
Feature Story
Entretien avec Dr Peter Piot, Directeur exécutif fondateur de l’ONUSIDA
28 novembre 2008
28 novembre 2008 28 novembre 2008Regard sur l’avenir – “Get up, stand up, don’t give up the fight”

Photo: ONUSIDA/ Girardin
A fin 2008, le Dr Peter Piot, Directeur exécutif fondateur de l’ONUSIDA, quittera son poste après avoir dirigé l’organisation depuis sa nomination en 1994. Il revient sur certaines étapes importantes et sur les défis à venir dans un entretien avec John Donnelly :
Comment vous sentez-vous à la veille de votre départ?
Peter Piot : Je pensais que mes deux derniers mois seraient plutôt calmes (Rires). J’ai un peu sousestimé ça. Mais mon objectif principal a été de garantir notre financement pour l’année prochaine. C’est toujours un challenge.
Rétrospectivement, quelles sont pour vous les trois plus grandes percées réalisées pendant votre mandat à l’ONUSIDA?
PP : La première percée a eu lieu en 1996, lorsqu’un traitement a été découvert et mis à disposition, et de manière tout aussi importante, plus tard, lorsque le prix des antirétroviraux a connu une réduction majeure. Ce sont toutes les deux des étapes très importantes.
La deuxième percée a été la Session extraordinaire sur le VIH/sida de l’Assemblée générale des Nations Unies en 2001. Ce fut un moment décisif. Après cela, le Fonds mondial (de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme) a été créé, des présidents et premiers ministres ont pris la tête de la riposte dans de nombreux pays, le sida est devenu une des plus importantes préoccupations mondiales. Ce n’était plus seulement le problème des ministres de la santé. On en discutait dans des lieux où l’on débat des vrais grands problèmes.
Et la troisième chose, je suppose, c’est le fait que les montants dépensés l’année dernière pour combattre le sida aient atteint les 10 milliards de dollars. C’est une formidable mobilisation de ressources, et le rôle des personnes vivant avec le VIH est essentiel là-dedans. L’argent est le résultat d’un mélange entre leur activisme et le travail politique symbolisé par la Session de l’Assemblée générale.
Pouvez-vous décrire un moment où vous avez reçu des données épidémiologiques qui vous ont effrayé?
PP : Il y a eu beaucoup de ces moments. Mon expérience la plus récente, c’est lorsque j’ai vu les dernières données sur l’augmentation des cas de VIH parmi les populations homosexuelles en Asie. C’était exactement ce que nous avions vu en Occident au début des années 1980. J’ai vu la même chose avec les consommateurs de drogues injectables en Europe de l’Est il y a environ 10 ans. Et à l’époque où je travaillais en Afrique centrale, dans ce qui s’appelait alors le Zaïre, vers le milieu des années 1980, l’Afrique du Sud connaissait une prévalence inférieure à 2%. Puis, quelques années plus tard, on a vu cette prévalence exploser et on s’est dit « wow, c’est incroyable ». Il y a eu de nombreux moments comme ça. C’est une chose que nous devons garder à l’esprit lorsque nous envisageons le futur de cette épidémie. Le virus continuera à nous surprendre. C’est pour cela que je suis très sceptique lorsque les gens disent de l’Asie « que cela se limitera à des populations concentrées ».
Peut-être, peut-être pas. Nous ne le savons pas.
La lutte contre le sida a-t-elle renforcé ou affaibli les systèmes de santé?
PP : Je n’ai absolument rien vu laissant penser qu’elle ait affaibli les systèmes de santé. En tous les cas, elle a assurément permis de renforcer certains services, tels que les laboratoires. Les gouvernements déterminés feront en sorte qu’un financement spécifique à la maladie soit alloué au renforcement des capacités locales. C’est l’épidémie de sida elle-même qui a surchargé les
systèmes de santé. Dans le même temps, elle a, pour la première fois, amené de l’argent pour renforcer les personnels de santé, comme au Malawi, par exemple, où ils ont même construit des hôpitaux avec des fonds sida. L’Ethiopie est un autre exemple. Elle a un gouvernement fort et un ministre de la santé déterminé. Il a utilisé les fonds sida pour construire des dispensaires en milieu rural. Mais n’oublions pas que si nous avions attendu que les services de santé soient bien en place pour introduire la thérapie antirétrovirale, nous n’aurions en rien avancé sur les ART et des millions de personnes seraient mortes.
Qu’est-ce qui vous préoccupe aujourd’hui le plus dans la riposte à l’épidémie?
PP : Ce qui me préoccupe vraiment, c’est qu’alors que nous avons fait des progrès sensibles dans l’accès au traitement, nous n’avons pas le même impact lorsqu’il s’agit de prévention du VIH. Est-ce parce que
nous avons besoin de plus de temps, ou bien ne sommes-nous pas sur le bon chemin ? Personnellement je pense de plus en plus que nous devons travailler avec des professionnels du marketing dans les grandes compagnies commerciales, car ils savent comment influencer les comportements des gens. La prévention du VIH est vraiment ce qui demandera un coup de pouce supplémentaire. Vous avez annoncé qu’il manquait 10 milliards de dollars par année pour lutter contre le sida.
Quel est votre meilleur argument pour une augmentation du financement?
PP : L’argument numéro un, le voilà : financer des activités de lutte contre le sida, ça marche, cela sauve des vies, et assure d’importants retours sur investissements. Les besoins sont là. Prenez le traitement, à lui seul : près de 4 millions de personnes suivent aujourd’hui une thérapie antirétrovirale, mais 9 millions en ont toujours besoin. Par ailleurs, nous sommes bien mieux équipés qu’auparavant pour utiliser les fonds. Au début, des systèmes ont dû être élaborés, des laboratoires mis en place, des personnes formées. La prestation des services est aujourd’hui moins chère parce que nous avons fait les investissements initiaux nécessaires.
De quelle manière la crise financière mondiale pourrait-elle affecter les programmes?
PP : Si les financements baissent, le rendement des investissements sera bien moins important. Remettre l’action à plus tard ne fera qu’augmenter la facture finale. Mon souci est que les gouvernements vont maintenant réduire en premier lieu le secteur social. C’est souvent ce qui arrive lors de crises économiques. Le Japon, après la crise financière en 1990, a réduit de 60% l’aide publique au développement. Et sans APD, sans le Fonds mondial, les pays fortement touchés par le sida et les pays les plus pauvres ne seront plus en mesure de poursuivre leurs programmes. Dans les pays en développement, les gouvernements pourraient bien manquer de revenu. Il se peut qu’ils aient moins de versements, moins d’investissements directs. Cela signifie qu’un nombre accru de gens sera vulnérable, et cela pourrait mener à une augmentation du commerce du sexe. Nous ne savons pas si cela va se produire ou non, mais cela nous préoccupe beaucoup. Vous vous décrivez souvent comme un activiste.
Comment jugez-vous l’action des activistes pendant ces dernières années? Où ont-ils réussi? Où ont-ils échoué?
PP : Je pense que les activistes ont largement réussi en termes de traitement, de plaidoyer, et de mobilisation de fonds, en particulier pour le Fonds mondial. Je leur donnerais la meilleure note. Mais en ce qui concerne l’activisme pour la prévention, eh bien, la Campagne d’action en faveur des traitements le fait en Afrique du Sud, mais c’est une exception.
Comment faire pour éviter la politique dans les discussions sur la prévention?
PP : C’est impossible. Et il n’y a rien de mal à cela. Il s’agit ici de choix fondamentaux pour la société et la vie. Il est illusoire, et probablement contre-productif, de croire que nous pourrions avoir une société parfaitement rationnelle sur ces sujets. … En matière de sida, vous avez besoin d’une série de valeurs et de principes qui orientent les décisions, et vous entrez alors automatiquement dans le domaine politique. La solution consiste à faire en sorte qu’il s’agisse de bonne politique, c’est-àdire lorsque les données scientifiques, si elles existent, servent à sauver des vies. Il y a encore des
pays où la réduction des risques dans le domaine de la consommation de drogues injectables est contraire à la loi. Ça, c’est de la mauvaise politique.
Quelles seront les principales difficultés en matière de prévention à l’avenir?
PP : En Asie et en Europe de l’Est, nous devons commencer à regarder au-delà des professionnel(le)s du sexe et des consommateurs de drogues injectables, et à frayer un chemin à la prévention dans la population générale. Deuxièmement, dans un nombre grandissant de pays d’Afrique orientale et australe, jusqu’à la moitié des infections se produisent au sein de couples stables. Comment empêcher ça ? Il nous faudra réviser nos approches. De plus, nous avons besoin de l’aide des commerciaux pour professionnaliser la prévention du VIH.
Quel sera le rôle des études sur les modes de transmission qui montrent où les nouvelles infections ont le plus de probabilité de se produire ?
PP : Elles devraient être très utiles parce que nous ne savons pas toujours ce qui se passe. Nous pourrions faire l’erreur de baser notre travail de prévention sur les endroits où l’épidémie se trouvait il y a cinq ans. La situation peut avoir changé, ou pas. Ma préoccupation, c’est non seulement de pouvoir disposer de bonnes études, mais de faire en sorte qu’elles soient utilisées. Au Lesotho, des études de ce type ont mené à des changements. En Thaïlande, ils essaient de changer leur approche de la prévention sur la base de nouvelles données, et en Chine, les études appellent l’attention sur les problèmes des hommes homosexuels. Le plus difficile sera d’interpréter les informations dans les pays à épidémie généralisée. Si le VIH se trouve au sein de couples mariés ou stables, eh bien, ça fait pas mal de monde, alors comment faut-il faire ?
Dans votre discours à la Conférence internationale sur le sida à Mexico,vous avez cité les paroles de Bob Marley, “Get up, stand up, don’t give up the fight”. Puis vous avez dit : «C’est ce que je vais faire. Et vous?»
PP : Je ne sais pas encore. J’aurai un poste universitaire à l'Imperial College de Londres, en Grande-Bretagne, et je poursuivrai certaines activités dans le domaine du sida, mais en tant que citoyen et membre de la communauté. J’ai besoin de temps maintenant pour organiser ma nouvelle vie. Mais je veux sans aucun doute travailler dans plusieurs disciplines. Comme le disait Bob Marley, « We’ve got a mind of our own » – nous avons nos idées à nous ».
Entretien avec Dr Peter Piot, Directeur exécutif
Centre de presse:
De nouvelles analyses de l’incidence du VIH permettent d’améliorer les efforts de prévention
Téléchargez la version imprimable (pdf, 36.1 kb) (en anglais)
Reportages:
The Lancet : lancement d'une série d'articles sur la prévention du VIH
Publications:
Perspectives SIDA 2008 (en anglais)
Rapport sur l’épidémie mondiale de sida 2008
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L’ONUSIDA lance « Perspectives sida »
28 novembre 2008
28 novembre 2008 28 novembre 2008
Perspectives sida est un nouveau rapport de l’ONUSIDA qui apporte un éclairage sur certains problèmes parmi les plus pressants auxquels seront confrontés les décideurs et les leaders dans leur riposte aux défis que présente le sida en 2009.
Perspectives sida est un nouveau rapport de l’ONUSIDA qui apporte un éclairage sur certains problèmes parmi les plus pressants auxquels seront confrontés les décideurs et les leaders dans leur riposte aux défis que présente le sida en 2009.
A bien des égards, l’année qui vient sera une année de transition – et d’accélération. Nombreux sont les pays qui réexaminent leurs stratégies nationales de lutte contre le sida. Bien que l’engagement politique dans le domaine du sida soit plus déterminé que jamais, les récents développements dans le monde de la finance constitueront pour beaucoup un test de cette détermination.
Ce rapport offre une occasion de réfléchir. De réfléchir à ce qui a pu être accompli grâce au leadership et à la réorientation vers certains domaines clés qui freinent les avancées. Il ne s’agit ni d’un « mode d’emploi » ni d’une « déclaration politique », mais il donne quelques idées fondées sur des données concrètes concernant les nouvelles façons de développer et d’améliorer la riposte.
Le rapport présente tout d’abord certaines réalisations et certains problèmes récemment rencontrés dans la lutte contre le VIH. Il donne des exemples de la façon dont les pays appliquent les techniques de modélisation pour mieux comprendre l’incidence du VIH, dans le but de donner une nouvelle impulsion à la prévention du VIH. Perspectives sida se conclut sur une introduction à l’association de mesures de prévention du VIH et à leur application.
Perspectives sida repose à la fois sur les estimations de la prévalence du VIH et sur l’impact des données recueillies à travers le monde – ainsi que sur les idées des personnes qui luttent contre le sida dans les pays et les communautés. Réunir les données et les voix déterminantes contribuera à définir les débats qui sont nécessaires et les décisions requises de la part des pays alors qu’ils planifient leurs stratégies de demain.
Le rapport comprend également un entretien avec le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, le Dr Peter Piot, au cours duquel, à la veille de son départ après 14 ans à la tête de l’organisation, il se penche sur les principaux événements qui ont marqué l’épidémie de sida ainsi que sur les défis à venir.
L’ONUSIDA lance « Perspectives sida »
Centre de presse:
De nouvelles analyses de l’incidence du VIH permettent d’améliorer les efforts de prévention (28 November 2008)
Téléchargez la version imprimable (pdf, 36.1 kb)
Reportages:
The Lancet : lancement d'une série d'articles sur la prévention du VIH (06 August 2008)
Multimédias:
Ecouter le Directeur des Evidences, Suivi et politique à l'ONUSIDA
Publications:
Perspectives sida(pdf, 608 Kb)
Rapport sur l’épidémie mondiale de sida 2008
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“Art et sida” reçoit des sculptures de Keith Haring
27 novembre 2008
27 novembre 2008 27 novembre 2008
Ahead of World AIDS Day 2008, two sculptures by Keith Haring have come to UNAIDS to join the “Art for AIDS” collection. Credit: UNAIDS
En prologue à la Journée mondiale sida 2008, deux sculptures de Keith Haring sont venues s’ajouter à la collection ‘Art et sida’ de l’ONUSIDA. L’œuvre symbolique et poignante de cet artiste a contribué à la sensibilisation au sida dans le monde.
Le siège de l’ONUSIDA à Genève a reçu mercredi deux nouvelles œuvres pour sa collection ‘Art et sida’. Il s’agit de deux sculptures de l’artiste et activiste célèbre Keith Haring, qui ont été prêtées à l’ONUSIDA par la Fondation Keith Haring.
Au cours de sa trop brève existence (1958-1990), Keith Haring a produit des œuvres à un rythme phénoménal pour toucher, partout dans le monde, un public qui transcende les différences d’appartenance ethnique, de nationalité, de genre, d’âge et d’orientation sexuelle. Il a utilisé ses symboles devenus iconiques—le chien qui aboie, le bébé radieux, le danseur et le cœur—pour encourager la réflexion et le dialogue autour de problèmes sociaux et politiques.
Les éléments humanistes de son œuvre lui ont permis de communiquer de manière pratiquement universelle. C’est pourquoi, les dessins de Haring ont été utilisés dans de nombreuses campagnes de sensibilisation sociale, dont la prévention du sida, l’alphabétisation, la cause des enfants avec l’UNICEF et la lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud.

Haring enlisted his imagery during the last years of his life to generate activism and awareness about AIDS. Credit: UNAIDS
Haring a été diagnostiqué séropositif au VIH en 1988. En 1989, il a créé la Fondation qui porte son nom, avec pour mandat de fournir des fonds et des images aux organisations sida et aux programmes en faveur des enfants, et d’élargir l’audience de l’œuvre de Haring grâce à des expositions, des publications et l’utilisation autorisée de ses pièces. Au cours des dernières années de sa vie, Haring s’est appuyé sur ses œuvres pour parler de sa propre maladie et susciter activisme et intérêt en faveur de la lutte contre le sida.
Son art a toujours été le reflet de sa conscience sociale, mais dans ses dernières années, il a consacré un grand nombre de ses œuvres à sensibiliser le public aux questions entourant le VIH et les droits des homosexuels.
La Collection ‘Art et sida’ de l’ONUSIDA a pour but de reconnaître le rôle joué par l’art dans la riposte au sida. Les pièces de la collection ont été choisies pour encourager la réflexion et le dialogue autour de certains des problèmes les plus difficiles dans le domaine du sida. Axée dans un premier temps sur l’art africain contemporain, la collection s’est enrichie pour comprendre 60 œuvres de qualité muséale, grâce à la participation d’artistes, de collectionneurs et de donateurs du monde entier.
“Art et sida” reçoit des sculptures de Keith Hari
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Impact de la nutrition : Programme alimentaire mondial
26 novembre 2008
26 novembre 2008 26 novembre 2008
Credit: UNAIDS/ L. Alyanak
Le Programme alimentaire mondial (PAM) est à la fois l’organisation des Nations Unies chef de file en matière d’aide alimentaire et la plus grande organisation humanitaire du monde. En tant que coparrainant de l’ONUSIDA, le PAM joue un rôle unique et important dans la riposte mondiale au sida. En 2007, le PAM a pu atteindre 1,3 million de personnes touchées par le VIH dans 20 des 25 pays les plus touchés.
Pour qu’une personne vivant avec le VIH réponde bien au traitement antirétroviral, il est indispensable qu’elle ait accès à une nourriture appropriée. Le PAM a été l’une des premières organisations à fournir de la nourriture en complément de l’élargissement de l’accès au traitement contre le VIH. L’année dernière, le PAM a apporté son soutien à des programmes de traitement dans 16 pays africains, fournissant ainsi une aide alimentaire à plus de 332 000 personnes au cours de cette phase critique qu’est le début du traitement.
Prix élevés des aliments
Les prix des aliments étant élevés, ils mettent en péril la sécurité alimentaire des ménages des personnes les plus vulnérables du monde. De ce fait, la réponse nutritionnelle du PAM n’a jamais été aussi urgente pour les personnes vivant avec le VIH et leur famille. Une étude pilote récemment menée en Zambie a montré que les compléments d’alimentation amélioraient l’observance du traitement. De plus, on constate que, dans divers pays, le nombre de personnes dans les centres de soins diminue d’autant que les prix des aliments augmentent.
ONUSIDA et PAM
Selon la matrice de la répartition des tâches de l’ONUSIDA, le rôle de chef de file du PAM en matière d’appui diététique et nutritionnel en fait le responsable de la fourniture de l’aide alimentaire et nutritionnelle, ainsi que de l’amélioration des actions menées au niveau national, par le biais de conseils, d’orientations et de soutien technique.
Le PAM est indispensable aux efforts entrepris pour intensifier les services VIH à destination des populations dont le sort est préoccupant d’un point de vue humanitaire. Il a commencé à intégrer le traitement et le soutien en matière de VIH aux activités interorganisations de préparation, de riposte et de remise en état en Amérique latine, aux Caraïbes et en Afrique.
De nombreux produits alimentaires permettant d’améliorer la santé et le bien-être des personnes recevant un traitement contre le VIH sont élaborés et testés. Le PAM est associé au soutien apporté aux études scientifiques menées sur l’efficacité de produits alimentaires spécialement conçus pour répondre aux besoins nutritionnels des personnes vivant avec le VIH.
Contribution unique au niveau national
Par le biais des gouvernements nationaux et des partenaires locaux, le PAM fournit une aide alimentaire et nutritionnelle aux personnes vivant avec le VIH et à leur famille lorsqu’elles sont dans une situation d’insécurité alimentaire. Cette aide peut faire la différence dans un ménage où le principal soutien est trop malade pour travailler. Le PAM fournit aussi des repas à l’école aux orphelins et à d’autres enfants touchés par le VIH. Il apporte par ailleurs une aide technique aux gouvernements nationaux afin de veiller à ce que les personnes vivant avec le VIH aient accès à une alimentation appropriée d’un point de vue nutritionnel et adaptée au traitement qu’elles reçoivent. De plus, le programme veille à ce que les personnes vivant avec le VIH soient en relation avec les mécanismes de soutien communautaires pour que l’apport de moyens de subsistance se poursuive sur le long terme.
PAM et « transport responsable »
Le PAM travaille avec des entreprises du secteur privé qui emploient des milliers de chauffeurs de camion pour transporter la nourriture et les marchandises nécessaires aux personnes dans le besoin. Cependant, dans toute l’Afrique australe, on constate que la prévalence du VIH est élevée le long des corridors commerciaux : le Programme alimentaire mondial, prenant sa responsabilité d’entreprise au sérieux, souhaite réduire le plus possible les risques d’infection à VIH.
L’année dernière, le PAM a amélioré ses services de prévention du VIH et ses services de santé à destination des ouvriers du transport au titre de son engagement à soutenir le « transport responsable ». Ce projet contribue à la protection de la santé et du bien être des transporteurs et des communautés locales avec lesquelles ils sont en contact sur tout leur trajet. Au Malawi, le projet pilote du centre de bien-être, soutenu par le PAM et TNT, est devenu une alliance indépendante à but non lucratif appelée North Star Foundation (NSF) dont l’ONUSIDA et la Fédération internationale des ouvriers du transport sont partenaires. A ce jour, cinq centres de bien-être ont été ouverts : deux au Malawi, un en Namibie, un au Swaziland et un en Zambie. Deux autres ouvriront au Zimbabwe en 2008. La Fondation NSF travaillera avec Family Health International à la création de 23 centres de bien-être dans huit pays d’Afrique orientale ces trois prochaines années.
Les bureaux de pays situés au Bénin, en Ethiopie, en Gambie, au Kenya, au Niger, en République démocratique du Congo et au Tchad travaillent de concert avec les Nations Unies et les ONG partenaires à la dispense de formations sur le VIH ainsi qu’à l’amélioration tant de l’accès aux services de santé que des politiques de lutte contre le VIH sur le lieu de travail à destination des ouvriers du transport.
Documents du PAM offrant de nouvelles orientations
Des bureaux de pays ayant demandé des orientations détaillées en matière de programmation de la lutte contre le VIH, plusieurs outils d’orientation ont récemment été élaborés. Un lien vers chacun d’entre eux se trouve sur la partie droite de cette page, sous « outils ».
Et maintenant
Le PAM peut aider à faire avancer le débat et à approfondir la compréhension des besoins nutritionnels des personnes vivant avec le VIH et des membres de leur famille en travaillant avec les autres coparrainants et en conseillant les principaux mécanismes de financement, tels le PEPFAR et le Fonds mondial. Le PAM peut aider à veiller à ce que les programmes de lutte contre le VIH/sida aux niveau national et communautaire, en particulier les programmes de traitement, comportent des volets nutritionnels prenant en compte la sexospécificité. Le PAM peut aussi appuyer et encourager des études scientifiques sur l’efficacité d’aliments formulés spécialement pour répondre aux besoins des personnes vivant avec le VIH.
Impact de la nutrition : Programme alimentaire mo
Coparrainants:
Reportages:
Nouvelle politique de l’ONUSIDA sur le VIH, la sécurité alimentaire et la nutrition (21 mai 2008)
Sida, nutrition et sécurité alimentaire (28 novembre 2007) (en anglais)
Centre de presse:
Le PAM devient le neuvième coparrainant de l'ONUSIDA (16 octobre 2003) (pdf, 120 Kb)
Liens externes:
North Star Foundation (en anglais)
Fédération internationale des ouvriers du transport
Outils:
Programmation de l’aide alimentaire dans le contexte du VIH (PAM, 2007) (en anglais)
Aide alimentaire dans le contexte du VIH : Guide pour le calcul d’une ration (PAM, 2008) (en anglais)
Publications:
ONUSIDA/PAM/OMS, Documentation d’orientation politique – VIH, sécurité alimentaire et nutrition (pdf, 247 Kb) (en anglais)
Famine, santé et VIH/sida : des liaisons dangereuses (en anglais)
Matrice de répartition des tâches en matière d’appui technique (gif, 141 Kb) (en anglais)
Mécanisme ONUSIDA de répartition des tâches en matière d’appui technique : synthèse et bien-fondé (pdf, 403 Kb) (en anglais)

Feature Story
De l’intention à l’action en Ethiopie
25 novembre 2008
25 novembre 2008 25 novembre 2008
The Ethiopian Business Coalition against HIV/AIDS (EBCA), GTZ Engineering Capacity Building Program, the World Bank Institute and the Rapid Results Institute implemented a pilot programme to achieve rapid HIV results within businesses in Ethiopia in 100 days.
Une entreprise peut être découragée à la simple idée de mettre en place, sur le lieu de travail, des programmes sur le VIH. En Ethiopie, des partenaires ont expérimenté un outil de gestion conçu pour restructurer les politiques sous forme d’objectifs à court terme et obtenir rapidement des résultats concrets.
La Coalition des entreprises éthiopiennes contre le VIH/sida (EBCA), le Programme de renforcement des capacités en ingénierie de la GTZ, l’Institut de la Banque mondiale et le Rapid Results Institute ont mis en place un programme pilote permettant d’obtenir, en cent jours, des résultats relatifs au VIH au sein des entreprises en Ethiopie.
Aux mois de mars et d’avril 2008, 180 membres du personnel de douze sociétés et six membres de l’EBCA ont participé à des ateliers sur l’obtention rapide de résultats (Rapid Results Approach, RRA) dans le cadre des programmes de leurs entreprises sur le VIH. Ces formations ont permis aux dirigeants et aux employés de ces sociétés d’identifier les domaines d’intervention en matière de VIH, de se donner des objectifs ambitieux et d’élaborer des plans de travail.
Tadesse Tekallign, de la société Crown Cork and Can Share, est persuadé de la valeur de cette initiative. « Le projet pilote donne lieu à la création de meilleures pratiques en matière de VIH dans le secteur privé éthiopien. Les sociétés trouvent leurs propres solutions et s’attaquent rapidement aux problèmes afin d’obtenir des résultats très efficaces. »
Réalisation de leurs objectifs

In March and April 2008, 180 staff from twelve companies, together with six members of EBCA, attended workshops in “Rapid Results Approach” (RRA) for their business HIV programmes.
Dans les trois mois qui ont suivi la formation, l’EBCA a apporté un soutien de proximité aux sociétés en les appelant régulièrement, en participant à des réunions hebdomadaires et en aidant à l’établissement de partenariats avec des organisations non gouvernementales et des associations pouvant fournir certains services aux sociétés.
L’engagement du personnel des sociétés était impressionnant et les avancées réalisées conséquentes. Toutes les sociétés ont atteint et dépassé leurs objectifs dans la période impartie.
En Ethiopie, dix entreprises ont participé au programme pilote de 2008 et leurs objectifs pour les cent jours suivants étaient comme suit : Alkyd Resin Share Company Crown Cork and Can Share Company East Africa Holding Company Emergency Relief Transport Kaliti Construction Kaliti Metal Mugher Cement Prefabricated Building Parts Production Enterprise Total Ethiopia |
Durabilité
Après le programme pilote, un atelier sur le partage des données d’expérience et la durabilité a été organisé à l’intention des sociétés y ayant participé. L’EBCA poursuit son travail de suivi et continue d’apporter son soutien afin que les sociétés appuient la mise en œuvre de leur programme sur le VIH.
Etape suivante
L’EBCA, la Fondation africaine pour le renforcement des capacités, l’Institut de la Banque mondiale et le Rapid Results Institute ont récemment lancé la deuxième étape de la RRA dans dix autres sociétés éthiopiennes :
- Coffee Processing
- Comet Transport
- Ethiopian Electric Power Corporation
- Faffa Food Share Company
- G7
- Kokeb Flour and Pastas
- National Alcohol and Liquor
- National Mining
- National Motor Corporation
- Nyala Insurance
Rapid Results Approach (RRA)
Il s’agit d’un outil de gestion conçu pour apporter des résultats rapides et significatifs dans un délai maximum de cent jours. En mettant l’accent sur les résultats, il est le point de départ d’efforts importants de changement et participe à leur mise en œuvre. Il est fondé sur la conviction que la meilleure façon de renforcer les capacités est de fournir aux personnes un soutien en temps réel lorsqu’elles travaillent à la réalisation d’un objectif ambitieux et vital pour l’organisation sur le long terme.
Au-delà de l’obtention de résultats à court terme et de la formation au travail de groupe, cette approche vise à créer des capacités locales permettant d’entreprendre des changements complexes à grande échelle. Elle permet d’aider les sociétés à restructurer leurs projets les plus ardus sur le VIH/sida, conçus sur le long terme, sous forme d’initiatives à court terme obtenant des résultats rapides. Cette approche fournit par ailleurs aux chefs d’entreprise des compétences et des savoir-faire nouveaux en matière d’encadrement, de formation d’équipes et d’obtention rapide de résultats quantifiables.
Regina Castillo, Directrice des partenariats avec le secteur privé à l’ONUSIDA, a déclaré : « L’ONUSIDA est très heureux de soutenir l’initiative Résultats rapides en Ethiopie. Cette approche visant à établir un plan d’action mettant vivement l’accent sur l’obtention de résultats rapides constitue un excellent modèle pour le secteur privé et l’aide à mieux s’engager dans la riposte au sida. »
Cette approche a aussi porté ses fruits dans le cadre de programmes relatifs au VIH et à la santé reproductive au Kenya, en Sierra Leone et à Madagascar.
De l’intention à l’action en Ethiopie
Reportages:
Les coalitions d’entreprises d’Amérique latine et des Caraïbes réunies pour la première fois au Brésil (13 octobre 2008)
Le Secrétaire général des Nations Unies réunit les compagnies pharmaceutiques à New York (9 octobre 2008)
Une initiative pour la vie – l’industrie hôtelière lutte contre le sida (23 juillet 2008)
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Le VIH, la santé et les droits de l’homme : l’héritage de Jonathan Mann aujourd’hui
24 novembre 2008
24 novembre 2008 24 novembre 2008
Une célébration en l’honneur de Jonathan Mann et du 60ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme
Aujourd’hui, une manifestation publique en l’honneur de Jonathan Mann et de son héritage dans les domaines du VIH, de la santé et des droits de l’homme se tient au Secrétariat de l’ONUSIDA à Genève. La manifestation, co-organisée par l’ONUSIDA, l’Organisation mondiale de la Santé et le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, marque également le 60ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme.
Jonathan Mann a été un médecin, avocat et scientifique visionnaire qui a souligné les liens importants qui existent entre les droits de l’homme et la santé publique. La pertinence durable du travail de Jonathan est claire – la protection et la promotion des droits humains sont plus nécessaires que jamais dans la riposte au sida. La stigmatisation et la discrimination restent des obstacles majeurs à la réalisation de l’accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et à l’appui en matière de VIH. La violence sexospécifique expose les femmes et les filles au risque d’infection par le VIH. Les lois punitives empêchent les professionnel(le)s du sexe, les hommes ayant des rapports avec des hommes, les consommateurs de drogues et autres populations clés d’accéder aux programmes et services liés au VIH dont ils ont besoin. Les panélistes aborderont l’héritage de Jonathan, ainsi que les défis d’aujourd’hui et des années à venir concernant le VIH, la santé et les droits de l’homme.
Le VIH, la santé et les droits de l’homme : l’hér
Centre de presse:
A l’occasion du dixième anniversaire de son décès, l’ONUSIDA rappelle l’héritage qu’a laissé Jonathan Mann dans les domaines de la santé et des droits de l’homme (2 Septembre 2008)
Multimédias:
Suivez la manifestation en ligne de 17h00 à 20h00 (CET)
Publications:
Invitation à une célébration en l’honneur de Jonathan Mann et du 60ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme (pdf, 299 Kb) (en anglais)

Feature Story
Les organisations philanthropiques – d’importants contributeurs pour le sida
21 novembre 2008
21 novembre 2008 21 novembre 2008
En 2007, la philanthropie liée au sida a atteint un total de 555 millions de dollars parmi les organisations philanthropiques basées aux Etats-Unis d’Amérique et de 114 millions d’euros (168 millions de dollars) parmi les organisations basées en Europe, selon de nouveaux rapports de Funders Concerned About AIDS (FCAA) et du European HIV/AIDS Funders Group (EFG), rendus publics hier à New York.
Le jeu de rapports – le premier du genre – arrive à un moment où la crise financière mondiale pourrait avoir des répercussions potentielles sur la riposte mondiale au sida.
« Il y a eu un bon retour sur investissement dans le domaine du sida, » a déclaré le Dr Paul De Lay, Directeur des Evidences, Suivi et Politiques à l’ONUSIDA. « Au cours des trois dernières années, nous avons vu non seulement doubler le nombre de personnes sous traitement, mais également les résultats tangibles des activités de prévention du VIH, avec dans plusieurs pays une chute du nombre des nouvelles infections à VIH. »
Sunita Viswanath, Directrice exécutive de FCAA, a souligné le rôle essentiel que joue le secteur philanthropique alors que les gouvernements et les institutions mondiales sont confrontées à des pressions financières croissantes et que le nombre des personnes vivant avec le VIH – et le risque d’infection – sont toujours en hausse.
Le Dr De Lay a ajouté : « Les organisations philanthropiques peuvent jouer un rôle important en apportant leur soutien à une riposte à long terme et durable au sida et aider les donateurs et d’autres à ne pas perdre de vue leurs objectifs au milieu des crises à court terme – toute diminution des investissements dans la riposte au sida aujourd’hui affectera sans aucun doute des millions de vies. »
Une étude dans laquelle des organisations ont identifié les principaux groupes de population qui bénéficiaient le plus de leur financement domestique et international pour 2007 a conclu que les principaux bénéficiaires du financement tant domestique qu’international des organisations philanthropiques basées aux Etats-Unis et en Europe étaient le plus souvent les personnes vivant avec le VIH.
La présidente de l’EFG, Astrid Bonfield, s’est exprimée sur l’ampleur de l’épidémie de sida et les enjeux et les opportunités du financement, soulignant que le secteur de la philanthropie aux Etats-Unis et en Europe pourrait reconnaître et exercer sa capacité à être flexible, à collaborer et à se développer en direction d’une riposte au VIH qui soit la plus efficace possible.
Au cours des trois dernières années, FCAA a collaboré avec l’EFG et l’ONUSIDA pour harmoniser la collecte de données afin de présenter le tableau le plus précis de la philanthropie mondiale liée au sida. FCAA, l’EFG et l’ONUSIDA se lancent maintenant dans un effort destiné à fournir aux financeurs des informations et un appui sur le plan international par le biais de la création d’un Groupe de travail sur le suivi des ressources philanthropiques.
Les organisations philanthropiques – d’importants
Informations utilse:
Ressources et financement pour le sida
Centre de presse:
Reportages:
Liens externes:
Funders Concerned About AIDS
European HIV/AIDS Funders Group
Publications:
Appui philanthropique des Etats-Unis pour lutter contre le VIH/sida en 2007 (pdf, 1.41 Mb)
Appui philantropique européen pour lutter contre le VIH/sida (pdf, 1 Mb)
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L’expérience du Kenya guide l’élaboration d’une nouvelle ressource permettant d’améliorer la coordination de la riposte au sida
21 novembre 2008
21 novembre 2008 21 novembre 2008
The Joint Annual Programme Review process is a vital tool in the global effort by governments and development organizations to ‘make the money work’ Credit: UNAIDS/P.Virot
En dix ans, la prévalence du VIH a diminué de moitié au Kenya : il s’agit là d’un recul spectaculaire et soutenu, rarement constaté en Afrique. Le Gouvernement a pour objectif de poursuivre sur cette lancée en veillant à ce que la riposte nationale à l’épidémie soit la plus coordonnée et la plus collective possible et à ce que les fonds alloués soient utilisés de façon efficace.
Ces dernières années, à mesure que les ripostes nationales au sida et que les financements y afférents sont devenus plus complexes dans de nombreux pays – davantage d’activités, d’acteurs et de donateurs étant concernés que quelques années auparavant -, la coordination devient plus difficile.
Le Kenya a décidé d’apporter son soutien aux activités de coordination en menant des examens conjoints annuels de programmes qui réunissent une large palette de personnes luttant contre le sida afin d’avoir une vision complète de la riposte nationale. Ce processus d’examen conjoint se déroule sous la houlette du gouvernement qui y associe tous les niveaux de gouvernement du pays, les organisations de la société civile, les réseaux de personnes vivant avec le VIH, les autorités locales et de district, ainsi que les donateurs et les organisations internationales.
« Examens conjoints des ripostes nationales au sida : document d’orientation »
Grâce aux enseignements tirés des processus d’examen conjoint menés au Kenya et dans d’autres pays, l’ONUSIDA a élaboré un nouveau document intitulé Examens conjoints des ripostes nationales au sida : document d’orientation dont l’objectif est d’aider les pays à mener des examens conjoints et à améliorer l’efficacité de la coordination, de la mise en œuvre et du financement auxquels participent les nombreux acteurs associés aux ripostes nationales.
Des examens conjoints bien menés donnent naissance à un véritable forum national de partage d’informations et d’échanges sur les réussites et les échecs, ainsi que sur les difficultés rencontrées et les problèmes émergents. Ils permettent aussi d’évaluer l’alignement des efforts entrepris et des dépenses effectuées en vue d’atteindre les objectifs fixés dans la stratégie nationale de lutte contre le sida.
En 2007, le Kenya a mené le sixième examen conjoint consécutif de sa riposte nationale. Ce processus est devenu une méthode valorisée permettant de rapprocher les nombreux groupes associés à la riposte au sida et de créer des alliances entre eux.

L’examen conjoint mené au Kenya a duré deux mois et demi et a rassemblé des centaines de participants : bien qu’il s’agisse d’un processus lent et difficile, le jeu en valait la chandelle. Ceux qui luttent contre le sida considèrent que cet examen est une plate-forme permettant de centraliser les données recueillies dans différents secteurs et à des niveaux variés, notamment les données relatives à la surveillance et à la fourniture de services et les données qualitatives recueillies au niveau communautaire. L’examen de 2007 a été le plus complet jamais réalisé : les participants venaient des 71 districts et des neuf régions du pays. Les conclusions et recommandations formulées ont servi à revoir la façon dont le pays mesurait les résultats des programmes de lutte contre le sida et à faire part de la planification établie aux niveaux des régions et des districts. L’effort entrepris pour mener régulièrement des examens conjoints réunissant beaucoup de participants a amélioré le niveau d’alignement, de collaboration et d’engagement des nombreuses organisations associées à la riposte kényane au sida.
Anatomie d’un examen conjoint
Le nouveau document d’orientation fournit des conseils spécifiques permettant de mener à bien un examen conjoint. Cependant, de même que chaque épidémie de sida et la riposte y afférente varient d’un pays à l’autre, de même les examens conjoints diffèrent notamment selon le contexte politique, les politiques sociales et sanitaires, les infrastructures et le développement économique du pays. Ce document d’orientation contient néanmoins plusieurs principes qui devraient aider à établir un processus d’examen conjoint solide, quel que soit le pays, notamment :
- l’appropriation nationale
- l’intégration et la participation
- l’engagement à obtenir des résultats : dès le début, les participants doivent accepter de souscrire aux recommandations de l’examen l’impartialité
- les preuves éclairées
- le renforcement de la planification nationale
- la prise en compte de la sexospécificité et des droits de l’homme.
Le processus d’examen conjoint annuel des programmes est un outil vital inclus dans l’effort mondial entrepris par les gouvernements et les organisations de développement pour « faire travailler l’argent disponible ». Il permet de veiller à ce que tous les fonds versés à la lutte contre le sida aient un lien avec les objectifs nationaux et de simplifier les structures d’aide. Au Kenya, par exemple, le processus d’examen conjoint aide à renforcer la confiance qu’ont les donateurs quant à la qualité et à l’efficacité des programmes nationaux.
Ce nouveau document d’orientation sur les examens conjoints, ainsi que les autres outils y associés, est conçu pour aider les pays à réunir les nombreux acteurs associés à la riposte au sida pour qu’ils comprennent mieux l’épidémie et travaillent mieux ensemble à la réalisation d’objectifs.
L’expérience du Kenya guide l’élaboration d’une n
Centre de presse:
Le forum d’Accra évalue l’efficacité de l’aide (1er septembre 2008)
Publications:
Examens conjoints de la riposte nationale au sida : document d’orientation (pdf, 316 Kb) (en anglais)
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Nouveau guide sur le traitement des informations relatives au VIH dans les médias en Inde
19 novembre 2008
19 novembre 2008 19 novembre 2008
Femmes à Mumbai, Inde. Photo: ONUSIDA/S. Montanari
Il incombe aux journalistes de présenter les questions relatives au VIH avec précision et sensibilité afin de ne pas stigmatiser les personnes vivant avec le VIH et de dissiper les malentendus communs concernant la maladie et ses modes de prévention et de transmission.
Suite à un procès qui s’est déroulé en Inde, au cours duquel un compte rendu biaisé a entraîné une discrimination à l’égard d’un enfant séropositif, le Conseil indien de la presse a actualisé son guide sur le traitement des informations relatives au VIH à destination des médias. Des études montrent que la formation et la sensibilisation des médias donnent lieu à une couverture médiatique du VIH plus objective et plus précise, en particulier dans les Etats où la prévalence est élevée.
Ce guide a été publié le 16 novembre, à l’occasion de la Journée de la presse nationale en Inde, au cours d’une cérémonie présidée par Pratibha Patil, Président de l’Inde.
« Le guide élaboré par le Conseil indien de la presse constitue une avancée importante en matière de riposte au VIH et servira de référence à l’établissement de comptes rendus sur la question par les médias », a déclaré Mohuya Chowdhary, rédacteur en chef à la NDTV.
« Au moment où le nombre de médias indiens augmente très rapidement, ce guide est absolument nécessaire pour veiller à ce que la couverture des questions relatives au VIH soit de qualité et se fasse de façon responsable », a-t-il ajouté.
Comment les médias assurent la couverture des questions relatives au VIH ou des histoires liées au sida
La connaissance et la compréhension du virus, ainsi que les avancées concernant le traitement du VIH, ont profondément changé depuis 1993, année où le Conseil indien de la presse a élaboré le premier guide à l’intention des journalistes. La nature des médias a elle aussi évolué du fait de l’augmentation du nombre de médias électroniques face aux médias imprimés.
Pour mettre à jour ce guide, le Conseil indien de la presse a sollicité l’aide de l’ONUSIDA et de membres de la société civile luttant contre le VIH. En septembre et en octobre 2008, dans le cadre d’ateliers organisés à cet effet, des experts ont étudié les révisions à apporter au guide, ont débattu de leur pertinence et ont formulé les modifications nécessaires. Ils ont reconnu que cet outil devait être traduit dans le plus grand nombre de langues possible afin que le plus grand nombre de journalistes puissent l’utiliser dans tout le pays. Lors de la présentation du nouveau guide, le juge GN Ray, Président du Conseil indien de la presse, a remercié l’ONUSIDA d’avoir facilité le processus de formulation du nouveau guide.
Etant donné que le VIH touche l’ensemble de la société, les experts ont recommandé que tous les membres d’une agence de presse, quel que soit leur poste, soient formés et sensibilisés au VIH, notamment à la terminologie appropriée, afin de ne pas restreindre cette formation aux seuls journalistes chargés des questions de santé.
Aperçu des thèmes abordés dans le « Guide sur le VIH et les médias », Conseil indien de la presse (octobre 2008)
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Soyez objectifs, relatez les faits et faites preuve de sensibilité
Le guide insiste sur le fait que les journalistes doivent veiller à l’objectivité de l’histoire qu’ils relatent, à fonder leur récit sur des faits et à faire preuve de sensibilité, encore plus lorsqu’ils rapportent des événements liés au VIH. Il s’agit notamment de mettre en valeur les histoires positives, le cas échéant, sans minimiser le fait que le VIH reste un problème grave. Raconter la totalité d’une histoire permet de lui donner un visage humain et de faire entendre les voix des personnes vivant avec le VIH.
L’exactitude d’un compte rendu est vitale car l’adoption de décisions personnelles et politiques importantes peut être influencée par des articles. La déformation de faits, quelle qu’elle soit, est donc inacceptable. En matière de VIH, cela signifie que les journalistes doivent faire très attention aux détails scientifiques et médicaux, ainsi qu’aux statistiques.
Adoptez la terminologie déjà établie
Le guide recommande aussi aux journalistes et aux agences de presse d’adopter et de diffuser largement la terminologie normalisée sur le traitement des informations relatives au VIH, comme par exemple le Guide de terminologie de l’ONUSIDA afin d’encourager une couverture responsable de la question.
Nouveau guide sur le traitement des informations
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La riposte au VIH en Moldova
17 novembre 2008
17 novembre 2008 17 novembre 2008
Professor Lars Kallings, the UN Secretary-General’s Special Envoy for HIV in Eastern Europe, last month visited the Republic of Moldova.
Le mois dernier, le Professeur Lars Kallings, Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour le VIH en Europe orientale, s’est rendu en République de Moldova. Au cours de sa visite, qui coïncidait avec la Journée des Nations Unies, il a souligné combien il était important que les organismes rassemblent leurs efforts en faveur d’une riposte plus efficace au sida, avec une visibilité et un impact accrus.
Au cours d’une série de réunions, le Professeur Kallings a rencontré le Premier ministre adjoint, ainsi que le Ministre de la Santé, de la Protection sociale, de la Famille et de l’Enfance et le Ministre de l’Education et de la Jeunesse.
Le Professeur Kallings a salué les engagements et les efforts du Gouvernement de la Moldova dans le domaine de la riposte au sida et a réaffirmé l’engagement des Nations Unies à fournir un appui technique afin de renforcer les capacités des pouvoirs publics, des syndicats, des organisations professionnelles et de la société civile pour agir contre le sida au niveau national.
Il a profité de sa mission de plaidoyer pour s’entretenir des priorités suivantes avec les responsables gouvernementaux :
1. Examen du cadre législatif, l’accent étant mis sur l’amendement de la loi sur la prévention du VIH et la lutte contre le VIH qui a été adoptée en 2007. En grande partie compatible avec les normes relatives aux droits de l’homme, elle contient néanmoins certaines dispositions discriminatoires qui peuvent limiter la liberté de mouvement.
2. Plus grande pérennité des efforts dans le contexte de la riposte nationale au sida, par le biais de contributions accrues émanant du budget d’Etat et de mécanismes d’institutionnalisation pour une meilleure gestion des ressources financières et des estimations plus fiables des besoins en ressources.
3. Elargissement des efforts en matière de prévention du VIH fondés sur un cadre stratégique permettant une concentration plus claire sur les résultats, une meilleure transparence et une coordination renforcée, avec un accent particulier sur la jeunesse, ciblée par l’intermédiaire d’une éducation à la santé institutionnalisée dans les programmes scolaires.
4. Meilleure coordination intersectorielle au sein de la riposte nationale au VIH, et participation accrue des ministères clés tels que le Ministère de l’Education et de la Jeunesse et le Ministère des Finances.
Il s’est également entretenu avec des représentants du secteur privé, de la société civile et des organisations internationales.
Le VIH en Moldova

The Republic of Moldova is classified as a low prevalence country with HIV more likely impacting key populations including people who inject drugs
La République de Moldova est classée comme un pays à faible prévalence, où le VIH est plus susceptible de toucher des populations clés, notamment les personnes qui s’injectent des drogues. Certaines indications laissent toutefois à penser que le VIH se propage parmi la population générale, les rapports sexuels sans protection étant un mode de transmission en augmentation en Moldova. Selon la Banque mondiale, la Moldova, en proportion de sa population, est l’un des plus importants pays d’émigration au monde. L’émigration à large échelle par des personnes à la recherche d’un emploi, en particulier vers les pays voisins tels que la Russie et l’Ukraine, signifie qu’il y a beaucoup de travailleurs migrants qui pourraient être plus vulnérables à l’infection par le VIH. Les analystes pensent que cela pourrait devenir un facteur déterminant dans l’évolution future du VIH en République de Moldova.
Parmi les nouveaux cas de VIH signalés, avec les rapports sexuels comme voie de transmission, la proportion des femmes est également en augmentation (62% en 2007, contre 57% en 2006).
Prévention du VIH
Au vu de ces tendances, l’Envoyé des Nations Unies a souligné l’importance de la prévention du VIH parmi la population générale pour une riposte au sida couronnée de succès.
« Les efforts doivent être renforcés pour atteindre chaque femme, chaque homme et chaque jeune avec des informations générales de prévention et des techniques de changement de comportement, notamment des programmes de prévention du VIH dans les écoles et autres institutions d’enseignement ainsi que sur le lieu de travail, » a souligné le Professeur Lars Kallings.
« La Moldova est sur la bonne voie pour réaliser les objectifs de la Déclaration d’engagement sur le VIH/sida de 2001 et de la Déclaration politique de 2006, et se trouve dans la position enviable qui consiste à avoir encore une ‘fenêtre d’opportunité’ unique, à savoir que si le VIH est reconnu comme la première priorité, l’efficacité de la riposte nationale serait maximale et la Moldova pourrait devenir l’un des pays de la région à parvenir à stopper et inverser l’épidémie d’ici à 2015, » a noté le Dr Sergei Furgal, directeur par intérim, Equipe d’appui aux régions pour l’Europe orientale et l’Asie centrale de l’ONUSIDA.
La riposte au VIH en Moldova
Reportages:
Entretien avec l’Envoyé spécial des Nations Unies, Lars Kallings (20 octobre 2008)
Journal of Internal Medicine : article de L. O. Kallings (21 février 2008)
La visite de plaidoyer du Professeur Lars Kallings au Bélarus (25 octobre 2006)
Elizabeth Mataka, Envoyée spéciale des Nations Unies pour le sida en Afrique (15 septembre 2008)