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Entretien avec l’Envoyé spécial de l’ONU pour la lutte contre la tuberculose
21 mars 2007
21 mars 2007 21 mars 2007
Jorge Sampaio, Envoyé spécial de l’ONU
pour la lutte contre la tuberculose
Dans la perspective de la Journée mondiale contre la tuberculose, l’ONUSIDA interroge Jorge Sampaio, Envoyé spécial de l’ONU pour la lutte contre la tuberculose et ancien Président du Portugal, sur son engagement dans la lutte contre la tuberculose, les liens de la tuberculose avec le VIH, et ce qu’il considère comme les priorités essentielles de la collaboration VIH/tuberculose dans l’avenir.
1. Au cours de la dernière décennie, vous avez beaucoup contribué à résoudre les nombreux problèmes auxquels la communauté internationale est confrontée aujourd’hui. Quelles sont les raisons de votre engagement passionné dans la lutte contre la tuberculose?
Pour moi, la santé pour tous est une question de droits humains. Trois des huit Objectifs du Millénaire pour le Développement concernent la santé et comprennent la lutte contre les trois pandémies : sida, tuberculose et paludisme. J’ai été conscient du problème de la tuberculose toute ma vie car mon père était médecin, mais j’ai réalisé que cette maladie était une nouvelle grande urgence de santé publique lorsqu’on a commencé à parler des OMD au tournant de ce siècle.
2. De quelle manière pensez-vous que votre rôle en politique vous aide à remplir votre nouveau rôle d’Envoyé spécial pour la lutte contre la tuberculose?
Je suis avocat de profession et de toute évidence cela aide pour plaider. J’ai aussi eu une longue carrière politique (je suis maintenant à la retraite !), alors je suis habitué aux négociations politiques et j’ai une grande expérience des affaires diplomatiques et internationales. De mon point de vue, l’expérience politique est d’une importance capitale car mon rôle d’Envoyé spécial n’est pas de résoudre des questions techniques, mais plutôt d’augmenter le soutien politique et social accordé aux politiques de lutte contre la tuberculose que recommandent l’OMS et le Partenariat Halte à la tuberculose ! Mon objectif principal est de convaincre les leaders mondiaux, les décideurs, les principales parties prenantes internationales, régionales et nationales, les médias, le secteur privé, les patients, les communautés et les autres de garantir un plus grand soutien politique pour pleinement financer et exécuter le Plan mondial contre la tuberculose.
3. Selon vous, quel rôle la communauté VIH et l’ONUSIDA peuvent-ils jouer dans la mise en place du Plan mondial de lutte contre la tuberculose?

Jorge Sampaio a rencontré le
Dr Peter Piot, Directeur exécutif
de l’ONUSIDA, à Genève au
début de cette année, afin de
faire avancer la lutte contre la
tuberculose, y compris la
double épidémie de
VIH/tuberculose et la
tuberculose XDR.
Un des points essentiels sur lequel j’insiste toujours est le besoin de stimuler une démarche coordonnée face au VIH et à la tuberculose. Ensemble, le VIH et la tuberculose génèrent une synergie négative qui accélère leur progression mutuelle et nous a conduit à une explosion du nombre de cas de tuberculose dans les régions à forte prévalence. Si nous voulons lutter contre la tuberculose dans des situations de forte prévalence du VIH, une collaboration bien plus efficace entre les programmes tuberculose et VIH doit être mise en place.
Je pense que le Plan mondial de lutte contre la tuberculose et les programmes tuberculose basés sur la stratégie Halte à la tuberculose ! de l’OMS, ainsi que les plans de l’ONUSIDA pour un accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et au soutien représentent un cadre de travail approprié pour intensifier les efforts de collaboration VIH/tuberculose. Mais certains écarts restent importants : particulièrement dans les domaines de l’engagement politique et financier dans les activités collaboratives tuberculose/VIH et dans des nouveaux outils de prévention, de diagnostic précoce et de traitement rapide de la tuberculose parmi les personnes qui vivent avec le VIH.
4. Comment pouvons-nous encourager les communautés VIH et tuberculose à travailler ensemble de manière plus rapprochée?
L’éducation pour la santé est indispensable si l’on veut contrecarrer l’ostracisme et la discrimination sociale qui entourent le VIH et la tuberculose. Les communautés doivent connaître ces faits essentiels : la tuberculose est responsable d’au moins 11% du nombre total de décès parmi les personnes vivant avec le VIH (ce chiffre peut même s’élever à 60% dans certaines situations en Afrique) ; 750 000 personnes vivant avec le VIH développent la maladie chaque année ; la plupart des cas peuvent être guéris, même chez les personnes vivant avec le VIH ; non traitée, la tuberculose provoque la mort en quelques semaines chez les personnes vivant avec le VIH ; son traitement peut prolonger et améliorer la qualité de vie des personnes séropositives.
5. Selon vous, comment pouvons nous conserver l’intérêt du monde pour la tuberculose et le VIH, malgré les autres problèmes tels que le réchauffement climatique, la grippe aviaire, le terrorisme?
La santé est une dimension essentielle de la sécurité et du développement humains et elle est une question de droits humains. Si nous voulons que ces droits fondamentaux soient respectés au niveau mondial, nous devons redoubler nos efforts et éviter de travailler à des objectifs opposés qui nous retardent inutilement.
6. Si nous voulons avoir une réelle chance de rattraper ces épidémies, quels sont, à votre avis, les domaines sur lesquels le monde devrait se concentrer?

Le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki
Moon, avec Jorge Sampaio, au Siège de
l’ONU à New York.
De mon point de vue personnel, quatre problèmes cruciaux mais longtemps négligés méritent notre attention immédiate et un appel à une action particulièrement déterminée de la part de la communauté internationale.
Premièrement, il faut maintenir la lutte contre la tuberculose au premier plan de l’agenda mondial, particulièrement en raison de l’émergence de tuberculoses multi-résistantes et extrêmement résistantes aux médicaments, qui présentent une nouvelle menace majeure pour la santé publique et exigent une action urgente.
Deuxièmement, il faut améliorer la coordination de la lutte contre le sida et la tuberculose.
Troisièmement, l’Afrique. L’Afrique doit être une priorité absolue et mise à la tête de l’ordre du jour international : il n’est pas acceptable qu’elle demeure un continent en danger. L’Afrique subsaharienne fait face aux plus grands problèmes de santé, avec 11% de la population mondiale et 24% de tous les cas de tuberculose, mais seulement 3% des agents de santé.
Quatrièmement, il faut renforcer les systèmes de santé : promouvoir un plan mondial de renforcement des systèmes de santé est un sujet essentiel si nous voulons atteindre la plupart des Objectifs du Millénaire pour le Développement liés à la santé.
Photos : Partenariat Stop TB
Entretien avec l’Envoyé spécial de l’ONU pour la
Liens:
La page tuberculose de l'ONUSIDA
L'envoyé spécial de l'ONU à "Halte à la tuberculose" (en anglais)
Le partenariat "Halte à la tuberculose" (en anglais)
Evénements de la Journée mondiale contre la tuberculose (en anglais)
Le Plan mondial pour stopper la tuberculose (en anglais)
Les nouvelles données de l'OMS sur la tuberculose (en anglais)
Le forum "Halte à la tuberculose" (en anglais)
Vidéos:
Combat le sida, combat la tuberculose, combat maintenant (en anglais)
Le visage humain de la tuberculose
Histoires similaires:
Tuberculose quelque part, tuberculose partout
Unir nos forces pour vaincre la tuberculose et le sida (en anglais)
Aide-mémoires:
Foire aux questions à propos de la tuberculose et du VIH (pdf, 32,3 Kb) (en anglais)
Foire aux questions à propos de la tuberculose ultra-résistante (XDR-TB) (pdf, 32,7 Kb)
Autres liens:
Qu'est-ce que les rapports ne nous disent pas - Comment peut-on accroître la couverture des médias sur la tuberculose ? (Panos Report) (pdf, 356 Kb) (en anglais)
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Tuberculose quelque part, tuberculose partout
20 mars 2007
20 mars 2007 20 mars 2007
Photo credit:StopTB/T.Falise
La tuberculose reste un problème mondial urgent, bien qu’elle soit une maladie qui peut être évitée et guérie. Un manque chronique d’investissements dans les programmes antituberculeux et dans la recherche de nouveaux moyens de diagnostic, de traitement et de prévention de la tuberculose nous ont rendus extrêmement vulnérables aux menaces émergentes dans la lutte contre cette maladie. La découverte d’une tuberculose résistante à presque tous les médicaments (tuberculose extrêmement résistante aux médicaments – tuberculose XDR) ; la synergie mortelle entre VIH et tuberculose ; et le vieillissement de la population mondiale mettent en péril la capacité à faire face des programmes de lutte contre la maladie autour du monde.
La Journée mondiale de lutte contre la tuberculose du 24 mars s’est donné pour objectif d’attirer l’attention du monde entier sur ces problèmes et sur les autres défis majeurs auxquels la lutte mondiale contre la tuberculose est confrontée. Atteindre les objectifs relatifs à la tuberculose fixés par les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) d’ici à 2015, dépendra d’une augmentation de l’engagement mondial dans la lutte contre la maladie, et d’une augmentation des investissements dans la recherche et dans les services de santé qui offrent des services antituberculeux.

Photo:StopTB/P.Virot
La tuberculose est une des maladies les plus meurtrières pour les personnes vivant avec le VIH. On estime qu’un tiers au moins des 40 millions de personnes vivant avec le VIH dans le monde est probablement infecté par le bacille de la tuberculose et présente un risque considérablement accru de développer la maladie. En Afrique subsaharienne, jusqu’à 80% des tuberculeux sont également infectés par le VIH. Une amélioration de la collaboration entre les programmes tuberculose et VIH permettra de lutter plus efficacement contre la tuberculose chez les personnes vivant avec le VIH et de garantir que les malades de la tuberculose qui sont séropositifs obtiendront le traitement du VIH et le soutien dont ils ont besoin.
« Les communautés tuberculose et VIH peuvent s’attaquer beaucoup plus efficacement à ces causes principales de maladie et de décès si elles travaillent ensemble que si elles travaillent séparément. Une collaboration plus grande encore sera essentielle si nous voulons atteindre l’objectif commun d’un accès universel aux services de prévention, de diagnostic et de traitement de la tuberculose et du VIH, » dit Alasdair Reid, Conseiller VIH/tuberculose de l’ONUSIDA.
Le Plan mondial Halte à la tuberculose ! présente un plan chiffré de ce que la communauté mondiale doit faire si elle veut atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement relatifs à la tuberculose, un plan qui comprend également des activités tuberculose/VIH en collaboration. S’il est entièrement financé et appliqué, il permettra de traiter 50 millions de cas de tuberculose et de sauver 14 millions de vies d’ici à 2015. Cependant, dans la première année de son existence, le Plan mondial est déjà insuffisamment financé.

Photo:StopTB/J.Davenport
Le Plan insiste sur la nécessité d’un investissement accru dans la lutte contre la maladie de la part des gouvernements des pays fortement touchés par la tuberculose ainsi que des donateurs ; sur une participation accrue à la riposte à la tuberculose des communautés affectées; sur le besoin de protéger les communautés de la menace de tuberculose résistante aux médicaments et de tuberculose liée au VIH ; et sur la nécessité de financer la recherche de médicaments, produits diagnostiques et vaccins antituberculeux nouveaux et efficaces.
Dans la perspective de la Journée mondiale contre la tuberculose, l’Organisation mondiale de la santé publiera le ‘Rapport mondial sur la tuberculose’, qui expose les grandes lignes des progrès réalisés pour atteindre les objectifs mondiaux 2005 de la lutte contre la tuberculose. Ce rapport sera accessible dès le 22 mars sur le site http://www.who.int/tb/fr/index.html.
Tuberculose quelque part, tuberculose partout
Liens:
La page tuberculose de l'ONUSIDA
L'envoyé spécial de l'ONU à "Halte à la tuberculose" (en anglais)
Le partenariat "Halte à la tuberculose" (en anglais)
Evénements de la Journée mondiale contre la tuberculose (en anglais)
Le Plan mondial pour stopper la tuberculose (en anglais)
Les nouvelles données de l'OMS sur la tuberculose (en anglais)
Le forum "Halte à la tuberculose" (en anglais)
Vidéos:
Combat le sida, combat la tuberculose, combat maintenant (en anglais)
Le visage humain de la tuberculose
Histoires similaires:
Unir nos forces pour vaincre la tuberculose et le sida (en anglais)
Aide-mémoires:
Foire aux questions à propos de la tuberculose et du VIH (pdf, 32,3 Kb) (en anglais)
Foire aux questions à propos de la tuberculose ultra-résistante (XDR-TB) (pdf, 32,7 Kb)
Autres liens:
Qu'est-ce que les rapports ne nous disent pas - Comment peut-on accroître la couverture des médias sur la tuberculose ? (Panos Report) (pdf, 356 Kb) (en anglais)
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‘Le leadership’ : thème de la Journée mondiale sida 2007-2008
16 mars 2007
16 mars 2007 16 mars 2007
Le « Leadership » a été choisi par la Campagne mondiale contre le sida comme thème de la Journée mondiale sida en 2007 et 2008. La promotion de ce thème se poursuivra sous le slogan « Stop sida – Tenir la promesse », idée maîtresse de la Campagne mondiale contre le sida de 2005 à 2010.
Le 1er décembre de chaque année, le monde entier se rassemble pour observer la Journée mondiale sida. Le thème de la Journée est déterminé depuis 1997 par la Campagne mondiale contre le sida.
« Nous savons que des progrès marquants dans la riposte au sida sont réalisés lorsqu’il existe un leadership fort et engagé. Les leaders se distinguent par leur action, leur innovation, leur vision ; par l’exemple qu’ils représentent pour d’autres et leur engagement auprès d’eux ; et par leur persévérance face aux obstacles et aux défis », dit la Campagne mondiale contre le sida. « Le leadership doit être présent à tous les niveaux si nous voulons rattraper l’épidémie – dans les familles, dans les communautés, dans les pays et dans le monde. »
« Le meilleur leadership sur les questions de sida a dans une large mesure été observé au sein d’organisations de la société civile qui ont mis en question le statu quo. Faire du leadership le thème des deux prochaines Journées mondiales sida contribuera à encourager le leadership sur les questions de sida à tous les niveaux et dans tous les secteurs de la société. »
Le thème de « Leadership » de 2007/2008 développera l’accent mis sur la responsabilité par la Journée mondiale sida de 2006. Il a été sélectionné par le Comité directeur de la Campagne mondiale contre le sida lors de sa réunion à Genève en février.
« Nous continuons à mourir ! Un bon leadership exige que nous confrontions cette réalité. Si l’extension de la prise en charge du VIH est maintenant devenue une priorité, elle est encore sous-financée et mal appliquée », nous dit Deloris Dockrey, membre du Comité directeur de la Campagne mondiale contre le sida et Présidente du Réseau mondial des personnes vivant avec le VIH/sida.

Linda Hartke, également membre du Comité directeur et Coordonnatrice pour l’Alliance œcuménique "agir ensemble", ajoute : « Un bon leadership suppose d’avoir le pouvoir et l’autorité de faire la différence, de mener par l’action et l’exemple. En soutenant le thème général de Leadership pour la Journée mondiale sida, les leaders religieux et les communautés dont ils font partie peuvent aider à formuler une vision, construire des relations et entreprendre des actions concrètes en solidarité avec toutes les personnes qui se sont engagées à parvenir à l’accès universel à la prévention, au traitement et au soutien face au sida. »
L’objectif global de la Campagne mondiale contre le sida de 2005 à 2010 est de garantir que les leaders et décideurs tiennent leurs promesses concernant le sida, y compris celle de fournir d’ici à 2010 un accès universel aux services de traitement, de soins, de soutien et de prévention. Dans le cadre de cette mission de cinq ans, les thèmes de campagne annuels sont choisis en fonction de leur opportunité, de leur pertinence et de leur adaptabilité à un éventail de régions et de problèmes.
La question d’un leadership accru et continu en matière de sida et de son importance pour une riposte au sida viable à long terme a été soulignée par le Dr Peter Piot, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, à la Conférence européenne sur le sida à Brême, Allemagne, les 12-13 Mars. Il a déclaré : « Le leadership fait ou défait la riposte au sida ».
Le Comité directeur de la Campagne mondiale contre le sida est constitué du Réseau mondial des personnes vivant avec le VIH/sida, de la Communauté internationale des femmes vivant avec le VIH/sida, de la Youth Coalition, du Programme mondial des Syndicats sur le VIH/sida, du Conseil international des organisations d'entraide et de lutte contre le sida, de l’Alliance œcuménique "agir ensemble" et du Comité international des femmes contre le sida. L’ONUSIDA et le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme sont des membres sans droit de vote.
Liens:
Site web de la Campagne mondiale contre le sida
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Le combat d’une femme contre le sida en Ukraine
13 mars 2007
13 mars 2007 13 mars 2007
L’histoire de Tatiana Semikop commence en 1994, alors qu’elle travaillait à la police criminelle d’Odessa. Cette année-là, Tatiana fit la connaissance d’un jeune garçon de 11 ans vivant avec le VIH, qui ne savait pas où, ni vers qui se tourner pour obtenir de l’aide et du soutien. A l’époque, Tatiana en savait très peu sur le sida mais voulait aider ce garçon. Elle décida d’en apprendre plus et de découvrir comment il pouvait obtenir de l’aide. Mais plus elle cherchait, plus elle réalisait qu’il n’y avait en fait que très peu d’aide disponible.
« J’étais choquée, » dit Tatiana. Et d’ajouter : « Je n’arrivais pas à croire que personne dans le district ou même en ville ne pouvait me donner l’information que je recherchais. Personne ne semblait rien savoir, c’était comme si cette maladie n’existait pas. »
En savoir plus
Au cours de ses recherches pour en savoir plus sur le sida, Tatiana entendit parler d’un atelier organisé par l’ONUSIDA pour apporter aux forces de police des informations sur la prévention du VIH. Grâce à cet atelier, elle acquit des connaissances essentielles sur les problèmes complexes liés au sida en Ukraine, et sur les divers types d’interventions nécessaires pour arrêter la propagation de la maladie.
L’Ukraine fait face à l’épidémie de sida la plus sévère d’Europe. A la fin 2005, près de 400 000 personnes vivaient ave le VIH en Ukraine et la prévalence du VIH chez l’adulte était estimée à plus de 1,4%. L’épidémie en Ukraine s’est principalement concentrée dans les populations considérées comme les plus ‘exposées au risque’ et 60% des personnes vivant avec le VIH consomment des drogues injectables.
« L’utilisation de matériel d’injection non-stérile est le moteur principal de l’épidémie de sida en Ukraine, » dit Anna Shakarishvili, Coordonnateur de l’ONUSIDA en Ukraine. Et elle ajoute : « Plus de 45% des nouvelles infections au VIH rapportées dans la première moitié de 2006 concernent des personnes consommant des drogues injectables. Mais la transmission par voie sexuelle de l’infection à partir des consommateurs de drogue augmente aussi rapidement, et le nombre d’enfants nés de mères positives au VIH continue à s’accroître ».

Une approche sans précédent
A travers son travail dans la police, Tatiana rencontre régulièrement des consommateurs de drogues injectables et pour elle il était logique de commencer par axer son travail de prévention dans ce domaine. Avec son aide, l’Ukraine a lancé et réalisé ses premiers projets de réduction des risques liés à la consommation de drogues injectables.
Une caractéristique unique de ces programmes était la coopération avec les forces de police et l’accord du Maire de la ville d’Odessa – un point de vue novateur dans le pays à ce moment-là.
« Nous n’arrivions pas à croire que nous avions réellement osé adopter une approche aussi unique et sans précédent, » dit un des sept membres de la petite équipe qui a démarré le projet pilote. « Cela n’avait encore jamais été fait en Ukraine. »
Après ces modestes débuts, il existe aujourd’hui en Ukraine des programmes axés sur les consommateurs de drogues injectables et le VIH, qui sont devenus des outils de prévention du VIH reconnus et respectés de tous.
Douze ans plus tard
Douze ans après avoir été confrontée pour la première fois au problème du sida, Tatiana Semikop est devenue lieutenant-colonel de la police, elle est l’auteur d’une thèse sur les caractéristiques psychologiques du travail de la police en rapport avec le sida et elle dirige une des organisations non gouvernementales d'entraide et de lutte contre le sida les plus efficaces en Ukraine – Vera, Nadezhda, Lubov (‘Confiance, Espoir et Amour’). En mars de cette année, Tatiana Semikop a pour la deuxième fois été désignée ‘’Femme de l’année’’ des forces de police de la ville d’Odessa pour son engagement et son dévouement soutenus à la riposte au sida.
Inspirés par l’exemple de leur mère, les enfants de Tatiana ont suivi ses traces. Sa fille de 16 ans, Nina, donne des conférences sur le sida dans son école secondaire, participe à divers projets et écrit des articles sur le sida pour un journal de la ville. Son fils de 24 ans, Evgeny, est déjà devenu coordonnateur d’un des projets d'entraide et de lutte contre le sida à Odessa.
Vera, Nadezhda, Lubov
L’organisation de Tatiana, ‘Vera, Nadezhda, Lubo’, fournit divers services à Odessa et dans les districts voisins – y compris une unité mobile spéciale de conseil et de test volontaires, qui permet aux professionnelles du sexe d’avoir accès au test VIH et au dépistage des infections sexuellement transmissibles sur leur lieu de travail et qui aide les femmes qui ont subi des violences dans le cadre familial.

L’organisation compte plus de 100 membres. Elle fournit des services d’information et de formation sur le sida et d’autres problèmes connexes à des institutions éducatives, en ville et dans les régions rurales. Vera, Nadezhda, Lubov publie également un journal qui s’adresse aux personnes qui consomment des drogues injectables, aux professionnel(le)s du sexe et aux gens vivant avec le VIH.
Tatiana est particulièrement fière de la création d’un centre communautaire pour les personnes vivant avec le VIH et pour les personnes les plus exposées au risque d’infection à VIH. « Nous organisons des randonnées dans la nature, des vacances et des expositions photographiques itinérantes, un groupe d’entraide et un club de rencontres, » dit-elle.
Travailler sur les problèmes liés au sida est devenu une source d’inspiration pour Tatiana et ses collègues. Plusieurs employés de l’organisation ont eu l’expérience de la dépendance à la drogue et ont eu connaissance de l’existence de l’organisation alors qu’ils cherchaient de l’aide. Aujourd’hui, ils ont reçu une formation et une expérience professionnelle, ils sont devenus des employés indispensables qui se sont engagés à aider les autres à traverser des situations de vie similaires.
« L’explication de notre succès est très simple », dit Tatiana. « Nous croyons en ce que nous faisons, et nous voyons tous les jours le fruit de nos efforts ».
Liens:
En savoir plus sur l’Ukraine
Lire aussi: La Conférence européenne sur le sida: Responsabilité et partenariat – Ensemble contre le VIH/sida
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Cities leading the way to achieving key targets in the HIV response

27 septembre 2023

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La Coupe du monde de cricket partenaire de la sensibilisation au sida
11 mars 2007
11 mars 2007 11 mars 2007
Photo: ONUSIDA/ICC
Parmi les célébrations marquant l’ouverture, le dimanche 11 mars 2007, de la Coupe du monde de cricket dans les Caraïbes, les joueurs et les spectateurs du monde entier ont été appelés à réfléchir à la vie des enfants et des jeunes de la région vivant avec le VIH ou affectés par celui-ci.
Le message faisait partie intégrante des efforts conjoints du Conseil International du Cricket (ICC), de l’ONUSIDA, de l’UNICEF et du Partenariat des médias caraïbes sur le VIH/sida (CMBP) en vue d’appeler l’attention sur les problèmes des enfants et des jeunes affectés par le VIH dans la région et de souligner la nécessité d’intensifier l’action face au sida dans la région.
La Coupe du monde est le point d’orgue de la saison annuelle de cricket. Plus de deux milliards de téléspectateurs seront devant leur poste pendant les sept semaines de la compétition, pour suivre la bataille que se livreront 16 équipes pour prendre part à la finale, qui aura lieu à la Barbade le 28 avril 2007.
Activités de sensibilisation au sida
Par le biais des nombreuses activités qui auront lieu pendant les sept prochaines semaines, le public, en particulier les jeunes âgés de 15 à 24 ans, sera informé sur la stigmatisation et la discrimination entourant le VIH et sur la manière de se protéger contre le virus. Le partenariat est un des éléments de l’engagement de l’ICC à promouvoir « l’esprit du cricket » et son impact positif sur la société, et à soutenir la campagne lancée en 2005 par l’UNICEF, l’ONUSIDA et d’autres partenaires.
« L’esprit du cricket est une composante particulière de notre sport et constitue un concept qui va au-delà des limites du terrain de sport », explique Percy Sonn, le Président de l’ICC. Et d’ajouter : « Nous espérons que l’éventail d’activités mis en place lors de la Coupe du monde de cricket contribuera de manière importante à la sensibilisation et à la réduction de la stigmatisation entourant le VIH dans les Caraïbes et dans le monde toujours grandissant du cricket.
Une série de messages vidéo soutenant la campagne « Unissons-nous pour les enfants contre le sida », enregistrée par 28 des meilleurs joueurs de cricket du monde y compris le capitaine australien Ricky Ponting et le capitaine indien Rahul David, sera diffusée à la télévision et lors des matches.

Photo: ONUSIDA/ICC
Les joueurs et les officiels de chaque équipe porteront le ruban rouge et bleu de la campagne lors de leurs premiers matches et de la finale. Par ailleurs, les joueurs visiteront dans les Caraïbes des programmes de soutien à des enfants et des jeunes affectés par le VIH.
Parmi les événements de cette coupe du monde, le Caribbean Broadcast Media Partnership sur le VIH/sida – une coalition de plus de 50 diffuseurs de 23 pays et territoires caraïbes – lancera également la première campagne VIH/sida multipartenaires menée par des médias, sous le nom de LIVE UP! La campagne a pour objectif d’encourager les populations des Caraïbes, en particulier les jeunes, à envisager ce qu’ils peuvent faire pour endiguer la propagation du VIH.
« La portée exceptionnelle des médias dans les Caraïbes nous offre une occasion unique d’éduquer le public sur la prévention du VIH et sur les moyens de combattre la stigmatisation et la discrimination qui entourent la maladie, » note la Présidente du Comité directeur du Partenariat, Allyson Leacock. « En faisant ce que nous faisons le mieux, c’est-à-dire communiquer avec nos voisins, nous aidons notre public à rester en bonne santé et bien informé, et travaillons tous ensemble à réduire l’impact du VIH dans notre région. »
Le sport, une force de changement
Le cricket est populaire dans plusieurs des pays les plus touchés par le sida, y compris l’Inde et l’Afrique du Sud. Ensemble, ces deux pays comptent 11 millions des 40 millions de personnes vivant avec le VIH dans le monde.
Dans les Caraïbes, l’ONUSIDA estimait à 250 000 le nombre de personnes vivant avec le VIH en 2006, dont 15 000 étaient des enfants de moins de 15 ans.
« Les jeunes d’aujourd’hui n’ont jamais connu un monde sans sida. Les sportifs célèbres – tels que les meilleurs joueurs de cricket du monde – peuvent servir de modèles pour la jeune génération d’aujourd’hui et lui transmettre des connaissances relatives au sida, » remarque le Dr Peter Piot, Directeur exécutif de l’ONUSIDA. « Le sport est une force de changement qui peut briser les barrières, développer l’estime de soi et enseigner des aptitudes et des comportements sociaux. En soulignant les problèmes liés au sida, la Coupe du monde de cricket et ses stars montrent précisément le genre de riposte exceptionnelle qui est nécessaire pour faire face au défi exceptionnel que constitue le sida. »”
Pour plus d’information sur les activités relatives au sida autour de la Coupe du monde de cricket et pour accéder aux annonces du service public veuillez svp visiter les liens suivants (en anglais):
Page spéciale sur la Coupe du monde de cricket
Conseil international du cricket
Campagne Live Up
Partenariat des médias caraïbes sur le VIH/sida
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Conférence européenne sur le sida 2007
11 mars 2007
11 mars 2007 11 mars 2007Les représentants de 27 pays de l’Union européenne et de pays avoisinants se sont rencontrés à Brême, en Allemagne, pour discuter des moyens de renforcer le leadership politique dans la riposte au sida. Plus de 600 personnes étaient présentes à la conférence, qui était organisée par le Gouvernement fédéral allemand dans le cadre de sa Présidence de l’Union européenne en 2007. Le jour de l’ouverture, le Dr Peter Piot, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, a parlé de l’épidémie dans la région et des actions nécessaires pour la freiner. Le second jour de la conférence, des ateliers ont eu lieu sur de nombreux aspects essentiels de la riposte au sida dans la région, y compris des exposés sur les droits humains, les migrations, la discrimination, la sexospécificité et sur les problèmes relatifs au commerce du sexe, à la consommation de drogues injectables et aux hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes.
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Le Dr Peter Piot, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, s’entretient avec Mme Angela Merkel, Chancelière de la République fédérale d’Allemagne, à la Conférence européenne sur le sida 2007 à Brême, Allemagne, les 12-13 mars 2007. |
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Mme Angela Merkel, Chancelière de la République Fédérale d’Allemagne, lors de son discours à la Conférence européenne sur le sida 2007 à Brême, Allemagne, les 12-13 mars 2007. |
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Le Dr Peter Piot, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, lors de son discours à la Conférence européenne sur le sida 2007 à Brême, Allemagne, les 12-13 mars 2007. |
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Mme Ulla Schmidt, Ministre allemande de la santé, lors de la conférence de presse de clôture de la Conférence européenne sur le sida 2007 à Brême, Allemagne, les 12-13 mars 2007. |
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Le Dr Peter Piot, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, visitant le stand de l’ONUSIDA avec Son Altesse la Bégum Aga Khan et Mme Ulla Schmitt, Ministre allemande de la santé, lors de la Conférence européenne sur le sida 2007 à Brême, Allemagne, les 12-13 mars 2007. |
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Le Dr Peter Piot, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, rencontre M. Yuriy Poliachenko, le Ministre ukrainien de la santé, lors de la Conférence européenne sur le sida 2007 à Brême, Allemagne, les 12-13 mars 2007. |
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M. Kevin De Cock, Directeur du département VIH/sida de l’Organisation mondiale de la Santé, au cours d’un atelier sur le rôle de l’Union européenne et des pays européens dans la riposte mondiale au sida, lors de la Conférence européenne sur le sida 2007 à Brême, Allemagne, les 12-13 mars 2007. |
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Mme Sophia Kistling, Directrice du programme de l’Organisation internationale du Travail sur le sida, au cours d’un atelier sur le rôle de l’Union européenne et des pays européens dans la riposte mondiale au sida, lors de la Conférence européenne sur le sida 2007 à Brême, Allemagne, les 12-13 mars 2007. |
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Mme Nina Ferencic, Conseillère régionale de l’UNICEF sur le sida en Europe centrale et orientale, au cours d’un atelier sur la coopération transfrontalière en Europe, lors de la Conférence européenne sur le sida 2007 à Brême, Allemagne, les 12-13 mars 2007. |
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Mme Dorothee Eckertz, Chef des opérations de la Banque Mondiale, s’exprimant sur l’expérience acquise en matière de réduction des risques dans la région européenne élargie, lors d’un atelier sur les droits humains à la Conférence européenne 2007 sur le sida. |
Photos: N.Wolff
Liens:
Lire aussi
Lire le discours du Directeur exécutif de l’ONUSIDA (pdf, 43,0 Kb) (en anglais)
Lire le discours de la Chancelière d’Allemagne fédérale (en allemand)

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Conférence européenne sur le sida 2007
11 mars 2007
11 mars 2007 11 mars 2007
Le Dr Peter Piot, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, avec Mme
Angela Merkel, Chancelière de la République fédérale
d’Allemagne.
La ville de Brême, en Allemagne du nord, est le cadre choisi par le Gouvernement fédéral allemand pour accueillir la Conférence « Responsabilité et Partenariat – Ensemble contre le VIH/sida » de la Présidence allemande du Conseil de l’Union européenne.
L’Allemagne a mis sur pied cette conférence dans le cadre de son engagement à faire du sida sa priorité en termes de santé pendant la Présidence allemande de l’Union européenne en 2007. Le Gouvernement allemand a récemment réaffirmé son engagement en annonçant un investissement de 400 millions d’Euros pour son plan d’action sida en 2007.
La conférence, qui a lieu les 12-13 Mars, devrait attirer plus de 600 personnes venant de toute l’Europe, y compris des ministres et représentants de 27 pays européens et avoisinants. Mme Angela Merkel, Chancelière fédérale allemande, y prononcera le discours liminaire, et le Dr Peter Piot, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, parlera le jour de l’ouverture de l’épidémie dans la région et des actions à mener pour la freiner.
La conférence fait suite aux rencontres de Dublin et Vilnius en 2004, où les ministres européens participants ont signé des déclarations novatrices sur l’intensification de l’action politique contre le sida.
Le second jour de la conférence comprendra des ateliers sur de nombreux aspects essentiels de la riposte au sida dans la région, y compris des exposés sur les droits humains, les migrations, la discrimination, la sexospécificité, et sur les problèmes relatifs au commerce du sexe, à la consommation de drogues injectables et aux hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes.

Le Dr Peter Piot, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, avec Mme
Ulla Schmitt, Ministre allemande de la santé.
A l’issue de la conférence, les ministres de la santé présents devraient signer une déclaration réaffirmant les engagements pris à Dublin et Vilnius dans le but d’augmenter le leadership politique face au sida au niveau national, régional et international.
L’ONUSIDA coordonne en ce moment une étude des rencontres de 2004, avec l’appui financier du Ministère allemand de la santé qui a récemment annoncé l’octroi de 400 000 Euros pour le lancement du projet.
« L’Allemagne est un partenaire estimé de l’ONUSIDA, » dit Bertil Lindblad, Directeur régional de l’ONUSIDA pour l’Europe. « Cette année est importante pour l’Allemagne qui préside à la fois l’UE et le G8, et son engagement à faire du sida sa priorité en termes de santé est une décision non seulement louable, mais réellement nécessaire. »
Liens:
Lire le discours du Directeur exécutif de l’ONUSIDA (pdf, 43,0 Kb) (en anglais)
Lire le discours de la Chancelière fédérale allemande (en allemand)
Visionner les photos
Visiter Germany 2007 – le site de la Présidence de l’Union européenne
Lire l’article de l’Organisation internationale du Travail - Le VIH/sida et les lieux de travail en Europe: Porter la lutte contre le sida dans les ateliers
Lire l’article du Gouvernement fédéral allemand

Feature Story
Journée internationale des femmes : La fin de l’impunité pour les violences à l’égard des femmes
08 mars 2007
08 mars 2007 08 mars 2007Au cours d’une visite à Bangkok, Thaïlande, le Dr Peter Piot, Directeur exécutif de l’ONUSIDA a rencontré le Premier Ministre de Thaïlande et commémoré la Journée internationale de la femme avec le Secrétaire exécutif de la Commission économique et sociale des Nations Unies pour l’Asie et le Pacifique et avec Mme Joana Merlin-Scholtes, Coordonnateur résident des Nations Unies et Représentant résident du PNUD en Thaïlande.
Le Dr Piot a en outre publié une déclaration soulignant la nécessité de s’attaquer aux inégalités entre les sexes et à la féminisation de l’épidémie de sida. « Les femmes, que ce soit dans leur foyer ou à l’extérieur, doivent avoir le pouvoir économique, social et politique de défendre leurs droits et de se protéger, elles et leurs familles de la violence et de la maladie. » Il a également déclaré que « pour faire cesser la féminisation de l’épidémie et l’épidémie elle-même, nous devons procéder à des changements juridiques, mais aussi sociaux, culturels et économiques mettant en question certaines des caractéristiques sociales et normes sexospécifiques les plus répandues qui continuent à alimenter l’épidémie de sida. »
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Le Dr Peter Piot, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, lors de sa rencontre avec le Général Surayud Chulanont, Premier Ministre de Thaïlande, Government House (bâtiment Thai koo Fah). 8 mars 2007 |
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Le Dr Peter Piot, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, s’entretient avec Mme Joana Merlin-Scholtes, Coordonnateur résident des Nations Unies en Thaïlande au Centre de conférences des Nations Unies à Bangkok, Thaïlande, à l’occasion de la Journée internationale de la femme, 8 mars 2007. |
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De g. à dr. : Mme Joana Merlin-Scholtes, Coordonnateur résident des Nations Unies en Thaïlande et Représentant résident du PNUD en Thaïlande, le Dr Peter Piot, Directeur exécutif de l’ONUSIDA et M. Kim Hak-Su, Sous-secrétaire général des Nations Unies et Secrétaire exécutif de la CESAP, au Centre de conférences des Nations Unies à Bangkok, Thaïlande, à l’occasion de la Journée internationale de la femme, 8 mars 2007. |
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De g. à dr. : le Dr Peter Piot, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, Mme Joana Merlin-Scholtes, Coordonnateur résident des Nations Unies en Thaïlande et Représentant résident du PNUD en Thaïlande, M. Kim Hak-Su, Sous-secrétaire général des Nations Unies et Secrétaire exécutif de la CESAP, Mme Jean D'Cunha, Directeur du Programme régional de l’UNIFEM (Asie de l’Est et du Sud-Est) et Mme Thelma Kay, Directeur de la Division des problèmes sociaux émergents, CESAP, au cours de la séance d’ouverture des manifestions à l’occasion de la Journée internationale de la femme, Centre de conférences des Nations Unies à Bangkok, Thaïlande. 8 mars 2007. |
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M. Kim Hak-Su, Sous-secrétaire général des Nations Unies et Secrétaire exécutif de la CESAP au cours de son discours d’ouverture à l’occasion de la Journée internationale de la femme, Centre de conférences des Nations Unies à Bangkok, Thaïlande. 8 mars 2007. |
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Le Dr Peter Piot, Directeur exécutif de l’ONUSIDA au cours de son intervention à l’occasion de la Journée internationale de la femme, Centre de conférences des Nations Unies à Bangkok, Thaïlande. 8 mars 2007. |
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Mme Thelma Kay, Directeur de la Division des problèmes sociaux émergents à la CESAP, au cours de la manifestation organisée à l’occasion de la Journée internationale de la femme 2007 au Centre de conférences des Nations Unies à Bangkok, Thaïlande. 8 mars 2007. |
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Mme Jean D'Cunha, Directeur du Programme régional de l’UNIFEM (Asie de l’Est et du Sud-Est) au cours de la manifestation organisée au Centre de conférences des Nations Unies à Bangkok, Thaïlande, à l’occasion de la Journée internationale de la femme, le 8 mars 2007. |
Toutes les photos au Centre de conférences des Nations Unies : Daniel Tshin
Liens:
Lire la déclaration du Directeur exécutif de l’ONUSIDA : - S’attaquer aux problèmes sexospécifiques et au sida : une obligation absolue (pdf, 29,3 Kb) (en anglais)

Feature Story
Journée internationale de la femme : entretien avec Purnima Mane
08 mars 2007
08 mars 2007 08 mars 2007
Purnima est une spécialiste renommée des sciences humaines et des questions sexospécifiques en santé internationale, en particulier dans le domaine du sida. Purnima a été pendant plus de 12 ans Professeur associé à l’Institut Tata des sciences humaines de Mumbai, en Inde, avant d’entrer au Programme mondial de lutte contre le sida de l’Organisation mondiale de la santé à Genève en 1994. A l’ONUSIDA, elle a fait œuvre de pionnier dans le domaine de la sexospécificité et du sida et dirigé le Bureau exécutif jusqu’en 1999. Après un passage au Population Council à New York en 1999 puis au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, Purnima est revenue à l’ONUSIDA en 2004 au poste de Directeur du Département Politiques, Evidence et Partenariats. Elle est co-auteur ou éditeur de quatre ouvrages, dont l’un des premiers volumes sur les aspects sociaux et culturels du sida en Inde et elle a fondé la revue Culture, Health and Sexuality dont elle est aussi rédactrice. A l’occasion de la Journée internationale de la femme, Purnima nous rappelle à quel point les femmes sont plus vulnérables au VIH que les hommes et combien la violence à leur endroit accroît leur vulnérabilité.
Chère Purnima, c’est aujourd’hui la Journée internationale de la femme. Pouvez-vous nous dire comment et pourquoi les femmes sont particulièrement touchées par l’épidémie de sida ?
Les femmes représentent près de la moitié de toutes les personnes vivant avec le VIH. Selon les statistiques les plus récentes, 17,7 millions de femmes adultes vivent aujourd’hui avec le VIH. Ce chiffre est le plus élevé jamais atteint et les tendances montrent qu’il est en hausse. Chaque jour, 7000 femmes contractent une infection à VIH. L’expression ‘féminisation de l’épidémie’ est loin de refléter l’énormité de la situation…Plus de 25 ans après le début de l’épidémie, les inégalités entre les sexes restent l’un des principaux moteurs de l’infection à VIH. Toutefois, les ripostes au sida ne s’attaquent généralement pas aux facteurs sociaux, culturels et économiques qui rendent les femmes plus vulnérables au VIH et cela leur fait supporter une part excessive des conséquences de l’épidémie. Les femmes et les filles ont moins accès à l’éducation et à l’information sur le VIH, elles jouissent rarement de l’égalité dans le mariage et dans les relations sexuelles et sont généralement chargées des soins aux membres de la famille et de la communauté souffrant de maladies liées au sida. Lorsqu’elles sont infectées par le VIH, les femmes ont une probabilité plus grande d’être privées de traitement et confrontées à la discrimination. Pour être plus efficaces, les ripostes au sida doivent s’attaquer aux facteurs qui continuent à exposer les femmes au risque d’infection.
Selon vous, quelle serait l’intervention la plus susceptible de réduire le risque d’infection à VIH pour une femme ?
Il est évident qu’une solution unique n’y suffira pas, mais si je devais n’en choisir qu’une, je dirais que l’éducation est cruciale. Envoyer toutes les filles à l’école et faire en sorte qu’elles parviennent à la fin de l’école secondaire doit devenir LA priorité partout. Chaque année de scolarité supplémentaire permet aux filles d’acquérir des compétences vitales et d’améliorer leurs chances de gagner leur vie. Les filles qui terminent leur éducation secondaire savent davantage de choses sur le VIH – à la fois pour prévenir l’infection et pour décider de ce qu’il faut faire si elles se croient infectées. Elles tendent à avoir moins de partenaires sexuels au cours de leur vie et ont une probabilité plus grande de recourir aux préservatifs. En offrant aux femmes de meilleures options et une plus grande indépendance économique, l’éducation leur apporte des connaissances, des compétences et des opportunités essentielles. Cela signifie qu’elles peuvent faire des choix éclairés – par exemple en retardant leur mariage et leurs grossesses, en ayant des bébés en meilleure santé et en évitant les comportements à risque – et qu’elles connaissent mieux leurs droits.

Cette année, le thème de la Journée est Mettre fin à l’impunité des auteurs d’actes de violence à l’égard des femmes et des filles : pouvez-vous nous en dire plus ?
La violence à l’égard des femmes reste un phénomène répandu mais largement occulté qui prive les femmes partout dans le monde de leur santé, de leur bien-être et de leur vie. Dans de nombreux endroits, la violence à l’égard des femmes et le VIH sont intimement liés.
Les formes de violence les plus répandues sont perpétrées par les partenaires intimes des femmes. Un pourcentage stupéfiant (40–60%) de femmes questionnées au Bangladesh, en Ethiopie, au Pérou, à Samoa, en Thaïlande et en République-Unie de Tanzanie déclarent avoir été physiquement et/ou sexuellement agressées par leurs partenaires. Les lois susceptibles de protéger les femmes de ces agressions n’existent pas, ne sont pas assez fermes ou sont insuffisamment appliquées pour faire réellement la différence. Les normes sociales de nombre de pays excusent les violences au sein de la famille comme étant une question privée, même normale, ce qui laisse des millions de femmes sans espoir de recours juridique. Mais il n’y a rien de normal ou d’inévitable dans la violence faite aux femmes. Les attitudes peuvent et doivent changer.
Comment la violence à l’égard des femmes accroît-elle leur risque d’infection par le VIH ?
La violence à l’égard des femmes est souvent associée à un risque accru d’infection à VIH. Des études en Afrique du Sud et en Tanzanie montrent que les femmes qui ont fait l’objet de violences ont jusqu’à trois fois plus de risque d’être infectées par le VIH que les femmes qui n’en ont pas subies.
La violence – ou la crainte de la violence – empêche aussi de nombreuses femmes et filles de découvrir ou de divulguer leur sérologie VIH ou d’accéder aux services sida essentiels. Au Cambodge, la crainte de la violence familiale semble être l’une des raisons pour lesquelles un nombre étonnamment faible de femmes ont recouru aux services de conseil et de test VIH dans certains dispensaires prénatals. Dans un dispensaire de Zambie, quelque 60% des femmes qui avaient droit à un traitement antirétroviral gratuit ont choisi de ne pas le suivre notamment parce qu’elles craignaient la violence et l’abandon si elles devaient divulguer leur sérologie VIH à leurs partenaires. La crainte de la violence empêche aussi les femmes de demander à être protégées ou à négocier des rapports sexuels à moindre risque.
Que fait-on pour contribuer à abaisser les violences faites aux femmes ?
Des initiatives prometteuses sont en cours pour contribuer à réduire les violences faites aux femmes. Certaines d’entre elles, comme Stepping Stones, qui existe maintenant dans près de 30 pays et Men as Partners en Afrique du Sud, s’appuient sur des ateliers organisés dans les communautés pour mettre en question les stéréotypes liés au sexe et réaménager les rapports de pouvoir. D’autres, telles que le Gender Violence Recovery Center au Kenya et le Centre cambodgien de crise pour les femmes offrent un abri, des services médicaux et un conseil, y compris des services liés au VIH ou une orientation-recours, aux femmes qui ont subi des violences familiales et des agressions sexuelles. Ces activités doivent être élargies, soutenues et intégrées dans les stratégies nationales de lutte contre le sida. Les gouvernements partout dans le monde se sont engagés à éliminer la violence à l’égard des femmes. C’est le moment de faire encore davantage.
Quelles sont les mesures immédiates qui pourraient réduire les violences faites aux femmes et abaisser leur risque d’infection par le VIH ?
Les pouvoirs publics doivent promulguer et appliquer des lois susceptibles de prévenir la violence à l’égard des femmes. En parallèle, ils doivent aussi formuler des stratégies et des approches pour assurer que ceux qui doivent faire respecter la loi – fonctionnaires, police, pouvoir judiciaire, agents de santé, services sociaux, etc. – le font réellement et soutiennent les victimes de violence. Nous devons en outre élaborer et financer des programmes dans les communautés pour contribuer à changer les normes sociales qui excusent la violence faite aux femmes et perpétuent son acceptabilité. Il s’agit donc de donner aux femmes, aux hommes, aux garçons et aux leaders communautaires une éducation concernant les droits des femmes et la nécessité de changer des normes de masculinité préoccupantes.
Nous devons aussi nous efforcer d’élargir l’accès des femmes aux services d’appui et aux ressources afin qu’elles puissent échapper à ces relations humiliantes qui menacent leur intégrité et s’en remettre.
Il est important que les plans nationaux de lutte contre le sida prévoient des stratégies en vue de réduire la violence à l’égard des femmes et intègrent les mesures de prévention de la violence dans les services généraux de prévention et de traitement du VIH.
Liens:
Visionner le documentaire "Women are 2… Finding Solutions" (en anglais)

Feature Story
Des experts internationaux examinent la question de la circoncision masculine
07 mars 2007
07 mars 2007 07 mars 2007Des experts venus du monde entier se réunissent cette semaine à Montreux, en Suisse, pour examiner les résultats de récents essais montrant que la circoncision masculine réduit de près de 60% le risque qu’un homme contracte le VIH au cours de rapports sexuels vaginaux. Ces résultats, annoncés en décembre 2006 et détaillés dans de récents articles publiés dans la revue The Lancet ont suscité intérêt et débat dans le monde du VIH. La circoncision masculine constitue-t-elle un pas en avant aussi important que le prétendent ses partisans ?
Le Dr Kim Dickson, du Département VIH/sida de l’Organisation mondiale de la Santé, est une personnalité reconnue et respectée dans le domaine de la santé reproductive et du VIH. Elle coordonne actuellement le groupe de travail commun OMS/ONUSIDA sur la circoncision masculine et la prévention du VIH ainsi que l’Equipe spéciale interinstitutions sur la circoncision masculine et la prévention du VIH. Elle a aimablement accepté de répondre à nos questions concernant la réunion et les résultats qu’on en attend.
Unaids.org : Dr Dickson, vous coordonnez le groupe de travail commun OMS/ONUSIDA sur la circoncision masculine et la prévention du VIH. Pouvez-vous nous dire pourquoi l’OMS et l’ONUSIDA organisent cette réunion sur la circoncision masculine ?
KD: Lorsque les Instituts nationaux de la santé des Etats-Unis ont décidé, en décembre 2006, de mettre un terme à deux essais qu’ils finançaient au Kenya et en Ouganda sur la circoncision masculine et le VIH, il nous est apparu que nous devions évaluer la circoncision masculine en tant qu’intervention éventuelle de santé publique dans la riposte au sida. Les essais, présentés récemment en détail dans The Lancet, ont confirmé plusieurs études antérieures qui avaient observé que la circoncision masculine réduisait de manière significative le risque pour un homme de contracter le VIH au cours de rapports sexuels vaginaux.
Il était important que l’Organisation mondiale de la Santé et le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida examinent les résultats de ces recherches et réfléchissent à ce qu’ils signifient pour les politiques et programmes de prévention du VIH dans les pays. Il a donc été décidé de réunir autour d’une table autant de parties prenantes que possible pour examiner un grand nombre des questions soulevées par la circoncision masculine et en débattre, et si possible apporter une orientation et des recommandations aux Etats Membres et aux autres entités intéressées.
Unaids.org: Combien de participants suivront-ils cette réunion et que représentent-ils ?
KD: Nous avons invité les chercheurs des essais à présenter leur méthodologie et leurs résultats. Nous avons également invité d’autres scientifiques, représentant diverses disciplines, telles que les sciences sociales, les droits humains et les communications, qui poseront aux chercheurs des questions ne figurant pas nécessairement dans le cadre de leurs essais. Nous avons en outre 16 représentants des Etats Membres et 11 de la société civile, dont des spécialistes de la santé de la femme et un représentant du Réseau mondial des personnes vivant avec le VIH, qui présenteront leur propre analyse des résultats et parleront des problèmes qu’ils rencontrent dans leurs pays et dans le contexte de leurs activités.
Nous nous sommes attachés à inviter des personnes représentant des opinions diverses. Enfin, nous avons également huit organismes de financement et six partenaires d’exécution qui se joindront aux discussions. Au total nous attendons près de 80 participants à Montreux. Il va sans dire que nous nous attendons à des débats intenses qui soulèveront de nombreuses questions délicates.
Unaids.org: Qu’attendez-vous de cette réunion ?
KD: Le résultat le plus immédiat, c’est le débat qui se tiendra cette semaine. C’est la première fois qu’un tel éventail de parties échangent leurs vues et débattent des conséquences de la circoncision masculine en tant que mesure supplémentaire de prévention dans le cadre de la riposte au sida. A ce stade, nous ne pouvons anticiper les résultats. Nous terminerons peut-être notre réunion avec davantage de questions que nous ne l’avons commencée, mais j’espère qu’il sera répondu à certaines des questions au moins et que nous serons en mesure de formuler quelques recommandations.
La réunion définira également les prochaines étapes de notre action. Dans tous les cas le rapport de la réunion sera rendu public peu après la réunion.
Enfin, je tiens à souligner une fois encore que notre objectif est d’examiner la circoncision masculine en tant que méthode supplémentaire de prévention qui devra toujours faire partie d’un ensemble complet de mesures qui comprend, entre autres, l’utilisation correcte et systématique des préservatifs masculins et féminins, le report du début de l’activité sexuelle et la réduction du nombre des partenaires sexuels. La réunion examinera comment renforcer notre communication afin de ne pas entraver les autres méthodes de prévention si nous souhaitons élargir les services de circoncision masculine.
Si les Nations Unies décident de formuler des orientations à l’intention des pays sur la circoncision masculine en tant qu’intervention de santé publique aux fins de la prévention du VIH, il faudra la promouvoir comme intervention ‘supplémentaire’ aux autres mesures actuelles de prévention du VIH et non pas comme alternative. Les gens doivent comprendre que la circoncision masculine ne confère pas une protection complète et ils doivent être encouragés à utiliser plus d’une méthode de prévention parmi les choix qui leur sont offerts.
Liens:
Lire les trois parties de la série sur la circoncision masculine :
Partie 1 – La circoncision masculine: contexte, critères et culture
Partie 2 – La circoncision masculine et le VIH: la recherche aujourd’hui
Partie 3 – Aller de l’avant: politique et action des Nations Unies sur la circoncision masculine