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L'effondrement du financement mondial de la lutte contre le sida

21 juillet 2016

Pour atteindre les objectifs de la stratégie Accélérer, il est impératif d'augmenter et d'anticiper dès maintenant les ressources destinées à la riposte au sida. Si le monde n'est pas en mesure de trouver ces investissements, nous n'en finirons pas avec le sida comme menace de santé publique d'ici à 2030.

Telle est la conclusion d'un événement intitulé « L'effondrement du financement mondial de la lutte contre le sida », organisé le 19 juillet dans le cadre de la 21e Conférence internationale sur le sida à Durban, en Afrique du Sud.

Les participants ont souligné que le financement de la riposte au sida devait suivre les principes de responsabilité partagée et de solidarité mondiale, et pourtant les dépenses des pays donateurs consacrées au VIH ont baissé de 13 % en 2015 par rapport aux niveaux de 2014.

Treize des quatorze gouvernements concernés ont diminué leur contribution par l'intermédiaire des canaux bilatéraux et multilatéraux. Cette baisse s'explique en partie par une appréciation du dollar américain, mais 12 des 14 gouvernements ont réduit leur contribution dans leur monnaie propre.

Le gouvernement des États-Unis est le plus gros bailleur de fonds international de la riposte au sida. Il a fourni 66 % des ressources internationales en 2015, mais lors de la réunion il a été indiqué qu'aucune augmentation des investissements n'était attendue pour l'avenir.

57 % des 19 milliards de dollars mis à la disposition des pays à revenu faible et intermédiaire proviennent de sources nationales. Les participants ont indiqué que l'insuffisance des ressources disponibles pour la lutte contre le VIH est aigüe en raison d'allocations ineffectives, de programmes inefficaces et de la corruption.

Les participants ont conclu qu'aucune action à elle seule, qu'il s'agisse de baisse de prix, de taxation, de gains de rentabilité ou d'augmentation des contributions des donateurs, ne pourra combler le manque : il faut une combinaison de mesures.

Quotes

« Les dépenses militaires mondiales s'élèvent chaque année à 1 750 milliards de dollars. Une petite part de cette somme peut financer la fin du sida. »

Michael Weinstein Président de AIDS Health Care Foundation

« Les nouvelles infections à VIH ne baissent pas chez les adultes. Il faut continuer d'intensifier les programmes de prévention et de traitement. Pour faire des progrès significatifs, les investissements pour en finir avec le sida comme menace de santé publique mondiale d'ici à 2030 doivent être accrus et anticipés au cours des quatre prochaines années, sinon nous serons noyés par la hausse des coûts. »

Jose A. Izazola Responsable Évaluation et économie, ONUSIDA

« A-t-on aujourd'hui assez d'argent pour mettre fin au sida ? Non. Y a-t-il des interventions quelconques pour résoudre le problème ? Il n'existe pas de solutions individuelles ; ce qu'il faut, c'est une combinaison de mesures, notamment une baisse des coûts et une augmentation des recettes. »

Steven Forsythe Président du Réseau international sida et économie (IAEN)

« La stagnation des financements est une réalité. Les gains de rentabilité permettent seulement de gagner du temps avant de foncer dans le mur. Il est temps de changer de modèle économique. »

Michael Ruffner Directeur chargé du financement durable et de la transition, Plan présidentiel américain d’aide d’urgence à la lutte contre le sida

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HPV, VIH et cancer du col de l'utérus : utiliser les synergies pour sauver la vie des femmes

22 juillet 2016

À l'occasion de la 21e Conférence internationale sur le sida organisée à Durban, en Afrique du Sud, l'ONUSIDA, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) et la Coalition mondiale sur les femmes et le sida ont présenté le 20 juillet un rapport conjoint intitulé HPV, HIV and cervical cancer: leveraging synergies to save women’s lives (HPV, VIH et cancer du col de l'utérus : utiliser les synergies pour sauver la vie des femmes), dans le cadre des travaux de la Task-force inter-agence des Nations Unies sur les maladies non transmissibles. Ce rapport a été lancé lors d'une table ronde informelle avec des représentants de l'ONUSIDA, de l'OMS et de la Communauté internationale des femmes vivant avec le VIH, Afrique orientale et australe, animée par Ebony Johnson du Réseau Athena.

Le fardeau que le VIH impose aux femmes, en particulier les adolescentes et les jeunes femmes des pays à revenu faible et intermédiaire, est aggravé par le poids mondial de l'infection à papillomavirus humain (HPV) et du cancer du col de l'utérus. Chaque année, plus de 260 000 femmes meurent du cancer du col de l'utérus, dont environ 85 % dans les pays à revenu faible et intermédiaire. Les femmes vivant avec le VIH ont quatre à cinq fois plus de risque de développer un cancer du col de l'utérus, une maladie classante du sida qui est aussi le deuxième cancer le plus répandu chez les femmes vivant dans les pays à revenu faible et intermédiaire.

À l'échelle mondiale, le HPV est un contributeur majeur à la morbidité et à la mortalité chaque année, en provoquant des maladies allant de la lésion bénigne au cancer invasif. De plus en plus de preuves indiquent que le HPV peut aussi constituer un cofacteur important dans l'acquisition du VIH.

Compte tenu de l'association entre HPV, cancer du col de l'utérus et VIH, il est impératif de créer des synergies et d'adopter une approche ciblée et intégrée de la santé sexuelle et reproductive afin de sauver la vie des femmes.

La présentation du rapport a permis un dialogue informel animé entre activistes, militants, chercheurs et prestataires de services avec les Nations Unies et les partenaires de développement. La Princesse Tessy de Luxembourg, Yvonne Chaka Chaka et le Prince Africa Zulu d'Onkweni ont assisté à l'événement.

Quotes

« Les jeunes femmes et les filles doivent avoir accès à des services de santé et des informations holistiques qui couvrent tous leurs besoins en matière de santé, en particulier les droits et la santé sexuels et reproductifs. Un bon moyen de fournir ces informations et ces services consiste à veiller à ce que toutes les filles aient accès à un enseignement secondaire gratuit et que les écoles proposent des programmes de santé de qualité qui incluent des services sur le HPV, le VIH et la santé sexuelle. »

Mahesh Mahalingam ONUSIDA

« Toutes les femmes ont besoin d'informations simplifiées sur le HPV et le cancer du col de l'utérus pour comprendre le lien avec le VIH. L'information et l'accès à des services intégrés permettront de prévenir ces maladies liées au sida chez les femmes et les filles. »

Thembi Nakambule Directrice du Réseau national des personnes vivant avec le VIH et le sida du Swaziland

« Le cancer du col de l'utérus est le plus facile à prévenir et à guérir parmi les nombreux types de cancer, à condition de mettre en pratique nos connaissances en matière de prévention et de dépistage précoce. Nous observons cependant d'énormes lacunes dans les services vitaux dans les pays à revenu faible et intermédiaire, avec pour conséquence une morbidité et une mortalité élevées imputables au cancer du col de l'utérus. Nous devons supprimer les silos traditionnels entre maladies transmissibles et non transmissibles et développer des synergies pour sauver la vie des femmes. »

Andreas Ullrich Département des maladies non transmissibles, Organisation mondiale de la Santé

« En tant que mère de quatre garçons et pour toutes les filles d'Afrique du Sud, je me sens concernée par la santé sexuelle et reproductive des jeunes gens. Nous savons que le cancer du col de l'utérus tue, mais on peut l'éviter. Nous devons atteindre tout le monde et veiller à ce que les jeunes soient présents à la table des décisions, car chacun a un rôle à jouer. »

Yvonne Chaka Chaka chanteuse et activiste sud-africaine

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Inverser la tendance pour les adolescentes et les jeunes femmes

19 juillet 2016

À l'occasion d'un débat intitulé « Inverser la tendance pour les adolescentes et les jeunes femmes : égalité entre les sexes et droits des femmes au cœur de l'action pour en finir avec le sida », organisé le 19 juillet dans le cadre de la 21e Conférence internationale sur le sida qui se tient à Durban, en Afrique du Sud, de nouvelles données probantes issues des recherches menées par le Centre du programme de recherche sur le sida en Afrique du Sud (CAPRISA) ont été présentées.

Les résultats de ces recherches évoquent de nouvelles raisons expliquant le risque accru d'infection à VIH chez les adolescentes et les jeunes femmes en Afrique et la manière dont il pourrait être diminué. Les femmes souffrant d'une infection vaginale à Prevotella bivia sont 19 fois plus susceptibles de présenter des signes d'inflammation génitale et 13 fois plus susceptibles de contracter le VIH.

Une autre étude laisse entendre que l'impact de la prophylaxie préexposition (PPrE) peut varier en fonction du niveau d'acidité du vagin. Gardnerella vaginalis, une bactérie prédominante lorsque les niveaux de lactobacilles vaginaux normaux sont faibles, absorbe le médicament de PPrE tenfovir, réduisant ainsi sa disponibilité pour prévenir l'infection à VIH. Cette découverte aura des implications pour l'efficacité de la PPrE si les résultats de cette étude sont confirmés chez les femmes exposées au risque de contracter le VIH.

Enfin, une autre étude menée par le CAPRISA en Afrique du Sud confirme que les relations entre personnes de tranches d'âge différentes sont courantes, avec des adolescentes et des jeunes femmes ayant des relations sexuelles avec des hommes de huit ans leurs aînés en moyenne.

Suite à la présentation du CAPRISA, une table ronde a eu lieu pour débattre des actions à mener afin d'inverser la tendance pour les jeunes femmes et les adolescentes. Les participants ont fait remarquer que pour atteindre l'objectif mondial fixé dans la Déclaration politique sur la fin du sida, à savoir une réduction annuelle des nouvelles infections à VIH chez les jeunes femmes et les adolescentes à moins de 100 000 d'ici à 2020, il faudrait une accélération de l'élargissement des programmes de prévention combinée du VIH pour les adolescentes et les jeunes femmes, avec des programmes portant sur les aspects biologiques, comportementaux et structurels adaptés aux besoins de l'endroit et de la population visés.

Scolarisation prolongée des filles, mobilisation communautaire, multimédias, transferts de fonds, leadership de la jeunesse et prévention des violences sexistes ont été évoqués comme des éléments aussi essentiels que la distribution de préservatifs, une éducation complète à la sexualité, la PPrE et le traitement antirétroviral.

Également présent lors de cette table ronde, le Directeur exécutif adjoint de l'ONUSIDA Luiz Loures a présenté un nouveau guide de la prévention du VIH chez les adolescentes et les jeunes femmes, qui détaille une combinaison de méthodes également destinées aux hommes et aux adolescents. 

Quotes

« Pour atteindre les objectifs de la Déclaration politique des Nations Unies de 2016 sur la fin du sida concernant les adolescentes et les jeunes femmes, il faut développer des programmes de prévention du VIH efficaces avec une combinaison d'approches qui visent aussi les hommes et les adolescents. Le nouveau guide de l'ONUSIDA lancé aujourd'hui permettra aux pays d'agir en ce sens. »

Luiz Loures Directeur exécutif adjoint de l'ONUSIDA

« Les interventions biomédicales peuvent avoir leur importance en formant une pièce du puzzle, mais nous savons que les filles qui se rendent dans les établissements médicaux sont chassées et déshonorées parce qu'elles sont sexuellement actives. Si nous n'attirons pas les filles dans les hôpitaux, tout en les rendant plus conviviaux pour les jeunes, en arrêtant de stigmatiser les filles et en impliquant systématiquement les gouvernements et les communautés dans ces efforts, nous n'obtiendrons pas les résultats dont nous avons besoin. »

Françoise Girard Présidente de la Coalition internationale pour la Santé des Femmes

« Pour atteindre notre objectif concernant les femmes et les filles, nous avons besoin d'un leadership politique et communautaire afin de veiller à ce qu'une éducation complète à la sexualité soit assurée. Nous avons besoin de jeunes femmes émancipées qui sont appréciées à leur juste valeur par la communauté.»

Deborah Birx Coordonnatrice pour les États-Unis de la lutte mondiale contre le sida et Représentante spéciale pour la diplomatie en matière de santé mondiale

« En Afrique du Sud, le VIH ne peut être dissocié de la violence sexiste. Nous devons élargir notre approche car l'épidémie de VIH chez les femmes et les filles n'est pas seulement une question de sexe, mais aussi de relations, de pauvreté et d'autres aspects structurels. »

Vuyiseka Dubula Sonke Gender Justice

« Les inégalités entre les sexes ne sont pas une question de médecine. Nous n'en finirons pas avec le sida si nous ne mettons pas un terme aux inégalités entre les sexes. Nous avons besoin d'un monde d'égalité. »

Mark Dybul Directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme

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Les populations touchées par des lois pénales injustes lancent un appel pour faire avancer la justice et la santé

21 juillet 2016

Dans le cadre de la 21e Conférence internationale sur le sida organisée à Durban, en Afrique du Sud, un atelier a eu lieu le 19 juillet sur le thème « Des racines communes : comprendre les interactions pour contrer l'impact des lois pénales sur les différents groupes de populations ». Cet atelier a permis de mettre en lumière les causes profondes communes des abus du droit pénal à l'encontre des personnes vivant avec le VIH, des professionnel(le)s du sexe et des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transsexuelles et intersexe, ainsi que dans le contexte de l'avortement.

Les intervenants ont fait remarquer que les lois pénales injustes à l'encontre de ces populations étaient imputables aux préjugés, à l'inégalité entre les sexes et à la discrimination. Les participants ont souligné que les lois punitives à l'encontre des populations clés conduisaient à de graves violations des droits humains, exacerbaient la vulnérabilité au VIH et à d'autres problèmes de santé et nuisaient aux actions pour mettre fin au sida.

Pour lutter contre ces lois injustes, les participants ont appelé à créer des synergies entre les populations concernées. Cela permettra un échange d'expériences sur les méthodes qui fonctionnent pour lutter contre la criminalisation, ainsi que le développement de stratégies communes. Des exemples de collaboration entre les communautés pour trouver des solutions à leurs problèmes communs en matière de santé et de droits ont été présentés.

Les débats se sont conclus sur un appel à davantage de collaboration pour réformer le droit pénal et contrer son impact sur des populations spécifiques, notamment dans le contexte du VIH. Il s'agira de s'appuyer sur les efforts visant à étendre les actions en justice stratégiques et l'engagement des législateurs, des forces de police et du pouvoir judiciaire pour mettre un terme aux injustices et faire avancer la santé pour tous.

L'événement était organisé par l'ONUSIDA, le Bureau du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Amnesty International et le Global Health Justice Partnership de l'Université de Yale.

Quotes

« La criminalisation du commerce du sexe envoie un message disant que les professionnel(le)s du sexe sont considérés comme n'étant pas aptes et dignes de jouir de droits. Les professionnel(le)s du sexe sont confrontés à des formes graves de violences et d'abus, souvent perpétrées par les autorités policières et judiciaires. Ces lois et ces pratiques abusives sont contraires aux obligations en matière de droits de l'homme. »

Ruth Morgan Thomas Network of Sex Work Projects

« Les systèmes juridiques restrictifs concernant l'avortement, notamment sa criminalisation, ne réduisent pas le nombre des avortements ; au contraire, ils les rendent dangereux. Ces restrictions sont ancrées dans des normes sociétales qui nient l'intelligence des femmes et leur capacité à prendre des décisions qui concernent leur propre vie. »

Lucinda O’Hanlon Conseillère en matière de droits des femmes auprès du Bureau du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme

« À la base, la criminalisation de populations spécifiques, notamment les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transsexuelles, est due aux préjugés, à la peur et à la stigmatisation. Les lois pénales qui vont à l'encontre de nos populations sont ambiguës, injustes et utilisées principalement comme des outils politiques et sociaux pour faire appliquer des normes hétéronormatives et patriarcales. Nous devons nous unir et créer des synergies au sein de nos communautés ainsi qu'une solidarité avec d'autres mouvements de justice sociale pour contrer ces lois. »

Kene Esom Directeur exécutif, African Men for Sexual Health and Rights

« Le point fort de cette conférence tient dans le mouvement vers l'intersectionnalité de nos efforts pour mettre fin aux lois punitives et abusives qui touchent diverses populations. Ce mouvement émergent doit être soutenu et renforcé car il est essentiel au progrès des ripostes efficaces en faveur de la dignité, la santé et la justice pour les populations clés. »

Edwin Bernard Coordonnateur mondial, HIV Justice Network

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La société civile favorise les ripostes sur mesure pour en finir avec le sida en Chine

21 juillet 2016

Ces dernières années, la riposte au sida en Chine a connu un accroissement de l'engagement de la société civile dans l'élaboration de programmes de prévention et de traitement du VIH ciblés, à base communautaire, ce qui a contribué à maintenir de faibles niveaux de prévalence du VIH dans le pays et à assurer de plus en plus une riposte sur mesure, éclairée par des données probantes.

Les stratégies, les avancées et les acquis obtenus par les organisations de la société civile chinoises ont été le thème d'une session organisée dans le cadre de la 21e Conférence internationale sur le sida qui se tient à Durban, en Afrique du Sud, et qui a réuni des représentants du gouvernement chinois, de la société civile chinoise, de l'Organisation mondiale de la Santé et de l'ONUSIDA.

Cette session, qui a eu lieu le 20 juillet, a présenté le Fonds pour la participation des organisations de la société civile à la prévention et au traitement du sida, approuvé par le Conseil des affaires de l'État de la République populaire de Chine, et qui a investi 50 millions de yuans (soit près de 7,5 millions de dollars) pour soutenir le travail des organisations non gouvernementales dans l'éducation, la communication, le dépistage, le conseil, les soins et l'appui, y compris auprès des populations clés.

Bien que la prévalence générale du VIH reste faible, le nombre absolu de personnes vivant avec le VIH et le chiffre annuel des nouvelles infections à VIH demeurent importants, en particulier au sein des populations clés. En admettant que les organisations sociales et communautaires qui bénéficient de la confiance des populations clés sont les mieux à même d'atteindre les communautés à risque, ce fonds, qui a été conçu, établi et mis en œuvre en partenariat avec l'ONUSIDA, joue un rôle important dans l'élargissement des programmes de prévention et de traitement pour les populations clés en Chine.

En ouvrant la session à Durban, Jan Beagle, Directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA, a mis en avant les efforts impressionnants entrepris par la Chine pour analyser son épidémie et adapter sa riposte. Rappelant la visite d'une délégation du Conseil de coordination du Programme (CCP) de l'ONUSIDA en Chine en mai 2016 pour l'étude de la riposte nationale et du rôle des communautés, Mme Beagle a expliqué comment la délégation du CCP avait pu constater directement sur place que des approches rentables, fondées sur les droits et axées sur les populations et les lieux, avaient effectivement un impact.

Quotes

« L'esprit de partenariat et d'entreprise, en particulier auprès des populations clés, a permis d'éviter de nouvelles infections à VIH et de favoriser la sensibilisation au sein des groupes les plus exposés au risque.Partager ces expériences est essentiel pour accélérer la riposte au sida en Chine. »

JAN BEAGLE DIRECTRICE EXÉCUTIVE ADJOINTE DE L'ONUSIDA

Region/country

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L'Afrique du Sud lance la campagne de prévention SheConquers pour cibler davantage les jeunes femmes et les adolescentes

20 juillet 2016

Afin de prendre davantage en compte la vulnérabilité accrue des jeunes femmes et des adolescentes au HIV, le gouvernement sud-africain a lancé une campagne nationale de prévention du VIH. Baptisée SheConquers, cette campagne sur 3 ans, pour un budget de plusieurs millions de rands, a été lancée lors d'une session organisée par le Ministère sud-africain de la Santé dans le cadre de la 21e Conférence internationale sur le sida qui se tient à Durban, en Afrique du Sud.

En Afrique subsaharienne, le VIH est la principale cause de décès chez les adolescents âgés de 10 à 19 ans, et deux tiers des nouvelles infections à VIH dans cette catégorie de population concernent les filles. On estime que seulement un quart des filles et un tiers des garçons ont bien compris comment se transmet le VIH et comment s'en prémunir.

À l'occasion d'un débat animé organisé le 20 juillet, plein de spectacle, de chanson et de danse, la Directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA Jan Beagle, des représentants de partenaires clés de la riposte au sida en Afrique du Sud, notamment le Plan présidentiel américain d'aide d'urgence à la lutte contre le sida, ainsi qu'une multitude de jeunes femmes et de filles engagées dans la riposte nationale au sida, se sont réunis pour célébrer et faire connaître la prise en compte accrue par l'Afrique du Sud de la prévention du VIH chez les jeunes femmes et les adolescentes. La session a été ponctuée de présentations et de démonstrations de stratégies de prévention innovantes pour assurer des programmes en milieu scolaire et extrascolaire conçus sur mesure pour les jeunes femmes et les adolescentes, incluant notamment dépistage du VIH, distribution de préservatifs, santé sexuelle et reproductive et gestion des infections sexuellement transmissibles.

SheConquers est construite autour d'une stratégie en cinq volets qui vise à faire baisser les nouvelles infections à VIH, les grossesses précoces et les violences sexistes chez les jeunes femmes et les adolescentes, à augmenter la scolarisation et la poursuite des études chez les jeunes femmes et les adolescentes, et à accroître les opportunités économiques pour les jeunes, en particulier les jeunes femmes.

S'exprimant lors de cette session, Mme Beagle a souligné que les vulnérabilités particulières auxquelles sont confrontées les jeunes femmes et les adolescentes nécessitent que la riposte complète favorisée par SheConquers tienne compte des contextes sociaux, se penche sur les facteurs déterminants qui définissent l'épidémie et donne des informations et des outils d'émancipation aux jeunes gens. Les Objectifs de développement durable et la Déclaration politique de 2016 des Nations Unies sur la fin du sida, qui encouragent le leadership et l'émancipation des femmes ainsi que des approches intégrées pour la santé sexuelle et reproductive et qui abordent la question de la violence et de la discrimination à l'égard des femmes et des filles, offrent une opportunité critique de faire en sorte que les filles et les femmes aient les moyens et l'autonomie nécessaires pour faire leurs propres choix de vie, y compris en ce qui concerne leur santé.

Quotes

« Nous invitons le monde à s'engager activement pour sauver nos filles. Il ne s'agit pas d'un événement futur, mais d'une réalité du présent. »

THOBEKA ZUMA PREMIÈRE DAME D'AFRIQUE DU SUD

« C'est vraiment formidable d'entendre la passion, l'énergie, la détermination, l'engagement et l'action qui émanent des voix de jeunes femmes et de filles autonomes. Elles savent ce dont elles ont besoin. SheConquers est une stratégie solide assortie d'un financement solide qui fournit les outils nécessaires pour traduire les paroles en actes. »

JAN BEAGLE DIRECTRICE EXÉCUTIVE ADJOINTE DE L'ONUSIDA

« Notre plus grande valeur se trouve dans nos connexions : l'entraide et le soutien mutuel. »

UNE REPRÉSENTANTE DES RISE CLUBS AFRIQUE DU SUD

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Les défis des ripostes des religions à l'épidémie de sida

20 juillet 2016

Une riposte forte de la part des organisations confessionnelles est capitale pour atteindre les objectifs de la stratégie Accélérer d'ici 2020 et en finir avec le sida d'ici 2030. Cependant, la mobilisation effective de cette riposte est confrontée à de multiples défis spécifiques. Ces derniers ont fait l'objet d'un débat dans le cadre de la 21e Conférence internationale sur le sida qui se tient à Durban, en Afrique du Sud.

Collecter des données sur les activités des organisations confessionnelles est souvent très difficile, notamment dans le contexte de l'épidémie de sida, où l'on a souvent une impression de conflit entre les valeurs religieuses et les priorités sanitaires. Pourtant, des progrès ont été réalisés, comme le constate un numéro spécial du Lancet sur la religion et la santé.

Des présentations ont eu lieu sur deux des articles de ce numéro spécial du Lancet : une sur les données et une sur les controverses. Selon les intervenants, les ripostes des communautés religieuses ne sont pas toujours en phase avec la stratégie internationale et la religion n'est qu'un facteur parmi beaucoup d'autres qui influe sur des questions telles que le mariage des enfants, les mutilations génitales féminines, les violences à l'encontre des femmes, la délivrance de services de santé sexuelle et reproductive et la stigmatisation en lien avec le VIH. Les deux intervenants sont tombés d'accord sur l'importance de considérer les initiatives fondées sur la foi comme faisant partie d'un système de santé intégré.

Des questions considérées du point de vue des communautés ont également été abordées. Le processus de sensibilisation au VIH sur la base des principes musulmans et des textes religieux pour étudier ces questions a été décrit, tout comme le rôle vital que jouent les chefs religieux dans la diminution des effets de la stigmatisation.

L'Archevêque anglican du Cap a expliqué la réponse de son église à des signalements de « viol correctif » qui l'ont conduit à lancer des initiatives contre les violences sexistes et le trafic d'êtres humains. Il a souligné que les données montraient que la prévalence du VIH chez les victimes survivantes de violences sexuelles était bien plus élevée qu'au sein de la population générale.

À mesure que l'épidémie de sida a progressé dans l'histoire, l'importance de la riposte des religions est devenue de plus en plus visible. Luiz Loures, Directeur exécutif adjoint de l'ONUSIDA, a décrit quant à lui une initiative conjointe lancée récemment par l'ONUSIDA et le Plan présidentiel américain d'aide d'urgence à la lutte contre le sida, qui vise à renforcer la riposte au VIH par les organisations confessionnelles, dans l'espoir que les initiatives fondées sur la foi deviennent des contributeurs majeurs aux ripostes communautaires qui sont essentielles pour en finir avec l'épidémie de sida.

Quotes

« L'urgence est grande aujourd'hui ; la fenêtre est étroite pour maîtriser l'épidémie de sida et voir la fin du sida. Au moins 30 % des services anti-VIH doivent être assurés par les communautés et la communauté religieuse a un rôle critique à jouer dans la délivrance de ces services et la lutte contre la stigmatisation et la discrimination. »

Luiz Loures Directeur exécutif adjoint de l'ONUSIDA

« Il existe un trou noir en matière de données probantes autour du rôle des organisations confessionnelles dans les soins de santé en général, et dans la riposte au sida plus particulièrement. Il faut faire davantage de recherches pour combler ces lacunes importantes. »

Jill Olivier Maître de conférence et Coordonnatrice de recherche, Université du Cap

« Les communautés religieuses jouent un rôle charnière dans la résolution de nombreux problèmes de développement, y compris le VIH. »

Azza Karam Conseillère principale, Fonds des Nations Unies pour la population

« En Indonésie, la riposte au VIH est considérée comme une responsabilité collective. Nous devons faire un gros effort pour comprendre le VIH et riposter à travers le prisme de nos textes religieux. »

Anggia Ermarini Présidente de Fatayat Nahdatul Ulama

« Nous sommes tous créés à l'image de Dieu. Nous devons développer des théologies qui favorisent la vie. »

Phumzile Mabizela Directrice exécutive du Réseau international des chefs religieux qui vivent avec le VIH/sida ou sont personnellement touchés par le VIH/sida

« Le VIH nous a profondément ébranlés en tant qu'église. La dignité humaine, en particulier celle des femmes, est non négociable. »

Thabo Cecil Makgoba Archevêque anglican du Cap

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Un nouvel élan mondial pour combler les lacunes dans le traitement du VIH chez l'enfant

20 juillet 2016

Le 19 juillet, des acteurs éminents du traitement du VIH chez l'enfant se sont réunis lors d'une session spéciale dans le cadre de la 21e Conférence internationale sur le sida à Durban, en Afrique du Sud, pour lancer un appel mondial urgent afin d'en finir avec le sida chez l'enfant d'ici à 2020. Plus précisément, la session portait sur l'accomplissement de l'objectif mondial d'au moins 1,6 million d'enfants ayant accès au traitement antirétroviral d'ici à 2018.

Les acquis durables dans la prévention des nouvelles infections à VIH chez les enfants ont posé les jalons pour mettre un terme au sida chez l'enfant au moins dix ans avant l'objectif mondial pour l'épidémie en général. Toutefois, pour en finir avec le sida chez l'enfant, les actions de prévention devront s'accompagner d'une action tout aussi forte pour répondre aux besoins de traitement des enfants vivant avec le VIH.

Alors que les enfants (âgés de 0 à 14 ans) représentaient 5 % des personnes vivant avec le VIH en 2015, ils ont compté pour 10 % de tous les décès dus au sida. La moitié des enfants qui contractent le VIH par transmission périnatale décèdent avant leur deuxième anniversaire s'ils ne reçoivent pas de traitement antirétroviral, avec un pic de mortalité vers 6 à 8 semaines après la naissance.

Parmi les participants à la session figuraient Raymonde Goudou-Coffie, Ministre de la Santé et de l'Hygiène publique de Côte d'Ivoire, Molotsi Monyamane, Ministre de la Santé du Lesotho, David Parirenyatwa, Ministre de la Santé et de l'Enfance du Zimbabwe, ainsi que des représentants de haut niveau du Fonds des Nations Unies pour l'Enfance, de l'Organisation mondiale de la Santé, de la Elizabeth Glaser Pediatric AIDS Foundation, d'ELMA Philanthropies et de Caritas Internationalis.

La session s'est conclue par un appel urgent à un accroissement de l'engagement politique en faveur du traitement du VIH chez l'enfant, un élargissement rapide des outils de diagnostic sur le lieu des soins pour les enfants, une intensification des actions de dépistage pour les enfants plus grands, un renforcement de la prestation de services et du suivi des patients pour les mères et leurs nourrissons, et une augmentation de la gamme de médicaments antirétroviraux adaptés aux enfants. Ce nouvel élan mondial destiné à combler les lacunes dans le traitement pédiatrique va dans le sens du volet AIDS Free (sans sida) du cadre Start Free, Stay Free, AIDS Free lancé par l'ONUSIDA et ses partenaires.

Quotes

« L'adoption par le Lesotho d'une approche dépistage et traitement en 2016 est la dernière action d'une série de mesures de soutien adoptées pour lutter contre le VIH chez l'enfant dans le cadre de la riposte plus large au VIH. Le Lesotho étudie des méthodes innovantes pour éviter davantage d'infections à VIH chez les enfants et améliorer les soins pour les enfants vivant avec le VIH. »

Molotsi Monyamane Ministre de la Santé du Lesotho

« Nous devons élaborer un plan et le mettre en œuvre pour atteindre nos objectifs de mettre fin au sida chez l'enfant. »

Raymonde Goudou Coffie Ministre de la Santé et de l'Hygiène publique de Côte d'Ivoire

« Il existe un vrai regroupement des efforts pour en finir avec le sida, notamment chez l'enfant. Ne gâchons pas cette opportunité. Travaillons de manière coordonnée et utilisons l'ONUSIDA pour nous aider. »

David Parirenyatwa Ministre de la Santé et de l'Enfance du Zimbabwe

« Nous avons besoin d'un partenariat mondial ciblé qui rassemble tous les acteurs, avec le leadership des gouvernements au niveau national, aux côtés des voix des enfants, pour nous propulser vers la fin du sida. »

Vidhya Ganesh Directrice adjointe de la Division Programme, Fonds des Nations Unies pour l'Enfance

« Seulement la moitié des enfants vivant avec le VIH reçoivent un traitement antirétroviral, mais aux mêmes endroits près de 80 % des femmes enceintes vivant avec le VIH reçoivent un traitement. Nous devons engager les communautés pour accroître le recours aux services et promouvoir des modèles de prestation de services centrés sur la famille et intégrés aux services de santé maternelle, néonatale et infantile. »

Ren Minghui Sous-Directeur général, Organisation mondiale de la Santé

« Nous saluons les objectifs de la Déclaration politique sur la fin du sida qui visent à accélérer l'objectif 90-90-90 pour les enfants. »

Bernadette Moffat Directrice régionale, ELMA Philanthropies

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Éliminer les nouvelles infections à VIH chez les enfants et les adolescents et fournir un traitement aux femmes et aux enfants

20 juillet 2016

À l'occasion de la 21e Conférence internationale sur le sida à Durban, en Afrique du Sud, différents acteurs se sont réunis le 18 juillet pour faire avancer l'initiative Start Free, Stay Free, AIDS Free lancée lors de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies sur la fin du sida en juin 2016. Cette initiative a été conçue comme une suite de la remarquable réussite du Plan mondial pour éliminer les nouvelles infections à VIH chez les enfants à l’horizon 2015 et maintenir leurs mères en vie.

Lors d'une session intitulée « Start Free, Stay Free, AIDS Free : achever le travail du Plan mondial », les acteurs concernés ont fait le bilan des avancées obtenues dans l'élimination des nouvelles infections à VIH chez les enfants et examiné comment accélérer davantage l'accès au traitement pédiatrique pour les mères et les enfants. La session était organisée par un groupe incluant l'ONUSIDA, le Plan présidentiel américain d'aide d'urgence à la lutte contre le sida (PEPFAR), le Fonds des Nations Unies pour l'Enfance (UNICEF) et l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Le cadre Start Free, Stay Free, AIDS Free propose une liste de mesures politiques et programmatiques conçues pour permettre aux pays et aux partenaires de combler les lacunes restantes dans la prévention et le traitement du VIH chez les enfants, les adolescents, les jeunes femmes et les futures mamans. Les participants ont discuté de la manière de construire une action concertée et coordonnée pilotée par les pays et soutenue par un appui mondial, de façon à ce que les pays puissent avancer rapidement. Le cadre tient compte du fait que chaque pays a besoin d'une accélération et d'un plan de mise en œuvre taillés sur mesure. Chaque plan devrait correspondre au contexte national et s'appuyer sur les stratégies couronnées de succès pour le renforcement des systèmes et l'identification des opportunités et actions critiques capables d'étendre l'accès aux services vitaux de traitement et de prévention du VIH pour tous les enfants, adolescents et jeunes femmes aussi rapidement que possible.

Les participants ont également abordé la nécessité de veiller à ce que les enfants soient au cœur d'une génération sans sida et ils ont évoqué les principaux obstacles, lacunes et opportunités pour parvenir à cet objectif. Ils ont aussi parlé du rôle des partenariats public-privé et des femmes vivant avec le VIH.

Parmi les intervenants figuraient Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Deborah Birx, Coordonnatrice pour les États-Unis de la lutte mondiale contre le sida et Représentante spéciale pour la diplomatie en matière de santé mondiale, Chip Lyons, Directeur exécutif de la Elizabeth Glaser Pediatric AIDS Foundation, Anthony Lake, Directeur exécutif de l'UNICEF, et Gottfried Hirnschall de l'OMS. Des représentants d'organisations du secteur privé, notamment MAC AIDS Fund, Johnson & Johnson et Born Free, se sont également exprimés.

Le cadre Start Free, Stay Free, AIDS Free crée trois blocs programmatiques étroitement liés entre eux et qui doivent avancer de concert. Les participants ont évoqué les moyens de faire en sorte que la riposte tienne compte de la réalité et de la variété des priorités des pays, des gouvernements et des partenaires, et la façon de créer un environnement de mise en œuvre qui optimise les partenariats. Ils ont débattu du rôle de la responsabilisation et de la mesure, ainsi que des mécanismes permettant de veiller à ce que les pays reçoivent des réponses et un appui en temps opportun. Pour appuyer la mise en œuvre, le cadre en appelle aussi à l'industrie, à la société civile et aux partenaires internationaux pour qu'ils ciblent leurs investissements et trouvent de nouvelles solutions efficaces et rentables qui simplifient et innovent afin de maximiser les résultats des programmes.

Quotes

« Nous devons faire cesser les nouvelles infections à VIH chez les enfants, assurer l'accès au traitement vital pour les personnes vivant avec le VIH et briser le cycle des nouvelles infections chez les filles et les jeunes femmes ; ce n'est qu'ainsi que nous en finirons avec le sida chez l'enfant. »

Michel Sidibé Directeur exécutif de l'ONUSIDA

« Nous n'en finirons pas avec le sida en tant que crise de santé publique si nous n'en finissons pas avec le sida chez l'enfant d'abord. »

Chip Lyons Directeur exécutif, Elizabeth Glaser Pediatric AIDS Foundation

« La prochaine étape de notre riposte au VIH consiste à briser la chaîne de la transmission tout au long du cycle de vie, de la mère à l'enfant, puis à l'adolescent, puis à nouveau à la mère. Et ce grâce à la prévention et au traitement à tout moment. »

Tony Lake Directeur exécutif du Fonds des Nations Unies pour l'Enfance

Mettre à jour

Réaffirmer le leadership des personnes vivant avec le VIH dans la riposte au sida

18 juillet 2016

Depuis le début, les personnes vivant avec le VIH ont été en première ligne dans la riposte au sida, en tant que partenaires égaux apportant des solutions sur la manière de fournir les services et exigeant le respect et les droits pour toute personne touchée par le VIH.

« LIVING 2016: positive leadership summit » (sommet sur le leadership positif) a réuni 300 personnes vivant avec le VIH venues du monde entier les 16 et 17 juillet à Durban, en Afrique du Sud, à la veille de la 21e Conférence internationale sur le sida.

Les participants ont évoqué les besoins des personnes vivant avec le VIH et la riposte communautaire pour l'accès à des services de qualité fondés sur les droits, la stigmatisation et la discrimination, la criminalisation et la violence, l'accès au traitement ainsi que la santé et les droits sexuels et reproductifs.

Les participants ont fait le bilan des réussites obtenues depuis la conférence sur le sida de 2000 qui avait également eu lieu à Durban, tout en soulignant les problèmes qui persistent : la moitié seulement des personnes vivant avec le VIH ont accès au traitement, plus d'un million de personnes vivant avec le VIH décèdent chaque année, les ressources pour la riposte au sida sont en baisse, la stigmatisation et la discrimination restent des obstacles à l'accès aux services et les inégalités d'accès coûtent des vies.

L'engagement accru et intelligent des personnes vivant avec le VIH est apparu comme un fil rouge à travers les thématiques abordées tout au long des deux jours de réunion.

Les participants ont réaffirmé la diversité des personnes vivant avec le VIH et insisté sur la nécessité de travailler en collaboration avec les réseaux de populations clés en tant qu'activistes afin de mobiliser les ressources requises pour une riposte efficace au sida, de demander et de soutenir une réforme judiciaire et politique qui respecte les droits de chacun et de mettre face à leurs responsabilités les gouvernements, les donateurs, les Nations Unies et les réseaux de personnes vivant avec le VIH.

Quotes

« Il faut que les personnes vivant avec le VIH soient à nouveau au cœur de l'action. L'énergie qu'elles ont apportée au début de la riposte nous a amenés vers les succès que nous avons connus ; nous avons besoin de vous pour la retrouver aujourd'hui. Soyez fiers de ce que vous avez fait et comptez sur nous pour vous soutenir. »

Luiz Loures Directeur exécutif adjoint de l'ONUSIDA

« Non seulement nous avons besoin de vous, mais vous devez aussi être à nos côtés pour veiller à ce que la discrimination ne soit pas tolérée. »

Deborah Birx Coordonnatrice pour les États-Unis de la lutte mondiale contre le sida et Représentante spéciale pour la diplomatie en matière de santé mondiale

« Les injustices qui prédominaient en 2000 sont toujours là aujourd'hui. Les personnes vivant avec le VIH ont besoin d'une révolution positive, qui ait du sens et un impact. »

Shaun Mellors Alliance internationale contre le VIH/sida

« Il est essentiel que les personnes vivant avec le VIH soient présentes, qu'elles fassent entendre leur voix. Nous avons encore un long chemin à faire : 17 millions de personnes sous traitement, c'est impressionnant, mais nous en avons encore 20 millions de plus à atteindre. »

Gottfried Hirnschall Directeur du Département VIH/sida et du Programme mondial de lutte contre les hépatites, Organisation mondiale de la Santé

« Nous sommes les experts. Vous avez besoin de notre engagement. Nous sommes ceux qui disposent concrètement de l'expérience requise pour aider les personnes à accéder aux médicaments antirétroviraux et passer outre la stigmatisation. »

Julian Hows Réseau mondial des personnes vivant avec le VIH

« La réalité, c'est que nous ne pouvons pas mettre nos gouvernements face à leurs responsabilités si nous ne nous présentons pas devant eux en exigeant qu'ils soient à la hauteur. »

Marama Pala Directrice exécutive de la Fondation Maori, Indigène et Pacifique Sud de lutte contre le VIH et le sida

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