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Le manque de ressources pourrait menacer les progrès réalisés dans la riposte au VIH au Pakistan

05 février 2010



Le manque de moyens pour mettre en oeuvre le Cadre stratégique révisé du pays pourrait entraver la capacité du Pakistan à mener des actions efficaces contre l'épidémie de VIH. Ce cadre d'action, approuvé par les partenaires impliqués dans la riposte au sida, fournit une orientation stratégique éclairée par des données probantes pour s'attaquer d'urgence au problème de l'augmentation du nombre d'infections à VIH chez les consommateurs de drogues injectables (CDI) et par voie sexuelle dans d'autres populations, afin d'éviter une propagation de l'épidémie à l'ensemble de la population.

Malgré une prévalence du VIH inférieure à 0,1% dans l'ensemble de la population du pays, l'épidémie de VIH au Pakistan a évolué d'une épidémie peu importante vers une épidémie concentrée, du fait de l'augmentation régulière de la prévalence chez les CDI, qui est passé de 10,8% en 2005 à près de 21% en 2008.

Le nombre relativement important de consommateurs de drogues injectables dans la région est dû en partie au fait que celle-ci est depuis longtemps traversée par les routes du trafic illégal de l'opium. Les opiacés constituent les drogues de prédilection de 65% des patients des centres de désintoxication en Asie, bien que les schémas de consommation soient très variables à l'intérieur de la région. On estime à 91 000 le nombre de consommateurs de drogues injectables au Pakistan. Or, près d'un consommateur sur quatre vivant dans un grand centre urbain est infecté par le VIH.

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Une augmentation des ressources disponibles permettrait d'accroître la prestation de services de réduction des risques, dont les effets positifs contribuent à limiter la propagation du VIH dans les populations plus exposées au risque d'infection. Photo: P.Virot

Au vu de l'évolution de l'épidémie chez les CDI, les programmes d'échange de seringues et de réduction des risques, y compris les programmes de désintoxication, constituent une priorité. L'intensification des services de réduction des risques et de prévention du VIH a commencé dans les années 2002-2004 et le pays s'apprête maintenant à proposer des traitements de substitution aux consommateurs de drogues. Les services de réduction des risques sont dispensés par des ONG partenaires, qui jouent un rôle central dans la communication avec les personnes concernées et l'élargissement de la prestation de tels services.

Des études de surveillance biologique et comportementale ont montré une meilleure connaissance du VIH, une augmentation de l'usage du préservatif et une diminution de l'utilisation de matériel d'injection non stérile chez les CDI participant aux activités des programmes de réduction des risques. Cependant, la couverture de ces programmes reste faible dans le pays. Une augmentation des ressources disponibles permettrait d'accroître la prestation de services de réduction des risques, dont les effets positifs contribuent à limiter la propagation du VIH dans les populations plus exposées au risque d'infection.

Connaître son épidémie

Suivant la tendance observée dans d'autre pays d'Asie, également appelée Modèle épidémique de l'Asie, l'épidémie au Pakistan est caractérisée par une transmission rapide et une prévalence élevée du VIH chez les CDI aux premiers stades, et par la possibilité d'une propagation à d'autres populations clés plus exposées au risque d'infection comme les professionnel(le)s du sexe ou les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH). Ensuite, les contacts établis entre les populations par l'intermédiaire des partenaires et des clients des professionnel(le)s du sexe permettent à l'épidémie de se répandre dans l'ensemble de la population. Les liens et la coïncidence entre consommation de drogues et commerce du sexe, associés à une fréquence élevée des pratiques sexuelles non protégées et à une faible conscience des risques sanitaires, montrent la possibilité d'une propagation rapide du VIH parmi les populations clés.

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L'augmentation régulière de la prévalence chez les CDI au Pakistan est passé de 10,8% en 2005 à près de 21% en 2008. Photo: P.Virot

Une des réussites enregistrées par le pays est la mise en oeuvre de la surveillance de deuxième génération, qui vise à détecter les tendances de l'épidémie. Une méthodologie propre au pays a été élaborée, avec dans une première phase une cartographie des populations plus exposées au risque d'infection, suivie de la collecte de données comportementales et biologiques, une fois la cartographie terminée. Cela a permis de recueillir des informations actualisées sur la taille des populations plus exposées au risque d'infection ainsi que sur la prévalence du VIH dans ces populations.

Les données épidémiologiques rassemblées ces dernières années ont donc confirmé le caractère « concentré » de l'épidémie de VIH au Pakistan. Elles ont également révélé que les mesures de prévention étaient peu adoptées par la population dans son ensemble comme par les jeunes.

Adapter la riposte

En s'appuyant sur les dernières données de surveillance, le Gouvernement du Pakistan a récemment révisé son Cadre stratégique national (NSF-II) afin de l'adapter à l'évolution de l'épidémie. La nouvelle initiative quinquennale (2008–2012) renforce les initiatives exposées dans le premier cadre national, en s'orientant vers une intensification rapide des programmes axés sur la prévention et les services en rapport avec le VIH pour les populations plus exposées au risque d'infection.

Le pays a également adapté son cadre législatif et politique en matière de sida, à travers la Loi sur la prévention et le traitement du VIH/sida, afin d'aider le Gouvernement à assurer des services destinés aux personnes plus exposées au risque d'infection du fait de leur métier et/ou de leurs comportements. Les dispositions fondamentales de cette politique visent à garantir l'accès à un appui médico-social ainsi qu'un accès équitable aux traitements pour les personnes vivant avec le VIH. Elles ont également pour objectifs de réduire la stigmatisation et la discrimination à l'encontre des personnes vivant avec le VIH et d'améliorer l'accès à des informations spécifiques sur le virus ainsi qu'à des services de prévention.

« Le Pakistan a réalisé d'importants progrès ces dernières années, notamment en abordant des questions sociales sensibles et en intégrant toujours plus les personnes vivant avec le VIH dans la riposte au sida », estime Oussama Tawil, Coordonnateur de l'ONUSIDA dans le pays. « Toutefois, il est désormais essentiel d'entreprendre un effort collectif pour maintenir la dynamique de ces mesures qui sauvent des vies. »  

Des ressources insuffisantes

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Le sida pourrait avoir de graves conséquences dans certaines communautés dans les dix années à venir. Le pays a un besoin urgent de ressources financières et humaines destinées à intensifier la prestation de services de prévention, de traitement, de prise en charge et d'appui en matière de VIH. Photo: P.Virot

Malgré l'existence d'un plan d'action s'appuyant sur des recommandations éclairées par des données probantes, le pays est confronté à un manque de ressources, qui pourrait compromettre la poursuite d'une riposte efficace et appropriée à l'épidémie.

Un exercice d'évaluation des coûts effectué par le Gouvernement est arrivé à un montant total estimé de 293 millions de dollars US sur cinq ans pour mettre en oeuvre le NSF II. Sur la période 2006-2007, les dépenses pour le sida se sont élevées à 29,67 millions de dollars, la plus grande partie (61%) ayant été affectée aux activités liées à la prévention.

Bien que le pays dispose de moyens provenant de la Banque mondiale, de financements bilatéraux et de ressources gouvernementales, les fonds disponibles sont insuffisants pour couvrir les besoins actuels et mettre en place les conditions d'une riposte au sida sur le long terme.

Le sida pourrait avoir de graves conséquences dans certaines communautés dans les dix années à venir. Le pays a un besoin urgent de ressources financières et humaines destinées à intensifier la prestation de services de prévention, de traitement, de prise en charge et d'appui en matière de VIH, dans le but de contrer efficacement l'épidémie et d'en atténuer les conséquences sanitaires et sociale.

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Étude au Malawi : des allocations versées directement aux jeunes filles permettent d’augmenter les effectifs scolaires

03 février 2010

Ce reportage a été initialement publié sur www.worldbank.org

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Des allocations mensuelles en espèces comprises entre 1 et 5 dollars ont été versées à des adolescentes du district de Zomba (Malawi) pour les inciter à rester scolarisées.
Photo : Banque mondiale

Au Malawi, le versement d’allocations modiques directement à des jeunes filles a eu une forte incidence sur les taux de fréquentation scolaire. Ces allocations ont en effet permis de réduire considérablement le taux d’abandon scolaire et ont également contribué à renforcer la protection des jeunes filles contre le VIH. Cette conclusion est issue d’une étude, financée par la Banque mondiale, portant sur un programme de transfert monétaire de deux ans à l’intention de jeunes filles de 13 à 22 ans qui s’est achevé en décembre 2009.

Le versement d’allocations mensuelles comprises entre 1 et 5 dollars à des adolescentes, ajouté à une somme destinée aux parents allant de 4 à 10 dollars, ont permis de réduire le taux d’abandon scolaire de près de 40%.

Pour chaque dollar supplémentaire que percevait une jeune fille au-dessus de 1 dollar, « l’effectif scolaire augmentait d’un point de pourcentage », affirme Berk Özler, économiste principal au sein du Groupe de recherche sur le développement de la Banque mondiale.

Berk Özler et les chercheurs Sarah Baird, de l’Université George Washington, et Craig McIntosh, de l’Université de Californie de San Diego, souhaitaient déterminer le moyen le plus efficace d’employer le versement d’argent en espèces – connu sous le nom de « transfert monétaire assorti de conditions » – pour accroître le nombre de jeunes femmes scolarisées en Afrique subsaharienne.

Au Malawi – l’un des pays les plus pauvres d’Afrique –, le taux d’abandon scolaire chez les adolescentes est élevé. Cela s’explique principalement par la cherté des études secondaires et par le fait que les Malawiennes se marient plutôt jeunes. Et, d’après Berk Özler, « une fois mariée, une jeune fille ne va plus à l’école ».

Maintenir les jeunes filles en milieu scolaire permet non seulement de développer leurs connaissances, mais aussi de retarder leur mariage et de réduire les taux de grossesse et d’infections sexuellement transmissibles chez les adolescentes. L’ONUSIDA estime à environ 12% la prévalence du VIH chez les adultes au Malawi.

Le maintien en milieu scolaire s’inscrit dans le cadre d’un “vaccin social” efficace pour lutter contre les comportements sexuels à risque.

Patrick Brenny, Coordonnateur de l'ONUSIDA au Malawi

Dans un autre article, des chercheurs ont indiqué que les jeunes filles qui avaient pris part au programme débutaient leur activité sexuelle beaucoup plus tard et que la probabilité pour qu’elles soient mariées ou enceintes un an après avait diminué.

Des études antérieures laissaient supposer que « le simple fait d’être scolarisée pouvait produire ces effets souhaitables, mais peu d’éléments concrets permettaient de l’affirmer », explique Berk Özler.

Les résultats récents corroborent l’affirmation de l’ONUSIDA, fondée sur des preuves éclairées, selon laquelle le fait de poursuivre leur scolarité permet aux jeunes filles de diminuer considérablement leur vulnérabilité face au VIH. Chaque année d’études passée dans le secondaire leur offre une possibilité supplémentaire d’acquérir les compétences et l’expérience nécessaires pour se protéger contre le VIH.

Selon Patrick Brenny, Coordonnateur de l'ONUSIDA au Malawi, l’étude fait ressortir qu’il est indispensable d’adopter une approche globale pour réduire les risques et la vulnérabilité des femmes et des jeunes filles face à l’infection à VIH au Malawi.

« Le maintien en milieu scolaire s’inscrit dans le cadre d’un “vaccin social” efficace pour lutter contre les comportements sexuels à risque », affirme M. Brenny..

Donner aux jeunes les moyens de se protéger contre le VIH fait partie des neuf domaines prioritaires du Cadre de résultats de l’ONUSIDA 2009-2011.

Les transferts en espèces augmentent la scolarisation et améliorent la nutrition

Dans les pays où aucun dispositif de protection adéquat n’est en place, les enfants sont souvent touchés par des troubles de la nutrition et sont retirés des établissements scolaires – surtout les filles. Dans le cadre des efforts déployés pour lutter contre cette tendance, quelque 29 pays en développement ont instauré une forme de programme de transfert monétaire assorti de conditions visant à augmenter la scolarisation et à améliorer la nutrition, et bien d’autres envisagent d’en mettre un à l’essai.

La Banque mondiale soutient des programmes de transfert monétaire assorti de conditions dans 13 pays. En 2009, durant la crise financière mondiale, elle a alloué 2,4 milliards de dollars à des initiatives de ce type. Des études ont révélé que des paiements en espèces au chef de famille de sexe féminin ont des effets plus bénéfiques sur les enfants et les familles. À titre d’exemple, au Brésil, les chances de survie des enfants augmentent de 20%.

Les répercussions des versements d’argent en espèces aux jeunes filles d’un côté et à leurs parents de l’autre n’avaient encore jamais été étudiées.

Soutenir les filles : une démarche judicieuse

Dans le cadre de l’étude au Malawi, les chercheurs souhaitaient déterminer si le montant monétaire des transferts en espèces aurait un impact et si le fait d’assortir le versement d’une condition relative à la fréquentation de l’école aurait un effet supplémentaire. En outre, il s’agissait de déterminer si le versement direct de l’argent aux jeunes filles, sans intermédiaire, influerait sur les résultats.

L’étude portait sur un échantillon de 3 805 filles et jeunes femmes de 13 à 22 ans dans 176 zones urbaines et rurales de Zomba, un district très peuplé où le taux d’abandon scolaire est élevé et le niveau d’instruction très faible. D’après une enquête publique réalisée en 2005, les enfants quittent l’école principalement pour des raisons financières.

Sur l’ensemble de l’échantillon, 1 225 filles et jeunes femmes ont été sélectionnées aléatoirement pour toucher une allocation soit à la condition d’aller à l’école 80% du temps soit sans condition. Les autres filles, qui servaient de groupe témoin de l’étude, ne bénéficiaient d’aucune offre.

Dans le cadre d’un tirage au sort, celles qui recevaient l’allocation mensuelle devaient tirer un bouchon de bouteille d’une enveloppe pour gagner une somme allant de 1 à 5 dollars par mois. Les tuteurs se voyaient également attribuer aléatoirement une somme distincte comprise entre 4 et 10 dollars mensuels. En moyenne, les filles ont donc reçu 3 dollars et leurs parents 7, ce qui signifie que la somme totale versée en espèces à chaque fille et à son tuteur s’élevait à 10 dollars par mois mais pouvait se situer entre 5 et 15 dollars.

Chaque famille a reçu une fiche d’information présentant le détail des sommes et les conditions de l’offre, le cas échéant, puis la jeune fille et son tuteur devaient signer le contrat.

Pour Berk Özler, ni la condition relative au temps de fréquentation de l’école ni l’augmentation des versements en espèces au-dessus du minimum de 5 dollars mensuels n’ont semblé avoir d’effets sur la scolarisation au Malawi. À l’inverse, dans le cadre de l’expérience des transferts monétaires assortis de conditions en Amérique latine, la réussite du programme était en grande partie due à la condition relative à la fréquentation de l’établissement scolaire.

Les jeunes filles étaient néanmoins incontestablement motivées par leur allocation, qu’elles ont consacrée principalement à des articles personnels, tels que des vêtements.

« Grâce à cette étude, des élèves qui avaient quitté l’école ont été rescolarisés et des jeunes filles ont pu être maintenues en milieu scolaire. Apporter un soutien direct aux adolescentes, sans intermédiaire, n’est peut-être pas une idée absurde », affirme Berk Özler.

Les chercheurs réalisent à présent des tests et des enquêtes complémentaires au Malawi pour évaluer, entre autres, l’impact du programme sur les mathématiques et l’aptitude à lire.

L’étude était financée par le Réseau de développement mondial, la Fondation Bill & Melinda Gates, la Banque mondiale et notamment le Groupe de la Banque mondiale pour la parité des sexes, le Knowledge for Change Trust, le Small Grants Fund destiné au Rapport sur le développement dans le monde 2007, le Spanish Impact Evaluation Fund, le Groupe de recherche, ainsi que le National Bureau of Economic Research des États-Unis.

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Le PNUD engage les communautés namibiennes dans un débat sur le VIH

01 février 2010

Une version de ce reportage a été initialement publiée sur www.undp.org

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Les débats communautaires se sont révélés efficaces pour lutter contre le VIH en Namibie. Photo : PNUD-Namibie

Qu'est-ce qui incite les gens à avoir plus d'un partenaire sexuel à la fois ? « Désir sexuel et satisfaction » ; « C'est la norme culturelle et sociale » ; « La pauvreté et la faim ; c'est une façon de survivre ». Ce sont là quelques-unes des conclusions d'un débat mené par plusieurs communautés de la région de Caprivi, dans le nord-est de la Namibie, sur ce qu'on appelle les « partenariats multiples et simultanés ». Dans cette région du pays la plus touchée par l'épidémie de VIH, les données ont montré qu'une femme enceinte sur trois vivait avec le virus en 2008.

Ce débat communautaire, qui s'est tenu fin 2009, fait partie d'une série de débats organisés dans tout le pays, dans le cadre d'un programme national qui encourage les communautés à dialoguer sur les causes du VIH et du sida, de manière à faciliter la lutte contre l'épidémie au niveau local.

Autrefois, le mariage voulait dire quelque chose. A présent ce n'est plus le cas, et hommes et femmes ont de nombreux partenaires sexuels.

Un participant au projet du PNUD « Renforcement des capacités communautaires par le dialogue ». Décembre 2009.

Le programme, connu sous le nom de « Renforcement des capacités communautaires par le dialogue » est placé sous l'égide du Ministère namibien de la décentralisation, du logement et du développement rural, et bénéficie du concours du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) en Namibie.

La propagation rapide du VIH en Namibie est imputable principalement aux partenariats multiples et simultanés. « Autrefois, le mariage voulait dire quelque chose. A présent ce n'est plus le cas, et hommes et femmes ont de nombreux partenaires sexuels », affirme l'un des participants.

« En réunissant des hommes, des femmes et tous ceux touchés par le VIH, on leur permet de se faire entendre, de faire connaître leurs besoins et d'influencer les décisions prises dans la lutte contre le VIH », déclare le responsable de ce programme du PNUD, Immanuel Mwilima.

Ce programme est une méthodologie testée et éprouvée visant à renforcer la capacité des communautés à identifier les préoccupations, à envisager des solutions et à esquisser un plan d'action dans la lutte contre le sida.

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Des membres des communautés locales manipulant des préservatifs à l'occasion d'un débat communautaire sur les partenariats multiples et simultanés à Katima Mulilo, dans la région de Caprivi.
Photo : PNUD-Namibie

Cette approche encourage les débats fondés sur la confiance et le respect mutuel. Selon M. Henk Van Renterghem, Coordonnateur de l'ONUSIDA en Namibie, les débats communautaires offrent une occasion unique de renforcer la capacité des communautés à interpeller l'administration locale et les partenaires du développement sur la question des ressources affectées à la riposte au sida.

“« Les communautés sont trop souvent considérées comme les bénéficiaires passifs des interventions sur le VIH. Elles sont insuffisamment consultées dans les processus descendants destinés à recenser les besoins et les priorités », affirme M. Van Renterghem.

Les communautés sont trop souvent considérées comme les bénéficiaires passifs des interventions sur le VIH. Elles sont insuffisamment consultées dans les processus descendants destinés à recenser les besoins et les priorités.

M. Henk Van Renterghem, Coordonnateur de l'ONUSIDA en Namibie.

A ce jour, les communautés de neuf régions ont entamé des débats sur ces questions avec des résultats impressionnants. Dans la région de Caprivi, des chefs traditionnels ont donné l'exemple, en participant volontairement à des séances de conseil et en se prêtant à des tests de dépistage, s'attaquant à la stigmatisation liée à ce comportement. L'un des chefs a déclaré : « Il est choquant de constater que tant de membres de nos familles et de nos proches sont morts des suites du sida… Si ce programme avait été lancé plus tôt, ces gens-là seraient encore en vie. »

De nombreux obstacles demeurent toutefois. Par exemple, 17,8% des femmes enceintes sont séropositives en Namibie. « L'une des principales difficultés que rencontrent les communautés rurales au niveau de l'accès aux services de traitement, de soins et d'appui est l'isolement social, la discrimination et les mentalités et pratiques culturelles dont sont victimes les séropositifs. Le programme offre aux communautés la chance de se pencher sur leurs pratiques, normes et valeurs culturelles », affirme Lebogang Motiana, Représentant résident adjoint du PNUD en Namibie. Tout en comptant parmi les cinq pays les plus touchés par le VIH dans le monde, la Namibie enregistre à présent un recul du nombre des personnes séropositives par rapport au niveau record de 22% atteint en 2002.

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L'ONU lance un nouveau site web destiné à faciliter les partenariats avec le secteur privé

29 janvier 2010

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Business.un.org  le nouveau portail dédié aux partenariats entre les Nations Unies et les entreprises, a été présenté aujourd'hui, à l'occasion de la réunion annuelle du Forum économique mondial organisée à Davos en Suisse. Le site web fournira un point d'accès unique destiné à faire coïncider les capacités et les ressources du secteur privé avec les besoins du système de l'ONU, qu'il s'agisse d'aide humanitaire, de réduction de la pauvreté ou de programmes sur le VIH.

Les Nations Unies ont très tôt reconnu le secteur privé comme un partenaire essentiel dans le traitement des problèmes mondiaux. Or, pour les entreprises désireuses de faire une différence, l'ONU dispose des moyens et des compétences pour aider à soutenir des actions à l'échelle mondiale.

Bien que de nombreuses institutions des Nations établissent des partenariats avec des entreprises depuis des années, ces entreprises ont souvent exprimé leur déception face à l'absence d'une interface unique décrivant les besoins de l'ensemble des institutions, fonds et programmes spécialisés de l'ONU. La nouvelle plate-forme a pour objectif de proposer aux entreprises un processus convivial leur permettant de partager leurs ressources et de trouver des partenaires appropriés.

La nouvelle plate-forme dédiée aux partenariats entre les Nations Unies et les entreprises représente un portail idéal, qui permet de faire coïncider les capacités et les ressources du secteur privé avec les besoins de la riposte au sida.

Jan Beagle, Directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA

Pour Jan Beagle, Directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA, le monde des entreprises est un partenaire essentiel dans la riposte au sida. Le travail de l'ONUSIDA avec les entreprises vise à soutenir la prestation de services de prévention, de traitement, de prise en charge et d'appui en matière de VIH sur les lieux de travail.

« La nouvelle plate-forme dédiée aux partenariats entre les Nations Unies et les entreprises représente un portail idéal, qui permet de faire coïncider les capacités et les ressources du secteur privé avec les besoins de la riposte au sida », a déclaré Mme Beagle.

A travers les programmes sur le VIH dans les lieux de travail, les contributions en nature et les donations, de nombreuses sociétés ont endossé leur responsabilité sociale dans la riposte au sida. L'ONUSIDA a apporté son concours au développement de coalitions d'entreprises avec l'ambition majeure de mettre en place des services de prévention du VIH sur les lieux de travail, d'élargir l'accès à la prise en charge et aux traitements, et d'apporter un soutien aux travailleurs sur leur lieu de travail ainsi qu'à l'ensemble de la communauté.

Le fonctionnement du site business.un.org

Grâce au nouveau portail, les entreprises qui souhaitent apporter leur contribution à l'action des Nations Unies ont accès à un catalogue des besoins humanitaires et des possibilités de partenariat, ou peuvent simplement soumettre des idées de collaboration. En fonction de certaines caractéristiques communes, le site signale les correspondances éventuelles entre les capacités de l'entreprise et les besoins, en vue d'une mise en relation directe.

Le site présente également des exemples de partenariats existants et fournit des directives opérationnelles destinées à optimiser les chances de succès.

Lancé le 14 janvier, business.un.org s'est vite révélé être un outil précieux permettant de faciliter les contributions des secteurs public et privé aux actions humanitaires et de développement des Nations Unies.

Suite au séisme dévastateur qui a frappé Haïti, les entreprises du monde entier ont apporté des contributions en espèces ou en nature, afin de soutenir les efforts de secours et de reconstruction dans le pays. Les contributions offertes par le biais du portail comprennent du matériel médical, un appui logistique, de l'eau et de la nourriture, des abris et du matériel de communication.

Business.un.org est le fruit d'une collaboration entre plus de 20 institutions, fonds et programmes des Nations Unies. Le site a été conçu et mis en oeuvre par Global Hand, une organisation non gouvernementale basée à Hong Kong et spécialisée dans l'adaptation des services aux besoins pour les organisations partenaires de l'aide humanitaire dans le monde, qu'elle soient à but lucratif ou non. Le projet a été financé par la Fondation des Nations Unies. Le nouveau portail dédié aux partenariats sera disponible dans les six langues officielles des Nations Unies d'ici mi-2010.

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Améliorer la riposte au sida en Haïti

29 janvier 2010

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Centre offrant des traitements antirétroviraux après le séisme dévastateur qui a frappé Port au Prince le 12 janvier.
Photo: ONUSIDA

Alors qu'Haïti commence à se reconstruire après les destructions causées par le séisme de magnitude 7, qui s'est produit à une quinzaine de kilomètres de Port-au-Prince le 12 janvier, les premiers rapports commencent à nous parvenir concernant l'impact du tremblement de terre sur la riposte au sida dans le pays.

L'épidémie de VIH en Haïti est la plus grave de toute la Caraïbe, le pays abritant la moitié des personnes vivant avec le VIH dans la région. Selon les estimations, 120 000 personnes vivaient avec le VIH dans le pays et 6800 enfants âgés de moins de 15 ans étaient également porteurs du virus avant le tremblement de terre.

Des informations commencent à nous arriver sur les personnes vivant avec le VIH touchées par le séisme et sur les infrastructures indispensables nécessaires pour assurer des services essentiels. Un premier rapport estime que sur les 120 000 personnes vivant avec le VIH, un peu moins de 70 000 vivent dans les zones touchées par le séisme. Avant le tremblement de terre, le nombre des personnes sous traitement antirétroviral était estimé à 19 000.

Le monde dispose d'une véritable occasion de mieux reconstruire Haïti et nous devons faire en sorte que l'aide continue d'affluer aujourd'hui mais aussi demain.

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA

« Le monde dispose d'une véritable occasion de mieux reconstruire Haïti et nous devons faire en sorte que l'aide continue d'affluer aujourd'hui mais aussi demain », a déclaré M. Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA, au sujet des promesses faites par la communauté internationale.

L'équipe de pays et les coparrainants de l'ONUSIDA collaborent avec le Gouvernement haïtien, des partenaires comme le PEPFAR et le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, ainsi que des organisations non gouvernementales, pour évaluer les conséquences du tremblement de terre sur les établissements de soins, le matériel de laboratoire et les ressources humaines. Il est désormais primordial que les services de prévention, de traitement, de prise en charge et d'appui en matière de VIH reprennent leurs activités dans les zones touchées par le séisme.

L'équipe de pays de l'ONUSIDA a rencontré le personnel du plus ancien centre de traitement antirétroviral d'Haïti, le GHESKIO. L'organisation fournit un traitement à 6000 personnes, dont 80% ont été retrouvées saines et sauves.

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Réunion de coordination du Groupe santé des Nations Unies à Port-au-Prince
Photo: ONUSIDA

Malgré les dégâts causés à la structure de la clinique, du matériel essentiel endommagé et, plus grave encore, des pertes humaines, le personnel du GHESKIO a indiqué qu'il disposait d'un stock suffisant d'antirétroviraux pour faire face aux besoins immédiats.

D'autres centres ont eu moins de chance. L'équipe de pays de l'ONUSIDA a visité l'Hôpital de la Paix, qui assure des services de prévention de la transmission mère enfant (PTME) à Port-au-Prince. Là-bas, le personnel a indiqué que le stock de médicaments avait été détruit et qu'il manquait de moyens pour acheter les substituts du lait maternel nécessaires pour éviter la transmission du VIH de la mère à l'enfant par l'allaitement. Les services de l'hôpital n'ont repris leur activité que 12 jours après le tremblement de terre.

Les membres de l'équipe de pays des Nations Unies pour le sida visiteront cinq grands centres de PTME dans les prochains jours, afin de déterminer si des dégâts similaires sont à déplorer.

Nous sommes les témoins d'une réelle souffrance. C'est dans de tels moments que l'on oublie les personnes plus exposées au risque d'infection. Nous devons nous assurer que les membres marginalisés de nos communautés ont accès aux services de prévention, de traitement, de prise en charge et d'appui en matière de VIH.

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA

Une première analyse de la situation indique qu'il est nécessaire dans l'immédiat de limiter les interruptions de traitements, d'apporter un soutien nutritionnel aux personnes traitées et de s'assurer de la réouverture des services de PTME. Lors d'une réunion avec l'équipe de pays de l'ONUSIDA, les réseaux de personnes vivant avec le VIH ont indiqué qu'ils avaient un besoin urgent de nourriture, d'eau, de tentes et de kits d'hygiène.

En Haïti, les rapports hétérosexuels, souvent associés au commerce du sexe, sont la cause principale de transmission du VIH, bien que de nouvelles données semblent indiquer également une importante transmission chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Le défi consistera à s'assurer que les populations déplacées à Port-au-Prince et autour de la ville ont accès au matériel essentiel de prévention.

« Nous sommes les témoins d'une réelle souffrance. C'est dans de tels moments que l'on oublie les personnes plus exposées au risque d'infection. Nous devons nous assurer que les membres marginalisés de nos communautés ont accès aux services de prévention, de traitement, de prise en charge et d'appui en matière de VIH », a déclaré M. Sidibé, en promettant que l'ONUSIDA participerait à l'effort mondial destiné à construire un avenir meilleur pour Haïti.

L'ONUSIDA s'engage à travailler avec le Gouvernement haïtien et d'autres partenaires du développement comme le PEPFAR et le Fonds mondial, afin d'examiner les moyens de renforcer à long terme la riposte au sida en Haïti.

Un soutien est d'ores et déjà nécessaire pour remettre sur pieds les infrastructures en rapport avec le sida et renforcer la société civile, pour s'assurer qu'une attention particulière est accordées aux services de prévention, de traitement, de prise en charge et d'appui en matière de VIH destinés aux populations plus exposées au risque d'infection, et pour mettre en place une autorité de coordination afin d'éviter toute lacune ou tout chevauchement des activités dans la riposte nationale au sida. 

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Michel Sidibé exhorte le Qatar à accroître ses contributions à la riposte au sida

28 janvier 2010

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Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, a encouragé Qatar à accroître ses contributions au sida, à la santé et au développement.
Photo: ONUSIDA

Durant son voyage officiel au Qatar, le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, M. Michel Sidibé, a encouragé le pays à accroître ses contributions au sida, à la santé et au développement en cette période charnière de crise économique.

« J’estime que les pays plus riches, notamment dans la région du Golfe, ont une responsabilité qui leur est propre et qui consiste à atténuer la souffrance du monde. En cette période charnière, je les encourage à accroître leurs contributions au sida, à la santé et au développement », a déclaré M. Sidibé.

En 2008, le Qatar affichait un PIB par habitant de USD 72 000 – l’un des plus élevés du monde. En dépit de la crise économique mondiale, la croissance du PIB s’est maintenue à 9,5%.

Au cours d’un entretien avec le Ministre de la santé de Doha, M. Abdullah bin Khaled Al Qahtani, le Directeur exécutif de l’ONUSIDA a félicité l’État du Qatar pour sa ferme volonté de devenir un modèle aux yeux du monde en créant un système de soins de santé qui vise à dispenser des soins de pointe et de la plus haute efficacité à la population.

Depuis son établissement en 2006, le Comité national qatarien de lutte contre le sida a réalisé de grands progrès en matière d’initiatives de lutte contre le sida. Entre autres, il collabore étroitement avec le secteur industriel pour freiner la propagation du VIH sur le lieu de travail, il travaille avec le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) afin d’établir une stratégie en matière de prévention du VIH, et il organise plusieurs ateliers sur le VIH destinés à des responsables locaux des médias, du secteur religieux et d’autres secteurs communautaires.

En 2001, le Qatar a signé la Déclaration sur l’accord sur les ADPIC et la santé publique, qui a permis à plus de 4 millions de personnes d’avoir accès à un traitement antirétroviral contre le sida. La même année, le Qatar a pris un engagement solennel en signant la Déclaration d’engagement sur le VIH/sida de la Session extraordinaire de l'Assemblée générale des Nations Unies.

Au cours d’un entretien avec M. Abdullah H. Al-Nameh, Directeur exécutif et Directeur général de Qatar Charity – une organisation non gouvernementale qui apporte un soutien à la société qatarienne et à d’autres communautés ayant besoin d’aide à l’étranger –, M. Sidibé a souligné l’importance des partenariats public-privé, qui permettent aux pays en développement de se lancer eux-mêmes sur la voie du développement durable.

Fondée en 1992, Qatar Charity concentre son action sur les secours humanitaires et le développement, à travers l’élaboration de programmes liés à l’éducation et à la culture destinés aux familles, aux femmes et aux enfants. Comptant parmi les plus grands organismes caritatifs du Golfe, elle mène des activités dans plus de 40 pays en Afrique, en Asie et en Europe et utilise ses bureaux extérieurs ou des organisations locales de la société civile comme des partenaires d’exécution.

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Les projecteurs sur la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord

27 janvier 2010

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Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, exhorte les pays à respecter l’équité et les droits humains dans leur approche de l’épidémie de VIH
Photo: ONUSIDA

Dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, l’épidémie de VIH, pourtant rarement mise en lumière, s’accroît régulièrement. En 2008, on estimait à 310 000 le nombre des personnes vivant avec le VIH, contre 200 000 en 2001. Cette même année, environ 35 000 personnes ont été nouvellement infectées par le VIH dans la région.

Le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, M. Michel Sidibé, est sur place pour attirer l’attention sur certains problèmes clés qui doivent être abordés pour fournir une riposte efficace au sida, exhortant les pays à respecter l’équité et les droits humains dans leur approche de l’épidémie de VIH.

 

Utilisons la solidarité de la riposte mondiale au sida pour nous rapprocher davantage, telle une unité familiale mondiale, pour mettre fin à la souffrance et stimuler l’accomplissement humain.

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA

 

La stigmatisation et la discrimination restent des obstacles importants pour l’efficacité de la riposte régionale au sida, et dans nombre de pays la pénalisation des comportements à plus haut risque pousse les communautés affectées dans la clandestinité – limitant ainsi l’accès aux services de prévention, de traitement, de soins et d’appui en matière de VIH.

Etant donné que les populations plus exposées au risque sont affectées de manière disproportionnée même dans les contextes où la prévalence globale du VIH est faible, pour le bien de la santé publique il est nécessaire de faire preuve d’acceptation. « Comprendre est un impératif pour tirer de l’ombre celles et ceux qui sont les plus à risque et leur permettre de se protéger et, par extension, de protéger la communauté tout entière, » a déclaré M. Sidibé.

Le travail de l’ONUSIDA dans la région

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Photo: ONUSIDA/P.Virot

L’ONUSIDA collabore étroitement avec les partenaires gouvernementaux et de la société civile dans la région pour plaider en faveur de la suppression des lois et politiques punitives auxquelles se heurte une riposte efficace.

Au Yémen, le 29 août 2009, le Parlement a voté une loi pour protéger les droits des personnes vivant avec le VIH qui visait à réduire la discrimination. Cet article 51 de la loi représente une étape majeure pour protéger les droits des individus vivant avec le VIH dans le pays.

En Egypte, un programme de proximité pour les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes a été lancé, et en quelques mois le projet a fourni des services à des centaines de personnes, dans un environnement extrêmement difficile. Ce programme est mis en œuvre par l’ONUSIDA en partenariat avec plusieurs ONG et avec le soutien financier de l’USAID et de la Fondation Ford.

Une autre initiative positive a été la première conférence régionale sur la réduction des risques organisée l’an passé au Liban. Cette conférence a représenté une percée pour la région et a rassemblé plusieurs experts et partenaires et mobilisé l’appui politique des parlementaires, des gouvernements nationaux et des organismes des Nations Unies.

La fourniture de services pour les populations clés est également en expansion dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, avec l’inclusion de la thérapie de substitution orale dans les programmes à l’intention des consommateurs de drogues injectables au Maroc et au Liban. En République islamique d’Iran, une assurance médicale est fournie aux personnes vivant avec le VIH et à leur famille, les cotisations étant entièrement à la charge du gouvernement. Ces réussites sont significatives et montrent combien il est nécessaire d’investir en faveur de l’accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et à l’appui en matière de VIH dans la région.

Mettre l’accent sur les droits humains lors d’une conférence au Qatar

Alors qu’il se trouve dans la région, M. Sidibé a assisté au Colloque sur la responsabilisation de la famille dans le monde moderne qui se tient à Doha, au Qatar. Organisé par la Famille royale du Qatar et la Fondation du Qatar à Doha, le colloque rassemble des spécialistes pour aborder des problèmes tels que les tendances et les difficultés touchant la famille, la famille et les droits, et les familles à travers le monde.

Les familles constituent la première ligne de défense contre la stigmatisation et l’isolement ainsi que la principale source de soins.

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA

« Les familles constituent la première ligne de défense contre la stigmatisation et l’isolement ainsi que la principale source de soins, » a déclaré M. Sidibé dans son discours d’ouverture. Le responsable de l’ONUSIDA a également souligné les récentes conclusions d’un projet de recherche sur deux ans, l’Initiative conjointe de recherche sur les enfants et le VIH/sida. Selon le rapport, les familles supportent environ 90% du coût financier des soins aux enfants infectés et affectés.

La liberté de mouvement pour les personnes vivant avec le VIH représente également une préoccupation majeure, car elle touche de manière disproportionnée les travailleurs migrants et leur famille. Le Qatar – comme plusieurs autres pays de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord – impose des restrictions à l’entrée, au séjour et à la résidence sur la base de la sérologie VIH. Ces restrictions sont largement considérées comme discriminatoires et ne présentent aucun avantage sur le plan de la santé publique.

« Utilisons la solidarité de la riposte mondiale au sida pour nous rapprocher davantage, telle une unité familiale mondiale, pour mettre fin à la souffrance et stimuler l’accomplissement humain, » a déclaré M. Sidibé en conclusion de son discours.

Les défis à venir

A ce jour, une pénurie de données épidémiologiques et comportementales actualisées et fiables a empêché de bien comprendre la dynamique et les tendances de l’épidémie de VIH dans la région. Bien que la prévalence du VIH reste faible, les populations plus exposées au risque sont souvent durement touchées ; les épidémies dans les pays de la région sont généralement concentrées parmi les consommateurs de drogues injectables, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les professionnel(le)s du sexe et leurs clients.

Deux larges schémas de transmission ont été identifiés. Premièrement, de nombreuses personnes contractent le VIH alors qu’elles vivent à l’étranger, exposant ainsi leurs partenaires sexuel(le)s à l’infection à leur retour dans leur pays d’origine. Deuxièmement, la transmission du VIH survient au sein de populations plus exposées au risque, telles que les consommateurs de drogues injectables ou les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, et peut aussi avoir pour résultat la transmission courante aux partenaires de sexe féminin.

Le point sur l’épidémie de sida 2009 publié par l’ONUSIDA suggère des activités de prévention intensifiées à l’intention des partenaires féminines des hommes qui sont exposés au VIH lorsqu’ils travaillent à l’étranger, qu’ils consomment des drogues, ou qu’ils ont des rapports sexuels avec des hommes ou avec des professionnel(le)s du sexe.

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Un membre du personnel de l'ONUSIDA porte la flamme olympique à Calgary

20 janvier 2010

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Eric Sawyer porte la flamme olympique Photo: ONUSIDA

Eric Sawyer, un employé de l'ONUSIDA, portera la flamme olympique à Calgary (Canada) le 20 janvier prochain, à l'occasion du relais de la flamme, dont l'étape finale sera la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques d'hiver de Vancouver, qui se dérouleront du 12 au 28 février 2010.

Avant de travailler pour l'ONUSIDA, Eric Sawyer a fondé trois organisations axées sur le VIH aux Etats-Unis, dont ACT UP/New York, un groupe international de défense des droits des personnes vivant avec le VIH. Il vit avec le VIH depuis 30 ans.

En travaillant ensemble dans l'esprit des valeurs fondamentales du Mouvement olympique — amitié, excellence et respect — nous pouvons constituer une force positive de changement .

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA

Commentant le fait le fait d'avoir été choisi pour porter la flamme olympique, M. Sawyer a déclaré : « Parce que j'ai pu bénéficier des derniers traitements et d'une excellente prise en charge, j'ai réussi à survivre au VIH depuis tout ce temps et à gagner trente années de vie suite à mon diagnostic de séropositivité en 1981. Le fait que je puisse encore courir une partie du relais montre clairement la nécessité de fournir des informations, des traitements et un appui médico social à toutes les personnes vivant avec le VIH. »

M. Sawyer fait également partie de UN Plus, le groupe de sensibilisation des employés du système des Nations Unies vivant avec le VIH.

L'ONUSIDA et le Comité international olympique (CIO) ont établi un partenariat de longue date, qui vise à renforcer le rôle des organisations sportives dans la riposte au sida. Ce partenariat a été officialisé par un protocole d'accord signé en 2004. Les deux organisations ont également collaboré sur des actions de sensibilisation au VIH auprès d'entraîneurs, d'athlètes et de personnalités sportives du monde entier.

En félicitant le CIO pour son travail, le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, M. Michel Sidibé, a insisté sur l'importance de tels partenariats dans la riposte au sida. « En travaillant ensemble dans l'esprit des valeurs fondamentales du Mouvement olympique — amitié, excellence et respect — nous pouvons constituer une force positive de changement », a-t-il déclaré.

Jacques Rogge, le Président du CIO, a ajouté : « Le CIO et l'ONUSIDA essaient tous deux de toucher le maximum de jeunes. Notre objectif commun est de se servir du sport comme d'un puissant outil éducatif dans le domaine de la prévention du VIH et du sida à travers le monde. »

Pour les Jeux de Vancouver, l'ONUSIDA a contribué à l'élaboration de kits d'information, de prévention et de sensibilisation sur le VIH, qui seront distribués sans distinction aux volontaires et aux employés des Jeux ainsi qu'aux athlètes. En plus de la documentation portant sur les risques de transmission du VIH, les kits contiennent des préservatifs masculins et féminins ainsi que des informations pour une sexualité à moindre risque.

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Eric Sawyer est un employé de l'ONUSIDA, il vit avec le VIH depuis 30 ans.
Credit: UNAIDS

« En tant que personne vivant avec le VIH, je suis content de voir que des kits de prévention sont distribués à toutes les personnes impliquées dans les Jeux olympiques. Tout comme un entraîneur de ski alpin offre à ses skieurs des informations, une formation, des lunettes et un casque, qui permettront à ceux-ci de courir un slalom en toute sécurité, il est indispensable de fournir à toutes les personnes susceptibles d'avoir des rapports sexuels les informations et le matériel, qui leur permettront de se protéger contre les infections sexuellement transmissibles et les grossesses non désirées. »

Le CIO a demandé à l'ONUSIDA de choisir des personnes vivant avec le VIH pour participer au relais de la flamme olympique, dans le but d'aider à faire tomber les barrières de la stigmatisation et de la discrimination.

Le CIO et l'ONUSIDA essaient tous deux de toucher le maximum de jeunes. Notre objectif commun est de se servir du sport comme d'un puissant outil éducatif dans le domaine de la prévention du VIH et du sida à travers le monde.

Jacques Rogge, Président du CIO

Dhamiri Mustapha, une jeune Tanzanienne vivant avec le VIH, faisait partie des 80 relayeurs qui ont porté la flamme olympique à Dar es Salaam en Tanzanie, avant l'ouverture des Jeux olympiques d'été de 2008 à Pékin. Lors de la préparation des Jeux olympiques d'été de 2008 à Athènes, l'ONUSIDA a désigné Musa Njoko, une Sud-Africaine de 31 ans, pour participer au relais de la flamme olympique dans la ville du Cap.

La réussite du partenariat entre l'ONUSIDA et le CIO a été particulièrement visible lors des Jeux olympiques de 2008 à Pékin. La campagne « Ne jouez pas avec votre vie – Aidez à stopper le VIH », lancée à l'occasion de ces Jeux, a été planifiée et exécutée conjointement par le CIO, le Comité d'organisation des Jeux de la XXIXe Olympiade à Beijing et l'ONUSIDA. L'ONUSIDA a mobilisé neuf institutions des Nations Unies, la Croix Rouge, Marie Stopes International ainsi que des groupes de personnes vivant avec le VIH, pour former 7000 volontaires olympiques sur la prévention du VIH et la lutte contre la stigmatisation et la discrimination.

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L’OMS publie un outil visant à intégrer les questions sexospécifiques aux programmes sida

15 janvier 2010

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Aujourd’hui, les femmes représentent la moitié des personnes vivant avec le VIH dans le monde. Cette proportion est supérieure à 60% en Afrique subsaharienne, où, dans la tranche 15-24 ans, les jeunes femmes sont bien plus susceptibles d’être séropositives que les jeunes hommes. Afin d’offrir aux femmes une plus grande protection contre le virus, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a conçu un outil concret pour intégrer les questions sexospécifiques aux programmes sida dans le secteur de la santé.

Les femmes sont plus touchées par l’épidémie en raison d’un certain nombre de facteurs qui peuvent peser sur elles. Parmi ceux-ci figurent leur dépendance aux hommes sur le plan économique – qui peut les rendre moins à même de refuser des rapports sexuels ou de négocier l’usage du préservatif –, leur condition relativement inférieure dans la société, leur vulnérabilité face à la violence, et le manque d’accès à des informations et à une instruction sur le VIH. De telles inégalités ont des répercussions sur les connaissances des femmes en matière de VIH et réduisent de ce fait leur aptitude à faire face à la situation une fois infectées. Dans la Déclaration d’engagement sur le VIH/sida (2001) et la Déclaration politique sur le VIH/sida (2006), adoptées par l’Assemblée générale des Nations Unies, il est stipulé que les États Membres doivent lutter contre les inégalités entre les sexes, qui constituent l’un des principaux moteurs de l’épidémie.

Appliqué à titre expérimental sur le terrain dans cinq pays (le Belize, le Honduras, le Nicaragua, le Soudan et la Tanzanie), le nouvel outil permet aux personnes en charge de la planification et de la mise en œuvre des programmes sida dans le secteur de la santé de mieux comprendre le rapport qui existe entre les inégalités entre les sexes et le virus. Il sensibilise à la façon dont ces inégalités pèsent sur l’accès et le recours des femmes à ces programmes et aux services du secteur de la santé, et sur leur expérience en la matière.

On me prend pour modèle dans la société. Si, en ma qualité d’homme, j’aborde des questions sexospécifiques, mes pairs de sexe masculin seront stupéfaits. Mais puisque que je suis un modèle, je le ferai.

Un prestataire de services pour les malades du sida à Lindi, Tanzanie

Le manuel prodigue en outre des conseils pratiques aux responsables et aux dispensateurs de soins de santé des secteurs public et privé sur la façon d’intégrer les questions sexospécifiques aux programmes sida, c’est-à-dire en les adaptant aux besoins des femmes. Les professionnels de la santé peuvent aussi l’utiliser au quotidien, puisqu’il constitue une base pour les stratégies, cadres de référence, directives et plans opérationnels nationaux de lutte contre le sida.

Un prestataire de services pour les malades du sida à Lindi (Tanzanie) estime que l’utilisation de l’outil dans le cadre de sa formation lui a été très bénéfique : « On me prend pour modèle dans la société. Si, en ma qualité d’homme, j’aborde des questions sexospécifiques, mes pairs de sexe masculin seront stupéfaits. Mais puisque que je suis un modèle, je le ferai. »

Le manuel présente non seulement des mesures fondamentales relatives à la programmation sensible aux questions sexospécifiques, mais aussi des actions concrètes pour traiter les questions sexospécifiques clés dans quatre domaines de la prestation de services : conseil et test VIH, prévention de la transmission mère-enfant, traitement et soins, et prise en charge et appui à domicile pour les personnes vivant avec le VIH.

L’outil donne également des exemples d’interventions sensibles aux questions sexospécifiques sur le terrain et propose des ressources telles que des jeux de rôles en matière de conseil pour la réduction des risques et l’observance du traitement contre le VIH, ainsi que des protocoles pour lutter contre le risque de violence dont les femmes peuvent être victimes à la suite de la divulgation de leur statut VIH. Tout en citant des exemples précis, l’OMS conseille d’adapter l’outil aux spécificités de chaque environnement national et local. 

Considéré comme un « chantier en cours », le manuel sera actualisé et révisé selon les besoins des utilisateurs qui, selon l’OMS, attachent la plus grande importance à l’égalité des sexes et à la santé et au bien-être de tous.

L’OMS publie un outil visant à intégrer les quest

Coparrainants:

OMS

Genre, femmes et santé

UNFPA


Partenaires:

Coalition mondiale sur les femmes et le sida (GCWA) (en anglais)


Reportages:

Rapport de l’OMS sur la santé des femmes: le sida est la principale cause de mortalité chez les femmes en âge de procréer du monde entier (9 novembre 2009)

Donner aux femmes les moyens de se protéger contre le VIH : la promotion du préservatif féminin au Zimbabwe (29 octobre 2009)

L’ONUSIDA s’associe à la nouvelle initiative de la Clinton Global Initiative contre la violence à l’égard des filles (25 septembre 2009)

Face au sida, il faut en faire plus pour protéger les droits des femmes à l’héritage et à la propriété (13 mars 2009)

Un nouveau rapport montre une vulnérabilité accrue au VIH chez les migrantes originaires d'Asie dans les Etats arabes (10 mars 2009)

La Commission de la condition de la femme débute ses travaux par un appel à des mesures permettant d'atteindre les objectifs de l'accès universel et de l'égalité entre hommes et femmes (2 mars 2009)

Contrer les violences faites aux femmes : une tâche essentielle pour la toute nouvelle Coalition caribéenne sur les femmes, les filles et le sida (6 mars 2009)

Mettre l'accent sur la violence sexuelle à l'occasion de la Journée internationale de la femme (5 mars 2009)


Publications:

Les femmes et la santé. La réalité d'aujourd'hui, le programme de demain (pdf, 2.52 Mb.)

Cadre de résultats de l’ONUSIDA 2009–2011 (pdf, 488 Kb.)

Toutes les femmes, tous les droits - Un guide pour les délégués sur les femmes et le sida en 2008 (pdf, 506 Kb.) (en anglais)

Une analyse des politiques sexospécifiques des trois principales institutions de financement pour le sida : le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, la Banque mondiale et le Plan d’aide d’urgence du Président pour le sida (juillet 2008) (pdf, 166 Kb.) (en anglais)

Feature Story

L'ONU soudée dans la solidarité avec les personnes touchées par le séisme en Haïti

14 janvier 2010

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En tant qu'institution des Nations Unies, l'ONUSIDA fait part de sa solidarité avec les personnes touchées par le séisme dévastateur qui a frappé la capitale Port-au-Prince la semaine dernière.

Dimanche, le Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon a réitéré le soutien de l'ONU à Haïti et aux personnes touchées par cette catastrophe naturelle. S'exprimant à Port-au-Prince, M. Ban a assuré que les opérations de secours et de recherche des personnes ensevelies dans les décombres se poursuivaient.

Alors que s'intensifie l'aide d'urgence avec la distribution de nourriture, d'eau et de tentes par l'ONU et ses partenaires, le Secrétaire général des Nations Unies a insisté sur l'importance d'une coordination des opérations.

« Mes pensées les plus sincères vont à l'ensemble des Haïtiens en ces temps difficiles », a déclaré M. Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA. « Comme l'a souligné le Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon, la communauté internationale se doit de soutenir Haïti pendant cette crise et sur le long terme. »

Vendredi 15 janvier, l'ONU a lancé un  appel éclair pour un montant de 600 millions de dollars, décrivant le soutien nécessaire pour commencer à faire face au désastre que le pays a subi. Cela comprend le soutien apporté à la riposte nationale au sida et la prestation de services de prévention, de traitement, de prise en charge et d'appui en matière de VIH.

La famille des Nations Unies a également été touchée par le séisme et se trouve toujours dans l'incertitude concernant la situation de nombre de ses employés. L'ONUSIDA a retrouvé l'ensemble du personnel de son bureau local et a promis d'apporter son soutien pendant la crise.

Dans l'incertitude, les services de maintien de la paix et d'appui sur le terrain de l'organisation mondiale utilisent les sites de réseaux sociaux Facebook et Twitter pour maintenir les familles, amis et collègues des employés des Nations Unies informés de l'évolution de la situation en Haïti.

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