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Inde : des services pensés pour les consommatrices de drogues injectables
02 mars 2020
02 mars 2020 02 mars 2020Souvent, les toxicomanes forment une population extrêmement stigmatisée et confrontée à de fortes discriminations. Les consommatrices de drogues, quant à elles, le sont à double titre : à cause de leur addiction et de leur sexe. Elles sont ainsi davantage exposées à la violence basée sur le genre et aux violations des droits humains, par conséquent, au risque d’une infection au VIH ou autre.
Dans le monde, seuls quelques programmes de réduction des risques proposent des services répondant aux besoins des femmes, mais des discriminations fondées sur le sexe peuvent en tenir les femmes éloignées. Il n’est pas rare non plus que les services liés au VIH ne prennent pas en compte les besoins des consommatrices de drogue.
Dans le cadre de son action en faveur des femmes qui s’injectent des drogues, l’India HIV/AIDS Alliance avec le soutien du gouvernement punjabi par le biais de son ministre de la Santé et du bien-être familial est active dans le Civil Hospital de Kapurthala. Cette collaboration vise à élaborer un modèle complet de réduction des risques destiné aux consommatrices de drogues injectables au Punjab.
L’hôpital met ainsi en place une stratégie holistique qui met l’accent sur la personne. Il dispose d’une clinique de réduction des risques qui fournit des services spécifiques aux besoins des femmes. Des services liés au VIH et à la réduction des risques sont proposés sous un même toit, dans l’esprit des centres polyvalents. Les femmes ont accès gratuitement et aux heures qui leur conviennent le mieux à une vaste gamme d’options, notamment au traitement de substitution aux opiacés, à des programmes de distribution d’aiguilles et de seringues et à de la naloxone, un médicament efficace en cas d’overdose d’opiacés.
« Avant de disposer de notre propre centre de réduction des risques, nous avions beaucoup de mal à obtenir un traitement de substitution aux opiacés auprès d’autres établissements. Les consommateurs masculins n’arrêtaient de nous harceler pour obtenir des faveurs sexuelles », explique Preeti Singh (nous avons changé son nom), une patiente de la clinique.
L’établissement travaille en partenariat avec des organisations non gouvernementales locales afin de garantir que les femmes s’injectant des drogues ont accès à d’autres services, y compris des conseils, le dépistage du VIH ou encore des services sur la santé de la reproduction et sexuelle. Une offre de services sensibles au genre s’inspirant d’expériences faites en Inde et dans d’autres pays d’Asie est en cours d’élaboration. Les femmes fournissent les services, mobilisent les communautés et sont les bénéficiaires du projet.
« Au début, mon mari et ma belle-famille ne m’autorisaient pas à chercher un traitement de substitution aux opiacés auprès du centre de réduction des risques pour femmes. Maintenant que je suis une thérapie antirétrovirale et que ma santé s’est améliorée, ils savent que ça marche ! », s’enthousiasme Kiran Sharma (nous avons changé son nom) qui se rend à la clinique.
Le projet se concentre aussi sur l'organisation et le développement de rencontres au sein de la communauté sous l'égide du State Drug User Forum en partenariat avec l’India HIV/AIDS Alliance. Ces rencontres visent à recueillir des informations du point de vue des femmes, à comprendre et à trouver des solutions à des problèmes transversaux, notamment la violence basée sur le genre, ainsi que la stigmatisation et discrimination, et à renforcer les services liés au VIH et à la réduction des risques.
« Comme les autres femmes dans mon cas, je suis aussi allée au centre pour avoir de l’aide pour mes sevrages et j’ai été surprise de trouver beaucoup d’autres services destinés à des filles comme nous. Ce que j’ai préféré, c’est que l’on s’est occupé de mon enfant », raconte Monica David (nous avons changé son nom), usagère de la clinique.
Lancé en février 2019, le projet a déjà atteint son objectif de toucher 150 consommatrices de drogues injectables. La clinique a un impact incroyable sur la vie de ces femmes. Elle les sensibilise aux thèmes de la prévention et du dépistage du VIH, de l’hépatite C et de la tuberculose, et elle leur dit où trouver un traitement et des soins supplémentaires correspondant à leurs besoins.
Le projet fera l’objet d’une évaluation cette année et les conclusions seront utilisées pour lancer et déployer le modèle en Inde et dans d’autres parties de l’Asie.
Le Directeur pays de l’ONUSIDA en Inde, Bilali Camara, déclare que le projet est arrivé à un moment propice. « Nous devons continuer de travailler ensemble pour combler les écarts qui font que les consommatrices de drogue sont oubliées. Mettre un terme à l’épidémie de sida en tant que menace publique à l’horizon 2030 dépend de l’avancée du plan sur la justice sociale et l’inclusion. Ce dernier impose d'accéder à des services de santé intégrés et exempts de discrimination impliquant sérieusement les communautés », poursuit-il.
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Tadjikistan : en finir avec le cercle vicieux de la stigmatisation liée au VIH
03 mars 2020
03 mars 2020 03 mars 2020Le mariage de Tahmina Khaidarova avec son cousin respectait les traditions culturelles de sa famille. Ses parents avaient en effet choisi son mari. Elle le voyait néanmoins rarement, car il travaillait à l’étranger et ne revenait qu’une fois par an au Tadjikistan pour de brefs séjours. Suite au décès de sa fille des suites d’une grave maladie à un jeune âge, Mme Khaidarova espérait qu’une nouvelle grossesse l’aiderait à surmonter la douleur de la disparition. Elle est toutefois diagnostiquée avec le VIH au cours d’une visite médicale peu avant que son mari ne meure d’une maladie opportuniste.
Aujourd’hui, Mme Khaidarova dirige le Tajikistan Network of Women Living with HIV (TNW Plus) dont la mission consiste à informer les femmes sur le VIH, à protéger leurs droits et à en finir avec le cercle vicieux de la stigmatisation envers les femmes vivant avec le VIH. Après avoir vaincu son autostigmatisation, elle est devenue une figure de proue de la lutte pour les droits des femmes vivant avec le VIH au Tadjikistan.
Mme Khaidarova explique que les femmes connaissant le risque de contamination du VIH que représente leur mari travaillant à l’étranger n’arrivent pas à aborder avec eux le thème du préservatif. « Je suis consciente de la gravité de la situation, mais je suis incapable de demander à mon mari d’utiliser des préservatifs, car il ne comprendrait pas », a déclaré une femme à Mme Khaidarova.
Des femmes vivant avec le VIH au Tadjikistan racontent les discriminations qu’elles subissent. Il arrive qu’elles soient chassées de chez elles par la famille de leur mari et rencontrent des obstacles pour accéder à des services médicaux, y compris la thérapie antirétrovirale et un traitement contre la tuberculose. Elles sont également souvent victimes de violences conjugales. Le mari peut interdire à sa femme de prendre un traitement ou lui dire de quitter le domicile familial avec leurs enfants. Après la mort de leur époux, ces femmes peuvent être la cible de violences et de harcèlement de la part de la famille du défunt, en particulier dans les zones rurales.
Les femmes vivant avec le VIH sont confrontées à un autre problème lorsqu’elles cherchent de l’aide : la stigmatisation et les discriminations de la part du personnel de santé. Beaucoup d’entre elles entendent qu’elles ne peuvent plus avoir d’enfants ou qu’elles devraient se marier uniquement avec un homme séropositif ou ne pas se marier et avoir de relations sexuelles du tout.
« La stigmatisation et la discrimination à l’égard des femmes vivant avec le VIH peuvent avoir des conséquences dévastatrices. Elles peuvent les empêcher d’accéder aux services de santé dont elles ont besoin, détruire des familles et réduire presque à néant leur possibilité de mener une vie normale », explique Mme Khaidarova. « La stigmatisation et la discrimination doivent cesser, et ce, immédiatement ! »
Le gouvernement prend conscience de la nécessité de lutter contre la stigmatisation et la discrimination à l’égard des femmes en général et envers celles vivant avec le VIH en particulier. Ainsi, les femmes sont maintenant l’une des priorités de la stratégie nationale de développement. De son côté, le nouveau programme national contre le sida pour 2021–2025 inclut une partie dédiée aux droits de l’homme et à la réduction de la stigmatisation et de la discrimination à l’égard des femmes vivant avec le VIH.
Mme Khaidarova a participé à la campagne #InSpiteOf sur les réseaux sociaux afin d’attirer l’attention sur la problématique des discriminations liées au VIH au sein de la famille, de la société et, encore trop souvent, dans le milieu médical. Cette campagne mettait en avant le droit de vivre avec dignité et respect des femmes vivant avec le VIH en Europe de l’Est et en Asie centrale. Chacune des stories sur Instagram montrait une facette différente de femmes vivant avec le VIH et confrontées aux stéréotypes et mythes entourant le virus.
Toutes les femmes présentées dans cette campagne partagent un point commun : à un moment crucial de leur vie, elles ont reçu de l’aide de leurs proches, d’organisations ou de communautés de femmes et elles vivent aujourd’hui non seulement avec le VIH et luttent contre les stéréotypes de la société, mais elles aident aussi à leur tour.
« J’ai raconté mon histoire pour aider les femmes qui se trouvent aujourd’hui dans la même situation. Je suis fermement persuadée qu’ensemble nous pouvons en finir avec le cercle vicieux de la stigmatisation à l’égard des femmes vivant avec le VIH au Tajikistan. Nous devons affronter notre propre peur afin de lutter contre la stigmatisation et la discrimination au sein de notre société », conclut Mme Khaidarova.
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Hollaback! Jakarta s’engage contre le harcèlement envers les femmes
03 mars 2020
03 mars 2020 03 mars 2020« Comme tous les matins, j’allais à pied au travail. Il y avait ce jour-là un homme sur une moto au bout de la rue. Lorsque je suis passée à côté de lui, il m’a touché les seins avant de partir à toute vitesse. » Voici un témoignage parmi beaucoup d’autres que l’on retrouve sur le site Internet de Hollaback! Jakarta.
Le harcèlement sexuel et d’autres formes de violence basée sur le genre restent très problématiques pour les femmes en Indonésie. Selon le rapport annuel de la National Commission on Violence Against Women, plus de 400 000 cas de violence à l’égard des femmes ont été signalés en 2019, 28 % d’entre eux dans l’espace public. Les femmes se sentent de moins en moins en sécurité dans les infrastructures et les transports publics ainsi que dans la rue.
Hollaback! Jakarta fait partie d’un mouvement international visant à mettre un terme au harcèlement dans l’espace public. Dans son travail pour créer des espaces plus sûrs pour les femmes en ville, Hollaback! Jakarta coopère avec des entreprises fournissant des applications de VTC, des services de transport public, des écoles et des campus pour fournir des formations sur la violence basée sur le genre.
« En sensibilisant les chauffeurs de mototaxi, ces derniers sont non seulement capables de comprendre les formes de harcèlement, mais aussi d’intervenir lorsqu’ils sont témoins de telles scènes dans l’espace public », explique Noval Auliady, co-directeur d’ Hollaback! Jakarta. Cela est extrêmement important dans une ville comme Djakarta où les rues grouillent de mototaxis.
À l’heure actuelle, la législation ne protège pas totalement les femmes de la violence basée sur le genre. Des lois existent, mais elles ne prennent pas en compte tous les cas de figure. Un projet de loi, le Draft Bill on the Elimination of Sexual Violence, a été pensé pour combler ce vide juridique en élargissant la définition de la violence sexuelle et en mettant l’accent sur la protection et la restitution des victimes.
Pendant plusieurs semaines en septembre 2019, des étudiant(e)s, des militant(e)s et des jeunes ont occupé les rues de grandes villes d’Indonésie pour demander le vote du projet de loi. Hollaback! Jakarta faisait partie du noyau dur de la campagne. L’organisation a ainsi fait le buzz sur les médias sociaux, mobilisé la population et rencontré des parlementaires.
Malheureusement, le projet de loi n’a pas été adopté au cours de la dernière session parlementaire, car des groupes conservateurs se sont vivement prononcés contre les clauses portant sur la criminalisation du viol conjugal. Toutefois, il est bon de souligner que ce texte figure toujours sur la liste des priorités du programme législatif national pour cette année. Le soutien massif en provenance de groupes issus de la société civile augmente vraiment les chances d’adoption de ce texte de loi, ce qui donne du baume au cœur à la lutte contre la violence basée sur le genre en Indonésie.
Internet est également devenu un pilier du mouvement. Les médias sociaux ont non seulement été essentiels à la mobilisation de la population en faveur du projet de loi, mais ils ont également été un relais efficace pour diffuser cette idée importante qu’est l’éradication de la violence à l’égard des femmes.
Sur son site, Hollaback! Jakarta encourage la population à partager leur vécu afin de montrer que cette forme de violence est répandue, sérieuse et courante. À l’image du témoignage au début de cet article, des personnes parlent de ce dont elles ont subi et d’autres de situation dont elles ont été témoins.
Le site Internet de Hollaback! Jakarta a publié à ce jour plus de 300 témoignages de femmes qui ont été victimes d’une forme ou d’une autre de violence basée sur le genre, qu’il s’agisse de sifflements dans la rue ou d’agression. Chaque témoignage s’accompagne d’un bouton « I’ve got your back » permettant aux internautes d’afficher leur solidarité. Avec son site Internet et son activité sur les médias sociaux, Hollaback! Jakarta reconnaît la possibilité de créer un espace virtuel où les femmes victimes de ce problème se sentent en sécurité.
« Nous espérons que plus nous aurons de témoignages, plus les gens seront prêts à parler, à afficher leur soutien ou à intervenir en voyant de telles situations », explique M. Auliady.
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« We carry on », Nous ne baissons pas les bras
28 février 2020
28 février 2020 28 février 2020Dima Sadek, une présentatrice à la télévision libanaise, explique que « cela fait cinq ans que je suis la cible de harcèlement et de menaces : menaces de viol et de mort, calomnie, diffamation, appels téléphoniques à ma famille et à ma mère. »
Face à cela, l’Arab Foundation for Freedoms and Equality, le partenaire régional de l’ONUSIDA sur les droits et la santé, a produit une vidéo mettant en lumière cette violation des droits humains dont sont victimes de nombreuses femmes du pays. Son objectif est de sensibiliser le grand public à la problématique du harcèlement sexuel et des agressions au Liban qui se concentrent depuis les récentes manifestations en particulier sur les femmes journalistes.
Réalisée en partenariat avec le programme HIVOS Women Empowered for Leadership (WE4L) et grâce à un financement du ministère néerlandais des Affaires étrangères, cette vidéo se penche sur des cas de harcèlement et de violences. Elle présente des femmes journalistes dont l’intégrité physique a été violée, dont le numéro de téléphone personnel a été communiqué, qui ont par la suite reçu des menaces de viol et des contenus pornographiques, et qui ont fait l’objet d’attaques physiques et verbales alors qu’elles étaient en direct à la télévision.
« Vous ne vous attendez vraiment pas à ce que des gens aient une telle envie de faire mal ou disent de telles choses. Vous ne les connaissez pas et ils ne vous connaissent pas, mais tout ça parce que nous ne partageons pas la même opinion politique, ils se sentent dans leur bon droit de vous parler comme ça », témoigne Layal Saad, reportrice.
Partant du constat que des attaques similaires, notamment sous forme de harcèlement sur Internet et dans la vie réelle, ont également été signalées par des manifestantes, la vidéo cherche également à faire prendre conscience du harcèlement sexuel, des brimades et des violences du quotidien dont sont victimes les femmes en général. La vidéo « We Carry On » souligne la nécessité d’avoir des lois permettant l’émergence de femmes leaders.
La journaliste Diana Moukalled explique que la loi doit protéger contre le harcèlement sexuel, car aujourd’hui cette pratique n’est pas pénalisée par le droit libanais. « Les Libanaises font partie des populations qui ont le moins accès à la politique au monde, et pas uniquement dans la région. Des femmes sont présentes à différents niveaux de la société, mais le fossé est large entre le rôle des femmes libanaises et leur représentation », indique-t-elle.
La vidéo est intitulée « We Carry On », nous ne baissons pas les bras. Ce sentiment est partagé par de nombreuses femmes qui l’ont visionnée et dans leurs réactions : un sentiment de résilience face à l’adversité et la volonté de voir un jour la justice sociale régner pour les femmes au Liban.
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Un blogueur russe tourne un film poignant sur le VIH
20 février 2020
20 février 2020 20 février 2020Le nouveau film du Youtubeur et journaliste Yuri Dud est consacré au VIH dans la Fédération de Russie. Il suscite actuellement l’intérêt de la population sur l’épidémie dans le pays.
Depuis son lancement le 11 février, la vidéo a été visionnée plus de 14 millions de fois et le nombre de recherches en ligne sur le VIH et son dépistage atteint des sommets. Selon Google Trends, les recherches du type « où acheter un test du VIH » ont augmenté de 4 000 % depuis la publication de la vidéo, un niveau d'intérêt jamais atteint par le VIH et le dépistage du VIH depuis cinq ans.
Dans ce film disponible sur sa chaîne YouTube, M. Dud va à la rencontre de personnes vivant avec le VIH, d'activistes, de spécialistes et de journalistes. Ces interviews lèvent certains tabous de la société russe concernant le VIH, notamment l’utilisation du préservatif. Le film se penche aussi entre autres sur l’ampleur de la consommation de drogues dans le pays, les services offerts aux toxicomanes et l’absence d’éducation sexuelle.
Ce documentaire met en évidence que les jeunes Russes ne disposent toujours pas des informations de base sur le VIH. Beaucoup ignorent la différence entre le VIH et le sida ou ne savent pas comment le virus se transmet ni que le traitement est efficace. « On peut toucher une personne vivant avec le VIH, s’échanger des habits, nager dans la même piscine, boire dans la même tasse, se prendre dans les bras, s’embrasser. Cela ne sert à rien de faire des manières avec les personnes séropositives. Il vaut mieux être intransigeant pour ce qui est des relations sexuelles non protégées et de la consommation de drogues qui demeurent les deux principaux modes de transmission du VIH », explique M. Dud.
La popularité du film a poussé le gouvernement à se pencher sur l’épidémie du VIH et sur sa riposte.
« L’importance du film de Yuri Dud sur le VIH est indéniable. Il apporte beaucoup d’informations essentielles et motive la population à se faire dépister », a déclaré Oleg Salagai, ministre adjoint de la Santé, sur sa chaîne Telegram. M. Salagai souligne aussi que le film attire l’attention sur la stigmatisation dont sont victimes les personnes vivant avec le VIH. « Le VIH n’est plus un arrêt de mort. Il est très important que les personnes vivant avec le VIH aient accès à un traitement afin de s’épanouir et de vivre en bonne santé », a-t-il écrit.
M. Salagai n’est pas le seul membre du gouvernement à avoir réagi à cette vidéo.
Alexei Kudrin, président de la Cour des comptes de la Fédération de Russie, a promis d’évaluer l’efficacité des programmes nationaux de prévention et de soins du VIH. « La Cour des comptes analysera cette année l’efficacité des ressources que le gouvernement alloue aux personnes vivant avec le VIH dans la Fédération de Russie », a-t-il annoncé.
Et le premier vice-président de la commission Santé de la Douma, Fedot Tumusov, a invité les membres du parlement à regarder le film et à réfléchir sur la situation du VIH au sein de la Fédération de Russie. Il prévoit également d’organiser une table ronde à la Douma pour trouver des moyens d’améliorer l’accès à la prévention et au traitement du VIH.
« Le film de M. Dud rencontre un écho incroyable auprès du public. Toutefois, même un tel succès ponctuel ne suffit pas. Nous avons besoin d’activités de sensibilisation coordonnées et pérennes couplées à des actions programmatiques afin de garantir à toutes et à tous l’accès au dépistage et au traitement du VIH », a indiqué Alexander Goliusov, directeur par intérim de l’équipe de l’ONUSIDA d’appui à l’Europe de l’Est et l’Asie centrale.
Cette région à laquelle la Fédération de Russie appartient enregistre actuellement la plus forte progression de l’épidémie du VIH dans le monde. Dans le pays, la plupart des nouvelles infections au VIH touchent les populations clés, notamment les personnes s’injectant des drogues, et ce, malgré l’efficacité éprouvée des programmes de réduction des risques, là où ils sont disponibles, pour réduire les nouvelles contaminations au VIH. L’accès insuffisant à du matériel d’injection stérile et l’absence de traitement de substitution aux opiacés réduisent en effet à néant les efforts du pays pour empêcher les infections au VIH parmi les personnes consommant des drogues injectables.
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Le nouvel Investment Book fait la part belle aux possibilités d’investissement
13 février 2020
13 février 2020 13 février 2020L’Investment Book vient d’être lancé. Cet outil en ligne destiné aux donateurs de l’ONUSIDA repose sur la valeur unique intrinsèque à l’organisation. En mettant en avant les opportunités disponibles de partenariat et d’investissement pour les donateurs, il montre l’impact des possibilités d’investissement au niveau international, régional et national.
L’Investment Book regorge de possibilités diverses et variées pour soutenir et rejoindre le Programme commun. Chaque proposition éclaire un aspect important de la lutte pour mettre un terme au sida, que ce soit en apportant des informations sur le fonctionnement du Programme commun et ses partenariats au niveau national ou sur les possibilités de joindre ses efforts sur les thématiques des droits humains ou des violences à l’égard des femmes.
Le sida est en effet toujours d’actualité. Ainsi, investir dans le Programme commun, c’est investir dans un avenir dans lequel le sida n’est plus une menace pour la santé publique. Pour citer Winnie Byanyima, la Directrice exécutive de l’ONUSIDA : « la riposte mondiale au VIH et le Programme commun forment l’un des meilleurs exemples de l’importance du multilatéralisme et de la solidarité internationale. » Aidez à tourner la page du sida. Collaborez avec l’ONUSIDA.
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Lancement de la boite à outils pour le plaidoyer destinée aux Premières Dames d’Afrique
10 février 2020
10 février 2020 10 février 2020Les Premières Dames d’Afrique disposent désormais d’une boite à outils pour le plaidoyer. Ce document d’aide a été élaboré comme partie intégrante de la campagne Naître libre pour briller, une initiative de l’Organisation des Premières Dames d’Afrique pour le développement (OPDAD) et de partenaires. Cette campagne a pour objectif de mettre un terme au VIH pédiatrique, de préserver la santé des mères, mais aussi de lutter contre la tendance croissante de la riposte au VIH à oublier les enfants en Afrique.
Des progrès importants ont été réalisés dans la riposte au sida chez les femmes et les enfants. On estime ainsi que depuis 2010, 1,5 million de nouvelles infections au VIH ont été évitées chez les enfants âgés de 0 à 14 ans en Afrique. Le pourcentage de femmes enceintes vivant avec le VIH et suivant une thérapie antirétrovirale est quant à lui passé de 44 % en 2010 à 84 % en 2018. Toutefois, le continent est encore confronté à de nombreux défis. Le sida demeure la première cause de mortalité chez les femmes en âge de procréer. Seule la moitié de tous les enfants vivant avec le VIH a accès à une thérapie antirétrovirale, l’autre moitié, soit 742 000 enfants, n'est ni diagnostiquée ni soignée contre le VIH. La couverture des services de prévention de la transmission verticale (de la mère à l’enfant) fait du sur place en Afrique orientale et australe, et elle recule en Afrique occidentale et centrale depuis trois ans.
La boite à outils définit trois axes permettant aux Premières Dames de concentrer leurs efforts de plaidoyer : assurer aux femmes et filles une vie sans VIH, prévenir la transmission verticale du VIH et identifier les enfants et les jeunes vivant avec le VIH pour leur apporter des services. Ce document montre comment assurer la promotion de ces axes en apportant des informations contextuelles et des idées essentielles sur ces trois problématiques. Par ailleurs, un cadre de travail souligne la manière dont les Premières Dames peuvent tirer parti de leur position unique pour sensibiliser, réunir des acteurs, agir et promouvoir le leadership des communautés.
Dans son allocution à l’occasion de ce lancement, Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l’ONUSIDA, a déclaré : « Nous devons nous concentrer sur la prochaine étape sur la route menant au succès, accélérer nos efforts pour protéger les femmes et les filles du VIH, empêcher la transmission de la mère à son bébé, et identifier les enfants et jeunes vivant avec le VIH. »
« Nous avons fait de grands pas en avant dans la lutte pour mettre fin au sida, mais il reste encore fort à faire. Nous constatons aujourd’hui une recrudescence des taux de transmission de la mère à l’enfant dans certains pays et nous devons nous concentrer sur ces populations vulnérables. Seules des stratégies et des campagnes spécifiques renforcées comme Naître libre pour briller nous permettront de placer les besoins des femmes et des enfants au cœur des préoccupations et d’atteindre l’objectif d’une génération à l’abri du sida », a ajouté Chip Lyons, président et directeur général de la fondation Elizabeth Glaser Pediatric AIDS.
Lors de son assemblée générale le 9 février à Addis-Abeba, l'OPDAS, la fondation Elizabeth Glaser Pediatric AIDS et l’ONUSIDA ont présenté cette boite à outils.
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Plus d’un million de personnes ont suivi la campagne #InSpiteOf
29 janvier 2020
29 janvier 2020 29 janvier 2020La campagne #InSpiteOf a touché plus d’un million de personnes. Elle mettait en avant des femmes vivant avec le VIH en Europe de l’Est et en Asie centrale afin de promouvoir leur droit à une existence digne et au respect.
Chacune des stories #InSpiteOf sur Instagram montrait une facette différente de femmes vivant avec le VIH et confrontées aux stéréotypes et mythes entourant le virus. Ces témoignages mettaient l’accent sur le dépistage et le traitement, la maternité et l’adoption d’enfants par des personnes séropositives, l’annonce du statut sérologique au partenaire et aux enfants, l’exercice du droit de travailler, le quotidien avec le VIH en cours de détention, la vie d’une migrante séropositive, les violences et la toxicomanie, mais aussi la promotion de l’éducation et de la prévention du VIH.
Toutes les femmes présentées dans cette campagne partagent un point commun : à un moment crucial de leur vie, elles ont toute reçu de l’aide de leurs proches, d’organisations ou de communautés de femmes et elles vivent aujourd’hui non seulement avec le VIH et luttent contre les stéréotypes de la société, mais elles aident aussi à leur tour.
« L’entraide, le leadership des femmes dans la prévention de la violence, la protection des droits et de la dignité, ainsi que la lutte contre la stigmatisation et la discrimination ont toujours été et demeurent l’un des aspects essentiels dans la lutte contre l’épidémie de VIH », a annoncé Svetlana Moroz, présidente de l’Eurasian Women’s Network on AIDS.
La veille de la Journée mondiale de lutte contre le sida 2019, l’un des réseaux sociaux les plus populaires de Fédération de Russie, Odnoklassniki, a accueilli en direct un évènement en faveur de #InSpiteOf. Des célébrités comme la chanteuse Zara, Irina Starshenbaum, Lyubov Aksyonova ont affiché leur soutien à la campagne. Elles ont lu des poèmes sur de la musique jouée par Anton Sevidov du groupe Tesla Boy. Vera Brezhneva, Ambassadrice de bonne volonté de l’ONUSIDA pour Europe de l’Est et l’Asie centrale, était également présente à cette manifestation. Elle a souligné l’importance de parler franchement et sans détour du VIH, ainsi que de garantir que les personnes obtiennent le traitement et le soutien nécessaires.
« Ne manquez pas d’écouter et de partager les témoignages de #InSpiteOf ! Ils ne portent pas uniquement sur le droit de tout un chacun de vivre dignement, d’aimer et d’être heureux, mais aussi sur l’incroyable force, le mental et l’envie de vivre contre vents et marées de ces femmes. Chacune d’entre nous a son propre défi #InSpiteOf. Alors, aidons celles qui ont réussi et inspirons celles qui doutent encore d’être suffisamment fortes », a déclaré Mme Brezhneva.
« Les normes et les tabous liés au genre et touchant à la vie sexuelle et la procréation, ainsi que la violence basée sur le genre, augmentent le risque d’infection au VIH chez les femmes. Et après l’annonce d’un diagnostic positif, elles sont confrontées à la stigmatisation et à la discrimination, elles cachent leur statut et n’essaient pas d’obtenir de l’aide. Les femmes elles-mêmes, leur entraide et leur leadership, ainsi qu’un changement de l’attitude de la société vis-à-vis du VIH et des personnes concernées peuvent mettre fin à ce cercle vicieux », a conclu Elena Kiryushina, coordonnatrice pour les questions d’égalité des sexes au sein de l’équipe de l’ONUSIDA d’appui aux régions pour l’Europe de l’Est et l’Asie centrale.
La campagne a été élaborée par l’équipe de l’ONUSIDA d’appui aux régions pour l’Europe de l’Est et l’Asie centrale en partenariat avec l’Eurasian Women’s Network on AIDS.
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Bangkok : des populations clés fournissent des services de santé par le biais de leurs propres organisations
27 janvier 2020
27 janvier 2020 27 janvier 2020Boy Somjai et Jam Chainukul (nous avons changé leurs noms) sont un jeune couple homosexuel de Bangkok en Thaïlande. Au début de leur relation, ils ont décidé de faire leur premier test du VIH. Alors que tous deux regardaient sur Internet, leurs amis leur ont conseillé la Rainbow Sky Association of Thailand (RSAT), une clinique spécialisée dans le VIH gérée par la communauté et située à proximité d’une rue animée de Bangkok.
Avec ses quatre cliniques et ses dix centres d’accueil implantés dans plusieurs villes de Thaïlande, la RSAT permet aux gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, ainsi qu’aux personnes transgenres d’avoir accès à des services de prévention du VIH et de participer à des réunions d’information sur le sujet, le tout à la même adresse. Par ailleurs, la souplesse des horaires d’ouverture correspond au style de vie de nombreux membres des populations clés.
Danai Linjongrat, le directeur exécutif de la RSAT, explique : « L’accès des populations clés aux services du VIH est l’un des principaux défis de la riposte au VIH du pays. Il est extrêmement important que ces groupes puissent profiter de la prévention et du traitement du VIH sans avoir peur des discriminations. »
M. Boy et M. Jam reviennent à présent tous les trois mois à la RSAT pour effectuer un contrôle régulier. Pour eux, « lorsque nous sommes venus ici pour la première fois, nous étions vraiment stressés, car nous étions à la recherche d’un endroit qui respecte notre vie privée. Nous avons trouvé ici bien plus qu’un établissement spécialisé dans le VIH. Nous avons trouvé un lieu de confiance, un peu comme une famille. Le personnel de santé nous a aidés à parler de notre expérience. Il ne nous a pas jugés et il a accepté nos besoins en faisant preuve d’ouverture d’esprit. »
Le succès de la RSAT revient en partie au fait que son personnel appartient aux populations ciblées. La RSAT a adopté l’approche nationale consistant à permettre aux populations clés de fournir des services de santé. Ainsi, les membres de ces groupes sont en mesure d’identifier et de satisfaire les besoins d’autres personnes dans leur cas, notamment en matière de santé et de prise en charge du VIH. « Nous comprenons les besoins de notre public, ce qu’il veut, où il vit et ce qu’il ressent, car les membres de notre équipe font partie des mêmes communautés », explique M. Linjongrat.
Le personnel de santé fournit des services adaptés aux personnes et à leurs besoins, y compris la prophylaxie pré-exposition (PPrE), une assistance juridique, la réduction des risques, le dépistage d’infections sexuellement transmissibles, des conseils et le contrôle du niveau hormonal des personnes transgenres. Selon le résultat du test du VIH, la personne est invitée soit à suivre une thérapie antirétrovirale soit à un entretien détaillé sur la prise de la PPrE, le tout dans une atmosphère accueillante et dénuée de jugement.
La RSAT est l’une des sept organisations communautaires thaïlandaises à proposer gratuitement la PPrE par le biais de fournisseurs communautaires dans le cadre du Princess PrEP Project. À l’heure actuelle, 1 200 personnes ont accès à la PPrE dans les cliniques et les centres d’accueil de la RSAT. Le Thai Red Cross AIDS Research Centre qui jouit du soutien du Plan d’urgence du Président des États-Unis pour la lutte contre le sida par le biais du projet LINKAGES Thailand renforce sans relâche les compétences afin de garantir que le personnel communautaire de santé soit en mesure d’apporter des services liés au VIH en respectant les normes nationales.
La RSAT utilise différentes approches pour encourager la demande et la promotion de ses programmes, ainsi que pour effectuer un travail de proximité. Phubet Panpet, directeur adjoint de la RSAT, explique : « nous nous rendons dans des endroits différents comme des saunas, des complexes de loisirs, des écoles ou des universités, selon le groupe que nous ciblons pour sensibiliser à la prévention du VIH et pour inciter les personnes à se faire dépister. »
Kunpawee Isalam, membre transgenre de l’équipe de proximité de Bangkok, comprend la stigmatisation et la discrimination subies par la communauté transgenre. « Nous organisons des actions de proximité qui parlent véritablement aux personnes transgenres dans l’optique de renforcer leur confiance en elles. Beaucoup ont vraiment du mal à prendre conscience qu’elles peuvent obtenir de l’aide, elles ont peur de la discrimination. La RSAT est un lieu où elles sont en sécurité et où elles peuvent obtenir différentes options de prévention du VIH », indique-t-elle.
La RSAT utilise également les réseaux sociaux pour entrer en contact avec les jeunes gays et autres jeunes hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Des membres du personnel s’inscrivent sur les applications de rencontre et créent un profil afin de diffuser des informations sur le VIH. « Au début de la conversation, le membre du RSAT parle de notre clinique et invite son interlocuteur à échanger sur le thème de la prévention du VIH », explique Mongkol Jaidee qui travaille sur le terrain. « Je choisis un endroit, je regarde qui est connecté et j’envoie des messages personnels pour présenter les services fournis par notre clinique. Les réactions sont généralement positives. Il arrive souvent que les gens reviennent vers nous avec des questions et se rendent dans nos établissements les jours qui suivent. »
Et M. Linjongrat de conclure : « Par rapport à d’autres services, nous aidons les gens en cherchant ce dont ils ont besoin et ce que nous pouvons faire pour les aider. Les services dirigés par une communauté sont une stratégie qui a fait ses preuves. Ils sont un élément essentiel de la riposte au VIH en Thaïlande. »
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Donner les moyens aux jeunes vivant avec le VIH de devenir acteurs et actrices de changement en Thaïlande
23 janvier 2020
23 janvier 2020 23 janvier 202024 000 jeunes environ entre 15 et 24 ans vivent avec le VIH en Thaïlande. En 2018, ces jeunes représentaient près de la moitié des 6 400 nouvelles infections au VIH dans le pays.
La Thaïlande a réalisé d’énormes progrès dans sa riposte au sida, notamment en intégrant la gratuité de la thérapie antirétrovirale à sa couverture sanitaire universelle. Toutefois, les ados et les jeunes vivant avec le VIH n’ont souvent pas accès aux soins ou manquent de soutien pour suivre leur traitement, notamment face aux difficultés comme l’autostigmatisation, la stigmatisation et la discrimination ou encore le passage entre les soins destinés aux enfants et ceux pour les adultes.
Il y a trois ans, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et d’autres partenaires nationaux sous l’égide du Thai Network of People Living with HIV ont créé le Thai Network of Youth Living with HIV afin d’apporter une solution à cette situation. L’objectif principal de ce réseau consiste à autonomiser les ados et les jeunes vivant avec le VIH afin d'en faire les acteurs et les actrices des changements souhaités dans leur vie. Ce programme a été conçu pour fournir des services d’informations, des formations portant sur des compétences de la vie courante, ainsi qu’une assistance par et pour les ados et les jeunes vivant avec le VIH.
Kritthanan Ditthabanjong, un de ses premiers membres actifs, est à présent le responsable de la communication institutionnelle du réseau. Cet étudiant en journalisme travaille également en tant qu’éditeur de contenu pour des sites Internet et des magazines en Thaïlande. Il est devenu une figure emblématique de la jeunesse et représente le réseau lors d’évènements publics et dans les médias. Il se fait ainsi le relais des besoins des jeunes vivant avec le VIH.
« J’ai révélé publiquement mon statut sérologique, car je souhaitais que mon expérience profite à d’autres, mais je voulais aussi apporter aux jeunes les informations nécessaires pour mener dignement une vie en bonne santé. Je n’ai pas peur de m’exposer, car je sais que mes proches et ma communauté me soutiennent », déclare-t-il.
Grâce à l’aide technique et financière de l’UNICEF et d’autres partenaires, mais aussi par le biais de nombreuses plateformes et stratégies, le réseau apporte un soutien psychologique en cas de diagnostic positif et des informations contre l’autostigmatisation. Il réfléchit également à des compétences d’adaptation et crée un réseau de soutien pour lutter contre la stigmatisation et la discrimination. « Les jeunes vivant avec le VIH ont besoin d’un soutien psychologique et d’une communauté en qui ils peuvent avoir confiance », continue M. Ditthabanjong.
Le réseau forme des jeunes responsables pour conseiller des personnes de leur âge vivant avec le VIH et les mettre en contact avec les établissements de santé, les hôpitaux et les services dirigés par les communautés afin de leur fournir un traitement et des soins contre le VIH. Ces jeunes responsables accompagnent aussi les jeunes vivant avec le VIH à leurs rendez-vous médicaux et vont les voir ensuite à leur domicile afin de faciliter le suivi de leur traitement.
Par ailleurs, le réseau utilise les médias sociaux pour entrer en contact avec les jeunes, leur apporter des informations sur le VIH et les aider à s’accepter. Des initiatives comme la campagne en ligne Growing UP with HIV créent des espaces où les jeunes peuvent poser librement leurs questions sur différents thèmes tels que la prévention du VIH ou les rapports sexuels sans risque et dire ce qu'ils pensent.
« Growing Up with HIV permet aux jeunes de faire partie de notre communauté et de leur faire sentir que nous sommes à leurs côtés », poursuit M. Ditthabanjong.
M. Ditthabanjong s’engage également avec l’UNICEF dans d’autres campagnes et actions menées sur les réseaux sociaux à destination de la jeunesse thaïlandaise. Elles lui permettent aussi de faire entendre la voix et le point de vue des jeunes vivant avec le VIH. Il a récemment fait partie de Dare to Dream, une campagne publique créée par l’UNICEF en Thaïlande dont l’objectif était de permettre aux jeunes d'exprimer leur opinion sur l’éducation et sur leurs besoins pour réussir le passage à l’âge adulte. « Avec nous, M. Ditthabanjong s’est transformé en quelques années d’un adolescent timide qui n’osait pas parler et cherchait toujours du regard l’approbation de son conseiller en un exemple pour les jeunes de son pays lorsqu’il est devenu l’un des neuf visages de la campagne Dare to Dream », indique un membre de l’UNICEF.
Et M. Ditthabanjong de conclure : « Un jour, j’ai donné une interview sur les réseaux sociaux. J’en étais à peine sorti que je recevais déjà un message d’un jeune qui venait d’être diagnostiqué avec le VIH. « Ma mère et mon père me rejettent et j’ai envie de mettre fin à mes jours », écrivait-il. Je lui ai téléphoné, nous nous sommes rencontrés et je l’ai convaincu de rejoindre notre réseau. Aujourd’hui, il va bien. Notre réseau change la vie des gens. »