Feature Story

Clôture de la 5e Conférence francophone VIH/SIDA à Casablanca

31 mars 2010

20100401_closing_200.jpg
M. Sidibé a prononcé un discours lors de la cérémonie de clôture de la conférence. 31 mars 2010.

Des représentants d’une cinquantaine de ces États ont clôturé la 5e Conférence francophone VIH/SIDA aujourd’hui.

Le monde francophone est touché par des épidémies de sida très diverses. Cette semaine, à Casablanca, des États se sont réunis pour s’exprimer d’une seule voix et dans un même but : empêcher le sida de gagner du terrain dans les pays francophones. Des représentants d’une cinquantaine de ces États ont clôturé la 5e Conférence francophone VIH/SIDA aujourd’hui.

« Je suis impressionné par le leadership dont les pays francophones ont fait preuve », a affirmé Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA. « Ici, à Casablanca, nous avons pu prendre conscience des contributions importantes qu’ils apportent à la riposte au sida. »

Dans le discours que M. Sidibé a prononcé à la cérémonie de clôture de la conférence, il a déclaré : « Si nous œuvrons main dans la main avec les pays francophones, nous pouvons réaliser mon rêve : mettre un terme à toutes les nouvelles infections à VIH. »

Si nous œuvrons main dans la main avec les pays francophones, nous pouvons réaliser mon rêve : mettre un terme à toutes les nouvelles infections à VIH.

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA

Durant la conférence, chaque intervenant a mis l’accent sur les difficultés financières que connaît la riposte au sida depuis la crise économique mondiale. M. Philippe Douste-Blazy, Président d’UNITAID, a préconisé l’adoption d’une nouvelle approche pour répondre aux besoins en matière de financement. Pour lui, il est nécessaire d’établir des mécanismes de financement innovants qui viendraient renforcer les financements institutionnels traditionnels.

C’est la première fois que cette manifestation – qui s’est ouverte le 28 mars – se tenait sur le continent africain. Elle a réuni des scientifiques, des décideurs et des experts des domaines de la santé et du développement de plus de 40 pays.

Pour Patrice Debré, l’ambassadeur de la France chargé de la lutte contre le VIH/sida et les maladies transmissibles, la conférence a donné lieu à des échanges fructueux et a permis de parvenir à d’importantes conclusions, qu’il convient désormais de traduire par des actions concrètes.

Il s’agit en outre de la première Conférence francophone VIH/SIDA à laquelle l’ONUSIDA prenait part de façon appréciable. Le Programme commun envisage de continuer à renforcer sa coopération avec les pays francophones.

« Je considère que la présence de l’ONUSIDA à cette conférence ouvre une nouvelle ère, marquée par une collaboration plus intense avec les pays francophones », a déclaré M. Sidibé. « Nous souhaitons valoriser leur savoir-faire et développer l’échange de données d’expérience entre États. »

D’après les estimations de l’ONUSIDA, les pays francophones comptaient 4,1 millions de personnes vivant avec le VIH en 2008 et 340 000 nouvelles infections y sont survenues cette année-là. Le taux de prévalence varie considérablement d’un pays à l’autre. À titre d’exemple, le taux de prévalence en Algérie est de 0,1%, alors qu’il est de 6,3% en République centrafricaine.

La prochaine Conférence francophone VIH/SIDA se tiendra à Genève en 2012

Feature Story

Partenariat entre le PNUD, la société Sony et la JICA au Cameroun et au Ghana pendant la Coupe du Monde de la FIFA

30 mars 2010

Ce reportage a initialement été publié sur le site undp.org

20100330_UNDP_SONY_GVA_200.jpg
Photo de groupe des dirigeants de la JICA, de Sony et du PNUD avec les ambassadeurs du  Ghana et du Cameroun au Japon

Sony Corporation crée un partenariat avec le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA) pour faire passer des informations de santé – particulièrement axées sur le VIH – auprès des communautés vulnérables du Cameroun et du Ghana..

Cet été, Sony installera de écrans géants pour diffuser en direct et gratuitement environ 20 matches de la Coupe du Monde de la FIFA, ce qui permettra aux populations de zones dans lesquelles les téléviseurs sont rares de les suivre. Tout le long de la Coupe du Monde, le PNUD, la JICA et des partenaires locaux proposeront aussi aux téléspectateurs des matériels de conseil et de sensibilisation au VIH dans le cadre de leur campagne d’information sur le sida intitulée ‘Télédiffusion publique en Afrique’. Les équipes nationales de football de ces pays participeront à la Coupe du Monde qui se déroulera en Afrique du Sud en juin et en juillet prochain.

Bien que le football soit le sport le plus populaire et le plus suivi au Cameroun et au Ghana, ces pays affichent des taux faibles de pénétration des téléviseurs dans les foyers (22 % au Cameroun et 21 % au Ghana). En conséquence, un grand nombre de personnes ne sont pas en mesure de suivre les matches à la télévision et de soutenir leur pays.

En réalisant ce projet commun pendant la Coupe du Monde, l’un des événements sportifs les plus importants de l’année, les partenaires espèrent attirer quelque 13 000 participants et fournir des services de conseil et de test du VIH à 1 800 bénéficiaires environ.

Je soutiens pleinement ce Cadre qui nous fournit des outils pour une approche plus professionnelle dans nos travaux auprès des groupes vulnérables de la communauté.

Mme Helen Clark, administratrice du PNUD

« La Coupe du Monde rassemble des gens qui ont tous un rôle à jouer, pour certains en tant qu’équipes et pour d’autres en tant que peuples qui soutiennent leurs joueurs. Il peut en être de même concernant les Objectifs du Millénaire pour le développement » a déclaré Mme Helen Clark, administratrice du PNUD. « Il n’y a pas de place pour les spectateurs dans la lutte contre la pauvreté. Tout le monde a un rôle à jouer pour atteindre les 8 Objectifs du Millénaire pour le développement – si nous y arrivons, cela améliorera la qualité de vie de plusieurs centaines de millions de personnes dans les pays en développement ».

Arrêter la progression du sida, du paludisme et d’autres maladies est l’un des huit grands Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) que les Etats Membres des Nations Unies s’efforcent d’atteindre d’ici à cinq ans. Les autres objectifs sont de réduire l’extrême pauvreté et la faim, d’assurer l’éducation primaire pour tous, de promouvoir l’égalité entre les sexes, de réduire la mortalité infantile, d’améliorer la santé maternelle, de préserver l’environnement et de mettre en place un partenariat mondial pour le développement.

« Je suis très heureux que Sony puisse contribuer à la prévention du VIH dans le cadre de notre partenariat avec la JICA et le PNUD, tout en permettant à des populations du Cameroun et du Ghana de suivre des matches de football importants grâce à notre technologie de pointe et notre parrainage de la Coupe du Monde de la FIFA 2010 » a déclaré M. Howard Stringer, Directeur du Comité de direction et Président Directeur Général de Sony Corporation.

JILa JICA et Sony ont conduit un projet commun similaire au Ghana en juillet 2009 – qui a été considéré comme une grande réussite. Quelque 9 000 personnes s’étaient réunies dans sept villes pour suivre les matches de football diffusés par Sony en haute définition – ce qui représente une audience près de trois fois supérieure à l’audience habituelle. 1 100 jeunes et adultes environ ont visité les stands de dépistage du VIH, se sont soumis à un test et ont reçu des conseils, soit un nombre à nouveau près de trois fois supérieur à la normale.

Partenariat entre le PNUD, la société Sony et la

Feature Story

Les partenariats avec les organisations confessionnelles sont essentiels pour une riposte efficace au VIH

30 mars 2010

20100329_casablanca_200.jpg
(De gauche à droite): M. Ahmed Abbadi, Secrétaire général de la Rabita Mohammadia des Ouléma du Maroc, Père Hady Aya, prêtre de l’Ordre Antonin Maronite et Meskerem Grunitzky-Bekele, Directrice régionale de l’ONUSIDA pour l’Afrique occidentale et centrale. Maroc (Casablanca), le 29 mars 2010

Des leaders religieux et l’ONUSIDA ont renouvelé leur engagement de collaborer étroitement afin d’accorder la priorité à la riposte au VIH et de renforcer celle-ci. Cet engagement a été confirmé à l’occasion de la présentation de la version française du document ‘Partenariat entre l’ONUSIDA et les organisations confessionnelles – Cadre stratégique’ qui a eu lieu lors de la 5ème Conférence des pays francophones sur le VIH/sida qui se tient à Casablanca du 28 au 31 mars 2010.

Le Cadre fournira des orientations au personnel de l’ONUSIDA pour établir et renforcer la collaboration avec les leaders religieux.

Meskerem Grunitzky-Bekele, Directrice régionale de l’ONUSIDA pour l’Afrique occidentale et centrale

Le Cadre, dont la version anglaise a été présentée en décembre 2009, est conçu pour encourager les leaders religieux nationaux et internationaux à prendre des mesures publiques pour soutenir la riposte au sida et créer des partenariats solides entre l’ONUSIDA et des organisations confessionnelles établies engagées dans la lutte contre le VIH.

« Le Cadre fournira des orientations au personnel de l’ONUSIDA pour établir et renforcer la collaboration avec les leaders religieux » a déclaré à Casablanca Mme Meskerem Grunitzky-Bekele, Directrice régionale de l’ONUSIDA pour l’Afrique occidentale et centrale.

Le document indique en détail comment les organisations confessionnelles peuvent travailler pour mettre un terme à la stigmatisation et à la discrimination, et aider à intégrer les personnes vivant avec le VIH à la conception et à la mise en œuvre des programmes, ainsi qu’à la recherche, au suivi et à l’évaluation des programmes, et aux processus de prise de décision.

Notre appartenance à l’église renforce notre vocation première qui est de défendre la dignité humaine et d’être les témoins de la miséricorde de Dieu.

Père Hady Aya, prêtre de l’Ordre Antonin Maronite

Les chefs religieux assistant à la présentation ont insisté sur la nécessité d’une participation significative des personnes vivant avec le VIH et sur le fait que les leaders confessionnels doivent agir résolument pour protéger les droits de la personne au sein de leur communauté.

« Notre appartenance à l’église renforce notre vocation première qui est de défendre la dignité humaine et d’être les témoins de la miséricorde de Dieu » a déclaré le Père Hady Aya, prêtre de l’Ordre Antonin Maronite, et fondateur de l’Organisation pour la justice et la miséricorde qui travaille sur les questions liées au VIH dans les milieux carcéraux au Liban.

Le leader musulman, M. Ahmed Abbadi, Secrétaire général de la Rabita Mohammadia des Ouléma du Maroc, a salué le document : « Je soutiens pleinement ce Cadre qui nous fournit des outils pour une approche plus professionnelle dans nos travaux auprès des groupes vulnérables de la communauté ».

Je soutiens pleinement ce Cadre qui nous fournit des outils pour une approche plus professionnelle dans nos travaux auprès des groupes vulnérables de la communauté.

M. Ahmed Abbadi, Secrétaire général de la Rabita Mohammadia des Ouléma du Maroc

La présentation de la version française du document a été orchestrée par le Père Hady Aya et M. Ahmed Abbadi. Ces deux leaders religieux sont des membres actifs du CHAHAMA, premier réseau des leaders religieux arabes en lutte contre le sida de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord. Lors de cet événement, le Programme commun était représenté par Mme Meskerem Grunitzky-Bekele, Directrice régionale de l’ONUSIDA pour l’Afrique occidentale et centrale.

Le Cadre promeut un renforcement des liens, y compris la coordination et la supervision, entre l’ONUSIDA et les organisations confessionnelles à l’échelon des pays afin de s’assurer qu’il existe une interface appropriée au sein d’une riposte nationale complète au sida. L’ONUSIDA continuera de plaider pour que les organisations confessionnelles et les autres organisations soient suffisamment financées pour pouvoir jouer un rôle proportionnel à leurs capacités au niveau du soutien à l’élaboration, la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation des plans nationaux de riposte au sida.

Feature Story

Des nouvelles subventions offertes aux jeunes leaders

26 mars 2010

20100326_Youth_200.jpg
Les jeunes leaders ont des idées novatrices sur la façon de mieux communiquer pour atteindre leurs pairs.

Pour répondre aux demandes de l’ONUSIDA de placer le leadership des jeunes au cœur des ripostes nationales au VIH, un nouveau programme de subventions modiques destiné aux organisations et projets dirigés par les jeunes – le Fonds VIH des jeunes leaders (HIV Young Leaders Fund) – a publié une annonce visant à recueillir des demandes de subvention de projets. Le Fonds a pour but de favoriser la mise en place d’un leadership nouveau, dans le cadre de la riposte au sida, parmi les jeunes les plus exposés et les plus vulnérables au VIH et les jeunes vivant avec le VIH.

« Les programmes axés sur les pairs, pourtant très fructueux, ne disposent pas des ressources suffisantes, et les programmes dirigés par les jeunes manquent souvent de soutien en matière de ressources de base », affirme Liping Mian, Coordinatrice de la campagne jeunesse pour la Campagne mondiale contre le sida et membre du comité directeur provisoire du Fonds VIH des jeunes leaders.

Les jeunes de 15 à 24 ans représentent 40% de l’ensemble des nouvelles infections dans le monde ; au moins deux personnes sur cinq qui ont été infectées en 2008 se situaient dans cette tranche d’âge.

Comme l’indique le  Une action conjointe en vue de résultats (2009-2011), l’un des domaines prioritaires de l’ONUSIDA est de donner aux jeunes les moyens de se protéger contre le VIH. L’objectif représenté par ce domaine prioritaire est de réduire le nombre de nouvelles infections à VIH chez les jeunes de 10 à 24 ans, en les dotant de connaissances et de compétences approfondies dans le domaine de la santé sexuelle et reproductive, et en mettant à leur disposition des produits diversifiés et des services complets en la matière, le tout dans un environnement sûr, favorable et adapté au contexte spécifique du pays et de l’épidémie.

Les programmes axés sur les pairs, pourtant très fructueux, ne disposent pas des ressources suffisantes, et les programmes dirigés par les jeunes manquent souvent de soutien en matière de ressources de base.

Liping Mian, Coordinatrice de la campagne jeunesse pour la Campagne mondiale contre le sida et membre du comité directeur provisoire du Fonds VIH des jeunes leaders

Selon le contexte, les jeunes les plus exposés et les plus vulnérables peuvent être les jeunes hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les jeunes personnes transsexuelles, les jeunes professionnel(le)s du sexe, les jeunes consommateurs de drogues injectables et les jeunes femmes et hommes vivant avec le VIH.

Le Fonds, administré par la Tides Foundation, apportera un soutien à des organisations et projets dirigés par les jeunes dans les domaines suivants : services axés sur les pairs, mobilisation communautaire et plaidoyer. Des organisations de tout pays peuvent faire une demande de subvention allant de 1 000 à 30 000 USD. Ces demandes peuvent être envoyées jusqu’au 1er mai 2010 ; les décisions seront prises par des comités d’examen communautaires régionaux composés de jeunes leaders.

Le nouveau programme de subventions modiques fait partie des recommandations formulées au Sommet des jeunes dirigeants d’aids2031, qui s’est tenu à Oslo du 23 au 25 juin 2009. Durant ce sommet, plus de 30 jeunes leaders du monde entier se sont employés ensemble à recenser des problèmes pressants auxquels certains jeunes doivent faire face en matière de stigmatisation et de discrimination et à recenser des moyens de tirer parti des stratégies et des collaborations existantes.

Pour obtenir le formulaire de demande de subvention en anglais, arabe, espagnol, français ou russe, veuillez en faire la demande par courrier électronique à l’adresse suivante : HIVYoungLeadersFund@gmail.com

En 2010, un comité directeur provisoire fait office d’organe directeur du Fonds VIH des jeunes leaders. Il est notamment constitué des organismes suivants : la Campagne mondiale contre le sida, la Coalition internationale de la préparation au traitement, Global Network of Sex Work Projects, Global Youth Coalition on HIV/AIDS, l’Interim Reference Group on Young People Living with HIV du GNP+, Jamaica Youth Advocacy Network, Youth Coalition for Sexual and Reproductive Rights, Y-PEER, Young Positives, et Youth R.I.S.E.

Des nouvelles subventions offertes aux jeunes lea

Feature Story

Consultation internationale à Casablanca sur le thème « Santé, dignité et prévention positives »

26 mars 2010

20100328photo1.jpg_200.jpg
Nicolas Ritter, fondateur de l’association Prévention, information et lutte contre le sida (PILS) lors de son intervention dans le cadre de la consultation technique sur la santé, la dignité et la prévention positives. Casablanca (Maroc), le 28 mars 2010.

Nicolas Ritter est un pionnier du mouvement qui œuvre à ce que les personnes vivant avec le VIH soient au centre de la riposte au sida. Il fut la première personne en République de Maurice à annoncer publiquement qu’il était positif au VIH. « Il me semblait logique que les personnes vivant avec le VIH devaient faire partie de la riposte, mais il a fallu longtemps avant que d’autres personnes infectées par le VIH surmontent leur peur de la stigmatisation et se manifestent » explique Nicolas Ritter.

C’est en 1996 que Nicolas Ritter fonda à Maurice l’association Prévention, information et lutte contre le sida (PILS) dans le but de mener des campagnes en faveur de l’amélioration de la qualité de vie des personnes vivant avec le VIH et d’impliquer celles-ci dans tous les aspects de la prévention. Aujourd’hui, quatorze ans plus tard, PILS compte 13 « ambassadeurs positifs » qui se rendent dans les écoles, les entreprises et les médias pour parler de la prévention du VIH.

Dans la mesure où le traitement antirétroviral a donné un nouveau souffle de vie à des millions de personnes, les programmes de prévention du VIH ont redirigé leur attention sur les personnes qui connaissent leur statut sérologique afin de garantir que les personnes vivant avec le VIH jouent un rôle fondamental dans le développement et la mise en œuvre de politiques sur le VIH. Pour appuyer cette démarche, le Réseau mondial des personnes vivant avec le VIH (GNP+) et l’ONUSIDA ont organisé une consultation technique le 28 mars à Casablanca (Maroc).

Santé, dignité et prévention positives

Cette consultation internationale, organisée presqu’un an après une réunion capitale en Tunisie, a rassemblé près de 30 représentants des personnes vivant avec le VIH, de la société civile, des organismes gouvernementaux, des coparrainants de l’ONUSIDA, des donateurs et des agences de développement. Lors de cette consultation, les participants ont décidé de s’éloigner de l’expression « prévention positive », estimant qu’elle stigmatisait les personnes vivant avec le VIH. Afin d’ôter le fardeau injuste de la responsabilité de la transmission du VIH qui pèse sur les épaules des personnes positives au VIH, les participants à la consultation ont proposé l’expression « santé, dignité et prévention positives ».

20100328photo5.jpg_200.jpg
Les participants ont insisté sur l’importance de faire de la santé, la dignité et la prévention positives des éléments incontournables d’un train de mesures de prévention. Casablanca (Maroc), le 28 mars 2010.

La consultation de Casablanca fut également l’occasion de partager les meilleures pratiques, d’identifier les défis et les objectifs communs et d’étudier les opportunités existantes en matière de programmation, de politique et de recherche. Nicolas Ritter déclare : « Cette discussion a joué un rôle critique dans la progression du débat. Nous avons envisagé les différentes manières dont nous pourrions transformer le concept de ‘santé, dignité et prévention positives’ en gestes concrets. »

Les participants ont insisté sur l’importance de faire de la santé, la dignité et la prévention positives des éléments incontournables d’un train de mesures de prévention. Ils ont mis l’accent sur une approche tenant compte des droits de l’homme reposant sur la protection juridique et un environnement politique où la discrimination n’a pas sa place. Ils ont étudié différentes manières de s’attaquer aux vulnérabilités sociales telles que la pauvreté, la violence de genre, la xénophobie et l’homophobie. Comme l’explique Hélène Badini, conseillère régionale de l’ONUSIDA pour les questions de mobilisation sociale : « Nous avons examiné les principaux obstacles sur la voie d’une augmentation sensible de la participation des personnes vivant avec le VIH aux programmes de prévention. ».

5e Conférence francophone VIH/SIDA

La consultation internationale a été organisée à Casablanca dans le cadre de la 5e Conférence francophone VIH/SIDA qui se tient dans cette ville du 28 au 31 mars. Cet événement réunit plus de 1 500 participants professionnels de la santé, chercheurs, fonctionnaires gouvernementaux, membres de la société civile et principaux acteurs francophones de la riposte au VIH. La conférence est présidée par le Pr. Françoise Barré-Sinoussi, Prix Nobel de médecine 2008. L’ONUSIDA coopère pour la première fois et outre la consultation sur le thème « Santé, dignité et prévention positives », elle contribue également à l’organisation d’un symposium mardi sur le VIH et les droits de l’homme organisé avec le Programme des Nations Unies pour le développement. Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, interviendra lors de la cérémonie de clôture mercredi.

Feature Story

La 5ème Conférence francophone sur le sida met en vedette les droits de l’homme

26 mars 2010

20100326_HR_Franco_200.jpg
Cette année, les droits de l’homme et le droit seront mis en vedette lors de la 5ème Conférence francophone sur le sida qui aura lieu à Casablanca, au Maroc, du 28 au 31 mars 2010. Photo: ONUSIDA/P.Virot

Cette année, les droits de l’homme et le droit seront mis en vedette lors de la 5ème Conférence francophone sur le sida qui aura lieu à Casablanca, au Maroc, du 28 au 31 mars 2010. La conférence se déroule en ayant pour toile de fond les discriminations et les violations des droits de l’homme qui touchent les personnes vivant avec le sida dans le monde. Certains rapports parlent de harcèlements, de poursuites judiciaires et de violences contre ces personnes dans plusieurs pays francophones.

Toutefois, les dirigeants et décideurs reconnaissent de plus en plus l’importance que revêt l’amélioration de l’environnement juridique et politique, laquelle constitue une composante fondamentale des ripostes nationales au sida. Cela est particulièrement vrai pour les populations comme les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, les prisonniers, les professionnels du sexe et les personnes qui consomment des drogues et dont la marginalisation limite l’accès aux services liés au VIH.

Les pays passent à l’action. La Guinée, par exemple, a récemment modifié sa loi de 2005 sur le VIH pour supprimer toutes les restrictions pesant sur l’accès des enfants aux services liés au VIH et permettre aux populations incluant les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes d’avoir accès aux services de prévention, traitements, soins et services de soutien contre le VIH. Des mesures similaires sont prises en ce moment au Togo, au Bénin et en Sierra Leone.

En Afrique de l’Est, l’ONUSIDA apporte actuellement son soutien à l’élaboration d’un projet de loi régional sur le VIH, lequel protègera les personnes contre les stigmatisations et discriminations liées au VIH et contre les violations des droits de l’homme survenant dans le contexte de l’épidémie de VIH.

Afin d’apporter un soutien aux initiatives actuelles qui visent à assurer l’accès aux services liés au VIH et aux instances judiciaires dans le contexte de l’épidémie de VIH dans les pays francophones, l’ONUSIDA, le PNUD, le Conseil africain des organisations de service contre le sida (AfriCASO), l’Association marocaine de solidarité et de développement (AMSED), l’Organisation internationale de droit du développement (OIDD) et l’Alliance internationale contre le VIH/sida organisent une réunion préconférence le 28 mars. Elle portera sur le renforcement et l’élargissement des services juridiques liés au VIH dans la région.

La réunion rassemblera des juristes, des avocats, des représentants de personnes vivant avec le VIH et de populations les plus exposées, pour qu’ils puissent partager leurs expériences et discuter des moyens d’accroître les services de soutien liés au VIH auprès des personnes qui en ont le plus besoin.

« Les analyses menées dans les pays révèlent l’existence de lois punitives et de mises en application des lois qui éloignent les personnes des services liés au VIH », a déclaré Susan Timberlake, Conseillère spéciale pour les droits de l’homme et le droit à l’ONUSIDA. « Il est crucial d’apporter un soutien à la réforme juridique et à l’accès aux instances judiciaires par l’intermédiaire de services juridiques. L’objectif est de créer un environnement juridique propice à l’accès des personnes aux services liés au VIH. Pour mener une riposte efficace au virus, nous devons, au moyen des lois, protéger, et non pas punir. »

L’ONUSIDA estime qu’un environnement juridique protecteur est central pour l’efficacité de la riposte au VIH. En 2009, il a renforcé l’attention qu’il porte à la suppression des lois punitives, politiques, pratiques, stigmatisations et discriminations qui empêchent les ripostes au sida d’être efficaces. Il a placé cette action parmi les dix domaines prioritaires de son Cadre de résultats 2009-2011.

Le mardi 30 mars, dans le cadre de la conférence, l’ONUSIDA et le PNUD animeront un symposium sur l’environnement juridique de la riposte au sida dans les pays francophones, sur le thème : « HIV et droit : Briser les barrières et réaliser l’accès universel ».

La 5ème Conférence francophone sur le sida met en

Feature Story

Visite du Dr Julio Montaner, Président de la Société internationale du sida, à l'ONUSIDA

25 mars 2010

20100325_JM_unaids_260_200.jpg
Le Dr Julio Montaner, Président de la Société internationale du sida, s'exprime au siège de l'ONUSIDA à Genève. 24 mars 2010. Source : ONUSIDA .
Photo:ONUSIDA

Le Dr Julio Montaner, Président de la Société internationale du sida (IAS) était en visite ce 24 mars au Secrétariat de l'ONUSIDA à Genève. Il y a rencontré le personnel de l'ONUSIDA et a abordé plusieurs thèmes, dont le concept de «traitement en tant qu'outil de prévention» qui découle de son travail de longue date à Vancouver (Canada).

Dans le cadre d'un entretien accordé à l'ONUSIDA, le Dr Montaner a dressé un tableau général de quelques-unes des questions émergentes clés qui seront abordées lors de la 18e Conférence internationale sur le sida (ou AIDS 2010) organisée par l'IAS. Cette conférence aura lieu à Vienne du 18 au 23 juillet.

Comme l'explique le Dr Montaner, Vienne a été choisie pour accueillir la conférence AIDS 2010 car elle donne l'occasion d'attirer l'attention sur l'épidémie de VIH en Europe de l'Est. La transmission du VIH s'observe principalement chez les consommateurs de drogues injectables et leurs partenaires dans la région.L'Europe de l'Est et l'Asie centrale sont les deux seules régions au monde où l'épidémie de VIH progresse toujours.

En Europe de l'Est, il est essentiel de s'attaquer à l'épidémie chez les consommateurs de drogues injectables. Si nous négligeons les programmes de prévention du VIH éclairés par des données probantes, qui donnent des résultats pour cette communauté, nous n'aurons pas la chance de contenir l'épidémie.

Dr Julio Montaner

« En Europe de l'Est, il est essentiel de s'attaquer à l'épidémie chez les consommateurs de drogues injectables. Si nous négligeons les programmes de prévention du VIH éclairés par des données probantes, qui donnent des résultats pour cette communauté, nous n'aurons pas la chance de contenir l'épidémie » a déclaré le Dr Montaner avant de poursuivre : « L'IAS tient à affirmer clairement qu'il faut adopter des mesures drastiques pour lutter contre l'épidémie de VIH chez les consommateurs de drogues injectables en Europe de l'Est, et dans le reste du monde. »

20100325_JM_interview_260_200.jpg
Le Dr Montaner a dressé un tableau général de quelques-unes des questions émergentes clés qui seront abordées lors de la conférence AIDS 2010 organisée par l'IAS. 24 mars 2010. Photo: ONUSIDA

Le Dr Montaner a également déclaré que la conférence AIDS 2010 constituera une plate-forme unique pour fusionner les mouvements en faveur de l'accès universel et de la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement. « Il s'agit d'une opportunité unique de se regrouper derrière l'accès universel pour contribuer à un engagement renouvelé et revitalisé en faveur des objectifs du Millénaire pour le développement. »

Le Dr Montaner est professeur, titulaire de la chaire de recherche sur le sida et responsable du département sida de la faculté de médecine de l'Université de Colombie britannique. Il exerce également les fonctions de directeur du British Columbia Centrer for Excellence in HIV/AIDS au St Paul's Hospital-Providence Health Care. Il a consacré ses recherches au développement de thérapies antirétrovirales et de stratégies de gestion. Au milieu des années 90, il a joué un rôle clé dans l'établissement de l'efficacité de la thérapie antirétrovirale (HAART). Ceci fut une des contributions essentielles qui a émergé de la Conférence internationale sur le sida de 1996 à Vancouver.

Feature Story

Le Guyana se dote de principes, normes et directives nationaux sur la prévention contre le VIH

24 mars 2010

20100324_MoH_Guyana_200.jpg
Dr. Leslie Ramsammy, Ministre de la Santé du Guyana, lance les nouveaux principes, normes et directives nationaux de son action de prévention contre le virus. 24 mars 2010.

Le mercredi 24 mars 2010, dans le cadre des efforts qu’il déploie pour atteindre l’accès universel aux services de prévention, traitements, soins et soutiens contre le VIH, le Guyana a dévoilé les nouveaux principes, normes et directives nationaux de son action de prévention contre le virus.

« D’ici 2020, le Guyana doit avoir nettement progressé dans l’élimination du VIH qui est un problème majeur de santé publique », a déclaré le Dr Leslie Ramsammy, Ministre de la Santé du Guyana.

Ces principes, normes et directives résultent du travail mené depuis deux ans sous la conduite du Programme national sur le sida du Ministère de la Santé, en étroite collaboration avec l’ONUSIDA. Les normes de qualité retenues par l’action de prévention du Guyana contre le VIH se conforment pleinement à l’appel lancé par le Directeur exécutif de l’ONUSIDA en faveur d’une « révolution de la prévention » pour réduire le nombre des nouvelles infections par le VIH à l’échelle mondiale.

« La prévention est une priorité centrale. Nous devons construire une structure impérieuse en matière de prévention. Elle doit avoir l’égalité et les droits humains pour fondements. Elle doit reconnaître l’importance des ripostes qui sont ajustées aux épidémies locales et incluent des stratégies biomédicales, comportementales et structurelles tout en impliquant, à dessein, leurs bénéficiaires », a déclaré le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, Michel Sidibé.

Selon l’ONUSIDA, les principes, normes et directives nationaux sur la prévention contre le VIH constituent une avancée importante vers l’élargissement des actions de prévention contre le virus au Guyana. Ils doivent aussi servir de modèles aux autres pays de la région. Les directives constituent une référence pour l’évaluation de la qualité des programmes de prévention mis en œuvre.

Feature Story

Un sommet engage des dirigeants religieux dans la riposte au VIH

23 mars 2010

20100325_religious2_200.jpg
Rev. Gunnar Stålsett, Bishop Emeritus of the Church of Norway (right) with His Holiness Abune Paulos signing the personal commitment to action at the Summit of High Level Religious Leaders on the Response to HIV. 22-23 March, The Netherlands.
Credit: UNAIDS

Un Sommet de haut niveau des dirigeants religieux sur la riposte au VIH a eu lieu a aux Pays-Bas du 22 au 23 mars. Les participants ont exploré les possibilités offertes aux dirigeants religieux dans la promotion de l’accès universel aux services de prévention, traitements, soins et soutiens contre le VIH au sein de leurs communautés. Ils se sont également élevés contre la stigmatisation et la discrimination des personnes vivant avec le VIH. Le sommet a réuni quelque quarante dirigeants des religions bahaï, bouddhiste, chrétienne, hindoue, juive, musulmane et sikh aux côtés des Directeurs exécutifs du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) et du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), des Ambassadeurs pour le sida des Pays-Bas et de Suède, des responsables et représentants de réseaux de personnes vivant avec le VIH et d’organisations engagées dans la riposte au VIH.

Dans son discours lors de la cérémonie d’ouverture, le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, Michel Sidibé, a déclaré : « lorsque je parcours le monde, je constate que l’injustice sociale progresse de manière tangible. L’accroissement des disparités économiques, des inégalités et des injustices sociales est un phénomène mondial. Son impact est principalement ressenti par les segments les plus pauvres de la société et il affecte les femmes, les filles et les personnes exclues. L’injustice sociale ne fait qu’accentuer la vulnérabilité des personnes fragilisées et les éloigne encore davantage des services contre le VIH. J’espère de tout cœur que cette réunion suscitera un appel à l’action et permettra à ces services d’être disponibles pour tous et d’enrayer la transmission du VIH de la mère à l’enfant. Un monde où les bébés ne naîtront plus avec le VIH sera un monde qui a retrouvé toute sa noblesse. »

J’espère de tout cœur que cette réunion suscitera un appel à l’action et permettra à ces services d’être disponibles pour tous et d’enrayer la transmission du VIH de la mère à l’enfant. Un monde où les bébés ne naîtront plus avec le VIH sera un monde qui a retrouvé toute sa noblesse.

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA

Durant le sommet, les participants ont abordé la réalité des stigmatisations et discriminations qui perdurent au sein des communautés de croyants et dans la société en général. Ils ont identifié les meilleures pratiques permettant de renforcer le rayonnement et l’action des dirigeants religieux et d’établir une collaboration parmi les différentes religions et avec les secteurs engagés dans la riposte au VIH.

« Les dirigeants réunis lors de ce sommet sont à même d’inspirer et de susciter le changement – au sein de leurs communautés, parmi les peuples et à travers le monde », a déclaré le révérend Richard Fee, président du Conseil de l’Alliance Œcuménique « Agir ensemble » et Secrétaire général de l’Agence « Vie et Mission » de l’Église presbytérienne du Canada. « Alors que ‘la lassitude liée au sida’ se fait durement sentir, ils ont la faculté de stimuler ardemment les efforts menés contre cette maladie qui poursuit son avancée sous l’action conjuguée du silence, de la peur, de la violence et de l’injustice. »

Depuis le début de l’épidémie de VIH, les communautés religieuses, églises, mosquées, temples, hôpitaux et cliniques ont assuré un soutien de proximité auprès des personnes qui vivent avec le VIH ou qui sont affectées par le virus. L’expansion de leur rayonnement peut fortement changer la vie de nombreuses personnes et leurs prises de position sur les responsabilités liées au sida peuvent exercer un impact profond au sein de leur communauté et à l’échelle mondiale.

Les participants ont affirmé dans leur déclaration finale « le caractère urgent » de la promotion et du renforcement de la riposte au VIH. Cette riposte inclut « la prévention globale » parallèlement à la recherche de l’accès universel aux traitements, soins et services de soutien. La déclaration appelle au « respect universel des droits humains de toutes les personnes qui vivent avec l’infection du VIH, sont affectées par elle ou y sont exposées » ainsi qu’au « respect de la dignité de chaque personne humaine ». Les dirigeants ont également encouragé « une mobilisation sociale importante » pour soutenir les services destinés aux femmes pour l’élimination de la transmission du VIH de la mère à l’enfant.

Les dirigeants religieux ont en outre rédigé et signé une promesse d’engagement, lequel vise à renforcer les efforts qu’ils mènent dans la riposte au VIH. Cet engagement prévoit ainsi de leur part qu’ils « approfondissent le sérieux de leur action auprès des personnes qui vivent avec le VIH », « agissent avec détermination en faveur de la protection des droits humains au sein de leur communauté de foi et dans leur collaboration avec les autres dirigeants religieux » et « influencent les processus de décision locaux, nationaux, régionaux et mondiaux sur le VIH ».

Le Dr Thoraya Ahmed Obaid, Directrice exécutive du FNUAP, a déclaré dans son discours de clôture que « le travail mené en commun démontre que les interventions peuvent réussir et perdurer si les changements sont inclusifs, s’ils émanent des communautés religieuses et cultures des populations, si les personnes de tous âges qui vivent avec(ou sans) le VIH se sentent en sécurité dans leur état de vie, si elles sont pleinement engagées, et si tous les partenaires sont appréciés et respectés avec équité. »

L’évènement a été présidé conjointement par sa sainteté Sri Sri Ravi Shankar, l’initiateur de la Fondation « Art de vivre », le rabbin David Rosen, Directeur des affaires interreligieuses du Comité juif américain, Mme Nyaradzayi Gumbonzvanda, Secrétaire générale de la « World YWCA » et le révérend Gunnar Stålsett, évêque émérite de l’Église de Norvège.

Le sommet a été organisé par l’Alliance Œcuménique « Agir ensemble » et Cordaid, avec le soutien du Ministère hollandais des Affaires étrangères, de l’ONUSIDA, du Réseau international des dirigeants religieux vivant avec le VIH ou le sida ou étant personnellement affectés par le virus (INERELA+), de la Campagne mondiale contre le sida et du Conseil européen des dirigeants religieux (Religions pour la paix).

Feature Story

La prévention contre le VIH prend la route

22 mars 2010

20100322_WB_transport_GVA_200.jpg
Photo. Banque Mondiale

En Afrique de l’Ouest, le réseau routier est souvent considéré comme un élément vital du tissu socio-économique. Il est pourtant aussi un lieu de transmission du VIH. Un programme ambitieux, le projet Corridor de transport Abidjan-Lagos (ALCO), lancé par la Banque mondiale, a constaté de nets progrès dans l’aide visant à réduire la vulnérabilité au VIH des personnes vivant et travaillant le long de cet axe routier. Les résultats, opportunités et difficultés d’ALCO sont analysés dans un rapport récent de la Banque mondiale, dans le cadre de sa série de publications HIV/AIDS in Africa: Getting Results series.

Le rapport révèle que la prévalence du sida est plus élevée dans le secteur des transports que parmi la population en général. La nécessité d’une intervention efficace a été mise en évidence du fait que près de quatorze millions de personnes se déplacent chaque année le long de ce corridor de 1.000 kilomètres.

Le projet ALCO, mis au point en 2004 et financé depuis 2007 par une subvention du Fonds mondial, a identifié les situations menant à des comportements à risques le long de la route qui s’étend de la Côte d’Ivoire au Nigeria. De nombreux conducteurs de camion et travailleurs itinérants, par exemple, sont souvent loin de leur domicile familial et multiplient le nombre de leurs partenaires. Ces travailleurs incluent les personnes liées au travail du sexe et celles qui vivent le long de l’autoroute et près des lieux de halte routière.

L’objectif du projet était de fournir des services de prévention contre le VIH aux personnes résidant de façon permanente ou temporaire dans ces zones, comme les conducteurs de camion, les personnes liées au travail du sexe, les voyageurs et itinérants, les populations frontalières et le personnel militaire et douanier.

Plan du projet

De multiples partenaires ont participé au projet, notamment des gouvernements nationaux et locaux et les secteurs de la santé et des transports. Les parties prenantes ont été réunies à plusieurs niveaux et suivant des préoccupations et priorités elles aussi différentes. Au total, 87 organismes de mise en œuvre ont été engagés aux côtés de la Banque mondiale qui assurait un soutien technique ciblé. Selon le rapport, le soutien technique et financier de l’ONUSIDA a joué un rôle crucial dans la réalisation du projet.

Le programme comprenait trois facettes. La première a inclus la prévention contre le VIH en se concentrant sur le changement des comportements, l’accroissement de la sensibilisation autour du VIH et la distribution de préservatifs. En trois ans et demi, plus de 600 points de vente de préservatifs ont été installés le long de la route et près de neuf millions de préservatifs ont été distribués.

La deuxième composante, qui porte sur les soins et le soutien, a instauré des services volontaires de conseil et de tests sur le VIH, des soins adaptés aux communautés locales, un dépistage des infections opportunistes et sexuellement transmissibles et la fourniture de traitements antirétroviraux.

Le dernier aspect du projet a institué une coordination, des formations et des politiques multinationales pour optimiser les avantages liés à la réalisation multilatérale d’un projet régional et réduire les longues attentes aux postes de frontières.

Results

Plusieurs enseignements ont été tirés, notamment sur l’importance de la participation active des personnes vivant avec le VIH. Le Réseau ouest-africain des personnes vivant avec le VIH/sida a été un partenaire central à cet égard. Selon les administrateurs du projet, l’engagement entier des personnes vivant avec le VIH et leur sentiment d’appropriation du projet les ont aidés à le mener à bien. Il y a également eu une stratégie de communication harmonisée entre les pays participants. Attentive aux aspects concrets, elle a fourni des échanges de messagerie pertinents, salué la participation des communautés et l’engagement des gardes-frontières, développé les capacités en communication des prestataires de services traditionnels et non-traditionnels et accordé une attention spéciale aux questions liées à l’égalité des sexes.

Au terme de la première phase du projet, quelque 28.000 personnes avaient sollicité des services volontaires de conseil et de tests sur le VIH le long du corridor et près de 1.500 résidents de communes frontalières avaient suivi une formation pour militer activement en faveur de l’information, de l’éducation et de la communication sur le sida au niveau communautaire.

Les connaissances sur la prévention contre le VIH ont considérablement augmenté parmi les populations impliquées pour passer de 50-68 % à 83-88 %. L’utilisation de préservatifs a sensiblement augmenté. La prévalence des autres infections sexuellement transmissibles a nettement reculé parmi les personnes liées au travail du sexe. Autre effet positif : l’engagement accru en faveur de programme contre le sida dans le cadre professionnel du secteur des transports.

Difficultés

Le projet n’a pas été sans difficulté. Des fournitures pour le programme à l’établissement des mécanismes, en passant par l’instauration de nouveaux partenariats, tout a dû être créé de toutes pièces. La mise sur pied des capacités de base a été décrite par le rapport comme étant difficile et coûteuse. La nature multilatérale du projet a aussi nécessité un effort considérable de coordination, des délais très longs, beaucoup de diplomatie et la pratique professionnelle de l’anglais, du français et d’un éventail de langues locales.

Le projet Corridor a toutefois permis aux personnes vivant le long de la voie de transport ouest-africaine qui relie Abidjan à Lagos d’améliorer concrètement leurs connaissances sur le VIH et leur comportement à son égard. La subvention de suivi sur cinq ans du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme fait tout son possible pour garantir la pérennité de ce succès.

Selon le rapport, “les contributions les plus importantes au projet du Corridor Abidjan-Lagos sont probablement celles liées à la fourniture de programmes de prévention contre le VIH aux populations isolées et vulnérables et à l’établissement d’une plateforme d’intégration régionale fonctionnant par-delà les questions de sida et du transport ».

S'abonner à Feature Story