Feature Story

Le Directeur exécutif de l’ONUSIDA visite les locaux d’un programme à destination des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes à Bombay

11 octobre 2009

20091010_Mumbai_200.jpg
(De gauche à droite): Ashok Row Kavi, militant gay avec Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA. Photo: ONUSIDA

Au cours de sa visite dans les locaux de l’Humsafar Trust à Bombay, M. Sidibé a parlé avec son fondateur, le militant gay M. Ashok Row Kavi, de sa vision sur la façon de parvenir à la réalisation de l'accès universel à la prévention, aux soins et aux traitements en matière de VIH en Inde d’ici à 2010.

En visite à Bombay, au cours de son premier voyage en Inde en tant que Directeur exécutif de l'ONUSIDA, M. Michel Sidibé a félicité l’Humsafar Trust pour sa contribution à l'arrêt d’annulation de l'article 377 du Code pénal indien. Cette organisation faisait partie des demandeurs ayant déposé une requête devant la cour de Dehli contre cet article qui criminalisait les relations homosexuelles.

L’Humsafar Trust est l'une des premières organisations en Inde à plaider pour les droits des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. En 1990, M. Row Kavi, avec d'autres hommes se décrivant comme homosexuels, ont lancé une revue intitulée Bombay Dost (Bombay Ami) afin de tenter de créer une « communauté gay ». Ils ont reçu de nombreux courriers d’hommes de tout le pays, et même de plus loin, - du Népal, du Pakistan, d'Afghanistan et d'Asie centrale -, qui étaient aussi à la recherche de cette communauté. Cinq ans plus tard, M. Row Kavi a aménagé dans un bâtiment abandonné et mis à disposition par le gouvernement au milieu des bidonvilles de Bombay afin d'offrir une éducation en matière de santé et des services y afférents aux hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes.

Comme les rapports sexuels entre les hommes ne permettent pas de procréer, ils ne sont pas considérés comme sérieux en Inde. A l’Humsafar Trust, on ne demande jamais à quelqu’un qui il est; tout ce qui nous intéresse, c’est de savoir si la personne se protège ou pas.

M Ashok Row Kavi, fondateur de l’Humsafar Trust

Aujourd'hui, l’Humsafar Trust continue d'offrir les services d'un centre d'accueil, des conseils et les services d'un centre de santé fournissant des traitements contre les maladies sexuellement transmissibles, mettant à disposition des installations de dépistage du VIH et des orientations vers les traitements contre le VIH. L’Humsafar Trust a été un véritable pionnier dans la lutte contre l'article 377 et dans la naissance d'un changement juridique quant à la façon dont l'homosexualité est traitée en Inde.

En expliquant la naissance de l’Humsafar Trust, M. Row Kavi, qui est aussi consultant auprès de l’ONUSIDA, a déclaré : «Comme les rapports sexuels entre les hommes ne permettent pas de procréer, ils ne sont pas considérés comme sérieux en Inde. A l’Humsafar Trust, on ne demande jamais à quelqu’un qui il est ; tout ce qui nous intéresse, c’est de savoir si la personne se protège ou pas.»

La Naz Foundation (India) Trust, une organisation non gouvernementale basée à New Delhi dont les travaux concernent la riposte au sida et la santé sexuelle depuis 1994, et le Collectif des juristes ont rejoint l’Humsafar Trust lors du dépôt de la requête auprès de la Haute Cour de New Delhi contre l'article 377. Leurs efforts ont été récompensés lorsque, le 2 juillet 2009, la Cour, dans un jugement historique, a déclaré que l'article 377 violait les droits à la vie privée, à la liberté, à la santé et à l'égalité consacrés dans la Constitution indienne.

Au cours de sa récente visite à New Delhi, M. Sidibé a félicité les militants au cours d’un événement organisé en leur honneur. La décision de la Cour renforce les efforts de l'Organisation indienne de lutte contre le sida (NACO) entrepris pour sensibiliser les personnes les plus à risque.

Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA a déclaré que la décision de l'Inde relative à l'article 377 représentait une immense victoire car «la suppression des lois criminalisant et discriminant annonçait un nouveau cadre, un nouvel engagement, ainsi qu'un nouveau mouvement vers l'accès universel à la santé et aux droits de l'homme».

Les statistiques fournies par la NACO montrent que l'article 377 encourageait les personnes à rester cachées, ce qui rendait difficile leur accès aux services de base en matière de VIH, ainsi qu’aux services sociaux et de santé.

Dans une réunion avec les représentants de réseaux de personnes séropositives et de la société civile, M. Sidibé a réaffirmé aux personnes vivant avec le VIH qu'elles étaient au cœur de la mission de l'ONUSIDA. Il a déclaré qu'il souhaitait vivement que la riposte au sida redouble au niveau national et mondial, malgré la crise financière et économique mondiale.

La visite de M. Sidibé se terminera le 12 octobre.

Feature Story

Michel Sidibé félicite les communautés de minorités sexuelles indiennes de s’être unies contre l’article 377 du Code pénal

09 octobre 2009

20091009_377_200a.jpg
(en partant de la droite) Oscar Fernandes, président – Forum parlementaire sur le VIH/sida ; Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA (au centre) ; Dr Charles Gilks, UCC India. New Delhi, le 9 octobre 2009
Photo: ONUSIDA

Aujourd’hui, le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, Michel Sidibé, a participé à une manifestation à Dehli, en l’honneur des militants dont les actions ont contribué à la récente abrogation de l’article 377 du Code pénal indien. Cette loi, qui criminalisait les rapports sexuels entre hommes et entre personnes transsexuelles consentants, a été annulée le 2 juillet 2009 dans un arrêt historique de la Haute Cour de Dehli.

M. Sidibé a félicité les communautés lesbienne, gay, bisexuelle et transsexuelle pour leur solidarité, qui a conduit à l’arrêt de la Cour. Le Directeur exécutif estime que celui-ci est « une victoire pour la tolérance, l’équité et l’égalité ».

M. Sidibé a également exhorté les communautés de militants à se mobiliser dans le cadre de la riposte au VIH et à se faire les porte-parole des personnes les plus vulnérables au VIH. « Si des lois de cette nature sont annulées, le programme de prévention du VIH de l’Inde pourrait, à l’avenir, servir de modèle à d’autres pays dans le monde entier », a-t-il déclaré.

Dans son allocution à la réception en l’honneur des militants, M. Sidibé a en outre fortement recommandé la suppression des lois répressives, notamment en matière de commerce du sexe et de consommation de drogues, qui nuisent à la riposte au sida. Il a affirmé que la criminalisation risquait de pousser des communautés déjà plus exposées au risque d’infection « à vivre dans l’ombre et [qu’elle] sapait les efforts déployés pour garantir l’accès universel aux services de prévention, de soins et d’appui dans le domaine du VIH ».

L’article 377

La Haute Cour a rendu cet arrêt après une longue bataille juridique dans laquelle les communautés lesbienne, gay, bisexuelle et transsexuelle de l’Inde ont uni leurs efforts pour faire entendre leur voix.

Une victoire pour la tolérance, l'équité et l'égalité

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA

Dans la déclaration solennelle sur l’article 377 qu’elle a faite devant les juges, l’Organisation nationale de lutte contre le sida (NACO) a affirmé que cette loi faisait obstacle aux efforts de prévention du VIH. La NACO a indiqué que seuls 6% des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes ont accès aux services de prévention, de traitement, de soins et d’appui en matière de VIH, car la plupart d’entre eux ne sont pas disposés à révéler leur comportement sexuel par peur d’extorsion, de harcèlement et de violence de la part des forces de l’ordre. Il a été indiqué que l’article 377 incitait les personnes à rester cachées, ce qui entrave leur accès aux services essentiels liés au VIH ainsi qu’aux services sanitaires et sociaux.

Pour les juges Shah et Muralidhar, la Constitution indienne reconnaît, protège et loue la diversité. Ils ont déclaré que l’article 377 violait les droits à la vie privée, à la liberté, à la santé et à l’égalité, consacrés dans la Constitution.

20091009_3772_200.jpg
La manifestation visait à rendre hommage aux communautés de militants dont les actions ont contribué à la récente abrogation de l’article 377 du Code pénal indien. New Delhi, le 9 octobre 2009
Photo: ONUSIDA

Cette décision a certes été surtout considérée comme une victoire pour les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transsexuelles, mais elle a aussi été saluée comme une victoire pour tous, indépendamment de l’orientation et de l’identité sexuelles. Ce jugement est remarquable et progressiste, du fait qu’il traduit le rejet d’une conception universelle de la sexualité fondée uniquement sur les pratiques hétérosexuelles. L’arrêt énonce que la moralité ne peut justifier une atteinte aux droits de l’homme.

Dans le monde, près de 80 pays sont dotés de lois qui criminalisent les pratiques homosexuelles. En collaborant avec la société civile et d’autres parties prenantes, l’ONUSIDA œuvre pour supprimer les lois punitives, les politiques et les pratiques qui font obstacle à la riposte au sida. Il s’agit de l’un des neuf domaines prioritaires du Cadre de résultats de l’ONUSIDA, 2009 – 2011 (lien vers : Une action conjointe en vue de résultats : Cadre de résultats de l’ONUSIDA, 2009 – 2011).

Dans le prolongement de la prononciation de l’arrêt par la Cour, des représentants des communautés de minorités sexuelles de New Delhi ont cherché et étudié, avec M. Sidibé, des moyens de réussir à nouer un dialogue avec les autorités gouvernementales et sanitaires.

Feature Story

Une nouvelle initiative pour former les personnes vivant avec le VIH en Inde à la sensibilisation au problème du sida sur les lieux de travail

07 octobre 2009

Nous célébrons aujourd'hui, 7 octobre 2009, la Journée mondiale du travail décent. L'Organisation internationale du Travail, un des coparrainants de l'ONUSIDA, oeuvre à la réalisation de l'objectif du travail décent. Cet objectif approuvé mondialement est fondé sur les droits au travail, et notamment sur l'absence de discrimination, l'accroissement des possibilités d'emploi, la protection sociale pour tous et le dialogue social.

20091007_ILO_India_200.jpg
Défendant les droits des personnes vivant avec le VIH sur le lieu de travail : Shri Mallikarjun Kharge, Ministre du Travail et de l'Emploi de l'Union indienne (à la tribune) et Syed Mohammad Afsar, Spécialiste technique de l'OIT sur le VIH/sida pour l'Asie du Sud et coordonnateur du projet de l'OIT en Inde.
Photo publiée avec l'aimable autorisation de l'OIT

Une initiative innovante vient d'être lancée dans le cadre de la riposte indienne au sida dans le monde du travail par l'Organisation internationale du Travail (OIT) et le Réseau des personnes vivant avec le VIH/sida en Inde (INP+). Les deux organisations ont uni leurs efforts pour mettre au point un outil unique de formation, composé d'un manuel et d'une vidéo, destiné aux personnes vivant avec le virus, afin de former celles-ci à la sensibilisation au problème du sida sur les lieux de travail.

Présenté par Shri Mallikarjun Kharge, Ministre du Travail et de l'Emploi de l'Union indienne, cet outil pédagogique contient des témoignages de personnes vivant avec le VIH dans des environnements de travail, une telle initiative de formation s'étant avérée très efficace par le passé. Ce guide pratique et procédant par étapes est conçu d'une part, pour encourager les personnes séropositives à une plus grande ouverture quant à leur statut sérologique et d'autre part, pour diffuser un message de tolérance et de respect des droits de l'homme et des droits en matière d'emploi des personnes affectées par le virus dans le pays.

La vidéo et le manuel ont été élaborés grâce aux contributions de plus d'une centaine de personnes vivant avec le VIH et sont disponibles à la fois en anglais et en hindi.  

Nous ne pourrons jamais insister suffisamment sur l'importance des droits des personnes vivant avec le VIH — droits au respect, à la dignité, à l'accès aux soins et aux traitements — et ici, avec ce projet, au travail. Renforcer les capacités des individus dans le but de défendre ces droits est essentiel et nous tenons à saluer le travail réalisé dans ce domaine par l'OIT et INP+.

Charles Gilks, Coordonnateur de l'ONUSIDA en Inde

Hari Singh, membre du conseil d'administration du Réseau des personnes vivant avec le VIH/sida à Delhi, collabore aux initiatives de sensibilisation de l'OIT depuis 2007 et a participé activement à ce processus. Il a mentionné, dans un discours prononcé à l'occasion du lancement, la confiance qu'il a acquise pour aborder la question de son statut sérologique. Il parle désormais de sa propre expérience avec des employeurs, des travailleurs et des syndicats, et diffuse des messages clairs et spécifiques contre le sida.

Comme dans de nombreux autres pays, la stigmatisation et la discrimination liées au sida sont encore très répandues dans la société indienne, notamment sur le lieu de travail, et un certain nombre de personnes ont été chassées de leur emploi à cause de leur statut sérologique. Selon Naveen Kumar du Réseau des personnes séropositives de Delhi, cela peut avoir des conséquence dévastatrices : « Si vous nous retirez nos emplois, vous nous tuerez plus vite que le VIH. » Faire disparaître les lois répressives, les politiques, les pratiques et les attitudes stigmatisantes ou discriminatoires, qui constituent des obstacles à des actions efficaces contre le sida, est l'un des neufs domaines prioritaires du Cadre de résultats de l'ONUSIDA 2009-2011

Cette dernière initiative fait partie d'un projet cadre mené par l'OIT en Inde, le premier pays au monde à mettre en oeuvre un projet de coopération technique de l'OIT sur le VIH, suite à la création en 2001 du programme de l'organisation sur le VIH/sida et le monde du travail. Dès le commencement, l'équipe de gestion du projet de l'OIT a intégré une personne vivant avec le VIH.

20091007_ILO_India_2_200.jpg
Hari Singh s'exprimant à l'occasion du lancement du manuel et de la vidéo de formation. Il collabore avec l'OIT fin de s'assurer que les personnes vivant avec le VIH soient entendues sur leur lieu de travail.
Photo publiée avec l'aimable autorisation de l'OIT

 « L'OIT, en partenariat avec INP+, applique activement le principe du droit à l'emploi et d'autres droits fondamentaux des personnes vivant avec le VIH en rapport avec l'emploi, dans l'élaboration et la mise en oeuvre des programmes et des politiques concernant le VIH sur le lieu de travail », explique K.K. Abraham, le président d'INP+.

Comme le maintient Syed Mohammad Afsar, Spécialiste technique de l'OIT sur le VIH/sida pour l'Asie du Sud et coordonnateur national du projet en Inde : « Le travail est tout aussi important que les traitements pour les personnes vivant avec le VIH. Un des principes fondamentaux du Recueil de directives pratiques du BIT sur le VIH/sida et le monde du travail est l'absence de discrimination par rapport à l'emploi. Les gens doivent avoir le droit de travailler et de gagner leur vie tant que leur santé le leur permet. »

Le projet de l'OIT en Inde est soutenu par le Ministère américain du Travail et, depuis peu, par le Plan d'urgence de lutte contre le sida du Président des Etats-Unis (PEPFAR). Il est désormais perçu par beaucoup comme un élément de comparaison pour les autres programmes sur le sida dans le monde du travail, mis en oeuvre par l'OIT en collaboration avec les ministères du travail et les organisations d'employeurs et de travailleurs.

« Avec ce projet de l'OIT, nous avons renforcé les capacités des personnes vivant avec le VIH et encouragé leur participation dès le départ. Jusque là, 165 personnes vivant avec le VIH en Inde ont été formées à la sensibilisation sur les lieux de travail », a ajouté M. Afsar.

Selon Charles Gilks, le Coordonnateur de l'ONUSIDA en Inde, l'initiative est tout à fait bienvenue. « Nous ne pourrons jamais insister suffisamment sur l'importance des droits des personnes vivant avec le VIH — droits au respect, à la dignité, à l'accès aux soins et aux traitements — et ici, avec ce projet, au travail. Renforcer les capacités des individus dans le but de défendre ces droits est essentiel et nous tenons à saluer le travail réalisé dans ce domaine par l'OIT et INP+. »

Feature Story

Sexospécificité et sexualité : les partenaires se réunissent lors d’un forum mondial d’experts en Asie

06 octobre 2009

20091006_msmtg_200.jpg
Un travailleur chargé de la sensibilisation au VIH par les pairs discute avec une personne transsexuelle à Pattaya (Thaïlande). Photo: ONUSIDA/Vinai Dithajoh

Dans le monde entier, les professionnels du sexe, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les personnes transsexuelles et les autres groupes sexuels minoritaires sont touchés, de façon disproportionnée, par le VIH. Cependant, ils rencontrent souvent des difficultés considérables au moment d’accéder aux soins de santé et à d'autres services.

Pour lutter contre les difficultés techniques et politiques permettant de garantir des ressources pour ces populations clés tout en soutenant une solide appropriation par pays, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (Fonds mondial), l'ONUSIDA et la Coalition des réseaux régionaux d’Asie et du Pacifique sur le VIH/sida accueillent une consultation d'experts à Bangkok du 5 au 7 octobre 2009.

M. Prasada Rao, Directeur de l'équipe d'appui de l'ONUSIDA pour l'Asie et le Pacifique, a ouvert la Consultation mondiale d’experts sur la sexospécificité et la diversité sexuelle en insistant sur l'importance d'une programmation efficace à destination des groupes clés le plus à risque, en s'appuyant sur les enseignements tirés des travaux de l'ONUSIDA dans la région Asie-Pacifique.

L'ONUSIDA et le Fonds mondial, en aiguisant leurs politiques et priorités relatives aux populations les plus à risque, peuvent influencer les pays et les encourager à accorder rang de priorité aux préventions à fort impact dans leurs plans nationaux.

M. Prasada Rao, Directeur de l'équipe d'appui de l'ONUSIDA pour l'Asie et le Pacifique

« L'ONUSIDA et le Fonds mondial, en aiguisant leurs politiques et priorités relatives aux populations les plus à risque, peuvent influencer les pays et les encourager à accorder rang de priorité aux préventions à fort impact dans leurs plans nationaux.

Dans son Cadre de résultats 2009 - -2001, l'ONUSIDA a accordé rang de priorité à la transmission sexuelle et à la suppression des lois punitives. Le Fonds mondial finance de plus en plus d'applications stratégiques nationales en lieu et place de propositions individuelles : ces changements politiques bénéficieront grandement aux HSH et aux personnes transsexuelles en fournissant des ressources aux programmes à fort impact », a déclaré M. Rao.

20091006_prao_200_200.jpg
M. Prasada Rao, Directeur de l'équipe d'appui de l'ONUSIDA pour l'Asie et le Pacifique, a parlé de l'importance d'une programmation efficace à destination des personnes les plus à risque dans son discours d'ouverture de la réunion de Bangkok, le 5 octobre 2009.
Photo: ONUSIDA

David Winters, CCM Manager du Fonds Mondial, Vince Crisostomo, Coordonnateur régional de la Coalition des réseaux régionaux d’Asie et du Pacifique sur le VIH/sida, ainsi que des représentants de groupes sexuels minoritaires du monde entier se sont joints à M. Rao. La réunion a rassemblé des experts autour de la question de la mise en œuvre de la Stratégie du Fonds mondial relative à l'orientation sexuelle et à l’identité sexuelle.

Cette Stratégie, adoptée par le Conseil d’administration du Fonds mondial en mai 2009, reconnaît que les populations clés les plus à risque face au VIH sont confrontées à des difficultés considérables au moment d’accéder aux aides ou d’en bénéficier. De plus, elles rencontrent des obstacles sociaux et structurels à leur accès aux soins de santé et au respect de leurs droits. Cette consultation vise à poursuivre la collaboration entre les partenaires clés sur les travaux concernant l’allocation de ressources aux activités liées à l’orientation sexuelle et à l’identité sexuelle. Il s’agit aussi d’une instance permettant de mettre en commun des expériences et des pratiques sur ces activités en vue de parvenir à une riposte au sida plus harmonisée.

Pour garantir des investissements plus importants en matière de programmation liée au VIH à destination des professionnels du sexe, des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, des personnes transsexuelles et des autres groupes sexuels minoritaires, une démarche solide doit être menée dans un esprit de partenariat.

M. Andy Seale, Conseiller chargé des questions relatives à la diversité sexuelle au Fonds mondial

Andy Seale, Conseiller chargé des questions relatives à la diversité sexuelle au Fonds mondial, a déclaré : « Pour garantir des investissements plus importants en matière de programmation liée au VIH à destination des professionnels du sexe, des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, des personnes transsexuelles et des autres groupes sexuels minoritaires, une démarche solide doit être menée dans un esprit de partenariat. Nous devons veiller à ce que les partenaires qui ont aidé à élaborer la Stratégie du Fonds mondial relative à l'orientation sexuelle et à l'identité sexuelle soient à la tête de la lutte contre les difficultés techniques et politiques liées à sa mise en œuvre. Cette réunion rassemble plusieurs partenaires clés à cet égard. »

La consultation a été organisée par l'ONUSIDA, le Fonds mondial et la Coalition des réseaux régionaux d’Asie et du Pacifique sur le VIH/sida. Le Fonds mondial finance près du quart de l'ensemble des dépenses internationales consacrées au sida et deux tiers des dépenses mondiales consacrées au paludisme et à la tuberculose. L'ONUSIDA est un lien unique qui renforce les partenariats intersectoriels, notamment au sein de la société civile et des communautés.

La Coalition des réseaux régionaux d’Asie et du Pacifique sur le VIH/sida est une large alliance réunissant sept réseaux régionaux dotés d'expérience et de savoir-faire dans le lancement et la mise en œuvre de programmes concernant les communautés touchées les populations vulnérables. Il les fonde sur des partenariats afin d'apporter des réponses efficaces au niveau communautaire.

Feature Story

Michel Sidibé exhorte l’Inde à poursuivre ses efforts

06 octobre 2009

20091007_MS_Minister_200.jpg
UNAIDS Executive Director Michel Sidibe with Minister of State for Health and Family Welfare Mr Dinesh Trivedi.
Photo: UNAIDS India

Dans le cadre de sa première tournée en Inde en tant que Directeur exécutif de l’ONUSIDA, Michel Sidibé a procédé à une série d’entretiens avec des membres du gouvernement, lors desquels il a souligné l’importance du rôle que devait jouer le leadership politique pour faire en sorte que les objectifs du pays en matière d’accès universel à la prévention, aux soins et au traitement dans le domaine du VIH soient atteints à l’horizon 2010.

À Delhi, M. Sidibé a félicité le gouvernement indien pour les progrès accomplis dans la riposte au VIH. Lors d’un entretien avec Mme K. Sujatha Rao, secrétaire d’État à la Santé relevant du ministère de la Santé et du Bien-être familial, il a salué les résultats que le ministère et l’Organisation nationale de lutte contre le sida (NACO) ont atteints au-delà des objectifs fixés par le pays en matière d’élargissement de l’accès au traitement contre le VIH. Il s’est en outre déclaré satisfait de la mise en œuvre de programmes ciblés, qui ont des répercussions favorables sur les taux de transmission du VIH.

Le Directeur exécutif de l’ONUSIDA a également approuvé la récente décision d’un tribunal de Delhi d’abroger l’article 377 du Code pénal indien qui criminalisait l’homosexualité en Inde. Cette décision historique est une grande victoire pour les groupes en faveur des droits en Inde et renforce les initiatives de la NACO visant à aller au-devant des personnes plus exposées au risque d’infection à VIH, comme les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transsexuelles.

20091007_MS_NACO_200.jpg
UNAIDS Executive Director Michel Sidibe with Ms. K. Sujatha Rao, Health Secretary, Ministry of Health & Family Welfare
Photo: UNAIDS India

Lors d’un entretien, M. Sidibé a demandé instamment à M. Dinesh Trivedi, ministre d’État à la Santé, d’éviter tout relâchement dans la riposte au VIH devant d’autres défis émergents, tels que le H1N1 et les problèmes de santé liés au changement climatique. Il a appelé l’Inde à renforcer son rôle dans l’organe de coordination du programme de l’ONUSIDA et à devenir un donateur du Programme commun, compte tenu de la place croissante qu’occupe le pays sur les scènes politique et économique au sein de la communauté mondiale.

Au cours de la semaine, M. Sidibé procédera à une série d’entretiens avec d’autres agents de l’État ainsi qu’avec des représentants de la société civile et du secteur privé.

L’épidémie en Inde

L’Inde est le pays d’Asie qui compte le plus de personnes vivant avec le VIH : elles seraient en effet 2,4 millions. Sur 100 personnes vivant avec le VIH, 61 sont des hommes et 39 des femmes. La prévalence est également élevée chez les personnes âgées de 15 à 49 ans.

Comme dans la plupart des pays d’Asie, l’épidémie est concentrée parmi les populations clés plus exposées au risque d’infection. Actuellement, six États sont considérés comme ayant une prévalence du VIH élevée – le Maharashtra, dans l’ouest, l’Andhra Pradesh, le Karnataka et le Tamil Nadu, dans le sud, et le Manipur et le Nagaland, dans le nord-est.
La Commission indépendante sur le sida en Asie a indiqué que l’Inde avait considérablement augmenté les dépenses publiques consacrées au VIH ces dernières années. Elles représentent près de 50% du budget total affecté au sida dans le pays.

La tournée de M. Sidibé en Inde se poursuivra au cours des prochains jours. Des manifestations sont prévues à Mumbai et Bangalore.

Feature Story

ITU Telecom World : relier le monde et diffuser des informations sur le VIH

05 octobre 2009

20091005_ITU_Youth_200.jpg
ITU Telecom World 2009 souhaite la bienvenue aux participants du Forum de la jeunesse.
Photo: UIT / F. Rouzioux

La révolution dans les domaines du numérique et des technologies a profondément changé les modes de communication dans le monde entier. Nombre de communautés dans les pays en développement n’ont toujours pas accès à des ordinateurs ni à l’Internet. Pourtant, d’après l’Union internationale des communications (UIT), quelque 2,2 milliards d’utilisateurs de téléphones mobiles vivaient dans des pays en développement fin 2008, ce qui représente 64% du marché mondial. Des estimations indiquent qu’à l’horizon 2012, la moitié de l’ensemble des personnes vivant dans des zones reculées, qui n’ont souvent pas accès à l’eau salubre courante, l’électricité ou l’Internet, posséderont des téléphones mobiles.

20091005_ITU_BKM3_200.jpg
S.E. M. Ban Ki-moon, Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, et le Dr Hamadoun I. Touré, Secrétaire général de l’Union internationale des télécommunications (UIT), à la cérémonie d’ouverture animée de ITU Telecom World 2009
Photo: UIT / F. Rouzioux

Cette semaine, l’UIT réunit le secteur mondial des télécommunications à Genève (Suisse) dans le cadre de la manifestation ITU Telecom World 2009. La conférence a été ouverte par le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, Ban Ki-moon, le 5 octobre. Des délégués vont examiner des aspects des transformations sociétales, notamment la fracture numérique, le changement climatique et les secours en cas de catastrophe. Axée principalement sur les possibilités en matière de développement, la manifestation traite de la responsabilité sociale de l’entreprise et présente des exemples de pratiques les meilleures.

L’explosion de la technologie mobile représente une occasion importante d’intensifier la riposte au sida dans les pays pauvres.

Le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, Michel Sidibé, est convaincu du bien-fondé de cette approche. « De plus en plus de personnes dans le monde ont accès aux outils de communication, même dans les villages les plus reculés. Ils nous permettent d’être tous reliés au sein d’une communauté mondiale », a-t-il déclaré.

Exploiter la technologie de façon créative nous permettra d’entrer en contact avec les personnes ayant besoin d’aide. Je veux que l’accès universel aux services de prévention, de traitement, de soins et d’appui en matière de VIH soit aussi étendu que la couverture des téléphones mobiles.

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA

« Exploiter la technologie de façon créative nous permettra d’entrer en contact avec les personnes ayant besoin d’aide. Je veux que l’accès universel aux services de prévention, de traitement, de soins et d’appui en matière de VIH soit aussi étendu que la couverture des téléphones mobiles », a-t-il ajouté.

Les technologies mobiles et la riposte au sida

À travers la technologie mobile, les millions de personnes dans les pays en développement qui avaient été laissées pour compte par la fracture numérique peuvent désormais accéder du bout des doigts à des informations sur la santé et à des services de soins de santé. Les téléphones mobiles sont utilisés comme des outils peu onéreux pour le dépistage du VIH, la collecte de données, le suivi de l’épidémie, la formation des professionnels de santé, la prévention et l’appui au traitement dans le domaine du VIH.

Parmi les exemples novateurs figurent la campagne par SMS de sensibilisation au VIH et de dépistage (« Text to Change », Ouganda), le dépistage du VIH et l’appui au traitement via les téléphones mobiles (« Project Masiluleke », Afrique du Sud), le renforcement des systèmes de santé via les téléphones mobiles (« Phones for Health », Rwanda), et des cartes à puce permettant d’assurer le suivi des patients séropositifs (Inde et Zambie). Ces initiatives à petite échelle s’inscrivent dans le domaine en pleine expansion de la téléphonie mobile au service de la santé (« mHealth »), qui met à profit les outils de communication mobile, tels que les téléphones portables et les assistants numériques personnels (PDA), pour les services de santé et la diffusion d’informations dans ce domaine. Les programmes « mHealth » gagnent du terrain dans toutes les régions du monde.

Les SMS peuvent contribuer au changement de comportement

Aujourd’hui, les messages transmis par le service de messages courts (SMS) constituent un moyen peu onéreux et efficace de diffuser des messages sur la santé dans les pays en développement. D’après le rapport de la Fondation pour les Nations Unies, « mHealth for Development: The Opportunity of Mobile Technology for Healthcare in the Developing World » (La téléphonie mobile au service des soins de  santé dans les pays en développement), des études officielles et des données empiriques montrent que les alertes par SMS ont une plus grande influence sur le comportement que les campagnes radiophoniques et télévisées.

En outre, les alertes par SMS sont relativement discrètes et assurent à l’utilisateur une confidentialité dans des contextes où le VIH est souvent un sujet tabou. Dans les pays en développement, ces alertes se sont révélées très efficaces pour cibler des groupes de population difficiles à atteindre dans des zones rurales, où le manque de dispensaires et de dispensateurs de soins de santé ainsi que l’accès limité à des informations empêchent souvent les personnes de prendre des décisions éclairées en rapport avec leur santé.

Les campagnes par SMS sur le dépistage du VIH et l’appui au traitement

Un nombre croissant de pays, pour l’essentiel en Afrique, établissent des partenariats avec des opérateurs de téléphonie mobile locaux pour lancer des campagnes par SMS de sensibilisation au VIH et de dépistage. Ces campagnes ont été particulièrement efficaces pour renseigner les jeunes sur le VIH et les encourager à se soumettre à un dépistage. La téléphonie mobile a également été exploitée pour encourager les personnes vivant avec le VIH à suivre leur traitement et à aller à leur rendez-vous médicaux. Dans un traitement contre le VIH, il est indispensable de prendre les médicaments de façon régulière pour éviter la pharmacorésistance.

20091005_telecom_sms_200.jpg

Le Projet Masiluleke se sert de la technologie mobile pour inciter les Sud-Africains à se soumettre à un dépistage du VIH. Un million de SMS disant « Please call me » (Appelle-moi, s’il te plaît) sont envoyés chaque jour dans toute l’Afrique du Sud pour encourager les gens à aller faire un test VIH et à recevoir un traitement. Rédigés dans les langues régionales, ces messages visent à diriger les utilisateurs vers le service téléphonique national consacré au sida. Une fois que le patient est en ligne, les interlocuteurs le renseignent sur les services de test VIH et lui en communiquent l’adresse. Avoir connaissance de sa sérologie VIH est indispensable dans un pays où près de 20% de la population vit avec le VIH mais où moins de 3% connaît son statut VIH.

Utiliser la technologie mobile pour les diagnostics et la collecte de données

Les professionnels de santé dans les zones reculées qui ne disposent d’aucun centre de santé sont désormais en mesure d’établir des diagnostics et de fournir un appui au traitement aux personnes vivant avec le VIH par le biais d’un accès sans fil à des bases de données sur les informations médicales ou de personnel médical. Résultat, les patients peuvent recevoir un traitement dans leur village et leur foyer.

En outre, la collecte de données des zones reculées par le biais de la technologie mobile est beaucoup plus rapide, fiable et efficace. Des initiatives novatrices telles que « Phones for Health » (Des téléphones pour la santé) contribuent à pallier l’absence de données sur les patients dans les pays en développement, ce qui permet aux décideurs de faire des investissements plus avisés en allouant les ressources là où elles sont le plus nécessaire. La collecte de données est une composante essentielle des programmes VIH dans les pays en développement, étant donné que les décideurs et les dispensateurs de soins de santé aux niveaux des pays, des districts et des communautés ont besoin de données précises pour évaluer l’efficacité des programmes en place et concevoir de nouvelles politiques.

La cartographie par SIG pour renforcer les programmes VIH
En collaboration avec ses partenaires, l’OMS renforce les programmes de surveillance, de prévention et de traitement en matière de VIH dans des pays, grâce à un système mondial d’information et de cartographie établi à l’aide d’outils de collecte de données de terrain à distance, d’applications sans fil et de systèmes à satellites. L’OMS peut ainsi suivre et analyser les tendances épidémiologiques de l’infection à VIH dans le monde ainsi que l’efficacité des programmes de prévention et de traitement. Par exemple, les données collectées par le système de cartographie peuvent permettre aux experts de la santé de déterminer quels sont les centres de santé qui disposent d’un stock suffisant d’antirétroviraux.

La technologie en ligne pour lutter contre le VIH

Parallèlement à la technologie mobile, la technologie sur le Web révolutionne la façon dont les informations sur la santé sont diffusées de par le monde. Il existe désormais une proportion élevée de personnes dans le monde qui peuvent, en un clic de souris, avoir accès à des informations sur la transmission, la prévention, les soins et le traitement dans le domaine du VIH.

S’agissant de sensibiliser les jeunes au VIH, le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) et ses Coparrainants, notamment l’UNICEF, l’UNFPA et la Banque mondiale, exploitent le Web de façon novatrice pour diffuser des messages de prévention du VIH.

En 1998, l’ONUSIDA et l’UNICEF ont établi un partenariat avec la chaîne MTV pour lancer la campagne Staying Alive (Rester en vie) (), qui a été primée. Dix ans plus tard, c’est la campagne de prévention du VIH ciblant les jeunes la plus importante du monde. Le site Internet de l’UNICEF La voix des jeunes offre aux jeunes un espace sûr et réconfortant dans le cadre duquel ils peuvent réfléchir, discuter et s’associer à d’autres jeunes autour de questions liées à la santé, au développement et aux droits de l’homme, notamment les moyens d’arrêter la propagation du VIH.

Exploiter le phénomène de la communication virale

Les réseaux de médias sociaux, tels que Facebook, MySpace, et Twitter, sont de plus en plus en vogue dans le monde. Ces exemples d’outils de communication virale invitent à une plus grande interaction, grâce à laquelle les informations sont diffusées à plus grande échelle et plus rapidement. Ce phénomène augmente la vitesse à laquelle les informations circulent et dispose d’atouts impressionnants pour toucher de nouveaux destinataires avec des messages précis et ciblés.

À l’instar de nombre d’organismes, l’ONUSIDA fait un usage croissant des réseaux de médias sociaux afin que ses messages touchent des destinataires nouveaux et existants. Présent tant sur Facebook que sur Twitter, le Programme commun noue le dialogue avec les utilisateurs de ces sites en les encourageant à laisser des commentaires et des observations et en affichant régulièrement des nouvelles fraîches. Les sites de mise en commun d’informations, comme Flickr et YouTube, permettent aussi à l’ONUSIDA de partager ses contenus audiovisuels avec des personnes du monde entier.

Le but de l’utilisation des réseaux de médias sociaux est simple : diffuser des messages sur le VIH et inciter les jeunes à prendre des mesures pour arrêter la propagation du virus.

Envisager l’avenir

Tout comme les nouvelles technologies, la façon dont les pays s’engagent contre le VIH continuera d’évoluer. En maîtrisant les nouvelles tendances en matière de technologie, les pays pourront exploiter des outils novateurs pour fournir aux gens, même dans les villages les plus reculés, un accès à des services de prévention et de traitement dans le domaine du VIH.

Feature Story

OPINION : Le vaccin contre le VIH : un bien public pour corriger une injustice mondiale

02 octobre 2009

Par Michel Sidibé, Directeur exécutif du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA), Genève, Suisse

Une nouvelle étape a été franchie dans la mise au point d'un vaccin contre le VIH. Les résultats du plus grand essai vaccinal jamais mené montrent une efficacité modeste mais encourageante de 31% dans la prévention des nouvelles infections en Thaïlande. Ces résultats donnent raison aux milliers de chercheurs et de volontaires qui pensent qu'il est possible de mettre au point un vaccin sûr et efficace contre le VIH.

Cette nouvelle tombe au moment même où s'accélère le mouvement vers la réalisation de l'accès universel à la prévention et aux traitements du VIH. Aujourd'hui, plus de 4 millions de personnes bénéficient d'un traitement antirétroviral et moins de bébés naissent avec le virus. Cependant, avec un accès aux traitements limité à moins de la moitié de la population concernée et un nombre des nouvelles infections, qui chaque jour dépasse celui des personnes mises sous traitement, nous hypothéquons notre avenir. Mais nous dénonçons également une injustice sociale fondamentale — entre les privilégiés et les laissés pour compte — un clivage que nous pouvons réduire. 

Aucun vaccin acceptable n'est encore prêt, mais préparons-nous dès maintenant pour plus tard. Tirons des enseignements de la riposte menée contre le sida jusqu'ici. 

Le premier défi à relever concerne l'accès au vaccin et son prix. Les traitements antirétroviraux existent depuis 1996, mais l'accès à ces traitements est véritablement devenu une réalité lorsque la pression de l'opinion publique sur les dirigeants du monde entier a entraîné une diminution du prix de ces médicaments. Aujourd'hui, les militants du sida répètent les mêmes actions, cette fois pour faire baisser le prix des traitements de deuxième intention. Il est inacceptable que dans les pays industrialisés, 98% des femmes enceintes aient accès à une prophylaxie anti-VIH afin de bloquer la transmission du virus à leurs bébés, alors que dans les pays en développement, moins de 33% des femmes ont accès à ces mêmes traitements.

Cette nouvelle a coïncidé avec la tenue de l'Assemblée générale des Nations Unies. Au cours de la semaine écoulée, le Secrétaire général nous a rappelé « notre engagement en faveur de l'équité » et j'ai moi-même appelé les chefs d'Etats qui se sont engagés à promouvoir l'équité à en faire un principe fondamental de la riposte au sida. Nous ne pouvons permettre que des personnes ne puissent pas accéder à la vaccination pour des raisons de coût.

Le second défi réside dans la création des conditions permettant la mise en oeuvre massive d'une vaccination efficace. Encore et toujours, les femmes et les filles n'ont pas la possibilité de prendre des décisions indépendantes concernant leur santé et leur éducation. Nombreux sont les hommes et les femmes qui n'osent pas faire un test de dépistage du VIH par peur de la stigmatisation et de la discrimination. Les sans voix — les professionnel(le)s du sexe et leurs clients, les consommateurs de drogues injectables, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes — sont souvent exclus des programmes de santé et de protection sociale. Nous comptons sur la société civile pour continuer à faire tomber les obstacles à la mise en oeuvre d'un vaccin.

Le troisième défi consiste à créer des systèmes de santé capables d'assurer la vaccination. Actuellement, les cliniques axent leur travail sur l'immunisation des nourrissons et des jeunes enfants. Les bénéfices les plus importants d'un vaccin contre le VIH proviendront vraisemblablement de la vaccination de la jeune génération et des personnes plus exposées au risque d'infection. Ne pas vacciner les adolescents équivaudrait à un nouvel échec dans les tentatives de mettre fin à l'épidémie.

L'heure n'est pas à l'autosatisfaction dans nos efforts pour empêcher les nouvelles infections. Le monde a besoin d'une campagne forte de prévention du VIH, éclairée par des données probantes et ancrée dans les droits de l'homme. Il est grand temps de mettre fin à la discrimination, aux législations néfastes et aux normes sociales nuisibles, qui favorisent la transmission du VIH.

Les scientifiques et les dirigeants du monde entier devront être conscients de ces défis, lorsqu'ils analyseront dans les semaines à venir les implications des résultats de l'étude thaïlandaise. Des années, peut-être même des décennies, nous séparent d'un « vaccin prêt à l'emploi », mais lorsqu'un tel vaccin sera disponible, il devrait être financé comme un bien public et être accessible à tous. De quelle autre manière pouvons-nous raisonnablement espérer mettre un terme à cette épidémie ?

Feature Story

Les gouvernements et la société civile élargissent l’accès au conseil et dépistage du VIH

30 septembre 2009

Ce reportage est aussi publié sur le site www.who.int

20090930_who_access_to_HIV_200.jpg

Les habitants du Cap, en Afrique du Sud, ont l’habitude de voir un camion aux couleurs vives, connu sous le nom de « Tutu Tester », sillonner les rues de leur ville, dans le cadre d’une campagne destinée à persuader les gens de connaître leur statut sérologique. Plus de 10 000 personnes ont fait l’objet d’un conseil et dépistage depuis mai 2008, date à laquelle ce dispensaire mobile de la Fondation Desmond Tutu pour le VIH a pris la route.

C’est l’une des nombreuses initiatives lancées en Afrique subsaharienne pour dissiper la stigmatisation et la peur associées depuis longtemps au sida. Ces campagnes originales vont de conseils aux professionnel(le)s du sexe dans les étapes pour chauffeurs routiers à des recommandations des pairs dans les zones minières, ou encore des semaines nationales du dépistage qui bénéficient de l’appui de célébrités. Elles s’inscrivent dans le cadre d’activités nationales et internationales plus larges dont le but est de multiplier le nombre de personnes bénéficiant d’un conseil et dépistage, des services qui sont souvent qualifiés de « point d’entrée vers la prévention, le traitement et les soins du VIH » car ils sont une condition préalable à un accès ponctuel à ces trois interventions, notamment le traitement antirétroviral qui diminue les taux de mortalité. 

L’an dernier, 90% des pays à revenu faible ou intermédiaire ont indiqué qu’ils disposaient de politiques de conseil et dépistage du VIH, contre 70% en 2007, d’après le rapport de situation Vers un accès universel, publié par l’OMS, l’UNICEF et l’ONUSIDA. Les pays les plus touchés par la pandémie – l’Afrique du Sud, le Botswana, le Kenya, le Lesotho, le Malawi, la Namibie, l’Ouganda, la République-Unie de Tanzanie, le Rwanda et le Swaziland – assurent le conseil et dépistage des femmes enceintes comme base de la prévention de la transmission mère-enfant (PTME), pour diminuer le nombre de nourrissons nés avec le VIH et aider les femmes enceintes séronégatives à se prémunir contre l’infection.

Il est encourageant de constater que davantage de pays adhèrent aux directives de l’OMS-ONUSIDA sur le conseil et dépistage à l’initiative du soignant dans les établissements de santé. Cette politique recommande le conseil et le dépistage du VIH comme éléments des soins standard prodigués à tous les patients qui présentent des symptômes ou une pathologie pouvant indiquer une infection à VIH, aux nourrissons nés de mères séropositives et, dans les épidémies généralisées, à tous les patients qui se rendent dans un établissement de santé. Ces directives sont essentielles pour faciliter un diagnostic rapide dans les pays qui sont aux prises avec une double épidémie de VIH et de tuberculose.

Le nombre d’établissements de santé qui assurent le conseil et dépistage du VIH est en hausse. Dans 15 pays d’Asie de l’Est, du Sud et du Sud-Est qui ont transmis des informations, le nombre de ces établissements est passé de 13 000 en 2007 à 15 000 en 2008 ; dans les pays d’Amérique latine et des Caraïbes qui ont notifié des données, il a doublé, alors que l’Afrique subsaharienne affiche une croissance de 50%.

Certains pays ont accompli plus de progrès que d’autres. L’Éthiopie a porté le nombre de ses établissements de 1005 à 1469 et a indiqué que 4,5 millions de personnes avaient bénéficié du conseil et dépistage en 2008, contre 1,9 million en 2007. À l’autre bout de l’échelle, moins de 10% des centres de santé au Nigéria et en République démocratique du Congo disposaient de services de conseil et dépistage.

Le Cameroun a adopté une politique de conseil et dépistage à l’initiative du soignant en 2007. Cette mesure résultait de la volonté du Gouvernement de relever le nombre de patients sous traitement, de 600 en 2001 à 60 000 en novembre 2008, d’après Étienne Kembou, Administrateur national des programmes de l’OMS pour le VIH/sida au Cameroun. Bien qu’il reste encore beaucoup à faire pour former le personnel de santé à appliquer le modèle gouvernemental au niveau local, Kembou affirme que 85% des femmes enceintes qui se rendent dans les établissements de santé acceptent d’être testées, à l’instar d’un nombre croissant d’hommes. « Le sida ne provoque plus la stigmatisation qu’il suscitait dans les années 90 et beaucoup de personnes séropositives ne cachent pas leur statut », remarque Kembou, ajoutant que la semaine nationale annuelle de dépistage et les projets d’éducation par les pairs à l’intention des 15-25 ans ont beaucoup contribué à ce succès.

L’Ouganda et le Kenya ont étendu la couverture grâce aux services de conseil et dépistage à domicile, dans lesquels les conseillers font du porte à porte. L’avantage est que les couples peuvent être conseillés ensemble dans un environnement familier, sans la stigmatisation attachée à une consultation dans un centre gouvernemental. Par conséquent, il y a moins de problèmes de révélation du statut que lorsque le partenaire masculin ou féminin se prête séparément au test. De plus, les enfants chez qui le virus n’a pas été diagnostiqué peuvent avoir accès aux services de prise en charge du VIH et il est possible de cibler les zones à risque élevé, comme le bidonville de Kibera près de Nairobi.

Dans des pays comme le Botswana et le Swaziland, la campagne gouvernementale de circoncision pour la prévention du VIH a conduit à une augmentation du conseil et dépistage chez les hommes, un groupe fréquemment sous-desservi, comme condition préalable à l’intervention chirurgicale. Eugene Kyarko, Représentant de l’OMS au Botswana, se réjouit que l’intensification des campagnes de prévention visant les jeunes porte ses fruits. « On constate une augmentation du dépistage à tous les niveaux car les jeunes savent qu’ils peuvent bénéficier des interventions s’ils connaissent leur statut. »

En Afrique du Sud, qui compte le plus grand nombre de personnes séropositives dans le monde, 50% des répondants âgés de plus de 15 ans interrogés au cours d’une enquête démographique nationale réalisée en 2008 par le Human Sciences Research Council ont affirmé qu’ils avaient déjà subi un test du VIH, contre 20% en 2002. Entre 2005 et 2008, le pourcentage de femmes et d’hommes qui ont indiqué qu’ils s’étaient soumis à un dépistage au cours des 12 mois précédents avait plus que doublé.

 Les groupes de la société civile en Afrique du Sud, comme Treatment Action Campaign, ont organisé des campagnes à forte visibilité pour encourager la population à se faire tester. Beaucoup d’initiatives locales sont épaulées par des donateurs étrangers et les pouvoirs publics, et elles sont en train de faire passer le message. 

Sweetness Mzoli dirige une organisation appelée Kwakhanya (« Lumière ») qui s’occupe de 300 bénéficiaires à Khayelitsha, un quartier pauvre du Cap avec des taux élevés de prévalence du VIH. Elle écume les stations de taxis pour persuader les hommes de subir un test et elle note que la résistance est beaucoup plus faible qu’il y a à peine un an. « La situation change. Beaucoup d’hommes veulent parler de leur statut et souhaitent savoir s’ils sont séropositifs », se félicite-t-elle. 

Le « Tutu Tester » est aussi un visiteur régulier des stations de taxis de Khayelitsha, ainsi que des centres commerciaux et autres zones de grosse affluence. Le processus de conseil et dépistage est efficace, sérieux et amical. Les patients peuvent éviter les longues files d’attente dans les centres de santé publique, tout en sachant qu’ils recevront un service de qualité, en toute confidentialité. 

« Quand vous leur offrez un service rapide et efficace, les gens sont d’accord de se faire tester », affirme Nienke van Schaik, Coordonnatrice du projet. Le dispensaire mobile propose maintenant un ensemble de prestations, avec le dépistage de l’hypertension et du diabète « pour que ce soit moins intimidant », dit-elle. « Il suffit que nous apparaissions. Dès que les gens nous voient, ils courent chercher leur partenaire et leurs parents. Ils veulent se faire tester. »

Feature Story

Davantage de nourrissons protégés contre le VIH alors que s’élargit l’accès aux médicaments antirétroviraux pour prévenir la transmission mère-enfant

30 septembre 2009

Ce reportage est aussi publié sur le site www.who.int

20090930_who_infantsprotect_200.jpg
Photo: OMS/James Oatway 2009

Le désespoir cède la place à un optimisme prudent, même dans les pays africains les plus gravement touchés par le VIH, à mesure que les médicaments antirétroviraux deviennent plus largement disponibles et évitent aux femmes séropositives d’infecter leur enfant avant ou après l’accouchement. Ces progrès rapprochent le monde de l’objectif des Nations Unies qui est de voir bientôt une génération d’enfants délivrée du VIH.

La prévention de la transmission mère-enfant du VIH (PTME) est l’une des armes les plus puissantes dans la panoplie de prévention du VIH et elle possède un formidable potentiel pour améliorer la santé maternelle et infantile. Pourtant, en dépit des progrès récents, il reste encore beaucoup à faire. 
En 2008, 45% des femmes enceintes qui vivent dans les pays à revenu faible ou intermédiaire ont reçu des antirétroviraux pour prévenir la transmission du VIH à leur enfant, contre 35% en 2007 et 10% en 2004, apprend-on dans le rapport de situation 2009 Vers un accès universel, publié par l’OMS, l’UNICEF et l’ONUSIDA. Dans les pays d’Afrique orientale et australe, qui enregistrent les taux les plus élevés d’infection, la couverture est passée de 46% en 2007 à 58% en 2008, grâce à un engagement national accru et un soutien international ciblé.

 L’un des raisons importantes est que le conseil et dépistage du VIH chez les femmes enceintes s’accroît avec l’expansion des politiques de dépistage à l’initiative du soignant dans les établissements de santé. En 2008, 21% des femmes accouchant dans les pays à revenu faible ou intermédiaire se sont prêtées à un test du VIH, contre 15% en 2007. En Afrique subsaharienne, le pourcentage correspondant a fait un bond de 17% à 28%, avec des taux de hausse particulièrement élevés dans les pays d’Afrique orientale et australe. Ce succès est partiellement dû à une multiplication des consultations prénatales qui assurent des services de PTME et qui attirent un nombre élevé de femmes enceintes se rendant pour la première fois dans un centre de santé. 
Dans le monde, le sida est la principale cause de mortalité des femmes en âge de procréer. En 2008, le rapport estime que 1,4 million de femmes enceintes vivant avec le VIH ont donné naissance à un enfant, dont 91% en Afrique subsaharienne. Un tiers des enfants séropositifs meurent avant l’âge d’un an et près de la moitié avant leur deuxième anniversaire. 

En 2008, 70 pays à revenu faible ou intermédiaire avaient établi un plan national d’expansion assorti d’objectifs démographiques pour prévenir la transmission mère-enfant du VIH, alors qu’ils n’étaient que 34 en 2005. En 2008, 54 pays possédaient des plans pour élargir les services pédiatriques de prise en charge du VIH, contre 19 pays en 2005. Environ 32% des nourrissons nés de mères séropositives en 2008 avaient reçu des antirétroviraux, soit cinq fois plus qu’en 2004. 

Les recommandations des Nations Unies sur la PTME sont fondées sur une méthode à quatre volets : prévention primaire de l’infection à VIH chez les femmes en âge de procréer ; prévention des grossesses non désirées chez les femmes séropositives ; prévention de la transmission du VIH des mères séropositives à leurs nourrissons ; et prestation de services appropriés de traitement, de soins et de soutien aux mères vivant avec le VIH, à leurs enfants et à leurs familles.

L’Assemblée générale des Nations Unies a fixé comme objectif l’accès de 80% des femmes enceintes et de leurs enfants aux services essentiels de prévention, de traitement et de soins d’ici à 2010, afin de réduire de 50% la proportion de nourrissons séropositifs. Pour y parvenir, il faudra que 500 000 femmes enceintes supplémentaires bénéficient des services de PTME. Étant donné que la PTME représente l’interface entre le VIH et les services de santé maternelle et infantile, cette mesure aurait des avantages pour la santé des femmes et des enfants en général. La réalisation de cet objectif demeure un défi ambitieux, mais de plus en plus de pays avancent à grands pas dans la bonne direction.

Le Botswana, longtemps considéré comme un modèle en Afrique subsaharienne pour la prévention, le traitement et les soins du VIH, a aisément dépassé l’objectif : dans ce pays, près de 95% des femmes enceintes séropositives et leurs nouveau-nés bénéficient désormais d’un conseil, d’un dépistage et de l’administration d’antirétroviraux. D’après Eugene Nyarko, Représentant de l’OMS dans le pays, la PTME est de longue date l’un des piliers des programmes nationaux de prévention. « La volonté et la responsabilité du Gouvernement ont été déterminantes », note-il.

Le Swaziland, qui connaît la prévalence du VIH la plus élevée au monde, a accompli des progrès substantiels. Plus de 90% des femmes enceintes dans les établissements de santé publique bénéficient maintenant d’un conseil et d’un dépistage, et la plupart de celles qui sont séropositives reçoivent des antirétroviraux, d’après Derek von Wissel, Directeur du Comité national de riposte d’urgence au VIH/sida du Swaziland. « La disponibilité du traitement est un élément extrêmement positif. Les gens n’ont pas aussi peur du test puisqu’ils savent que le VIH n’est plus une condamnation à mort et qu’il existe des remèdes. » Le Swaziland a réduit son taux de transmission mère-enfant : alors qu’il culminait à plus de 30%, il se situe désormais à environ 20% et l’objectif est de le ramener à 5% d’ici à 2014, affirme von Wissel. « Au Botswana, le programme pédiatrique ralentit car de moins en moins de nourrissons sont infectés par le VIH. Nous devrions nous aussi prendre cette direction », espère-t-il.

Tout aussi important, davantage de pays suivent les recommandations de l’OMS qui préconise l’association de deux ou trois médicaments antirétroviraux pour prévenir la transmission verticale de la mère à l’enfant. En 2007, 49% des femmes sous antirétroviraux recevaient un schéma à dose unique de névirapine. En 2008, ce taux avait été ramené à 31%, car davantage de femmes prenaient une association plus efficace de plusieurs antirétroviraux.

 Une enquête portant sur des nouveau-nés qui ont subi un test du VIH pendant la vaccination systématique dans la province sud-africaine du KwaZulu-Natal a révélé que le taux de transmission verticale à six semaines était de 7% en 2008-2009, contre 20,8% en 2004-2005. Cette réduction spectaculaire était principalement due à une expansion des services de conseil, de dépistage et de traitement ainsi qu’au passage à une association de plus d’un médicament antirétroviral.

« Ces données prouvent qu’il est possible d’administrer un traitement antirétroviral efficace à grande échelle et de réduire nettement les taux de transmission », affirme le rapport Vers un accès universel. « Par comparaison avec la situation d’il y a cinq ans, nous avons enregistré une augmentation remarquable de la couverture », observe Hoosen Coovadia, l’un des plus éminents professeurs de pédiatrie et spécialistes de PTME d’Afrique du Sud. Il reconnaît néanmoins que les limitations de la capacité au niveau local continuent d’entraver les progrès et que les autorités sanitaires devraient faire plus pour se servir de la PTME comme catalyseur afin d’élargir les services de santé génésique et d’atteindre les partenaires masculins. 

Dans l’ensemble, les progrès de l’Afrique centrale et de l’Ouest ont été freinés par les faibles taux de couverture au Nigéria et en République démocratique du Congo qui supportent le poids le plus lourd d’infection à VIH dans la région. À lui seul, le Nigéria représente 30% du retard pris dans le monde pour réaliser l’objectif des Nations Unies, à savoir atteindre 80% des femmes d’ici à 2010.

En Afrique du Nord et au Moyen-Orient, moins de 1% des femmes enceintes vivant avec le VIH ont reçu des antirétroviraux pour prévenir la transmission du VIH à leur enfant. En Asie de l’Est, du Sud et du Sud-Est, le chiffre était de 25%. La couverture en Amérique latine a augmenté de 47% en 2007 à 54% en 2008, et de 29% à 52% aux Caraïbes. En Europe et Asie centrale, elle a grimpé de 74% en 2007 à 94% en 2008.

Même dans les pays qui possèdent des programmes solides de PTME, il faut se garder d’un excès d’optimisme. La Thaïlande, par exemple, a ramené le taux de transmission mère-enfant du VIH à moins de 5%, se félicite Siripon Kanshana, Vice-secrétaire permanente du Ministère de la santé publique. Mais elle ajoute qu’il faut renforcer les capacités et former le personnel médical, en particulier les infirmières, au conseil et dépistage et au suivi des effets secondaires des antirétroviraux et de la pharmacorésistance potentielle. « Le Ministère de la santé est déterminé à y parvenir, mais le Gouvernement a encore besoin du plaidoyer des institutions des Nations Unies pour consolider notre système de santé. »

Feature Story

Plus de quatre millions de personnes seropositives pour le VIH beneficient desormais d’un traitement antiretroviral

30 septembre 2009

Joint press release issued by WHO, UNAIDS and UNICEF

20090930_ua_200.jpg

Genève / Paris, 30 septembre 2009 – Selon un nouveau rapport publié aujourd’hui par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) et le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA), plus de quatre millions de personnes bénéficiaient fin 2008 d’un traitement antirétroviral dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, ce qui représente une augmentation de 36 % en un an et une multiplication par dix sur cinq ans du nombre de ces patients.

Le rapport, intitulé Vers un accès universel : étendre les interventions prioritaires liées au VIH/sida dans le secteur de la santé, fait état d’autres progrès, notamment d’une extension du conseil et du dépistage du VIH et d’un meilleur accès aux services de prévention de la transmission mère-enfant du virus.

« Ce rapport montre que d’immenses progrès ont été faits dans la lutte contre le VIH/sida dans le monde », a déclaré le Directeur général de l’OMS, le Dr Margaret Chan. « Mais nous ne devons pas nous nous en tenir là. Au moins cinq millions de personnes vivant avec le VIH n’ont toujours pas accès à un traitement et à des soins qui pourraient améliorer leur espérance de vie. Beaucoup de gens n’ont pas accès aux services de prévention dont ils auraient besoin. Les gouvernements et les partenaires internationaux doivent agir plus vite pour parvenir à l’accès universel au traitement. », a-t-elle ajouté.

Traitement et soins

L’accès au traitement antirétroviral continue à s’élargir rapidement. Dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, 42 % des 9,5 millions de personnes qui avaient besoin d’un traitement y avaient effectivement accès en 2008, contre 33 % en 2007. C’est en Afrique subsaharienne, où surviennent les deux tiers des infections à VIH, que l’on a constaté les plus grands progrès.
Le prix des antirétroviraux les plus couramment utilisés a très nettement baissé ces dernières années, ce qui a permis de rendre le traitement plus accessible. Cependant, si le prix des traitements de première intention a baissé de 10 % à 40 % entre 2006 et 2008, les traitements de deuxième intention restent onéreux.
Malgré les récents progrès, les services de traitement sont encore loin de répondre aux besoins et la crise économique mondiale a remis en question leur pérennité. Chez de nombreux patients, le diagnostic est posé tardivement, alors que la maladie a déjà progressé, ce qui entraîne un retard dans l’instauration du traitement antirétroviral et de forts taux de mortalité au cours de la première année.

Dépistage et conseil

Selon des données récentes, la disponibilité des services de conseil et de dépistage du VIH s’améliore. Dans 66 pays, le nombre d’établissements de santé qui proposent ces services a augmenté d’environ 35 % entre 2007 et 2008.
En outre, de plus en plus de gens ont recours aux services de conseil et de dépistage. Selon les données rapportées, dans 39 pays, le nombre total de tests de dépistage du VIH effectués a plus que doublé entre 2007 et 2008. Toutes régions confondues, 93 % des pays ayant rapporté des données proposaient en 2008 le dépistage gratuit du VIH dans les établissements de santé du secteur public.
Néanmoins, la majorité des personnes qui vivent avec le VIH ignorent encore leur statut sérologique. Le faible recours aux services de dépistage s’explique en partie par la méconnaissance des risques d’infection et la crainte de la stigmatisation et de la discrimination.

Femmes et enfants

En 2008, l’accès des femmes et des enfants aux services de prise en charge du VIH s’est amélioré. En 2008, environ 45 % – contre 35 % en 2007 – des femmes enceintes séropositives ont bénéficié d’un traitement antirétroviral pour éviter la transmission du VIH à l’enfant et, dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, 21 % environ des femmes enceintes, contre 15 % en 2007, ont bénéficié d’un dépistage du VIH.

Davantage d’enfants bénéficient de programmes pédiatriques de traitement antirétroviral : le nombre de moins de 15 ans ayant reçu un tel traitement est passé d’environ 198 000 en 2007 à 275 700 en 2008, soit 38 % de ceux qui en avaient besoin.

À l’échelle mondiale, le sida reste la première cause de mortalité chez la femme en âge de procréer. Selon le Directeur général de l’UNICEF, Ann M. Veneman, « Bien que l’on prête une attention croissante aux femmes et aux enfants dans la lutte mondiale contre le VIH/sida, la maladie a toujours un effet dévastateur sur leur santé, leurs moyens de subsistance et leur survie ».

Populations les plus exposées

En 2008, on a disposé de davantage de données sur l’accès aux services de prise en charge du VIH des populations fortement exposées au risque d’infection, notamment les prostitué(e)s, les hommes homosexuels et les toxicomanes par voie intraveineuse.
Si les interventions permettant de lutter contre le VIH s’étendent à certains endroits, certaines catégories de la population particulièrement exposées ne peuvent accéder aux services de santé en raison d’obstacles techniques, juridiques et socioculturels.

Selon le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, Michel Sidibé,  « Tous les indicateurs montrent que le nombre de personnes qui ont besoin d’un traitement a considérablement augmenté ces dernières années ». « L’accès équitable au traitement sera l’une de nos premières préoccupations et l’ONUSIDA continuera à se faire le porte-parole des sans-voix, en veillant à ce que les groupes marginalisés et les plus vulnérables face à l’infection à VIH aient accès aux services d’une importance vitale pour leur santé et celle de leur famille et de leur entourage. »

Plus de quatre millions de personnes seropositive

Centre de presse:

Téléchargez la version imprimable (pdf, 40 Kb.)


Reportages:

Les gouvernements et la société civile élargissent l’accès au conseil et dépistage du VIH (30 septembre 2009)

Davantage de nourrissons protégés contre le VIH alors que s’élargit l’accès aux médicaments antirétroviraux pour prévenir la transmission mère-enfant (30 septembre 2009)


Contact:

À Genève :

OMS
Saira Stewart
Tél: +41 22 791 2511
Portable: +41 79 467 2013
Courriel: stewarts@who.int

ONUSIDA
Sophie Barton-Knott
Tél: +41 22 791 1697
Portable: +41 79 514 6896
Courriel: bartonknotts@unaids.org

À New York :

UNICEF
Kathryn Donovan
Tél: + 1 212 326 7452
Courriel: kdonovan@unicef.org  

À Londres :

Cathy Bartley
Tél: +44 20 8694 9138
Portable: +44 7958 561 671
Courriel: cathy.bartley@bartley-robbs.co.uk

Claire Hoffman
Tél: +44 208 892 5215
Portable: +44 7977 440 353
Courriel: claire.hoffman@bartley-robbs.co.uk

À Paris :

Michel Aublanc
Tél:+33 1 69 286 286
Portable: +33 6 08 719 795
Courriel: michel.aublanc@orange.fr  

S'abonner à Feature Story