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Cinq questions sur la riposte au VIH en Côte d’Ivoire

27 octobre 2021

À la veille du Sommet de l’Afrique occidentale et centrale sur le VIH/sida qui se tiendra à Dakar du 31 octobre au 2 novembre 2021, l’ONUSIDA a posé à ses directeurs nationaux de la région cinq questions sur la riposte au sida dans leur pays. Voici les réponses de Dr Brigitte QUENUM, Directrice Pays de l’ONUSIDA en Côte d’Ivoire.

« Ces 5 dernières années en Côte d’Ivoire ont été marquées par une remarquable trajectoire de progression et d’amélioration dans la vie des personnes vivant avec le VIH. Bien sûr, l’épidémie de COVID-19 a mis un frein à l’accès des services de dépistage et de prévention. Mais si le gouvernement investit davantage dans les programmes communautaires, nous pouvons renverser cette tendance. »

Dr Brigitte QUENUM Directrice Pays de l’ONUSIDA en Côte d’Ivoire

Les personnes vivant avec le VIH (PVVIH) en Côte d’Ivoire ont vu récemment des résultats plus qu’encourageants : diminution des nouvelles infections, des décès liés au sida et une meilleure prise en charge par les programmes de prévention et de traitement. Malheureusement, ces tendances ont été interrompues par la COVID-19 et les restrictions qui ont diminué l’accès aux services de santé essentiels.

Ce contexte représente aussi une opportunité de réformer la riposte au VIH et faire encore mieux : notamment, en ciblant davantage les populations les plus à risques telles que les adolescentes et les jeunes filles, et en investissant davantage dans les programmes pédiatriques. Enfin, et surtout, le gouvernement doit remédier à l’hyper-dépendance de la riposte aux fonds extérieurs en augmentant les ressources nationales dédiées au VIH.

1. Quels sont les principaux progrès réalisés dans la riposte de votre pays à l’épidémie de VIH au cours des cinq dernières années ?

La Côte d’Ivoire a fait des progrès considérables et a amorcé sa transition épidémique. Selon les estimations de Spectrum (2021), les nouvelles infections ont diminué de 50% entre 2010 et 2020, et les décès liés au sida ont baissé de plus de moitié. Ces résultats sont entre autres liés à une amélioration de la couverture des traitements et de la qualité des programmes spécialisés. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 77% des PVVIH connaissent leur statut sérologique, 74% des PVVIH sont sous traitement ARV et 61% des PVVIH ont une charge virale supprimée.

Le dynamisme des organisations de la société civile ainsi que le soutien important du PEPFAR, du Fonds mondial mais aussi des agences du système des Nations unies ont permis de renforcer les efforts en faveur du respect des droits de l’homme et à mieux orienter la riposte vers les populations qui en ont le plus besoin.

2. Quels sont les principaux défis à relever ?

D’après les estimations de PEPFAR, près de 80% du financement de la riposte au VIH en Côte d’Ivoire provient de ressources extérieures, et notamment de PEPFAR et du Fonds mondial. Cette immense dépendance expose le pays à un manque de prévisibilité et de stabilité de financement. De plus, des défis au niveau programmatique persistent, notamment un meilleur ciblage des populations clé est nécessaire -- surtout des adolescentes et jeunes femmes, touchées par l’épidémie de façon disproportionnée comparativement aux hommes du même âge. Le dépistage et la prise en charge pédiatriques du VIH ainsi que le développement de stratégies efficaces pour cibler les hommes de plus de 25 ans infectés par le VIH font également partie des défis programmatiques à relever.

3. Comment la COVID-19 a-t-elle affecté la riposte au VIH dans votre pays ?

Selon le Rapport sur les résultats 2021 du Fonds mondial, la Côte d’Ivoire fait partie des pays où la COVID-19 a entraîné en 2020 une baisse de l’accès aux services de dépistage et de prévention du VIH. Ce constat a également été fait la même année dans une étude réalisée par le Programme National de Lutte contre le Sida (PNLS) réalisée en 2021. La COVID-19 a accentué les inégalités pour les populations les plus vulnérables déjà confrontées à des difficultés d’accès aux services VIH.

4. Qui sont les leaders méconnus de la riposte au sida dans votre pays ?

Les leaders méconnus sont ces hommes et femmes qui travaillent chaque jour pour garantir des services de qualité aux PVVIH, aux populations vulnérables et autres populations. Leur engagement continu est crucial pour consolider les résultats de la riposte et espérer un jour tendre vers la fin du sida.

5. Si vous pouviez demander à votre chef d’État de changer une chose pour renforcer la riposte au VIH, quelle serait-elle ?

Investir davantage de ressources domestiques pour mettre fin à l’épidémie du VIH en Côte d’Ivoire.

Sommet régional sur le VIH

L’ONUSIDA en deuil après la mort de Cyriaque Yapo Ako

22 juillet 2021

Brigitte Quenum, Directrice pays de l’ONUSIDA pour la Côte d’Ivoire

C’est avec une grande tristesse que j’ai appris le 15 juillet 2021 le décès de Cyriaque Yapo Ako, l’un des pionniers de la riposte au VIH en Côte d’Ivoire et en Afrique.

Membre fondateur du Ruban Rouge CI en 1994, il n’a jamais cessé de promouvoir le rôle des communautés dans la riposte au VIH. Au poste de directeur exécutif de RIP+ dans les années 2000, il a ensuite apporté son expertise à plusieurs organisations, notamment la Coalition internationale pour la préparation au traitement, African Men for Sexual Health and Rights et I CHANGE CI. Par ailleurs, il a collaboré en tant que personne-ressource pour l’assistance technique avec plusieurs partenaires, notamment l’ONUSIDA, Population Services International, le Plan d’urgence du Président des États-Unis pour la lutte contre le sida et le Programme des Nations Unies pour le développement.

En tant que membre fondateur d’Arc-en-Ciel en 2003, la première organisation non gouvernementale pour les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes au sein de la riposte au sida en Côte d’Ivoire, il a défendu la nécessité de créer un espace sécurisé destiné aux minorités sexuelles en Afrique, en particulier en Côte d’Ivoire, où les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes sont fréquemment sujets à la stigmatisation, à la discrimination et à la violence.

Dynamique et habité d’une ferveur militante, il s’est exprimé plusieurs fois au nom des personnes les plus marginalisées et négligées de la riposte au sida.

Entre 2004 et 2009, il a représenté les personnes vivant avec le VIH et les minorités sexuelles dans le cadre du mécanisme national de coordination en Côte d’Ivoire, où il a défendu ardemment des ripostes au VIH centrées sur les personnes dans le développement des applications de lutte contre le VIH pour le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.

Il a milité pour les droits des personnes vivant avec le VIH et, plus largement, des droits des populations clés au cours de plusieurs conférences internationales. En tant qu’intervenant, il a ainsi défendu ses positions dans des exposés et des discours, notamment au cours de la Conférence internationale sur le sida et les IST en Afrique (ICASA) en 2008 à Dakar au Sénégal, de l’ICASA 2011 à Addis-Abeba en Éthiopie, de l’ICASA 2013 au Cap en Afrique du Sud et de la Conférence internationale sur le sida 2016 organisée à Durban en Afrique du Sud.

Son décès est une perte douloureuse pour toutes les personnes impliquées dans la riposte au sida, en particulier celles qui s’engagent à défendre les plus vulnérables.

Il était un ami, un frère et un collègue pour beaucoup d’entre nous.

Que son âme repose en paix.

Le PNUD et l’ONUSIDA soutiennent plus de 300 femmes séropositives enceintes et allaitantes à Abidjan

08 juillet 2021

Comme le reste du monde, la COVID-19 frappe durement la Côte d’Ivoire. En réponse, le gouvernement a élaboré un plan de riposte nationale dès que les premiers cas de COVID-19 ont été confirmés en mars 2020. Malheureusement, les mesures restrictives de protection de la population ont eu un impact sur l’utilisation des services de santé, y compris ceux liés au VIH, menaçant le fragile suivi des soins par les personnes vivant avec le VIH. Les femmes enceintes et allaitantes vivant avec le VIH et leurs enfants, l’un des groupes les plus vulnérables, ont été particulièrement touchées, et une priorité a été de préserver leur accès aux services et aux soins afin d’éviter de voir des années d’efforts réduits à néant.

Le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et l’ONUSIDA ont uni leurs forces pour aider à retenir 333 femmes séropositives enceintes et en cours de lactation dans les services prénataux, de maternité et pédiatriques à Abidjan. Le projet fournira, sur neuf mois, 1 000 colis alimentaires et 1 000 colis d’hygiène pour apporter aux bénéficiaires une assistance alimentaire et les aider à se protéger contre la COVID-19.  Chaque colis alimentaire contient 20 kg de riz, six litres d’huile, 10 pains de savon et quatre boîtes de farine infantile ; un kit d’hygiène contient deux bouteilles de gel hydroalcoolique, deux bouteilles de savon liquide et 50 masques chirurgicaux. Le projet vise également à garantir que les femmes aient accès à l’offre complète de services développés dans le cadre du programme de prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant (transmission verticale) en Côte d’Ivoire, afin de s’assurer que tous les enfants des bénéficiaires du projet exposés à un risque d’infection fassent l’objet d’un dépistage précoce et aient accès aux soins appropriés, mais aussi de veiller à la documentation et au partage des bonnes pratiques.

L’une des bénéficiaires, Ouattara Maimouna, qui vit avec le VIH depuis cinq ans et est une mère allaitante de trois enfants, a déclaré : « Docteur, ce cadeau était incroyablement important pour nous. Cela nous a beaucoup aidées ! Ce stock de nourriture me permet de nourrir ma famille. Je ne peux pas vous en remercier suffisamment, car j’ai épuisé toutes les possibilités pour préserver le petit commerce qui faisait vivre ma famille. »

« Environ 700 colis d’hygiène et 700 colis alimentaires ont été distribués depuis le début du projet en décembre 2020. Les partenaires opérationnels du Plan d’urgence du président des États-Unis pour la lutte contre le sida (PEPFAR) sont unanimes pour dire que les kits ont contribué à garantir que les femmes enceintes et allaitantes respectent la prévention de la transmission verticale du VIH et continuent d’utiliser les services de soins pédiatriques, ainsi que les groupes d’entraide », a déclaré la directrice nationale de l’ONUSIDA pour la Côte d’Ivoire, Brigitte Quenum.

À ce stade de la mise en œuvre, des leçons peuvent d’ores et déjà être tirées. Le projet a été très bien accueilli par les bénéficiaires en raison de leur vulnérabilité qui a été aggravée par la crise du COVID-19. L’aide a permis d’améliorer le respect des rendez-vous lors des différentes consultations prénatales, d’améliorer la continuité du traitement et du dépistage de la charge virale pour les femmes enceintes et allaitantes et de renforcer le lien entre les femmes vivant avec le VIH et le personnel assurant une prise en charge clinique et communautaire. Le projet souligne également l’importance de prendre en compte la composante sociale dans les soins aux femmes dans la prévention de la transmission verticale des services de lutte contre le VIH.

La distribution des colis alimentaires et d’hygiène se poursuivra jusqu’à la fin de l'année 2021. La vulnérabilité des femmes enceintes et allaitantes vivant avec le VIH a augmenté au cours de la riposte à la COVID-19 et il est nécessaire d’élaborer des stratégies d’assistance qui répondent à leurs besoins spécifiques. « La mobilisation du PNUD, de l’ONUSIDA, du PEPFAR et d’organisations non gouvernementales partenaires a assuré une coalition de soutien en faveur de la sensibilisation et de l’élargissement des efforts en direction des populations vulnérables », a ajouté Mme Quenum. « Bien que cette initiative unique soit utile, des efforts doivent être faits pour intégrer d’autres activités, telles que la promotion de la nutrition et l’intégration d’une composante sociale dans les soins aux femmes vivant avec le VIH dans les services de transmission verticale et d’autres situations de prise en charge. »

Une étude portant sur la protection sociale inclusive et prenant en compte le VIH débutera dans les mois à venir en collaboration avec les principaux ministères impliqués. Il sera par ailleurs nécessaire de mobiliser des fonds pour les aspects sociaux liés aux femmes vivant avec le VIH et de militer en faveur d’aides durables.

La Première Dame de Côte d'Ivoire parraine une consultation nationale sur le VIH et la tuberculose pédiatriques

11 juin 2021

Malgré les grands progrès réalisés depuis les premiers jours de l'épidémie de VIH, la réponse au VIH chez les enfants est toujours à la traîne par rapport à la réponse pour les adultes.

Les enfants vivant avec le VIH sont particulièrement sensibles à la tuberculose (TB), l'une des principales causes de décès liés au sida. En 2020, selon les statistiques gouvernementales, 9 400 personnes sont mortes de maladies liées au sida en Côte d'Ivoire, dont 800 enfants de moins de 14 ans. Le pays comptait 21 000 personnes de moins de 15 ans vivant avec le VIH, dont 49 % seulement avaient accès à une thérapie antirétrovirale. Comment corriger une telle inégalité était la question au cœur d'une consultation nationale sur le VIH et la tuberculose pédiatriques qui s'est tenue du 8 au 10 juin à Abidjan, en Côte d'Ivoire.

La consultation intitulée "Agir ensemble pour une génération sans sida et sans tuberculose" visait à améliorer la prévention et la prise en charge du VIH et de la tuberculose chez les enfants et les adolescents en Côte d'Ivoire.

Dans son discours d'ouverture, Dominique Ouattara, la Première Dame de Côte d'Ivoire, a appelé à " l'élaboration d'une feuille de route ambitieuse qui permettra à la Côte d'Ivoire de réaliser ses engagements ". Elle a invité tous les participants à engager un dialogue sur les défis et les actions prioritaires à mener, et à discuter des rôles, des responsabilités et des contributions de chaque partenaire.

La consultation s'inscrit dans le cadre de l'Initiative Confessionnelle, une initiative de l'ONUSIDA et du Plan d'urgence du Président des Etats-Unis pour la lutte contre le sida qui organise des consultations et des formations nationales en Côte d'Ivoire, au Cameroun, au Kenya, au Nigeria et en République-Unie de Tanzanie.

"La consultation a permis de présenter la situation nationale en matière de diagnostic, de traitement et de prévention du VIH et de la tuberculose chez les enfants, d'identifier les principaux défis, d'exposer les solutions, les actions prioritaires et les ressources nécessaires pour améliorer le déploiement national d'un traitement et d'un diagnostic pédiatriques optimaux du VIH et de la tuberculose, et d'identifier les bonnes pratiques à reproduire par le biais de la société civile et des organisations confessionnelles", a déclaré Patrick Brenny, le directeur régional de l'ONUSIDA pour l'Afrique occidentale et centrale.

La Déclaration politique des Nations Unies de 2016 sur l'élimination du sida et le programme Start Free, Stay Free, AIDS Free n'ont pas atteint leurs objectifs en matière de sida pédiatrique. À l'échelle mondiale, on estime que 160 000 enfants ont contracté le VIH en 2020, ce qui est loin de l'objectif mondial de 20 000. Une nouvelle modélisation a également montré que la pandémie de COVID-19 pourrait avoir un impact majeur sur les nouvelles infections par le VIH chez les enfants en Afrique subsaharienne.

Mme Ouattara a appelé les 350 participants à œuvrer à la réduction des inégalités et a demandé à toutes les parties prenantes d'unir leurs forces pour parvenir à la certification de l'élimination de la transmission du VIH de la mère à l'enfant. "Aujourd'hui, en 2021, aucun enfant ne doit mourir du sida ou de la tuberculose dans notre pays", a-t-elle ajouté.

Une mission conjointe soutient la riposte au VIH dans la région ivoirienne de Gboklè/Nawa/San Pedro

30 avril 2021

La région de Gboklè/Nawa/San Pedro est le deuxième centre économique de la Côte d’Ivoire et l’une des régions les plus touchées par l’épidémie de VIH. Elle attire, d'une part, une main-d’œuvre nombreuse en raison de son dynamisme économique et de son industrie, principalement dans les activités liées au port et à l’agriculture, et d'autre part, des travailleurs et travailleuses du sexe, ainsi que d’autres populations clés.

Du 16 au 20 avril, une mission conjointe du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD)/ONUSIDA est allée sur le terrain faire le point sur la riposte au VIH à l’heure de la COVID-19. La mission a évalué la manière dont cette riposte prend en compte les besoins des personnes les plus vulnérables.

La délégation a d’abord rendu une visite de courtoisie aux autorités administratives et sanitaires de la région, puis s’est rapidement concentrée sur les sites offrant des services aux personnes vivant avec le VIH et aux populations clés. Dans les structures de santé visitées, que ce soit à l’Hôpital régional de San Pedro, ci-dessus, ou au centre de santé de l’organisation non gouvernementale APROSAM (Association pour la Promotion de la Santé de la Femme, de la Mère et de l’Enfant), l’équipe n’a pu que constater l’engagement et la détermination des équipes de santé et administratives. « Nous avons créé une équipe d’assurance qualité au sein de l’hôpital afin de garantir que nos services prennent en compte les besoins de chaque patient et patiente », a déclaré Alexandre Kissiedou, directeur de l’hôpital régional de San Pedro.

La visite de l’APROSAM a été l’un des temps forts de la mission. La délégation a eu de longues discussions avec des représentantes et des représentants d’une dizaine d’associations qui se sont rendues au siège de l’APROSAM pour cette rencontre. Des échanges fructueux ont eu lieu avec des membres d’associations de personnes vivant avec le VIH et de populations clés, ainsi qu’avec des membres d’organisations non gouvernementales travaillant avec des jeunes.

« C’est la première fois que la société civile reçoit la visite de représentantes et représentants nationaux de deux agences des Nations Unies », a déclaré Odette Koffi, directrice exécutive de l’APROSAM, une association impliquée dans la riposte au VIH, à la tuberculose et au paludisme dans la région. Elle a également signalé que la société civile s’engage pleinement dans la riposte au VIH, mais qu’elle manque de moyens pour répondre aux besoins de toutes les personnes.

« Les activités rémunérées ne fonctionnent plus comme avant. Aujourd’hui, nous n’arrivons même pas à manger correctement et nous ne pouvons pas prendre d’antirétroviraux à jeun », a expliqué Maya Rose Nean. C’est ainsi que la directrice de l’association locale CERBAS qui s’adresse aux femmes vivant avec le VIH décrit l’impact de la COVID-19 sur les femmes séropositives dans le pays.

S’exprimant au nom de la délégation, Brigitte Quenum, Directrice pays de l’ONUSIDA en Côte d’Ivoire, a souligné le travail vital des organisations non gouvernementales dans la riposte au VIH et a félicité l’engagement des organisations de la société civile, des personnes vivant avec le VIH et des populations clés. Elle a déclaré que le PNUD et l’ONUSIDA vont discuter pour satisfaire certains des besoins urgents abordés avec la société civile. Les deux organisations ont fait un don de 400 colis de produits alimentaires et d’hygiène destinés aux personnes vulnérables vivant avec le VIH et aux populations clés.

Le dernier jour de la mission, l’accent a été mis sur les droits humains avec une visite au centre d’accueil Élan d’Amour, ci-dessus, qui propose un hébergement temporaire aux personnes séropositives et aux victimes de stigmatisation, discrimination et violence sexiste, y compris à des personnes venant de zones reculées qui viennent obtenir des soins ou leur traitement antirétroviral. La délégation s’est ensuite rendue dans une permanence juridique soutenue par le PNUD. Ces visites ont permis à la délégation d’appréhender la situation des droits humains dans la région, mais aussi de comprendre leur implication dans les vulnérabilités spécifiques liées au VIH. À la suite de ces deux visites, les deux agences se sont mises d’accord sur un projet commun visant à mieux aborder les questions du VIH et des droits humains dans la région.

Pour les deux équipes, cette mission a été un succès. Les différents besoins identifiés feront l’objet d’actions concertées soit entre le PNUD et l’ONUSIDA, soit en travaillant avec d’autres organismes coparrainants capables d’apporter des solutions adaptées.

Brigitte Quenum, Directrice pays de l’ONUSIDA en Côte d’Ivoire, ci-dessus à gauche, a rencontré le préfet du département de San Pedro. 

Notre action

COVID-19 et VIH

Côte d’Ivoire : lancement d’un projet confessionnel contre le VIH pédiatrique

02 mars 2021

Les organisations confessionnelles jouent un rôle essentiel à tous les niveaux de la riposte au VIH. La prise en charge du VIH repose en effet beaucoup sur leurs réseaux d’hôpitaux, de cliniques et de systèmes communautaires, en particulier dans les pays sévèrement touchés par l’épidémie. C’est pour cette raison que l’ONUSIDA et le Plan d’urgence du Président des États-Unis pour la lutte contre le sida (PEPFAR) ont lancé une initiative commune pour puiser dans le potentiel national et international des organisations confessionnelles et tirer profit des avantages que pourrait offrir un réseau d’organisations confessionnelles dans certains pays, comme la Côte d’Ivoire.

L’initiative confessionnelle de l’ONUSIDA-PEPFAR a été lancée le 14 octobre 2020 en Côte d’Ivoire. Elle est placée sous l’égide du ministère de la Santé et de l’Hygiène publique par le biais du programme national de lutte contre le sida.

Suite à cette initiative nationale, plusieurs activités ont suivi dans le pays. On peut citer ici le développement du plan d’action confessionnel placé sous la direction du programme national de lutte contre le sida. Cette initiative vise à garantir une coordination efficace et à surveiller de près les programmes, ainsi qu’à assurer les synergies et la complémentarité dans leur mise en œuvre.

Le 9 février, Caritas Côte d’Ivoire, membre de Caritas Internationalis, l’organisation chargée de mettre en place la stratégie sociale de l’Église catholique au niveau national et international, a lancé le projet GRAIL (Galvanizing Religious Actors for Better Identification and Linkage to Paediatric HIV). Ce projet renforcera l’implication des organisations confessionnelles en accélérant le diagnostic précoce et le traitement des enfants séropositifs en Côte d’Ivoire.

Au cours du lancement du projet GRAIL, un représentant du ministère de la Santé et de l’Hygiène publique a salué l’engagement de l’église catholique au sein de la riposte nationale au VIH et a rappelé que le sida pédiatrique figure parmi les priorités nationales.

« La pandémie de COVID-19 que nous affrontons actuellement est une situation d’urgence sanitaire et sociale préoccupante qui nécessite une riposte forte. Les enfants vivant avec le VIH sont nombreux parmi les personnes touchées », a déclaré Bruno Yedoh Essoh, le président de Caritas Côte d’Ivoire.

« L’écart entre le diagnostic et la prise en charge des enfants vivant avec le VIH est important. Par conséquent, un partenariat efficace au niveau national avec des organisations confessionnelles en Côte d’Ivoire peut aider à combler cet écart, » a indiqué Jean-François Somé, conseiller en mise en œuvre pour l’ONUSIDA PEPFAR/Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme qui a représenté l’ONUSIDA lors du lancement.

Le projet GRAIL a pour objectif de former les leaders religieux et les prestataires de services de santé confessionnels sur les thèmes du VIH pédiatrique et des actions visant à réduire la stigmatisation et la discrimination envers les personnes vivant avec le VIH, notamment les enfants. La première session d’une formation sur le sida pédiatrique à destination des leaders religieux et des prestataires de services de santé confessionnels a eu lieu juste après le lancement du projet GRAIL. D’autres sessions sont prévues dans le pays.

 

 

Prise en charge des enfants vivant avec le VIH/SIDA Le projet GRAIL lancé Les enfants vivant avec le VIH/ SIDA en...

Posted by Caritas Nationale CI on Tuesday, February 9, 2021

Notre action

Enfants et VIH

Une nouvelle initiative confessionnelle lancée en Côte d'Ivoire

16 novembre 2020

La Côte d'Ivoire a lancé son initiative confessionnelle "Exploiter la puissance des partenariats".

La Côte d'Ivoire est l'un des pays ciblés par une initiative du Plan d'urgence du président des États-Unis pour la lutte contre le sida (PEPFAR) et de l'ONUSIDA, qui a été lancée en juin 2020 pour tirer parti du leadership mondial et national des organisations confessionnelles dans la lutte contre le VIH.

La Côte d'Ivoire travaillera avec les organisations confessionnelles du pays pour aligner leurs activités sur les plans d'action confessionnels en appui à la réponse nationale au VIH. L'expérience montre qu'un tel alignement se traduit par une participation mieux coordonnée et plus soutenue du secteur confessionnel dans les réponses nationales au VIH.

Les organisations confessionnelles ont toujours joué un rôle important dans la réponse au VIH grâce à leurs liens étroits avec les communautés et à leur vaste réseau d'hôpitaux, de cliniques et d'autres établissements de santé. Toutefois, pour exploiter pleinement le potentiel de ces organisations, il est encore nécessaire de renforcer leurs capacités à adopter de nouvelles politiques et innovations, d'améliorer leur collaboration et leur coordination avec les partenaires de la lutte contre le VIH et de s'attaquer davantage à la stigmatisation et à la discrimination liées au VIH au sein des communautés confessionnelles.

"Cette initiative s'appuiera sur le leadership mondial et national des organisations confessionnelles dans la réponse au VIH, en mettant l'accent sur les domaines où les organisations confessionnelles ont un impact réel et durable", a déclaré Samba Mamadou, directeur général du ministère de la Santé et de l'Hygiène publique de Côte d'Ivoire.

Grâce à cette collaboration, les partenaires de mise en œuvre (PMO) du PEPFAR dans le pays travailleront avec des organisations confessionnelles pour développer des messages d’espoir afin de réduire la stigmatisation et la discrimination liées au VIH et accroître la demande de services VIH. Les questions clés qui seront abordées comprendront l'arrêt du traitement par la «guérison par la foi» et la nécessité de renforcer l'alphabétisation sur le VIH.

Les prochaines étapes de l'initiative comprennent la convocation d'une réunion avec toutes les parties prenantes concernées afin d'élaborer un plan d'action confessionnel en appui au plan stratégique national de lutte contre le VIH pour 2021-2025.

"L'initiative est conçue comme un consortium d'organisations et de partenaires confessionnels de longue date qui travaillent ensemble pour développer et combiner leurs forces, promouvoir des politiques et des pratiques fondées sur des données probantes et renforcer les efforts de sensibilisation", a déclaré Brigitte Quenum, directrice de l'ONUSIDA pour la Côte d'Ivoire.

L'initiative, qui est placée sous la direction du ministère de la santé et de l'hygiène publique et du programme national de lutte contre le sida, et qui est soutenue par l'ONUSIDA, a été lancée à la mi-octobre lors d'un événement auquel ont participé plus de 50 partenaires et qui était organisé par l'ONUSIDA et diffusé en ligne.

"Les institutions confessionnelles se félicitent de cette initiative interconfessionnelle visant à renforcer la contribution de nos institutions et de nos dirigeants de manière plus synergique", a déclaré le pasteur Yapi, vice-président adjoint de l'Alliance des Religieux pour la Santé Intégrale et la Promotion de la Personne Humaine.

Livraisons à domicile d’antirétroviraux en Côte d’Ivoire et au Nigeria

14 juillet 2020

Les restrictions de déplacement et les mesures de confinement actuellement en place pour endiguer la propagation du nouveau coronavirus en Côte d’Ivoire et au Nigeria affectent la vie de nombreuses personnes vivant avec le VIH. Afin de limiter leur impact, l’International Community of Women Living with HIV (ICW) West Africa coopère avec des établissements de santé afin d’organiser des livraisons à domicile de traitement entre autres pour le VIH.

Pour fonctionner, ce service recrute des pharmaciennes communautaires qui vont chercher et livrent des antirétroviraux et d’autres médicaments aux personnes, en particulier aux adolescentes et aux jeunes femmes, qui ne peuvent pas obtenir elles-mêmes leur traitement. L’initiative de l’ICW et de son partenaire, Positive Action for Treatment Access (PATA), comptent aujourd’hui 59 femmes séropositives qui travaillent en tant que pharmaciennes communautaires. Ces dernières se rendent dans des zones semi-urbaines et rurales difficiles d’accès et œuvrent pour garantir que personne n’est oublié à cause de la crise de la COVID-19.

Dans le cadre de cette action, l’Institute of Human Virology Nigeria fournit les médicaments, la PATA s’occupe de la logistique avec l’aide de l’Open Society Initiative for West Africa (OSIWA) et l’ICW West Africa est responsable des livraisons à domicile.

« J’ai volontiers accepté ce travail, car, étant moi-même séropositive, je sais d’expérience ce que cela veut dire de ne plus avoir d’antirétroviraux et de voir apparaître des souches multirésistantes dont l’effet sur le long terme pourrait être pire que la COVID-19 », a déclaré Queen Kennedy, une pharmacienne communautaire au Nigeria.

Au Nigeria, les pharmaciennes communautaires apportent leurs services dans trois états très touchés par la COVID-19 (Lagos, le territoire de la capitale fédérale et Oyo) et couvrent 26 établissements de santé. En Côte d’Ivoire, elles travaillent avec neuf établissements de santé dans trois provinces. Outre les livraisons de médicaments, les pharmaciennes communautaires sensibilisent aussi les adolescentes et les femmes vivant avec le VIH aux mesures de prévention de la COVID-19, comme l’éloignement physique, le port du masque et le lavage fréquent des mains.

« Une de nos missions consiste à garantir un accès à des services de santé de qualité pour les adolescentes, les jeunes femmes et les populations clés vivant avec le VIH. La seule différence ici, c’est que nous fournissons ces services dans une situation d’urgence en mettant notre propre santé en jeu », explique Reginald Assumpta Ngozika, directrice régionale de l’ICW West Africa.

Par ailleurs, ce partenariat permet à l’ICW West Africa d’assurer l’accès à des antirétroviraux à deux ressortissantes étrangères vivant avec le VIH qui ne peuvent plus quitter le Nigeria à cause de la fermeture des frontières. À court de médicaments, ces deux femmes reçoivent l’aide des pharmaciennes communautaires de l’ICW qui vont chercher et livrent leur traitement à Lagos et dans l’État des rivières.

« Merci à ICW West Africa de me permettre de suivre mon traitement alors que le Nigeria est confiné à cause de la COVID-19, » a déclaré l'une des bénéficiaires.

Notre action

COVID-19 et VIH

Apporter une aide aux foyers touchés par la COVID-19 en Côte d’Ivoire

01 juillet 2020

En Côte d’Ivoire, des miliers de foyers vulnérables d’Abidjan ont bénéficié d’une initiative commune prenant la forme d’un transfert d’argent pour acheter de la nourriture et pour assurer leur sécurité alimentaire, ainsi que d’une distribution de kits d’hygiène au cours de la pandémie de COVID-19. 

Les restrictions de mouvement imposées pour endiguer la propagation du nouveau coronavirus en Côte d’Ivoire fragilisent considérablement la capacité de subsistance de la population, ce qui se traduit par un retour préoccupant du spectre de la faim. Pour les personnes vivant avec le VIH, la malnutrition et l’insécurité alimentaire réduisent l'observance du traitement contre le VIH, affectent leur santé et augmentent la transmission du VIH, car l’arrêt de la thérapie peut se traduire par une hausse de la charge virale d’une personne, ce qui à son tour augmente le risque de transmission. L’insécurité alimentaire peut également favoriser les comportements à risque liés au VIH et potentiellement exposer la population à un risque d’infection plus élevé.

Le partenariat entre le Programme alimentaire mondial, l’ONUSIDA et la Fondation Magic System, une organisation non gouvernementale œuvrant dans le domaine de l’éducation, de la santé, de l’environnement et de la culture, propose des transferts en espèces de 51 000 francs CFA (environ 80 €) par foyer pour couvrir les besoins alimentaires pour deux mois. Elle distribue également des kits d’hygiène et des équipements de protection pour limiter la transmission de la COVID-19 et fournit des conseils de nutrition.

« Le transfert d’argent m’a permis d’acheter des médicaments pour trois mois et de faire des réserves de riz pour ma famille. Cela m’a donné la force de continuer et j’ai retrouvé le sourire », déclare une bénéficiaire.

La priorité est donnée aux ménages dirigés par les femmes de même que les ménages comprenant des femmes enceintes et mères allaitantes, des enfants en bas âge, des personnes âgées, des personnes handicapées ainsi que des personnes vivant avec le VIH.

« L’ONUSIDA et le Réseau ivoirien de personnes vivant avec le VIH travaillent avec nombre de partenaires : des maires, des organisations non gouvernementales, la Croix-Rouge, des mosquées, des églises, des leaders communautaires, des personnalités des quartiers et des chefs traditionnels. Ces coopérations facilitent l’accès en particulier aux personnes vulnérables vivant avec le VIH », explique la Directrice pays de l’ONUSIDA pour la Côte d’Ivoire, Brigitte Quenum.

« La crise sanitaire force certains foyers à adopter des stratégies alimentaires aux conséquences irréversibles, comme vendre leurs biens ou emprunter de l’argent pour couvrir leurs besoins alimentaires. L’aide alimentaire sous forme de transferts d’espèces renforce la résilience des ménages vulnérables et protège leurs moyens de subsistance. Le transfert d’argent offre la possibilité d’avoir une alimentation variée et équilibrée contribuant à une bonne santé, tout en laissant les bénéficiaires la possibilité de choisir », indique Adeyinka Badejao, représentante du Programme alimentaire mondial en Côte d’Ivoire.

L’assistance aux foyers vulnérables, en particulier ceux accueillant des membres des populations clés ou des personnes vivant avec le VIH, devrait bientôt bénéficier d'une nouvelle série d'aides. L’objectif de cette seconde vague consistera à évaluer rapidement les besoins des personnes vivant avec le VIH au cours de la pandémie de COVID-19 à partir d’une enquête réalisée par le Réseau de personnes vivant avec le VIH avec le soutien de l’ONUSIDA, et à tirer des leçons de la première série d’aides.

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