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3% des habitants de la capitale des Etats-Unis vivent avec le VIH

16 mars 2009


The District of Columbia HIV/AIDS Epidemiology Update 2008 report.

 

Selon un rapport publié aujourd'hui par des fonctionnaires de la santé des services en charge du VIH/sida du district de Columbia, au moins 3% des habitants de Washington D.C. vivent avec le VIH.

Ce rapport indique que les rapports sexuels entre hommes sont le mode principal de transmission du VIH dans le district, suivis de près par les rapports hétérosexuels et la consommation de drogues injectables.

Les résultats publiés aujourd'hui par les autorités de santé américaines montrent que la complaisance n'a pas sa place dans la riposte au sida. Nous devons continuer à apprendre les uns des autres et à travailler ensemble – à la fois dans les pays en développement et dans les pays à revenus élevés – pour garantir l'accès universel aux services de prévention, de traitement et de prise en charge médico-sociale du VIH pour tous les citoyens.

Paul de Lay, Directeur exécutif adjoint par intérim de l'ONUSIDA et Directeur du département Evidence, Suivi et Politiques.

« Les résultats publiés aujourd'hui par les autorités de santé américaines montrent que la complaisance n'a pas sa place dans la riposte au sida », a déclaré Paul de Lay, Directeur exécutif adjoint par intérim de l'ONUSIDA et Directeur du département Evidence, Suivi et Politiques.

« Nous devons continuer à apprendre les uns des autres et à travailler ensemble – à la fois dans les pays en développement et dans les pays à revenus élevés – pour garantir l'accès universel aux services de prévention, de traitement et de prise en charge médico-sociale du VIH pour tous les citoyens. »

Le Rapport épidémiologique actualisé sur le VIH/sida dans le district de Columbia en 2008 indique que tous les groupes de population de Washington sont touchés par le VIH : plus de 4% des Afro-américains, 2% des Latino-américains et 1,4% des Américains de race blanche vivent avec le VIH. Cependant, les hommes afro américains, qui représentent 76% des personnes vivant avec le VIH, sont touchés d'une manière disproportionnée.

Ces résultats reflètent le schéma généralement observé dans l'ensemble des Etats Unis, où les minorités raciales et ethniques sont affectées d'une manière disproportionnée par l'épidémie de VIH. Bien que les Afro-américains ne représentent qu'environ 13% de la population totale (Bureau du recensement des Etats-Unis, 2006), 48% des nouveaux cas d'infection par le VIH ont été recensés dans cette population en 2005.

L'épidémie de VIH aux Etats-Unis est l'une des plus importantes au monde, avec 1,2 million de personnes vivant avec le VIH selon les estimations (ONUSIDA, 2008).

3% des habitants de la capitale des Etats-Unis vivent avec le VIH

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Un nouveau Registre des indicateurs relatifs au VIH améliore l’accès à des indicateurs de qualité

13 mars 2009

L’ONUSIDA annonce le lancement d’un outil centralisant les informations relatives aux indicateurs utilisés pour suivre la riposte à l’épidémie de VIH. Grâce au Registre des indicateurs, les administrateurs chargés du suivi et de l’évaluation peuvent, pour la première fois, consulter les définitions exhaustives de l’ensemble des indicateurs clés dans une seule et même base de données.

Des approches coordonnées en matière de suivi et d’évaluation conditionnent la production d’informations fiables et récentes relatives à l’épidémie de sida et à la riposte dans l’ensemble des pays et des régions. L’utilisation de définitions et d’indicateurs normalisés aide les pays à mesurer leurs progrès vers l’accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et à l’appui dans le domaine du VIH, ainsi qu’à prendre des mesures fondées sur des données probantes et à garantir la responsabilisation.

Le registre permet aux utilisateurs de sélectionner des indicateurs appropriés pour suivre l’épidémie et la riposte d’un pays. Il fait en outre ressortir précisément les indicateurs harmonisés qui ont été adoptés par une multitude d’organismes multilatéraux et d’organisations internationales.

Un outil précieux en matière de suivi national

Le Registre des indicateurs est une base de données unique qui comprend de très nombreuses fonctions. Ses principaux destinataires sont les autorités nationales de coordination sida, lorsqu’elles procèdent à la définition ou à l’examen du plan du suivi et de l’évaluation de leur riposte nationale au VIH, ainsi que les exécutants, dans le cadre du suivi de leurs programmes VIH. L’utilisation du registre permet aux pays :

  • List item 1- d’avoir accès aux informations sur toute la gamme d’indicateurs disponibles ;
  • de sélectionner des indicateurs adaptés à leur épidémie et à leur riposte ;
  • de gérer et de partager leur propre série d’indicateurs spécifiques ;
  • d’utiliser des outils de normalisation pour l’élaboration de nouveaux indicateurs le cas échéant ;   
  • d’exporter des définitions d’indicateurs aux formats PDF, Word, Excel et SDMX, pour la collecte de données par des applications telles que le Système d’information sur la riposte des pays (CRIS).

Non seulement cet outil permet d’effectuer une évaluation comparative des indicateurs existants, mais il peut également s’appliquer à des indicateurs récemment créés, pour garantir la collecte d’informations de première qualité. L’introduction d’outils de normalisation dans le Registre des indicateurs est une initiative entièrement nouvelle permettant d’améliorer la qualité et la cohérence des indicateurs relatifs au VIH.

Des fonctionnalités complémentaires seront ajoutées l’année prochaine, notamment des classements indépendants des indicateurs à l’aide d’un nouvel outil de normalisation des indicateurs, élaboré par un groupe de travail technique du Groupe de référence ONUSIDA pour le suivi et l'évaluation (MERG), constitué notamment de représentants de diverses institutions des Nations Unies, de donateurs bilatéraux, de représentants de pays et de membres de la société civile.

L’élaboration du Registre des indicateurs est une initiative pluriinstitutions, soutenue par l’Organisation mondiale de la Santé, l’UNICEF, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, le Plan d’urgence du Président des États-Unis pour la lutte contre le sida, et le Secrétariat de l'ONUSIDA. Elle est encadrée par le MERG, qui fixe les normes relatives aux indicateurs et à leur utilisation.

Pour accéder au Registre des indicateurs : www.indicatorregistry.org

Pour plus d’informations, veuillez contacter M. Taavi Erkkola (erkkolat@unaids.org).

Un nouveau Registre des indicateurs relatifs au VIH améliore l’accès à des indic

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Face au sida, il faut en faire plus pour protéger les droits des femmes à l’héritage et à la propriété

13 mars 2009


Elizabeth Mataka, Envoyée spéciale des Nations Unies pour le VIH/sida en Afrique.
Photo: PNUD

Si davantage de femmes doivent pouvoir éviter l’infection à VIH, les lois sur l’héritage et la propriété doivent être revisitées, révisées, ou mieux appliquées. Il s’agissait là d’un des messages clés qui se sont dégagés lors d’une importante manifestation sur les droits des femmes à l’héritage, à la terre et au logement dans le contexte du VIH, qui s’est tenue hier, 12 mars, en marge de la 53ème session de la Commission de la condition de la femme au Siège des Nations Unies à New York.

La discussion a rassemblé toute une gamme d’orateurs, notamment Elizabeth Mataka, Envoyée spéciale des Nations Unies pour le VIH/sida en Afrique, et Rose Gawaya, Conseillère principale pour les questions de genre, Pratique du PNUD sur le VIH/sida, basée à Johannesburg, Afrique du Sud. La manifestation était axée sur l’examen du travail d’innovation qui a été effectué pour accroître l’accès des femmes, à la terre et au logement – et pour qu’elles en aient le contrôle et se les approprient – afin de tenter d’atténuer les répercussions du sida. Des stratégies réalistes et concrètes, s’étendant des communautés au niveau international, ont été passées en revue.

"L’inégalité des droits des femmes en matière d’héritage et de propriété ne permet pas aux femmes d’avoir accès aux ressources qui aideraient à réduire leur vulnérabilité au VIH et à améliorer leur capacité à faire face aux conséquences de l’épidémie."

Elizabeth Mataka, Envoyée spéciale des Nations Unies pour le VIH/sida en Afrique

Mme Mataka a souligné la vulnérabilité accrue des femmes du fait du sida et a exhorté les gouvernements à harmoniser des lois et une législation souvent contradictoires. Elle a déclaré « L’inégalité des droits des femmes en matière d’héritage et de propriété ne permet pas aux femmes d’avoir accès aux ressources qui aideraient à réduire leur vulnérabilité au VIH et à améliorer leur capacité à faire face aux conséquences de l’épidémie. »

La question de ces droits pour les femmes est d’une importance capitale lorsque l’on aborde le VIH. Quand le conjoint d’une femme meurt du sida, elle risque de perdre son foyer et ses terres, son héritage et ses moyens de subsistance. Cela peut la mettre dans une situation où elle sera forcée d’avoir des relations et des comportements qui la rendent plus vulnérable au virus. Les membres du panel ont rappelé que lorsque les femmes peuvent s’approprier les terres et en avoir le contrôle, et avoir accès aux droits à la propriété, elles ont une plus vaste gamme de choix, sont beaucoup plus capables d’exercer leur autonomie et, en fin de compte, sont mieux à même de se protéger. 

Les membres du panel ont recommandé, ainsi que la révision et la mise en œuvre des lois existantes sur l’héritage, un meilleur accès à l’information et aux experts juridiques, des partenariats améliorés parmi les organisations œuvrant dans ce domaine et des réseaux renforcés pour accroître la sensibilisation à ces problématiques, avec l’accent mis sur les femmes au sein de la communauté en tant qu’importants moteurs du changement. Elles ont également suggéré d’utiliser davantage les médias et des manières de partager et de présenter les messages, tout en soulignant la nécessité d’accroître la portée des recherches.

Parmi les autres membres du panel figuraient notamment Jeanmarie Fenrich, Fordham Leitner Centre for International Law and Justice ; Seodi White, Women and Law in Southern Africa (Malawi) ; Esther Mwaura, GROOTS Kenya, Commission Huairou ; et Anne Gathumbi, Initiative de l’Open Society pour l’Afrique de l’Est, Initiative loi et santé.

Cette manifestation a été organisée par le PNUD, la Commission Huairou et Soros/OSI, avec l'appui de l'ONUSIDA, de GROOTS, du CIRF, du Fordham Law Leitner Center et de WLSA Malawi.

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Consommation de drogues injectables : entretien avec le Chef de l'équipe Prévention, soins et appui de l'ONUSIDA

12 mars 2009

La Commission des stupéfiants (CND) tiendra sa 52e session à l'Office des Nations Unies de Vienne du 11 au 20 mars 2009. Cette session permettra aux gouvernements d'évaluer les progrès accomplis dans la réalisation des objectifs définis en 1998, lors de la Session spéciale de l'Assemblée générale des Nations Unies sur les drogues illicites.

Dans un entretien, M. Michael Bartos, Chef de l'équipe Prévention, soins et appui
 de l'ONUSIDA, nous fait part de son opinion sur les progrès réalisés par la Commission dans le traitement du lien entre drogues injectables et VIH.

La 52e session de la Commission des stupéfiants se tient 11 ans après l'importante Session spéciale de l'Assemblée générale des Nations Unies sur les drogues illicites de 1998. Où en sommes-nous aujourd'hui dans le traitement du lien entre VIH et consommation de drogues ?

Onze années, dont une année de réflexion, se sont écoulées entre la Session spéciale de l'Assemblée générale des Nations Unies sur les drogues illicites de 1998 et la session de la Commission des stupéfiants (CND) qui se tient cette année à Vienne. La Commission et son groupe ministériel de haut niveau examineront les progrès réalisés depuis 1998, la situation actuelle et les prochaines étapes de la réponse au problème mondial de la drogue.

Le VIH n'est qu'un des aspects de ce problème. A la CND, il est abordé dans le contexte de la « réduction de la demande » ; les membres examineront les moyens permettant de traiter à la fois les méfaits directs de la consommation de drogues et les risques associés à cette consommation, notamment la contamination par le VIH.

 

"Nous avons donc maintenant une parfaite connaissance du lien fondamental entre VIH et consommation de drogues ; nous sommes en outre tout à fait conscients du fait que ce lien doit être brisé, si nous voulons espérer juguler les épidémies de VIH dans de nombreuses régions du monde."

M. Michael Bartos, Chef de l'équipe Prévention, soins et appui de l'ONUSIDA

Depuis 1998, nous sommes devenus beaucoup plus conscients des intrications entre la consommation de drogues et l'épidémie de VIH. En 1998, nous pouvions déjà voir à quel point le VIH s'était propagé parmi les consommateurs de drogues injectables ; nous savions également que la consommation de drogues injectables constituait un moyen de propagation très efficace du VIH d'un pays à l'autre. Toutefois, à cette époque, on ne cernait pas encore totalement l'étendue du problème potentiel représenté par ce mode de propagation. Par exemple, en Russie, où la consommation de drogues injectables constitue le principal vecteur de l'épidémie, seuls quelques cas d'infections par le VIH étaient recensés avant le début des années 1990. On parle maintenant d'un million de personnes contaminées par le VIH dans ce pays. De fait, durant les années 1990, les cas de contamination par le VIH parmi les consommateurs de drogues injectables ont littéralement explosé en Russie ainsi que dans un certain nombre d'autres pays.

Nous avons donc maintenant une parfaite connaissance du lien fondamental entre VIH et consommation de drogues ; nous sommes en outre tout à fait conscients du fait que ce lien doit être brisé, si nous voulons espérer juguler les épidémies de VIH dans de nombreuses régions du monde.

Quels sont les principaux problèmes rencontrés dans les actions portant sur le VIH et la consommation de drogues ?

Plusieurs problèmes font obstacle à un traitement correct de la question de la propagation du VIH chez les consommateurs de drogues injectables. D'abord, la consommation de drogues injectables ou non est illégale dans la plupart des pays. Par conséquent, ces comportements et les moyens de les contrôler tombent sous l'autorité de la police.

Ce problème a un rapport avec celui du VIH, dans la mesure où les stratégies de prévention les plus efficaces sont celles qui intègrent les personnes les plus touchées. Il demeure très difficile pour les consommateurs de drogues injectables de soutenir qu'ils peuvent, devraient et, en fait, doivent faire partie de la solution au problème du sida, au lieu d'être simplement perçus comme un élément de ce problème et envoyés en prison ou dans des camps de traitement.

Les consommateurs de drogues injectables sont tenus à l'écart de la plupart des actions sociales, y compris les actions contre le VIH. Un des défis majeurs consiste à trouver des moyens pour aider d'une part, les consommateurs de drogues à accéder aux services de prise en charge du VIH, et d'autre part, les organisations assurant des services auprès de ces personnes, notamment des services de prise en charge du VIH.

Une collaboration entre les services de police et les organisations travaillant sur le sida est-elle possible ?

De réels progrès ont été réalisés là où les autorités de police et les consommateurs de drogues ont trouvé un intérêt à travailler ensemble dans le but d'agir sur les risques liés à la consommation de drogues injectables. Les moyens permettant à des mesures policières préventives de contribuer à la riposte au sida sont l'un des axes que nous devons nous examiner attentivement.

Sur quels points l'ONUSIDA va-t-il insister dans les débats de la Commission des stupéfiants ?

La Commission des stupéfiants sera l'occasion pour l'ONUSIDA d'attirer l'attention sur l'ampleur du problème. Il n'existe pratiquement aucun pays dans le monde qui ne possède pas au moins une faible population de consommateurs de drogues injectables. Des estimations récentes, réalisées sous l'égide du groupe de référence du système des Nations Unies sur la consommation de drogues injectables, montrent que le monde compte environ 16 millions de consommateurs de drogues, dont 3 millions vivent avec le VIH. Ces personnes représentent donc une part assez considérable de la population totale touchée par l'épidémie. En fait, 30% des personnes touchées par l'épidémie de VIH dans le monde, en dehors de l'Afrique subsaharienne, sont des consommateurs de drogues injectables.

 

"De nombreux consommateurs de drogues injectables sont exclus des programmes de traitement du VIH et des services de santé sexuelle, car les personnes à la tête de ces programmes estiment que les consommateurs de drogues sont incapables de suivre un tel traitement régulièrement."

M. Michael Bartos, Chef de l'équipe Prévention de l'ONUSIDA

Maintenant, bien qu'il soit important d'attirer l'attention sur l'ampleur du problème, il est plus important encore de déplacer cette attention sur l'ampleur de la réponse à apporter à ce problème. Un certains nombre de pays à travers le monde sont en train d'opter pour une mise en oeuvre à grande échelle de services de réduction des risques, afin de traiter le problème du VIH chez les consommateurs de drogues injectables.

Ces services incluent l'accès à des traitements de substitution des opioïdes à base de méthadone et de buprénorphine permettant aux consommateurs de drogues d'agir sur leur addiction. D'autres services comprennent l'accès à des traitements de la toxicomanie, à des informations sur la santé sexuelle, à des préservatifs, ainsi qu'à des traitements antirétroviraux pour les consommateurs de drogues qui en ont besoin.

De nombreux consommateurs de drogues injectables sont exclus des programmes de traitement du VIH et des services de santé sexuelle, car les personnes à la tête de ces programmes estiment que les consommateurs de drogues sont incapables de suivre un tel traitement régulièrement.

Les services d'échange d'aiguilles et de seringues ont prouvé leur efficacité en évitant l'utilisation par les consommateurs de drogues d'un matériel d'injection contaminé, ces situations constituant un moyen très efficace pour le virus de se propager.

Un certain nombre de pays sont en train d'accroître l'accès à tout un ensemble de services. Certains pays comme l'Indonésie ont réalisé des progrès impressionnants dans ce domaine. La Malaisie a pris des engagements à haut niveau visant à aborder ces questions dans sa population de consommateurs de drogues. La Chine travaille très sérieusement sur des moyens permettant d'étendre l'accès aux services en rapport avec le VIH et la consommation de drogues à l'ensemble de la population concernée. La même chose s'observe dans de nombreuses régions de l'Inde et du Bangladesh, où des engagements importants ont été pris dans ce domaine. Il en va de même en Asie de l'Est et du Sud-Est où des progrès importants ont été réalisés. En Europe orientale et en Asie centrale, certains signes montrent que les pays dans lesquels la riposte au VIH chez les consommateurs de drogues injectables a été la plus efficace envisagent de généraliser l'accès à de tels services.

Attendez-vous de cette session de la Commission des stupéfiants des avancées sur la question de la réduction des risques ? Que peut-on faire, sur le plan politique, pour que la réduction des risques figure sur l'agenda des Etats membres ?

 

"Il est très difficile pour les pays à travers le monde de trouver le bon équilibre, ou d'arriver à un consensus sur cet équilibre, entre d'une part, la volonté d'empêcher la population de consommer des drogues, et d'autre part, le souhait de réduire les méfaits associés à cette consommation."

M. Michael Bartos, Chef de l'équipe Prévention de l'ONUSIDA

La Déclaration d'engagement sur le VIH/sida adoptée en 2001 par la Session extraordinaire de l'Assemblée générale des Nations Unies sur le VIH/sida constitue un engagement clair en faveur des diverses approches fondées sur la réduction des risques. Cet engagement a été réitéré en 2006 par l'Assemblée générale dans sa Déclaration politique sur le VIH/sida. Cependant, le terme « réduction des risques » reste contesté dans le contexte de la « lutte contre la drogue », un sujet abordé très sérieusement par la Commission des stupéfiants.

Au-delà de la terminologie, la réduction des risques est également contestée dans la réalité. Il est très difficile pour les pays à travers le monde de trouver le bon équilibre, ou d'arriver à un consensus sur cet équilibre, entre d'une part, la volonté d'empêcher la population de consommer des drogues, et d'autre part, le souhait de réduire les méfaits associés à cette consommation.

Selon moi, un fort sentiment se dessine à travers le monde qui tend à placer les approches fondées sur la santé publique et la réduction des risques au premier plan du discours mondial sur la question. Toutefois, il ne se traduit toujours pas dans les politiques de nombreux pays.

Nous avons une situation où, dans certains pays, les autorités anti-drogues, qui travaillent sur la question de la consommation de drogues et du VIH, ne savent même pas ce que font leurs homologues des autorités sanitaires en matière de riposte au VIH chez les consommateurs de drogues injectables.

Une des priorités de l'ONUSIDA et de l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), notre principal coparrainant sur ces questions, est de réunir les autorités anti-drogues, les autorités sanitaires travaillant sur le sida et les autorités carcérales, afin qu'elles discutent de leurs propres stratégies et qu'elles recensent ensemble les obstacles à des stratégies efficaces permettant de traiter ces problèmes intriqués dans un environnement carcéral ou dans le contexte du maintien de l'ordre public, des services de prise en charge du VIH ou des services de santé.

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OPINION : Le silence sur la réduction des risques n'est pas acceptable

11 mars 2009

Methadone
Today of the estimated 16 million people world wide who inject drugs—3 million are HIV positive. Any discussion on drugs cannot ignore their needs and human rights.
Credit: UNAIDS

En 1998, l'Assemblée générale des Nations Unies a tenu une session spéciale sur le problème mondial de la drogue. A cette époque, le lien entre drogues et VIH était peu débattu. Aujourd'hui, on estime à 16 millions le nombre de consommateurs de drogues injectables dans le monde, dont 3 millions sont séropositifs. Tout débat portant sur les drogues ne peut ignorer les besoins et les droits humains de ces personnes.
Au fil des années, le problème du VIH chez les consommateurs de drogues (en particulier les consommateurs de drogues injectables) s'est accentué. Cependant, les actions menées à l'échelle mondiale ne se sont pas appuyées sur des preuves scientifiques et la réduction des risques a été largement ignorée.

Les programmes de réduction des risques incluent l'accès à du matériel d'injection stérile, à des traitements de substitution des opioïdes, à des préservatifs, à des traitements des IST, à une information sur la transmission du VIH par voie sexuelle et à des activités de proximité s'appuyant sur les communautés. Ce sont les moyens qui permettent de réduire le plus efficacement les comportements à risque en matière d'exposition au VIH. Ils évitent la transmission non seulement du VIH, mais également du virus de l'hépatite C et des autres virus véhiculés par le sang.


The word “only” hasn’t worked for HIV prevention, treatment, care and support programmes. And the evidence shows that programmes that “only” focus on one area of drug use will not work either.

 

Les pays ont trop souvent adopté une approche unidimensionnelle basée sur la réduction de la demande ou de l'offre. Or, le mot « uniquement » n'a pas sa place dans les programmes de prévention, de traitement et de prise en charge médico-sociale du VIH. Il est également prouvé que les programmes axés « uniquement » sur un aspect du problème de la consommation de drogues ne produisent pas de bons résultats.

Les pays qui ont adopté une approche globale de la question du VIH et de la consommation de drogues ont enregistré un ralentissement, voire une diminution, de la propagation du VIH chez les consommateurs de drogues injectables. Parmi ces pays figurent l'Australie, le Royaume-Uni, la France, l'Italie, l'Espagne et le Brésil ; cela concerne également certaines grandes villes du Bangladesh, de la Fédération de Russie et d'Ukraine. Depuis quelques années, des pays comme l'Indonésie ou la Chine développent l'accès aux programmes de réduction des risques pour les consommateurs de drogues injectables.

Aucune conséquence négative imprévue, telle une augmentation de l'initiation aux drogues injectables ou de la durée et de la fréquence de la consommation de telles drogues, n'a été mise en évidence. Au contraire, les pays ayant adopté cette approche de la prévention du VIH fondée sur la santé publique auprès des consommateurs de drogues injectables enregistrent souvent les meilleurs résultats dans l'inversion du cours de l'épidémie.

Les effets largement bénéfiques des programmes de réduction des risques contrastent avec l'impact limité des approches uniquement répressives sur la réduction de la consommation de drogues et des crimes liés à cette consommation. En outre, ces approches vont souvent de pair avec de graves atteintes aux droits de l'homme et des résultats médiocres sur le plan sanitaire pour les consommateurs de drogues. Parmi ces violations des droits de l'homme figurent des arrestations arbitraires, des détentions prolongées, un fichage obligatoire des consommateurs, ainsi qu'un usage injustifié de la force et un harcèlement par les officiers de police. La possession et la distribution d'aiguilles et de seringues stériles constituent parfois une infraction aux lois sur les drogues et il arrive que les substituts des opioïdes soient classés parmi les substances illicites, alors que la méthadone et la buprénorphine figurent toutes deux dans la liste modèle des médicaments essentiels de l'OMS.


It should not be a crime to access clean needles. It should not be a crime to access substitution therapy.

 

Ces mesures renforcent la stigmatisation des consommateurs de drogues injectables, dissuadent ces personnes de se tourner vers certains services (notamment pour des traitements de la dépendance ou du VIH) et peuvent engendrer des hésitations de la part des professionnels de la santé et du secteur social à proposer des services aux consommateurs de drogues. En revanche, lorsque les actions de répression et de santé publique vont de pair, les effets sont très positifs, à l'image des résultats obtenus en Grande Bretagne et en Australie, où la brigade des stupéfiants centre son travail sur la lutte contre le crime tout en dirigeant les consommateurs de drogues vers les services de santé et les services sociaux. Le temps est venu de collaborer et non pas de travailler les uns contre les autres.

Avoir accès à des aiguilles stériles ou à des traitements de substitution ne devrait pas être considéré comme un délit. Le problème de la drogue touche le monde entier et ne peut pas être résolu de manière isolée. Il est urgent que les organisations travaillant sur la lutte contre la drogue et sur le sida joignent leurs efforts. Grâce à cette collaboration, le monde aura plus de chances d'adopter des solutions susceptibles de sauver des vies.

Les pays dans lesquels on trouve le plus de consommateurs de drogues injectables séropositifs se situent en Europe orientale, en Asie de l'Est et du Sud-Est, ainsi qu'en Amérique latine. Dans ces régions, on estime à 40% la prévalence du VIH dans certaines populations. De nouvelles épidémies liées à l'injection de drogues sont également en train d'apparaître en Afrique subsaharienne. Dès qu'une personne est contaminée par le VIH dans une population de consommateurs de drogues injectables, le virus peut se propager très rapidement. Des prévalences du VIH passant de 5% à 50% ont été observées parmi des consommateurs de drogues injectables dans certains environnements ; le VIH peut en outre être transmis par ces personnes à leurs partenaires sexuels ou à d'autres populations plus exposées au risque de contamination.  

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Consultation sur la prévention du VIH en Fédération de Russie

10 mars 2009


Une consultation sur les progrès et les lacunes entourant l’accès universel à la prévention du VIH en Fédération de Russie, ainsi que sur les prochaines étapes en vue de sa réalisation, s’est tenue les 25 et 26 février à Moscou.
Photo: ONUSIDA

Une consultation sur les progrès et les lacunes entourant l’accès universel à la prévention du VIH en Fédération de Russie, ainsi que sur les prochaines étapes en vue de sa réalisation, s’est tenue les 25 et 26 février à Moscou. La réunion a été organisée par le ministère russe de la Santé et du Développement social, le Service fédéral de surveillance en matière de protection des droits des consommateurs et du bien-être de l’individu, le Centre fédéral de lutte contre le sida, et l’ONUSIDA. Une centaine de professionnels des soins de santé y ont participé, parmi lesquels des représentants de l’Association russe des personnes vivant avec le VIH et des membres de la société civile de 23 régions russes.

La Russie a réalisé d’importants progrès vers la réalisation de ses objectifs en matière d’accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et à l’appui dans le domaine du VIH, adoptés dans la Déclaration politique 2006 sur le VIH/sida. En 2008, 55 000 personnes ont reçu un traitement contre le VIH, et 24 millions de personnes ont subi un dépistage du VIH. Cette année, pour la première fois, 400 millions de roubles (environ 14 millions de dollars américains) du budget fédéral ont été affectés à la prévention du VIH, soit deux fois plus que la somme allouée les années précédentes.

"Quelque 400 projets de prévention sont réalisés dans le cadre du Projet national prioritaire de santé. Malgré cela, l’épidémie de VIH ne cesse de se propager. Certes, des progrès ont été accomplis dans les domaines du traitement contre le VIH, du dépistage et de la prévention de la transmission mère-enfant, mais il faut améliorer d’autres interventions préventives."

Alexander Goliusov, le responsable du Département VIH/sida au sein du Service fédéral de surveillance en matière de protection des droits des consommateurs et du bien-être de l’individu

En Russie, le nombre de nouvelles infections à VIH, qui atteint presque 40 000 par an, n’a pas diminué, malgré l’augmentation des dépenses et l’élargissement de la couverture des programmes de prévention du VIH visant les populations clés plus exposées au risque d’infection, notamment les consommateurs de drogues injectables, les professionnel(le)s du sexe, les prisonniers et les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, ainsi que les jeunes et la population générale. Ces chiffres confirment qu’il est nécessaire d’accroître la couverture des populations clés en mettant au point des méthodes de prévention fondées sur des données probantes et en assurant la fourniture de services de qualité.

La réunion a été l’occasion d’aborder les questions les plus urgentes dans le domaine de la prévention du VIH en Russie. Les participants ont analysé le besoin de cerner les composantes inadaptées des activités de prévention du VIH et de renforcer l’efficacité de celles-ci en adoptant des mesures spécifiques. Alexander Goliusov, le responsable du Département VIH/sida au sein du Service fédéral de surveillance en matière de protection des droits des consommateurs et du bien-être de l’individu, a déclaré :


En Russie, le nombre de nouvelles infections à VIH, qui atteint presque 40 000 par an, n’a pas diminué.
Photo: ONUSIDA

« Quelque 400 projets de prévention sont réalisés dans le cadre du Projet national prioritaire de santé. Malgré cela, l’épidémie de VIH ne cesse de se propager. Certes, des progrès ont été accomplis dans les domaines du traitement contre le VIH, du dépistage et de la prévention de la transmission mère-enfant, mais il faut améliorer d’autres interventions préventives. »

Actuellement, 45% des efforts de prévention du VIH dans tout le pays ciblent les populations les plus exposées, et 55% des projets sont centrés sur diverses formes d’appui pour les personnes vivant avec le VIH. La Russie met en œuvre différents programmes novateurs efficaces. Toutefois, la conférence a mis l’accent sur le fait que la plupart des projets ne dépassaient pas le stade des activités pilotes. Ainsi, les mesures de prévention visant les populations exposées au VIH demeurent insuffisantes. Par exemple, les besoins des jeunes ne sont pas suffisamment pris en compte dans les activités de prévention du VIH. En 2007, seuls 33,8% des jeunes de 15 à 24 ans avaient une conception correcte de l’infection à VIH. Le gouvernement russe s’est fixé l’objectif d’élever ce chiffre à 95% pour 2010.

« La Russie a accompli des progrès considérables vers un certain nombre d’indicateurs relatifs à l’accès universel, principalement dans le domaine du traitement contre le VIH. Malheureusement, comme dans bien d’autres pays, l’élargissement des programmes de prévention du VIH visant notamment les populations les plus exposées et les jeunes progresse plus lentement que les avancées en matière de traitement », a affirmé Marina Semenchenko, responsable d’équipe par intérim du Bureau de l’ONUSIDA en Russie. « À la réunion, des experts russes ont eu un échange de vues sur les mesures efficaces et inefficaces de prévention du VIH et sur ce qui pourrait être accompli pour parvenir à des résultats tangibles dans ce domaine. »

Dans le cadre de la consultation, la question de l’introduction d’un programme de prévention du VIH susceptible d’être maintenu à long terme au niveau des études secondaires a également été abordée. Actuellement, les informations relatives au VIH – les moyens de transmission et de prévention – figurent dans des matières scolaires telles que la biologie ou la santé et l’hygiène. Toutefois, elles n’offrent pas une vision adaptée et actualisée de la maladie.

Les participants de la réunion ont en outre souligné que l’un des principaux obstacles à des programmes efficaces de prévention du VIH était l’absence de collaboration interinstitutions et la participation limitée du service de lutte contre le trafic illicite des stupéfiants dans la prise en considération des besoins des consommateurs de drogues injectables.

Les débats ont donné lieu à une résolution assortie de recommandations relatives à un ensemble de mesures requises, en particulier la nécessité de définir un axe national de prévention du VIH. La résolution finale sera soumise à la Commission gouvernementale sur les questions de prévention, de diagnostic et de traitement de la maladie provoquée par le virus de l’immunodéficience humaine.

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Le ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie s’entretient de la crise financière avec des institutions des Nations Unies

10 mars 2009


Le 7 mars 2009, le ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, a organisé une réunion de responsables d’institutions des Nations Unies à Genève, consacrée essentiellement aux effets de la crise financière mondiale.

Le 7 mars 2009, le ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Sergei Lavrov, a organisé une réunion de responsables d’institutions des Nations Unies à Genève, consacrée essentiellement aux effets de la crise financière mondiale.

Il s’agissait de la première réunion du Directeur exécutif de l’ONUSIDA, Michel Sidibé. Au cours du débat, celui-ci a constaté avec préoccupation que les effets de la crise financière mondiale risqueront de faire reculer les progrès difficilement accomplis dans la riposte mondiale au sida s’ils se traduisent par le fait que les donateurs n’honorent pas leurs engagements mondiaux d’augmenter les fonds alloués au sida en vue d’atteindre les objectifs de l’accès universel et si les gouvernements sont moins en mesure d’acheter des biens de première nécessité, tels que des trousses de dépistage du VIH et des médicaments antirétroviraux pouvant sauver des vies.

Le Directeur exécutif de l’ONUSIDA a en outre expliqué clairement la façon dont, à ses yeux, la crise financière constituait, pour les pays et les organisations internationales, l’occasion de poursuivre des réformes qui s’imposent, de recentrer les efforts sur les résultats au niveau national, et de réaliser plus d’actions avec moins de moyens. Il a de plus fait référence à l’ONUSIDA en tant que modèle de la réforme des Nations Unies, s’agissant d’un programme commun entre 10 institutions et programmes des Nations Unies qui obtient des résultats coordonnés aux niveaux mondial et national.

À la réunion avec M. Lavrov, Michel Sidibé a préconisé le maintien du leadership de la Russie, afin de garantir un financement stable du sida, de la santé et du développement. Le gouvernement russe est devenu le principal bailleur de fonds de la riposte nationale au sida, et il a accompli des progrès notables vers ses objectifs en matière d’accès universel dans les domaines suivants : prévention de la transmission mère-enfant, élargissement des services de conseil et de test VIH, élargissement de la couverture des contrôles médicaux et fourniture de l’accès au traitement (dont les bénéficiaires sont passés de 15 000 en 2006 à 55 000 en 2008).

Malgré le nombre croissant d’activités de prévention du VIH dans le pays, des experts russes et internationaux s’accordent à penser que la couverture de la plupart des programmes de prévention, notamment pour les groupes vulnérables, est insuffisante. Les bénéficiaires des services de prévention du VIH sont peu nombreux : 39% des professionnel(le)s du sexe, 17% des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et 24% des consommateurs de drogues injectables. En outre, la forte stigmatisation empêche les personnes les plus exposées et les personnes marginalisées de la société de s’employer activement à avoir recours à des services de prise en charge sida.

Néanmoins, le gouvernement russe a récemment annoncé son intention d’allouer des fonds supplémentaires à des programmes de lutte contre le VIH, notamment dans le domaine de la prévention. Sous la conduite de la ministre de la Santé et du Développement social de la Fédération de Russie, Tatiyana Golikova, la Commission gouvernementale sur le VIH a officiellement adopté les objectifs de la Russie en matière d’accès universel en mars 2008.

L’ONUSIDA se félicite de poursuivre ses travaux avec le gouvernement russe sur des initiatives nationales et régionales ainsi que sur le renforcement de partenariats dans toute la région.

Le ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie s’entretient de l

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Un nouveau rapport montre une vulnérabilité accrue au VIH chez les migrantes originaires d'Asie dans les Etats arabes

10 mars 2009


Une nouvelle étude intitulée Vulnérabilités vis-à-vis du VIH des migrantes originaires d'Asie dans les Etats arabes montre que les femmes asiatiques qui émigrent dans les pays arabes sont souvent confrontées à des situations qui les rendent extrêmement vulnérables vis-à-vis des facteurs conduisant à une contamination par le VIH.

 

Selon une étude publiée aujourd'hui et réalisée en collaboration par le PNUD, l'ONUSIDA, CARAM Asie, l'OIM, l'UNIFEM et le Centre des migrants de Caritas au Liban, les femmes asiatiques qui émigrent dans les Etats arabes le font souvent dans des conditions peu sûres, sont souvent la cible de violences et d'une exploitation sexuelle et sont très vulnérables vis-à-vis des facteurs conduisant à une contamination par le VIH.

Vulnérabilités vis-à-vis du VIH des migrantes originaires d'Asie dans les Etats arabes examine le tribut payé par les femmes migrantes, en particulier les moins qualifiées, sur les plans sanitaire, social et économique. Dans le contexte actuel de crise économique mondiale, avec un chômage en hausse, ces femmes peuvent se retrouver en situation de précarité du fait d'une position de négociation qui tend à s'affaiblir et qui les pousse à accepter des conditions médiocres pour obtenir ou garder un emploi.

La migration elle-même ne constitue pas un facteur de risque d'infection par le VIH ; ce sont les conditions dans lesquelles les gens émigrent ainsi que les conditions de vie et de travail que ces personnes rencontrent dans le pays d'accueil qui les rendent extrêmement vulnérables au VIH.

L'étude, qui s'appuie sur quelques 600 entretiens réalisés dans quatre pays asiatiques et trois Etats arabes (Bahreïn, le Liban et les Emirats Arabes Unis), révèle que souvent, les femmes migrantes, dont beaucoup sont des employées de maison, ne bénéficient d'aucune protection juridique, subissent des menaces et une exploitation sexuelle sur leur lieu de travail et ont un accès limité, voire inexistant, aux services sociaux ou aux services de santé.

Les Etats arabes sont la principale destination de nombreux migrants venus d'Asie, notamment des quatre pays inclus dans l'étude, à savoir le Bangladesh, le Pakistan, les Philippines et le Sri Lanka.    

La migration des femmes vers les Etats arabes considérés et les mouvements d'argent vers les pays d'origine étudiés sont deux phénomènes de grande ampleur. Le rapport estime que 70% à 80% des personnes qui émigrent vers les Etat arabes en provenance du Sri Lanka et des Philippines sont des femmes. Entre 1991 et 2007, 60% des femmes migrantes du Bangladesh ont quitté leur pays pour trouver un emploi dans cette région ; sur la même période, le montant des sommes d'argent envoyées dans leur pays par les Philippins travaillant dans les Etats arabes s'est élevé à 2,17 milliards de dollars US. Les travailleurs migrants venus du Bangladesh travailler aux Emirats Arabes Unis ont envoyé environ 367 millions de dollars US dans leur pays. Quant aux sommes envoyées par les travailleurs migrants originaires du Sri Lanka, elles s'élèvent actuellement à 3 milliards de dollars US.

Le rapport Vulnérabilités vis-à-vis du VIH des migrantes originaires d'Asie dans les Etats arabes contient des propositions pour l'avenir. Selon le rapport, les pays d'accueil et les pays d'origine partagent une responsabilité égale, pour ce qui est de la mise en place de politiques et de programmes de protection destinés aux femmes à la recherche d'une vie meilleure loin de leurs pays.  Les recommandations contenues dans le rapport sont notamment les suivantes : 

  • Les migrants dont l'état de santé n'empêche pas d'occuper un emploi, comme les personnes vivant avec le VIH, ne doivent pas se voir refuser le droit à travailler ;
  • L'assurance-santé des travailleurs migrants doit couvrir tous les aspects de la santé, y compris le VIH ;
  • Des listes noires d'agents de placement et d'employeurs doivent être créées, mises à jour et partagées ;
  • Le personnel des ambassades et des consulats situés dans les pays d'accueil doit être formé sur les besoins et les vulnérabilités propres aux femmes migrantes ;
  • Le code du travail existant doit être modifié ou réformé afin qu'il s'applique aux travailleurs migrants du secteur des emplois domestiques

Un nouveau rapport montre une vulnérabilité accrue au VIH chez les migrantes ori

Copparaintes:

PNUD


Partenaires:

CARAM Asie (Coordination de l'Action de recherche sur le sida et la mobilité) (en anglais)

Centre des migrants Caritas au Liban


Reportages:

Informations sur les ripostes au sida au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (4 février 2009)

Sexospécificité et sida au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (8 août 2007)


Publications:

Vulnérabilités vis-à-vis du VIH des migrantes originaires d'Asie dans les Etats arabes:
Rapport complet (pdf, 2.27 Mb) (en anglais)
Résumé (pdf, 822 Kb) (en anglais)

Migrants et VIH : le club « Far Away from Home » (pdf, 899 Kb) (en anglais)

Feature Story

Une action islamique commune pour riposter au sida

10 mars 2009


The Islamic Conference of Health Ministers (ICHM) brought together representatives from 57 member countries from 1 – 4 March in the I.R. of Iran. Credit: ICHM

La République islamique d’Iran a accueilli la deuxième session de la Conférence des Ministres de la santé des pays de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI) qui a réuni les représentants des 57 Etats Membres du 1er au 4 mars. Dans le cadre de cette session intitulée « Egalité en matière de santé dans l’Ummah islamique », ils ont examiné les problèmes de santé auxquels la communauté islamique était confrontée.

L’objectif était de formuler des propositions concrètes pour lutter contre ces problèmes par le lancement d’une « vision de l’OCI en matière de santé » et d’examiner l’application des décisions et des recommandations de la première Conférence des Ministres de la santé de l’OCI, qui s’était tenue à Kuala Lumpur (Malaisie) en 2007, et des avancées réalisées en la matière depuis lors.

« Les décideurs en matière de santé devraient adopter une stratégie globale face à ces problèmes qui ferait de la santé l’axe du développement et qui la considèrerait sous l’angle tant physique que psychologique, social et spirituel », a déclaré le Professeur Lankarani, Ministre iranien de la Santé et de l’enseignement de la médecine, lors de l’ouverture de la session.

En ce qui concerne la lutte contre les maladies transmissibles, dans la résolution adoptée par les ministres à ce sujet, il a été noté – avec préoccupation - que le sida constituait une crise aux conséquences désastreuses pour les progrès sociaux et économiques de l’ensemble des nations, y compris des pays musulmans. Les auteurs de cette résolution prient instamment les Etats Membres de l’OCI d’encourager les programmes de prévention du VIH, notamment par le biais d’une coopération avec l’ONUSIDA, l’OMS et le Fonds mondial. Ces programmes devront être élaborés et mis en œuvre dans le respect entier des valeurs islamiques, culturelles, éthiques et sociales des Etats Membres de l’OCI.

"Garantir un accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et à l’appui en matière de VIH est la pierre angulaire de la lutte contre l’épidémie."

Renu Chahil-Graf, Administratrice, Equipe d’appui aux régions de l’ONUSIDA pour le Moyen Orient et l’Afrique du Nord

Il n’y pas une épidémie unique de VIH parmi les 57 Etats Membres de l’OCI. Même si le nombre de contaminations signalées est en hausse dans certains pays et stable dans d’autres, des taux supérieurs de prévalence du VIH sont enregistrés dans certains lieux et groupes de population de certains pays. A cela s’ajoute une dynamique socioéconomique élargie, par exemple le changement des modes de vie des jeunes, l’instabilité sociopolitique et les conflits, l’inégalité entre les sexes et la mobilité, qui constituent des facteurs accroissant la vulnérabilité à l’infection à VIH.

« Garantir un accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et à l’appui en matière de VIH est la pierre angulaire de la lutte contre l’épidémie », a déclaré Renu Chahil-Graf, Administratrice, Equipe d’appui aux régions de l’ONUSIDA pour le Moyen Orient et l’Afrique du Nord. « Les opportunités nées des efforts entrepris pour réaliser l’accès universel doivent être saisies afin de garantir l’accès aux biens essentiels, l’égalité entre les sexes, les droits de l’homme, les avancées sur la voie de la réalisation de tous les Objectifs du Millénaire pour le développement et les soins de santé primaires à tous. »

La résolution finale adoptée par l’OCI invite ses Etats Membres et le Secrétariat général de l’Organisation à participer à la riposte mondiale contre le sida dans le cadre d’une coopération et d’un partenariat internationaux et par la diffusion active de la vision et de l’approche islamique commune en matière de riposte à l’épidémie de VIH.

L’OCI compte 57 Etats membres dans lesquels vivent près de 1,5 milliard de personnes, réparties sur quatre continents : Asie, Afrique, Europe et Amérique du Sud. Les efforts de l’OCI visent principalement à cristalliser une action islamique commune garantissant, préservant et protégeant les intérêts du monde musulman. Depuis le troisième Sommet extraordinaire de Makka Al-Moukarramah de 2005, au cours duquel un Programme décennal d’action a été établi, les objectifs de développement ont été définis dans plusieurs domaines, notamment celui de la santé. Les participants au Sommet ont, par exemple, lancé un appel demandant instamment à tous de lutter contre la pandémie et d’éliminer les maladies et les épidémies telles que le sida, le paludisme, la poliomyélite et la tuberculose.

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UNICEF: Au Rwanda, les communautés offrent une grande « famille » aux orphelins

09 mars 2009

Ce reportage a d'abord été publié sur UNICEF.org


Clémentine, 18 ans, et sa soeur, toutes deux testées pour le VIH, désormais en sécurité dans l'Est du Rwanda.
Photo: UNICEF/2009/Frejd

Bamporeze est une organisation non gouvernementale qui, peu après le génocide de 1995, a lancé un programme s'appuyant sur les communautés et destiné aux enfants rendus orphelins par le sida au Rwanda. Environ 150 000 personnes, dont 19 000 enfants, vivent avec le VIH au Rwanda.

Clémentine, 18 ans, vit dans l'Est du Rwanda et a été durement affectée par l'épidémie de sida.
« Il y a quelques années, mes parents sont morts de maladies liées au sida, nous a t elle expliqué, mais personne ne nous a dit ce qu'ils avaient ou que nous devrions également faire un test de dépistage du VIH. »

"Il y a quelques années, mes parents sont morts de maladies liées au sida, nous a t elle expliqué, mais personne ne nous a dit ce qu'ils avaient ou que nous devrions également faire un test de dépistage du VIH. "

Clémentine, 18 ans, vit dans l'Est du Rwanda et a été durement affectée par l'épidémie de sida.

Clémentine et ses frères et sœurs ont subi un test de dépistage et bénéficient désormais du soutien d'un groupe de personnes plus important sur lequel ils peuvent compter, une « famille » élargie constituée de membres de la communauté mobilisés par Bamporeze, lorsque l'organisation a découvert la situation de Clémentine et de ses frères et sœurs après la mort de leurs parents.

Un soutien de la communauté aux orphelins

Au fil de leur action auprès des orphelins, les membres de Bamporeze ont réalisé que les familles d'accueil ne constituaient pas une solution viable pour tous ces enfants.

« Il y avait tout simplement trop d'orphelins », nous a expliqué Jeanne d'Arc Muhongayire, la fondatrice et coordonnatrice de Bamporeze. « Nous avons donc décidé d'examiner comment nous pourrions travailler avec l'ensemble de la communauté pour tenter de reconstruire la vie de ces enfants, en instaurant le sentiment d'une responsabilité commune envers eux. »

Pour créer cette famille élargie, Bamporeze, avec le soutien de l'UNICEF, a fait en sorte que ces enfants puissent poursuivre leur scolarité, acquérir des connaissances et accéder à une information sur la santé reproductive et les compétences psychosociales. Les enfants vivant dans la région de Clémentine ont également créé leur propre coopérative agricole, afin de pouvoir acheter des livres, des médicaments et des vêtements. Bamporeze les a aidé à trouver des mentors agissant comme des parents auprès des enfants.

Un mentor assurant la fonction de parent


La maison de Clémentine au Rwanda ; il y a plusieurs années, ses deux parents sont morts de maladies liées au sida.
Photo: UNICEF/2009/Frejd

« Lorsque Clémentine et ses frères et sœurs ont perdu leurs parents, ils se sont d'abord retrouvés isolés des autres familles », nous a expliqué Patrick, qui travaille pour Bamporeze. « Cela arrive également à d'autres enfants et lorsque leurs familles se dispersent, il est difficile d'entrer en contact avec tous pour leur faire savoir qu'ils ne sont pas seuls. »

« En fait, poursuit Patrick, je passe beaucoup de temps à me rendre dans les différentes maisons où vivent ces enfants pour m'assurer que tous sont inscrits chez nous, afin qu'ils puissent bénéficier de nos services. Je sélectionne ensuite un mentor dans le village, une personne en qui les enfants ont confiance et dont ils estiment pouvoir recevoir le soutien nécessaire. »

« Notre mentor nous rend visite tous les jours », nous a déclaré Clémentine. « Je peux lui parler de tout et elle m'a présenté d'autres enfants dans la même situation. Il est bon de savoir que nous ne sommes pas seuls. »

Une responsabilité assumée par le Gouvernement

Le programme communautaire destiné aux orphelins de Bamporeze a réussi à faire enregistrer chaque orphelin auprès des autorités locales.

« Cela signifie que l'administration locale connaît désormais l'existence de ces orphelins et assume la responsabilité de leur bien-être », nous a déclaré Bernardine Mukakizima, Directrice de la section VIH/sida de l'UNICEF pour le Rwanda.
« Bamporeze est à l'origine d'un programme qui sert d'exemple pour les autres communautés du pays », a-t-elle ajouté. « Nous n'avons pas à attendre que des familles d'accueil ou d'adoption se manifestent ou à compter sur de telles éventualités. Si une communauté se mobilise autour d'un sentiment d'appartenance de « ses » enfants à cette communauté, les orphelins de ce pays réalisent alors qu'ils ne sont pas seuls. »

UNICEF: Au Rwanda, les communautés offrent une grande « famille » aux orphelins

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