation du football pour unir le monde autour d'une cause commune : prévenir la transmission du VIH de la mère à l'enfant.

Le sport exerce une influence et un impact énormes partout dans le monde, depuis le plus haut niveau (les championnats du monde) jusqu’au village le plus reculé, où des enfants jouent au football avec un ballon fait maison.

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA

La consultation qui a eu lieu cette semaine a permis d’examiner les progrès autour de la campagne « Carton rouge contre le SIDA » et d’organiser la phase suivante. Elle a également permis de débattre des futures initiatives sportives avec les partenaires de l'ONUSIDA, dont le Comité international olympique et le Conseil international de cricket, d’identifier de nouvelles possibilités de coopération avec d'autres organisations et des stars du sport et de renforcer la coordination avec les sponsors.

Les participants ont convenu d'explorer des méthodes novatrices pour transmettre les messages relatifs au VIH par le biais du sport. Le monde de la musique et de la culture jouissant également d’une grande popularité, les participants ont également examiné les liens possibles avec les initiatives sportives afin d’amplifier la portée des messages.

Les autres participants étaient M. Adolf Ogi, ancien président de la Suisse et ancien Conseiller spécial du Secrétaire général de l’ONU pour le sport au service du développement et de la paix, M. Wilfried Lemke, Conseiller spécial du Secrétaire général de l’ONU pour le sport au service du développement et de la paix, M. Kirsten Nematandani , président de la Fédération sud-africaine de football, M. Lebohang Morake (Lebo M), Ambassadeur itinérant de l'ONUSIDA et producteur de la cérémonie d’ouverture de la Coupe du Monde de football 2010, Mme Katia Mascagni, Comité international olympique, M. Chris Hurst, Directeur de la communication, Conseil international de cricket, M. Amadou Fall, vice-président chargé du développement de la NBA en Afrique, M. Adonal Foyle, joueur de basket-ball NBA à la retraite et fondateur de la Kerosene Lamp Foundation, et M. Driss Guerraoui, conseiller du Premier ministre du Maroc et coordonnateur du Forum mondial de la jeunesse.

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Parler d’une révolution : l’ONUSIDA utilise les médias sociaux pour renforcer la prévention du VIH

26 octobre 2010

 «Plus de 7 000 personnes sont infectées chaque jour par le VIH. Une révolution est nécessaire en matière de prévention.» Tel est le message que l'ONUSIDA utilise aujourd'hui pour lancer une initiative dans les médias sociaux Twitter et Facebook afin de relancer l'intérêt pour la prévention du VIH dans la période précédant la Journée mondiale de lutte contre le sida 2010.

A partir du 26 octobre et pendant six mardis consécutifs, l'ONUSIDA va introduire une série de thèmes liés à la prévention du VIH, au moyen de discussions sur Facebook et Twitter et de clips sur YouTube, de sondages interactifs et de questionnaires. Dans le cadre de cette initiative, cinq films d'animation ont été réalisés pour lancer le débat.

L’objectif est d’inciter les gens à utiliser les médias sociaux pour en savoir plus sur la prévention du VIH et à faire utiliser le mot clé (ou hashtag, selon la terminologie en usage sur Twitter) #PreventionRevolution le plus grand nombre de fois sur Twitter, le 1er décembre 2010.

Le VIH se propage dans les réseaux, mais les réseaux sont également la meilleure défense à partir du moment où les gens sont informés et responsabilisés à l’importance de se protéger.

Michael Bartos, chef de la prévention, des risques et de la vulnérabilité sociale à l'ONUSIDA

Ce projet dans les médias sociaux va renforcer le travail de la nouvelle Commission de haut niveau sur la prévention du VIH, dont le but déclaré est de mener une révolution de la prévention. Bon nombre de commissaires utilisent déjà les médias sociaux afin de sensibiliser le public à la prévention en matière de VIH.

« Le VIH se propage dans les réseaux, mais les réseaux sont également la meilleure défense à partir du moment où les gens sont informés et responsabilisés à l’importance de se protéger, » a déclaré Michael Bartos, chef de la prévention, des risques et de la vulnérabilité sociale à l'ONUSIDA. « L'utilisation des médias sociaux est une évolution naturelle pour l'ONUSIDA dont l’objectif est de sensibiliser les personnes et de favoriser le progrès social. »

Le concept a été élaboré en concertation avec la campagne MTV Staying Alive, qui soutient également cette initiative.

Pour en savoir plus, rejoignez l’ONUSIDA sur Facebook: http://on.fb.me/95aBoI

Utilisez le twibbon: http://twb.ly/bQSXBj

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Coup de projecteur sur les droits à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le SIDA

25 octobre 2010

Discours du Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, lors de la manifestation Light for Rights, à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le SIDA à New York, en 2009.

La première manifestation de Light for Rights : Keep the light on HIV and human rights s’est tenue le 1er décembre 2009 à New York. Le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, s'est joint aux principaux responsables de la lutte contre le sida et aux stars du spectacle pour célébrer la Journée mondiale de lutte contre le sida devant l’Arc de triomphe de Washington Square Park.   

Les lumières éclairant l’arc et d'autres monuments de la ville ont été éteintes en mémoire des familles et amis morts du sida, et pour montrer comment la stigmatisation, la discrimination, la peur et la honte peuvent plonger les personnes vivant avec le VIH dans les ténèbres. Puis, les lumières ont été rallumées pour symboliser la lumière des droits de l'homme qui permet aux personnes vivant avec le VIH de sortir de l'ombre et de rechercher information, traitements, soins et assistance.

Light for Rights est inspiré de Night without Light. Dans ce projet organisé par Visual AIDS au début des années 1990, le ciel de New York et de San Francisco avait été assombri par l’extinction des principaux bâtiments, pour symboliser les vies perdues à cause du VIH.

La campagne Light for Rights rend hommage au thème de la Journée mondiale du sida 2010 : droits de l’homme et accès universel à la santé. Cette année, la campagne invite 100 villes à travers le monde à éteindre les lumières éclairant les monuments publics afin de rappeler l’impact dévastateur du SIDA, puis à les rallumer pour mettre en lumière les droits humains fondamentaux partagés par tous mais souvent refusés aux personnes vivant avec le VIH.

La campagne Light for Rights envoie un message d’espoir au monde.

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA

« La campagne Light for Rights envoie un message d’espoir au monde, » a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA. « Le pouvoir de la lumière peut transmettre un message : les droits de l'homme sont essentiels à la lutte contre le sida. »

Cette initiative est organisée par une coalition composée de la Campagne mondiale contre le SIDA, l'ONUSIDA, l'amfAR et Broadway cares/Equality Fights AIDS. Pour savoir comment organiser un événement Light for Rights dans votre communauté ou votre ville lors de cette Journée mondiale de lutte contre le sida, visitez le site www.lightforrights.org.

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Les droits et le traitement des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transsexuelles (LGBT) dans les pays à hauts revenus, objets d’une préoccupation croissante

22 octobre 2010

L’ONUSIDA dialogue avec des associations d’Amérique du Nord et d’Europe pour mieux comprendre les schémas de violation des droits de l'homme et leurs conséquences sur la santé

Photo: ONUSIDA

Les récents suicides parmi des adolescents homosexuels aux États-Unis d’Amérique suite à des brimades et traitements cruels en raison de leur orientation sexuelle apparente, montre que l’homophobie continue d’exister dans toutes les sociétés. Malgré leur acceptation dans la culture populaire de nombreux pays, les jeunes lesbiennes, gays, bisexuels et transsexuels (LGBT) doivent parfois faire face, comme les générations précédentes, à certains problèmes de stigmatisation et de discrimination.

«La violence contre les membres de la communauté LGBT est inacceptable, quel que soit le lieu où elle se produit dans le monde» a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA.  «Les gouvernements doivent respecter les droits de toutes les personnes, indépendamment de leur orientation ou de leur identité sexuelle.»

Un sondage d'opinion réalisé aux États-Unis en mai de cette année a révélé que plus de la moitié des Américains estimaient les relations gaies et lesbiennes acceptables, tandis que 43 % des personnes interrogées jugeaient encore ces relations moralement inacceptables.

«De toute évidence, l'homophobie reste un problème préoccupant aux États-Unis, mais je pense que nous allons dans la bonne direction, bien que l’évolution soit encore lente,» a déclaré Chris Collins, vice-président et directeur des politiques publiques à la Fondation américaine pour la recherche sur le sida (amfAR ).

Dans le prolongement des mesures récentes contre la violence à l’égard des homosexuels, une alliance religieuse américaine a appelé l'Eglise universelle à œuvrer pour «mettre fin à la violence et à la haine contre nos frères et sœurs lesbiens, gays, bisexuels et transsexuels.»

La discrimination liée à l’homophobie institutionnelle est plus facile à épingler, comme par exemple les lois répressives qui criminalisent les relations sexuelles avec des personnes du même sexe.  Cependant, les attitudes négatives envers les membres de la communauté LGBT peuvent exister même lorsque les lois de protection sont en place. Ces attitudes sont alors plus difficiles à traiter.

Emily Carson, une étudiante membre de la Global Youth Coalition for HIV/AIDS, est originaire du Connecticut, un état qui dispose de lois de protection. Ayant grandi dans une petite ville conservatrice, Mme Carson explique avoir été harcelée et brimée des années durant, car elle était perçue comme différente. Lorsqu’elle a entendu parler pour la première fois de suicides parmi les adolescents homosexuels aux États-Unis, elle affirme en avoir eu le cœur brisé. Elle avait espéré que les écoles s’étaient améliorées.

La violence contre les membres de la communauté LGBT est inacceptable, quel que soit le lieu où elle se produit dans le monde.

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA

Mais Mme Carson a une autre préoccupation : « Cela se produit à intervalles réguliers –des enfants gay se suicident ou le débat politique sur le mariage gay revient à l’ordre du jour – et les gens commencent à parler de lutte contre l'homophobie. Je crains que ce tollé général ne s’éteigne jusqu'à ce qu’un nouveau drame se produise, » déclare-t-elle. «Nous devons y prêter attention de façon quotidienne, et non seulement quand survient une tragédie.»

Le changement social exige plus qu’une réforme juridique et la situation est similaire en Europe. D'origine allemande, Alex Müller, membre du conseil d’administration de l'International Lesbian, Gay, Bisexual, Transgender and Queer Youth and Student Organization (IGLYO), le confirme : « D'un côté, des progrès législatifs sont réalisés en Europe, mais en même temps, les perceptions homophobes prévalent dans tous les secteurs de la société. »

Recrudescence de crimes haineux en Europe

Le nombre de signalements de crimes haineux contre les LGBT a augmenté au cours des dernières années dans les pays européens selon l’association ILGA Europe (International Lesbian, Gay, Bisexual, Trans & Intersex Association), mais ces signalements sont considérés par l'association comme la partie visible de l’iceberg.

«Toutes nos organisations membres conviennent qu'il existe un taux très élevé de crimes haineux non signalés,» explique Joël Le Deroff, responsable des politiques et programmes d'ILGA Europe.

«Le paradoxe, c’est qu’un grand nombre de signalements révèle généralement une relation de confiance entre les organismes chargés d'appliquer la loi et les victimes.»

C'est pourquoi il est difficile de savoir si l'augmentation du nombre de cas signalés signifie une augmentation réelle du nombre de crimes haineux commis, ou plutôt un changement positif dans l'environnement qui encourage la dénonciation des violences. Ce dont est certain M. Le Deroff, c'est que la communauté LGBT doit collaborer avec les organismes chargés de l'application de la loi, afin d'établir la confiance nécessaire pour que les personnes qui subissent discrimination et violences en raison de leur orientation sexuelle osent le signaler.

Lois de protection et changement social

Au Danemark, pays généralement considéré comme progressiste et libéral en matière de sexualité, on en sait très peu sur l'étendue et la nature des crimes commis contre les membres de la communauté LGBT, selon un récent rapport de l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne.

En 2007, un portail en ligne danois consacré aux LGBT a mené une enquête auprès de ses utilisateurs pour savoir s’ils avaient subi des violences en raison de leur sexualité.

D'un côté, des progrès législatifs sont réalisés en Europe, mais en même temps, les perceptions homophobes prévalent dans tous les secteurs de la société.

Alex Müller, membre du conseil d’administration de l'IGLYO

Sur les 9 473 personnes interrogées, 12 % ont déclaré qu'ils avaient subi des agressions physiques et 39 % des agressions verbales.

D’après Steffen Jensen, porte-parole pour la politique internationale de l'Association nationale danoise des gays, lesbiennes, bisexuels et transsexuels,  «l’attitude générale envers les minorités devient moins tolérante. Nous avons besoin de grandes campagnes de sensibilisation du public, d’informations de base destinées à tous et surtout d'éducation.»

Homophobie et santé

La stigmatisation et la discrimination résultant de l'homophobie affectent la capacité des membres de la communauté LGBT à demander et obtenir les services de santé dont ils ont besoin. La marginalisation sociale de ceux qui ont des relations sexuelles avec des personnes du même sexe entrave l’accès à la prévention du VIH, aux traitements, aux soins et aux services d’aide.

La prévalence du VIH parmi les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes et les transsexuels est presque toujours plus élevée que dans l’ensemble de la population. En France, par exemple, on estime que les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes présentent une prévalence presque 100 fois plus élevée que la moyenne nationale.

Selon M. Collins de l'amfAR, l'homophobie a des implications importantes sur la santé physique et mentale des personnes LGBT. Aux États-Unis, une étude récente a montré que les adultes LGBT qui avaient été fortement rejetés par leur famille étaient 3,4 fois plus susceptibles d'avoir des rapports sexuels à risque et 8,4 fois plus susceptibles de faire une tentative de suicide que les personnes bénéficiant du soutien de leur famille.

Rôle essentiel du leadership politique

L'homophobie peut également entraîner une réticence de la part des dirigeants politiques à investir dans la santé des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, des transsexuels et des personnes dont l’identité sexuelle est floue.

Une étude menée en Italie en 2005 a révélé qu'un tiers des personnes homosexuelles de sexe masculin interrogées avaient du mal à trouver des informations sur les comportements sexuels comportant un risque d’infection à VIH. La majorité des personnes interrogées n’avaient pas divulgué leur homosexualité à leur médecin et une personne sur trois craignait d’être moins bien soignée par les professionnels de la santé du fait de son orientation sexuelle.

Quand le parlement italien a rejeté ce projet de loi, il nous a envoyé un message signifiant que les crimes haineux ne font pas partie des priorités politiques et que l'homophobie est légitime.

Joël Le Deroff, ILGA Europe

En 2009, un projet de loi a été proposé au Parlement italien. Il visait à élargir les dispositions contre les crimes et les incitations à la haine fondés sur la race, l'origine ethnique ou la religion afin de couvrir également les crimes motivés par l'homophobie ou la transphobie, mais ce projet de loi a été rejeté. Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme a considéré qu’il s’agissait d’un recul des droits de l'homme en Italie.

«Quand le parlement italien a rejeté ce projet de loi, il nous a envoyé un message signifiant que les crimes haineux ne font pas partie des priorités politiques et que l'homophobie est légitime,» a déclaré M. Le Deroff, d'ILGA Europe.

Il est évident que les liens entre les violations des droits de l'homme, l'homophobie et la santé sont nombreux. Il existe des nuances et des degrés dans la discrimination, depuis la discrimination institutionnelle la plus flagrante, qui interdit les relations sexuelles entre personnes du même sexe, jusqu’au refus de divulguer son orientation sexuelle à un professionnel de la santé par crainte du ridicule. Afin d'assurer un environnement où les personnes peuvent vivre, travailler et aimer en toute sécurité, les gouvernements doivent non seulement satisfaire et protéger les droits des personnes au sein de la communauté LGBT, mais aussi promouvoir ces droits.

L'ONUSIDA s'engage à permettre à toutes les personnes, indépendamment de leur orientation sexuelle, de se protéger contre l'infection à VIH et à toutes celles vivant avec le VIH d'avoir le plein accès à la thérapie antirétrovirale si elles en ont besoin. Il faut donc s'assurer que les organes chargés de l’application de la loi et le système judiciaire protègent les droits de toutes les personnes, y compris les membres de la communauté LGBT. Il faut également s’attaquer aux sentiments homophobes qui entravent la lutte contre le VIH, partout où de tels sentiments peuvent exister.

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L’ONUSIDA et le Fonds mondial s’associent pour renforcer la réponse au VIH dans les pays francophones

22 octobre 2010

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, lors du XIIIe Sommet de la francophonie à Montreux. 23 octobre 2010.
Photo: ONUSIDA/Chironi

L’ONUSIDA et le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme et leurs partenaires se sont associés lors du XIIIe Sommet de la francophonie, à Montreux, en Suisse, afin d’envisager les façons de renforcer la réponse au VIH dans les pays francophones.

Le partage de compétences et de connaissances relatives à la réponse au sida parmi les 70 pays francophones du monde pourrait considérablement réduire les nouvelles infections au VIH et augmenter l’accès aux services VIH pour les personnes en ayant le plus besoin.

« Les dirigeants de pays francophones doivent continuer à faire avancer la réponse, non seulement dans leurs propres pays, mais aussi au-delà, dans l’ensemble du réseau francophone », a déclaré Michel Sidibé, le Directeur exécutif de l’ONUSIDA. « En créant un fonds de connaissances des réponses au sida les plus fonctionnelles, les nations francophones pourront puiser parmi ces ressources, pour les appliquer aux réponses dans leurs propres pays. »

Une meilleure collaboration entre les pays francophones créerait une vaste base de données de compétences et d’expérience qui pourrait être partagée entre les pays pour développer une réponse plus efficace et performante face à l’épidémie.

Les dirigeants de pays francophones doivent continuer à faire avancer la réponse, non seulement dans leurs propres pays, mais aussi au-delà, dans l’ensemble du réseau francophone.

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA

L’échange d’informations concernant la mobilisation de ressources, l’utilisation efficace de ressources et le développement de sources innovatrices de financement contribuera aussi à garantir une réponse soutenue et continue à l’épidémie en cette époque de difficultés financières mondiales.

« Le Sommet de la francophonie est un forum important permettant d’unir les pays donateurs aux pays receveurs du Fonds mondial », a dit Michel Kazatchkine, le Directeur exécutif du Fonds mondial. « Il s’agit d’un pont essentiel entre le nord et le sud qui renforce les partenariats, non seulement entre les états et les organisations de société civile, mais aussi de plus en plus avec le secteur privé, renforçant la réponse au sida, ainsi qu’à la tuberculose et au paludisme. »

Le fardeau de l’épidémie mondiale du sida pèse de façon considérable sur les pays francophones d’Afrique, d’Asie de l’Est et des Caraïbes. En 2008, plus de 4 millions de personnes vivant avec le VIH se trouvaient dans les pays francophones, dont 340 000 nouvelles infections au VIH, la plupart d’entre elles en Afrique.

Les discussions se sont tenues autour d’une table ronde lors du XIIIe Sommet de la francophonie à Montreux, en Suisse, où 3 000 délégués, comprenant des chefs d’État et des représentants de haut niveau issus de 70 pays francophones, s’étaient réunis pour promouvoir les relations entre pays francophones.

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L’Université Senghor intègre le SIDA dans son cursus Santé en collaboration avec l’ONUSIDA

21 octobre 2010

Le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, Michel Sidibé, et le Dr Christian Mésenge, Directeur du département Santé à l’Université Senghor d’Alexandrie. Crédit : ONUSIDA/Chironi

L’ONUSIDA et l’Université Senghor d’Alexandrie ont signé un accord de coopération visant à intégrer un module de 25 heures dédié au SIDA dans le programme universitaire du Master Santé.

Le protocole d’accord a été signé à Genève le 21 octobre 2010 par le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, Michel Sidibé, et M. Albert Lourde, Recteur de l’Université Senghor.

L’accord prévoit également de permettre à un groupe d’étudiants sélectionnés en seconde année de Master d’effectuer leur stage obligatoire d’une durée de trois mois dans différents bureaux nationaux de l’ONUSIDA, en Afrique de l’Ouest et du Centre ainsi qu’en Afrique du Nord et au Moyen-Orient.

L’ONUSIDA certifiera également les cours de formation continue organisés par l’Université en Afrique francophone, si ceux-ci ont trait au SIDA.

Cette initiative s’inscrit dans le cadre d’un accord de coopération plus vaste signé en décembre 2009 entre l’ONUSIDA et l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) afin de renforcer le dialogue institutionnel entre les gouvernements, les partenaires, les acteurs de terrain et la société civile. L’OIF et l’ONUSIDA ont renforcé leur collaboration au profit des populations du monde francophone, en particulier les populations les plus vulnérables.

Les principaux domaines de coopération identifiés avec les opérateurs de la Francophonie pourraient se concrétiser à travers de nouveaux accords sur mesure, construits autour des thèmes de la démocratie et des droits de l’homme, incluant les aspects législatifs du VIH ainsi que l’éducation et la recherche, conjointement avec l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) et l’Université Senghor d’Alexandrie.

Ce nouvel accord signé avec l’Université Senghor reflète les liens qui unissent l’ONUSIDA et la Francophonie. Il renforce les moyens des pays francophones en termes de ressources humaines tout en sensibilisant l’opinion à l’épidémie de SIDA et au travail de l’ONUSIDA.

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Sortir d’un conflit : le rôle des femmes dans la reconstruction de communautés meilleures et plus justes

20 octobre 2010

Femmes déblayant les gravats dans les rues de Port-au-Prince, Haïti. Crédit: UN Photo/Sophia Paris  

Trop souvent, ce sont les femmes qui subissent les pires conséquences de la guerre. Dans certaines parties du monde, la violence sexuelle et la violence à l’encontre des femmes sont de plus en plus utilisées comme une arme de guerre et caractérisent de nombreuses crises humanitaires. Le dernier rapport phare du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), L’État de la population mondiale 2010, examine les graves conséquences des conflits et des crises sur les femmes, qui sont alors exposées à l’infection par le VIH, au handicap, à la stigmatisation sociale et au traumatisme psychologique.

La publication du rapport, qui met également en lumière de nombreuses actions positives menées par les individus, par la société civile ou par les gouvernements pour faire face à ce problème, coïncide avec le dixième anniversaire de la Résolution 1325 relative aux femmes, à la paix et à la sécurité. Cette résolution représente le défi que s’est lancé le Conseil de sécurité des Nations Unies pour lutter contre l'exploitation des femmes dans les conflits et contre leur marginalisation dans les processus de paix.

Sous-titré Conflits, crises et renouveau: changements au fil des générations, ce rapport examine l’évolution au cours des 10 années écoulées depuis cette importante résolution. Le rapport est basé sur des témoignages de terrain provenant de plusieurs pays qui ont connu des turbulences et sont maintenant sur la voie – parfois semée d’embûches – du redressement : la Bosnie-Herzégovine, le Libéria, le Timor-Leste et l'Ouganda.

VIH et situations de crise

L'impact du VIH dans les situations de crise est également examiné. La violence sexuelle rend les femmes vulnérables à l'infection par le VIH. L'instabilité sociale, la pauvreté et l'impuissance qui accompagnent souvent les troubles sociaux et les déplacements facilitent également la transmission du VIH en affaiblissant les normes qui régissent le comportement sexuel.

Il faut faire en sorte que les pays ne soient pas seulement reconstruits, mais qu’ils le soient en mieux et dans un esprit de renouveau, en mettant les femmes et les hommes sur un pied d'égalité, avec des droits et des chances pour tous.

Thoraya Ahmed Obaid, Directrice exécutive de l’UNFPA

Le rapport montre comment les femmes et les jeunes doivent surmonter les difficultés et commencer à reconstruire leur vie et leur communauté. Dans le nord de l'Ouganda, où la guerre a fait rage pendant plus de 20 ans, les jeunes travaillent avec la branche locale de la Fondation Straight Talk, une ONG nationale, qui a créé le Centre des jeunes de Gulu. Ce centre est devenu un important prestataire de soins de santé sexuelle et reproductive pour les jeunes de la région, fournissant notamment des tests de dépistage et des conseils. C’est un service indispensable pour les jeunes femmes de la région, sachant que les adolescentes les plus âgées sont beaucoup plus susceptibles d’être infectées par le VIH.

Femmes et hommes : ensemble pour la paix

Il est également reconnu que les hommes jouent un rôle vital en apportant des changements positifs. Les hommes, qui sont les chefs traditionnels en Afrique et dans la région Asie/Pacifique, tiennent désormais compte des droits et des besoins des femmes dans leurs prises de décisions.

De plus en plus de femmes se font élire, par leurs propres moyens, en tant que responsables locales et prennent une part active dans la reconstruction de la société et dans les situations de post-conflit. Par exemple, au Burundi et au Népal, deux pays touchés par les conflits, les femmes de la société civile ont été reconnues pour leurs efforts et leur rôle crucial tout au long du processus de paix.

Selon l'État de la population mondiale, les personnes concernées, à tous les niveaux, sont à la recherche de moyens pour construire des sociétés nouvelles et saines, où les femmes et les filles ainsi que les hommes et les garçons pourront s'épanouir.

Comme l’a déclaré Thoraya Ahmed Obaid, Directrice exécutive de l’UNFPA, au sujet de ce rapport : «Il faut faire en sorte que les pays ne soient pas seulement reconstruits, mais qu’ils le soient en mieux et dans un esprit de renouveau, en mettant les femmes et les hommes sur un pied d'égalité, avec des droits et des chances pour tous.»

Feature Story

Campagne axée sur le VIH et le commerce du sexe dans la région Asie/Pacifique

20 octobre 2010

Des travailleurs du sexe ainsi que des représentants du gouvernement et de l’ONU ont participé à la première rencontre sur le VIH et le commerce du sexe organisée dans la région Asie/Pacifique. Crédit : APNSW

«J’ai été arrêté quand la police a vu que j’avais des préservatifs.» «Les droits des travailleurs du sexe sont bafoués.» «Les travailleurs du sexe deviennent clandestins. On ne sait plus où ils sont.»

Ce sont quelques-uns des témoignages échangés lors de la première rencontre de la région Asie/Pacifique sur le VIH et le commerce du sexe, tenue à Pattaya en Thaïlande, du 12 au 15 octobre. Quelque 152 participants venus de huit pays* de la région – dont des travailleurs du sexe, des représentants du gouvernement, de la société civile et des Nations Unies – se sont réunis pour lancer un appel en faveur d’un accès universel aux services de prévention, de traitement, de soins et d’assistance en matière de VIH pour les travailleurs du sexe.

Les travailleurs du sexe subissent directement les effets de lois et pratiques coercitives, qui violent leurs droits humains et entravent l’évolution de la lutte contre le VIH.

Jan Beagle, Directrice exécutive adjointe de l’ONUSIDA, responsable de la gestion et des relations extérieures.

Accueillie par le gouvernement royal de Thaïlande et co-organisée par l’ONUSIDA et l’UNFPA, en collaboration avec le réseau Asia-Pacific Network of Sex Workers (APNSW), cette rencontre a permis aux participants de partager leurs stratégies et de développer des plans d’action à mettre en place sur le territoire.

Le commerce du sexe est à l’origine de nombreuses nouvelles contaminations par le VIH dans la région Asie/Pacifique. On estime à 10 millions le nombre de femmes asiatiques qui vendent des services sexuels à 75 millions d’hommes, qui ont à leur tour des relations intimes avec 50 millions d’autres personnes. Dans certains pays de la région, la prévalence du VIH parmi les travailleurs du sexe est proche de 20 %. Les participants ont souligné que les dépenses en matière de services liés au VIH avaient chuté – bien que ces derniers aient fait la preuve de leur utilité – et qu’un tiers seulement des travailleurs du sexe de la région avaient accès aux programmes de prévention du VIH.

Les participants ont également pointé du doigt les nombreuses lois et politiques répressives qui peuvent empêcher les travailleurs du sexe d’avoir accès aux services liés au VIH. « Les travailleurs du sexe subissent directement les effets de lois et de pratiques coercitives, qui violent leurs droits humains et entravent l’évolution de la lutte contre le VIH, » a souligné Jan Beagle, Directrice exécutive adjointe de l’ONUSIDA, responsable de la gestion et des relations extérieures, qui assistait à la rencontre. « Il est essentiel d’être à leur écoute. »

Khartini Slamah (APNSW) préside un débat sur les obstacles juridiques et politiques. Crédit : APNSW

Les participants à la rencontre ont écouté ces travailleurs leur expliquer qu’ils étaient fréquemment victimes de harcèlement et de violences, mais également exposés à des accusations et des peines de prison.  Les participants ont fait remarquer que diverses mesures prises dans le cadre de nouvelles lois visant à combattre la traite d’êtres humains dans des pays comme le Cambodge, les îles Fidji et la Thaïlande ont exacerbé cette situation, citant des cas récents où le simple fait d’être en possession d’un préservatif a conduit à des arrestations.

«Nous sommes confrontés quotidiennement à une réalité brutale faite d’arrestations, de violences et de discriminations,» a déclaré Kay Thi Win, présidente d’APNSW et responsable, au Myanmar, d’un programme en direction des populations marginalisées. Ce programme très efficace existe depuis longtemps et il est principalement géré par des travailleurs du sexe actuels ou anciens. «Nous voulons inverser la situation en exigeant que les initiatives conçues ’pour’ nous soient conçues ‘avec’ nous», a-t-elle déclaré.

*Cambodge, Chine, Fidji, Indonésie, Myanmar, Pakistan, Papouasie Nouvelle-Guinée et Thaïlande.

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