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S’appuyer sur l’expérience pour élargir les services VIH

06 novembre 2008

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Le 30 octobre, à Moscou, plus de 30 délégués de dix pays de la Communauté des Etats indépendants (CEI) et des représentants de l’ONUSIDA ont participé à la réunion du Conseil de coordination de la CEI sur le VIH/sida.

Le 30 octobre, à Moscou, plus de 30 délégués de dix pays de la Communauté des Etats indépendants (CEI) et des représentants de l’ONUSIDA ont participé à la réunion du Conseil de coordination de la CEI sur le VIH/sida. La réunion, organisée par le Gouvernement russe, a rassemblé des représentants des gouvernements, des personnalités de la société civile nationale et régionale et des membres de l’Union des organisations de personnes vivant avec le VIH en Europe orientale et en Asie centrale, afin de s’appuyer sur leur expérience pour élargir les services de prévention, de traitement, de soins et de soutien en matière de VIH.

« Il s’agit là d’une réunion unique, non seulement pour le pays mais aussi pour la région toute entière », a déclaré le Dr Luiz Loures, Directeur du bureau de l’ONUSIDA Renseignements stratégiques nationaux, en ouvrant la réunion. « L’urgence que revêt la fourniture d’un accès universel aux services VIH souligne l’importance d’une meilleure coordination et harmonisation de nos efforts. C’est pour cette raison que la CEI, en tant que plateforme régionale de coordination, est si importante en la matière dans la région. »

En 2007, le nombre de personnes vivant avec le VIH dans les pays de la CEI est passé, d’après les estimations, à 1,6 millions, tandis que le nombre de personnes infectées s’élèveraient à 150 000, ce qui représente une augmentation de 150 % depuis 2001.

L’épidémie de VIH dans la région de la CEI touche principalement les consommateurs de drogues injectables (CDI), les professionnels du sexe, leurs partenaires sexuels respectifs et, dans une moindre mesure, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH). Concernant les nouveaux cas de VIH signalés en 2006, pour lesquels on a obtenu des informations sur le mode de transmission, près des deux tiers (62 %) concernaient des consommateurs de drogues injectables et plus du tiers (37 %) des personnes ayant eu des rapports hétérosexuels non protégés.

A la lumière des données régionales identifiant la consommation de drogue comme un vecteur majeur de l’épidémie dans la région, tous les participants ont convenu de l’urgence de la lutte contre la stigmatisation et les mesures coercitives ainsi que de la nécessité de former les personnels de santé et les forces de l’ordre afin que tous sachent répondre efficacement aux besoins des consommateurs de drogues injectables en vue de réduire la propagation du VIH. Jusqu’à présent, malgré l’augmentation du financement global, le pourcentage des consommateurs de drogues injectables touchés par les programmes de prévention, tels que ceux relatifs à l’échange d’aiguilles et de seringues, reste faible.

Moins de 1 % des personnes venant d’apprendre leur séropositivité dans la région étaient des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. On ne connaît pas la part de ce type de rapports dans l’épidémie au sein des pays de la région. Les principaux obstacles à la riposte au sida sont une stigmatisation et une discrimination profondément ancrées, ainsi qu’une xénophobie et une homophobie croissantes. L’épidémie devient souterraine car les populations ont peur de recourir aux services VIH.

Parmi les raisons de ces tendances notées au cours de la réunion, il y a non seulement le manque de ressources et de capacités, mais aussi l’absence d’un leadership et d’un partenariat étendus en matière de lutte contre le sida, notamment au plus haut niveau gouvernemental et communautaire. Ces partenariats permettraient de renforcer le lien entre les preneurs de décisions et ceux qui ont l’expérience directe de la réalité du sida sur le terrain.

Les pays ont donc reconnu qu’il était important d’encourager le partage d’informations entre eux sur les questions relatives à la protection des droits de l’homme, aux approches programmatiques efficaces et aux meilleures pratiques les plus pertinentes régionalement.

Au cours de la discussion autour du Programme commun de la CEI sur le sida pour 2009 2013, les participants ont aussi insisté sur la nécessité de mobiliser des fonds supplémentaires afin d’accroître les ressources disponibles en prolongeant les subventions et les prêts octroyés par le Fonds mondial, la Banque mondiale et d’autres donateurs.

Enfin, pour garantir la fourniture d’un accès universel aux services VIH dans la région, les participants ont affirmé qu’il était nécessaire d’élaborer une politique régionale permettant de mener des négociations commerciales efficaces. Le matériel médical et de laboratoire pourrait donc être acheté à un meilleur prix et l’utilisation des structures de formation existant déjà dans la région améliorée, renforçant ainsi les capacités techniques des pays.

Comme l’a noté le Dr Sergei Furgal, Directeur a.i. de l’Equipe ONUSIDA d’appui aux régions pour l’Europe orientale et l’Asie centrale, « le programme commun de la CEI se fonde sur les résultats et les recommandations des consultations régionales facilitées par l’ONUSIDA sur l’accès universel, ainsi que sur les principes de collaboration horizontale entre les pays de la CEI. L’Equipe régionale apporte un soutien solide et substantiel à la CEI, organe intergouvernemental régional clé en matière de renforcement et de consolidation de la riposte au sida. »

La prochaine réunion du Conseil de coordination de la CEI sur le VIH/sida devrait se dérouler en février 2009. L’objectif sera d’abord d’examiner les avancées régionales réalisées et les obstacles rencontrés dans le domaine de l’intensification de la prévention, du traitement, des soins et du soutien en matière de VIH en vue de parvenir à l’accès universel, puis de mettre en place un programme régional spécifique de lutte contre le sida chez les travailleurs migrants.

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L’ONUSIDA et la KfW Entwicklungsbank reconduisent leur accord de coopération

06 novembre 2008

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L'ONUSIDA et la KfW Entwicklungsbank (KfW) ont signé un nouvel accord sur l’élargissement de leur coopération

Quatre ans après la signature du premier accord de coopération relatif à l’appui à la riposte au sida en Amérique centrale et aux Caraïbes, l’ONUSIDA et la KfW Entwicklungsbank (KfW) ont signé un nouvel accord sur l’élargissement de leur coopération à certaines régions d’Afrique.

Le premier accord entre l’ONUSIDA et la KfW, qui finance des programmes de développement au nom du Ministère fédéral allemand de la coopération économique et du développement (BMZ), a été signé en juillet 2004. Celui-ci était axé sur le renforcement des efforts de prévention du VIH dans plusieurs pays d’Amérique centrale et des Caraïbes tels que le Honduras, El Salvador, le Guatemala, la République dominicaine, Haïti et la Guyane. Parmi les initiatives lancées, il y a eu la distribution de préservatifs à des prix abordables et des campagnes de marketing social visant à promouvoir les changements de comportement.

Rien qu’en 2006, grâce à cette coopération, plus de 20 millions de préservatifs subventionnés ont été distribués et vendus dans la région. En outre, les programmes de marketing social relatifs à l’utilisation du préservatif ont atteint, d’après les estimations, près de 750 000 personnes, principalement les groupes risquant le plus d’être infectés.

La reconduction de l’accord pour la période 2008-2011 permettra d’élargir les efforts entrepris pour prévenir le VIH et améliorer la santé génésique en Afrique occidentale et centrale.

« Notre premier accord de coopération a permis à l’ONUSIDA et à la KfW de fournir un accès à des préservatifs de qualité à un prix raisonnable et de promouvoir la sensibilisation au VIH par le biais de diverses campagnes. Ces efforts de prévention ont fait changer les choses dans les pays où nous avons travaillé », a déclaré Michel Sidibe, Directeur exécutif adjoint de l’ONUSIDA.

Conservant l’esprit du précédent cadre de travail, l’ONUSIDA continuera de fournir des conseils techniques aux initiatives entreprises et de faciliter la coordination entre les différents acteurs. La KfW renforcera les initiatives régionales et fera respecter la transmission régulière d’informations. En coopération avec l’ONUSIDA, le KfW encouragera le suivi des initiatives afin d’en améliorer la transparence et de détecter les possibilités et les difficultés existantes

« L’amélioration de la coopération entre l’ONUSIDA et la KfW Entwicklungsbank est porteuse de sens, car l’Afrique est de loin le continent le plus touché par l’épidémie », a déclaré Bruno Wenn, premier Vice-président de la KfW pour l’Afrique subsaharienne. « Les activités de l’ONUSIDA et de la KfW rendront la riposte au sida plus efficace en Afrique et ailleurs. »

A propos de KfW
La Banque allemande de développement finance des programmes de développement dans les pays et les régions partenaires au nom du Ministère fédéral allemand de la coopération économique et du développement. Entre 2001 et 2007, 443 millions d’euros ont été consacrés à la santé sexuelle et génésique, ainsi qu’à la prévention du VIH.

A propos de l’ONUSIDA
L’ONUSIDA est un projet novateur des Nations Unies qui rassemble les efforts et les ressources du Secrétariat de l’ONUSIDA et de dix organisations du système des Nations Unies dans la riposte au sida. Basé à Genève (Suisse), le Secrétariat est présent sur le terrain dans plus de 80 pays. L’action cohérente du système des Nations Unies sur le sida au niveau des pays est coordonnée par le biais des groupes thématiques des Nations Unies et des programmes communs sur le sida. Les Coparrainants sont les suivants : le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’ONUDC, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Rendez-vous sur le site Web de l’ONUSIDA : www.unaids.org  

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L’accent sur les nouvelles techniques de prévention du VIH

05 novembre 2008

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Le Directeur exécutif adjoint de l’ONUSIDA, Michel Sidibe, s’est exprimé devant la réunion du Département du Royaume-Uni pour le développement international « Joindre nos forces pour la mise au point de nouvelles techniques de prévention », Londres, 5 novembre 2008 Photo : Rolf Marriott

Le Département pour le développement international (DFID) du Royaume-Uni a organisé une réunion le 4 novembre, à Londres, sur la prévention du VIH. Des hommes politiques, des scientifiques, ainsi que des représentants d’organisations internationales et de la société civile se sont réunis pour évaluer les stratégies actuelles de prévention du VIH et unir leurs forces pour mettre en place de nouvelles techniques de prévention.

Michel Sidibe, Directeur exécutif adjoint de l’ONUSIDA, a aussi participé à cette réunion. Il a exposé aux participants les difficultés rencontrées dans la lutte contre l’épidémie de sida et la nécessité d’adopter un train de mesures de prévention parallèlement à l’élaboration de nouveaux outils de prévention.

Comme indiqué dans le Rapport sur l’épidémie mondiale de sida 2008, bien qu’il y ait eu d’importantes avancées en matière de prévention des nouvelles infections à VIH dans un certain nombre de pays gravement touchés, l’épidémie de sida n’est nulle part éradiquée. En effet, en 2007, 2,7 millions de personnes ont été infectées. « La réalité est que nous sommes encore loin de là où nous devrions être en matière de couverture avec les outils de prévention qui ont déjà fait leurs preuves », a noté M. Sidibe.

Dans le monde, moins de 40 % des jeunes ont une connaissance de base correcte du VIH, seul un tiers des femmes enceintes séropositives a accès à des antirétroviraux permettant d’empêcher la transmission du VIH à leurs bébés et une minorité des populations clés exposées au risque d'infection ont accès aux programmes de prévention du VIH.

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Participants à la réunion du Département du Royaume-Uni pour le développement international « Joindre nos forces pour la mise au point de nouvelles techniques de prévention », Londres, 5 novembre 2008 Photo : Rolf Marriott

Les participants à la réunion ont reconnu qu’il fallait intensifier et améliorer les programmes de prévention du VIH et ont insisté sur la nécessité d’approfondir les recherches scientifiques afin d’accélérer l’élaboration et la distribution de nouveaux outils de prévention qui constituent une part importante de la riposte mondiale au sida.

Les nouvelles techniques de prévention telles que les vaccins, les microbicides, entre autres techniques, pourraient jouer un rôle central dans le renversement des tendances actuelles des taux de transmission du VIH. Pour cela, un partenariat mondial doit être noué entre diverses organisations issues de plusieurs secteurs et comprenant notamment des scientifiques et des représentants du secteur privé, des communautés et des gouvernements.

D’après M. Sidibe, il existe trois éléments essentiels qui détermineront l’avancée de l’élaboration de nouvelles techniques de prévention. Premièrement, la convocation des acteurs pertinents ; deuxièmement, la mise en place d’une architecture financière adéquate ; et troisièmement la fourniture de nouvelles techniques dans le cadre d’une stratégie associant plusieurs mesures de prévention.

« Si le XXIème siècle doit être le siècle de la biologie, faisons du vaccin anti-VIH son premier grand triomphe. Le monde a besoin d’un vaccin anti-VIH », a déclaré Michel Sidibe, Directeur exécutif adjoint de l’ONUSIDA.

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Faire avancer le débat sur le renforcement des systèmes de santé

04 novembre 2008

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Dr Peter Piot, Directeur exécutif de l'ONUSIDA, s'est exprimé sur le renforcement des systèmes de santé lors d'une réunion sur le rôle des principaux acteurs. Photo: JCIE

Les représentants des pays membres et non membres du G8, d’organisations internationales, de fondations et de la société civile sont réunis à Tokyo (Japon) pour faire avancer le renforcement des systèmes de santé. La Conférence internationale sur les mesures mondiales relatives au renforcement des systèmes de santé s’est déroulée les 3 et 4 novembre, dans la droite ligne du sommet du G8 de Toyako de juillet 2008. Les objectifs de cette Conférence sont de veiller à ce que la santé mondiale reste en tête des priorités des dirigeants du G8 et de mettre en place un cadre de coordination permettant un meilleur alignement des initiatives relatives à la santé mondiale.

Le 3 novembre, le Dr Peter Piot, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, s’est exprimé sur le renforcement des systèmes de santé lors d’une réunion sur le rôle des principaux acteurs. Dans son exposé, le Dr Piot a expliqué l’impact des programmes relatifs à la lutte contre le sida – et contre d’autres maladies – sur les systèmes de santé dans les pays à revenu faible et intermédiaire. Le Dr Piot a insisté sur la façon dont la riposte au sida soutient les systèmes de santé fragiles, par exemple par le biais de la fourniture de traitements de base et de services médico-sociaux aux personnes vivant avec le VIH. Au cours de son intervention, le Dr Piot a aussi souligné qu’il était nécessaire d’améliorer la coordination entre les partenaires internationaux dans le domaine de la santé, de faire travailler plus efficacement l’argent disponible et d’assurer un financement prévisible à long terme.

L’une des difficultés majeures rencontrées dans le cadre de la lutte contre l’épidémie de sida et pour un accès mondial aux services essentiels de santé est la grave pénurie d’agents de santé. Il s’agit là du principal obstacle à la fourniture de traitements antirétroviraux et d’autres services qui touchent au VIH dans de nombreux pays d’Europe orientale, d’Afrique et d’Asie. Beaucoup de systèmes de santé sont peu disponibles et les conseils avant et après le test, l’éducation sanitaire, les soins à domicile, ainsi que le diagnostic et le traitement des infections opportunistes sont de maigre qualité.

Les deux principaux domaines ayant été présentés comme devant faire l’objet d’améliorations afin de renforcer les systèmes de santé du monde entier sont la nécessité de compiler les informations sanitaires de façon efficace et mieux coordonnée et l’importance d’un financement durable et prévisible. Le suivi des données mondiales doit être mieux assuré afin de faciliter une meilleure utilisation des ressources existantes.

En tant que pays assurant la présidence du G8 en 2008, le Japon continue de faire figurer le renforcement des systèmes de santé en tête du programme de travail. Il encourage les autres nations membres du G8 à apporter pleinement leur soutien en s’associant davantage au traitement de la question, notamment par l’accueil de plusieurs réunions de haut niveau et la constitution de groupes de travail sur les domaines prioritaires du débat sur le renforcement des systèmes de santé, tels que le financement, le recueil d’informations et de données et le personnel.

Le Japon s’est engagé à veiller à ce que la transmission du dossier des systèmes de santé au Président du G8 en 2009, à savoir l’Italie, se fasse en douceur.

Faire avancer le débat sur le renforcement des sy

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ONUSIDA : Les 10 premières années

03 novembre 2008

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Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) a été lancé en 1996 pour renforcer la manière dont les Nations Unies ripostaient au sida.

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) a été lancé en 1996 pour renforcer la manière dont les Nations Unies ripostaient au sida. « ONUSIDA : Les 10 premières années » est une nouvelle publication qui présente un compte rendu aux multiples facettes sur l’histoire de l’ONUSIDA fondé sur de nombreuses opinions subjectives.

L’histoire, écrite par Lindsay Knight, relate les combats et les réalisations de cette relativement jeune organisation ainsi que la contribution qu’elle a apportée à la riposte au sida.

Plus de 150 personnes ont été interrogées et l’ouvrage est fondé en grande partie sur leurs récits, qui témoignent de la manière dont le Secrétariat engage les efforts de nombreux secteurs et partenaires du système des Nations Unies, des gouvernements et de la société civile.

La publication décrit les succès que l’ONUSIDA et ses partenaires ont remportés sur différents fronts – plaidoyer, collecte de fonds, prévention, traitement. Elle s’efforce également d’expliquer la nature innovante de l’ONUSIDA – un programme commun qui a rassemblé plusieurs organisations coparrainantes des Nations Unies (six à l’origine et dix actuellement).

Elle examine aussi les défis auxquels le monde est toujours confronté si l’on veut pouvoir inverser le cours de l’épidémie. Il s’agit notamment d’un leadership durable, de l’action de coordination dans les pays, de « faire travailler l’argent disponible » et de la nécessité de s’attaquer aux moteurs de l’épidémie, qui comprennent les questions de développement comme la pauvreté et les inégalités, ainsi que la stigmatisation.

ONUSIDA : Les 10 premières années

Publications:

ONUSIDA : Les 10 premières années (pdf, 5.7 Mb) (en anglais)

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Le juge Edwin Cameron donne une nouvelle dimension aux relations Chine - Afrique

31 octobre 2008

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Le juge Edwin Cameron au cours d’une table ronde sur la stigmatisation au bureau de l’ONUSIDA à Beijing. Photo : ONUSIDA/Zhou Dao

Le juge Edwin Cameron de la Cour suprême d’Afrique du Sud s’est rendu en Chine du 27 au 31 octobre à l’invitation du Ministère chinois de la Santé et de l’ONUSIDA. Pendant toute sa visite, il a manifesté son soutien à la riposte chinoise au sida en mettant particulièrement l’accent sur les problèmes juridiques, la discrimination et les droits des personnes vivant avec le VIH.

Le juge Cameron a rencontré des représentants de l’Etat chinois et de la société civile, des chefs d’entreprise, des personnes vivant avec le VIH et des médias nationaux et internationaux. Il a partagé ses idées qui s’appuient sur son expérience de la lutte contre le sida en Afrique du Sud, lutte qu’il mène depuis dix ans, et sur les réussites et les échecs que connaissent les programmes de lutte contre le sida en Afrique et dans le monde entier, afin que la Chine puisse en tirer parti.

Le juge Cameron a reconnu que l’impact démographique de l’épidémie était différent en Afrique et en Chine. L’Afrique du Sud compte la plus importante population vivant avec le VIH au monde (entre cinq et six millions d’individus) et l’épidémie y a davantage touché la population hétérosexuelle. En revanche, en Chine, le gouvernement estime que 700 000 personnes vivent avec le VIH et que les personnes risquant le plus d’être infectées sont les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH), les professionnels du sexe, leurs clients et leurs partenaires, ainsi que les consommateurs de drogues injectables et leurs partenaires.

Le juge Cameron a cependant noté qu’il existait davantage de points communs que de différences entre l’épidémie de sida en Afrique du Sud et l’épidémie en Chine. « En Chine, comme en Afrique du Sud, le sida est toujours associé à une terrible stigmatisation », a-t-il observé. « La stigmatisation tue », a déclaré le juge Cameron. « Elle empêche les individus de se faire dépister, de parler de leur séropositivité et de demander de l’aide. ».

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Le juge Cameron a partagé un repas avec le personnel de l’atelier d’art positif de l’hôpital You An de Beijing et des personnes vivant avec le VIH. Photo : ONUSIDA/Zhou Dao

En Chine, bien que le gouvernement ait instauré le dépistage gratuit du VIH, la population est réticente à l’idée d’y recourir du fait de l’importance de la stigmatisation. En effet, on estime que plus de 500 000 personnes vivent avec le VIH sans le savoir. Au cours d’une table ronde organisée dans les bureaux de l’ONUSIDA à Beijing, les personnes vivant avec le VIH ont témoigné de l’impact de la stigmatisation sur leur vie. Une femme a raconté qu’étant allée à l’hôpital, grippée, le médecin lui avait interdit de s’allonger sur le lit parce qu’elle était séropositive. Un homme vivant avec le VIH boîte parce les médecins ont refusé de l’opérer. Un autre homme vivant avec le VIH s’est vu refuser la possibilité de manger à la cantine du bureau local du Centre chinois de contrôle des maladies.

« La transmission accidentelle du VIH est pratiquement impossible », a déclaré le juge Cameron. « Mais la population chinoise semble l’ignorer ». Le juge Cameron a noté que, dans des circonstances normales, il se serait probablement vu refuser le visa car la Chine applique des restrictions aux personnes vivant avec le VIH (le Ministère de la Santé a facilité la délivrance du visa du juge Cameron).

Il est urgent de réduire la stigmatisation dans la société et cela peut se faire de diverses façons. A la table ronde organisée dans les bureaux de l’ONUSIDA, plusieurs participants ont déclaré qu’il était nécessaire de davantage éduquer la population au VIH. Le juge Cameron a aussi qualifié l’éducation et la sensibilisation à la prévention du VIH d’activités clés en matière de réduction de la stigmatisation.

Le juge Cameron a aussi parlé avec ses interlocuteurs chinois de la part du droit dans la réduction de la stigmatisation. A la faculté de droit de Beijing, il a participé à une table ronde sur la part des droits de l’homme dans la prévention du VIH et le traitement du sida en Chine. Tandis que les tribunaux d’Afrique du Sud ont joué un rôle essentiel dans la réduction de la stigmatisation et l’élargissement des droits des personnes vivant avec le VIH, les tribunaux chinois refusent pour l’instant, dans la plupart des cas, de connaître d’affaires liées à la discrimination à l’égard de personnes vivant avec le VIH.

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Le juge Cameron, en train d’écrire un mot de remerciement au personnel de l’hôpital You An de Beijing. Photo : ONUSIDA/Zhou Dao

Toutes les manifestations de la stigmatisation ne viennent pourtant pas de sources externes. Comme l’a écrit le juge Cameron dans ses mémoires, Witness to AIDS (Témoin du sida) et comme il l’a dit à nombre de personnes rencontrées en Chine, lorsqu’on lui a fait part de sa séropositivité, il s’est senti contaminé et honteux. Au début, il croyait que ses sentiments venaient du fait qu’il avait contracté le VIH en ayant des relations homosexuelles, mais il a ensuite réalisé que ces sentiments de honte et de contamination étaient toujours présents, quels que soit l’orientation sexuelle, le sexe, la race ou la culture de la personne séropositive.

A ce sujet, le juge Cameron a souligné que l’expérience prouvait qu’un fort mouvement de personnes vivant avec le VIH et offrant un soutien mutuel et une voix aux niveaux national et local était particulièrement efficace dans la lutte contre la stigmatisation.

La stigmatisation et la discrimination y afférente sont largement reconnues comme étant des obstacles importants aux services de prévention, de traitement et de soins en matière de VIH pour les personnes qui en ont le plus besoin. Sans action concertée visant à éliminer la stigmatisation, l’objectif de l’accès universel à ces services vitaux sera impossible à atteindre.

Le juge Edwin Cameron donne une nouvelle dimensio

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Pas de place pour la complaisance dans la lutte contre le VIH aux Caraïbes

29 octobre 2008

20081029_UN_US_200.jpg (de gauche à droite) Michele Moloney-Kitts, Coordonnatrice adjointe de la lutte contre le sida, Département d’Etat : Dr Roy Austin, Ambassadeur des Etats-Unis à la Trinité-et-Tobago; Dr Karen Sealey, Directrice de l’Equipe d’appui aux régions pour les Caraïbes. Photo : Shirley Bahadur

Malgré les avancées réalisées dans le cadre de la riposte au sida aux Caraïbes, chaque jour, 38 personnes y meurent du sida et 55 autres y deviennent séropositives. Il s’agit là du message que le Dr Karen Sealy, Directrice de l’Equipe d’appui aux régions pour les Caraïbes, a clairement formulé lors de l’ouverture de la septième Conférence annuelle des chefs de mission des Etats-Unis sur le VIH/sida aux Caraïbes, qui s’est tenue à Port of Spain (Trinité-et-Tobago).

Cette réunion de haut niveau annuelle, qui s’est déroulée les 22 et 23 octobre, a été organisée par l’Ambassade des Etats-Unis à la Trinité-et-Tobago, en collaboration avec l’USAID et les Centers for Disease Control. Les ambassadeurs des Bahamas, de la Barbade, du Belize, de la Guyane, de la Jamaïque, de la République dominicaine, du Suriname et de la Trinité-et-Tobago y ont participé. Haïti était aussi représenté.

Un grand nombre de défis à relever a attiré leur attention. Dans la région, l’épidémie touche de plus en plus de jeunes femmes. Les personnes ayant certains comportements sont aussi touchées de façon disproportionnée, notamment les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les personnes qui vendent ou achètent des faveurs sexuelles, les consommateurs de crack ou de cocaïne et les prisonniers. La stigmatisation est répandue dans les petits pays insulaires de la région et la discrimination fondée sur les différentes orientations sexuelles y nourrit l’épidémie. Suite à la dépénalisation récente de l’homosexualité au Panama, les sept pays américains où l’homosexualité demeure un crime appartiennent tous à la région des Caraïbes.

Traitement et prévention du VIH

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(de gauche à droite) Patrick Manning, Premier ministre de la Trinité-et-Tobago ; Dr Roy Austin, Ambassadeur des Etats-Unis à la Trinité-et-Tobago ; Michele Moloney-Kitts, Coordonnatrice adjointe de la lutte contre le sida au Département d’Etat ; Dr Karen Sealey, Directrice de l’Equipe d’appui aux régions pour les Caraïbes. Photo : Trinidad Express

On constate cependant des avancées importantes dans plusieurs domaines, y compris en matière de traitement. Tandis qu’en 2003, 4 000 personnes recevaient un traitement antirétroviral, fin 2007, ce chiffre était passé à 30 000.

Dans l’allocution qu’il a prononcée lors de la Conférence, Patrick Manning, le Premier ministre de la Trinité-et-Tobago, a affirmé que son pays participait à cette remarquable avancée : « Le nombre de décès signalés a diminué de 50 %. Certaines personnes ont pu retrouver une vie relativement normale grâce aux antirétroviraux. » Il a aussi souligné que la complaisance représentait un danger certain.

Les résultats obtenus grâce aux traitements dans la région n’ont pourtant pas été assortis d’avancées dans le domaine de la prévention. Pour 50 personnes ayant reçu un traitement antirétroviral en 2007, 100 autres ont été infectées.

Plan présidentiel d'urgence d'aide à la lutte contre le sida

L’un des principaux sujets abordés a été la deuxième phase du Plan présidentiel d’urgence d’aide à la lutte contre le sida (PEPFAR) et la forme que sa mise en œuvre pourrait prendre aux Caraïbes. Au mois de juillet dernier, le Président Bush a signé la reconduction du PEPFAR pour les cinq années à venir à hauteur de 39 milliards de dollars E.-U. versés à la lutte contre le sida et au Fonds mondial. Jusqu’à présent, Haïti et la Guyane ont bénéficié de ces fonds. D’autres pays des Caraïbes sont prêts à recevoir l’aide qui sera fournie grâce à cette reconduction du PEPFAR. Bien que les détails concernant la forme sous laquelle la région en bénéficiera n’aient pas encore été décidés, l’ONUSIDA s’engage à veiller à ce que cette aide soit utilisée au mieux grâce à une étroite collaboration avec les partenaires de Washington et de la région, tels que le Partenariat Pan-Caraïbe contre le VIH/sida (PANCAP).

La Conférence a permis de fournir de nouvelles informations aux ambassadeurs des Etats-Unis en fonctions aux Caraïbes et de les encourager à user de leur position pour mettre l’accent sur l’épidémie et mieux soutenir le pays qui les accueille dans sa lutte. Les réunions précédentes avaient permis de renforcer le poids de la parole des ambassadeurs dans la région en matière de lutte contre le VIH/sida.

Conserver le VIH en tête des priorités

Le Dr Sealey, Directrice régionale de l’ONUSIDA, a demandé que le sida figure toujours en 2009 en tête du programme de travail des gouvernements. L’année prochaine, le Gouvernement de la Trinité-et-Tobago accueillera trois réunions importantes pouvant permettre de créer un nouvel élan régional dans la lutte contre le VIH : le Sommet des Amériques, les premiers Jeux des Caraïbes et la réunion des chefs de gouvernement des pays du Commonwealth.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Soyez prêts pour la Journée mondiale sida 2008

27 octobre 2008

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Le 1er décembre 2008 marquera le 20ème anniversaire de la Journée mondiale sida.

Le 1er décembre 2008 marquera le 20ème anniversaire de la Journée mondiale sida. Depuis 1988, les efforts déployés pour contrer l’épidémie ont eu des résultats positifs ; pourtant, le dernier rapport de l’ONUSIDA sur l’épidémie mondiale indique qu’elle n’est encore jugulée dans aucune des régions du monde.

En collaboration avec ses partenaires, la Campagne mondiale contre le sida a fixé pour thème cette année « Mener – Responsabiliser – S’activer », développant ainsi le thème de l’an dernier « Appel au leadership ». Mettre en évidence le leadership comme thème de la Journée mondiale sida 2007-2008, c’est offrir une occasion de rappeler l’importance à la fois du leadership politique nécessaire pour remplir les engagements pris dans la riposte au sida – en particulier la promesse d’un accès universel à la prévention, au traitement, à la prise en charge et au soutien dans le domaine du VIH d’ici à 2010 – et de célébrer le leadership manifesté à tous les niveaux de la société.

Comme elle l’a fait ces dernières années, la Campagne mondiale contre le sida a produit une gamme de matériels à l’usage des individus et des organisations qui souhaitent faire campagne à l’occasion de la Journée et organiser des manifestations commémoratives. Ces matériels sont disponibles sur le site Internet de la Campagne mondiale contre le sida : www.worldaidscampaign.org. Le site comporte également un calendrier des manifestations sur lequel les organisations sont encouragées à présenter la liste des activités qu’elles préparent pour la Journée mondiale sida.

Le concept d’une Journée mondiale sida est né en 1988 lors du Sommet mondial des Ministres de la santé sur les programmes de prévention du sida. Depuis lors, chaque année, les institutions des Nations Unies, les gouvernements et tous les secteurs de la société civile dans le monde entier se rassemblent pour faire campagne autour de thèmes particuliers liés au sida.

Soyez prêts pour la Journée mondiale sida 2008

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Le Dr Nafis Sadik, Envoyée spéciale du Secrétaire général de l’ONU, invite instamment la Chine à élargir son approche du sida

24 octobre 2008

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Dr Nafis Sadik (à gauche), avec le Dr Zhao Hongxin (division Traitement sida), Dr Li Xingwang (Directeur du Centre des maladies infectieuses), et Bernhard Schwartlander (Coordinateur de l'ONUSIDA en Chine) devant l'hôpital Ditan, Beijing, Chine

Il faut « connaître son épidémie… », a rappelé le Dr Nafis Sadik, Envoyée spéciale de l’ONU sur le sida en Asie, lors d’une conférence publique donnée le 18 octobre 2008 à Beijing. « …car nous avons appris que les politiques formulées dans l’ignorance et les programmes qui ne ciblent pas les bons groupes de la population n’offrent aucun profit. »

Le Dr Sadik a notamment appelé l’attention sur les domaines suivants : la stigmatisation et la discrimination sociales qui touchent les personnes vivant avec le VIH en Chine ; les liens entre la santé reproductive des femmes et le VIH ; et les risques différentiels courus par divers groupes, dont les personnes qui s’injectent des drogues, les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes, les professionnel(le)s du sexe, les jeunes et les partenaires sexuels des personnes qui adoptent des comportements à haut risque.

« La prévention, ce n’est pas une question de santé, c’est une question de comportement »

Pour combler les lacunes dans ces domaines, il faut changer les comportements des populations, tâche qui va bien au-delà du traitement d’une maladie. Comme l’a précisé le Dr Sadik, en classant le VIH comme maladie transmissible, la Chine perd une bonne occasion d’agir dans la prévention. « Le rôle d’un hôpital dans la prévention du VIH est important mais limité car il ne reçoit les gens que lorsqu’ils sont malades, » a-t-elle signalé. « Mais la prévention, ce n’est pas une question de santé, c’est une question de comportement. »

En Chine, les personnes atteintes de maladies liées au sida sont soignées dans des hôpitaux spécialisés et non dans des hôpitaux généralistes et le Dr Sadik a mis en garde contre les effets de cette méthode sur la stigmatisation et la discrimination. Au cours de sa visite à l’hôpital Ditan de Beijing, le Dr Sadik a rencontré des personnes vivant avec le VIH qui sont gravement malades. Nombre d’entre elles ont développé des résistances multiples aux médicaments contre la tuberculose et aux antirétroviraux, mais aucune d’entre elles n’est au bénéfice des thérapies de deuxième intention qui pourraient leur sauver la vie.

Engagement politique

Alors que le degré de priorité accordé par le Gouvernement chinois au VIH est sincère et que des progrès impressionnants ont été accomplis, le Dr Sadik a rappelé l’importance de l’engagement politique. Dans les pays comme le Cambodge et la Thaïlande, ainsi que dans l’Etat indien du Tamil Nadu, où les efforts de prévention du VIH connaissent les résultats les plus marqués, le facteur commun, c’est l’engagement politique. En outre, l’implication des plus hautes sphères de l’Etat est particulièrement utile pour combattre la stigmatisation et la discrimination. « Le Premier Ministre du Cambodge ne perd jamais une occasion de mentionner le sida dans un discours, » a-t-elle indiqué.

« La Chine pourrait connaître une réussite marquante, » a affirmé le Dr Sadik, message qu’elle a répété au cours d’une réunion tenue au Centre Ruban Rouge, centre de soutien pour les hommes, les femmes et les enfants vivant avec le VIH. Le centre est implanté à l’hôpital Ditan et offre le dépistage et la prise charge du VIH, des informations, un appui psychologique, la formation des volontaires et une aide juridique.

Le problème tenace de la stigmatisation

Rappelant le problème tenace de la stigmatisation et de la discrimination à l’encontre des personnes vivant avec le VIH, le personnel du Centre Ruban Rouge a exprimé l’opinion qu’une amélioration de l’éducation était nécessaire. Le Dr Sadik en a convenu et a également recommandé d’améliorer l’efficacité du plaidoyer. « Le message ne doit pas être que le sida est une maladie horrible et que les gens qui la contractent vont mourir. Le message devrait être que les personnes vivant avec le VIH peuvent avoir une espérance de vie normale. »

Le Dr Sadik refuse l’idée selon laquelle l’éducation et le plaidoyer autour du sida sont en opposition avec la culture asiatique parce qu’ils nécessitent un débat ouvert sur la sexualité ou d’autres questions potentiellement embarrassantes. « On nous dit que les systèmes asiatiques de valeurs sont préservés parce qu’on n’aborde pas les questions comme le VIH et le sida, » a-t-elle rappelé, « mais quel système de valeurs peut-il accepter d’exposer ses jeunes au risque de contracter une maladie grave ? »

Les études réalisées partout dans le monde, dans des cultures asiatiques comme ailleurs, ont montré que les connaissances et l’éducation des jeunes concernant la sexualité et le sida n’encouragent pas la promiscuité, mais qu’elles sont au contraire un important moyen d’assurer que les jeunes sont informés et peuvent se protéger – en retardant leur première expérience sexuelle, en restant fidèle et en utilisant des préservatifs. La culture traditionnelle et la santé des jeunes ne seront pas efficacement préservées par l’ignorance.

« Réorienter les efforts de lutte contre le VIH et le sida du domaine de la santé à celui des questions sociales ne nécessite pas beaucoup d’argent, » a-t-elle indiqué. « Mais cela nécessite beaucoup de partenaires actifs. »

Forum de haut niveau sur la réduction de la pauvreté et le développement

Au cours de sa visite à Beijing, le Dr Sadik a prononcé un discours liminaire sur le VIH et la sexospécificité au cours du Forum de haut niveau sur la réduction de la pauvreté et le développement, organisé le 17 octobre par le PNUD.

Le Dr Sadik, de nationalité pakistanaise, a été nommée Envoyée spéciale du Secrétaire général pour le VIH/sida en Asie en 2002. Auparavant, elle a occupé les fonctions de Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) de 1987 à 2000.

Le Dr Nafis Sadik, Envoyée spéciale du Secrétaire

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Le Directeur exécutif de l’ONUSIDA et la Princesse de Norvège en Ukraine pour une mission de plaidoyer sur la lutte contre le sida

21 octobre 2008

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(de gauche à droite) Dr Sigrun Mogedal, Embassadrice pour le VIH/sida, ministère des Affaires étrangères, Dr Peter Piot, Directeur exécutif de l'ONUSIDA; Professeur Serghiy Kvit, Président de la Kyiv-Mohyla Academy

Le Dr Peter Piot, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, et Son Altesse Royale la Princesse héritière Mette-Marit de Norvège, représentante spéciale de l’ONUSIDA, se trouvaient dans la capitale ukrainienne cette semaine pour appeler à un renforcement du rôle des dirigeants politiques dans la riposte au sida en Ukraine, pays européen où l’épidémie de sida est la plus forte.

Au cours de leur visite de deux jours à Kiev, le Dr Piot et Son Altesse Royale ont rencontré de hauts représentants du gouvernement et de la société civile afin d’apporter leur soutien aux efforts entrepris pour mettre un terme à la propagation du VIH et répondre aux besoins croissants des personnes vivant avec le VIH.

Leur mission a débuté par une visite au Réseau ukrainien des personnes vivant avec le VIH qui leur a permis d’avoir un aperçu de la réussite que constituait la participation de personnes vivant avec le VIH à la riposte ukrainienne et des difficultés qui persistent.

Plus tard, le Dr Piot s’est adressé au Conseil présidentiel ukrainien et a salué les avancées que le pays avait réalisées en matière de riposte au sida et de participation de la société civile, y compris de personnes vivant avec le VIH. Il a reconnu le leadership sans précédent du Président Iouchtchenko sur le sida ainsi que le récent élargissement de l’accès à la prévention et au dépistage du VIH pour les personnes qui en ont le plus besoin, par exemple les consommateurs de drogues injectables. Il a noté que le nombre de personnes ayant accès au traitement du VIH était en augmentation et que le gouvernement s’engageait à rendre les traitements accessibles à toutes les personnes en ayant besoin.

Le Président Iouchtchenko a remercié le Dr Piot d’avoir pris la tête de la riposte mondiale au sida et a salué les contributions de l’ONUSIDA qui marquent « l’importance du soutien et la fiabilité du partenariat en matière de lutte contre l’épidémie en Ukraine. »

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Son Altesse Royale la Princesse héritière Mette-Marit de Norvège, représentante spéciale de l’ONUSIDA salue Natalia Leonchuk, Directice exécutive de l'Union des organisations de PVHIV en Europe orientale et Asie centrale au début de la réunion avec les représentants du Réseau ukrainien de PVHIV. Kiev, Ukraine 20 octobre 2008. Photo: ONUSIDA/Yuriy Shkoda

Souhaitant en savoir davantage sur la participation des jeunes à la riposte nationale au sida, la Princesse héritière a rencontré un groupe de jeunes participant activement à la prévention du VIH et aux activités d’éducation par les pairs. Ils ont partagé leurs expériences et échangé leurs opinions sur la meilleure façon d’associer la jeunesse à ces travaux et d’atteindre cette frange importante de la population.

Cette visite de plaidoyer se déroule à un moment décisif de la riposte ukrainienne au sida. Les dernières estimations publiées dans le Rapport sur l’épidémie de sida 2008 de l’ONUSIDA portent à 440 000 le nombre de personnes vivant avec le VIH en Ukraine et à 1,6 % la prévalence du VIH chez les adultes, ce qui en fait la plus élevée d’Europe.

L’épidémie de VIH en Ukraine se limite aux consommateurs de drogues injectables, à leurs partenaires sexuels, aux professionnels du sexe, aux hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et aux personnes en milieu carcéral.

Au cours de ses réunions avec la société civile, le Dr Piot a mis l’accent sur le fait qu’il était urgent d’élargir la couverture et d’améliorer la qualité des programmes de prévention auprès des groupes les plus à risque. Le Dr Piot a reconnu le leadership de l’Ukraine en matière d’offre de traitements de substitution par voie intraveineuse mais a affirmé que ces programmes devaient être intensifiés plus rapidement. Il est aussi important d’éliminer la stigmatisation et la discrimination, ce qui constitue un défi majeur en Ukraine et dans le reste de l’Europe orientale.

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Viktor Iouchthenko, Président de l'Ukraine, lors de la réunion du Conseil de coordination sur le VIH/sida, la tuberculose et les drogues illicites. Le Dr Piot a également participé à cette réunion. Kiev, Ukraine, 20 octobre 2008. Photo: ONUSIDA/Yuriy Shkoda

Le Gouvernement ukrainien a fait de la sensibilisation des jeunes au sida une priorité nationale. Les indicateurs nationaux actuels indiquent qu’à peine 40 % des jeunes (entre 15 et 24 ans) savent comment se protéger de l’infection à VIH et rejettent les idées fausses concernant le virus. Si les programmes de prévention à destination des jeunes n’augmentent pas de façon conséquente ces prochaines années, l’Ukraine pourrait ne pas atteindre l’objectif de l’UNGASS qui était que, d’ici à 2010, au moins 95 % des jeunes sachent comment réduire leur vulnérabilité à l’infection à VIH.

Malgré l’importance des avancées réalisées, le Dr Piot a instamment prié les partenaires nationaux d’élaborer une riposte au sida encore plus large qui mettrait l’accent sur la prévention de nouvelles infections à VIH par l’adaptation des efforts de prévention à chaque situation. Pour cela, et pour pouvoir répondre à d’autres aspects essentiels de la riposte ukrainienne, davantage de ressources nationales seront nécessaires afin de garantir la viabilité des programmes actuellement soutenus par les donateurs.

Le Dr Piot a encouragé ses contreparties au sein du gouvernement et de la société civile à renforcer les partenariats entre tous les secteurs de la société ukrainienne, y compris le secteur privé, afin d’intensifier la riposte nationale au sida.

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