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Réduire l’écart de santé en Afrique du Sud

09 novembre 2010

Une version plus exhaustive de cet article a paru dans le Bulletin du mois de novembre de l’Organisation mondiale de la santé.  

Photo:ONUSIDA

A quatre ans, Thando* a été accompagnée à un hôpital public de Johannesburg pour qu’elle bénéficie d’un traitement contre le VIH. « Je l’ai vue pour la première fois en 1998. Sa maladie était très avancée et son décompte des CD4 était à moins de 50 » , dit Ashraf Coovadia, pédiatre au Rahima Moosa Mother and Child Hospital. « En 1999, nous avons réussi à lui obtenir des médicaments antirétroviraux (ARV) grâce à un projet de recherche. »

Avant 2003, les ARV n’étaient pas disponibles dans le système de santé publique en Afrique du Sud, le pays qui compte le nombre le plus élevé de personnes vivant avec le VIH dans le monde. Alors que les patients du secteur privé pouvaient accéder aux médicaments salvateurs et acheter leur survie, nombreux sont les patients du secteur public n'ayant pas survécu.

L’objectif fondateur du NHI est de refermer l’écart de plus en plus important entre les riches et les pauvres.

Dr. Aaron Motsoaledi, ministre de la Santé de l’Afrique du Sud

C’est cette triste division entre les secteurs public et privé que le gouvernement d’Afrique du Sud espère prendre de front avec le régime d’assurances national (National Health Insurance, NHI), en offrant l’accès universel aux soins « selon les besoins et non en fonction de la capacité à payer ».

Thando a eu la chance d’être traitée à temps et cette « charmante adolescente », élevée par sa tante, est aujourd’hui la patiente ayant passé le plus de temps au service pédiatrique de l'hôpital. « Avant ce déploiement, nous avions une poignée d’enfants qui pouvaient accéder aux ARV, moins de 5 %. Maintenant, la majorité des enfants qui le nécessitent sont sous ARV et se portent bien, » dit le Prof. Coovadia.

L’accès aux traitements contre le VIH a augmenté de façon spectaculaire au cours de la dernière décennie ; depuis les élections démocratiques de 1994, l’accès aux services de santé en général s’est amélioré pour les Africains du Sud moins fortunés. Néanmoins, d’aucuns pensent que la norme de soins dans le secteur public détériore de façon continue.

« L’Afrique du Sud d’après 1994 a eu du mal à lutter contre l’épidémie du VIH – ce fût une vraie surprise, » dit Helen Schneider, Chercheur en chef au Centre d’épidémiologie et de recherches en maladies infectieuses de l’University of Cape Town (UCT).

Le ministre de la Santé, Aaron Motsoaledi, a déclaré au Bulletin : « l’objectif fondateur du NHI est de refermer l’écart de plus en plus important entre les riches et les pauvres. Si je suis malade, je reçois les meilleurs soins. Quand les gens sont au chômage, ils peuvent toujours espérer. » Le Dr. Motsoaledi décrit le système de santé en place comme étant « très cher, destructif, hors de prix et pas viable. »

En septembre 2010, l’African National Congress (ANC), au gouvernement, a divulgué ses propositions actuelles concernant le NHI au public. Selon Zweli Mkhize, Président du comité de santé de l’ANC, le système, qui vise une couverture universelle pour tous les Africains du Sud, devrait coûter 11 milliards de rands supplémentaires en sus des 117 milliards compris dans le budget de la santé du gouvernement prévu pour 2012. L’imposition pour couvrir ce système d’assurance santé obligatoire devrait commencer en 2012, qui devrait être mise en place progressivement, sur une période de 14 ans.

South Africa has had difficulty post 1994 in grappling with the HIV epidemic—that was a real curveball

Helen Schneider, Chief Researcher, Centre for Infectious Diseases Epidemiology and Research.

Une société de conseil économique privée, Econex, a publié une critique approfondie des propositions, mettant à la surface quelques-uns des défis de mise en œuvre, le plus important étant l’énorme coût anticipé du système tel qu’il est actuellement conceptualisé.

Et les modèles de coûts mis en place pour le Congress of South African Trade Unions, qui soutient fermement l’introduction du NHI, suggèrent une exigence supplémentaire en matière de financement, qui s’élèverait à environ 189 milliards de rands, avant l’épargne administrative.

Le NHI introduirait également de nouvelles dimensions au système de financement de la santé en Afrique du Sud, notamment la possibilité d’utiliser des ressources publiques par le biais d’achats stratégiques de services pour la population. Selon Di McIntyre, professeure au département d’économie de la santé d’UCT, ceci garantirait que « chacun puisse accéder aux services de santé selon leurs besoins en matière de soins, et non en fonction de leur capacité à payer. »

 

*Le prénom de Thando a été changé.

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Une Révolution préventive

09 novembre 2010

Ce film est le troisième d’entre les cinq films diffusés dans le cadre de l’initiative de media sociaux « #PreventionRevolution » que l’ONUSIDA montrera en amont de la Journée mondiale du sida 2010.

L’objectif est d’inspirer et d’encourager le public à utiliser les media sociaux pour en savoir plus sur la prévention du VIH. Le but collectif est que le hashtag #PreventionRevolution soit partagé autant que possible le 1er décembre 2010.

Ces deux dernières semaines, les conversations ont tourné autour de la nécessité d’une révolution préventive contre le VIH et autour des programmes de promotion des préservatifs, sous des titres de messages clefs tels que « 80 % de la transmission du VIH est sexuelle » et « Chaque jour, plus de 7 000 personnes sont infectées par le VIH. »

Il en a résulté le rapprochement entre les tweeters, tels que @UN, @MTVStayingAlive, @Oxfam et @AnnieLennox

Mais surtout, la conversation a retenu l’attention d’utilisateurs de Twitter ayant tous des parcours différents ; tous ont tweeté en même temps au sujet de la Révolution préventive, sur au moins cinq continents !

Les utilisateurs de Twitter ont partagé des histoires personnelles, lancé des appels à l’action au niveau local et les tweets semblent partager des informations dont les utilisateurs ne bénéficiaient pas auparavant. Par exemple :

@LoganLevkoff, a tweeté : « Inacceptable », en réponse au fait que seul un jeune sur trois sait comment se transmet le VIH.

@0newinfections, une utilisatrice de Twitter vivant avec le VIH, a encouragé ses followers à participer à la conversation : 

« Je me demande souvent combien de temps je vais vivre. Je suis devenue séropositive à 25 ans. Peut-être encore 10 ou 20 ans de plus ? Participez à la #PreventionRevolution

Les utilisateurs ont aussi conçu un nouveau mot sur Twitter, « edutweet », qui vient des mots Education et Tweet, représentant ce que l’initiative essaye de mettre en place.

La discussion cette semaine sera lancée autour du film animé Light, intégré plus haut. Suivez la conversation sur Twitter ici et en visitant l’ONUSIDA sur facebook

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Michael Ballack reçoit un prix prestigieux pour son travail de sensibilisation sur le sida

08 novembre 2010

Michael Ballack, capitaine de l’équipe nationale allemande de football et Ambassadeur itinérant de l’ONUSIDA, a reçu le célèbre prix allemand, « sportler mit Herz », décerné aux « athlètes de cœur », pour son travail dévoué et remarquable avec l’ONUSIDA.

Le prix fut présenté le 6 novembre 2010, devant un public de près de 3 000 personnes, comprenant des personnalités du monde du sport, de l’art et du spectacle, ainsi que des politiques allemands.

Lors de la réception, M. Ballack a dit qu’il était honoré par la récompense, qu’il a acceptée au nom de ses collègues de l’ONUSIDA.

L’ONUSIDA a une vision de Zéro nouvelles infections, Zéro discriminations, et Zéro décès liés au sida. C’est une vision que je partage et je suis fier de participer à cet effort.

Michael Ballack, Ambassadeur itinérant de l’ONUSIDA

« L’ONUSIDA a une vision de Zéro nouvelles infections, Zéro discriminations, et Zéro décès liés au sida. C’est une vision que je partage et je suis fier de participer à cet effort, » a noté M. Ballack.

Ambassadeur itinérant de l’ONUSIDA depuis 2006, M. Ballack, comme le joueur de foot international Emmanuel Adebayor, se voue à sensibiliser les jeunes sur la prévention du VIH. En tant qu’exemple pour les jeunes hommes du monde entier, il a participé à de nombreuses campagnes de sensibilisation sur les façons d'empêcher le VIH.

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Rapport 2010 sur le développement humain : L’analyse des tendances sur 40 ans montre que de nombreux pays progressent, tandis que certains perdent du terrain

05 novembre 2010

Une version de ce sujet a été publiée sur undp.org

La plupart des pays en développement ont réalisé des progrès spectaculaires et pourtant souvent sous-estimés en matière de santé, d’éducation et de niveau de vie au cours des dernières décennies, les pays les moins développés affichant les progrès les plus importants. C’est l’une des principales conclusions révélées dans le Rapport sur le développement humain 2010 du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD),  publié le 4 novembre.

Néanmoins, malgré des progrès considérables dans certains pays, les modèles de réalisations varient beaucoup, certaines nations perdant du terrain depuis 1970, comme le montre le rapport. L’édition commémorative des 20 ans, qui introduit de nouveaux indices pour mesurer les inégalités, les différences entre les sexes et la pauvreté, documente de vastes inégalités au sein de et entre les pays, ainsi que de profondes disparités entre les hommes et les femmes, selon une gamme élargie d’indicateurs de développement. Elle souligne la prévalence d’une pauvreté multidimensionnelle extrême en Asie du Sud et en Afrique subsaharienne. L’épidémie du sida est aussi illustrée comme ayant eu un impact négatif de taille sur le progrès dans certains pays. 

Les Rapports sur le développement humain ont changé notre façon de regarder le monde.

Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon

Le rapport, appelé La vraie richesse des nations : les chemins du développement humain, a été lancé sous l’égide du Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, de l’administratrice du PNUD, Helen Clark et du lauréat du prix Nobel, Amartya Sen, qui a participé à la création de l’IDH pour le premier Rapport sur le développement humain en 1990, avec l’économiste Mahbub ul Haq, le fondateur de la série.

« Les Rapports sur le développement humain ont changé notre façon de regarder le monde, »  a dit M. Ban Ki-moon. « Nous avons appris que même si la croissance économique est très importante, ce qui compte avant tout est l’utilisation du revenu national pour donner à tous la chance de bénéficier d’une vie plus longue, plus saine et plus productive. »

Selon Helen Clark, « le rapport montre que nous sommes aujourd’hui en meilleure santé, plus riches et mieux éduqués qu’auparavant. Bien que toutes les tendances ne soient pas positives, les pays ont de nombreuses possibilités pour améliorer la vie des habitants, même dans des conditions difficiles. Ceci nécessite un leadership courageux au niveau local, ainsi que l’engagement soutenu de la communauté internationale. »

Le rapport montre que nous sommes aujourd’hui en meilleure santé, plus riches et mieux éduqués qu’auparavant.

Helen Clark, Administrateur du PNUD

Dans l’ensemble, comme le montre l’analyse de tous les pays du rapport pour lesquelles les données IDH sont disponibles pour ces 40 dernières années, l’espérance de vie est passée de 59 ans en 1970 à 70 ans en 2010, les effectifs scolaires ont augmenté, passant de juste 55 pour cent à 70 pour cent, et le PNB par habitant a doublé, atteignant plus de 10 000 USD. Plusieurs des pays plus pauvres ont enregistré des progrès de taille dans les secteurs de l’éducation et de la santé publique, dont le Bénin, le Cambodge et l’Ethiopie, qui sont 11e en matière de progrès sur cette période.

La région ayant bénéficié de la progression de l’IDH la plus rapide depuis 1970 est l’Asie de l’Est, avec à sa tête la Chine et l’Indonésie. Un certain nombre de pays en Afrique subsaharienne et dans l’ancienne Union soviétique étaient cependant à la traîne.

« Nous observons de nets progrès, mais les changements des dernières décennies n’ont en aucun cas été totalement positifs, » écrivent les auteurs. « Certains pays ont souffert d’importants revers, particulièrement en termes de santé, effaçant parfois en quelques années les progrès accumulés sur plusieurs décennies… Et les écarts en matière de développement humain sur l’ensemble de la planète, bien que plus étroits, restent immenses. »

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Les Capitaines du Championnat d’Afrique de football féminin « donnent un carton rouge au sida » pour mettre fin à la transmission mère-enfant du VIH

04 novembre 2010

Championnat d’Afrique féminin 2010, match du groupe A : Afrique du Sud contre Tanzanie, 31 octobre 2010 Photo : CAF

Les capitaines des huit équipes nationales participant au Championnat 2010 d’Afrique de football féminin – édition 2010, en Afrique du Sud, se sont unies pour soutenir la campagne Carton rouge contre le sida, visant à mettre fin à la transmission mère-enfant du VIH.

La campagne a été initiée lors de la Coupe du monde 2010 de la FIFA par le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, Michel Sidibé et Kirsten Nematandani, Présidente de l’Association de football sud-africain (SAFA). Elle renforce les efforts mondiaux à l’élimination virtuelle de la transmission mère-enfant du VIH d’ici à 2015.

Lors de la cérémonie d’ouverture du Championnat de football féminin, le 31 octobre au stade de Sinaba à Benoni, en Afrique du Sud, les capitaines des équipes qualifiées d’Algérie, du Cameroun, du Ghana, du Mali, du Nigeria, de Tanzanie et d’Afrique du Sud ont lu cet appel :

« En tant que capitaines et joueurs d’équipes participant au Championnat de football féminin d’Afrique 2010 en Afrique du Sud, nous enjoignons les joueurs de foot et les supporters de toute l’Afrique à célébrer la vie et à empêcher la mort de mères et l’infection de bébés par le VIH… Ensemble, Donnons un carton rouge au sida pour empêcher la mort de mères et l’infection de bébés par le VIH ».

Chaque année, on estime à 430 000 le nombre de bébés nés dans le monde infectés par le VIH, la plupart en Afrique. Dans de nombreuses régions africaines, les maladies liées au sida sont la principale cause de décès de nouveau-nés et de jeunes enfants. Le VIH est aussi la principale cause de mortalité et de maladie parmi les femmes en âge de procréer dans le monde.

Le football représente l’une des voix les plus importantes dans le monde, et la SAFA, en tant qu’émissaire du football en Afrique du Sud, a décidé de joindre sa voix aux nombreuses voix qui font avancer la réponse au VIH dans le monde

Kirsten Nematandani, Présidente de l’Association de football en Afrique du Sud

M. Nematandani a expliqué pourquoi la SAFA soutient la campagne lors de ce tournoi. « Le football représente l’une des voix les plus importantes dans le monde, et la SAFA, en tant qu’émissaire du football en Afrique du Sud, a décidé de joindre sa voix aux nombreuses voix qui font avancer la réponse au VIH dans le monde. » Elle a conclu, « Il n’existe pas de meilleure façon d’en faire la démonstration que de le répéter continuellement lors de ces importants matchs de tournoi. »

Les capitaines d’équipe se sont aussi engagés à lire l’appel avant le coup d’envoi de chacun des 14 matchs qui se joueront dans le cadre du championnat, qui se terminera le 14 novembre 2010.

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Le Réseau de partenariat sur le VIH dans les prisons en Afrique (AHPPN) reçoit un prestigieux prix international

02 novembre 2010

Le Directeur exécutif de l’ICPA, M. Ed Wozniak, présentant le prix au Dr. Fabienne Hariga, Experte de la Section du VIH/sida à l’UNODC, qui a reçu le prix au nom du réseau.

Le Réseau de partenariat sur le VIH dans les prisons en Afrique (AHPPN) a reçu le prestigieux Healthcare Award 2010, octroyé par l’International Corrections and Prisons Association (ICPA, Association internationale de l’exécution des peines et des affaires pénitentiaires). Le prix a été décerné lors de la Conférence annuelle de l’Association, qui s’est déroulée à Gand, en Belgique, du 24 au 29 octobre.

Le Directeur exécutif de l’ICPA, M. Ed Wozniak, a noté que le prix avait été donné au regard du « travail remarquable et innovateur dans le domaine du VIH dans le cadre du Réseau de partenariat sur le VIH dans les prisons en Afrique (AHPPN) ».   

L’AHPPN est une initiative de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC). Il a été créé pour soutenir l’effort des gouvernements visant à élever une réponse efficace et fondée sur les droits de l’homme contre le VIH et la tuberculose dans les prisons africaines, et à présenter une plateforme de coopération et d’action nationale, internationale et multisectorielle.

Selon un rapport de l’UNODC de 2007, les données suggèrent une prévalence du VIH élevée parmi les prisonniers africains, par rapport à la population générale adulte. Une étude citée dans le rapport indique une prévalence du VIH de l’ordre de 40 % parmi les prisonniers dans certaines prisons d’Afrique du Sud. (L’étude a été menée dans un nombre limité de prisons et n’est pas considérée comme étant représentative de l’intégralité de la population des prisons d'Afrique du Sud).

Officiellement lancé en novembre 2009 par l’UNODC, en partenariat avec l’Organisation mondiale de la santé, de la Banque mondiale et de l’ONUSIDA, le travail de l’AHPPN est guidé par la croyance qu’un « système carcéral sain équivaut à une santé publique saine ».

Les efforts du réseau comprennent un nouveau site Web, ainsi qu’un questionnaire exhaustif de données visant à collecter des données à jour et sûres sur le VIH en milieu carcéral.

Le Dr. Fabienne Hariga, Experte de la Section du VIH/sida à l’UNODC et M. Percy Chato, membre du Comité directeur de l’AHPPN et de la Commission zambienne des prisons ont reçu la Healthcare Award de l'ICPA au nom de l'AHPPN.

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Des progrès dans la réponse au VIH aux Caraïbes, mais les lois punitives continuent à entraver l’accès aux services pour les plus vulnérables

01 novembre 2010

L’ancien Secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan (à gauche), le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, Michel Sidibé (au centre) et Mme. Sarah Wescot-Williams, Premier ministre de St Maarten. Photo : ONUSIDA

Lors de la 10e assemblée générale du Partenariat Pan-Caraïbe de lutte contre le VIH/sida (PANCAP), organisée à St Maarten, aux Antilles néerlandaises, le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, Michel Sidibé a rejoint l’ancien Secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan et les dirigeants des Caraïbes pour faire le point des progrès, obstacles et leçons retenus dans le cadre de la réponse régionale à l’épidémie du VIH au cours de la dernière décennie.

A l’ouverture de l’assemblée, M. Sidibé a loué les dirigeants de la région, qui avaient fait une priorité du VIH en termes de développement et a souligné le rôle critique que peut jouer le PANCAP pour accélérer la réponse au VIH. « Le PANCAP est l’outil qui nous permet de trancher en faveur de la justice sociale dans les Caraïbes », a-t-il dit.

L’homophobie blesse dans tous les coins qu’elle hante, des salles de classe aux salles d’audience.

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA

Selon un nouveau rapport de l’ONUSIDA, The Status of the HIV epidemic in the Caribbean, on comptait entre 210 000 et 270 000 de personnes vivant avec le VIH aux Caraïbes en 2008. Haïti et la République dominicaine représentent environ 70 % de toutes les personnes vivant avec le VIH dans la région. Dans les Caraïbes anglophones, la Jamaïque est le pays le plus touché par l’épidémie : on estime à 27 000 le nombre de personnes vivant avec le VIH.

Le rapport cite nombre d’accomplissements dans la réponse régionale au VIH. Plus de 90 % des femmes enceintes dans onze pays des Caraïbes bénéficient désormais d’un dépistage du sida chaque année. Environ 52 % des femmes enceintes bénéficient de services préventifs en matière de transmission mère-enfant du VIH, ce qui a entraîné une baisse de 18 % des nouvelles infections au VIH parmi les enfants en 2008.
Les gouvernements de la région ont mis un traitement antirétroviral à la disposition de 51 % des personnes dans le besoin en 2008 – une augmentation de taille par rapport à seulement 1 % en 2004. L’accès plus important au traitement antirétroviral sauve des vies : Depuis 2001, les décès liés au sida ont chuté d’environ 40 % dans la région.

La Criminalisation de l’homosexualité

Les deux-tiers des pays des Caraïbes continuent à criminaliser l’homosexualité. Dans les pays où l’homophobie est institutionnalisée par la loi, la stigmatisation et la discrimination contre les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes sont soulignées. L’homophobie bloque l’accès aux programmes de prévention du VIH et a un impact négatif sur la qualité des soins que peuvent recevoir les personnes vivant avec le VIH.

« Imaginez être un homosexuel dans un tel environnement. Feriez-vous en toute confiance un dépistage VIH, demanderiez-vous des renseignements sur la prévention ou les traitements ? » a demandé M. Sidibé. « L’homophobie blesse dans tous les coins qu’elle hante, des salles de classe aux salles d’audience », a-t-il ajouté.

La Prévention du VIH n’atteint pas les populations clefs

Parmi les HSH, la prévalence du VIH varie entre une estimation de 6,1 % en République dominicaine à environ 32 % en Jamaïque. La prévalence du VIH parmi les professionnelles du sexe – une autre population clef de la région très affectée – varie entre 2,7 % en République dominicaine et 27 % en Guyane.

Selon le rapport de l’ONUSIDA, les programmes de prévention du VIH atteignent moins de 40 % des HSH et moins de 50 % des professionnelles du sexe dans la région. Les participants de l’assemblée ont conclu que l’élargissement des services VIH aux plus vulnérables à l’infection serait crucial à une réponse régionale efficace au VIH.

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Lebo M, l’ambassadeur itinérant de l’ONUSIDA en visite au siège de l’ONUSIDA

01 novembre 2010

Lebo M avec le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, M. Michel Sidibe. Genève. 28 octobre 2010. Photo : ONUSIDA

Lebo M, l’ambassadeur itinérant sud-africain de l’ONUSIDA, s’est rendu la semaine dernière au siège de l’ONUSIDA à Genève pour participer à une concertation autour des façons dont la sensibilisation au sida peut tirer profit des mondes du sport et de la culture. Puisant dans sa perspective tirée de son succès en tant que producteur de spectacles mondiaux comme Le Roi Lion et la cérémonie d’ouverture de la coupe du monde FIFA de 2010, il a livré sa vision.

Pendant son séjour, il a également participé à une série de briefings techniques sur la stratégie de l’ONUSIDA en matière de prévention de la transmission mère-enfant du VIH, une question qui lui tient à cœur et pour laquelle il investit beaucoup de temps. Lebo a aussi eu l’occasion d’entendre des récits relatant la stigmatisation, la discrimination et les restrictions de voyage visant les personnes vivant avec le HIV et a été informé des progrès relatifs à l’accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et au soutien du VIH.

Lebo a rencontré le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, M. Michel Sidibe, ainsi que les Directeurs généraux adjoints, M. Paul De Lay et Mme. Jan Beagle, qui ont exprimé leur soutien et leur encouragement pour son rôle de sensibilisation à la réponse au sida, en tant qu’Ambassadeur itinérant.

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M. Ban Ki-moon, Secrétaire général des Nations Unies, visite un centre de santé « tout en un » offrant des services de prise en charge du VIH à Hanoï, au Viêt Nam.

29 octobre 2010

Le Secrétaire général Ban et le Vice-Premier Ministre du Viêt Nam, S. Em. Truong Vinh Trong, discutant avec des personnes vivant avec le VIH et suivant un traitement à la méthadone pour toxicomanie et un traitement antirétroviral au centre de santé de Tu Liem. Le 29 octobre 2010. ONU Viêt Nam/Doan Bao Chau

Le Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon, a rendu visite à un centre de santé « tout-en-un » offrant des services de prise en charge du VIH à Hanoï, au Viêt Nam, le 29 octobre, accompagné de S. Em. M. Truong Vinh Trong, Vice-Premier Ministre et Président du Comité national sur le sida, de S. Em. Nguyen Quoc Trieu, ministre de la Santé, S. Em. Nguyen Thi Kim Ngan, Ministre du travail – Invalides et Affaires sociales, et de S. Em. Le The Tiem, Vice-Ministre de la Sécurité publique, ainsi que de délégués de l’ONUSIDA dans les pays.

L’épidémie du VIH au Viêt Nam est concentrée parmi les populations clefs à risque élevé. Bien que la prévalence parmi les adultes âgés de 15 à 49 ans soit estimée à 0,44 %, au Cambodge, celle-ci est considérablement plus élevée parmi les HSH, les personnes qui s’injectent des drogues et les professionnels du sexe. Par exemple, la prévalence du VIH parmi les personnes qui s’injectent des drogues est située à environ 30 %, allant jusqu’à 50 % dans certaines provinces.

La réponse au VIH du Viêt Nam a bénéficié du plus grand engagement politique de ces dernières années. Lors de sa visite au Centre de santé, le Vice-Premier Ministre, S. Em. Truong Vinh Trong a souligné que le « Viêt Nam envisage de transformer la réponse nationale au VIH en un Programme d’objectif national. Ceci contribuera à assurer la durabilité de la réponse au VIH et à atteindre l’Objectif du Millénaire sur le VIH. »

Le Centre de santé du district de Tu Liem, à Hanoï, offre des services liés au VIH, y compris les conseils et tests VIH et l’éducation par les pairs aux populations clefs à risque plus élevé. Le centre distribue également des préservatifs et des aiguilles et seringues propres. Récemment, un programme gouvernemental a été lancé visant à offrir un traitement d’entretien à la méthadone, faisant partie du déploiement de cliniques de traitement à la méthadone à travers le pays.

Ce centre de santé ne fait pas qu’empêcher la propagation du VIH. Il ne s’agit pas simplement de réduire le nombre de morts du sida au Viêt Nam. Votre action a des répercussions bien plus importantes. Vous donnez vie aux personnes qui contribueront au développement et au succès du Viêt Nam.

M. le Secrétaire général Ban

« Ce centre de santé ne fait pas qu’empêcher la propagation du VIH. Il ne s’agit pas simplement de réduire le nombre de morts du sida au Viêt Nam. Ce que vous accomplissez est beaucoup plus important, » a dit le Secrétaire général Ban à l’équipe travaillant au centre de santé du district de Tu Liem. « Vous donnez vie aux personnes qui contribueront au développement et au succès du Viêt Nam. »

Le Secrétaire général Ban s’est aussi adressé aux personnes vivant avec le VIH qui reçoivent de la méthadone dans le cadre d’un traitement des toxicomanes ainsi qu'un traitement antirétroviral. De nombreuses personnes du centre ont confié au Secrétaire général à quel point la méthadone avait changé leur vie.

Le Secrétaire général Ban a remercié les participants d’avoir soutenu les personnes vivant avec le VIH et a insisté sur l’importance que revêt le fait de répondre aux questions comme la stigmatisation et la discrimination afin de leur permettre un accès aux services VIH dans la dignité.

« Le Viêt Nam a considérablement intensifié sa réponse au VIH au cours des dernières années et a assisté à des progrès de taille. « J’enjoins la communauté internationale à soutenir les engagements pris envers ce pays, de façon à assurer une réponse soutenue à l’épidémie, et à ne pas retirer leur financement », a conclu M. Murphy, Directeur de pays de l’ONUSIDA, parlant au nom de l’équipe de pays des Nations Unies.

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Le Directeur exécutif de l’UNICEF lance une approche innovatrice visant à éliminer la transmission mère-enfant du VIH au Kenya

29 octobre 2010

Une version de ce sujet a été publiée sur unicef.org

Photo: UNICEF/NYHQ2010-1057/Susan Markisz

Le 29 octobre, Anthony Lake, Directeur exécutif de l’UNICEF, a rejoint le gouvernement kenyan et d’autres partenaires, pour lancer une approche innovatrice visant à éliminer la transmission du VIH entre les mères et leurs bébés (PTME).

L’initiative comprend un ensemble d’activités et de fournitures, dont un « Kit maman-bébé » comprenant des médicaments antirétroviraux et des antibiotiques, que les mères pourront facilement administrer chez elles.

Le « Kit maman-bébé » fait partie de l’Initiative gouvernementale Maisha, visant à créer des zones sans transmission de la mère à l’enfant. Ce programme pionnier est conçu pour contribuer à l’éradication virtuelle de la transmission mère-enfant du VIH et du sida chez les enfants d’ici à 2013 dans les provinces de Nyanza et de la vallée du Rift, où vivent environ la moitié de tous les enfants kenyans atteints du VIH, et d’ici à 2015 pour l’ensemble du pays. Sans traitement, environ la moitié de tous les bébés nés avec le VIH mourront avant leur deuxième anniversaire.

Maisha signifie ‘vie’ en Kiswahili, et c’est à mon avis la meilleure façon de décrire un programme ayant un tel potentiel pour sauver autant de vies.

Anthony Lake, Directeur exécutif de l’UNICEF

M. Lake a loué le gouvernement kenyan pour la façon dont il s’est engagé à adopter des mesures révolutionnaires visant à élargir et renforcer la qualité des services PTME. « Maisha signifie ‘vie’ en Kiswahili, et c’est à mon avis la meilleure façon de décrire un programme ayant un tel potentiel pour sauver autant de vies », a-t-il dit. « L’Initiative Maisha constitue un pas important vers notre objectif commun d’éliminer virtuellement la transmission du virus entre la mère et l’enfant au Kenya ».

Le lancement au Kenya du « Kit maman-bébé » marque le début d’une phase de mise en œuvre qui se déroulera dans quatre pays, dont le Cameroun, le Lesotho et la Zambie. Il doit avoir lieu jusqu’au milieu de l’année 2011. Lors de cette phase initiale, UNICEF et ses partenaires observeront de près l’adhésion du kit par les femmes, ainsi que la qualité des réserves et de la distribution.

Les Kits maman-bébé arrivent à Nairobi. Ils sont déchargés vers un camion UNICEF, pour ensuite être distribués dans d’autres régions du Kenya. Photo : UNICEF Kenya/2010/Joseph Munga

Les kits ont été développés par l’UNICEF, en collaboration avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS), UNITAID, entre autres partenaires. Les travailleurs sanitaires de cliniques de consultations prénatales les distribueront aux femmes vivant avec le VIH, mais n’ayant pas encore besoin de traitement antirétroviral pour leur propre santé. L’initiative est conçue de façon à atteindre les femmes enceintes séropositives, mais qui risqueraient autrement de ne pas retourner à une clinique à la suite de leur diagnostic.

L’initiative bénéficie du soutien financier d’un grand nombre de partenaires, dont le gouvernement des Etats-Unis, les Comités nationaux de l’UNICEF, la Clinton Health Access Initiative (CHAI) et le programme Mothers-to-Mothers (M2M).

Bien que la prévalence du VIH au Kenya ait baissé de façon importante, le nombre de nouvelles infections par an s’élève encore à 22 000 pour les bébés, en raison de la transmission de mère à enfant. En tout, on estime à 1,4 million le nombre de personnes vivant avec le VIH dans ce pays, dont environ 81 000 femmes enceintes.

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