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L’expo Sud-Sud met en valeur le leadership des pays du sud dans la riposte au sida

25 novembre 2010

Des conférenciers au Forum de solutions en matière de VIH tenu à Genève le 25 novembre dans le cadre de l´expo du Groupe spécial pour la coopération Sud-Sud, tenu à Genève (Suisse). Photo : ONUSIDA.

L’expo du Groupe spécial pour la coopération Sud-Sud (GSSD), qui vient de se conclure à Genève, en Suisse, a révélé à quel point les partenariats entre pays du sud avaient permis de trouver des solutions innovatrices pour répondre aux questions sensibles de la riposte au sida. L’expo a aussi souligné que des investissements suivis sont nécessaires de la part de pays développés pour renforcer la coopération Sud-Sud.

Organisée par l’Unité spéciale pour la coopération Sud-Sud, l’expo annuelle du GSSD permet aux pays en développement et à leurs partenaires de développement de mettre en avant et de tirer des conclusions fondées sur les données probantes de solutions de développement Sud-Sud. Cette année, l’événement, qui s’est déroulé du 22 au 25 novembre au siège social de l’Organisation internationale du travail (OIT), a attiré plus de 600 délégués provenant de 150 pays. Le Directeur exécutif adjoint de l’ONUSIDA du service des programmes, le Dr. Paul De Day, s’est exprimé à l’ouverture de l’expo.

Forum de solutions en matière de VIH

Participant pour la première fois à l’expo, l’ONUSIDA a organisé un Forum de solutions en matière de VIH qui invitait les pays partenaires et représentants de l’ONUSIDA à expliquer l’impact et l’étendue d’une collaboration Sud-Sud innovatrice. Le forum était modéré par une militante sud-africaine contre le sida, la Directrice du Positive Women’s Network, Prudence Mabele. Tim Martineau, Directeur du Département en matière d'efficacité de programmes et de soutien aux pays, représentait l’ONUSIDA.

Le Forum de solutions présentait quatre exemples de coopération Sud-Sud réussie en matière de VIH, dont une collaboration entre des chefs religieux chrétiens et musulmans en région arabe. Tous œuvraient en vue de réduire le stigmatisme et la discrimination liés au VIH.

Ehab El Kharrat, un aîné de l’Église évangélique d’Egypte, a parlé de la transformation qui était en train de se produire parmi les chefs religieux en région arabe. Il a donné des exemples de manières dont les chefs religieux parlent du VIH lors de leurs sermons et discours religieux et de droits et dignité. « Les débats religieux contribuent à dépasser le stigmatisme et la discrimination », a dit le Dr. El Kharrat. « Les chefs religieux ont modifié leur message : certains parlent même de préservatifs. Vous pouvez imaginer l’impact que cela peut avoir. »

Parmi d’autres exemples, le partage d’expériences et de connaissances entre réseaux de personnes vivant avec le VIH au Burkina Faso et au Togo.

L’avenir de solutions dirigées par le Sud

Anticipant l’avenir de cette coopération Sud-Sud, les participants ont exprimé la nécessité d’avoir un soutien plus important, qui permettrait de multiplier les solutions menées par le Sud dans l’ensemble des pays et régions. Des investissements suivis de la part de pays en développement seraient aussi nécessaires, selon les délégués, pour renforcer les efforts de coopération Sud-Sud et établir un mécanisme de financement souple pour les initiatives Sud-Sud.

Le Forum de solutions VIH de l’ONUSIDA s’est terminé sur la présentation de prix décernés aux quatre partenaires du forum, attribués par la Présidente du Comité de haut niveau sur la coopération Sud-Sud de l’Assemblée générale des Nations Unies, Josephine Ojiambo.

Le prix 2010 de leadership de l’expo Sud-Sud a été présenté au groupe représentant les chefs religieux de la région arabe, pour leur solution innovatrice en ce qui concerne les stigmatismes et la discrimination liés au VIH.

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La région Asie-Pacifique s’UNiT pour mettre fin aux violences faites aux femmes et aux jeunes filles

25 novembre 2010

Steve Kraus, Directeur de l’Équipe d’Appui Régionale de l’ONUSIDA pour l’Asie et le Pacifique salue Son Altesse Royale la Princesse Bajrakitiyabha de Thaïlande au lancement de la campagne UNiTE pour l’Asie et le Pacifique. 25 Novembre, 2010.

Selon les données de la Banque Mondiale, les femmes âgées entre 15 et 44 ans sont plus exposées au viol et à la violence conjugale qu’elles ne le sont au cancer, aux accidents de voiture et au paludisme. La violence physique infligée par le partenaire intime constitue la forme de violence la plus courante dont les femmes sont victimes à travers le monde; elles sont battues, contraintes à entretenir des rapports sexuels sans leur consentement, et victimes d’abus divers.

Le 25 Novembre, pour faire chorus avec la Journée Internationale de l’élimination des violences faites aux femmes, la Campagne “UNiTE (S’UNiR) pour Mettre Fin aux Violences Faites aux Femmes” du Secrétaire Général des Nations Unies a été lancée à Bangkok, en Thaïlande. C’est un évènement auquel ont assisté Son Altesse Royale la Princesse Bajrakitiyabha de Thaïlande, S.E le Premier Ministre de Thaïlande, Mr Abhisit Vejjajiva et l’ensemble des responsables des bureaux régionaux des agences des Nations Unies.

Toutes les formes de violences faites aux femmes constituent une violation des droits humains et une dégradation de la dignité et de l’égalité des genres

Son Altesse Royale la Princesse Bajrakitiyabha de Thaïlande.

“Toutes les formes de violences faites aux femmes constituent une violation des droits humains et une dégradation de la dignité et de l’égalité des sexes,” a dit Son Altesse Royale la Princesse Bajrakitiyabha de Thaïlande.

La campagne UNiTE pour l’Asie et le Pacifique vise à rallier les gouvernements, la société civile, le secteur privé, les média et la famille des Nations Unies autour de l’objectif commun qui consiste à éliminer les violences sexospécifiques dans la région.

“Ni l’égalité des sexes, ni le développement ne peuvent être pleinement atteints tant que les violences faites aux femmes et les filles seront tolérées, garderont les mêmes proportions et ne seront pas résolues,” a déclaré le Premier Ministre de Thaïlande, Mr Abhisit Vejjajiva lors du lancement de la campagne.

L’exposition accrue des femmes à l’infection au VIH du fait des violences a été présentée comme une préoccupation principale lors du lancement de la campagne . Selon des enquêtes réalisées dans la région auprès d’un échantillon représentatif de la population, les femmes victimes de violences physiques et sexuelles courent quatre fois plus le risque d’être infectées au VIH que les femmes n’ayant jamais été victimes de tels sévices. 

Dans l’optique de la vision Zéro nouvelle infection, Zéro discrimination et Zéro décès dû au SIDA de l’ONUSIDA, il est capital de se pencher sur les violences faites aux femmes

Steve Kraus, Directeur de l’Équipe Régionale de l’ONUSIDA pour l’Asie et le Pacifique

“Dans l’optique de la vision Zéro nouvelle infection, Zéro discrimination et Zéro décès dû au SIDA de l’ONUSIDA, il est capital de se pencher sur les violences faites aux  femmes,” Steve Kraus, Directeur de l’Équipe Régionale de l’ONUSIDA pour l’Asie et le Pacifique, qui a participé à la cérémonie de lancement de la campagne. 

L’Équipe d’Appui Régionale de l’ONUSIDA et le Bureau Régional du FNUAP pour l’Asie et le Pacifique collaborent étroitement avec l’UNIFEM, la Commission Économique et Sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP) dans le déploiement et la mise en œuvre de la campagne dans la région.

Lancée en 2008, la Campagne UNiTE du Secrétaire Général des Nations Unies Ban Ki-moon pour Mettre Fin aux Violences Faites aux Femmes vise à prévenir et à éliminer les violences faites aux femmes et aux jeunes filles dans toutes les parties du monde.

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Les étapes à suivre après le gel microbicide tenofovir 1%

24 novembre 2010

Après près de 20 ans de recherche, les résultats des essais du CAPRISA 004 ont prouvé pour la première fois que l’usage d’un microbicide vaginal constitue un moyen de prévention sain et efficace contre l’infection au VIH chez les femmes.  

À la suite des résultats d’un étude Sud-Africaine (CAPRISA 004) ayant démontré qu’un gel microbicide vaginal contenant du Ténofovir était dans 39% des cas capable de réduire le risque d’infection au VIH chez la femme lors des rapports sexuels, l’OMS et l’ONUSIDA ont convoqué en Août 2010, un mois après l’annonce, une réunion dont l’objet était de passer en revue les implications des résultats du CAPRISA 004 et de définir les étapes à suivre par la suite.

Les participants à la réunion ont convenu pour suivi des actions prioritaires ci-dessous :

  • Des études de sécurité supplémentaires;
  • Un essai d’efficacité en Afrique pour confirmer le schéma posologique de dosage du
    CAPRISA 004 BAT 24;
  • Un essai d’efficacité et de sécurité du dosage simplifié et les échéanciers de test de VIH;
  • L’étude de mise en œuvre en Afrique du Sud; et, 
  • Les résultats du traitement et l’étude de la résistance.

Pour en savoir plus, lire le résumé analytique du rapport de la réunion, ou télécharger le rapport entier ici.

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En attendant que le monde change : Les restrictions aux voyages

23 novembre 2010

Une version de ce reportage a initialement été publiée dans le rapport OUTLOOK 2010 de l’ONUSIDA

Pour une grande partie des millions de personnes qui vivent avec le VIH dans le monde, les restrictions aux voyages leur rappellent tous les jours qu’elles ne sont pas libres de se déplacer à l’échelle internationale – ou pire encore qu’elles devront peut-être quitter ce qu’elles considèrent comme leur foyer.

Quelque 49 pays, territoires et zones imposent actuellement une forme ou une autre de restriction à l’entrée, au séjour et à la résidence des personnes sur la base de leur séropositivité au VIH.

Lorsque Mark Taylor*, citoyen canadien travaillant pour une entreprise du secteur financier à New York, est tombé amoureux de sa vie dans la Grande Pomme, il n’a pas hésité à faire une demande de résidence permanente aux États-Unis. Nous étions en 1995 et sa carrière, comme sa vie privée, était florissante.

« Mon nouvel employeur m’a dit qu’il parrainerait ma demande de résidence permanente et nous avons entamé le processus nécessaire pour obtenir toutes les autorisations demandées » se souvient M. Taylor.

Début 2002, les papiers de résidence étant réunis, M. Taylor a été informé qu’il devait passer un examen médical au Canada pour accélérer le processus.

« Lorsque je suis allé chercher les résultats, on m’a dit que le test VIH s’était révélé positif. Comme vous pouvez l’imaginer, j’étais anéanti. La dernière fois que j’avais fait ce test au Canada, j’étais séronégatif. Là, il me fallait non seulement me préoccuper de ma santé et de mon bien-être, mais j’étais certain de devoir quitter New York, mon travail et tous les amis que j’y avais. J’ai immédiatement plongé dans une profonde dépression, me sentant désespéré et impuissant ».

Pendant 22 ans, les États-Unis ont imposé une interdiction de voyage aux personnes vivant avec le VIH. Des histoires comme celle de M. Taylor ne sont pas rares. Cela a commencé en 1987, lorsque les États-Unis ont placé l’infection à VIH sur la liste des affections qui rendent une personne ‘inapte à être accueillie sur le territoire pour raisons médicales’, interdisant de fait l’entrée des personnes vivant avec le VIH dans le pays. Cette épreuve a été imposée à une foule de gens.

Je n’étais autorisé à demeurer aux États-Unis que si s’étais employé par la société qui m’avait parrainé. Pendant les huit années difficiles que le secteur financier a connues récemment, j’ai sans cesse craint de n’être qu’à une charrette de mon départ forcé du pays.

« Mark Taylor »

« Un important sentiment de frustration et des restrictions ridicules ont pesé sur la capacité des personnes à visiter les États-Unis, à y faire des affaires, à voir leur famille, leurs amis et à se rendre à des mariages ou des obsèques » indique Mme Rachel Tiven, Directrice exécutive de l’organisation Immigration Equality.

Au fil des ans, la permanence téléphonique de son organisation à but non lucratif a répondu en moyenne à 1 500 appels chaque année – dont un quart portaient sur des questions relatives aux restrictions au voyage liées au VIH.

« Les gens nous appelaient pour dire : ″Je suis à l’aéroport J. F. Kennedy ; ils ont trouvé mes médicaments lorsque j’ai passé le contrôle douanier et me disent que je dois retourner dans l’avion – est-ce que c’est vrai ?″ » ajoute-t-elle.

Trop souvent, c’était vrai et les gens devaient repartir. À l’occasion de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies sur le sida de 2006 à New York, une dérogation spéciale a dû être demandée pour que les délégués vivant avec le VIH puissent entrer dans le pays et participer à la rencontre. C’est l’une des raisons pour lesquelles le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, Michel Sidibé, a fait de la levée des restrictions au voyage l’une de ses priorités.

« Ne pas être en mesure de participer aux discussions mêmes concernant votre avenir est inacceptable » a-t-il déclaré. « Tout le monde devrait avoir la même liberté de se déplacer partout dans le monde » a-t-il ajouté.

Et Mme Tiven de compléter : « C’est tout simplement une méthode inefficace pour enrayer la propagation du virus. Nous savons que ce ne sont pas que des mots : il est bon pour la pratique de la santé publique que les gens connaissent leur sérologie, se fassent soigner et clarifient la question de leur séropositivité avec leurs intimes ; en revanche, il n’est pas bon de faire des restrictions aux voyages la raison qui dissuade les gens de connaître leur propre situation en faisant le test ou encore de divulguer leur séropositivité au VIH ».

C’est précisément la situation dans laquelle s’est retrouvé M. Taylor – il ne faisait pas de dépistage systématique du VIH aux États-Unis et en fin de compte il s’est dit qu’il avait eu de la chance de faire le test au Canada, où en vertu de la loi, ses résultats ne pouvaient être transmis à quiconque sans son consentement. M. Taylor a mis en veilleuse son espoir d’obtenir son autorisation de résidence permanente, mais a appris qu’il pourrait demeurer aux États-Unis avec son visa existant pour une période prolongée. Bonne nouvelle, mais accompagnée d’une restriction.

« Je n’étais autorisé à demeurer aux États-Unis que si j’étais employé par la société qui m’avait parrainé. Pendant les huit années difficiles que le secteur financier a connues récemment, j’ai sans cesse craint de n’être qu’à une charrette de mon départ forcé du pays », explique-t-il.

Au cours de la période durant laquelle M. Taylor a reçu de traitements médicaux et bénéficié de services de conseil, il estime que sa carrière a considérablement souffert. Il s’est efforcé de vivre une vie aussi normale que possible mais avait l’impression qu’il était toujours à deux doigts d’être contraint de quitter la vie qu’il s’était construite.

« J’hésitais toujours à marquer un désaccord avec mes collègues ou à les mettre en doute sur des questions de travail. J’avais toujours la crainte sous-jacente de faire quelque chose qui soit susceptible de compromettre mon boulot » ajoute-t-il. « Pendant ce temps, je me suis aussi engagé dans une relation sérieuse et la pensée d’être séparé de mon partenaire était une source supplémentaire d’anxiété ».

Quelque 49 pays, territoires et zones imposent actuellement une forme ou une autre de restriction à l’entrée, au séjour et à la résidence des personnes sur la base de leur séropositivité au VIH. Les directives internationales sur le VIH/sida et les droits de l’homme précisent que toute restriction apportée à la liberté de mouvement ou au choix de sa résidence fondée sur une infection à VIH réelle ou soupçonnée, y compris le dépistage du VIH chez les personnes effectuant des voyages internationaux, est discriminatoire.

L’engagement de la communauté internationale vis-à-vis de ce problème va croissant. En octobre 2009, le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies a adopté une résolution demandant l’élimination des restrictions. L’Union interparlementaire, à sa 186ème session en avril 2010, a adopté une déclaration invitant « les parlementaires des pays appliquant des restrictions à jouer un rôle de premier plan dans l’élimination de ces restrictions, en réformant les lois et en suivant de près les règlements, les politiques et les pratiques des autorités compétentes de leur pays. Elle exhorte les parlementaires à plaider pour le droit de leurs concitoyens vivant avec le VIH à jouir de la même liberté de mouvement que tous, et à insister auprès des hauts responsables gouvernementaux de leur pays pour qu’ils abordent cette question avec les pays qui pratiquent ces restrictions ».

La Chine a levé les interdictions de voyage imposées aux personnes vivant avec le VIH quelques jours avant l’ouverture de l’Expo 2010 à Shanghai. Le Juge Edwin Cameron de la Cour constitutionnelle d’Afrique du Sud, qui vit avec le VIH, s’était rendu en Chine deux fois au cours des 18 derniers mois pour rencontrer des membres du gouvernement et discuter de l’interdiction de voyager.

« Je suis tout à fait ravi d’apprendre cette décision car les restrictions à l’obtention de visas étaient illogiques. Elles ont presque entraîné l’annulation de mon dernier voyage en Chine en raison d’un malentendu entre des départements gouvernementaux. Je suis soulagé de savoir que cela n’arrivera plus aux personnes vivant avec le VIH » a-t-il précisé.

Début 2009, voyant les premiers signes d’un mouvement vers un changement de la réglementation aux États-Unis, M. Taylor a décidé de réactiver sa demande de résidence permanente. C’était un coup de dé risqué car il pariait sur la mise en place du nouveau règlement d’ici au passage de sa demande dans la filière du système.

« Pendant toute l’année, j’ai suivi de près le processus de réglementation. Je vérifiais les sites web du gouvernement de manière obsessionnelle plusieurs fois par jour pour ne pas manquer les nouvelles annonces » dit-il.

La nouvelle est tombée vers la fin 2009 – les États-Unis supprimaient leur interdiction d’entrée, de séjour et de résidence, le Président Barack Obama déclarant au cours d’une conférence de presse : « Si nous voulons être un leader mondial de la lutte contre le VIH/sida, il nous faut agir en conséquence ».

C’est une nouvelle dont M. Taylor se souvient bien. « J’ai poussé un soupir de soulagement que je retenais depuis plus de six ans. Quelques semaines plus tard, j’ai reçu la nouvelle de l’approbation de ma demande et une semaine après, ma carte de résident permanent se trouvait dans la boîte aux lettres ».

Et pour les organisations comme Immigration Equality, cela signifie une évolution de leur mandat vers des activités de proximité et d’information de la population sur cette abrogation. L’organisation va en outre contrôler sa mise en œuvre aux États-Unis pour faire en sorte que toutes les personnes vivant avec le VIH bénéficient de l’impact positif de la levée de l’interdiction.

Et pour M. Taylor, l’annonce est venue au moment où il acceptait l’offre d’indemnités de départ de sa société. Il est maintenant libre de réfléchir à ce qu’il souhaiterait désormais faire à New York.

Et M. Taylor de conclure : « Je me sens enfin comme tout le monde ».

 

* Certains noms ont été modifiés

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Rapport sur la Santé dans le Monde de l’OMS: Le chemin vers la couverture universelle

22 novembre 2010

Pour les pays soucieux de garantir une bonne qualité de vie à leurs citoyens et d’assurer le développement socio-économique, la promotion et la protection santé constituent le passage obligé. Et tant que l’on ne mettra pas suffisamment d’accent sur le financement des systèmes de santé, cet objectif - selon Le Rapport 2010 sur la Santé dans le Monde, de l’OMS paru aujourd’hui-, restera hors de la portée des pauvres.

Sous-titré Le Financement des systèmes de santé: le chemin vers la couverture universelle, le rapport propose une analyse détaillée qui démontre comment cet objectif peut être réalisé par l’accès en temps opportun à des services de santé de haute qualité et à des prix abordables.  

 Le concept de couverture universelle est le fruit d’un engagement pris par les États-membres de l’OMS en 2005 de mettre au point leurs systèmes de financement de la santé. Tel que mentionné dans le rapport, dans une ère de “mondialisation des maladies” et des demandes sans cesse croissantes en soins chroniques à apporter, par exemple, aux personnes vivant avec le VIH soumis à un traitement antirétroviral à long terme, la couverture universelle sera d’une importance capitale.   

Selon le Rapport sur la Santé du Monde, le manque de couverture universelle a des conséquences néfastes sur les pauvres. Dans certains pays par exemple, la proportion des accouchements pris en charge par un personnel qualifié peut être aussi basse que de 10%. Dans les pays plus riches, cette proportion est presqu’égale à 100%.

Parvenir à la couverture universelle semble relativement simple en principe, mais difficile en pratique; et entre autres choses, ces deux actions clés  sont mises en lumière dans le rapport.

Collecter des ressources suffisantes pour la santé 

En premier lieu, les pays devront collecter suffisamment de fonds. Ceci pourra s’avérer impossible dans l’immédiat pour la plupart des pays à faibles revenus dont la communauté devra soutenir les efforts. Ces nations dépensent en ce moment près de 32 $ US par habitant sur la santé. Pour atteindre l’objectif de couverture universelle, cette contribution publique devra monter à 60 $ à l’horizon 2015.

Les pays bénéficiaires des aides en matière de santé pourront également augmenter leur financement santé en réorientant leurs priorités budgétaires vers la santé. Très peu de pays Africains sont restés fidèles à l’engagement pris dans la Déclaration d’Abuja de 2001 de consacrer 15% de leur budget public à la santé. En réalité, 20 pays signataires dudit engagement dans la région allouent à présent à la santé moins qu’ils ne le faisaient il y a neuf ans; et en même temps, quelques pays, parmi lesquels la Tanzanie et le Libéria, ont déjà dépassé ce seuil.

L’autre fait marquant est le don d’1 million $ US offert cette année par le Rwanda pour la reconstitution du Fonds Mondial pour la Lutte contre le SIDA, la Tuberculose et le Paludisme et l’annonce faite en début d’année par l’Afrique du Sud d’investir à l’intérieur du pays 1,1 million $ US dans le cadre de la réplique national contre le SIDA.

Investir pour la santé devrait être une responsabilité partagée parmi les partenaires au développement et les gouvernements nationaux

Michel Sidibé, Directeur Exécutif de l’ONUSIDA.

“Investir pour la santé devrait être une responsabilité partagée entre les partenaires au développement et les gouvernements nationaux,” a dit Mr Michel Sidibé, Directeur Exécutif de l’ONUSIDA. 

De nouveaux moyens de financements de la santé sont également à explorer. L’augmentation des taxes sur les billets d’avion, les transactions de change des devises, le tabac pourrait être envisagée pour accroître les budgets de santé. Le rapport indique par exemple qu’une augmentation de 50% des taxes d’accise sur le tabac permettrait d’engranger 1,42 milliard de plus pour 22 pays à faible revenu pour lesquels les données sont disponibles. Dans des pays comme La République Populaire et Démocratique du Laos, Madagascar et le Vietnam, ce revenu supplémentaire pourrait être l’équivalent d’une augmentation de 10% ou plus de la facture totale de la santé, et une augmentation de plus de 25% de l’enveloppe budgétaire total de la santé allouée par le gouvernement.

Promouvoir l’efficience et éliminer les gaspillages

Au final, le rapport suggère que l’inefficience et le gaspillage peuvent s’avérer très préjudiciables aux systèmes sanitaires. L’on fait valoir que 20 à 40% des ressources allouées à la santé sont gaspillées. Il est possible d’épargner 5% des dépenses de santé en réduisant l’achat des médicaments inutiles, en utilisant de manière appropriée les médicaments et en améliorant le contrôle de la qualité.

En tirant le meilleur parti des technologies et des services de santé, en motivant le personnel de santé, en réduisant les erreurs médicales et en éliminant la corruption, l’on pourra également parvenir à une efficience plus accrue.

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Les Personnes Vivant avec le VIH: Les pionniers de la riposte contre le VIH au Moyen-Orient et en Afrique du Nord

16 novembre 2010

(De Gauche à Droite): Zoheira Merah, activiste VIH et membre de l’Association Al Hayat pour les Personnes Vivant avec le VIH; Ambassadeur de Bonne Volonté ONUSIDA Amr Waked; Hind Khatib, Directeur de l’Équipe Régionale ONUSIDA pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord; Dr Walid Ammar, Directeur Général du Ministère de la Santé Publique au Liban; Mr Elie Aaraj, Président du Réseau Régional/Arabe Contre le SIDA; et Mr Moradi, membre du Groupe des Ressources Régionales pour les organisations non gouvernementales du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. Crédit: ONUSIDA

Dans la quasi totalité des pays du Moyen Orient et d’Afrique du Nord, la prévalence du VIH demeure faible par rapport à la population générale. Dans certains pays de ces zones, l’épidémie reste circonscrite parmi les populations principales à haut risque d’infection, tels que les consommateurs de drogues, les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes et les professionnel(le)s du sexe. À cette règle générale, les femmes enceintes de Djibouti, du Sud-Soudan et de certaines zones de la Somalie font manifestement exception avec un taux de prévalence au VIH à présent supérieur à 1% par rapport à la population générale.

La semaine dernière, s’est tenue à Broumana au Liban une réunion régionale dont le but était d’outiller les personnes vivant avec le VIH et qui a vu la participation de soixante personnes ---parmi lesquelles les personnes vivant avec le VIH, les coparrainants de l’ONUSIDA---venues de 18 pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord.

Au cours de cette réunion financée par l’ONUSIDA avec la collaboration du Réseau Régional Arabe contre le SIDA (RANAA), de l’UNICEF, du PNUD et de l’USAID, il a été question d’imprégner les personnes vivant avec le VIH de compétences en leadership dans l’optique de faire une réalité la vision Zéro nouvelle infection, Zéro stigmatisation et discrimination, et Zéro décès dû au SIDA de l’ONUSIDA. Les participants ont promis de renforcer la coordination et les partenariats avec les principaux acteurs que sont le gouvernement, la société civile, les organisations religieuses et le secteur privé.

Amireza Moradi, activiste du VIH et participant à la réunion a félicité les efforts déployés par les personnes vivant avec le VIH dans la région. “Grâce à votre participation en tant que personnes vivant avec le VIH, nous aspirons à bâtir une société tolérante,” a-t-il dit.

Au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, certains facteurs de nature à décourager l’accès aux services de VIH continuent d’entraver la réplique contre la pandémie. On compte parmi ces facteurs la stigmatisation et la discrimination, les tests obligatoires de VIH, les restrictions d’entrée, de sortie et de séjour liées au VIH, les violations des droits de l’homme et les inégalités des sexes. Quoique la quasi-totalité de ces pays disposent des services de traitement et de soins du VIH dont ils font bénéficier les patients gratuitement, le taux de couverture des services de traitement n’est estimé qu’à 14%.

Nous sommes fiers de contribuer à cette tournure positive dans la région, et nous continuerons d’aider à porter haut la voix des personnes vivant avec le VIH

Hind Khatib, Directeur de l’Équipe Régionale de l’ONUSIDA pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord

En dépit des difficultés, l’engagement de la région pour une réplique contre le VIH tel qu’exprimé dans la déclaration d’Alger de 2005 des personnes vivant avec le VIH, les recommandations de la réunion régionale des personnes vivant avec le VIH tenue en Tunisie en 2008 et un protocole d’accord de Dubai sur le SIDA en 2010, est en croissance ; depuis quelques années, les personnes vivant avec le VIH ont progressé de manière significative dans la mise sur pied des associations et le combat pour la reconnaissance de leurs droits.
Hind Khatib, le Directeur de l’Équipe Régionale de l’ONUSIDA pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord a rappelé avec insistance la nécessité d’associer les personnes vivant avec le VIH et les principaux protagonistes à l’élaboration des politiques, des stratégies et des programmes comme cela est le cas lors de la mise en œuvre, du suivi et de l’évaluation. “Nous sommes fiers de contribuer à cette tournure positive dans la région, et nous continuerons d’aider à porter haut la voix des personnes vivant avec le VIH,” a-t-il dit.   

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400 000 décès parmi les personnes vivant avec le VIH causés par la tuberculose en 2009

11 novembre 2010

Le dernier Rapport 2010 sur la lutte contre la tuberculose dans le monde, publié aujourd’hui, souligne la nécessité de renforcer les efforts visant à empêcher les décès causés par la tuberculose chez les personnes vivant avec le VIH. En 2009, on estime à 1,1 million les cas de tuberculose chez les personnes vivant avec le VIH, avec pour conséquence 0,4 million de décès. Pourtant, la tuberculose peut en grande partie être évitée et guérie.

Selon le rapport, l’accès au dépistage du VIH, à la prévention, au traitement et aux soins pour les patients souffrant de tuberculose continue à s'élargir. Au moins 75 % des patients souffrant de tuberculose connaissaient leur sérologie VIH dans 55 pays, dont des pays africains tels que le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Mozambique et la Zambie.

Il existe d’autres exemples de bonnes pratiques. La Namibie a amélioré ses systèmes de surveillance et d’évaluation et a rapporté qu’environ 15 000 personnes vivant avec le VIH sont sous traitement préventif à l’isoniazide (TPI) en 2009. Ce traitement vise à empêcher et à réduire la tuberculose active chez les personnes vivant avec le VIH.

L’ONUSIDA et les organismes coparrainants ont établi un objectif ambitieux, qui consiste à réduire de moitié les décès liés à la tuberculose chez les personnes vivant avec le VIH d’ici à 2015. Ce rapport souligne la nécessité de travailler ensemble sur des actions décisives afin de parvenir à cet objectif.

Alasdair Reid, Conseiller VIH/tuberculose de l’ONUSIDA

« Les conclusions de la publication du Rapport 2010 sur la lutte contre la tuberculose confirment que lorsque les bonnes pratiques de l’OMS sont mises en place, et avec un financement suffisant et l’engagement de gouvernements, nous pouvons changer le cours des événements en ce qui concerne l'épidémie de la tuberculose, » a déclaré le Dr. Mario Raviglione, Directeur du département Stop TB de l’OMS.

Toutefois, seuls 26 % des patients souffrant de tuberculose dans le monde connaissaient leur sérologie VIH en 2009. Les personnes vivant avec le VIH qui connaissent leur sérologie peuvent bénéficier de traitements appropriés. En 2009, seulement environ 140 000 de tuberculeux séropositifs recevaient un traitement antirétroviral, ce qui ne représente que 40 % de toutes les personnes vivant avec le VIH et co-infectées par la tuberculose.

« L’ONUSIDA et les organismes coparrainants ont établi un objectif ambitieux, qui consiste à réduire de moitié les décès liés à la tuberculose chez les personnes vivant avec le VIH d’ici à 2015. Ce rapport souligne la nécessité de travailler ensemble sur des actions décisives afin de parvenir à cet objectif, » a dit Alasdair Reid, Conseiller VIH/tuberculose de l’ONUSIDA.

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Le Ruanda lance un Agenda pour une action accélérée en faveur des femmes et des filles dans la réponse au VIH

10 novembre 2010

La Première Dame du Ruanda salue Professeur Tlou, Directrice de l’Equipe ONUSIDA d’appui aux pays de l’Afrique orientale et australe, avec Dr Sezibera, ministre de la Santé. Photo: ONUSIDA

L’Agenda national pour une action accélérée en faveur des femmes, des filles, et de l’égalité des sexes dans le contexte du VIH 2010-2014 a été dévoilé le 10 novembre lors d’un événement organisé au Parlement, dans la capitale de Kigali.

L’événement était présidé par la Première Dame du Ruanda, Mme. Jeannette Kagame, ainsi que par la porte-parole du Parlement ruandais, Mme. Rose Mukantabana, le ministre de la Santé, le Dr. Richard Sezibera, et le Secrétaire exécutif de la Commission nationale de contrôle du sida le Dr. Anita Asiimwe, devant les membres des deux chambres du Parlement ruandais.

Le grand éventail de représentants présents à ce lancement faisait écho aux divers décideurs participant au développement du programme, qui comprend des institutions nationales, des partenaires en matière de développement, des organisations de société civile, et le secteur privé.

La Première dame a loué l’engagement du Ministère de la Santé, la Commission nationale pour le contrôle du sida, les partenaires en matière de développement et les organisations de société civile pour leur réponse au VIH par le biais d’une approche fondée sur des preuves.

Quelque 3 % de la population adulte du Ruanda vit avec le VIH. Dans les régions urbaines, la prévalence du VIH peut atteindre 7,3 %. La prévalence du VIH chez les femmes est de 3,6 %, considérablement plus élevée que celle des hommes, de 2,3 %.

Le Ruanda ne peut pas enrayer la propagation du VIH sans répondre aux femmes et aux filles. Il faut souligner l’importance que revêt une répartition équitable des ressources, la participation de femmes aux décisions et l’engagement des hommes et des garçons à cesser les normes nuisibles en matière de différences entre les sexes.

Mme. Jeannette Kagame, Première Dame du Ruanda

« Le Ruanda ne peut pas enrayer la propagation du VIH sans répondre aux femmes et aux filles. Il faut souligner l’importance que revêt une répartition équitable des ressources, la participation de femmes aux décisions et l’engagement des hommes et des garçons à cesser les normes nuisibles en matière de différences entre les sexes, » a déclaré la Première dame.  

Les jeunes femmes sont de loin plus infectées par le VIH que les jeunes hommes. Dans les régions urbaines, la prévalence du VIH est de 3,9 % chez les jeunes femmes, contre 1,1 chez les jeunes hommes.

Dans son introduction, la porte-parole du Parlement a noté, « Je suis convaincue que de grands efforts ont été réalisés dans notre pays pour enrayer la progression du VIH et pour prendre soin des personnes infectées ou affectées. Toutefois, nous avons encore un long chemin à parcourir pour atteindre l’objectif d’une génération sans sida. »

En s’adressant à cette assemblée, la Directrice de l’Equipe ONUSIDA d’appui aux pays de l’Afrique australe et de l’Est, le Professeur Sheila Tlou a aussi loué le leadership et la planification fondée sur des preuves démontrés par le gouvernement ruandais dans sa réponse au VIH. 

Le Ruanda a été nommé pays champion par l’ONUSIDA, afin qu’il partage les leçons apprises et qu’il serve d’inspiration aux efforts d’autres pays, dans le cadre d’une action accélérée au niveau des pays.

Nous reconnaissons, sans aucun doute, que se concentrer sur la réduction d’infections chez les femmes et les filles ne signifie pas cesser de travailler avec les hommes et les garçons.

Professeur Sheila Tlou, Directrice de l’Equipe ONUSIDA d’appui aux pays de l’Afrique orientale et australe

Le professeur Tlou a reconnu les objectifs ambitieux du Programme stratégique national du Ruanda sur le VIH/sida 2009-2012, atteignant 60 % des professionnels du sexe avec des programmes de prévention, augmentant le recours aux préservatifs à 90 % et encourageant une connaissance globale du VIH, pour atteindre 70 % d’ici 2012.

« Nous reconnaissons, sans aucun doute, que se concentrer sur la réduction d’infections chez les femmes et les filles ne signifie pas cesser de travailler avec les hommes et les garçons, » a ajouté le Professeur Tlou.

Selon l’enquête récente sur les comportements (Behavior Surveillance Survey, 2010), la prévalence du VIH chez les professionnels du sexe à Kigali-ville est de 59 %, s’élevant à plus de 90 % chez les personnes âgées de plus de 35 ans. Pour y répondre, le ministre de la Santé, le Dr. Richard Sezibera, a souligné le fait que la réponse au VIH n’est pas un exercice académique ; il s’agit d’un combat qui profite aux individus de notre pays. »

Feature Story

Réduire l’écart de santé en Afrique du Sud

09 novembre 2010

Une version plus exhaustive de cet article a paru dans le Bulletin du mois de novembre de l’Organisation mondiale de la santé.  

Photo:ONUSIDA

A quatre ans, Thando* a été accompagnée à un hôpital public de Johannesburg pour qu’elle bénéficie d’un traitement contre le VIH. « Je l’ai vue pour la première fois en 1998. Sa maladie était très avancée et son décompte des CD4 était à moins de 50 » , dit Ashraf Coovadia, pédiatre au Rahima Moosa Mother and Child Hospital. « En 1999, nous avons réussi à lui obtenir des médicaments antirétroviraux (ARV) grâce à un projet de recherche. »

Avant 2003, les ARV n’étaient pas disponibles dans le système de santé publique en Afrique du Sud, le pays qui compte le nombre le plus élevé de personnes vivant avec le VIH dans le monde. Alors que les patients du secteur privé pouvaient accéder aux médicaments salvateurs et acheter leur survie, nombreux sont les patients du secteur public n'ayant pas survécu.

L’objectif fondateur du NHI est de refermer l’écart de plus en plus important entre les riches et les pauvres.

Dr. Aaron Motsoaledi, ministre de la Santé de l’Afrique du Sud

C’est cette triste division entre les secteurs public et privé que le gouvernement d’Afrique du Sud espère prendre de front avec le régime d’assurances national (National Health Insurance, NHI), en offrant l’accès universel aux soins « selon les besoins et non en fonction de la capacité à payer ».

Thando a eu la chance d’être traitée à temps et cette « charmante adolescente », élevée par sa tante, est aujourd’hui la patiente ayant passé le plus de temps au service pédiatrique de l'hôpital. « Avant ce déploiement, nous avions une poignée d’enfants qui pouvaient accéder aux ARV, moins de 5 %. Maintenant, la majorité des enfants qui le nécessitent sont sous ARV et se portent bien, » dit le Prof. Coovadia.

L’accès aux traitements contre le VIH a augmenté de façon spectaculaire au cours de la dernière décennie ; depuis les élections démocratiques de 1994, l’accès aux services de santé en général s’est amélioré pour les Africains du Sud moins fortunés. Néanmoins, d’aucuns pensent que la norme de soins dans le secteur public détériore de façon continue.

« L’Afrique du Sud d’après 1994 a eu du mal à lutter contre l’épidémie du VIH – ce fût une vraie surprise, » dit Helen Schneider, Chercheur en chef au Centre d’épidémiologie et de recherches en maladies infectieuses de l’University of Cape Town (UCT).

Le ministre de la Santé, Aaron Motsoaledi, a déclaré au Bulletin : « l’objectif fondateur du NHI est de refermer l’écart de plus en plus important entre les riches et les pauvres. Si je suis malade, je reçois les meilleurs soins. Quand les gens sont au chômage, ils peuvent toujours espérer. » Le Dr. Motsoaledi décrit le système de santé en place comme étant « très cher, destructif, hors de prix et pas viable. »

En septembre 2010, l’African National Congress (ANC), au gouvernement, a divulgué ses propositions actuelles concernant le NHI au public. Selon Zweli Mkhize, Président du comité de santé de l’ANC, le système, qui vise une couverture universelle pour tous les Africains du Sud, devrait coûter 11 milliards de rands supplémentaires en sus des 117 milliards compris dans le budget de la santé du gouvernement prévu pour 2012. L’imposition pour couvrir ce système d’assurance santé obligatoire devrait commencer en 2012, qui devrait être mise en place progressivement, sur une période de 14 ans.

South Africa has had difficulty post 1994 in grappling with the HIV epidemic—that was a real curveball

Helen Schneider, Chief Researcher, Centre for Infectious Diseases Epidemiology and Research.

Une société de conseil économique privée, Econex, a publié une critique approfondie des propositions, mettant à la surface quelques-uns des défis de mise en œuvre, le plus important étant l’énorme coût anticipé du système tel qu’il est actuellement conceptualisé.

Et les modèles de coûts mis en place pour le Congress of South African Trade Unions, qui soutient fermement l’introduction du NHI, suggèrent une exigence supplémentaire en matière de financement, qui s’élèverait à environ 189 milliards de rands, avant l’épargne administrative.

Le NHI introduirait également de nouvelles dimensions au système de financement de la santé en Afrique du Sud, notamment la possibilité d’utiliser des ressources publiques par le biais d’achats stratégiques de services pour la population. Selon Di McIntyre, professeure au département d’économie de la santé d’UCT, ceci garantirait que « chacun puisse accéder aux services de santé selon leurs besoins en matière de soins, et non en fonction de leur capacité à payer. »

 

*Le prénom de Thando a été changé.

Feature Story

Une Révolution préventive

09 novembre 2010

Ce film est le troisième d’entre les cinq films diffusés dans le cadre de l’initiative de media sociaux « #PreventionRevolution » que l’ONUSIDA montrera en amont de la Journée mondiale du sida 2010.

L’objectif est d’inspirer et d’encourager le public à utiliser les media sociaux pour en savoir plus sur la prévention du VIH. Le but collectif est que le hashtag #PreventionRevolution soit partagé autant que possible le 1er décembre 2010.

Ces deux dernières semaines, les conversations ont tourné autour de la nécessité d’une révolution préventive contre le VIH et autour des programmes de promotion des préservatifs, sous des titres de messages clefs tels que « 80 % de la transmission du VIH est sexuelle » et « Chaque jour, plus de 7 000 personnes sont infectées par le VIH. »

Il en a résulté le rapprochement entre les tweeters, tels que @UN, @MTVStayingAlive, @Oxfam et @AnnieLennox

Mais surtout, la conversation a retenu l’attention d’utilisateurs de Twitter ayant tous des parcours différents ; tous ont tweeté en même temps au sujet de la Révolution préventive, sur au moins cinq continents !

Les utilisateurs de Twitter ont partagé des histoires personnelles, lancé des appels à l’action au niveau local et les tweets semblent partager des informations dont les utilisateurs ne bénéficiaient pas auparavant. Par exemple :

@LoganLevkoff, a tweeté : « Inacceptable », en réponse au fait que seul un jeune sur trois sait comment se transmet le VIH.

@0newinfections, une utilisatrice de Twitter vivant avec le VIH, a encouragé ses followers à participer à la conversation : 

« Je me demande souvent combien de temps je vais vivre. Je suis devenue séropositive à 25 ans. Peut-être encore 10 ou 20 ans de plus ? Participez à la #PreventionRevolution

Les utilisateurs ont aussi conçu un nouveau mot sur Twitter, « edutweet », qui vient des mots Education et Tweet, représentant ce que l’initiative essaye de mettre en place.

La discussion cette semaine sera lancée autour du film animé Light, intégré plus haut. Suivez la conversation sur Twitter ici et en visitant l’ONUSIDA sur facebook

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