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L'ONUSIDA et les Villages du Millénaire joignent leurs forces pour protéger les enfants de l'infection à VIH en Afrique

21 septembre 2009

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UNAIDS Executive Director Michel Sidibé and Prof. Jeffrey Sachs, Director of the Earth Institute, signing the agreement. 21st September, New York.
Credit: UNAIDS/B.Hamilton

L'ONUSIDA et le projet Villages du Millénaire ont signé un accord à New York, afin d'intensifier les efforts visant à éliminer la transmission mère-enfant du VIH en Afrique. Ce partenariat a pour but d'aider l'administration locale à créer des « zones sans transmission de la mère à l'enfant » dans 14 villages du Millénaire répartis dans 10 pays africains.

Le projet Villages du Millénaire, un partenariat entre l'Institut de la Terre de l'Université de Columbia, Promesse du Millénaire et le PNUD, cherche à éliminer la pauvreté en se concentrant sur les régions rurales d'Afrique. La nouvelle initiative utilisera les infrastructures, le potentiel humain et les ressources techniques existant dans les villages, pour développer rapidement des services de santé centrés sur les familles et les communautés et ayant pour mission de mettre un terme aux infections par le VIH chez les enfants.

Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, M. Michel Sidibé, et le Pr Jeffrey Sachs, Directeur de l'Institut de la Terre, ont signé un accord en présence de dirigeants d'entreprises et de leaders africains. La cérémonie s'est tenue sous l'égide de M. Yoweri Museveni, Président de l'Ouganda, et M. Abdoulaye Wade, Président du Sénégal.

« Je salue ce partenariat dont l'objectif est de protéger les mères et leurs enfants contre le VIH. Cette initiative va mobiliser des ressources et engendrer une volonté politique, qui permettront de sauver la vie de très jeunes enfants et d'aboutir à une génération d'enfants africains qui naîtront sans le VIH », a déclaré le Président Wade.

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(L to R): President Abdoulaye Wade of Senegal, UNAIDS Executive Director Michel Sidibé, Prof. Jeffrey Sachs, Director of the Earth Institute and President Yoweri Museveni of Uganda.
Credit: UNAIDS/B.Hamilton

Parmi les soutiens à l'initiative qui ont assisté à la signature de cet accord figuraient le Dr Lydia Mungherera, une militante ougandaise de la prévention du VIH représentant les organisations VIH+ et TASO, la Directrice exécutive de l'UNICEF, Mme Ann M. Veneman, S.E. la Première Dame d'Ethiopie, Mme Azeb Mesfin, le Ministre de la Santé du Nigeria, le Pr Babatunde Osotimehin, et le Ministre de la Santé de l'Afrique du Sud, le Dr Aaron Motsoaledi.

Chaque jour, 1200 enfants âgés de moins de 15 ans sont infectés par le VIH, 90% de ces infections se produisant en Afrique subsaharienne. Selon M. Sidibé, « il y a eu moins de 100 cas de transmission mère-enfant (TME) en 2007 dans l'ensemble de l'Europe occidentale, alors que ce nombre s'élevait à 370 000 en Afrique subsaharienne ».

Les priorités essentielles exposées dans le protocole d'accord comportent des mesures visant à éviter les infections à VIH chez les femmes en âge d'avoir des enfants et les grossesses non désirées chez les femmes déjà infectées. Par ailleurs, d'autres mesures portent sur un accès accru aux services de soins prénatals, le dépistage du VIH et les services de conseil pour les femmes enceintes, et un accès élargi aux services de prévention et de traitement du VIH pour les enfants.

L'accord permettra d'associer la stratégie multisectorielle et scientifique de développement et de soins primaires du projet Villages du Millénaire à l'expertise de l'ONUSIDA dans le domaine des stratégies de prévention centrées sur les communautés et les familles, dans le but de créer des « zones sans TME » dont les résultats seront évalués par les deux entités.

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Executive Director of UNICEF, Ms Ann M. Veneman, South African Minister of Health, Dr. Aaron Motsoaledi, and UNAIDS Executive Director Michel Sidibé.
Credit: UNAIDS/B.Hamilton

« Nous espérons que la mise en place de ‘zones sans TME’ dans les Villages du Millénaire constituera un modèle utilisable dans toute l'Afrique, un modèle dans lequel les communautés s'impliquent, les adultes et les jeunes sont des partenaires actifs, et les enfants naissent sans infection à VIH », a déclaré M. Sidibé.

En 2007, 2 millions d'enfants âgés de moins de 15 ans vivaient avec le VIH, contre 1,6 million en 2001, et moins de 15% des enfants nécessitant un traitement y avaient accès. En Afrique subsaharienne, un tiers seulement des femmes enceintes séropositives bénéficient d'un traitement antirétroviral pour empêcher la transmission de l'infection à leurs nourrissons, contre près de 100% en Europe occidentale.

Avec 14 sites répartis dans 10 pays d'Afrique subsaharienne, le projet Villages du Millénaire travaille avec l'administration locale à la mise en place d'un système modèle de soins de santé primaires, qui couvrira environ 500 000 personnes.

Les villages travaillent sur un système modèle de soins de santé primaires et intègrent éducation, nutrition et développement économique. Les systèmes de soins de santé primaires sont caractérisés par : la gratuité des services sur le lieu des soins ; des agents de santé communautaires professionnels et formés ; un réseau d'établissements de soins primaires dotés du personnel approprié ; l'accès à un réseau de télécommunications mobiles et à des services de transport d'urgence pour faciliter l'orientation des patients ; un hôpital local de référence pour la prise en charge des soins moins importants. Le système comporte une plate-forme de suivi et d'évaluation capable d'évaluer rapidement l'adéquation, la mise en oeuvre et les effets des services de conseil et de dépistage du VIH et des services de prévention centrés sur les familles.

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Metro TeenAIDS à Washington : faire en sorte que les jeunes soient toujours inclus aux programmes

18 septembre 2009

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Le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, Michel Sidibé, a rencontré hier les représentants de Metro TeenAIDS (MTA), une organisation de santé communautaire à Washington dont l’objectif est d’aider les jeunes à surmonter les effets du sida. Photo: ONUSIDA/Jati Lindsay

Le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, Michel Sidibé, a rencontré hier les représentants de Metro TeenAIDS (MTA), une organisation de santé communautaire à Washington dont l’objectif est d’aider les jeunes à surmonter les effets du sida.

A Washington, 1 % des jeunes âgés de 13 à 24 ans vit actuellement avec le VIH.

Metro TeenAIDS est l’organisation chef de file pour les jeunes dans le métro de Washington. Tous ses efforts sont tournés vers la prévention, l’éducation, le traitement et les besoins uniques des jeunes en matière de VIH. Sa mission est d’empêcher la propagation du VIH, d’encourager la prise de décisions responsable et d’améliorer la qualité de vie des jeunes vivant avec le VIH ou touchés par le virus. Metro TeenAIDS fournit des conseils liés au VIH et des services de dépistage aux jeunes. Rien qu’au cours des trois derniers mois, plus de 600 jeunes se sont faits dépister par l’organisation.

Au cours de sa visite, M. Sidibé a rencontré M. Adam Tenner, le Directeur exécutif de Metro TeenAIDS, le personnel de l’organisation et certains jeunes membres du personnel qui travaillent en tant que pairs éducateurs. Le personnel a montré les installations à M. Sidibé, notamment le centre Freestyle, en cours de rénovation. Tous ont participé à une table ronde très animée sur la prévention du VIH chez les jeunes.

Ils ont parlé de la programmation novatrice de l’organisation, qui va du rôle de pointe joué par les jeunes au plaidoyer en passant par les textos, la sensibilisation via Internet et les campagnes de marketing social par le biais d’autres nouveaux médias. Carmel Pryor, membre du personnel, a parlé de REALtalk DC, une campagne de marketing social ayant rencontré un vif succès à Washington et comprenant un service de textos permettant de recevoir des informations gratuites sur le dépistage et la sensibilisation au VIH.

Certains jeunes et membres de l’organisation sont récemment allés en Afrique du Sud pour un voyage de travail et ont parlé de leur expérience. « L’Afrique du Sud a l’air différente de Washington mais, en ce qui concerne la portée des problèmes et la façon dont le VIH touche la communauté, c’est pareil », a déclaré Nicole Styles, coordinatrice des activités de sensibilisation.

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Au cours de sa visite, M. Sidibé a rencontré M. Adam Tenner, le Directeur exécutif de Metro TeenAIDS, le personnel de l’organisation et certains jeunes membres du personnel qui travaillent en tant que pairs éducateurs. Photo: ONUSIDA/Jati Lindsay

Washington connaissant la plus forte prévalence du VIH que n’importe quelle autre ville des Etats-Unis (dix fois supérieure à la moyenne nationale), M. Sidibé a souligné que les travaux de Metro TeenAIDS visant à élargir l’accès à des services de santé adaptés aux jeunes étaient très importants. « Les jeunes sont la porte vers l’avenir. Que faisons-nous pour les protéger du VIH ? » a déclaré M. Sidibé.

« L’épidémie de VIH aux Etats-Unis est incluse dans la riposte mondiale au sida », a déclaré M. Sidibé, en soulignant que les 15-24 ans représentaient 45 % des nouvelles infections dans le monde entier. L’un des domaines prioritaires du cadre de résultats de l’ONUSIDA est l’autonomisation des jeunes. M. Sidibé a réaffirmé l’engagement de l’ONUSIDA envers une réelle participation des jeunes à l’élargissement de la riposte internationale au VIH.

Créée en 1988, Metro TeenAIDS offre des programmes d’éducation et des ressources en matière de prévention à plus de 200 000 jeunes, membres de familles touchés et travailleurs jeunes à Washington, dans le Maryland et en Virginie.

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Forum de l'ONUSIDA sur le VIH, les droits humains et les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes

17 septembre 2009

20090916_MSM_Forum_1_200.jpg (L to R): Krista Lauer, AIDS Project Los Angeles, Dr Cheikh E. Traoré, Sexual Diversity, UNDP Senior Advisor, Tudor Kovacs, Population Services International, Romania, Ambassador Eric Goosby, U.S. Global AIDS Coordinator and UNAIDS Executive Director Michel Sidibé.
Photo credit: UNAIDS/Jati Lindsay

Dans le cadre de sa visite officielle à Washington, le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, M. Michel Sidibé, a participé au Forum sur le VIH, les droits humains et les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, qui s'est tenu le 16 septembre 2009. La manifestation a été organisée par l'ONUSIDA en collaboration avec le Groupe de travail sur les politiques en matière de VIH axées sur les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les autres minorités sexuelles, et en coopération avec M. Howard Berman et Mme Barbara Lee, représentants au Congrès de deux districts de Californie.

Le forum avait pour but d'attirer l'attention sur les questions relatives aux droits humains, qui affectent les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH), ainsi que sur les obstacles politiques et structurels qui empêchent les HSH et d'autres minorités sexuelles d'accéder aux services liés au VIH, en ce qui concerne notamment la prévention, les traitements et l'appui médico-social.  

Nous sommes ici aujourd'hui car un fait indéniable demeure : dans l'ensemble des régions du monde, y compris ici aux Etats-Unis, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes ne bénéficient pas d'un accès universel aux services en rapport avec le VIH .

M. Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA

« Nous sommes ici aujourd'hui car un fait indéniable demeure : dans l'ensemble des régions du monde, y compris ici aux Etats-Unis, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes ne bénéficient pas d'un accès universel aux services en rapport avec le VIH », a déclaré Michel Sidibé.

La réunion a également été l'occasion de débattre de la manière dont les responsables politiques et les organisations travaillant sur le sida aux Etats-Unis, pourraient soutenir des actions nationales contre le sida destinées aux hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes dans les pays bénéficiaires du PEPFAR.

« Si nous voulons que le projet d'Initiative mondiale pour la santé insiste davantage sur les droits de l'homme et que des engagements soient pris concernant des programmes destinés aux HSH dans le PEPFAR II, nous avons besoin d'un leadership résolu », a déclaré M. Sidibé.

Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, M. Michel Sidibé, a partagé la tribune avec l'Ambassadeur Eric Goosby, Coordonnateur américain de la lutte mondiale contre le sida. Les personnes suivantes sont également intervenues pendant le forum : Jaevion Nelson, Réseau de sensibilisation de la jeunesse de Jamaïque, Cheikh Traoré, Diversité sexuelle (PNUD), Tudor Kovacs, Services à la population (Roumanie), et Krista Lauer, Projet sur le sida à Los Angeles. Evelyn Tomaszewski, de l'Association nationale des travailleurs sociaux, a assuré la fonction de modératrice du forum.

20090916_MSM_Forum_2_200.jpg Ambassador Eric Goosby, U.S. Global AIDS Coordinator and UNAIDS Executive Director Michel Sidibé during the UNAIDS Forum on HIV, Human Rights and Men Who Have Sex with Men. Washington, September 16, 2009.
Photo credit: UNAIDS/Jati Lindsay

Selon l'ONUSIDA, les rapports sexuels non protégés entre hommes représentent entre 5% et 10% des infections à VIH dans le monde, avec cependant des variations importantes de la part des cas attribués à ce mode de transmission d'un pays à l'autre. Ce mode de transmission prédomine essentiellement dans la plupart des pays développés.

Des recherches éclairées par des données probantes montrent que des services liés au VIH, assurés auprès des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, contribuent à réduire les infections par le VIH dans cette population plus exposée au risque. Dans de nombreuses communautés, les tabous et la stigmatisation de ces hommes forcent ceux-ci à dissimuler leurs pratiques sexuelles, ce qui peut avoir pour effet d'augmenter les risques d'infection par le VIH de leurs partenaires féminines. En outre, la criminalisation des rapports sexuels entre hommes et la crainte qu'elle engendre excluent ces hommes, ou du moins les poussent à s'exclure eux-mêmes, de tout accès aux services en rapport avec le VIH.

Dans les mois à venir, l'ONUSIDA et ses partenaires organiseront une série de rencontres portant sur trois populations marginalisées très exposées au risque d'infection, à savoir : les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les consommateurs de drogues injectables et les professionnel(le)s du sexe. Ces réunions permettront de mieux comprendre l'importance d'une prise en compte des besoins de ces populations marginalisées par rapport aux droits de l'homme, dans le cadre de la riposte mondiale au sida. Ces rencontres aborderont les questions relatives aux politiques et aux programmes, afin de sensibiliser davantage les organisations travaillant sur les mesures à prendre et les actions de persuasion en matière de sida, avec l'objectif de mieux répondre aux besoins des populations marginalisées. Le forum sur les HSH constituait la première de ces rencontres. Le 16 octobre 2009, l'ONUSIDA organisera le prochain Forum politique sur les professionnel(le)s du sexe.

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De nouvelles sections de UN Plus en Afrique du Sud et au Lesotho

16 septembre 2009

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Lawrence Makeleni, membre de UN+ en Afrique du Sud, s'exprimant à l'occasion du lancement de la section locale de UN+ à Pretoria.
Photo: ONUSIDA/G.Williams

Trois nouvelles sections de UN Plus, le groupe de sensibilisation des membres du personnel des Nations Unies vivant avec le VIH, ont vu le jour en Afrique australe, à Pretoria, à Johannesburg et au Lesotho, suite à une augmentation des adhésions au groupe dans la région. Les membres de UN Plus sont en train d'effectuer une tournée en Afrique australe, où ils lanceront l'initiative « Les amis de UN Plus » au Swaziland et au Mozambique.

UN Plus a été créé en mars 2005 et dispose du soutien total du Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-Moon, qui a rencontré des membres du groupe en plusieurs occasions. UN Plus rassemble des personnes séropositives travaillant pour les différentes institutions du système des Nations Unies dans diverses régions du monde. Le nombre de ses membres en Afrique australe a doublé l'an dernier; cette région représente désormais 42% des 158 membres du groupe. Afin de célébrer cette progression, la tournée dans la région, qui a commencé le 14 septembre et se terminera à Johannesburg le 25 septembre, se rendra en Afrique du Sud, au Swaziland, au Lesotho et au Mozambique.

 Il est tout à fait nécessaire d'apporter de l'espoir et de mobiliser des soutiens pour les membres du personnel de l'ONU, qui vivent avec le VIH sans révéler leur statut sérologique. » Lawrence Makeleni, membre de UN Plus en Afrique du Sud..

Lawrence Makeleni, membre de UN Plus en Afrique du Sud.

Bhatupe Mhango, Coordonnatrice de UN Plus, et Manuel da Quinta, co-fondateur de UN Plus, participeront à ce voyage. Ils seront accompagnés par Dan Maina, le Coordonnateur régional de « L'ONU avec nous » pour l'Afrique australe et orientale, Simphiwe Mabhele du programme de l'ONU pour le bien-être en Afrique du Sud, et Lawrence Makeleni, membre de UN Plus en Afrique du Sud.

Malgré l'augmentation des adhésions au groupe, UN Plus a observé que de nombreux employés des Nations Unies dissimulent leur statut sérologique, notamment à cause de la forte stigmatisation associée au VIH. Par conséquent, le groupe projette de lancer ce mois-ci l'initiative « Les amis de UN Plus » au Swaziland et au Mozambique, un forum à travers lequel les besoins des employés de l'ONU vivant avec le VIH ou prenant soins d'amis ou de proches séropositifs pourront être exprimés et entendus.

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La représentante de l'UNICEF en Afrique du Sud pendant le lancement de la section locale de UN+ à Pretoria
Photo: ONUSIDA/G.Williams

Lawrence Makeleni a accueilli cette initiative avec satisfaction, en déclarant : « Il est tout à fait nécessaire d'apporter de l'espoir et de mobiliser des soutiens pour les membres du personnel de l'ONU, qui vivent avec le VIH sans révéler leur statut sérologique. Etant le seul employé des Nations Unies vivant ouvertement avec le VIH [en Afrique du Sud], je crois que la sensibilisation et un travail de groupe efficace et organisé permettront aux autres personnes concernées de s'ouvrir davantage sur la question de leur statut sérologique. »

Les sections de UN Plus en Afrique du Sud et au Lesotho font suite à la création de sections semblables au Malawi et au Kenya. En 2007, les membres de UN Plus ont convenu de créer des sections nationales dans un pays, si celui-ci comptait au moins deux membres actifs et que l'un au moins avait divulgué son statut sérologique, bien que UN Plus n'oblige aucun de ses membres à révéler son statut sérologique en dehors du groupe. UN Plus compte au moins trois membres actifs en Afrique du Sud et au Lesotho, ce qui est conforme au principe retenu.

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Le Dr Catherine Sozi, Coordonnatrice de l'ONUSIDA en Afrique du Sud, épingle le badge de UN Plus sur le revers de la veste du représentant et coordonnateur résident par intérim de l'ONUDC en Afrique du Sud, M. Jonathan Lucas, marquant ainsi le lancement officiel de la section locale de UN+ en Afrique du Sud.
Photo: ONUSIDA/G.Williams

Avec la création de ces sections locales, l'objectif de UN Plus est d'ouvrir un dialogue sur les droits des personnes vivant avec le VIH et de mettre l'accent sur le travail des Nations Unies visant à offrir une telle plate-forme. En outre, le groupe espère d'une part, obtenir une reconnaissance plus officielle de ses activités et de ses membres, et d'autre part, garantir une meilleure sensibilisation et un plus grand engagement du personnel de l'ONU dans la région en faveur d'un environnement propice, exempt de toute forme de stigmatisation et de discrimination à l'égard des personnes vivant avec le VIH. UN Plus compte actuellement des membres dans 28 institutions des Nations Unies, répartis dans 41 pays. Le groupe offre à ses membres la possibilité de mettre en commun des expériences portant sur la vie en tant que personne séropositive et les aptitudes à la survie, les traitements, l'appui médico-social, la stigmatisation et la discrimination, ainsi que d'autres questions relatives au VIH. Il surveille également la manière dont leur environnement de travail réagit à la Politique des services du personnel des Nations Unies concernant le VIH/sida.

Selon les estimations, 5,7 millions de personnes vivent avec le VIH en Afrique du Sud. Au Lesotho, ce nombre est proche de 270 000, soit 23,2% de la population du pays.

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Plaidoyer en faveur de services liés à la coinfection VIH/hépatite C pour les consommateurs de drogues injectables en Inde

15 septembre 2009

Une version de ce reportage a d'abord été publiée sur www.unodc.org

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Loon Gangte, militant contre le sida, sensibilise à la coinfection VIH/hépatite C

Loon Gangte préside le Réseau des personnes séropositives de Delhi et plaide activement pour la prévention du VIH et de l'hépatite C. Dans un entretien accordé au Bureau régional de l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) pour l'Asie du sud-est, il explique pourquoi la coinfection VIH/hépatite C, en particulier chez les consommateurs de drogues injectables, constitue un problème exigeant une intervention urgente. Il commence par donner son opinion sur la stigmatisation et la discrimination.

ONUDC: Les consommateurs de drogues injectables (CDI) vivant avec le VIH sont victimes de stigmatisation et de discrimination. Pourquoi pensez-vous qu'il est important de parler de sa séropositivité, comme vous ?

LG: Les consommateurs de drogues injectables séropositifs sont victimes d’une double stigmatisation. Ils sont marginalisés et victimes de discrimination parce qu'ils consomment des drogues et qu'ils sont séropositifs. Il est donc souvent très difficile pour ces consommateurs séropositifs de se sentir bien dans leur peau. Cela faisait 15 ans que je consommais des drogues lorsque j'ai découvert ma séropositivité en 1998. Pendant quatre ans, je n’ai pas pu le dire à ma famille car j'avais peur de leur réaction.

C'est comme porter une chaussure trop petite qui fait tout le temps mal sans que personne ne sache que vous souffrez.

Loon Gangte, Président du Réseau des personnes séropositives de Delhi

Cela a été difficile à annoncer mais, avec l'aide du jeune pasteur de l'église de Churachandpur, j’y suis arrivé. Ils ont été choqués mais pas surpris.

Je pense qu'il est très important de parler de sa séropositivité car cela vous permet de rechercher le bon type de traitement médical le plus tôt possible. Ensuite, cela encourage d'autres personnes à parler de leur propre séropositivité et à demander de l'aide. Si vous ne révélez pas votre séropositivité, c’est vous qui souffrez. C'est comme porter une chaussure trop petite qui fait tout le temps mal sans que personne ne sache que vous souffrez. Dites-vous qu'aujourd'hui, si personne ne parlait de sa séropositivité, il n'y aurait ni prévention ni programme de traitement.

ONUDC: Avez-vous été personnellement victime de stigmatisation et de discrimination ? Que fait le Réseau pour lutter contre ce problème ?

LG: Les personnes avec lesquelles je vis et je travaille à New Delhi depuis 12 ans m’ont soutenu tout en connaissant ma séropositivité. Cependant, il y a quelques années, alors que je faisais patiemment la queue pour prendre des médicaments contre le VIH dans un hôpital de New Delhi et qu’il me restait plus d’une heure à attendre avant de parvenir au petit guichet et de transmettre mon ordonnance, voici ce qui m'est arrivé. À cette époque-là, si vous viviez avec le VIH, votre ordonnance portait un tampon disant « séropositif » comme une marque au fer rouge. Voyant cela, l'infirmière m’a ordonné de refaire la queue. Tandis que je m’exécutais, je ne comprenais pas pourquoi j'avais été victime de discrimination. Ce n'est que beaucoup plus tard que j'ai compris que ma séropositivité l'avait poussée à me mettre à part et à me traiter différemment. Je n'ai pas compris cela tout de suite parce que, pour moi, la séropositivité n’entraîne pas la perte de mes droits. Je suis comme tout un chacun, si vous me coupez, je saignerai, j'ai des aspirations, et les organes de mon corps fonctionnent comme ceux de tout autre. La présence d'un petit virus ne permet à personne de me priver de mes droits fondamentaux.

Comme l'hépatite C et le VIH ont des voies de transmission similaires (en particulier le partage de seringues), la coinfection est fréquente chez les consommateurs de drogues injectables.

Loon Gangte, Président du Réseau des personnes séropositives de Delhi

Le Réseau des personnes séropositives de Delhi plaide pour le traitement et la réduction de la stigmatisation et de la discrimination dont sont victimes les personnes vivant avec le VIH. Lorsque l'un de ses membres est victime de discrimination, quelle qu’elle soit, le Réseau, avec l'aide du collectif des juristes, intervient et s’attaque immédiatement au problème, que ce soit sur le lieu de travail, à l'hôpital, à l’école ou au sein de la famille. Le Réseau compte des orateurs séropositifs qui présentent des cas de stigmatisation et de discrimination lors de conférences, ateliers, réunions scolaires, formations et discussions. Cela permet d'attirer l'attention sur les problèmes que rencontrent les personnes séropositives. Pour lutter contre l'autostigmatisation, le Réseau a mis en place un groupe d'entraide offrant aux personnes vivant avec le VIH des lieux sûrs pour se rencontrer, échanger et mettre en commun leur expérience. Au bout d'un certain temps, les membres des groupes d'appui deviennent des membres actifs du Réseau et défendent les droits des séropositifs.

ONUDC: Vous vivez aussi avec l'hépatite C. Décrivez-nous votre expérience en matière d'accès au traitement.

LG: Vivre avec le VIH et l'hépatite C s'appelle vivre avec une coinfection. Elle a été diagnostiquée chez moi il y a deux ans. J'ai de la chance car je reçois une aide financière par le biais de la Coalition internationale de la préparation au traitement pour un dépistage périodique de l'hépatite C. Je ne suis actuellement pas de traitement. L'infection à l'hépatite C se répand rapidement parmi les consommateurs de drogues injectables du fait de son fort caractère infectieux (près de 10 fois supérieur à celui du VIH, et, contrairement au VIH, elle peut se transmettre non seulement en partageant des seringues et des aiguilles, mais aussi d'autres matériels tels que l'eau, le coton, etc.). Comme l'hépatite C et le VIH ont des voies de transmission similaires (en particulier le partage de seringues), la coinfection est fréquente chez les consommateurs de drogues injectables. Elle entraîne d’autres complications, accélère la progression de l'hépatite C et rend le traitement du VIH plus difficile.

En même temps, souvent, aucun symptôme de l’hépatite C ne se manifeste et la grande majorité des CDI ignorent leur maladie car ils ne bénéficient pas de services et sont étrangers au système de soins de santé. Par conséquent, pour que l'accès universel existe vraiment, il faut fournir un traitement adapté à la coinfection VIH/hépatite C.

ONUDC: Pourquoi est-ce si important de plaider pour le traitement de l'hépatite C en Inde ?

LG: D’après une étude, 92 % des consommateurs de drogues injectables sont infectés par l'hépatite C en Inde . Les taux de coinfection VIH/hépatite C sont élevés, en particulier dans le nord-est du pays. L’État de Manipur est le plus touché . Il n'existe actuellement aucune surveillance officielle, nationale, ou par État, de l'hépatite C en Inde. J'ai moi-même noté que beaucoup de personnes infectées par le VIH étaient aussi atteintes par l'hépatite C. Malgré une prévalence considérable, le diagnostic, le traitement et la prise en charge de l'hépatite C sont largement inaccessibles ici.

La plus grande difficulté est de sensibiliser les consommateurs de drogues injectables et les professionnels de santé à l'infection VIH/hépatite C. Le dépistage de l'hépatite C est coûteux et s'élève à entre 1200 et 2100 dollars américains en Inde. Le dépistage de l'hépatite C peut faire partie d'un dépistage anonyme du VIH qui est fourni dans les centres intégrés de conseil et de dépistage.

Les médicaments utilisés dans le traitement de l'hépatite C, l'interféron pégylé et la ribavirine, coûtent cher. Pour un traitement de six mois, il faut compter entre 4000 et 5000 dollars E.-U.; soit le salaire de certains Indiens pendant toute une vie. Contrairement au VIH, pour lequel la thérapie antirétrovirale de première ligne est gratuite, il n'existe aucun appui ni subvention de la part du gouvernement pour le traitement de l'hépatite C. Au Manipur, où la coinfection VIH/hépatite C est importante, les patients décèdent de complications hépatiques, malgré les traitements et le suivi des thérapies antirétrovirales.  

Le Guide technique pour aider les pays à fixer des objectifs de l’OMS, de l’ONUSIDA et de l’ONUDC inclue le traitement pour les hépatites B et C dans les services aux consommateurs de drogue. Comme toujours, la prévention est essentielle pour arrêter la transmission. Les systèmes de santé nationaux et publics doivent être soutenus pour empêcher la transmission sanguine et fournir des traitements pour l'hépatite C, quel qu’en soit le coût, et si possible gratuitement. De nombreuses personnes atteintes d'hépatite C ne peuvent payer ni le dépistage ni le traitement. Le prix des médicaments contre l'hépatite C doit être fortement réduit.

L’ONUDC travaille en Inde sur la prévention, la prise en charge et le traitement du VIH pour les consommateurs de drogues injectables et les détenus. L'ONUDC travaille avec ses homologues gouvernementaux, les organisations non gouvernementales, les réseaux de consommateurs de drogues, et les personnes vivant avec le VIH, et plaide pour la fourniture de services complets.



1 Aceijas C.Rhodes T Global estimates of HCV among Injecting Drug Users. Int Journal of Drug Policy 2007,18(5),352-358
2 Sarkar K, Bal B, Mukherjee R, Chakarabortys, Bhattacharya SK, Epidemic of HIV coupled with HCV Injecting drug users in west Bengal, Eastern India bordering Nepal, Bhutan and Bangladesh, Substance Use Misuse 2006, 41(3);341-52

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Michel Sidibé présente la vision de l'ONUSIDA à Washington

14 septembre 2009

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Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé a adressé CSIS, 14 septembre 2009.
Photo: CSIS/Daniel J. Porter

Le Centre des politiques sanitaires mondiales du Centre d'études stratégiques et internationales (CSIS) a invité le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, M. Michel Sidibé, à faire part de sa vision de l'orientation future de l'ONUSIDA, en qui concerne notamment les perspectives d'une accélération des initiatives mondiales en faveur de l'accès universel aux services liés au VIH.

Dans son premier discours public prononcé à Washington depuis sa nomination à la tête de l'ONUSIDA, M. Sidibé a reconnu les efforts réalisés par les Etats-Unis dans la riposte au sida, qu'il s'agisse du mouvement pour les droits des homosexuels au tout début de l'épidémie, du programme PEPFAR ou du leadership de l'administration Obama, concernant notamment la nouvelle stratégie sanitaire globale à l'échelle mondiale. Il a cependant souligné que « malgré ces efforts héroïques, le VIH continue à progresser plus vite que nos actions visant à le contenir ».

L'agenda Sida plus OMD fournit une occasion d'associer la créativité, la détermination et le dynamisme du mouvement du sida aux mouvements travaillant à la réalisation d'autres OMD.

M. Michel Sidibé, le Directeur exécutif de l'ONUSIDA

« Un changement est possible », a-t-il dit, « mais seulement si nous sommes prêts à aborder les moteurs sous-jacents de l'épidémie. » M. Sidibé a insisté sur la nécessité de sortir la riposte au sida de son isolement et de la relier aux Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). « L'agenda Sida plus OMD fournit une occasion d'associer la créativité, la détermination et le dynamisme du mouvement du sida aux mouvements travaillant à la réalisation d'autres OMD », a-t-il déclaré. « Cela accélérera certainement les progrès dans la riposte au sida mais aussi dans la réalisation d'autres cibles des OMD, ce qui permettra d'engranger des bénéfices sur les deux plans et d'engendrer des effets multiplicateurs », a-t-il ajouté.

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M. Sidibé a profité de cette présentation pour exposer la stratégie de riposte au sida de l'ONUSIDA. Il a souligné que la « proposition de l'ONUSIDA en matières de valeurs » — sensibilisation, médiation et mobilisation — était plus que jamais d'actualité.

Dans le cadre de sa visite officielle dans la capitale fédérale, M. Sidibé rencontrera des représentants du Sénat, du Congrès et de l'Administration des Etats-Unis, ainsi que l'ambassadeur américain de la riposte mondiale au sida, M. Eric Goosby.

Plus tard dans la semaine, M. Sidibé participera au Forum sur le VIH, les droits de l'homme et les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Cette manifestation sera l'occasion d'attirer l'attention sur les problèmes de droits humains qui affectent les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) et d'autres minorités sexuelles. Le forum se penchera également sur les obstacles politiques et structurels qui empêchent les HSH et les autres minorités sexuelles d'accéder aux services liés au VIH, notamment à la prévention, aux traitements et à l'appui médico-social.

Feature Story

Les ressources consacrées au suivi biologique régulier pourraient servir à financer davantage de traitements contre le VIH

11 septembre 2009

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Vincent a été l'un des 3316 participants à l'essai DART, il est également l'un des personnages principaux du documentaire L'histoire du programme DART sorti récemment. Photo: Medical Research Council

Avec 12 enfants et sa mère très âgée à charge, Vincent, un père de famille ougandais dans la cinquantaine vivant avec le VIH et qui élève seul ses enfants, sait que sa mort serait un véritable désastre pour sa famille. « Si j'étais mort, qu'est-ce qu'ils seraient tous devenus ? », raconte Vincent, perché sur son tabouret, les jambes étendues.

Heureusement, Vincent a survécu. Le programme DART lui a sauvé la vie, nous dit-il. Le programme DART (Développement des traitements antirétroviraux en Afrique) est le plus important essai clinique sur le VIH mené sur le deuxième continent le plus peuplé du monde.

L'essai clinique DART est récemment arrivé à une conclusion remarquable concernant les traitements de l'infection à VIH : la prise d'un traitement contre le VIH ne doit pas être nécessairement accompagnée d'un suivi biologique régulier, du moins pendant les deux premières années.

Selon James Hakim, professeur à la Faculté de Médecine de l'Université du Zimbabwe et co-chercheur du programme DART, les économistes de la santé de l'équipe DART, qui ont analysé les données de l'essai clinique, sont arrivés à la conclusion selon laquelle il serait possible de traiter un tiers de personnes supplémentaires contre le VIH en Afrique, si on ne procédait pas systématiquement à un suivi biologique onéreux. « Le défi pour les décideurs est désormais d'élargir l'accès aux traitements antirétroviraux », a déclaré le professeur.

Auparavant, on pensait qu'une personne sous traitement antirétroviral devait faire l'objet d'un suivi biologique régulier, comportant notamment une numération des lymphocytes CD4, un test qui mesure le fonctionnement du système immunitaire endommagé par le VIH.

Les résultats de l'essai DART montrent que 87% des personnes sous traitement antirétroviral ne bénéficiant pas d'un suivi biologique régulier sont toujours vivantes bien au-delà de cinq ans de traitement, soit trois points de moins par rapport à un groupe bénéficiant d'un tel suivi. Ces résultats suggèrent qu'un nombre bien plus important de personnes vivant avec le VIH en Afrique pourraient bénéficier d'un traitement, pour un montant égal à celui actuellement utilisé pour financer le suivi biologique destiné à surveiller les effets des traitements antirétroviraux.

Cela pourrait également aboutir à des traitements antirétroviraux administrés en toute sécurité et de manière efficace par des professionnels de santé formés et supervisés, dans les communautés reculées où un suivi biologique régulier est impossible en raison de coûts élevés ou de ressources insuffisantes.

Le Professeur Peter Mugyenyi du Centre conjoint de recherche clinique en Ouganda, également co-chercheur du programme DART, abonde en ce sens, en disant que les gouvernements ont maintenant la preuve que la réussite et la sécurité d'un traitement antirétroviral ne nécessite pas un suivi biologique régulier. « Cela signifie également que les traitements peuvent être administrés localement, du moment que les professionnels de santé disposent d'une formation, d'un appui et d'une supervision appropriés », a déclaré Peter, « Cela fait une énorme différence pour les gens vivant dans des régions reculées, situées à plusieurs jours de marche de l'hôpital ou du laboratoire le plus proche. »

D'après les estimations de l'ONUSIDA, un tiers seulement des 9,7 millions de personnes nécessitant un traitement contre le VIH y avaient accès à la fin de 2007. Rien qu'en Afrique, près de 4 millions de personnes ont un besoin urgent de médicaments antirétroviraux, mais les ressources sont limitées.


L'histoire du programme DART

L'essai clinique DART, dont l'objectif était de trouver une manière sûre, simple et plus économique d'administrer les traitements antirétroviraux, a débuté il y a six ans, lorsque les personnes vivant avec le VIH ont commencé à avoir davantage accès à ces traitements en Ouganda et au Zimbabwe.

Vincent a été l'un des 3316 participants à l'essai DART, tous présentant une infection à VIH sévère ou avancée sans pour autant avoir bénéficié d'un traitement antirétroviral auparavant. Il est également l'un des personnages principaux du documentaire L'histoire du programme DART sorti récemment. La narratrice elle-même, dont le mari est décédé à l'âge de 34 ans des suites de maladies associées au sida il y a 17 ans, a intégré l'essai clinique DART en Ouganda en 2003.

20090911_dart_story1_200.jpg Annie Katuregye a intégré l'essai clinique DART en Ouganda en 2003. Elle est la narratrice de L'histoire du programme DART sorti récemment. Photo: Medical Research Council

Comme tous les autres participants à l'essai clinique, Annie et Vincent ont été répartis dans l'un des deux groupes de manière aléatoire. Les personnes du premier groupe ont suivi un traitement antirétroviral et leurs médecins ont reçu les résultats des bilans biologiques trimestriels vérifiant les effets secondaires éventuels du traitement et contenant également une numération des lymphocytes CD4. Les personnes du deuxième groupe ont suivi le même traitement antirétroviral en effectuant les mêmes analyses de sang, mais leurs médecins ne voyaient pas les résultats de la numération des CD4 et ne recevaient les résultats des autres tests que lorsque ceux-ci présentaient des valeurs très en dehors des normales. Pendant toute la durée de l'essai clinique, les personnes des deux groupes ont bénéficié de soins médicaux et de tests de diagnostic gratuits en cas de maladie.

Au-delà de l'écart se limitant à 3 points dans le pourcentage de survie, 78% des personnes qui ont survécu dans le premier groupe n'ont développé aucune nouvelle affection associée au sida, contre 72% dans le deuxième groupe. Aucune différence dans l'apparition d'effets secondaires liés aux traitements antirétroviraux n'a été observée entre les deux groupes.

En outre, quel que soit le groupe considéré, le taux de survie des participants à l'essai clinique DART figure parmi les meilleurs taux enregistrés dans l'ensemble des essais, programmes ou études sur les traitements antirétroviraux menés en Afrique. Des comparaisons historiques s'appuyant sur des données issues du suivi de patients similaires en Ouganda, qui n'ont eu accès à aucun traitement antirétroviral, montrent clairement que peu de participants au programme DART auraient été encore en vie sans traitement cinq ans plus tard.

Soutenu et financé par le Conseil de recherches médicales du Royaume-Uni, l'essai clinique DART est une collaboration entre des chercheurs et des professionnels de santé africains et britanniques. L'essai avait pour but de découvrir si les stratégies s'appuyant sur le suivi biologique, utilisées dans l'administration des traitements antirétroviraux aux personnes vivant avec le VIH dans les pays riches, étaient essentielles en Afrique. Au vu des résultats, le programme DART a parfaitement atteint son objectif.

Feature Story

Les programmes de circoncision masculine dans le cadre d'une prévention du VIH combinée sont bénéfiques et économiques

08 septembre 2009

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D'après un nouvel article paru dans la revue en accès libre PLoS Medicine, la circoncision des hommes hétérosexuels dans des environnements présentant une forte prévalence du VIH et un faible taux de circoncision est bénéfique et économique.

Le rapport s'appuie sur les résultats d'une série de réunions organisées par l'ONUSIDA, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) et le Centre sud-africain de modélisation et d'analyse épidémiologique (SACEMA). Ces réunions ont permis de passer en revue les travaux de modélisation publiés ou non, afin d'estimer au moyen de modèles mathématiques les effets à long terme sur la population et le rapport coût/efficacité des programmes de circoncision masculine.

Six modèles ont été examinés par le groupe d'experts dirigé par le Dr Catherine Hankins, Conseillère scientifique principale de l'ONUSIDA. D'après les prévisions des modèles, sur un horizon à 10 ans, pour 5 à 15 nouvelles circoncisions masculines effectuées, une nouvelle infection à VIH serait évitée. Dans le cas des programmes les plus aboutis, c'est-à-dire avec une circoncision masculine quasi généralisée, l'incidence du VIH pourrait être diminuée de 30% à 50% sur la même période, la prévalence suivant une évolution comparable.

Le coût estimatif de la circoncision masculine est compris entre 30 et 60 USD pour un adulte selon le contexte du programme, ce montant étant divisé par trois pour une circoncision néonatale. D'après les modélisations, le coût estimatif d'une infection à VIH évitée est compris entre 150 et 900 USD dans les environnements à forte prévalence sur un horizon à 10 ans.

Tous les modèles ont confirmé de manière indirecte que les meilleurs rapports coût/efficacité seront observés là où l'incidence du VIH est la plus élevée. Par comparaison, les coûts estimatifs actualisés des traitements à vie dépassent habituellement les 7000 USD par personne dans le cas d'un traitement de première intention, et le double pour un traitement de deuxième intention. Par conséquent, des économies peuvent être réalisées grâce à la circoncision à tout âge des hommes sexuellement actifs.

Alors que de nombreuses études confirment que la circoncision masculine réalisée par des professionnels de santé bien formés réduit d'environ 60% le risque de transmission du VIH de la femme à l'homme, une préoccupation majeure soulevée dans les débats porte sur le fait qu'elle ne protège par directement les femmes contre le virus. Néanmoins, en tant que membres de familles et partenaires sexuelles des hommes, les femmes bénéficient indirectement d'une diminution de la prévalence du VIH chez leurs partenaires circoncis.

On notera toutefois que les effets de la circoncision masculine sur la réduction de la transmission du VIH sont minimes chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes.

Les programmes de circoncision masculine dans le

Coparrainants:

OMS


Reportages:

Lancement d’une nouvelle centrale d’échange d’informations sur la circoncision masculine pour la prévention du VIH (23 February 2009)

Circoncision masculine : contexte, critères et culture (1ère partie) (26 février 2007)

La circoncision masculine et le VIH : la recherche aujourd’hui (2ème partie) (28 février 2007)

Aller de l’avant : politique et action des Nations Unies relatives à la circoncision masculine (3ème partie) (2 mars 2007)

Des experts internationaux examinent la question de la circoncision masculine (7 mars 2007)


Liens externes:

PLoS.org

PLoSmedicine.org

La circoncision masculine pour prévenir l'infection à VIH dans les environnements à forte prévalence : comment la modélisation mathématique peut-elle contribuer à une prise de décision éclairée (en anglais)


Outils:

Centre d'échange d'informations sur la circoncision masculine pour la prévention du VIH (en anglais)


Publications:

La circoncision masculine pour prévenir l'infection à VIH dans les environnements à forte prévalence : comment la modélisation mathématique peut-elle contribuer à une prise de décision éclairée (pdf, 160 Kb) (en anglais)

Directives de communication - La circoncision masculine et la prévention du VIH en Afrique orientale et australe (pdf, 150 Kb) (en anglais)

Programmes associant une circoncision masculine sûre, volontaire et réalisée en connaissance de cause, et une prévention complète du VIH - Directives à l'intention des décideurs portant sur des considérations juridiques, éthiques et liées aux droits de l'homme (pdf, 382 Kb) (en anglais)

Recommandations de la réunion OMS/ONUSIDA sur la circoncision masculine et la prévention du VIH, Montreux, 28 mars 2007 ( en | fr ) (pdf, 127 Kb | 148 Kb)

Feature Story

Moldavie : les ONG s'unissent pour renforcer la riposte au VIH

07 septembre 2009

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Afin de promouvoir un rôle plus important pour les ONG dans la riposte au VIH en Moldavie, la Ligue moldave des personnes vivant avec le VIH a organisé mi-juin, en collaboration avec l'ONUSIDA, un forum national des ONG sur deux jours à Chisinau. Photo: ONUSIDA

De par les diverses opinions qu'elles expriment et les différents points de vue qu'elles représentent, les organisations non gouvernementales (ONG) jouent un rôle essentiel dans la riposte à l'épidémie de sida dans l'ensemble des pays du monde. En tant que partenaires clés de l'élaboration des ripostes nationales au sida, les ONG sont idéalement placées pour fournir des informations tant quantitatives que qualitatives, qui viennent s'ajouter aux données recueillies par les gouvernements.

Afin de promouvoir un rôle plus important pour les ONG dans la riposte au VIH en Moldavie, la Ligue moldave des personnes vivant avec le VIH a organisé mi-juin, en collaboration avec l'ONUSIDA, un forum national des ONG sur deux jours à Chisinau.

Avec plus de 120 représentants de la société civile, du Gouvernement et des organisations internationales, le Troisième forum des organisations non gouvernementales moldaves actives dans le domaine du VIH et de la tuberculose a réuni 26 ONG venues de l'ensemble des régions du pays. En présentant les résultats obtenus durant l'année écoulée à l'occasion d'un échange d'opinions et d'expériences, les participants se sont accordés sur le fait que des actions communes étaient essentielles à une riposte efficace au sida.

Oleg Lozan, Vice-ministre de la Santé, a déclaré lors de la cérémonie d'ouverture que la Moldavie avait fait des progrès dans la riposte au sida grâce aux efforts communs du Gouvernement et des organisations non gouvernementales. « La contribution de la société civile est immense », a ajouté M. Lozan, « et les ONG ont largement couvert les régions insuffisamment atteintes par la riposte de l'Etat au sida. »

La participation de la société civile à la riposte à l'épidémie a été institutionnalisée en Moldavie à travers la mise en place de plusieurs mécanismes de coordination comme le Réseau de réduction des risques, le réseau des ONG travaillant dans le domaine du VIH et la Ligue moldave des personnes vivant avec le VIH. 

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En présentant les résultats obtenus durant l'année écoulée à l'occasion d'un échange d'opinions et d'expériences, les participants se sont accordés sur le fait que des actions communes étaient essentielles à une riposte efficace au sida. Photo: ONUSIDA

Le gouvernement moldave soutient la participation des ONG à l'élargissement de la riposte nationale au VIH. Les ONG sont des membres actifs du Conseil national de coordination des actions contre la tuberculose et le sida et des groupes de travail techniques de ce conseil ; elles ont pleinement participé à la formulation de la nouvelle loi de 2007 sur la prévention du VIH/sida. 

« La participation de la société civile a été renforcée dans le pays et a contribué aux progrès réalisés dans les différents domaines prioritaires de la riposte au sida comme la prévention du VIH, l'adhésion aux traitements antirétroviraux, la réduction des risques et la prise en charge médico-sociale des personnes infectées ou affectées par le VIH », a déclaré Gabriela Ionascu, Coordonnatrice de l'ONUSIDA dans le pays.

Le VIH en Moldavie

La Moldavie fait partie des pays à faible prévalence du VIH. Selon les estimations du Rapport sur l'épidémie mondiale de sida 2008 de l'ONUSIDA, 8900 personnes vivent avec le VIH en Moldavie, dont 29% sont des femmes.

L'utilisation par les consommateurs de drogues injectables de matériel d'injection contaminé constitue le mode principal de transmission du virus. Cependant, certains signes montrent une propagation du VIH dans la population générale, les rapports sexuels non protégés devenant un mode croissant de transmission du virus dans le pays.

D'après un rapport national publié en 2008 par le Centre national de gestion sanitaire, la proportion de femmes dans les nouveaux cas rapportés d'infection à VIH par voie sexuelle augmente également (62% en 2007, contre 57% en 2006).  

Feature Story

Le Rwanda montre la voie de la lutte conjointe contre la tuberculose

02 septembre 2009

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(L to R): Dr Jorge Sampaio, UN Secretary General’s Special Envoy to Stop TB, UNAIDS Executive Director Michel Sidibé and Dr Anita, Asiimwe, Executive Secretary of the National AIDS Control Comission during a visit to the Centre Medical Social de Kiryogo near Kigali, Rwanda on 1 September 2009. Credit: UNAIDS/L.Rusanganwa

Le Dr Jorge Sampaio, l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour la lutte contre la tuberculose, et Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, ont pu constater comment étaient fournis les services intégrés en matière de VIH et de tuberculose lors d’une visite au centre médico-social de Biryogo.

« C’est gratifiant de se trouver dans ce centre, qui a intensifié le dépistage de la tuberculose chez les personnes vivant avec le VIH par des examens spécifiques et en transférant les cas confirmés à une clinique spécialisée en tuberculose. En outre, les patients qui arrivent comme tuberculeux au centre de santé font un test de dépistage du VIH. Les personnes séropositives reçoivent des soins et un appui intégrés. Ce programme reflète les formidables avancées que le Rwanda a effectuées dans le monde entier en matière de coordination des services liés à la tuberculose et de ceux liés au VIH », a déclaré le Dr Jorge Sampaio, l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour la lutte contre la tuberculose.

M. Sidibé a souligné les avancées que le Rwanda avait réalisées en améliorant les résultats concernant la coinfection VIH/tuberculose grâce à une meilleure collaboration et à l’utilisation de techniques de diagnostic novatrices. Il a aussi souligné l’engagement des Nations Unies en matière de lutte efficace contre la double épidémie.

Je me réjouis de voir que le Rwanda est le chef de file en Afrique et dans le monde en matière de démarche intégrée permettant de lutter contre les épidémies de tuberculose et de VIH qui sont étroitement liées. Cette attitude courageuse du Rwanda permet d’obtenir de formidables résultats qui montrent au reste de l’Afrique ce qui peut être réalisé .

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA

« Je me réjouis de voir que le Rwanda est le chef de file en Afrique et dans le monde en matière de démarche intégrée permettant de lutter contre les épidémies de tuberculose et de VIH qui sont étroitement liées. Cette attitude courageuse du Rwanda permet d’obtenir de formidables résultats qui montrent au reste de l’Afrique ce qui peut être réalisé », a déclaré M. Sidibé.

Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA a rappelé que la lutte commune contre la tuberculose et le VIH constituait une priorité pour l’ONUSIDA et, comme affirmé dans le Cadre de résultats de l’ONUSIDA pour 2009-2011, qu’elle représentait l’un des neuf domaines clés dans lesquels des résultats devaient être obtenus. L’objectif est qu’aucune personne vivant avec le VIH ne décède de tuberculose.

Le Dr Sampaio et M. Sidibé se sont rendus ensemble au Laboratoire national de référence de Kigali où ils ont pu constater que le Rwanda avait fortement investi dans des services de laboratoire.

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(L to R): UN Resident Coordinator, Aurélien Agbénonci, Dr Jorge Sampaio, United Nations Secretary General Special Envoy for Tuberculosis and UNAIDS Executive Director, Michel Sidibé visiting the Centre Medical Social de Kiryogo near Kigali, Rwanda on 1 September 2009. Credit: UNAIDS/L.Rusanganwa

Le Rwanda s’est attaqué à un problème épineux, à savoir la difficulté de diagnostiquer la tuberculose parmi les personnes vivant avec le VIH. Pour établir le diagnostic, il faut visualiser au microscope la bactérie à l’origine de la maladie, obtenue par des échantillons de salive. Chez les personnes vivant avec le VIH, souvent peu de bactéries sont présentes dans la salive. Elles ne sont donc pas détectables par les méthodes de diagnostic habituelles, même si la personne est gravement atteinte, ce qui fait que souvent, le diagnostic n’est pas établi.

La sensibilité d’un diagnostic de la tuberculose peut être améliorée par l’incubation des échantillons afin de multiplier la bactérie responsable. Ce procédé prend cependant plusieurs semaines, voire plusieurs mois avec les méthodes habituelles. Pour accroître la vitesse et la précision du diagnostic, les cultures liquides en milieu MGIT seront introduites et diffusées sous peu au Rwanda. Le Laboratoire national de référence se penche aussi sur des microscopes plus puissants et des techniques de coloration pouvant augmenter la rapidité du diagnostic.

Depuis 2004, le Rwanda peut dépister la tuberculose pharmacorésistante. Le Laboratoire national de référence et d’autres grands laboratoires du pays renforcent actuellement leurs capacités en matière de diagnostic de la tuberculose extrêmement résistante (même si aucun n’en a détecté à ce jour).

Le Dr Sampaio et M. Sidibé ont félicité le personnel du laboratoire pour leur excellent travail et ont salué leur rôle dans la réduction des décès dus à la tuberculose parmi les personnes vivant avec le VIH.

Tous deux ont insisté sur le fait qu’il fallait davantage investir dans les services de laboratoire et se sont engagés à plaider pour une augmentation des investissements en matière de recherche d’un test de dépistage de la tuberculose plus rapide, plus simple et plus précis.

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