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Fournir des soins communautaires en Inde
28 février 2008
28 février 2008 28 février 2008
De passage en Inde, le Directeur exécutif
de l’ONUSIDA, le Peter Piot, a visité
l’Ashram Sewa, un centre qui offre des
soins de première nécessité, un appui et
des formations professionnelles.
De passage en Inde, le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, le Dr Peter Piot, a visité l’Ashram Sewa, un centre qui offre des soins de première nécessité, un soutien et des formations professionnelles.
En 1996, Ton Snellaert, conduisant à Delhi une nuit, vit un homme couché dans la rue. Poursuivant son chemin, il vit des centaines d’autres personnes qui dormaient sur le bord de la route. Cette expérience le motiva à mettre sur pied un centre d’accueil dans un des faubourgs du Nord de Delhi, et une année plus tard, la ‘Delhi House’ ouvrait ses portes. Au cours de sa première année, le petit centre de 12 chambres a accueilli 45 personnes, leur fournissant des soins et un appui. Plus de 3’000 personnes ont depuis lors passé ses portes et il est maintenant mieux connu sous le nom ‘d’Ashram Sewa’. Sewa est un mot Hindi qui signifie ‘la pratique du service désintéressé’ et ashram signifie ‘communauté spirituelle’.
La clinique, dont le personnel est composé de trois infirmières et d’un médecin, offre une aide médicale gratuite et des conseils et tests VIH et tuberculose confidentiels. Le centre a poursuivi sa croissance et offre aujourd’hui le traitement de la tuberculose, un programme d’éducation des enfants et des formations professionnelles.

La clinique, dont le personnel est
composé de trois infirmières et d’un
médecin, offre une aide médicale
gratuite, et des conseils et tests VIH et
tuberculose confidentiels.
L’Ashram a attiré des volontaires venus du monde entier, réunis par la même passion de servir les autres. Une des volontaires est Kaye Kirsch, qui gère actuellement le centre. « Notre communauté est fondée sur la compassion et se concentre sur le rétablissement de la dignité, tout en apportant amour et soins de qualité à ceux qui en ont le plus besoin, » dit-elle. « Plusieurs membres de notre personnel sont venus ici parce qu’ils avaient besoin d’aide puis ils ont choisi de rester au centre pour aider les autres, » ajoute-t-elle.
Fournir des soins communautaires en Inde
Liens utiles:
Le site Internet Sewa Ashram (en anglais)
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13 décembre 2022
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12 décembre 2022

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La TB-MR est plus courante parmi les personnes vivant avec le VIH
28 février 2008
28 février 2008 28 février 2008
Selon le 4ème rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur la résistance des médicaments contre la tuberculose, publié le 26 février, la tuberculose multi-résistante aux médicaments* (TB-MR) s’est révélée deux fois plus courante chez les malades de la tuberculose vivant avec le VIH que chez ceux qui ne sont pas infectés par le VIH.
Le rapport présente les résultats de l’étude la plus importante réalisée à ce jour sur la résistance aux médicaments antituberculeux, avec des données recueillies entre 2002 et 2006 parmi 90 000 malades de la tuberculose dans 81 pays. Il montre les taux les plus élevés de TB-MR, avec près de 500 000 nouveaux cas de TB-MR dans le monde chaque année, soit environ 5% du total de 9 millions de nouveaux cas de TB. Il conclut aussi qu’une forme pratiquement incurable de la maladie respiratoire, la tuberculose ultra-résistante aux médicaments** (TB-UR), a été observée dans 45 pays.
La véritable ampleur du problème reste inconnue dans certaines parties du monde. Seuls six pays d’Afrique, la région du monde connaissant la plus forte incidence de TB***, ont été en mesure de fournir des données sur la résistance aux médicaments et aucun de ces pays n’a pu fournir des informations sur la résistance aux médicaments parmi les personnes vivant avec le VIH. D’autres pays de la région n’ont pu mener d’enquêtes parce qu’ils manquent de l’équipement et du personnel qualifié nécessaires à l’identification de la tuberculose résistante aux médicaments.
« Ce rapport confirme la menace sérieuse que fait peser la tuberculose résistante aux médicaments sur les personnes vivant avec le VIH, » dit Alasdair Reid, Conseiller VIH/TB de l’ONUSIDA. « L’ONUSIDA, en collaboration avec l’OMS et nos partenaires internationaux, collabore avec des programmes de lutte contre la tuberculose et le VIH dans le monde afin qu’ils coopèrent plus étroitement pour prévenir l’apparition et la propagation de la tuberculose résistante aux médicaments parmi les personnes vivant avec le VIH, en améliorant le diagnostic et le traitement de la tuberculose parmi les personnes vivant avec le VIH et la lutte contre la tuberculose dans les établissements de prise en charge du VIH et dans les communautés affectées par le VIH».
L’OMS estime que 4,8 milliards de dollars sont nécessaires pour une lutte globale contre la tuberculose dans les pays à revenu faible et intermédiaire, dont un milliard pour combattre la tuberculose résistante aux médicaments. Il manque actuellement 2,5 milliards de dollars, dont 500 millions pour la tuberculose résistante aux médicaments.
NOTE AUX REDACTEURS:
* La bactérie responsable de la tuberculose devient résistante lorsque des personnes malades atteints de tuberculose ne reçoivent pas de médicaments ou ne suivent pas un traitement complet. La tuberculose résistante aux médicaments, comme celle qui réagit aux médicaments, peut également être transmise d’une personne infectée à une personne non-infectée par la voie aérienne. La TB-MR est une forme de tuberculose qui ne réagit pas au traitement standard de six mois à l’aide de médicaments de première intention (c.-à-d. qui ne réagit pas à l’isoniazide et à la rifampicine). Cela peut prendre deux ans pour la traiter avec des médicaments qui sont 100 fois plus chers que le traitement de première intention.
** La TB-UR est une forme de tuberculose causée par une bactérie résistante à presque tous les médicaments antituberculeux les plus efficaces (c.-à-d. qu’elle est une forme de TB-MR qui est en plus résistante à toutes les fluoroquinolones et à tous les médicaments antituberculeux injectables de deuxième intention : amikacine, kanamycine ou capréomycine).
*** En Afrique sub-saharienne le VIH contribue considérablement à la propagation de la tuberculose, qui est une des principales causes de décès parmi les personnes vivant avec le VIH. La TB-MR et la TB-UR sont hautement mortelles pour les personnes vivant avec le VIH: les études montrent des taux de létalité de plus de 90%. La tuberculose résistante aux médicaments est donc une menace considérable pour l’efficacité des programmes de traitement antituberculeux et antirétroviral.
La TB-MR est plus courante parmi les personnes vi
Cosponsors:
OMS (en anglais)
Liens utiles:
Partenariat Halte à la tuberculose (en anglais)
Publications:
Résistance aux médicaments antituberculeux dans le monde (pdf, 2,36 Mb) (en anglais)

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Microbicides 2008 se clôture en Inde
27 février 2008
27 février 2008 27 février 2008
La conférence internationale biennale
Microbicides 2008 s'est tenue du 24 au 27
février à New Delhi, avec pour thème
« Des efforts en direction de la prévention
du VIH ».
Photo : Microbicides 2008.
La conférence internationale biennale Microbicides 2008 s’est clôturée le mercredi 27 février à New Delhi.
La conférence scientifique a été ouverte dimanche par le Ministre de l’Union pour la Santé et le Bien-être de la famille, le Dr Anbumani Ramadoss.
Plus de 1100 chercheurs, agents de santé publique, organisations communautaires et de plaidoyer se sont rassemblés pour une réunion de quatre jours afin de débattre de la recherche et de la mise au point d’un microbicide sûr, efficace et abordable que les femmes pourraient utiliser pour prévenir la transmission du VIH et des autres infections sexuellement transmissibles.
La réunion se tenait dans le contexte d’une année de résultats mitigés pour les essais cliniques d’un candidat microbicide. Un essai de sulfate de cellulose a été interrompu prématurément pour des raisons liées à son innocuité, tandis que le Carraguard, un candidat microbicide qui avait achevé des essais de Phase III à grande échelle, a été reconnu sûr mais n’est pas efficace pour la prévention du VIH. Ces résultats étaient inattendus mais l’ensemble des conclusions ont permis de faire la lumière sur les différentes pistes de recherche.
La manifestation s’est achevée sur une note positive et d’espoir. S’exprimant lors de la cérémonie de clôture, le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, le Dr Peter Piot, a reconnu que la recherche sur les microbicides avait traversé une période difficile, mais s’est focalisé sur les progrès réalisés jusqu’ici sur le terrain.
Soulignant combien il est vital de dépasser ces difficultés et important de vaincre les obstacles, le Dr Piot a déclaré dans son discours que « La mise au point d’un microbicide efficace sera une avancée cruciale dans la riposte au sida. Offrir aux femmes une technique de prévention du VIH qu’elles puissent utiliser elles-mêmes ne sera pas loin de représenter une révolution. »
Le programme de la conférence était supervisé par un comité consultatif scientifique international et comprenait des séances plénières, des présentations sur des travaux de recherche originaux, des tables rondes, des symposiums et des réunions satellites et des présentations et expositions d’affiches. Une large gamme de sujets ont été discutés en suivant quatre pistes simultanées.

Le Dr Piot a déclaré dans son discours
« La mise au point d’un microbicide
efficace représentera une avancée
cruciale dans la riposte au sida. Offrir aux
femmes une technique de prévention du
VIH qu’elles puissent utiliser elles-mêmes
ne sera pas loin d’être une révolution. »
Sur la piste ‘Sciences de base’, les sujets comprenaient notamment des mises à jour sur le processus d’essais relatifs aux produits candidats actuels et émergents, les dernières connaissances sur la transmission du VIH, la découverte de médicaments, les progrès en matière de formulations.
Sur la piste ‘Clinique’, les enseignements tirés des études de cohortes ont été étudiés ainsi que les conclusions des essais de Phases I, II et III. L’impact d’autres essais de méthodes de prévention du VIH figurait parmi les autres thèmes abordés.
La piste ‘Sciences sociales’ passait en revue les outils de recherche dans le domaine des sciences du comportement et des sciences sociales, l’acceptabilité, les leçons tirées de la gestion de l’interruption des essais de méthodes de prévention du VIH dans plusieurs pays et le rôle des hommes dans l’utilisation des microbicides.
Sous ‘Communauté et plaidoyer’, plusieurs aspects de l’engagement communautaire dans des essais ont été examinés, notamment la gestion des attentes du résultat des essais par les parties prenantes et l’importance des partenariats pour la recherche sur le VIH.
Plusieurs discussions croisées ont également eu lieu, qui étudiaient les enjeux, les expériences et les enseignements tirés..
C’est la première fois que la réunion se tenait dans la région asiatique. Des réunions avaient eu lieu à Washington DC en 2000, à Anvers en 2002, à Londres en 2004, et au Cap en 2006. Chaque occasion permet aux chercheurs et aux militants de mieux comprendre les enjeux de la mise au point de microbicides.
Toutes les personnes présentes cette semaine à New Delhi espéraient que d’ici à la prochaine conférence de 2010, nous serons arrivés à un réel tournant sur la voie de l’offre d’un microbicide sûr, efficace et abordable qui pourrait faire la différence dans la vie des femmes.
Pour de plus amples informations, veuillez vous rendre sur le site web de Microbicides 2008 www.microbicides2008.com
Microbicides 2008 se clôture en Inde
Partenaires:
Coalition mondiale sur les femmes et le sida (en anglais)
Campagne mondiale pour les microbicides (en anglais)
Alliance pour la mise au point de microbicides (en anglais)
Partenariat international pour des microbicides (IPM)
Reportages:
Les microbicides : pourquoi sont-ils importants ? (Partie 1) (20 février 2008)
Les microbicides : les enjeux liés à leur mise au point et à leur distribution (Partie 2) (22 février 2008)
Liens externes:
Site web officiel de Microbicides 2008 (en anglais)
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12 décembre 2022

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Le Directeur exécutif de l’ONUSIDA reçoit une prestigieuse distinction humanitaire
26 février 2008
26 février 2008 26 février 2008
Le Président de la Conférence des évêques catholiques de l’Inde, le Cardinal Telesphore P. Toppo, présente au Dr Peter Piot, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, la distinction humanitaire internationale Sainte Mère Teresa lors d’une cérémonie qui s’est tenue le 26 février à New Delhi, Inde.
La toute première ‘Distinction humanitaire internationale Sainte Mère Teresa’ a été décernée au Dr Peter Piot, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, pour l’impact significatif de son action en faveur des personnes vivant avec le VIH dans le monde en développement.
Le Dr Piot a reçu la distinction des mains du Cardinal Telesphore P. Toppo, Président de la Conférence des évêques catholiques de l’Inde, lors d’une cérémonie spéciale qui s’est tenue le 26 février 2008 à New Delhi. Il partagera cette distinction avec l’Ambassadeur Mark Dybul, Coordonnateur de US Global AIDS, qui recevra sa distinction au cours du Discours annuel d’hommage à Mère Teresa qui se tiendra le 3 mars à l’Université nationale Indira Gandhi.
La distinction a été établie par la Commission de la santé de la Conférence des évêques catholiques de l’Inde en reconnaissance du travail d’individus engagés dans des causes humanitaires similaires à celles de Mère Teresa.

S’exprimant lors de la remise de la distinction, le Dr Piot a déclaré : « J’accepte cette distinction comme une reconnaissance de la contribution de la famille des Nations Unies tout entière, et en particulier de mes collègues de l’ONUSIDA, qui travaillent avec des valeurs chères au cœur de Mère Teresa – servir celles et ceux qui sont dans le besoin. Nous sommes mus par les idéaux qu’elle a encouragés tout au long de sa vie, qui a été marquée par la tolérance, la compassion et d’inclusivité.
Le Dr Piot a loué l’Eglise catholique indienne pour son engagement en faveur de la riposte au sida et le soutien qu’elle apporte aux personnes vivant avec le VIH, poursuivant ainsi la tradition de compassion et de respect de Mère Teresa.
La Sainte Mère Teresa de Calcutta, d’origine albanaise, est la fondatrice de l’Ordre des Missionnaires de la Charité – une congrégation catholique de femmes dévouées à la cause des pauvres en Inde. Elle a vécu comme une simple nonne et a touché le cœur de bien des gens. Elle a reçu le prix Nobel de la Paix en 1979.
Le Directeur exécutif de l’ONUSIDA reçoit une pre
Liens externes:
Commission pour la santé de la Conférence des Evêques catholiques de l’Inde (en anglais)
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13 décembre 2022
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12 décembre 2022

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Les microbicides : les enjeux liés à leur mise au point et à leur distribution (Partie 2)
21 février 2008
21 février 2008 21 février 2008La conférence internationale biennale sur les microbicides ‘Microbicides 2008’ se tiendra du 24 au 27 février à New Delhi, avec pour thème « Des efforts en direction de la prévention du VIH ».
La rencontre favorisera un échange de connaissances entre les chercheurs qui œuvrent dans le domaine des microbicides, les agents de santé publique et les organisations de militants et offrira une tribune pour discuter des nouveaux développements en matière de recherche sur les microbicides, notamment la science de base, les essais cliniques et les questions relatives aux sciences sociales ainsi qu’une discussion sur les comportements, l’engagement communautaire et le plaidoyer.
Dans la seconde partie de cette série en deux parties traitant des microbicides, nous nous penchons sur certains de ces sujets.
L’ONUSIDA insiste depuis plusieurs années sur le fait que la mise au point d’un microbicide efficace est une priorité en santé publique et souligne l’importance d’y avoir accès et de disposer de produits abordables. Toutefois, dû au manque d’investissement significatif, le processus de recherche et de développement a été lent et inefficace.
Le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, le Dr Peter Piot, a déclaré « La communauté internationale, notamment le secteur privé, doit continuer à investir dans des techniques de prévention du VIH efficaces qui puissent être utilisées par les femmes ».
« Assurer l’accès à des microbicides sûrs et efficaces sera d’une importance capitale pour tous nos efforts de prévention et pour notre objectif qui consiste à stopper et à inverser le cours de l’épidémie. »
Le prix à payer pour sauver des vies
Le financement total sur le plan mondial pour la recherche et la mise au point de microbicides en 2006 consenti par les secteurs non commerciaux s’est monté à 217 millions de dollars. Le secteur pharmaceutique choisit d’investir dans la recherche de médicaments antirétroviraux, attiré par un retour sur investissement potentiellement important.
S’il y avait un investissement comparable dans la recherche sur les microbicides, on pense qu’un produit sûr et efficace pourrait être sur le marché bien avant un vaccin. Toutefois, étant donné que tout microbicide devrait être abordable pour les consommateurs parmi lesquels il ferait le plus de différence – les femmes vivant dans les pays à revenu faible ou intermédiaire – les marges de profit seraient faibles. Cette réalité économique fait de la recherche sur les microbicides un investissement moins intéressant.
En conséquence, pratiquement toutes les recherches sur les microbicides sont menées par de petites sociétés de biotech financées par le secteur public.
Le processus de recherche et développement
La recherche et le développement se poursuivent malgré un écart de financement important. Un investissement accru sera nécessaire pour mener les essais cliniques à leur terme et jeter des bases pour la distribution d’un produit efficace.
Comme c’est le cas pour tous les nouveaux médicaments, les candidats microbicides doivent passer une série de tests de laboratoire suivis d’une série d’essais cliniques chez l’être humain.
En quoi consistent les différentes phases d’un essai clinique? La Phase I d’un essai clinique est la première étape des tests chez l’être humain et elle est destinée à évaluer l’innocuité. Normalement, les essais sont menés dans un contexte hospitalier, où les volontaires peuvent être suivis de près. Un groupe de 20-80 volontaires sains utilisera le produit pendant une à deux semaines. Une fois que l’innocuité initiale du produit étudié a été confirmée par les essais cliniques de Phase I, les essais de Phase II peuvent être effectués sur des groupes plus importants comportant de 20 à 300 individus ; ils sont destinés à évaluer si le produit marche bien, et à poursuivre les évaluations de son innocuité et de sa tolérabilité dans un plus grand groupe de volontaires pendant une période de 6-18 mois. Lorsque le processus de mise au point d’un nouveau médicament échoue, cela se produit habituellement durant les essais de Phase II, lorsque l’on découvre que le médicament ne montre aucun signe d’un effet potentiel, ou qu’il a des effets toxiques. Les études de Phase III sont des essais multicentriques contrôlés et randomisés effectués sur des groupes importants (300-3000 ou davantage) et visent à représenter l’évaluation définitive de l’efficacité et de l’innocuité du médicament. Du fait de leur grande taille et de leur durée (de un à deux ans), les essais de Phase III sont les plus coûteux, ceux qui prennent le plus de temps et sont les plus difficiles à concevoir et à mener. |
Un éventail de produits microbicides contraceptifs et non contraceptifs sont actuellement à différentes phases de mise au point et d’essai, notamment 30 candidats dans des essais cliniques. Plus de 30 autres font l’objet de tests précliniques. Jusqu’ici, les résultats ont toutefois été décevants.
La recherche sur les microbicides a essuyé un revers inattendu en février 2007, lorsqu’une étude de Phase III à un stade avancé d’un candidat microbicide, le sulfate de cellulose, a été interrompue prématurément car on a soupçonné que les femmes qui utilisaient le gel couraient un risque plus élevé de contracter une infection à VIH que les femmes du groupe placebo.
Au début de cette semaine, il a été annoncé que le Carraguard, un candidat microbicide qui avait terminé les essais de Phase III à grande échelle n’était pas en mesure de prévenir la transmission du VIH. Fait encourageant, on a constaté que le produit était sûr pour un usage vaginal à long terme. Il s’agit là du premier microbicide ayant achevé les essais de Phase III sans problème d’innocuité. Les chercheurs fondent beaucoup d’espoir sur ces conclusions, sur lesquelles seront fondés les travaux futurs.
« La prochaine génération de produits microbicides à base d’antirétroviraux est très prometteuse. Nous devons absolument mettre au point de meilleurs biomarqueurs pour l’innocuité et améliorer les mesures de l’observance et nous pouvons tirer beaucoup plus d’enseignements des essais qui n’ont pas débouché sur un produit efficace, » a déclaré la Conseillère scientifique principale de l’ONUSIDA, le Dr Catherine Hankins.
Calendrier pour la disponibilité des microbicides
La Campagne mondiale pour les microbicides a estimé que si l’un des produits faisant l’objet d’essais cliniques avancés apportait la preuve de son efficacité, un microbicide pourrait être prêt à être distribué dans un petit nombre de pays d’ici à la fin 2010. Toutefois, si les différents produits en cours de mise au point se révèlent inefficaces, cette période sera plus longue.
Considérations éthiques Les militants et la société civile travaillent d’arrache-pied pour veiller à ce que, au fur et à mesure des progrès de la science, les droits et les intérêts des participants aux essais ainsi que de leurs communautés soient protégés. Dans les essais de microbicides, on fournit à toutes les femmes un ensemble complet de mesures de prévention du VIH, notamment le conseil sur l’utilisation du préservatif et les rapports sexuels sans risque, un approvisionnement gratuit en préservatifs de haute qualité et un dépistage régulier pour le VIH et les autres infections sexuellement transmissibles. Les essais correctement menés sont vitaux pour que les femmes aient une perception positive de la participation aux essais – les participantes ont exprimé combien il leur est important d’avoir accès à l’information, d’être traitées avec respect, d’avoir l’opportunité d’être écoutées, d’avoir accès au test VIH et au conseil ainsi qu’aux préservatifs. Il est également vital que la conception des essais prenne en compte les perceptions sociales et communautaires du VIH sur le plan local, la santé et la sexualité, et que les participantes qui sont infectées par le VIH au cours ou à la suite des essais aient accès aux services de soins et d’appui. L’ONUSIDA et l’AVAC ont publié le « Guide des bonnes pratiques de participation aux essais de méthodes biomédicales de prévention du VIH », qui expose 10 principes pour l’engagement communautaire tout au long du cycle des essais. Un consensus international a été établi et décrit sous forme de 19 éléments d’orientation sur toute une gamme de sujets notamment la confidentialité, le consentement éclairé, les groupes contrôles et les dommages potentiels, dans le document d’orientation ONUSIDA/OMS « Considérations éthiques relatives aux essais de méthodes biomédicales de prévention du VIH ». |
Prochaines étapes
La conférence sur les microbicides de la semaine prochaine représentera un forum important pour débattre des enjeux liés à la recherche, au financement, aux essais cliniques et aux considérations éthiques.
Des experts se réuniront pour prendre connaissance des derniers développements des essais relatifs aux produits candidats actuels et émergents et débattront de toute une gamme de sujets. La Conseillère scientifique principale de l’ONUSIDA, le Dr Catherine Hankins, fera des présentations sur les implications des résultats des essais relatifs à la circoncision masculine pour la recherche sur les microbicides et communiquera les conclusions de la consultation de décembre 2007 intitulée « Faire que les essais VIH marchent pour les femmes et les adolescentes ».
Le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, le Dr Peter Piot, s’exprimera à l’occasion de la cérémonie de clôture de la conférence à laquelle participeront des politiciens, des décideurs, des scientifiques, des militants communautaires et autres experts dans le domaine du sida.
La London School of Hygiene and Tropical Medicine a estimé à l’aide de modèles mathématiques que l’introduction d’un microbicide même efficace à 60% dans les 73 pays à revenu le plus faible du monde et qui ne serait utilisé que par 20% des femmes déjà en contact avec les services de santé pourrait éviter jusqu’à 2,5 millions d’infections en trois ans.
De nombreux observateurs sont confiants dans le fait qu’un microbicide efficace pourrait avoir un impact significatif sur la prévention du VIH à travers le monde, et l’attente est d’autant plus frustrante, les échecs sont d’autant plus décevants.
Les microbicides : les enjeux liés à leur mise au
Coparrainants:
OMS (en anglais)
Reportages:
Les microbicides : pourquoi sont-ils importants ? (Partie 1) (20 janvier 2008)
Rendre les essais sur le VIH ‘efficaces pour les femmes’ (12 décembre 2007)
Les femmes et la recherche sur le VIH (11 décembre 2007)
Des experts se réunissent au sujet des femmes et des essais VIH (partie III d’une série en trois parties) (7 décembre 2007)
Le rôle des femmes dans les essais VIH (partie II d’une série en trois parties) (5 décembre 2007)
Respecter les considérations éthiques relatives aux essais VIH (partie I d’une série en trois partie (3 décembre 2007) (3 décembre 2007)
Estimations du financement requis pour la recherche et le développement en matière de sida (30 août 2007)
Multimédia:
Ecouter la Conseillère scientifique principale de l’ONUSIDA, le Dr Catherine Hankins, à propos de Microbicides 2008 (en anglais)
Liens externes:
Site web officiel de Microbicides 2008 (en anglais)
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Journal of Internal Medicine: Article de L. O. Kallings
21 février 2008
21 février 2008 21 février 2008
Le Professeur Lars O. Kallings est également Envoyé spécial de l’ONU pour le sida en Europe orientale et en Asie centrale.
Le numéro de mars du Journal of Internal Medicine sorti aujourd’hui comprend un article du Professeur Lars O. Kallings intitulé “La première pandémie postmoderne : 25 années de VIH/SIDA”.
Dans cet article de 26 pages, le Professeur Kallings présente une vue d’ensemble du sida sur le plan biomédical, examinant ses caractéristiques et la quête scientifique des techniques de prévention. Il retrace l’évolution de l’épidémiologie du VIH des premiers cas annoncés à son incidence d’aujourd’hui et sa distribution dans le monde. Les divers aspects sociaux et politiques du sida ainsi que la riposte mondiale sont également examinés.
L’article explore la désinformation et les idées fausses qui entourent le sida et aborde les perspectives de guérison ainsi que d’autres scénarios d’avenir.
Le Professeur Lars O. Kallings a été nommé Envoyé spécial de l’ONU pour le sida en Europe orientale et en Asie centrale par le Secrétaire général de l’ONU en mai 2003.
Impliqué dans la riposte au sida depuis plus de 20 ans, il a occupé divers postes, dont celui de conseiller auprès de l’Organisation mondiale de la santé, de Président de la Commission mondiale du sida et de Conseiller principal du Programme de lutte contre le sida pour les affaires scientifiques et politiques. Il est actuellement Président honoraire de l’ONG AIDS Accountability International. Il a été Président fondateur de la Société internationale du sida (IAS) dont il a été Secrétaire général entre 1994 et 2002.
Le Professeur Kallings a rédigé cet article en qualité de chercheur indépendant et son contenu ne reflète pas nécessairement les opinions des Nations Unies ou de toutes autres organisations auxquelles l’auteur est, ou a été, affilié.
Journal of Internal Medicine: Article de L. O. Ka
Reportages:
Mission de plaidoyer du Professeur Lars Kallings au Bélarus (octobre 2006) (en anglais)
Liens externes:
Journal of Internal Medicine (en anglais)
Publications:
La première pandémie postmoderne : 25 années de VIH/SIDA - L. O. Kallings (2008)
Journal of Internal Medicine, Volume 263 Sujet 3 Page 218-243, mars 2008 (en anglais)
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Les microbicides : pourquoi sont-ils importants ? (Partie 1)
20 février 2008
20 février 2008 20 février 2008Préalablement à la conférence internationale biennale Microbicides 2008, qui aura lieu du 24 au 27 février à New Delhi, nous nous penchons sur les microbicides. Dans la partie 1 de cette série en deux parties, nous voyons pourquoi on les considère comme importants dans la riposte au VIH. Dans la partie 2 nous reviendrons sur les enjeux de cette technique biomédicale de prévention.

Si les recherches sur un vaccin contre le
VIH semblent devoir se poursuivre
pendant quelques années, nombreuses
sont les personnes qui pensent qu’avec un
investissement similaire, un microbicide
pourrait être mis au point avec succès
beaucoup plus rapidement.
Avec 2,5 millions de personnes nouvellement infectées par le VIH en 2007, on s’accorde à penser partout dans le monde que de nouvelles techniques de prévention du VIH sont nécessaires pour compléter les stratégies existantes.
Si les recherches sur un vaccin contre le VIH semblent devoir se poursuivre pendant quelques années, nombreuses sont les personnes qui pensent qu’avec un investissement similaire, un microbicide pourrait être mis au point avec succès beaucoup plus rapidement. Un microbicide efficace offrirait une protection significative pour les femmes qui représentent près de la moitié de l’ensemble des personnes vivant avec le VIH à travers le monde.
L’ONUSIDA collabore avec plusieurs réseaux œuvrant dans le domaine des microbicides afin de mettre en lumière le besoin crucial d’options de prévention contrôlées par les femmes.
Avec d’autres défenseurs dans le monde, l’ONUSIDA continue de souligner l’importance d’un effort concerté pour la mise au point de microbicides et pour les rendre accessibles aux personnes qui en ont besoin. Il est vital de prendre en compte les besoins des femmes en matière de prévention du VIH si l’on veut inverser le cours de l’épidémie.
Pourquoi les femmes nécessitent-elles une protection spécifique contre le VIH ?
C’est une triste réalité que de constater que nombreuses sont les femmes à travers le monde qui n’ont pas le pouvoir de décision pour tout ce qui touche à leur propre corps.
Des normes sociales et culturelles profondément ancrées et les effets des inégalités entre les sexes signifient que bien des femmes et des filles vivent avec la violence ou la menace de violence et sont incapables de négocier avec succès la fidélité ou l’usage du préservatif.
Les femmes qui vendent des services sexuels sont souvent dans l’impossibilité de négocier le port du préservatif avec leurs clients.
Et même les femmes qui s’abstiennent de rapports sexuels avant le mariage et n’ont qu’un seul partenaire sexuel peuvent être vulnérables aux infections sexuellement transmissibles si leur partenaire a des rapports non protégés avec d’autres femmes ou avec des hommes.

« Les microbicides seront un outil essentiel
pour émanciper les femmes, et pour
stopper la propagation alarmante de
l’infection à VIH chez les femmes » - la
Directrice de la Coalition mondiale sur les
femmes et le sida, Kristan Schoultz.
Photo : ONUSIDA/C.Gira.
Du fait de différences biologiques, lors de rapports hétérosexuels non protégés, les femmes sont au moins deux fois plus susceptibles que les hommes de contracter le VIH d’un partenaire infecté. Les données sur le VIH le confirment ; par exemple chez les jeunes (15-24 ans) en Afrique subsaharienne, on estime que trois jeunes femmes sont séropositives au VIH pour chaque jeune homme
Les experts estiment que si les femmes ont l’option d’utiliser un microbicide pour se protéger contre le VIH, cela pourrait faire toute la différence dans leur vie.
« Un homme peut refuser de porter un préservatif et sa partenaire peut ne pas être en mesure d’insister. L’accès à des microbicides sûrs et efficaces donnera aux femmes plus de choix et les aidera à prendre en charge leur santé sexuelle et leur avenir, » a déclaré la Directrice de la Coalition mondiale sur les femmes et le sida, Kristan Schoultz.
« Les microbicides seront un outil essentiel pour émanciper les femmes et pour stopper la propagation alarmante de l’infection à VIH parmi les femmes, » a-t-elle ajouté.
Qu’est-ce qu’un microbicide ?
Un microbicide est un composé qui vise à réduire l’infectiosité des virus ou bactéries. Le terme se réfère désormais à un produit potentiel qui empêcherait la transmission du VIH et des autres infections sexuellement transmissibles (IST) à l’intérieur du vagin. Un microbicide rectal agirait de la même façon pour protéger les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes ainsi que les femmes lors de rapports par voie anale.
Différents candidats microbicides font actuellement l’objet de recherches et de développement ; un grand nombre d’entre eux se présentent sous forme de gel ou de crème à appliquer sur la surface du vagin. Les scientifiques étudient également d’autres manières d’utiliser le médicament comme par exemple au moyen d’un anneau qui serait inséré dans le vagin et permettrait la libération contrôlée d’un microbicide efficace.
Mécanismes d’action
Un microbicide topique efficace – appliqué sur la surface du vagin – agirait probablement de plusieurs manières. Les scientifiques mènent des recherches sur différents produits qui:
- Tueraient les organismes pathogènes sans endommager les cellules saines du vagin
- Renforceraient le système de défense naturel du corps en augmentant l’acidité naturelle du vagin ce qui inactiverait les virus et bactéries pathogènes
- Empêcheraient le virus de pénétrer dans les globules blancs – les cellules cibles du VIH
- Inhiberaient la réplication du virus en utilisant des dérivés de médicaments antirétroviraux.
Pour certaines femmes, il est important que l’action du microbicide ne nuise pas à leur capacité à concevoir un bébé. Des microbicides contraceptifs et non contraceptifs sont actuellement en cours de mise au point, ainsi que des microbicides rectaux pour les femmes hétérosexuelles et les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes.
Pas une potion magique

La conférence internationale biennale sur
les microbicides ‘Microbicides 2008’ se
tiendra du 24 au 27 février à New Delhi.
Son thème sera « Des efforts en direction
de la prévention du VIH ».
Photo : Microbicides 2008.
Certains partisans estiment que la mise au point réussie d’un microbicide représenterait une émancipation significative pour les femmes qui, du fait de considérations culturelles, économiques et sociales, sont privées de pouvoir et incapables de se protéger contre le VIH.
Avec des enjeux aussi importants, les microbicides semblent être une solution très séduisante. Les experts sont toutefois bien conscients de la complexité des travaux de recherche et de l’efficacité des médicaments, et recommandent la prudence pour éviter de susciter des attentes irréalistes.
Les produits microbicides couronnés de succès seront partiellement protecteurs. S’ils peuvent être efficaces jusqu’à 80% pour prévenir la transmission du VIH au cours des rapports sexuels, ils devront être complétés par d’autres outils de prévention au moyen d’une stratégie associant plusieurs mesures de prévention.
Un ensemble complet de mesures de prévention comprend, mais ne s’y limite pas, le fait de retarder le début de l’activité sexuelle, la fidélité mutuelle, la diminution du nombre de partenaires sexuels, des rapports sexuels sans pénétration, les rapports sexuels à moindre risque, notamment l’utilisation correcte et régulière du préservatif masculin et féminin, et le traitement précoce et efficace pour les infections sexuellement transmissibles.
Dans la partie 2, nous examinons les enjeux actuels de la recherche et de la mise au point de microbicides et nous efforçons de comprendre pourquoi il y a un écart de financement aussi important entre ce qui est nécessaire pour mener les essais cliniques à leur terme et jeter les bases d’une distribution efficace et ce qui est actuellement disponible. Nous étudions également les considérations éthiques relatives aux essais cliniques.
Les microbicides : pourquoi sont-ils importants ?
Coparrainants:
OMS (en anglais)
Partners:
Coalition mondiale sur les femmes et le sida (en anglais)
Campagne mondiale pour les microbicides (en anglais)
Alliance pour la mise au point de microbicides (en anglais)
Partenariat international pour des microbicides (IPM)
Liens externes:
Site web officiel Microbicides 2008 (en anglais)
Publications:
Aide-mémoire du Groupe spécial inter-institutions sur la sexospécificité et le VIH/sida (pdf, 311 Kb) (en anglais)
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Feature Story
Vue d’ensemble de la Conférence 2008 sur les rétrovirus et les infections opportunistes (CROI)
18 février 2008
18 février 2008 18 février 2008La 15e Conférence sur les rétrovirus et les
infections opportunistes s’est tenue à
Boston du 4 au 6 février 2008.
Photo: CROI.
La Conférence annuelle sur les rétrovirus et les infections opportunistes (CROI) a débuté en 1994 en tant que modeste réunion de scientifiques étudiant le VIH et de cliniciens traitant les personnes infectées par le VIH. Aujourd’hui, c’est l’une des rencontres annuelles les plus importantes sur le VIH, qui offre un forum aux scientifiques de base, investigateurs cliniques et chercheurs dans le domaine de la santé mondiale dont l’objectif est de présenter, de discuter et de passer en revue leurs investigations en matière d’épidémiologie et de biologie des rétrovirus humains et des maladies qu’ils provoquent.
La 15e CROI s’est clôturée le 6 février à Boston, et si les résultats des essais annoncés étaient peu encourageants, de nombreux thèmes importants ont été abordés. L’absence d’une avancée scientifique dans le domaine du développement de vaccins contre le VIH souligne la nécessité d’intensifier les stratégies existantes de prévention et de traitement.
Essai lié au VHS-2 – Aucune réduction du risque n’a été observée
Des résultats décevants ont été annoncés à la suite d’essais menés pour voir si le traitement courant contre le virus qui provoque l’herpès chez l’être humain, le virus de l’herpès simplex de type 2 (VHS-2), pourrait diminuer le risque de transmission du VIH. On a demandé à des individus séronégatifs au VIH infectés par le VHS-2 de prendre un traitement contre les poussées d’herpès. Toutefois, les résultats des essais n’ont montré aucune différence des taux d’infection à VIH entre les individus qui avaient pris les médicaments et ceux qui ne les avaient pas pris.
Les données scientifiques indiquent un lien entre l’infection à VHS-2 et la prédisposition à contracter l’infection à VIH, et d’autres essais en cours étudient différents aspects de ce lien. Les chercheurs font donc preuve d’un espoir prudent à propos de cette piste de recherche.
Circoncision masculine
Des données publiées récemment émanant des études sur la circoncision masculine menées en Ouganda qui ont été interrompues en décembre 2006 ont été présentées par une chercheuse, Maria Wawer. Un essai a étudié si la circoncision chez un homme séropositif au VIH diminuait le risque de transmission du VIH à sa partenaire féminine séronégative. Les résultats ont fait état d’une tendance à l’accroissement de la transmission du VIH de l’homme à ses partenaires féminines. Cette tendance était plus nette, bien que toujours non statistiquement significative, lorsque les hommes reprenaient une activité sexuelle avant la cicatrisation complète de leur plaie.
Ces données ne sont pas nouvelles, mais leur présentation lors de la CROI a donné l’occasion d’en débattre et d’analyser leurs implications. Les défenseurs ont souligné la nécessité pour tous les programmes de circoncision masculine de prendre en compte directement la vulnérabilité accrue à l’infection du fait des rapports sexuels avec un homme séropositif au VIH récemment circoncis.
Le Dr Catherine Hankins, Conseillère scientifique principale à l’ONUSIDA, a déclaré : « Cela souligne l’importance de considérer la circoncision masculine dans le cadre d’un ensemble complet de mesures de prévention comprenant le conseil destiné aux couples et les recommandations post-chirurgicales impliquant les deux partenaires. Les couples doivent envisager un engagement mutuel en faveur de l’abstinence jusqu’à cicatrisation complète de la plaie. »
Les directives de l’ONUSIDA recommandent que tous les hommes subissant une circoncision devraient recevoir des informations claires et un soutien afin qu’ils s’abstiennent de rapports sexuels jusqu’à ce que la cicatrisation de la plaie soit certifiée, ce qui peut prendre normalement jusqu’à six semaines, pour éviter d’accroître le risque de contracter ou de transmettre le VIH.
Le plus important, c’est que les individus doivent comprendre que la circoncision masculine ne confère pas une protection complète contre l’infection à VIH et qu’elle ne doit pas remplacer d’autres stratégies de prévention telles que l’usage correct et régulier du préservatif masculin et féminin, la diminution du nombre de partenaires sexuels, le fait d’éviter la pénétration, et le traitement des maladies sexuellement transmissibles.
Vaccins
En septembre dernier, le candidat vaccin contre le VIH de Merck à base d’adénovirus a été un échec décevant. Le consensus émanant des experts lors de la CROI est qu’il était important que les scientifiques reprennent leurs travaux de base pour mieux comprendre l’action du virus et les réponses du système immunitaire. On a appelé à un investissement accru dans la recherche scientifique de base et à mettre moins d’accent sur les essais cliniques coûteux, bien que les deux soient évidemment nécessaires.
Il est de plus en plus accepté que la quête d’un hypothétique vaccin contre le VIH va se poursuivre pendant un certain temps. Cela souligne la nécessité d’intensifier les stratégies existantes de prévention et de traitement ainsi que l’importance d’améliorer l’accès des individus à l’information en matière de santé sexuelle, l’accès aux services de test VIH et de conseil et aux préservatifs masculins et féminins.
D’autres thèmes intéressants discutés lors de la CROI comprenaient notamment un meilleur dépistage de la tuberculose, la garantie d’une représentation satisfaisante des femmes dans les essais liés au VIH, le vieillissement et le sida, ainsi que la prise en charge des enfants et des adolescents affectés.
Vue d’ensemble de la Conférence 2008 sur les rétr
Liens externes:
Site web officiel de la CROI 2008 (en anglais)
Centre de presse:
Communiqué de presse de l’OMS et de l’ONUSIDA sur la circoncision masculine pour la prévention du VIH (28 mars 2007) (pdf, 38,8 Kb) (en anglais)
Reportages:
Des experts se réunissent au sujet des femmes et des essais cliniques liés au VIH (7 décembre 2007)
Des experts internationaux se penchent sur la circoncision masculine(7 mars 2007)
Publications:
La circoncision masculine en toute sécurité, volontaire et informée et les programmes complets de prévention du VIH. Orientations pour les décideurs sur les droits de l’homme, les considérations éthiques et juridiques(juin 2007) (pdf, 407 Kb) (en anglais)
Nouvelles données sur la circoncision et la prévention du VIH : conséquences sur les politiques et programmes (mars 2007)
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Des scientifiques de haut niveau se penchent sur les défis liés à la santé dans le monde à Boston
15 février 2008
15 février 2008 15 février 2008
De g. à d.: Timothy E. Wirth, Président,
Fondation des Nations Unies et Fonds pour
un monde meilleur, Jim Yong Kim, Ecole
de médecine de Harvard, David Baltimore
(modérateur), Président de l’AAAS, Institut
de technologie de Californie, et le
Directeur exécutif de l’ONUSIDA, le Dr
Peter Piot.
La réunion 2008 de l’Association américaine pour l’avancement de la science (AAAS) s’est tenue à Boston, Etats-Unis d’Amérique, du 14 au 18 février et a rassemblé des professionnels de la science et de la technologie en provenance de 56 pays pour discuter des dernières avancées et enjeux scientifiques.
Le Président de l’AAAS, le lauréat du Prix Nobel M. David Baltimore, a qualifié la manifestation de « plus grand et plus important rassemblement scientifique interdisciplinaire de l’année ». La conférence portait principalement sur le pouvoir de la science, de la technologie et de l’éducation à aider les segments les moins développés de la société mondiale, tout en améliorant la coopération parmi les pays industrialisés et en amorçant une transformation dirigée par la connaissance à travers les disciplines scientifiques.
Quelque 10 000 personnes ont assisté à la conférence, notamment des scientifiques, ingénieurs, enseignants et décideurs de renom ainsi que des membres des médias nationaux et internationaux.
La réunion avait pour thème global ‘La science et la technologie sur le plan mondial’ et le programme a mis en lumière des domaines de recherche, de nouveaux développements, et des activités transversales à l’appui de la science, de la technologie et de l’éducation dans le monde.

Le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, le Dr
Peter Piot, s’est exprimé lors de la plénière
d’un panel sur les défis liés à la santé dans
le monde.
Parmi les 150 symposiums et présentations, une table ronde a évoqué l’état de la santé publique en s’axant en particulier sur le sida et la tuberculose. Des présentations ont été faites sur la quête d’un vaccin mondial contre le sida et les enjeux de la lutte exhaustive contre le VIH en Afrique subsaharienne.
Le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, le Dr Peter Piot, s’est exprimé à l’occasion de la séance plénière d’un panel sur les défis mondiaux en matière de santé, lors de la journée de clôture de la conférence, avec Jim Young Kim de l’Ecole de santé publique de Harvard et Timothy Worth, Président de la Fondation des Nations Unies et du Fonds pour un monde meilleur. La séance était modérée par le Président de l’AAAS, David Baltimore.
Des scientifiques de haut niveau se penchent sur
Liens externes:
Site web de l’AAAS (en anglais)
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A nos partenaires
13 février 2008
13 février 2008 13 février 2008
Cela fait déjà 12 ans que l’ONUSIDA a commencé à travailler, 12 années au cours desquelles le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida a mûri pour devenir une institution réellement mondiale, qui soutient les ripostes nationales au sida dans plus de 80 pays.
Au cours de ces 12 années, nous avons établi des relations étroites avec une large gamme de partenaires – réseaux de personnes vivant avec le VIH, gouvernements, entreprises, groupes communautaires, groupes de plaidoyer, organisations religieuses, fondations, institutions scientifiques, et la famille des Nations Unies. Ces partenariats sont cruciaux : sans eux, nous, à l’ONUSIDA, ne pourrions pas faire notre travail.
C’est la raison pour laquelle j’aimerais partager avec vous nos priorités pour 2008. Nous avons cette années cinq centres d’attention. Tout d’abord, nous devons faire en sorte que les sommes d’argent significatives mises à disposition sur le plan intérieur et au niveau international travaillent le mieux possible. Nous intensifierons notre appui technique et politique afin d’aider les pays à se mettre à niveau sur la voie de l’accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et à l’appui dans le domaine du VIH. A mi-parcours des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), nous avons l’intention de faire mieux dans le domaine du partage de l’information sur les progrès que les pays ont réalisés pour atteindre leurs cibles – une information qui pourrait aider à débloquer les difficultés rencontrées par d’autres.
Le deuxième consiste à intensifier l’action au niveau des pays relative à la prévention du VIH, à l’égalité entre les sexes et aux droits de l’homme – des domaines étroitement liés qui nécessitent un large engagement. Nous mobiliserons et développerons le potentiel d’action pour appuyer la planification, l’établissement des coûts et la mise en œuvre des programmes de prévention qui visent à réduire le risque, la vulnérabilité et l’impact en matière de VIH. Et nous travaillerons avec un éventail de parties prenantes pour créer la demande, les capacités et les ressources pour la prévention du VIH, tout en poursuivant l’introduction du traitement contre le VIH.
Le troisième vise à renforcer la fourniture d’informations stratégiques concrètes. Le point sur l’épidémie de sida 2007 a montré combien l’épidémie est devenue complexe. Nous ne pouvons plus décrire cette épidémie à l’aide de simples chiffres mondiaux. Il nous faut relater ce qui se déroule dans d’autres pays dans toute leur diversité. Cette année, nous affinerons encore nos rapports sur l’épidémie et sur la riposte. Nous continuerons à renforcer la collecte des données, et travaillerons avec d’autres pour améliorer l’analyse de ces informations. En août, nous publierons un nouveau Rapport sur l’épidémie mondiale de sida qui contiendra les informations les plus récentes sur les progrès réalisés à l’échelon des pays.
Le quatrième centre d’attention est de veiller à ce que la riposte au sida contribue à des processus plus larges en matière de développement et à leurs répercussions. Nous voulons souligner, par l’établissement de rapports contenant des résultats, la différence que font les programmes VIH sur la voie de la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement. Nous utiliserons ces connaissances pour appuyer les politiques mondiales, particulièrement pour ce qui a trait aux OMD liés à la santé, mais aussi pour des questions telles que l’efficacité de l’aide et le financement prévisible à long terme.
Et le cinquième domaine consiste à élaborer une approche à bien plus long terme, et plus stratégique. Nous devons nous appuyer sur ce qui a été réalisé jusqu’ici, et trouver des moyens d’accélérer et de poursuivre cela à l’avenir. Le taux des nouvelles infections à VIH par an est sur le déclin, mais le besoin de prévention, de traitement, de soins et d’appui va croissant. Il nous faut trouver de nouvelles manières de combler les lacunes existantes – notamment autour de la prévention du VIH et la volatilité de l’aide au développement. Car si ne trouvons pas les moyens de réduire ces écarts aujourd’hui, nous ne pourrons pas maintenir la riposte à plus long terme.
Ainsi 2008 est-elle réellement une année pour faire ses preuves et s’appuyer sur les résultats. Il s’agit de s’assurer que ces résultats donnent le maximum de bénéfices au cours des décennies à venir. Nous nous réjouissons de travailler avec vous pour faire que cela devienne une réalité.
Avec mes salutations les meilleures,
Dr Peter Piot
Directeur exécutif