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Au Zimbabwe, les kiosques d'info-santé viennent renforcer les services du VIH

18 décembre 2019

Quiconque traverse le Zimbabwe un samedi ou un dimanche normal passera à côté de nombreux lieux de culte. Certains sont stationnaires, d’autres sont itinérants. Parfois, la messe est dite sous les arbres ou à l’extérieur.

De nombreux Zimbabwéens appartiennent à un mouvement religieux, en particulier à l’Église apostolique. Par le passé, cette dernière dissuadait ses membres de recourir à des soins médicaux, dont les services liés au VIH, car elle préférait la prière. Toutefois, cela s’est soldé par de nombreux cas de maladies  et de décès connexes qui auraient pu être évités. Cependant, avec le lancement des Health Kiosks, les kiosques d'info-santé, la communauté invite maintenant ses membres à accéder aux soins de santé.

David Adashe (nous avons changé son nom), leader d’une communauté apostolique dans le district de Gokwe North, explique que ces stands gérés par des bénévoles de son église ayant reçu une formation du ministère de la Santé zimbabwéen ont aidé sa congrégation à obtenir des informations primordiales sur la prévention du VIH. Pour lui, cela revient à « quitter une nuée épaisse pour atteindre un lieu baigné d’une splendide lumière. »

M. Adashe déclare que sa congrégation a changé d’avis sur le bien-fondé de se rendre dans les établissements de santé pour trouver une assistance médicale. Ses paroissiens se font maintenant soigner, reçoivent des conseils auprès de bénévoles formés et sont renvoyés vers un établissement de santé lorsqu’ils ont besoin de prestations supplémentaires. « Avant, j’étais naïf et je ne voulais pas prendre les questions de santé au sérieux, mais depuis l’arrivée du programme des kiosques d'info-santé, j’ai l’impression d’avoir davantage le contrôle sur ma vie. J’encourage maintenant ma famille à profiter des services de santé de la clinique », poursuit-il.

Depuis mars 2018, World Vision Zimbabwe, en collaboration avec le ministre de la Santé et de la Protection de l’enfance, implique les leaders religieux comme M. Adashe et les bénévoles des églises. L’organisation propose des formations et crée des espaces protégés en vue de fournir des informations et des services de santé aux congrégations.

Un bénévole travaillant sur un Health Kiosk à Gwanda explique : « J’ai remarqué au début sur le stand que certaines personnes avaient du mal à se rendre d’elles-mêmes à la clinique locale pour se faire soigner. Cela a changé depuis le lancement du programme, car les kiosques d'info-santé leur fournissent des informations sur le pas de leur porte. »

De nombreux lieux de culte participant à ce programme ont constaté une augmentation de 200 % du nombre de personnes venant se renseigner sur le VIH et la santé. La moitié de celles s’informant sur le virus font un dépistage et reçoivent leurs résultats. Les personnes dont le test est positif sont invitées à suivre une thérapie antirétrovirale et des bénévoles formés des églises les aident à ne pas interrompre le traitement.

Les leaders religieux et les bénévoles issus des congrégations sont un élément essentiel pour contrôler l’épidémie de VIH. Ils fournissent des soins aux membres de leur communauté, créent des espaces protégés pour l’échange d’informations et ils jouissent de la confiance des membres de leurs communautés. Un contact régulier avec les congrégations permet aux bénévoles de combler l’absence de services pour tous ceux qui en ont le plus besoin. Les kiosques d'info-santé sont également des plateformes efficaces et pérennes pour rassembler aussi bien les communautés de croyants et de non-croyants. Ils permettent d’aborder les besoins de santé de leurs membres, mais aussi de fournir des espaces protégés pour parler d’autres thèmes liés à la santé.

« Les résultats fournis par le programme des Health Kiosks sont prometteurs pour la lutte contre l’épidémie de VIH. Il s’agit d’un excellent exemple de riposte dirigée par une communauté à destination de ses membres et au sein de cette communauté. Cette forme de riposte fournit des espaces protégés et de l’aide à leurs membres. Elle est essentielle pour mettre fin aux nouvelles infections au VIH et aux décès liés au sida, mais aussi pour concrétiser la couverture sanitaire universelle », déclare Laurel Sprague, responsable du service Mobilisation communautaire, aide communautaire, justice sociale et inclusion de l’ONUSIDA.

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Hommage au leadership de Charlot Jeudy

03 décembre 2019

Charlot Jeudy, le président de Kouraj, l’association haïtienne des communautés lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres (LGBT), a été retrouvé mort chez lui en novembre. L’enquête sur les circonstances de sa mort est en cours. M. Jeudy restera dans la mémoire de l’ONUSIDA sous les traits d’un militant courageux des droits de l’homme.

Suite au tremblement de terre dévastateur de 2010, la population haïtienne s’est efforcée de surmonter la destruction de foyers, d’entreprises et de services publics, mais aussi la perte de plus de 100 000 vies. Mais au milieu de cette expérience traumatisante et de la détermination partagées par tous, un discours malsain a commencé à se faire entendre.

Des gens se sont mis à porter la faute aux masisi, un terme injurieux en créole haïtien désignant les gays. Selon eux, cette catastrophe était une punition divine pour les péchés de la communauté LGBT. Pour les membres des minorités sexuelles et de genre, ce discours s’est traduit par un renforcement de l’exclusion et une multiplication des abus. Des organisations des droits de l’homme ont ainsi rapporté des cas où des personnes LGBT se sont vues refuser l’accès à des abris d’urgence, à de la nourriture, à des soins de santé et à du travail. Des agressions physiques et des viols homophobes ont également été signalés.

Plutôt que d’accepter la situation, Charlot Jeudy a décidé d’agir. Il a créé Kouraj qui signifie courage en créole haïtien. Dans le cadre de la lutte pour l’égalité de droits, Kouraj a mis l’accent sur l’importance de l’autonomisation de la communauté et a cherché à inspirer fierté et confiance aux personnes LGBT.

« Nous voulons proposer un discours alternatif sur l’homosexualité en Haïti, car depuis trop longtemps seuls les homophobes discutent de cette réalité et proposent leur interprétation », a déclaré M. Jeudy en 2011.

Au cours des huit années qui ont suivi, Kouraj s’est développée jusqu’à offrir à la communauté des formations, des services juridiques et psychosociaux, ainsi qu’une éducation à la santé sexuelle. L’association est devenue un acteur incontournable de la lutte contre les discriminations envers les personnes LGBT en Haïti et a joué un rôle essentiel contre l’entrée en vigueur de lois discriminatoires.

L’organisation porte bien son nom, car ses membres font face à des agressions verbales et à des menaces de mort. Il y a trois ans, elle a dû annuler un festival en l’honneur de la communauté LGBT afro-caribéenne suite aux nombreux appels à la violence. Selon ses amis, M. Jeudy faisait la sourde oreille lorsqu’ils l’imploraient de quitter le pays tant qu’il était encore temps. En réponse à une envolée signalée l’année dernière des violences dans l’espace public visant les personnes LGBT, il a travaillé avec les Nations Unies sur un projet visant à renforcer la tolérance et l’égalité des droits.

John Waters, responsable du programme de la coalition des communautés vulnérables caribéennes, a rendu hommage au rôle de pionnier de M. Jeudy.

« J’ai vu Charlot Jeudy passer du stade de jeune militant impatient et passionné à celui de leader stratégique réfléchi, capable d’utiliser les droits de l’homme non pas comme une épée, mais comme un bouclier », a-t-il dit. « Il a su se frayer un chemin dans le cœur et l’esprit de ses interlocuteurs pour en faire des alliés. La disparition de M. Jeudy crée un vide

gigantesque dans l’action en faveur des droits de l’homme dans les Caraïbes. Il a placé la barre très haut pour tous ceux qui reprendront le flambeau. »

M. Jeudy était également un représentant actif de la société civile au sein de l’entité de surveillance de la gestion de la riposte d’Haïti au VIH, à la tuberculose et au paludisme.

« Sous l’égide de Charles Jeudy, Kouraj était un partenaire modèle », a indiqué Fritz Moise, directeur exécutif de la Fondation pour la Santé Reproductive et l’Education Familiale. « Sa mort est une perte considérable pour la riposte au VIH en Haïti. »

L’ONUSIDA également a présenté ses condoléances et a rendu hommage au rôle exemplaire de M. Jeudy.

« Charlot Jeudy a montré comment les organisations communautaires peuvent se faire le relais des sans-voix et apporter des changements nécessaires dans la vie des gens », a déclaré Mame Awa Faye, directrice pays de l’ONUSIDA pour Haïti. « Cette année, pour la Journée mondiale de lutte contre le sida, nous avons mis à l’honneur le potentiel des organisations communautaires pour faire la différence. Et c’est exactement ce qu’a fait M. Jeudy. »

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Célébration de la Journée mondiale de lutte contre le sida en Belgique

05 décembre 2019

Gunilla Carlsson, Directrice exécutive adjointe de l’ONUSIDA, Gestion et gouvernance, a célébré la Journée mondiale de lutte contre le sida à Bruxelles en Belgique. En présence de représentants de la société civile et de Barbara Trachte, Secrétaire d’État à la Région de Bruxelles-Capitale, elle a salué le potentiel inhérent aux organisations communautaires.

Mme Carlsson a abordé plusieurs aspects fondamentaux du nouveau rapport de l’ONUSIDA « Power to the People. » Ce dernier arrive à la conclusion qu’il est possible de sauver des vies, d’éviter des injustices et de redonner leur dignité aux personnes lorsqu’elles sont en mesure de choisir, de s’informer, de s’épanouir, de formuler des revendications et de travailler ensemble.

« La riposte au sida montre qu’il est possible de changer les choses lorsque les organisations communautaires ont les moyens d’agir. Aujourd’hui plus que jamais, nous avons besoin d’une riposte dirigée par les communautés dont les besoins financiers sont couverts », a déclaré Mme Carlsson.

Elle a remercié le gouvernement régional bruxellois et le gouvernement fédéral de Belgique pour leur soutien aux personnes vivant avec le VIH, ainsi qu’aux organisations travaillant sur le VIH, la santé et les droits en matière de sexualité et de reproduction. La Belgique consacre en effet depuis des années de l’énergie et des ressources afin de couvrir les besoins des populations les plus vulnérables et des communautés touchées par le VIH dans le monde entier. Elle concentre son action sur les droits de l’homme, l’égalité des sexes, les populations clés, le renforcement des systèmes de santé, ainsi que la santé et les droits en matière de santé et de reproduction.

« Aujourd’hui, le 1er décembre, il est important de consolider la stratégie Indétectable = non transmissible afin de changer l’opinion que porte la société sur les personnes vivant avec le VIH », a indiqué Thierry Martin, directeur de la Plateforme Prévention Sida.

Au cours de sa visite en Belgique, Mme Carlsson a également rencontré le ministre-président flamand, Jan Jambon, qui a signé un nouvel accord de deux ans avec l’ONUSIDA. La Flandre est un partenaire précieux et important depuis la création de l’ONUSIDA. La région consacre de l’énergie et des ressources pour couvrir les besoins de communautés touchées par le VIH, en portant une attention particulière aux populations vulnérables et aux filles en Afrique australe.

M. Jambon a renouvelé en toute confiance cet accord de partenariat qui perdure depuis de nombreuses années avec l’ONUSIDA. « Depuis ses débuts, l’ONUSIDA œuvre pour une approche multisectorielle, reposant sur les droits et prenant en compte les personnes. Dans sa riposte au sida, elle cible les facteurs déterminants de la santé et du bien-être, en portant une attention particulière aux populations les plus vulnérables, dont les communautés LGBTQI+, ce qui est aujourd’hui plus nécessaire que jamais », a-t-il déclaré.

M. Jambon a par ailleurs salué les réformes mises en place au sein de l’ONUSIDA pour affermir une culture positive sur le lieu de travail. « Je suis certain que les nouvelles mesures en place et la nouvelle direction permettront au personnel de donner le meilleur de lui-même et de maximiser les résultats collectifs », a-t-il continué.

Mme Carlsson a aussi participé à une table ronde regroupant des membres du parlement, ainsi que des représentants de la société civile et des Nations Unies. Elle a fait le point sur le statut de l’épidémie et de la riposte au VIH en mettant en avant les actions indispensables de soutien menées par le Parlement européen et l’Union européenne. Elle a souligné le rôle important des parlementaires dans la riposte internationale au VIH.

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Rwanda : ouverture de la conférence ICASA dédiée au leadership en Afrique

03 décembre 2019

La 20e Conférence Internationale sur le SIDA et les Infections Sexuellement Transmissibles en Afrique (ICASA) s’est ouverte le 2 décembre dernier à Kigali, la capitale du Rwanda. Elle est placée cette année sous la devise : « Afrique sans sida - Innovation, communauté et leadership politique. »

Elle rassemble pendant une semaine des chercheurs, des membres de gouvernements et de la société civile ainsi que d’autres acteurs comme l’ONUSIDA et ses coparrainants. Tous sont là pour échanger sur les avancées scientifiques, les bonnes pratiques et les leçons tirées, mais aussi pour renforcer le leadership et l’action politiques.

Le président du Rwanda, Paul Kagame, a encouragé les leaders africains à mettre la priorité sur les financements nationaux des soins de santé. « Une bonne politique et une bonne gouvernance jouent un rôle important dans la santé de la population », a déclaré M. Kagame. « Il n’existe pas de substitut pour la construction d’une société inclusive et soucieuse du bien-être des citoyens. »

La prévalence du VIH au Rwanda est de 2,5 %, ce qui signifie que sur ses 12 millions d’habitants, 220 000 vivent avec le VIH. Ce taux atteint jusqu’à 20 % dans certains de ses voisins de l’Afrique subsaharienne où des millions de personnes vivent avec le virus, ce qui fait du VIH une réalité tangible sur le continent.

Lors de la cérémonie d’ouverture, le président du Mozambique a réitéré l’importance du leadership politique. « Nous avons besoin de leaders pour relayer les bons messages et pour que nos frères et sœurs se fassent dépister et suivent un traitement », a expliqué M. Filipe Nyusi. Il a ajouté que l’approche reposant sur les organisations communautaires peut améliorer l’adhésion aux services,

point de vue partagé par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). « Depuis les débuts de l’épidémie, les organisations communautaires ont été les moteurs de la riposte au sida », a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus, le Directeur-général de l’OMS. Avant d’ajouter : « En tant que leaders, nous devons être à l’écoute des communautés et de leurs besoins, et non pas leur dicter leurs besoins. »

Cette conférence a débuté le lendemain de la Journée mondiale de lutte contre le sida. Le thème de l’édition 2019 mettait en avant le rôle essentiel joué par le passé et aujourd’hui par les organisations communautaires dans la riposte au sida à tous les niveaux. L’ONUSIDA a souligné la nécessité de leur action dans un climat de recul des financements et des libertés de la société civile, ce qui fragilise la pérennité des services fournis.

Au cours des réunions au programme du premier jour, la Directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima, n’a eu de cesse de marteler la nécessité d’allouer des ressources aux organisations communautaires et à la société civile. « Pour les personnes vivant avec le VIH, la mobilisation des ressources est une question de vie ou de mort », a déclaré Mme Byanyima au cours d’une réunion portant sur les investissements de santé et rassemblant des leaders africains. « Alors que les donateurs ferment le robinet, restera-t-il suffisamment d’argent pour le

traitement des personnes qui en ont besoin ? », a-t-elle demandé. « Voilà pourquoi le programme de prévention est essentiel. »

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Un membre du personnel de l’ONUSIDA établit à l’arraché un nouveau record du monde

03 décembre 2019

Un membre du personnel de l’ONUSIDA a amélioré le record de Murphs réalisés en 24 heures. Peter Koopmans travaille depuis 10 ans pour l’ONUSIDA. Le coup d’envoi de sa tentative d’établir un nouveau record a été donné le 1er décembre lors de la Journée mondiale de lutte contre le sida. M. Koopmans souhaitait ainsi aussi récolter des dons en faveur d’une association sud-africaine de la province du KwaZulu-Natal qui aide les enfants victimes d’abus sexuels et sensibilise sur le thème du VIH.

M. Koopmans a terminé son 15e Murph juste dans le délai imparti. Au cours de ce défi surhumain, il a couru 30 miles (48 km) et fait 1 500 tractions, 3 000 pompes et 4 500 squats. Un Murph consiste à courir un mile (1,6 km) et faire 100 tractions, 200 pompes et 300 squats avant de courir un nouveau mile (1,6 km). Le tout en portant une veste de 10 kg.

« J’ai toujours eu envie de me frotter à ce défi qui me permet aussi d’avoir un impact direct sur la vie d’autres personnes », a déclaré M. Koopmans qui s’est entraîné au cours des huit derniers mois en vue de ce jour.

Son exploit a eu lieu au siège de l’ONUSIDA à Genève et des membres du personnel se sont relayés toute la nuit pour l’encourager dans son entreprise.

M. Koopmans a récolté jusqu’à présent 21 000 US$ en faveur de l’association caritative sud-africaine Bobbi Bear. Cette somme a largement dépassé les 25 000 US$ grâce à de l’argent donné au cours de la Journée mondiale de lutte contre le sida de l’ONUSIDA. Si vous souhaitez faire un don, la page Murph for Bobbi Bear est disponible jusqu’au 4 décembre.

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Journée mondiale de lutte contre le sida : un employé de l’ONUSIDA tente d’établir un nouveau record de Murphs

29 novembre 2019

Peter Koopmans travaille pour l’ONUSIDA. Le 1er décembre, à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, il va tenter d’établir un nouveau record du monde de Murphs. Son action servira aussi à collecter des fonds pour une association luttant contre le VIH.

Nommée d’après Michael Murphy, cette forme d’entraînement était particulièrement appréciée par cet officier américain de la Navy tombé en 2005 en Afghanistan. Connu à l’origine sous l’appellation de Body Armor, un Murph consiste à porter une veste de 10 kilos et à :

  • Courir un mile (1,6 km).
  • Faire 100 tractions.
  • Faire 200 pompes.
  • Faire 300 squats.
  • Puis courir encore un mile.

M. Koopmans s’est fixé pour objectif de faire 15 Murphs en 24 heures au siège suisse de l’ONUSIDA à Genève. Cela correspond à 30 miles (48 km) de course à pied, 1 500 tractions, 3 000 pompes et 4 500 squats. Il s’entraîne depuis huit mois pour établir ce nouveau record et il a passé un nombre incalculable d’heures dans la salle de sport.

« J’ai toujours eu envie de me frotter à ce défi qui me permet aussi d’avoir un impact direct sur la vie d’autres personnes », déclare M. Koopmans. L’équipe de l’ONUSIDA et des amis vont l’encourager tout au long de la journée et certains d’entre eux vont même essayer de faire des Murphs avec lui.

Tous les dons iront à Operation Bobbi Bear du KwaZulu-Natal en Afrique du Sud, une organisation des droits de l’homme qui s’engage à aider les enfants victimes d’abus sexuels et à sensibiliser sur le VIH.

Vous pouvez faire un don et/ou suivre M. Koopmans au cours de ce grand moment de sport sur ce site ou regarder cette vidéo qui présente brièvement son défi.

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Le site iwantPrEPnow a vu le jour par nécessité

28 novembre 2019

Lorsque Greg Owen a entendu parler d’un médicament à prendre tous les jours et qui empêche la contamination au VIH, il n’en a pas cru pas ses oreilles. Ce Londonien a ensuite commencé à demander autour de lui, et ses amis lui ont dit que la prophylaxie pré-exposition (PPrE) était uniquement disponible aux États-Unis ou en participant à l’essai clinique PROUD en Angleterre. 

« Début août 2015, j’ai finalement réussi à me procurer ce médicament par le biais d’un ami », se souvient-il. « Le lendemain, je suis allé me faire dépister et le résultat a été positif. » Bouleversé, il a eu l’impression que le système avait failli à sa mission. 

« C’était trop tard pour moi, mais la nécessité et la colère aidant, nous avons décidé de faire quelque chose », explique M. Owen. Son ami, Alex Craddock, prenait la PPrE. Il devait continuer à prendre ce médicament qu’il recevait des États-Unis. À eux deux, ils ont commencé à s’aider mutuellement et à aider leurs proches.

Ils ont alors rassemblé autant d’informations que possible sur la PPrE avant de lancer le site iwantPrEPnow le 19 octobre 2015. 

Malgré son budget et un temps de préparation restreints, mais à grand renfort de publicité, iwantPrEPnow a attiré l’attention d’un public toujours plus large. Le nombre de visites a explosé.

« Nous n’avions pas d’objectif précis, mais notre communauté avait clairement besoin de conseils et d’un accès au médicament », continue M. Owen. 

En Angleterre, plus de 10 000 personnes prennent la PPrE dans le cadre d’un essai. Au Pays-de-Galles, en Écosse et en Irlande du Nord, la PPrE est disponible dans les cliniques de santé sexuelle du National Health Service (NHS). De nombreuses autres personnes s’approvisionnent en ligne. 

Pour M. Owen, organisateur de soirée devenu militant et coordinateur à plein temps, le succès de la sensibilisation sur le VIH et de la démocratisation de nouveaux médicaments est à mettre au compte de 30 années de lutte contre le sida.

« La PPrE change la donne, car elle représente le maillon manquant d’une chaîne », indique-t-il. « Nous avons déjà milité pour des dépistages réguliers, pour encourager l’utilisation des préservatifs et pour que les personnes suivent un traitement le plus tôt possible. Tout cela fait partie de notre riposte, une prévention combinée nécessaire pour lutter contre l’épidémie. »

Selon Will Nutland, cofondateur de  Prepster, un groupe s’engageant pour que la PPrE soit prise en charge par le NHS en Angleterre, ce médicament figure parmi les outils de prévention du VIH les plus efficaces et rentables de tous les temps. 

« Aucune autre forme de prévention du VIH n’a eu un effet similaire sur les contaminations au VIH dans une ville comme Londres », déclare-t-il.

La moitié des nouvelles infections au Royaume-Uni touche les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Au cours des deux dernières années, le nombre de nouveaux cas parmi cette population a toutefois reculé de 30 % dans tout le pays selon des données sur le VIH fournies par Public Health England. À Londres, cette baisse atteint même 44 %.

Les sites Prepster et iwantPrEPnow ont été lancés à une semaine d’intervalle. Leurs fondateurs ne se connaissaient pas, si bien que lorsqu’ils ont remarqué qu’ils poursuivaient un objectif commun, ils se sont rencontrés et collaborent depuis lors dans la plupart de leurs projets. 

Pour M. Owen, la PPrE a aussi changé les règles du jeu. « Aujourd’hui, des générations entières parlent de sexe sans avoir honte », explique-t-il. Il pense que c’est une libération après des décennies de honte, de décès et de maladies liés au sexe sans préservatif. 

Les militantes et militants ont l’impression que cela donne un nouveau souffle à la lutte contre le VIH. M. Owen est fier d’appartenir à cette communauté généreuse, aimante et dynamique. Il déclare que leur but commun a rassemblé de nombreuses parties prenantes venant d’horizons différents.

« La PPrE doit être mise à disposition de tous et toutes, et pas uniquement dans les cliniques de santé sexuelle », dit-il en rejoignant ici l’avis de M. Nutland.

Leur objectif sur le long terme consiste à sensibiliser davantage sur le thème de la PPrE et à améliorer son accès afin que tout le monde puisse en profiter, en particulier les femmes, les personnes transgenres et les communautés de personnes de couleur.

« Une communauté assure que personne n’est oublié », conclut M. Owen. « Une véritable communauté ne rejette personne. »

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Des groupes reposant sur des communautés apportent des médicaments dans des zones reculées de République centrafricaine

21 novembre 2019

Zemio est une ville coupée du reste du monde. Seuls de rares convois et peu de marchandises atteignent cette région reculée située au sud-est de la République centrafricaine. Les infrastructures sont quasi inexistantes et les routes sont parsemées de postes de contrôle illégaux occupés par des hommes armés.

Dans cette zone, plus de 40 000 personnes sont déplacées des suites du conflit et 30 000 autres au moins ont été forcées de fuir vers les états voisins du Soudan du Sud et de la République démocratique du Congo.

Selon le gouvernement centrafricain, la prévalence du VIH au Haut-Mbomou où se situe Zemio est plus de trois fois supérieure (12 %) au reste du pays, ce qui en fait la région la plus touchée. 

Pourtant, les groupes communautaires de thérapie antirétrovirale lancés en 2016 par Médecins Sans Frontières permettent aux personnes vivant avec le VIH de s’entraider et de s’apporter un soutien mutuel.

À Zemio, ce programme est une lueur d’espoir dans un conflit oublié.

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Jamaïque : lutter contre la stigmatisation et la discrimination liées au VIH

19 novembre 2019

Rachel Allen (nous avons changé son nom) vit à Kingston en Jamaïque. Elle était en bonne voie d’accepter son statut sérologique positif et voulait reprendre sa vie lorsqu’elle a constaté avec effroi que la procédure de candidature à l’école de soins infirmiers où elle voulait étudier comportait un test du VIH.

Jane Williams et Paul Brown (nous avons changé leurs noms) s’aimaient et souhaitaient fonder une famille. Toutefois, des professionnel(le)s de santé ayant appris que Mme Williams avait le VIH lui ont fait comprendre leur désaccord. Un infirmier lui a même dit qu’elle ne devrait pas avoir d’enfants à cause de son statut. Une médecin l’a même traitée de « folle. »

Ce type d’expériences est encore monnaie courante chez les personnes vivant avec le VIH explique Jumoke Patrick, directeur exécutif du Jamaica Network of Seropositives. L’organisation a vu le jour en 2005 afin de permettre aux personnes vivant avec le virus de signaler toute violation de leurs droits. Aujourd’hui, le Jamaican Anti-Discrimination System (JADS) apporte un système officiel de signalement des incidents, ainsi qu’un dispositif de recours.

Pour M. Patrick, ce service est essentiel, car il offre un canal pour pointer du doigt les formes de stigmatisation et de discrimination. Il s’agit d’une première étape pour permettre aux personnes vivant avec le VIH d’accéder à des services, de vivre à 100 % et de mener une existence productive.

M. Patrick poursuit : « Les personnes séropositives n’utilisent pas les services proposés par peur de la stigmatisation et de la discrimination, ce qui explique le recul de l’accès à ces services. La stigmatisation et la discrimination sont l'explication numéro 1 de notre retard pour ce qui est d’amener les personnes vivant avec le VIH à suivre un traitement. J’ai en effet besoin de savoir que mon statut ne sera pas utilisé contre moi avant de le révéler. »

Les personnes confrontées à la stigmatisation et à la discrimination dans les secteurs de la santé, de l’éducation et de l’emploi peuvent le signaler à un membre du JADS responsable des recours. Le contact se fait généralement par le biais d’un relais communautaire au sein de leur région administrative de santé, d’une autre organisation de la société civile ou du mécanisme de traitement des plaintes du ministère de la Santé. Les personnes à l’origine de la plainte remplissent un formulaire avant d’avoir un entretien avec l’un des quatre membres du JADS responsables des recours de leur district. Un comité se penche ensuite sur chaque cas et émet des recommandations concernant une enquête. Tout cela repose sur la médiation et la confidentialité. Certaines personnes retirent leur plainte, mais celles qui veulent aller jusqu’au bout disposent des services d’un avocat.

« Si vous souhaitez déposer un recours, vous devez porter plainte, mais cela ne signifie pas pour autant que vous n'avez pas droit à un accompagnement », explique Nadine Lawrence, l'une des membres du JADS responsables des recours. « Cela fait une grande différence lorsque vous reprenez la maîtrise sur votre destin. Vous êtes alors capable de vous réinsérer dans la société et de mener une existence positive. »

La plupart des dossiers concernent des comportements dans des situations de soin, la rupture du secret professionnel et le harcèlement au travail. Mme Lawrence a déjà aidé des personnes dont le statut sérologique avait été révélé à leur chef par leurs collègues. Pour d’autres, ce sont des professionnel(le)s de santé de leur communauté qui ont révélé leur séropositivité.

Que dirait-elle à quelqu’un qui a été victime d’une injustice, mais qui n’ose pas la signaler ? « Notre organisation existe afin de favoriser l’émancipation des personnes séropositives. Nous signons une charte de confidentialité. Faites confiance au système », déclare-t-elle. « Car il fonctionne. »

Cela a été le cas pour Mme Allen. Des membres du JADS responsables des recours ont contacté le ministère de la Santé pour remettre en question le test du VIH nécessaire pour intégrer l’école de soins infirmiers. Le service juridique du ministère est intervenu et a envoyé une lettre à l’établissement lui indiquant que cette pratique était illégale. La direction de l’école a fini par retirer ce point de son formulaire d’admission.  

Le système a également fonctionné pour Mme Williams et M. Brown qui ont reçu des excuses par écrit. Par ailleurs, leur plainte a été à l’origine d’un programme de formation destiné au personnel médical portant sur les droits de la santé de la reproduction et sexuelle des personnes vivant avec le VIH.

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Recul toujours inférieur aux attentes du nombre de nouvelles infections au VIH chez les adultes

14 novembre 2019

Au titre de coorganisateurs de la Global HIV Prevention Coalition, l’ONUSIDA et le Fonds des Nations Unies pour la Population ont publié un nouveau rapport sur les progrès réalisés en vue de réduire le nombre de nouvelles infections au VIH dans 28 pays particulièrement touchés par le virus. Ce document a été présenté en marge du Sommet de Nairobi sur le CIPD25 au cours de la réunion de haut niveau de la Global HIV Prevention Coalition organisée le 12 novembre.

À eux seuls, ces 28 pays concentrent 75 % des nouvelles infections chez les adultes, ce qui représente pour 2018 1,2 million des 1,7 million de nouveaux cas dans le monde. Ce rapport, Implementation of the HIV prevention 2020 road map, révèle que les nouvelles contaminations chez les adultes ont baissé de 17 % en moyenne depuis 2010 parmi les pays de la coalition. Ce chiffre est légèrement supérieur au recul de 13 % au niveau mondial, mais il reste bien en deçà des 60 % nécessaires en 2018 pour atteindre les objectifs mondiaux de prévention du VIH.

« L’épidémie de VIH a commencé il y près de 40 ans et il est inacceptable que les gouvernements et les leaders continuent de fermer les yeux sur des problèmes difficiles », a déclaré Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l’ONUSIDA. « Les investissements dans la prévention du VIH ne correspondent pas aux besoins de notre public. Dans certains pays, même les biens de première nécessité comme les préservatifs ne sont pas disponibles, accessibles ou abordables dans les zones rurales, par les jeunes ou les populations clés. »  

Le rapport montre que certains pays ont réalisé des progrès importants avec 12 pays ayant réduit les nouvelles infections au VIH chez les adultes de 26 % ou plus depuis 2010. Cela inclut des nations où se trouvent des foyers majeurs de l’épidémie comme l’Afrique du Sud avec un recul de 39 %, la République démocratique du Congo (-37 %), l’Ouganda (-36 %) et le Zimbabwe (-28 %).

Certains pays de la coalition ont toutefois enregistré une augmentation préoccupante, notamment le Nigeria où les nouvelles infections au VIH chez les adultes ont augmenté de 8 %, ainsi que le Pakistan qui connaît une épidémie à croissance rapide parmi les populations clés (+56 %). En moyenne, les nouvelles infections au VIH dans les pays n’appartenant pas à la coalition sont restées relativement stables entre 2010 et 2018.

Le rapport révèle certes quelques progrès dans la création de programmes destinés aux adolescentes et aux jeunes femmes, mais la Global HIV Prevention Coalition estime qu’en 2018, seulement 34 % des zones à forte prévalence du VIH disposaient de programmes complets de prévention du VIH s’adressant spécialement aux femmes et aux filles. Un résultat bien loin de l’objectif mondial de proposer ces services à 90 % des adolescentes et des femmes d’ici 2020. Au cours de cette rencontre, Nyasha Sithole de l’Athena Network a lancé un vibrant appel pour investir dans les adolescentes et les jeunes femmes, ainsi que pour les impliquer dans les programmes de prévention du VIH, mais aussi de santé de la reproduction et sexuelle.

La Global HIV Prevention Coalition a été créée en 2017 pour renforcer les engagements et les investissements en faveur de la prévention du VIH afin de parvenir à l’objectif de prévention 2020 prévoyant de réduire les nouvelles infections de 75 % chez les adultes d’ici 2020 (par rapport à 2010). Sa valeur ajoutée est clairement visible dans de nombreux pays cibles et au-delà. Les pays confirment que la coalition favorise une approche plus systématique et structurée des programmes de prévention du VIH et instaure une dynamique dans la plupart des 28 pays. Toutefois, il reste encore fort à faire pour tenir les promesses au niveau mondial.

« La coalition est une plateforme importante pour les pays. Elle leur permet d’échanger sur leurs avancées et leurs expériences dans la prévention du VIH. Elle nous fournit également de très bonnes conditions pour prendre des actions communes en vue de réduire les nouvelles infections et de freiner la propagation du virus. C’est la clé pour parvenir à l’Objectif de développement durable visant à mettre fin au sida d’ici 2030 », a expliqué Yu Xuejun, vice-ministre chinois de la Santé et président du Conseil de coordination du Programme de l’ONUSIDA.

Afin d’accélérer les progrès pour stopper les nouvelles infections au VIH, il est urgent d’accélérer la dynamique en renforçant les investissements, en s’attaquant à la stigmatisation et à la discrimination liées au virus, mais aussi aux barrières législatives, politiques et structurelles à la prévention du VIH, en particulier celles concernant les adolescentes et les jeunes femmes, les populations clés et leurs partenaires sexuels, et en prenant des mesures pour élargir les ripostes reposant sur les communautés.

« Je suis convaincue que les actions en provenance des communautés sont essentielles non seulement pour la prévention du VIH, mais aussi pour tous les problèmes de santé. C’est la raison pour laquelle nous avons fait des soins de santé primaires la pierre angulaire de la couverture sanitaire universelle au Kenya », a indiqué Sicily Kariuki, cheffe de cabinet du ministère kenyan de la Santé.

Il sera possible de mettre fin au sida en prenant ces mesures fondamentales et en intensifiant les efforts pour combler les écarts récurrents dans la couverture des programmes, mais aussi en assurant que les services et les programmes communautaires soient disponibles pour toutes les personnes qui en ont besoin.

Au cours de cette rencontre présidée par la cheffe de cabinet du ministère kenyan de la Santé et par le ministre zambien de la Santé, des représentants des pays de la coalition ont pris des engagements ambitieux et ont promis de renforcer chez eux la prévention du VIH.

Rapport

Sommet de Nairobi sur le CIPD25

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