Feature Story

Lutter contre la consommation de drogues injectables est une composante essentielle de la riposte au sida en Lituanie

19 février 2010

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Une étude de l’OMS publiée en 2008 a révélé que le traitement de substitution aux opiacés dans les pays à revenu faible et intermédiaire (comme ailleurs) réduisait de manière significative les comportements à risque, améliorait la santé des patients et aidait à les réintégrer dans la société.
Directives de l’OMS pour le traitement pharmacologique de la dépendance aux opiacés accompagné d’une aide psychosociale. Photo: OMS/Piotr Malecki

La deuxième série de dossiers intitulés ‘Nouvelles du terrain’ diffusés sur Internet par l’Organisation mondiale de la Santé pour mettre en lumière ses travaux à l’échelon des pays fait un gros plan sur le Centre pionnier de traitement des toxicomanies de Vilnius en Lituanie. 

Le centre est considéré comme un modèle en matière de meilleures pratiques pour traiter la toxicomanie. Les consommateurs d’héroïne reçoivent quotidiennement un traitement à la méthadone et ont accès à un service mobile d’échange d’aiguilles et de seringues appelé le ‘Blue bus’ (le bus bleu). Cinq jours par semaine, les travailleurs sociaux qui gèrent ce bus se rendent dans des lieux fréquentés par les consommateurs de drogues, distribuent des matériels d’injection stériles et informent sur les services de santé et sociaux. Souvent marginalisés, les consommateurs de drogues cherchent rarement à se faire soigner.

En étroite coopération avec l’Organisation mondiale de la Santé, le centre utilise les directives et le plaidoyer de l’OMS pour renforcer ses travaux.

En Lituanie, les activités de réduction des risques ont débuté tôt après l’apparition de l’épidémie de VIH et sont considérés comme ayant contribué à maintenir la prévalence du virus à un niveau relativement bas dans le pays. En 2008, le niveau de la prévalence en Lituanie représentait moins d’un dixième de celui de certains pays voisins, et la proportion de nouveaux cas de VIH liés à la consommation de drogues injectables diminue régulièrement. 

Il est essentiel de travailler avec les consommateurs de drogues injectables d’Europe orientale et d’Asie centrale. La consommation de drogues injectables – qui est à l’origine de 75-80 % de l’ensemble des cas d’infection – est le principal mode de transmission du VIH dans la région. Une étude de l’OMS de 2008 a révélé que le traitement de substitution aux opiacés dans les pays à revenu faible et intermédiaire réduisait de manière significative les comportements à haut risque, améliorait la santé et aidait les consommateurs de drogues injectables à réintégrer la société.

Trois centres de connaissances régionaux de l’OMS axés sur la réduction des risques ont été établis, parmi lesquels le centre de Vilnius joue un rôle central. Les centres regroupent les connaissances collectives des experts régionaux et internationaux, et fournissent une assistance technique, des formations et une tribune pour échanger des idées afin d’élargir et d’approfondir la riposte au sida.

Ce dernier dossier ‘Nouvelles du terrain’ présente un reportage photo sur le Centre de traitement des toxicomanies de Vilnius, un entretien avec son Directeur, le Dr Emilis Subata, et un article sur les Centres de connaissances de l’OMS.

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L’OMS publie un outil visant à intégrer les questions sexospécifiques aux programmes sida

15 janvier 2010

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Aujourd’hui, les femmes représentent la moitié des personnes vivant avec le VIH dans le monde. Cette proportion est supérieure à 60% en Afrique subsaharienne, où, dans la tranche 15-24 ans, les jeunes femmes sont bien plus susceptibles d’être séropositives que les jeunes hommes. Afin d’offrir aux femmes une plus grande protection contre le virus, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a conçu un outil concret pour intégrer les questions sexospécifiques aux programmes sida dans le secteur de la santé.

Les femmes sont plus touchées par l’épidémie en raison d’un certain nombre de facteurs qui peuvent peser sur elles. Parmi ceux-ci figurent leur dépendance aux hommes sur le plan économique – qui peut les rendre moins à même de refuser des rapports sexuels ou de négocier l’usage du préservatif –, leur condition relativement inférieure dans la société, leur vulnérabilité face à la violence, et le manque d’accès à des informations et à une instruction sur le VIH. De telles inégalités ont des répercussions sur les connaissances des femmes en matière de VIH et réduisent de ce fait leur aptitude à faire face à la situation une fois infectées. Dans la Déclaration d’engagement sur le VIH/sida (2001) et la Déclaration politique sur le VIH/sida (2006), adoptées par l’Assemblée générale des Nations Unies, il est stipulé que les États Membres doivent lutter contre les inégalités entre les sexes, qui constituent l’un des principaux moteurs de l’épidémie.

Appliqué à titre expérimental sur le terrain dans cinq pays (le Belize, le Honduras, le Nicaragua, le Soudan et la Tanzanie), le nouvel outil permet aux personnes en charge de la planification et de la mise en œuvre des programmes sida dans le secteur de la santé de mieux comprendre le rapport qui existe entre les inégalités entre les sexes et le virus. Il sensibilise à la façon dont ces inégalités pèsent sur l’accès et le recours des femmes à ces programmes et aux services du secteur de la santé, et sur leur expérience en la matière.

On me prend pour modèle dans la société. Si, en ma qualité d’homme, j’aborde des questions sexospécifiques, mes pairs de sexe masculin seront stupéfaits. Mais puisque que je suis un modèle, je le ferai.

Un prestataire de services pour les malades du sida à Lindi, Tanzanie

Le manuel prodigue en outre des conseils pratiques aux responsables et aux dispensateurs de soins de santé des secteurs public et privé sur la façon d’intégrer les questions sexospécifiques aux programmes sida, c’est-à-dire en les adaptant aux besoins des femmes. Les professionnels de la santé peuvent aussi l’utiliser au quotidien, puisqu’il constitue une base pour les stratégies, cadres de référence, directives et plans opérationnels nationaux de lutte contre le sida.

Un prestataire de services pour les malades du sida à Lindi (Tanzanie) estime que l’utilisation de l’outil dans le cadre de sa formation lui a été très bénéfique : « On me prend pour modèle dans la société. Si, en ma qualité d’homme, j’aborde des questions sexospécifiques, mes pairs de sexe masculin seront stupéfaits. Mais puisque que je suis un modèle, je le ferai. »

Le manuel présente non seulement des mesures fondamentales relatives à la programmation sensible aux questions sexospécifiques, mais aussi des actions concrètes pour traiter les questions sexospécifiques clés dans quatre domaines de la prestation de services : conseil et test VIH, prévention de la transmission mère-enfant, traitement et soins, et prise en charge et appui à domicile pour les personnes vivant avec le VIH.

L’outil donne également des exemples d’interventions sensibles aux questions sexospécifiques sur le terrain et propose des ressources telles que des jeux de rôles en matière de conseil pour la réduction des risques et l’observance du traitement contre le VIH, ainsi que des protocoles pour lutter contre le risque de violence dont les femmes peuvent être victimes à la suite de la divulgation de leur statut VIH. Tout en citant des exemples précis, l’OMS conseille d’adapter l’outil aux spécificités de chaque environnement national et local. 

Considéré comme un « chantier en cours », le manuel sera actualisé et révisé selon les besoins des utilisateurs qui, selon l’OMS, attachent la plus grande importance à l’égalité des sexes et à la santé et au bien-être de tous.

L’OMS publie un outil visant à intégrer les quest

Coparrainants:

OMS

Genre, femmes et santé

UNFPA


Partenaires:

Coalition mondiale sur les femmes et le sida (GCWA) (en anglais)


Reportages:

Rapport de l’OMS sur la santé des femmes: le sida est la principale cause de mortalité chez les femmes en âge de procréer du monde entier (9 novembre 2009)

Donner aux femmes les moyens de se protéger contre le VIH : la promotion du préservatif féminin au Zimbabwe (29 octobre 2009)

L’ONUSIDA s’associe à la nouvelle initiative de la Clinton Global Initiative contre la violence à l’égard des filles (25 septembre 2009)

Face au sida, il faut en faire plus pour protéger les droits des femmes à l’héritage et à la propriété (13 mars 2009)

Un nouveau rapport montre une vulnérabilité accrue au VIH chez les migrantes originaires d'Asie dans les Etats arabes (10 mars 2009)

La Commission de la condition de la femme débute ses travaux par un appel à des mesures permettant d'atteindre les objectifs de l'accès universel et de l'égalité entre hommes et femmes (2 mars 2009)

Contrer les violences faites aux femmes : une tâche essentielle pour la toute nouvelle Coalition caribéenne sur les femmes, les filles et le sida (6 mars 2009)

Mettre l'accent sur la violence sexuelle à l'occasion de la Journée internationale de la femme (5 mars 2009)


Publications:

Les femmes et la santé. La réalité d'aujourd'hui, le programme de demain (pdf, 2.52 Mb.)

Cadre de résultats de l’ONUSIDA 2009–2011 (pdf, 488 Kb.)

Toutes les femmes, tous les droits - Un guide pour les délégués sur les femmes et le sida en 2008 (pdf, 506 Kb.) (en anglais)

Une analyse des politiques sexospécifiques des trois principales institutions de financement pour le sida : le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, la Banque mondiale et le Plan d’aide d’urgence du Président pour le sida (juillet 2008) (pdf, 166 Kb.) (en anglais)

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L’éducation à la sexualité : un impératif pour les enfants et les jeunes dans un monde affecté par le sida

10 décembre 2009

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(De gauche à droite) Mark Richmond, Coordinateur général de l’UNESCO pour le VIH et le sida, Dr Mariangela Batista Galvao Simao, Directrice du Programme national de lutte contre les MST/le sida du Brésil, Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, Elizabeth Mataka, membre du Groupe consultatif mondial sur l’éducation à la sexualité et Envoyée spéciale du Secrétaire général des Nations Unies pour le sida en Afrique et Marijke Wijnroks, ambassadrice des Pays-Bas pour le sida
Photo : ONUSIDA/D.Bregnard

Dans de nombreuses régions du monde, les tabous sociaux combinés à l’absence d’informations de qualité et au manque de ressources et d’infrastructures font qu’il est difficile pour les enfants et les jeunes d’accéder à une éducation à la sexualité destinée à améliorer leurs connaissances et à réduire leurs risques. Cela rend de nombreux jeunes vulnérables à la coercition, aux abus, à l’exploitation, à des grossesses non désirées et à des infections sexuellement transmissibles, notamment le VIH.

Selon le Rapport 2008 de l’ONUSIDA sur l’épidémie mondiale de sida, 40 % seulement des jeunes âgés de 15 à 24 ans ont des connaissances précises concernant le VIH et sa transmission. Il n’est donc pas surprenant que, dans ce contexte marqué par des connaissances de base insuffisantes, les jeunes de 15 à 24 ans représentent 40 % de l’ensemble des nouvelles infections à VIH (Le point sur l’épidémie de sida 2009 – ONUSIDA).

En réponse à ces problèmes, l’UNESCO a élaboré, en partenariat avec l’ONUSIDA, l’UNFPA, l’UNICEF et l’OMS, des Principes directeurs internationaux sur l’éducation à la sexualité volontaires et non obligatoires qui cherchent à aider les responsables chargés de l’éducation et de la santé ainsi que d’autres autorités concernées à élaborer et mettre en œuvre des matériels et des programmes d’éducation à la sexualité en milieu scolaire. Les Principes directeurs internationaux sur l’éducation à la sexualité sont basés sur un examen rigoureux des données des programmes d’éducation à la sexualité et ciblent les décisionnaires et les professionnels des secteurs de l’éducation et de la santé.

Si nous voulons avoir un impact sur les enfants et les jeunes avant qu’ils deviennent sexuellement actifs, une éducation à la sexualité complète doit être intégrée dans les programmes scolaires officiels et dispensée par des enseignants bien formés et soutenus

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA

L’éducation à la sexualité peut jouer un rôle clé pour améliorer les connaissances et réduire les comportements sexuels à risque parmi les jeunes. Mieux armés grâce à des connaissances, des informations et des compétences plus approfondies, les jeunes peuvent avoir les moyens pour prendre des décisions éclairées concernant leurs choix sexuels.

« Si nous voulons avoir un impact sur les enfants et les jeunes avant qu’ils deviennent sexuellement actifs, une éducation à la sexualité complète doit être intégrée dans les programmes scolaires officiels et dispensée par des enseignants bien formés et soutenus » a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA. « Les enseignants demeurent des sources de connaissances et de compétences en qui l’on a confiance dans tous les systèmes éducatifs et sont une ressource très précieuse au sein de la riposte au sida du secteur de l’éducation ».

Les Principes directeurs internationaux sur l’éducation à la sexualité ont été coécrits par des experts de premier plan en matière d’éducation sexuelle et soumis à des examens complets et aux commentaires d’un groupe mondial de spécialistes et de praticiens d’organisations de la société civile, de Ministères de l’Education et d’organismes internationaux. Le Volume I des Principes directeurs internationaux sur l’éducation à la sexualité est axé sur le bien-fondé de celle-ci et fournit des conseils techniques avisés sur les caractéristiques de programmes efficaces. C’est le résultat d’un examen rigoureux de documents sur l’impact de l’éducation à la sexualité et du comportement sexuel, qui s’appuient sur 87 études réalisées dans le monde entier.

De nombreuses études révèlent qu’avec les bonnes informations et compétences, les jeunes peuvent changer de comportement afin de réduire les risques d’être infectés par le VIH ou de transmettre le virus à d’autres.

Mark Richmond, Coordinateur général de l’UNESCO pour le VIH et le sida.

Un document parallèle (le Volume II) est axé sur les sujets et les objectifs d’apprentissage devant être couverts par un ‘cours de base minimum’ d’éducation à la sexualité pour les enfants et les jeunes de 5 à plus de 18 ans et inclut une bibliographie de ressources utiles. Son élaboration a été éclairée par un examen des programmes de 12 pays ainsi que par d’autres modèles internationaux.

« De nombreuses études révèlent qu’avec les bonnes informations et compétences, les jeunes peuvent changer de comportement afin de réduire les risques d’être infectés par le VIH ou de transmettre le virus à d’autres » déclare Mark Richmond, Coordinateur général de l’UNESCO pour le VIH et le sida et Directeur de la Division de la coordination des priorités des Nations Unies en matière d’éducation. « Au minimum, l’éducation sur le VIH et le sida doit inclure des informations sur le virus de l’immunodéficience humaine et ses modes de transmission. À un moment donné, l’éducation sur le VIH et le sida doit aussi inclure l’éducation aux relations interpersonnelles et l’éducation sexuelle – simplement parce que plus de 75 % de l’ensemble des infections à VIH sont le résultat d’une transmission sexuelle ».

Les organismes des Nations Unies ont invité les décisionnaires à écouter les jeunes, les familles, les enseignants et d’autres professionnels, et à utiliser les Principes directeurs internationaux pour que l’éducation à la sexualité fasse partie intégrante de la riposte nationale à la pandémie de VIH.

L’UNESCO, ses partenaires directs (ONUSIDA, UNFPA, UNICEF et OMS) et un large éventail d’autres partenaires aideront les gouvernements à mettre en œuvre les Principes directeurs internationaux sur l’éducation à la sexualité au niveau régional et à l’échelon des pays. Les deux volumes des Principes directeurs internationaux seront publiés dans les six langues officielles des Nations Unies (arabe, chinois, anglais, français, russe et espagnol) ainsi qu’en portugais.

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VIH : nouvelles recommandations pour améliorer la santé, réduire les infections et sauver des vies

30 novembre 2009

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Photo : ONUSIDA

A la veille de la Journée mondiale sida, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) publie de nouvelles recommandations sur le traitement, la prévention et l’alimentation du nourrisson dans le contexte du VIH, en se fondant sur les dernières données scientifiques disponibles.

L’OMS recommande désormais de commencer plus tôt le traitement antirétroviral chez l’adulte et l’adolescent, d’administrer des antirétroviraux (ARV) plus faciles à prendre et mieux tolérés et d’utiliser les ARV plus longtemps pour réduire le risque de transmission du VIH de la mère à l’enfant. Pour la première fois, l’OMS recommande que les mères positives au VIH ou leurs nourrissons prennent des ARV pendant l’allaitement pour éviter la transmission du VIH.

« Ces nouvelles recommandations sont fondées sur les dernières données disponibles, » a déclaré le Dr Hiroki Nakatani, Sous-Directeur général chargé du VIH/sida, de la tuberculose, du paludisme et des maladies tropicales négligées à l’Organisation mondiale de la Santé. « Leur adoption généralisée permettra à de plus nombreuses personnes dans des zones à forte charge de morbidité de vivre plus longtemps et en meilleure santé. »

On estime à 33,4 millions le nombre de personnes vivant avec le VIH, et à 2,7 millions celui des nouvelles infections annuelles. Le sida est la première cause de mortalité dans le monde chez les femmes en âge de procréer.

Nouvelles recommandations thérapeutiques

En 2006, l’OMS a recommandé que tous les patients commencent un traitement antirétroviral quand le nombre de leurs CD4 (un moyen de mesurer l’état du système immunitaire) tombe à 200 cellules/mm3 ou en dessous, ce qui correspond généralement au moment où apparaissent des symptômes dus à l’infection par le VIH. Depuis, des études et des essais ont clairement démontré qu’en commençant le traitement plus tôt, on réduit le taux de morbidité et de mortalité. L’OMS recommande donc de commencer le traitement à un seuil de CD4 plus élevé, à savoir 350 cellules/mm3 chez toutes les personnes séropositives au VIH, notamment les femmes enceintes, qu’elles soient ou non symptomatiques.

L’OMS recommande également aux pays de mettre progressivement fin à l’utilisation de la stavudine, ou d4T, en raison des effets secondaires irréversibles à long terme de ce produit. La stavudine est encore communément utilisée dans le traitement de première intention dans les pays en développement, car il s’agit d’un produit peu coûteux et largement disponible. On recommande la zidovudine (AZT) ou le ténofovir (TDF), moins toxiques et tout aussi efficaces.

Les recommandations de 2009 envisagent un rôle accru pour la surveillance au laboratoire en vue d’améliorer la qualité du traitement et des soins en matière de VIH. On préconise notamment un meilleur accès à la numération des CD4 et, le cas échéant, à la surveillance de la charge virale. Mais l’accès au traitement antirétroviral ne doit pas être refusé si ces tests de surveillance ne sont pas disponibles.

Prévention de la transmission mère-enfant et amélioration de la survie de l’enfant

En 2006, l’OMS a recommandé de fournir des ARV aux femmes enceintes séropositives au troisième trimestre de la grossesse (à partir de la 28ème semaine) pour éviter la transmission du VIH à l’enfant. A l’époque, on n’avait pas assez de données sur l’effet protecteur des ARV pendant l’allaitement. Depuis, plusieurs essais cliniques ont démontré l’efficacité des ARV pour la prévention de la transmission au nourrisson pendant l’allaitement. Les recommandations de 2009 veulent promouvoir l’utilisation des ARV à un stade plus précoce de la grossesse, à partir de la 14ème semaine et jusqu’à la fin de la période de l’allaitement.

L’OMS recommande désormais de poursuivre l’allaitement jusqu’à l’âge de 12 mois, à condition que la mère séropositive ou le nourrisson prenne des ARV pendant cette période. Cela réduira le risque de transmission du VIH et améliorera les chances de survie de l’enfant.

« Par ces nouvelles recommandations, nous envoyons un message clair, à savoir que l’allaitement est une bonne option pour chaque bébé, même pour ceux qui ont une mère séropositive au VIH, lorsqu’elle a accès aux ARV, » a déclaré Daisy Mafubelu, Sous-Directeur général de l’OMS en charge de la famille et de la santé communautaire.

Les autorités sanitaires nationales sont incitées par l’OMS à définir les meilleures pratiques d’alimentation du nourrisson (allaitement maternel avec administration d’ARV ou recours à une préparation pour nourrissons) dans leur communauté. Il faut alors promouvoir la pratique retenue comme la seule à suivre en matière de soins.

Avantages et problèmes à surmonter

En commençant plus tôt le traitement antirétroviral, on renforce le système immunitaire et on réduit le risque de maladies et de décès liés au VIH. On diminue aussi le risque de transmission du VIH et de la tuberculose.

Les nouvelles recommandations concernant la prévention de la transmission mère-enfant (PTME) du VIH pourraient ramener le risque de transmission à 5% ou même en dessous. Associées à des pratiques plus judicieuses d’alimentation du nourrisson, les recommandations peuvent contribuer à améliorer la survie de l’enfant.

Le principal problème consiste à améliorer la disponibilité des traitements dans les pays où les ressources sont limitées. L’extension des services de traitement antirétroviral et de PTME se heurte actuellement à une infrastructure insuffisamment développée, à des ressources humaines et financières inadéquates et à une intégration médiocre des interventions dirigées contre le VIH dans le cadre des services de santé maternelle et infantile au sens large. 

Si elles sont adoptées, les recommandations se traduiront par un nombre accru de personnes ayant besoin d’un traitement. Mais les coûts supplémentaires associés au traitement plus précoce pourraient être compensés par une diminution des frais hospitaliers, par une meilleure productivité du fait de la diminution des congés maladie, par un nombre inférieur d’enfants rendus orphelins par le sida et par une baisse des infections à VIH.

Un autre défi consiste à encourager plus de gens à se soumettre à des tests de dépistage volontaire et à demander conseil avant l’apparition de symptômes. Aujourd’hui nombreuses sont les personnes séropositives qui attendent trop longtemps avant de se faire soigner, généralement lorsque le nombre de leurs CD4 tombe en dessous de 200 cellules/mm3. Or, les avantages d’un traitement plus précoce pourraient aussi amener davantage de personnes à se soumettre au test VIH et au conseil et à connaître leur statut VIH.

En collaboration avec ses principaux partenaires, l’OMS apportera un soutien technique aux pays pour qu’ils adaptent, adoptent et appliquent les directives révisées. Si elles sont mises en œuvre sur une large échelle, les nouvelles recommandations de l’OMS permettront d’améliorer la santé des personnes vivant avec le VIH, de réduire le nombre de nouvelles infections et de sauver des vies.

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La tendance sur huit ans indique une baisse des nouvelles infections à VIH de 17% -- la plupart des progrès s’observent en Afrique subsaharienne

24 novembre 2009

Les activités sur la voie de l’accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et à l’appui en matière de VIH sortent le sida de son isolement

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UNAIDS Executive Director Michel Sidibé launches double report in Shanghai, 24 November 2009.
Credit: UNAIDS

Genève / Shanghai, 24 novembre 2009
Selon de nouvelles données publiées dans Le point sur l’épidémie de sida 2009, les nouvelles infections à VIH ont baissé de 17% au cours des huit dernières années. Depuis 2001, date de la signature de la Déclaration d’engagement des Nations Unies sur le VIH/sida, le nombre des nouvelles infections en Afrique subsaharienne a baissé de près de 15%, ce qui représente environ 400 000 infections de moins en 2008. En Asie de l’Est, les nouvelles infections à VIH ont diminué d’environ 25% et en Asie du Sud et du Sud-Est de 10% au cours du même laps de temps. En Europe orientale, après une augmentation spectaculaire des nouvelles infections parmi les consommateurs de drogues injectables, l’épidémie s’est considérablement stabilisée. Toutefois, dans certains pays, il y a des indications selon lesquelles les nouvelles infections à VIH repartent à la hausse.

Le rapport, rendu public aujourd’hui par le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) et l’Organisation mondiale de la Santé, souligne qu’au delà du pic et du cours naturel de l’épidémie, les programmes de prévention du VIH font une différence.

« La bonne nouvelle, c’est que nous avons des preuves que les déclins que nous constatons sont dus, en partie du moins, à la prévention du VIH, » a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA. « Toutefois, les conclusions nous montrent aussi que les programmes de prévention ne sont souvent pas à la hauteur et que si nous réussissons mieux à faire sorte que les ressources et les programmes soient dirigés là où ils auront le plus d’impact, des progrès plus rapides peuvent être faits et davantage de vie sauvées. »

Dans ce premier double numéro, le rapport Perspectives ONUSIDA examine en détail comment les études sur les « modes de transmission » changent l’approche en matière d’activités de prévention du VIH. Le rapport du style magazine se penche sur les nouvelles idées et les manières d’utiliser les données collectées dans le rapport épidémiologique qui l’accompagne.

On estime que : 

  • 33,4 millions [31,1 millions–35,8 millions] de personnes vivent avec le VIH à travers le monde
  • 2,7 millions [2,4 millions–3,0 millions] de personnes ont été nouvellement infectées en 2008
  • 2 millions [1,7 million– 2,4 millions] de personnes sont décédées de maladies liées au sida en 2008

Accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et à l’appui en matière de VIH

 

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photo caption. Credit:

Les données tirées du Point sur l’épidémie de sida montrent également qu’à 33,4 millions, [31,1 millions–35,8 millions] il y a davantage de personnes infectées par le VIH que jamais, car les gens vivent plus longtemps du fait des effets bénéfiques de la thérapie antirétrovirale et de la croissance démographique. Toutefois, le nombre des décès liés au sida a décliné de plus de 10% au cours des cinq dernières années, alors que plus de personnes ont pu avoir accès au traitement salvateur. L’ONUSIDA et l’OMS estiment que depuis qu’un traitement efficace est devenu disponible en 1996, quelque 2,9 millions de vies ont été sauvées.
« Les investissements aux niveaux international et national consacrés à l’extension du traitement contre le VIH ont donné des résultats concrets et mesurables, » a déclaré Margaret Chan, Directeur général de l’OMS. « Nous ne pouvons pas laisser ce mouvement s’essouffler. Le moment est venu de redoubler d’efforts, et de sauver de nombreuses autres vies. »

La thérapie antirétrovirale a également eu un impact considérable sur la prévention des nouvelles infections chez les enfants, alors que davantage de mères séropositives réussissent à accéder au traitement qui leur évite de transmettre le virus à leurs enfants. Environ 200 000 nouvelles infections ont été évitées depuis 2001.
Au Botswana, où la couverture du traitement est de 80%, les décès liés au sida ont chuté de plus de 50% au cours des cinq dernières années et le nombre d’enfants nouvellement orphelins est également en baisse alors que les parents vivent plus longtemps.

Sortir le sida de son isolement

L’une des principales conclusions du rapport souligne que l’impact de la riposte au VIH est élevé là où les programmes de prévention et de traitement du VIH ont été intégrés à d’autres services de santé et d’aide sociale. De premières données indiquent que le VIH pourrait être un facteur important dans la mortalité maternelle. Des modèles de recherches qui ont utilisé des données sud-africaines estiment qu’environ 50 000 décès maternels ont été associés au VIH en 2008.

« Il faut en finir avec l’isolement du sida, » a déclaré M. Sidibé. « D’ores et déjà des modèles de recherches montrent que le VIH pourrait avoir un impact non négligeable sur la mortalité maternelle. La moitié des décès maternels au Botswana et en Afrique du Sud sont dus au VIH. Cela nous rappelle que nous devons œuvrer en faveur d’une approche de santé unifiée, qui appelle les programmes de santé maternelle et infantile et les programmes de lutte contre le VIH, ainsi que les programmes de lutte antituberculeuse, à travailler ensemble pour réaliser leur objectif commun. »

L’épidémie de sida est en pleine évolution, et les programmes de prévention du VIH ne s’adaptent pas assez rapidement aux changements

Le double rapport montre également que le visage de l’épidémie est en train de changer et que les activités de prévention ne suivent pas. Par exemple, l’épidémie en Europe orientale et en Asie centrale, qui se caractérisait auparavant par la consommation de drogues injectables, se propage désormais aux partenaires sexuel(le)s des personnes qui s’injectent des drogues. De même, dans certaines parties de l’Asie, l’épidémie, autrefois alimentée par une transmission du virus par le biais du commerce du sexe et de la consommation de drogues injectables affecte de plus en plus les couples hétérosexuels.

Les données indiquent que peu de programmes de prévention du VIH existent à l’intention des personnes de plus de 25 ans, des couples mariés ou des personnes vivant au sein de relations stables, des veufs(ves) et des divorcé(e)s. Ce sont les groupe mêmes au sein desquels une prévalence élevée du VIH a été constatée dans nombre de pays d’Afrique subsaharienne. Au Swaziland par exemple, les personnes de plus de 25 ans représentaient plus des deux tiers des infections chez l’adulte, et pourtant rares sont les programmes de prévention conçus à l’intention des personnes plus âgées.

Les fonds consacrés à la prévention du VIH constituent désormais le pourcentage le plus faible des budgets de nombreux pays. Par exemple au Swaziland, à peine 17% du budget total pour le sida ont été dépensés pour la prévention malgré un taux national de prévalence du VIH de 26%. Au Ghana, le budget alloué à la prévention a été coupé de 43% en 2007 par rapport aux niveaux de 2005.

Renforcer les capacités : un nouveau site pour l’établissement de réseaux à l’intention de la communauté mondiale des personnes œuvrant dans le domaine du sida

En s’appuyant sur la nécessité de maximiser les résultats et de mieux connecter les 33,4 millions de personnes vivant avec le VIH et les millions de personnes qui participent à la riposte au sida, l’ONUSIDA a lancé AIDSspace.org. Ce site de maillage social est ouvert à la communauté et gratuit.

AIDSspace.org vise à élargir les réseaux informels et établis afin d’inclure davantage de personnes intéressées par le VIH pour maximiser les ressources en faveur d’une riposte plus forte au sida. Le principe sur lequel se fonde AIDSspace est simple : si des centaines de millions de personnes peuvent se connecter à certains des sites les plus populaires de réseaux sociaux (par ex., Facebook, LinkedIn, MySpace, Twitter, YouTube) pour échanger des idées et afficher et partager des messages, ils peuvent en faire de même pour des contenus liés au VIH – notamment politiques clés, études de cas, matériels multimédias, affiches de conférences, rapports et autre documentation essentielle. Les utilisateurs peuvent également trouver et afficher des postes et des examens portant sur des prestataires de services sur AIDSspace.org.

L’ONUSIDA est un programme novateur qui rassemble les efforts et les ressources du Secrétariat de l’ONUSIDA et de 10 organisations du système des Nations Unies dans la riposte au sida. Le Siège du Secrétariat se trouve à Genève, Suisse, et le programme emploie du personnel sur le terrain dans plus de 80 pays. Les Coparrainants de l’ONUSIDA sont : le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. La priorité numéro un pour l’ONUSIDA consiste à contribuer à la réalisation des engagements mondiaux en faveur de l’accès universel à des interventions complètes pour la prévention, le traitement, les soins et l’appui en matière de VIH. Consultez le site web de l’ONUSIDA sur www.unaids.org

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) est l’autorité directrice et coordonnatrice, dans le domaine de la santé au sein du système des Nations Unies. Elle est chargée de diriger l’action sanitaire mondiale, de définir les programmes de recherche en santé, de fixer des normes et des critères, de présenter des options politiques fondées sur des données probantes, de fournir un soutien technique aux pays et de suivre et d’apprécier les tendances en matière de santé. Pour de plus amples informations, veuillez consulter www.who.int

AIDSspace.org est une communauté en ligne destinée à connecter les gens, partager des connaissances, et accéder à des services à l’intention des 33,4 millions de personnes vivant avec le VIH et des millions d’autres qui font partie de la riposte. Inscrivez-vous aujourd’hui même sur www.aidsspace.org

La tendance sur huit ans indique une baisse des n

Coparrainants:

OMS


Centre de presse:

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Reportages:

Perspectives sida 2010 : un nouveau regard sur l'épidémie de VIH et la riposte au sida (24 novembre 2009)


Contact:

Sophie Barton-Knott
Tél: +41 22 791 1697
Email: bartonknotts@unaids.org


Publications:

Le point sur l'épidémie de sida 2009 (pdf, 3 mb)

Perspectives sida 2010 (pdf, 4 mb)

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Rapport de l’OMS sur la santé des femmes: le sida est la principale cause de mortalité chez les femmes en âge de procréer du monde entier

09 novembre 2009

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Dans un important rapport sur la santé des femmes et des filles du monde entier, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) affirme que les maladies liées au sida sont la principale cause de décès et de maladie chez les femmes en âge de procréer dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire, notamment en Afrique. De plus, dans le monde entier, les rapports sexuels non protégés sont le principal facteur de risque de décès des femmes en âge de procréer. Ces conclusions renforcent Les femmes et la santé: la réalité d’aujourd’hui, le programme de demain selon lequel, dans de nombreux domaines, la santé des femmes est négligée et doit être désormais considérée comme une priorité urgente.

Selon ce rapport, les femmes et les filles sont particulièrement vulnérables à l'infection à VIH du fait de divers facteurs biologiques et sociaux. Parmi eux, la mauvaise situation socio économique qui limite leurs choix et conduit à des comportements à risque; les normes et les lois qui asservissent les femmes et les décourage de rechercher des informations dont elles ont besoin pour leur sécurité. Par exemple, dans le monde, seules 38 % des jeunes femmes sont capables de décrire les principaux moyens d'éviter l'infection. Les jeunes femmes risquent davantage que les jeunes hommes d’ignorer que les préservatifs peuvent les protéger du VIH. Les données de 16 pays d'Afrique subsaharienne entre 2001 et 2007 montrent aussi que la prévalence du VIH est généralement supérieure chez les adolescentes de 15 à 19 ans que chez les adolescents. L'une des principales raisons est que les jeunes filles ayant des rapports sexuels avec des hommes plus âgés et qui ont plus d'expérience risquent davantage d'être infectées.

La violence à l'égard des femmes

La violence à l'égard des femmes est aussi une cause importante de leur vulnérabilité accrue au VIH. Cela peut rendre difficile ou impossible leur propre contrôle de leur vie sexuelle ou l'abstinence, ou encore empêcher que leurs partenaires mettent un préservatif. La violence, ou la menace de violence, peuvent aussi faire que les femmes évitent les services de prévention, de traitement, de soins et d'appui en matière de VIH.

Nous savons qu'il existe un lien étroit entre la violence à l'égard des femmes et le VIH. Nous devons aider les jeunes à intégrer la notion de consentement mutuel lors des rapports sexuels et au sein du mariage, et à être capable de mettre un terme à la violence et à la violence sexuelle. Cela est essentiel pour prévenir le VIH et parvenir à l'égalité entre hommes et femmes dans tous les domaines de la vie.

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA

Pour l'ONUSIDA, il s'agit là d'une préoccupation majeure. Son Cadre de résultats du Programme pour 2009 - 2011 a fait de la violence à l'égard des femmes et des filles l'une de ses neuf priorités.

D'après Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA, «Nous savons qu'il existe un lien étroit entre la violence à l'égard des femmes et le VIH. Nous devons aider les jeunes à intégrer la notion de consentement mutuel lors des rapports sexuels et au sein du mariage, et à être capable de mettre un terme à la violence et à la violence sexuelle. Cela est essentiel pour prévenir le VIH et parvenir à l'égalité entre hommes et femmes dans tous les domaines de la vie.»

Le rapport a une portée extrêmement large et traite de plusieurs problèmes de santé que vivent les femmes. Les facteurs qui augmentent la vulnérabilité des femmes au sida sont aussi ceux qui affectent profondément l'état de santé général et le bien-être des femmes et des filles. Comme l'indique le rapport, les inégalités entre hommes et femmes dans l'allocation de ressources, par exemple l'éducation, les revenus, les soins de santé, la nutrition et la reconnaissance d’une voix politique, sont extrêmement liées à un mauvais état de santé et à un bien-être réduit.

«Malgré les avancées considérables de ces 20 dernières années, les sociétés ne répondent pas aux besoins des femmes aux moments clés de leur vie», a déclaré le Dr Margaret Chan, Directeur général de l'OMS, dans l'avant-propos du rapport. «Cet échec est plus grave dans les pays pauvres et pour les femmes pauvres de tous les pays. Tout le monde ne bénéficie pas de la même manière des avancées récentes. Trop de filles et de femmes demeurent dans l'incapacité de réaliser pleinement leur potentiel du fait des inégalités sociales persistantes, des inégalités en matière de santé, de l’inégalité entre hommes et femmes et de l’insuffisance des systèmes de santé.»

Le rapport étudie la vie des femmes et des filles à des étapes clés dans le domaine de la santé: petite enfance, adolescence, vie adulte et troisième âge. Il montre que les femmes sont confrontées à des «inégalités largement répandues et persistantes» à chacune de ces étapes. Il souligne non seulement les besoins des femmes en matière de santé, et comment ces besoins ne sont actuellement pas couverts - notamment dans le domaine du VIH-, mais aussi la contribution inestimable qu'elles apportent au secteur de la santé et à la société en général.

En utilisant les données actuelles, en partageant les connaissances actuelles sur la santé des femmes de toutes les régions et à toutes les étapes de la vie, le rapport essaie de dessiner le programme de demain, dont l'un des éléments principaux est de militer pour des réformes permettant aux femmes non seulement d'être vues sous l'angle de leur capacité sexuelle et reproductive, mais aussi de devenir des agents actifs de la fourniture de soins de santé, jouant un rôle clé dans la conception, la gestion et la fourniture des services de santé.

Le rapport attire l'attention sur quatre domaines dans lesquels l'action politique pourrait faire réellement la différence de santé des femmes: construction d’un encadrement solide et d’une réponse institutionnelle cohérente qui fusionneraient autour d'un programme clair; adaptation des systèmes de santé aux femmes; exploitation des changements de la politique publique pour encourager les changements sociaux fondamentaux (par exemple par le biais d'actions ciblées visant à aider les filles à aller à l'école); et enfin, construction du socle de connaissances et suivi des progrès.

L'OMS espère qu'en examinant les données disponibles et en décidant d’une voie à suivre convaincante, la santé des femmes et des filles, et de la société dans son ensemble, pourra être améliorée. Comme l'indique le rapport, «améliorer la santé des femmes, c’est améliorer le monde.»

Rapport de l’OMS sur la santé des femmes: le sida

Populations clés:

Femmes et filles


Coparrainants:

OMS

UNFPA


Partenaires:

Coalition mondiale sur les femmes et le sida (GCWA) (en anglais)


Centre de presse:

L'OMS appelle à agir au delà du secteur de la santé pour améliorer la santé des femmes (9 novembre 2009)


Reportages:

Donner aux femmes les moyens de se protéger contre le VIH : la promotion du préservatif féminin au Zimbabwe (29 octobre 2009) 

UNAIDS partners in new Clinton Global Initiative to address sexual violence against girls (25 septembre 2009)

Un nouveau rapport montre une vulnérabilité accrue au VIH chez les migrantes originaires d'Asie dans les Etats arabes (10 mars 2009)

La Commission de la condition de la femme débute ses travaux par un appel à des mesures permettant d'atteindre les objectifs de l'accès universel et de l'égalité entre hommes et femmes (2 mars 2009)

Contrer les violences faites aux femmes : une tâche essentielle pour la toute nouvelle Coalition caribéenne sur les femmes, les filles et le sida (6 mars 2009)

Mettre l'accent sur la violence sexuelle à l'occasion de la Journée internationale de la femme (5 mars 2009)


Publications:

Les femmes et la santé: La réalité d’aujourd’hui, le programme de demain

Une action conjointe en vue de résultats. Cadre de résultats de l'ONUSIDA (2009-2011) (pdf, 488 Kb.)

2008 Delegates Guide to Women and AIDS: All Women, All Rights (pdf, 506 Kb.) (en anglais)

An Analysis of the Gender Policies of the Three Major AIDS Financing Institutions: The Global Fund to Fight AIDS, Tuberculosis and Malaria, the World Bank and the President’s Emergency Plan for AIDS Relief (pdf, 150 Kb.) (en anglais)

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Les traitements antirétroviraux à des fins de prévention

06 novembre 2009

Les personnes vivant avec le VIH, qui suivent un traitement antirétroviral efficace, peuvent arriver à une charge virale indétectable — c'est-à-dire la concentration de virus dans un liquide organique comme le sang, le sperme ou les sécrétions vaginales — à un certain stade de leur traitement. Des études suggèrent que lorsque la charge virale sanguine est indétectable, le risque de transmission du VIH est considérablement réduit. Cependant, il n'a pas été prouvé que traitements antirétroviraux à des fins de prévention éliminent complètement les risques de transmission du virus.

Au début de cette semaine, l'OMS a organisé une réunion pour passer en revue les données scientifiques disponibles concernant le recours à des traitements antirétroviraux à des fins de prévention. L'Organisation s'est également penchée sur les implications de cette approche pour les individus et la collectivité, tout en prenant en considération les implications en termes de droits de l'homme, d'éthique et de santé publique.

Le Dr Paul De Lay, Directeur exécutif adjoint de l'ONUSIDA, a prononcé les remarques de conclusion. Il a déclaré que la réunion avait soulevé le fait indéniable que de nombreuses personnes vivant avec le VIH — dont beaucoup auraient besoin d'un traitement immédiat — n'ont pas la possibilité d'accéder à des services de conseil et de dépistage du VIH et de démarrer un traitement approprié, à cause d'un ensemble d'obstacles sociaux, culturels et économiques.

Nous vivons une période passionnante et pleine de défis. Les différents points de vue exprimés pendant la réunion reflètent ce qui se fait de mieux dans la riposte au sida ; la poursuite de ce débat — ce questionnement résolu et l'agenda de recherche issus de cette réunion — contribueront sans aucun doute à sauver davantage de vies humaines et à éviter de nouvelles infections.

Dr Paul De Lay, Directeur exécutif adjoint de l'ONUSIDA

Le Dr De Lay a félicité les participants pour leurs travaux visant d'une part, à identifier des moyens innovants et scientifiquement fondés d'accélérer la progression vers l'accès universel à la prévention, au traitement, à la prise en charge et à l'appui en matière de VIH, et d'autre part, à maximiser les effets des traitements antirétroviraux, ce qui permet à la fois aux personnes vivant avec le VIH de mener une vie pleine et productive, et de renforcer la prévention primaire de la transmission du virus.

« Nous vivons une période passionnante et pleine de défis. Les différents points de vue exprimés pendant la réunion reflètent ce qui se fait de mieux dans la riposte au sida ; la poursuite de ce débat — ce questionnement résolu et l'agenda de recherche issus de cette réunion — contribueront sans aucun doute à sauver davantage de vies humaines et à éviter de nouvelles infections », a poursuivi le Dr De Lay.

L'ONUSIDA recommande une approche globale de la prévention du VIH, qui prévoit et met en oeuvre une combinaison de programmes et de politiques éclairés par des données probantes et fondés sur les droits de l'homme, notamment des programmes pratiques destinés à souligner les cause de vulnérabilité comme l'inégalité entre les sexes ou la stigmatisation et la discrimination entourant le VIH. 

Les traitements antirétroviraux auront plusieurs fonctions dans les stratégies de prévention combinées, ainsi que dans d'autres stratégies essentielles. Parmi ces stratégies figurent, entre autres, la communication sur des changements sociaux et comportementaux visant à débuter une vie sexuelle plus tardivement, l'encouragement à la fidélité mutuelle et à une réduction du nombre de partenaires sexuels, la promotion d'une sexualité à moindre risque, notamment par l'utilisation correcte et constante de préservatifs féminins ou masculins, les programmes de réduction des risques pour les consommateurs de drogues, la prévention de la transmission verticale et d'autres programmes de prévention biomédicaux, comportementaux et structurels. 

l'OMS a organisé une réunion, concernant les traitements antirétroviraux à des fins de prévention, à Genève du 2 au 4 novembre 2009.

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Les gouvernements et la société civile élargissent l’accès au conseil et dépistage du VIH

30 septembre 2009

Ce reportage est aussi publié sur le site www.who.int

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Les habitants du Cap, en Afrique du Sud, ont l’habitude de voir un camion aux couleurs vives, connu sous le nom de « Tutu Tester », sillonner les rues de leur ville, dans le cadre d’une campagne destinée à persuader les gens de connaître leur statut sérologique. Plus de 10 000 personnes ont fait l’objet d’un conseil et dépistage depuis mai 2008, date à laquelle ce dispensaire mobile de la Fondation Desmond Tutu pour le VIH a pris la route.

C’est l’une des nombreuses initiatives lancées en Afrique subsaharienne pour dissiper la stigmatisation et la peur associées depuis longtemps au sida. Ces campagnes originales vont de conseils aux professionnel(le)s du sexe dans les étapes pour chauffeurs routiers à des recommandations des pairs dans les zones minières, ou encore des semaines nationales du dépistage qui bénéficient de l’appui de célébrités. Elles s’inscrivent dans le cadre d’activités nationales et internationales plus larges dont le but est de multiplier le nombre de personnes bénéficiant d’un conseil et dépistage, des services qui sont souvent qualifiés de « point d’entrée vers la prévention, le traitement et les soins du VIH » car ils sont une condition préalable à un accès ponctuel à ces trois interventions, notamment le traitement antirétroviral qui diminue les taux de mortalité. 

L’an dernier, 90% des pays à revenu faible ou intermédiaire ont indiqué qu’ils disposaient de politiques de conseil et dépistage du VIH, contre 70% en 2007, d’après le rapport de situation Vers un accès universel, publié par l’OMS, l’UNICEF et l’ONUSIDA. Les pays les plus touchés par la pandémie – l’Afrique du Sud, le Botswana, le Kenya, le Lesotho, le Malawi, la Namibie, l’Ouganda, la République-Unie de Tanzanie, le Rwanda et le Swaziland – assurent le conseil et dépistage des femmes enceintes comme base de la prévention de la transmission mère-enfant (PTME), pour diminuer le nombre de nourrissons nés avec le VIH et aider les femmes enceintes séronégatives à se prémunir contre l’infection.

Il est encourageant de constater que davantage de pays adhèrent aux directives de l’OMS-ONUSIDA sur le conseil et dépistage à l’initiative du soignant dans les établissements de santé. Cette politique recommande le conseil et le dépistage du VIH comme éléments des soins standard prodigués à tous les patients qui présentent des symptômes ou une pathologie pouvant indiquer une infection à VIH, aux nourrissons nés de mères séropositives et, dans les épidémies généralisées, à tous les patients qui se rendent dans un établissement de santé. Ces directives sont essentielles pour faciliter un diagnostic rapide dans les pays qui sont aux prises avec une double épidémie de VIH et de tuberculose.

Le nombre d’établissements de santé qui assurent le conseil et dépistage du VIH est en hausse. Dans 15 pays d’Asie de l’Est, du Sud et du Sud-Est qui ont transmis des informations, le nombre de ces établissements est passé de 13 000 en 2007 à 15 000 en 2008 ; dans les pays d’Amérique latine et des Caraïbes qui ont notifié des données, il a doublé, alors que l’Afrique subsaharienne affiche une croissance de 50%.

Certains pays ont accompli plus de progrès que d’autres. L’Éthiopie a porté le nombre de ses établissements de 1005 à 1469 et a indiqué que 4,5 millions de personnes avaient bénéficié du conseil et dépistage en 2008, contre 1,9 million en 2007. À l’autre bout de l’échelle, moins de 10% des centres de santé au Nigéria et en République démocratique du Congo disposaient de services de conseil et dépistage.

Le Cameroun a adopté une politique de conseil et dépistage à l’initiative du soignant en 2007. Cette mesure résultait de la volonté du Gouvernement de relever le nombre de patients sous traitement, de 600 en 2001 à 60 000 en novembre 2008, d’après Étienne Kembou, Administrateur national des programmes de l’OMS pour le VIH/sida au Cameroun. Bien qu’il reste encore beaucoup à faire pour former le personnel de santé à appliquer le modèle gouvernemental au niveau local, Kembou affirme que 85% des femmes enceintes qui se rendent dans les établissements de santé acceptent d’être testées, à l’instar d’un nombre croissant d’hommes. « Le sida ne provoque plus la stigmatisation qu’il suscitait dans les années 90 et beaucoup de personnes séropositives ne cachent pas leur statut », remarque Kembou, ajoutant que la semaine nationale annuelle de dépistage et les projets d’éducation par les pairs à l’intention des 15-25 ans ont beaucoup contribué à ce succès.

L’Ouganda et le Kenya ont étendu la couverture grâce aux services de conseil et dépistage à domicile, dans lesquels les conseillers font du porte à porte. L’avantage est que les couples peuvent être conseillés ensemble dans un environnement familier, sans la stigmatisation attachée à une consultation dans un centre gouvernemental. Par conséquent, il y a moins de problèmes de révélation du statut que lorsque le partenaire masculin ou féminin se prête séparément au test. De plus, les enfants chez qui le virus n’a pas été diagnostiqué peuvent avoir accès aux services de prise en charge du VIH et il est possible de cibler les zones à risque élevé, comme le bidonville de Kibera près de Nairobi.

Dans des pays comme le Botswana et le Swaziland, la campagne gouvernementale de circoncision pour la prévention du VIH a conduit à une augmentation du conseil et dépistage chez les hommes, un groupe fréquemment sous-desservi, comme condition préalable à l’intervention chirurgicale. Eugene Kyarko, Représentant de l’OMS au Botswana, se réjouit que l’intensification des campagnes de prévention visant les jeunes porte ses fruits. « On constate une augmentation du dépistage à tous les niveaux car les jeunes savent qu’ils peuvent bénéficier des interventions s’ils connaissent leur statut. »

En Afrique du Sud, qui compte le plus grand nombre de personnes séropositives dans le monde, 50% des répondants âgés de plus de 15 ans interrogés au cours d’une enquête démographique nationale réalisée en 2008 par le Human Sciences Research Council ont affirmé qu’ils avaient déjà subi un test du VIH, contre 20% en 2002. Entre 2005 et 2008, le pourcentage de femmes et d’hommes qui ont indiqué qu’ils s’étaient soumis à un dépistage au cours des 12 mois précédents avait plus que doublé.

 Les groupes de la société civile en Afrique du Sud, comme Treatment Action Campaign, ont organisé des campagnes à forte visibilité pour encourager la population à se faire tester. Beaucoup d’initiatives locales sont épaulées par des donateurs étrangers et les pouvoirs publics, et elles sont en train de faire passer le message. 

Sweetness Mzoli dirige une organisation appelée Kwakhanya (« Lumière ») qui s’occupe de 300 bénéficiaires à Khayelitsha, un quartier pauvre du Cap avec des taux élevés de prévalence du VIH. Elle écume les stations de taxis pour persuader les hommes de subir un test et elle note que la résistance est beaucoup plus faible qu’il y a à peine un an. « La situation change. Beaucoup d’hommes veulent parler de leur statut et souhaitent savoir s’ils sont séropositifs », se félicite-t-elle. 

Le « Tutu Tester » est aussi un visiteur régulier des stations de taxis de Khayelitsha, ainsi que des centres commerciaux et autres zones de grosse affluence. Le processus de conseil et dépistage est efficace, sérieux et amical. Les patients peuvent éviter les longues files d’attente dans les centres de santé publique, tout en sachant qu’ils recevront un service de qualité, en toute confidentialité. 

« Quand vous leur offrez un service rapide et efficace, les gens sont d’accord de se faire tester », affirme Nienke van Schaik, Coordonnatrice du projet. Le dispensaire mobile propose maintenant un ensemble de prestations, avec le dépistage de l’hypertension et du diabète « pour que ce soit moins intimidant », dit-elle. « Il suffit que nous apparaissions. Dès que les gens nous voient, ils courent chercher leur partenaire et leurs parents. Ils veulent se faire tester. »

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Davantage de nourrissons protégés contre le VIH alors que s’élargit l’accès aux médicaments antirétroviraux pour prévenir la transmission mère-enfant

30 septembre 2009

Ce reportage est aussi publié sur le site www.who.int

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Photo: OMS/James Oatway 2009

Le désespoir cède la place à un optimisme prudent, même dans les pays africains les plus gravement touchés par le VIH, à mesure que les médicaments antirétroviraux deviennent plus largement disponibles et évitent aux femmes séropositives d’infecter leur enfant avant ou après l’accouchement. Ces progrès rapprochent le monde de l’objectif des Nations Unies qui est de voir bientôt une génération d’enfants délivrée du VIH.

La prévention de la transmission mère-enfant du VIH (PTME) est l’une des armes les plus puissantes dans la panoplie de prévention du VIH et elle possède un formidable potentiel pour améliorer la santé maternelle et infantile. Pourtant, en dépit des progrès récents, il reste encore beaucoup à faire. 
En 2008, 45% des femmes enceintes qui vivent dans les pays à revenu faible ou intermédiaire ont reçu des antirétroviraux pour prévenir la transmission du VIH à leur enfant, contre 35% en 2007 et 10% en 2004, apprend-on dans le rapport de situation 2009 Vers un accès universel, publié par l’OMS, l’UNICEF et l’ONUSIDA. Dans les pays d’Afrique orientale et australe, qui enregistrent les taux les plus élevés d’infection, la couverture est passée de 46% en 2007 à 58% en 2008, grâce à un engagement national accru et un soutien international ciblé.

 L’un des raisons importantes est que le conseil et dépistage du VIH chez les femmes enceintes s’accroît avec l’expansion des politiques de dépistage à l’initiative du soignant dans les établissements de santé. En 2008, 21% des femmes accouchant dans les pays à revenu faible ou intermédiaire se sont prêtées à un test du VIH, contre 15% en 2007. En Afrique subsaharienne, le pourcentage correspondant a fait un bond de 17% à 28%, avec des taux de hausse particulièrement élevés dans les pays d’Afrique orientale et australe. Ce succès est partiellement dû à une multiplication des consultations prénatales qui assurent des services de PTME et qui attirent un nombre élevé de femmes enceintes se rendant pour la première fois dans un centre de santé. 
Dans le monde, le sida est la principale cause de mortalité des femmes en âge de procréer. En 2008, le rapport estime que 1,4 million de femmes enceintes vivant avec le VIH ont donné naissance à un enfant, dont 91% en Afrique subsaharienne. Un tiers des enfants séropositifs meurent avant l’âge d’un an et près de la moitié avant leur deuxième anniversaire. 

En 2008, 70 pays à revenu faible ou intermédiaire avaient établi un plan national d’expansion assorti d’objectifs démographiques pour prévenir la transmission mère-enfant du VIH, alors qu’ils n’étaient que 34 en 2005. En 2008, 54 pays possédaient des plans pour élargir les services pédiatriques de prise en charge du VIH, contre 19 pays en 2005. Environ 32% des nourrissons nés de mères séropositives en 2008 avaient reçu des antirétroviraux, soit cinq fois plus qu’en 2004. 

Les recommandations des Nations Unies sur la PTME sont fondées sur une méthode à quatre volets : prévention primaire de l’infection à VIH chez les femmes en âge de procréer ; prévention des grossesses non désirées chez les femmes séropositives ; prévention de la transmission du VIH des mères séropositives à leurs nourrissons ; et prestation de services appropriés de traitement, de soins et de soutien aux mères vivant avec le VIH, à leurs enfants et à leurs familles.

L’Assemblée générale des Nations Unies a fixé comme objectif l’accès de 80% des femmes enceintes et de leurs enfants aux services essentiels de prévention, de traitement et de soins d’ici à 2010, afin de réduire de 50% la proportion de nourrissons séropositifs. Pour y parvenir, il faudra que 500 000 femmes enceintes supplémentaires bénéficient des services de PTME. Étant donné que la PTME représente l’interface entre le VIH et les services de santé maternelle et infantile, cette mesure aurait des avantages pour la santé des femmes et des enfants en général. La réalisation de cet objectif demeure un défi ambitieux, mais de plus en plus de pays avancent à grands pas dans la bonne direction.

Le Botswana, longtemps considéré comme un modèle en Afrique subsaharienne pour la prévention, le traitement et les soins du VIH, a aisément dépassé l’objectif : dans ce pays, près de 95% des femmes enceintes séropositives et leurs nouveau-nés bénéficient désormais d’un conseil, d’un dépistage et de l’administration d’antirétroviraux. D’après Eugene Nyarko, Représentant de l’OMS dans le pays, la PTME est de longue date l’un des piliers des programmes nationaux de prévention. « La volonté et la responsabilité du Gouvernement ont été déterminantes », note-il.

Le Swaziland, qui connaît la prévalence du VIH la plus élevée au monde, a accompli des progrès substantiels. Plus de 90% des femmes enceintes dans les établissements de santé publique bénéficient maintenant d’un conseil et d’un dépistage, et la plupart de celles qui sont séropositives reçoivent des antirétroviraux, d’après Derek von Wissel, Directeur du Comité national de riposte d’urgence au VIH/sida du Swaziland. « La disponibilité du traitement est un élément extrêmement positif. Les gens n’ont pas aussi peur du test puisqu’ils savent que le VIH n’est plus une condamnation à mort et qu’il existe des remèdes. » Le Swaziland a réduit son taux de transmission mère-enfant : alors qu’il culminait à plus de 30%, il se situe désormais à environ 20% et l’objectif est de le ramener à 5% d’ici à 2014, affirme von Wissel. « Au Botswana, le programme pédiatrique ralentit car de moins en moins de nourrissons sont infectés par le VIH. Nous devrions nous aussi prendre cette direction », espère-t-il.

Tout aussi important, davantage de pays suivent les recommandations de l’OMS qui préconise l’association de deux ou trois médicaments antirétroviraux pour prévenir la transmission verticale de la mère à l’enfant. En 2007, 49% des femmes sous antirétroviraux recevaient un schéma à dose unique de névirapine. En 2008, ce taux avait été ramené à 31%, car davantage de femmes prenaient une association plus efficace de plusieurs antirétroviraux.

 Une enquête portant sur des nouveau-nés qui ont subi un test du VIH pendant la vaccination systématique dans la province sud-africaine du KwaZulu-Natal a révélé que le taux de transmission verticale à six semaines était de 7% en 2008-2009, contre 20,8% en 2004-2005. Cette réduction spectaculaire était principalement due à une expansion des services de conseil, de dépistage et de traitement ainsi qu’au passage à une association de plus d’un médicament antirétroviral.

« Ces données prouvent qu’il est possible d’administrer un traitement antirétroviral efficace à grande échelle et de réduire nettement les taux de transmission », affirme le rapport Vers un accès universel. « Par comparaison avec la situation d’il y a cinq ans, nous avons enregistré une augmentation remarquable de la couverture », observe Hoosen Coovadia, l’un des plus éminents professeurs de pédiatrie et spécialistes de PTME d’Afrique du Sud. Il reconnaît néanmoins que les limitations de la capacité au niveau local continuent d’entraver les progrès et que les autorités sanitaires devraient faire plus pour se servir de la PTME comme catalyseur afin d’élargir les services de santé génésique et d’atteindre les partenaires masculins. 

Dans l’ensemble, les progrès de l’Afrique centrale et de l’Ouest ont été freinés par les faibles taux de couverture au Nigéria et en République démocratique du Congo qui supportent le poids le plus lourd d’infection à VIH dans la région. À lui seul, le Nigéria représente 30% du retard pris dans le monde pour réaliser l’objectif des Nations Unies, à savoir atteindre 80% des femmes d’ici à 2010.

En Afrique du Nord et au Moyen-Orient, moins de 1% des femmes enceintes vivant avec le VIH ont reçu des antirétroviraux pour prévenir la transmission du VIH à leur enfant. En Asie de l’Est, du Sud et du Sud-Est, le chiffre était de 25%. La couverture en Amérique latine a augmenté de 47% en 2007 à 54% en 2008, et de 29% à 52% aux Caraïbes. En Europe et Asie centrale, elle a grimpé de 74% en 2007 à 94% en 2008.

Même dans les pays qui possèdent des programmes solides de PTME, il faut se garder d’un excès d’optimisme. La Thaïlande, par exemple, a ramené le taux de transmission mère-enfant du VIH à moins de 5%, se félicite Siripon Kanshana, Vice-secrétaire permanente du Ministère de la santé publique. Mais elle ajoute qu’il faut renforcer les capacités et former le personnel médical, en particulier les infirmières, au conseil et dépistage et au suivi des effets secondaires des antirétroviraux et de la pharmacorésistance potentielle. « Le Ministère de la santé est déterminé à y parvenir, mais le Gouvernement a encore besoin du plaidoyer des institutions des Nations Unies pour consolider notre système de santé. »

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Plus de quatre millions de personnes seropositives pour le VIH beneficient desormais d’un traitement antiretroviral

30 septembre 2009

Joint press release issued by WHO, UNAIDS and UNICEF

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Genève / Paris, 30 septembre 2009 – Selon un nouveau rapport publié aujourd’hui par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) et le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA), plus de quatre millions de personnes bénéficiaient fin 2008 d’un traitement antirétroviral dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, ce qui représente une augmentation de 36 % en un an et une multiplication par dix sur cinq ans du nombre de ces patients.

Le rapport, intitulé Vers un accès universel : étendre les interventions prioritaires liées au VIH/sida dans le secteur de la santé, fait état d’autres progrès, notamment d’une extension du conseil et du dépistage du VIH et d’un meilleur accès aux services de prévention de la transmission mère-enfant du virus.

« Ce rapport montre que d’immenses progrès ont été faits dans la lutte contre le VIH/sida dans le monde », a déclaré le Directeur général de l’OMS, le Dr Margaret Chan. « Mais nous ne devons pas nous nous en tenir là. Au moins cinq millions de personnes vivant avec le VIH n’ont toujours pas accès à un traitement et à des soins qui pourraient améliorer leur espérance de vie. Beaucoup de gens n’ont pas accès aux services de prévention dont ils auraient besoin. Les gouvernements et les partenaires internationaux doivent agir plus vite pour parvenir à l’accès universel au traitement. », a-t-elle ajouté.

Traitement et soins

L’accès au traitement antirétroviral continue à s’élargir rapidement. Dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, 42 % des 9,5 millions de personnes qui avaient besoin d’un traitement y avaient effectivement accès en 2008, contre 33 % en 2007. C’est en Afrique subsaharienne, où surviennent les deux tiers des infections à VIH, que l’on a constaté les plus grands progrès.
Le prix des antirétroviraux les plus couramment utilisés a très nettement baissé ces dernières années, ce qui a permis de rendre le traitement plus accessible. Cependant, si le prix des traitements de première intention a baissé de 10 % à 40 % entre 2006 et 2008, les traitements de deuxième intention restent onéreux.
Malgré les récents progrès, les services de traitement sont encore loin de répondre aux besoins et la crise économique mondiale a remis en question leur pérennité. Chez de nombreux patients, le diagnostic est posé tardivement, alors que la maladie a déjà progressé, ce qui entraîne un retard dans l’instauration du traitement antirétroviral et de forts taux de mortalité au cours de la première année.

Dépistage et conseil

Selon des données récentes, la disponibilité des services de conseil et de dépistage du VIH s’améliore. Dans 66 pays, le nombre d’établissements de santé qui proposent ces services a augmenté d’environ 35 % entre 2007 et 2008.
En outre, de plus en plus de gens ont recours aux services de conseil et de dépistage. Selon les données rapportées, dans 39 pays, le nombre total de tests de dépistage du VIH effectués a plus que doublé entre 2007 et 2008. Toutes régions confondues, 93 % des pays ayant rapporté des données proposaient en 2008 le dépistage gratuit du VIH dans les établissements de santé du secteur public.
Néanmoins, la majorité des personnes qui vivent avec le VIH ignorent encore leur statut sérologique. Le faible recours aux services de dépistage s’explique en partie par la méconnaissance des risques d’infection et la crainte de la stigmatisation et de la discrimination.

Femmes et enfants

En 2008, l’accès des femmes et des enfants aux services de prise en charge du VIH s’est amélioré. En 2008, environ 45 % – contre 35 % en 2007 – des femmes enceintes séropositives ont bénéficié d’un traitement antirétroviral pour éviter la transmission du VIH à l’enfant et, dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, 21 % environ des femmes enceintes, contre 15 % en 2007, ont bénéficié d’un dépistage du VIH.

Davantage d’enfants bénéficient de programmes pédiatriques de traitement antirétroviral : le nombre de moins de 15 ans ayant reçu un tel traitement est passé d’environ 198 000 en 2007 à 275 700 en 2008, soit 38 % de ceux qui en avaient besoin.

À l’échelle mondiale, le sida reste la première cause de mortalité chez la femme en âge de procréer. Selon le Directeur général de l’UNICEF, Ann M. Veneman, « Bien que l’on prête une attention croissante aux femmes et aux enfants dans la lutte mondiale contre le VIH/sida, la maladie a toujours un effet dévastateur sur leur santé, leurs moyens de subsistance et leur survie ».

Populations les plus exposées

En 2008, on a disposé de davantage de données sur l’accès aux services de prise en charge du VIH des populations fortement exposées au risque d’infection, notamment les prostitué(e)s, les hommes homosexuels et les toxicomanes par voie intraveineuse.
Si les interventions permettant de lutter contre le VIH s’étendent à certains endroits, certaines catégories de la population particulièrement exposées ne peuvent accéder aux services de santé en raison d’obstacles techniques, juridiques et socioculturels.

Selon le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, Michel Sidibé,  « Tous les indicateurs montrent que le nombre de personnes qui ont besoin d’un traitement a considérablement augmenté ces dernières années ». « L’accès équitable au traitement sera l’une de nos premières préoccupations et l’ONUSIDA continuera à se faire le porte-parole des sans-voix, en veillant à ce que les groupes marginalisés et les plus vulnérables face à l’infection à VIH aient accès aux services d’une importance vitale pour leur santé et celle de leur famille et de leur entourage. »

Plus de quatre millions de personnes seropositive

Centre de presse:

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Reportages:

Les gouvernements et la société civile élargissent l’accès au conseil et dépistage du VIH (30 septembre 2009)

Davantage de nourrissons protégés contre le VIH alors que s’élargit l’accès aux médicaments antirétroviraux pour prévenir la transmission mère-enfant (30 septembre 2009)


Contact:

À Genève :

OMS
Saira Stewart
Tél: +41 22 791 2511
Portable: +41 79 467 2013
Courriel: stewarts@who.int

ONUSIDA
Sophie Barton-Knott
Tél: +41 22 791 1697
Portable: +41 79 514 6896
Courriel: bartonknotts@unaids.org

À New York :

UNICEF
Kathryn Donovan
Tél: + 1 212 326 7452
Courriel: kdonovan@unicef.org  

À Londres :

Cathy Bartley
Tél: +44 20 8694 9138
Portable: +44 7958 561 671
Courriel: cathy.bartley@bartley-robbs.co.uk

Claire Hoffman
Tél: +44 208 892 5215
Portable: +44 7977 440 353
Courriel: claire.hoffman@bartley-robbs.co.uk

À Paris :

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Tél:+33 1 69 286 286
Portable: +33 6 08 719 795
Courriel: michel.aublanc@orange.fr  

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