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Le Sénégal : la « success story » des investissements et des impacts de la lutte contre le sida

11 octobre 2012


Le Président du Sénégal Macky Sall lors de l'événement sur la responsabilité partagée et la solidarité mondiale organisé au siège de l'ONU à New York le 26 septembre 2012.
Photo : ONUSIDA/B. Hamilton

Avec un nouveau leadership et des engagements ambitieux, le Sénégal a réussi à poursuivre sa riposte nationale au sida maintenant la prévalence du virus à un faible niveau et gagnant la reconnaissance des partenaires mondiaux pour ses progrès et ses réalisations.

« Il est temps pour l'Afrique d'intensifier ses efforts et de créer un nouveau pacte international contre le sida, » déclare le Président Macky Sall du Sénégal lors d'un récent événement parallèle de haut niveau pour des solutions durables sur la riposte au sida en Afrique lors de l’Assemblée générale des Nations Unies. « Avec la nouvelle vision d'une responsabilité partagée et d'une solidarité mondiale, la feuille de route de l'Union africaine a permis au Sénégal de donner priorité à la prévention du VIH et de planifier le coup d'arrêt de la transmission du VIH de la mère à l'enfant. » Le Président Sall était l'un des chefs d'État africains clé à rejoindre le Président de l'Union africaine, le Président Boni Yayi et la secrétaire d'État américaine Hilary Clinton, pour s'exprimer lors de cet événement parallèle qui a insisté sur la feuille de route de l'Union africaine sur la responsabilité partagée et la solidarité mondiale pour la riposte au sida, à la tuberculose et au paludisme en Afrique.

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA, a salué les travaux du Conseil national sur le sida du Sénégal lors d'une récente réunion à Genève avec son Secrétaire exécutif, Ibrahim N’Doye. Au cours des discussions sur la riposte au sida du Sénégal, Dr N’Doye a souligné la contribution apportée par l'engagement politique dans le renforcement des services de lutte contre le sida dans son pays.

Sous la direction du Président Macky Sall, la contribution du gouvernement du Sénégal au combat contre le VIH n'a cessé d'augmenter. Le pays a aussi appelé à une plus grande transparence et a lancé un exercice de suivi des ressources avec l'aide de l'ONUSIDA, dans le but de maximiser les investissements et les impacts de la lutte contre le sida.

Ces efforts ont récemment été soutenus par un audit réalisé par le Bureau de l'inspecteur général (OIG) du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Grâce à l'acceptation de sa demande pour la phase 2 d'une subvention en rapport avec le VIH, le Sénégal recevra 33 millions de dollars supplémentaires pour ces trois prochaines années. Le renouvellement de cette subvention, approuvé par le conseil du Fonds mondial le 24 septembre 2012, contribuera à financer la mise en œuvre du Plan stratégique national sénégalais de lutte contre le VIH.

La prévalence du VIH au sein de la population générale reste stable à 0,7 %, mais sa prévalence parmi les professionnels du sexe a baissé, passant de 19,8 % en 2006 à 18,5 % en 2011, et les nouvelles infections à VIH parmi les jeunes ont diminué

ONUSIDA

Selon le Fonds mondial, le Sénégal a été un véritable modèle pour la riposte au HIV pour la région de l'Afrique occidentale et centrale, grâce à utilisation optimale des subventions accordées, à la mobilisation des partenaires à l'échelle nationale et à la réactivité de sa société civile. Le rapport récent de l'OIG a montré que, dans l'ensemble, les résultats obtenus au Sénégal étaient très encourageants. L'OIG a pu confirmer que des mesures de supervision appropriées avaient permis de garantir que toutes les subventions accordées avaient été utilisées convenablement et produisaient d'excellents résultats.

Le rapport de l'OIG contenait aussi des recommandations concrètes à l'attention des pays partenaires (instance de coordination nationale et principaux destinataires) et du Secrétariat du Fonds mondial, afin d'améliorer la responsabilisation au moyen d'une approche plus holistique et plus intégrée. Ces recommandations incluaient notamment la nécessité de renforcer la capacité de gestion financière des destinataires secondaires et d'améliorer la gestion, la distribution et le stockage des médicaments.

Le pays a fait d'énormes efforts ces cinq dernières années pour consolider l'accès de sa population aux services de prévention, de traitement, de soins et d'appui en matière de VIH, en ciblant principalement les populations les plus exposées au risque. Le Sénégal est l'un des rares pays d'Afrique occidentale et centrale ayant collecté des données solides sur les groupes de population difficiles à atteindre, comme les professionnels du sexe, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les consommateurs de drogues.

Renforcement des services anti-VIH

Le Dr Ibrahim N’Doye, Secrétaire exécutif, Conseil national sur le sida du Sénégal, et Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA

Le pays a considérablement renforcé l'accès au traitement antirétroviral et ce traitement est désormais largement disponible dans de nombreuses régions du Sénégal. Le nombre de personnes recevant un traitement antirétroviral a augmenté, de 5500 en 2006 à 18 352 en 2011. De 2006 à 2010, le nombre de sites offrant des services de conseil et de dépistage volontaires est également passé de 109 à 687, pour atteindre 1023 en 2011. Les services de prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant ont été multipliés, de 404 en 2009 à 648 en 2010 et 976 en 2011.

La combinaison de ces efforts est récompensée par des résultats positifs. Selon l'ONUSIDA, la prévalence du VIH au sein de la population générale reste stable à 0,7 %, mais sa prévalence parmi les professionnels du sexe a baissé, passant de 19,8 % en 2006 à 18,5 % en 2011, et les nouvelles infections à VIH parmi les jeunes ont diminué.

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Les espoirs et les rêves des jeunes femmes ayant grandi avec le VIH

11 octobre 2012

Neuf jeunes femmes nées avec le VIH se sont récemment rassemblées au siège de l'ONUSIDA à Genève pour partager leurs expériences et poser les jalons de la poursuite des travaux. Ce rassemblement faisait partie d'un agenda plus vaste de promotion et de protection des droits humains, et plus particulièrement de la santé et des droits sexuels et reproductifs, de toutes les femmes vivant avec le VIH. Voilà le message qu'elles voudraient adresser au monde entier à l'occasion de la toute première Journée internationale des filles.

Nos rêves

Nous sommes la première génération d'enfants nés et ayant grandi avec le VIH. Aujourd'hui, nous sommes des jeunes femmes pleines de rêves pour les communautés dont nous sommes issues et pour le monde que nous voulons créer. Raconter notre histoire est douloureux, mais nous utilisons nos expériences personnelles pour changer, pour agir et pour façonner le monde dans lequel nous vivons.

Bien que possédant un statut particulier, nous grandissons pour devenir des compagnes, des amantes, des mères, des tutrices, des mentors, des professionnelles et des leaders mondiales. Nous voulons nous sentir vivantes et pas juste en vie, et nous avons le droit de vivre des vies à part entière, avec des désirs, des aspirations, une vie sexuelle et des émotions. Pour réaliser nos rêves, nous avons besoin d'un monde juste, protecteur et favorable ; nous refusons de vivre isolées.

Que le monde l'apprécie ou non, nous sommes des êtres sexués et nous avons le droit d'avoir des enfants. Nous voulons pouvoir prendre la responsabilité de nous engager dans des processus longs et difficiles pour tomber enceintes, pour porter nos bébés pendant neuf mois et pour leur donner le jour en toute sécurité, sans problème de santé. Nous sommes déterminées à faire ce qu'il faut pour garder nos enfants en bonne santé et séronégatifs tout au long de leur vie. Pour ce faire, nous avons besoins de soins et de services de santé de qualité, accessibles et constants, qui respectent nos choix et nos décisions. Nous voulons que le VIH disparaisse avec nous.

Nous sommes déterminées à faire ce qu'il faut pour garder nos enfants en bonne santé et séronégatifs tout au long de leur vie. Pour ce faire, nous avons besoins de soins et de services de santé de qualité, accessibles et constants, qui respectent nos choix et nos décisions. Nous voulons que le VIH disparaisse avec nous.

Cristina, Grissel, Kristofina, Juliana, Lweendo, Maryliza, Matilda, Maureen et Yana

Nous vivons dans des communautés marquées par la discrimination et par des préjugés revêtant toutes les formes possibles. Pour commencer, nos structures sanitaires sont saturées de médecins et d'infirmières encore très mal et très peu informés, qui présentent leurs propres préjugés et jugements à notre encontre. Nous voulons que nos familles nous soutiennent et s'investissent dans nos vies. La décision finale de révéler notre statut sérologique nous revient, à nous seules, et non pas à nos familles, partenaires, amis, professionnels de santé ou éducateurs. Même si nous sommes séropositives, nous restons des sœurs, des tantes, des mères et des grand-mères. Ce monde est aveugle et n'est pas conscient que nous grandissons avec le VIH et que nous devenons adultes, et nos communautés, y compris la communauté de la lutte contre le VIH, ne nous ont pas encore acceptées comme des jeunes femmes nées avec le VIH.

Nous méritons d'aimer et d'être aimées. Cet amour doit être libre de tout abus, torture émotionnelle et traitement injuste ; au contraire, nous voulons un amour plein de compromis, de dignité, de compassion, de gentillesse et de responsabilisation. Ensemble, en tant que partenaires, nous pouvons partager la responsabilité de nous protéger mutuellement ; nous ne transmettons pas le VIH à nos partenaires et ils ne nous transmettent pas d'infections sexuellement transmissibles. Par conséquent, nous ne nous contaminons pas mutuellement. Une bonne communication est cruciale pour des relations amoureuses saines, respectueuses et confiantes.

Nous avons des solutions et nous représentons l'avenir. Ensemble, nous gardons la tête haute et nous luttons à l'unisson.

Cristina, États-Unis / Grissel, États-Unis / Kristofina, Namibie / Juliana, Kenya / Lweendo, Zambie / Maryliza, Sud-Soudan / Matilda, Royaume-Uni / Maureen, Royaume-Uni / Yana, Ukraine

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Une appropriation par les pays accrue pour assurer la pérennité à long terme des services anti-VIH en Ukraine

10 octobre 2012

Visite de la délégation du CCP de l'ONUSIDA dans un centre d'accueil pour les consommateurs de drogues et les autres populations exposées mis en place par l'ONG Convictus à Kiev. 5 octobre 2012.
Photo : ONUSIDA

Les représentants du Conseil de coordination du Programme de l'ONUSIDA (CCP) se sont rendus en Ukraine les 4 et 5 octobre pour en savoir plus sur son programme national de lutte contre le sida et constater les progrès réalisés et les obstacles restant à surmonter dans la riposte au sida du pays. Il s'agissait de la première visite de l'organe directeur de l'ONUSIDA dans la région Europe de l'Est et Asie centrale.

La délégation du CCP a rencontré la Vice-Première ministre et Ministre de la Santé ukrainienne, le Dr Raisa Bogatyryova, ainsi que d'autres responsables gouvernementaux, des partenaires de développement, des représentants de la société civile et des communautés, notamment des membres de réseaux nationaux et régionaux de personnes vivant avec le VIH, et l'équipe nationale des Nations Unies.

La rencontre avec le Dr Bogatyryova a été l'occasion de discuter du concept de responsabilité partagée et d'examiner les moyens de renforcer le financement national.

Le gouvernement ukrainien a multiplié par 10 ses investissements nationaux en faveur de la lutte contre le VIH (entre 2005 et 2010) et réussi à augmenter le financement extérieur en particulier pour les programmes de prévention, de soins et d'appui anti-VIH pour les populations les plus touchées. Toutefois, 50 % de la riposte au sida du pays restent dépendants des aides des donateurs.

« La situation actuelle en Ukraine confirme l'importance de la décision du pays d'opter pour le leadership et la responsabilisation de l'État dans notre lutte commune contre le VIH », a indiqué la Vice-Première ministre. « Nous nous engageons à élargir encore davantage le traitement et la prévention du VIH en Ukraine, avec une nouvelle stratégie nationale de lutte contre le sida pour les cinq prochaines années », a-t-elle ajouté.

La délégation et la Vice-Première ministre ont évoqué la nécessité d'étendre les services de prévention et de traitement anti-VIH, car le programme actuel de traitement anti-VIH dans le pays répond aux besoins de 25 % seulement des personnes concernées. Elles ont également souligné l'importance de créer un environnement propice pour faciliter l'accès aux services anti-VIH des populations les plus exposées au risque d'infection, notamment les professionnel(le)s du sexe, les consommateurs de drogues et les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes.

La situation actuelle en Ukraine confirme l'importance de l'appropriation par le pays et du leadership de l'État dans notre riposte commune au sida

Dr Raisa Bogatyryova, Vice-Première ministre et Ministre de la Santé ukrainienne

L'Ukraine est le pays le plus touché par l'épidémie de VIH en Europe de l'Est, avec un nombre de personnes vivant avec le VIH estimé à 230 000. La consommation de drogues injectables est la principale cause d'infection à VIH dans le pays, avec une prévalence du VIH de 21,5 % chez les consommateurs de drogues injectables.

Les membres de la délégation ont eu la possibilité de visiter plusieurs établissements de santé pour observer le travail effectué sur le terrain. À la clinique du sida de Kiev, par exemple, le gouvernement et les partenaires de la société civile proposent des services pour les personnes vivant avec le VIH et celles qui consomment des drogues, avec traitement anti-VIH et anti-tuberculeux, traitement d'entretien et de substitution et soutien psychologique. Également située à Kiev, la Clinique Lavra est un établissement médical spécialisé qui fournit des soins cliniques aux patients séropositifs au VIH et abrite un centre d'accueil communautaire qui propose des tests de dépistage du VIH ainsi que des services de prévention et de soins pour les consommateurs de drogues, les professionnel(le)s du sexe et les personnes transsexuelles.

La délégation a également rencontré des femmes à la maternité du Centre de santé reproductive et de périnatalogie de Kiev, qui propose des services visant à éliminer les nouvelles infections à VIH chez les enfants et des traitements d'entretien et de substitution pour les femmes enceintes qui consomment aussi des drogues. Il a également été question des prestataires de services (professionnels de santé, psychologues, travailleurs sociaux et de proximité et bénévoles) pour en savoir plus sur leurs activités et les obstacles auxquels ils sont confrontés.

Les efforts pour l'élimination des nouvelles infections à VIH chez les enfants et le maintien de leurs mères en vie ont donné des résultats positifs en Ukraine, où 96 % des femmes enceintes vivant avec le VIH ont reçu une prophylaxie antirétrovirale en 2011. La transmission du VIH de la mère à l'enfant est passée de 28 % en 2001 à 4,7 % en 2009.

Durant toute la visite, la délégation a souligné le rôle clé joué par les organisations de la société civile dans la défense des services anti-VIH pour les populations les plus exposées et leur prestation, ainsi que les soins et l'appui aux personnes vivant avec le VIH, et dans la réduction de la stigmatisation et de la discrimination envers les communautés touchées.

Les délégués du CCP en compagnie de l'équipe nationale des Nations Unies et de l'équipe commune sur le sida en Ukraine dans les locaux des Nations Unies à Kiev. 5 octobre 2012.
Photo : ONUSIDA

« J'ai vu la société civile en action dans cette région et je dois dire qu'elle est particulièrement puissante en Ukraine. Le partenariat entre les organisations de la société civile et les autorités nationales et locales est essentiel pour intensifier et pérenniser les services anti-VIH pour les populations les plus vulnérables en Ukraine », a déclaré Matt Southwell, Représentant des ONG pour l'Europe au CCP.

« La visite sur le terrain du CCP en Ukraine a été une excellente occasion de présenter à la délégation les difficultés spécifiques de l'un des pays fortement touchés de l'ONUSIDA qui subit l'épidémie la plus grave en Europe », a déclaré Jan Beagle, Directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA, Gestion et gouvernance. « Les membres de la délégation ont également pu se rendre compte du rôle fondamental de l'ONUSIDA pour mener l'équipe commune des Nations Unies, avec l'appui du Coordonnateur résident et de l'équipe nationale des Nations Unies ».

La délégation du CCP était composée du Ministre délégué à la Santé polonais et Président du CCP, du Vice-Président indien du CCP, de délégués des États-Unis d'Amérique, du Royaume-Uni, du Togo, de la République indépendante d'Iran et du Salvador, du groupe constitutif des ONG européennes, de trois organismes coparrainants de l'ONUSIDA (OMS, ONUDC, FNUAP) et de la Directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA, Gestion et gouvernance.

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FIGO 2012 : débat sur le rôle des organisations professionnelles dans la défense des droits des patients

09 octobre 2012

Les participants à la réunion FIGO intitulée « Le rôle des organisations professionnelles dans l'accélération des progrès sur les Objectifs du Millénaire pour le Développement en lien avec la santé ». 08 octobre 2012. Rome, Italie.
Photo : FIGO

L'édition 2012 du congrès mondial de la Fédération internationale de gynécologie et d'obstétrique (FIGO) a réuni à Rome, en Italie, des milliers de participants venus discuter des moyens pour améliorer la santé des femmes, réduire la mortalité infantile et maternelle et promouvoir le droit à la santé sexuelle. Organisé tous les trois ans depuis la création de la FIGO en 1954, ce congrès est une plate-forme d'analyse et de discussion des nouvelles découvertes médicales destinées à faire progresser les normes de pratique en obstétrique et en gynécologie, ainsi qu'à promouvoir le bien-être des femmes.

S'exprimant lors d'une session du 8 octobre intitulée « Le rôle des organisations professionnelles dans l'accélération des progrès sur les Objectifs du Millénaire pour le Développement en lien avec la santé », le Dr Paul De Lay, Directeur exécutif adjoint du Programme de l'ONUSIDA, a souligné que les organisations professionnelles comme la FIGO occupaient une position unique pour prendre la tête de la lutte contre la maltraitance des patients, en particulier les femmes marginalisées et les femmes vivant avec le VIH.

« Les organisations des professionnels de santé possèdent un pouvoir politique énorme, surtout au niveau communautaire, le plus important », a déclaré le Dr De Lay. « Les communautés acceptent ce que disent les agents de santé et leur font confiance, et les organisations professionnelles sont idéalement placées pour tirer parti de ce pouvoir », a-t-il ajouté.

Les communautés acceptent ce que disent les agents de santé et leur font confiance, et les organisations professionnelles sont idéalement placées pour tirer parti de ce pouvoir

Dr Paul De Lay, Directeur exécutif adjoint du Programme de l'ONUSIDA

Selon les participants à cette session, les droits des patients et, en particulier dans le cas de l'OMD 6, ceux des femmes vivant avec le VIH, sont souvent ignorés. Les femmes vivant avec le VIH sont confrontées à d'immenses difficultés pour accéder aux services de santé. L'exemple des stérilisations forcées a été mentionné comme étant probablement la violation la plus grave des droits humains fondamentaux des femmes et un sujet de préoccupation majeur pour l'ensemble des participants. Depuis 2008, des cas de stérilisation forcée de femmes vivant avec le VIH ont été signalés au Chili, en République dominicaine, au Kenya, au Mexique, en Afrique du Sud, au Venezuela et en Zambie, entre autres.

Les participants ont admis que l'absence de réponse à ces problèmes aura pour conséquence une baisse du nombre de femmes se tournant vers les services anti-VIH, prises en charge par ces services à long terme et suivies dans le cadre d'un traitement antirétroviral, ainsi qu'une baisse du nombre de femmes accédant aux services de prévention de la transmission du VIH à l'enfant.

Dr Paul De Lay, Directeur exécutif adjoint du Programme de l'ONUSIDA pendant la réunion intitulée « Le rôle des organisations professionnelles dans l'accélération des progrès sur les Objectifs du Millénaire pour le Développement en lien avec la santé ». 08 octobre 2012. Rome, Italie.
Photo : FIGO

Selon les participants, les organisations professionnelles peuvent prendre l'initiative dans la diffusion d'informations actualisées auprès de leurs membres concernant la santé sexuelle et reproductive et les droits des femmes vivant avec le VIH. Elles doivent faire appliquer des normes strictes en matière d'éthique et de conduite pour leurs membres. Elles doivent veiller à ce que les agents de santé reçoivent une formation sur la non-discrimination, le consentement éclairé, la confidentialité et les mesures de précaution en général. Ces organisations doivent aussi s'assurer que les agents de santé vivant avec le VIH ne sont pas victimes de discrimination et qu'ils bénéficient de programmes de traitement sur leur lieu de travail.

Les organisations professionnelles peuvent faire office de force d'action collective pour l'accomplissement des OMD sur la santé et servir de forum pour élargir les connaissances, échanger des informations, légitimer la contribution de leurs membres et l'amplifier. « Grâce à leur intégrité et leur pouvoir, les organisations professionnelles peuvent porter la voix des sans-voix contre les injustices », a conclu le Dr De Lay.

Le XXe congrès mondial de la FIGO 2012 (7 - 12 octobre) réunit des experts du monde entier pour partager les connaissances et techniques scientifiques les plus récentes en lien avec tous les aspects de la santé des femmes et de l'enfant à naître.

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Alternatives à la détention obligatoire : des ripostes innovantes en Asie

05 octobre 2012

Personnes consommant des drogues dans un centre ‘05’ dans le district de Tien Lang, ville de Hai Phong, Vietnam.
Photo : ONUSIDA

Les professionnelles du sexe au Vietnam vivent dans la peur - peur du VIH, peur de la violence, peur de la stigmatisation et, plus que tout, peur des services chargés de l'application de la loi. Une étude réalisée par le gouvernement du Vietnam en 2012 sur le commerce du sexe et la migration a fait apparaître que 50 % des professionnelles du sexe déclarent avoir peur de la police. Jusqu'à il y a quelques mois, une arrestation pouvait conduire à des années d'enfermement dans un centre de détention administrative appelé centre ‘05’.

Toutefois, très récemment, l'Assemblée nationale du Vietnam a adopté une nouvelle Loi sur la gestion des sanctions administratives qui met effectivement fin à la pratique de détention des professionnels du sexe dans des centres ‘05’. Cette loi permet aussi aux consommateurs de drogues soumis à un traitement obligatoire en centre de désintoxication de disposer d'audiences sur le traitement de leurs affaires et d'une représentation juridique devant ces tribunaux.

« J'avais l'impression que mon rêve était devenu réalité lorsque j'ai entendu la nouvelle », déclare Khanh, l'une des leaders du groupe d'entraide Peaceful Place pour les professionnelles du sexe à Hanoï, Vietnam. « J'ai consommé des drogues et j'ai vendu des services sexuels. Je suis allée à six reprises dans des centres de détention. Je sais à quel point il est difficile d'y vivre et je sais aussi que ces centres [de détention] ne vous aident pas à arrêter de consommer de la drogue ou de vendre des services sexuels. »

Khanh est l'une des représentantes de la communauté invitées à partager leur expérience et à faire part de leurs besoins auprès des membres du comité de rédaction de la nouvelle loi début 2011 au cours d'un atelier de consultation communautaire organisé avec le soutien de l'ONUSIDA.

Pendant le développement de la loi, les responsables gouvernementaux et les membres de l'Assemblée nationale ont aussi fait appel au militantisme politique concerté et à l'assistance technique des agences des Nations Unies - dont l'ONUSIDA, le PNUD, l'UNICEF, l'ONUDC, l'OMS et l'UNFPA, dans le cadre de l'initiative « One UN » au Vietnam.

J'ai consommé des drogues et j'ai vendu des services sexuels. Je suis allée à six reprises dans des centres de détention. Je sais à quel point il est difficile d'y vivre et je sais aussi que ces centres [de détention] ne vous aident pas à arrêter de consommer de la drogue ou de vendre des services sexuels

Khanh, leaders du groupe d'entraide Peaceful Place pour les professionnelles du sexe à Hanoï, Vietnam

« J'apprécie énormément le soutien concerté apporté par les Nations Unies au ministère de la Justice dans le cadre du développement de la Loi sur la gestion des sanctions administratives », affirme le vice-ministre de la Justice Nguyen The Lien, vice-président du comité de rédaction de la loi. « Les Nations Unies présentent un énorme avantage comparatif pour apporter un soutien juridique au Vietnam car elles respectent toujours l'appropriation et le leadership national pour le développement des législations », ajoute-t-il.

Depuis l'adoption de la loi, l'ONUSIDA et d'autres agences des Nations Unies fournissent un appui pour le développement de réglementations d'application et pour l'alignement des politiques existantes, nécessaires pour la mise en application pratique de la loi sur les sanctions administratives.

Le ministère du Travail, des Invalides et des Affaires sociales (MOLISA), responsable de la prévention et du contrôle de la consommation de drogues et du commerce du sexe, organise un dialogue politique national visant à garantir une application cohérente des nouvelles dispositions de la loi sur le commerce du sexe. Ce ministère travaille également sur un « plan de rénovation » afin d'introduire des alternatives à la désintoxication en centre de détention. Ces alternatives comprennent des centres de traitement ouverts, conviviaux et volontaires, fonctionnant selon une approche « communautaire » du traitement. Ce modèle de traitement offrirait par exemple des services sociaux et professionnels, dont un soutien psychologique et des services de suivi, en plus des services de traitement proprement dits, comme des services de désintoxication, une thérapie de remplacement des opioïdes et une prévention des rechutes.

« En fermant les centres de détention administrative pour les professionnels du sexe et en transformant les centres de désintoxication fermés obligatoires en services de traitement communautaires ouverts, nous pensons favoriser considérablement l'élargissement des services de prévention du VIH pour les personnes qui sont le plus exposées au VIH au Vietnam. Cela accroîtra l'efficacité de la riposte nationale au VIH », déclare Tony Lisle, Coordonnateur de l'ONUSIDA au Vietnam.

Selon la surveillance sentinelle du VIH en 2011, la prévalence du VIH parmi les hommes qui consomment des drogues injectables et les professionnelles du sexe s'élevait respectivement à 13,4 % et 3 %. Une autre étude approfondie a révélé que la prévalence du VIH était de 48 % chez les hommes qui consomment des drogues injectables à Ho Chi Minh-Ville et de 20 % chez les professionnels du sexe à Hanoï, capitale du Vietnam.

« Je félicite chaudement le gouvernement et l'Assemblée nationale pour cette [action] très importante. Elle apportera des bénéfices tangibles à de nombreux vietnamiens », avance Mme Pratibha Mehta, Coordonnatrice résidente des Nations Unies au Vietnam. « Les Nations Unies espèrent que l'Assemblée nationale étudiera aussi les centres de détention administratives pour les consommateurs de drogues selon cette même perspective », précise-t-elle.

J'apprécie énormément le soutien concerté apporté par les Nations Unies au ministère de la Justice dans le cadre du développement de la Loi sur la gestion des sanctions administratives

Vice-ministre de la Justice Nguyen The Lien

La loi vietnamienne a été examinée dans le détail, avec d'autres meilleures pratiques dans la région, au cours de la deuxième consultation régionale sur les centres obligatoires pour les consommateurs de drogues en Asie et dans le Pacifique, qui a eu lieu du 1er au 3 octobre à Kuala Lumpur, en Malaisie.

Organisée par l'ONUDC, la Commission économique et sociale des Nations Unies pour l'Asie et le Pacifique et l'ONUSIDA et accueillie par l'Agence nationale anti-drogue du gouvernement de Malaisie, la consultation a rassemblé des responsables ministériels du Vietnam, de Malaisie et de sept autres pays d'Asie de l'Est et du Sud-Est. Les participants ont échangé leur expertise pratique sur la manière dont les pays peuvent envisager l'évolution de leurs cadres juridiques, vers une extension des programmes de traitement communautaires volontaires comme alternative au modèle de détention obligatoire.

À la fin de la consultation, les neuf pays présents ont décidé de continuer à réduire le nombre de centres de détention obligatoire en fonctionnement et de baisser le nombre de personnes détenues dans ce type de centres, selon un taux à déterminer par chaque pays. « Nous sommes ravis de l'intérêt considérable dont ont fait montre les pays de la région en faveur d'une évolution, bien que à des allures différentes, vers l'objectif d'un traitement communautaire et volontaire », affirme Gary Lewis, représentant régional de l'ONUDC pour l'Asie de l'Est et le Pacifique. « Cela représente un formidable pas en avant », ajoute-t-il.

En mars 2012, 12 agences et entités des Nations Unies ont publié une déclaration conjointe décisive appelant ses pays membres à fermer les centres de détention et de réadaptation obligatoires, en mettant en évidence les problèmes associés avec ces centres, dont une vulnérabilité accrue à l'infection tuberculeuse et à VIH, ainsi que l'insuffisance des protections juridiques et des examens judiciaires.

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Naomi Watts, Ambassadrice itinérante de l'ONUSIDA, milite en faveur d'une génération sans VIH

05 octobre 2012

Naomi Watts, actrice et Ambassadrice itinérante de l'ONUSIDA, a évoqué son travail en soutien aux efforts de l'ONUSIDA en faveur d'une génération sans sida alors qu'elle se trouvait au Mozambique.

Le Mozambique est l'un des lieux utilisés pour le tournage d'un nouveau film sur la vie de Diana, Princesse de Galles. C'est également là que UNAIDS.org a rencontré l'actrice et Ambassadrice itinérante de l'ONUSIDA Naomi Watts. Elle a évoqué son travail en soutien aux efforts de l'ONUSIDA en faveur d'une génération sans sida, pour zéro nouvelle infection à VIH chez les enfants à l'horizon 2015 et le maintien de leurs mères en vie.

« Aux États-Unis et en Europe, nous sommes quasiment parvenus à concrétiser l'objectif de zéro nouvelle infection à VIH chez les enfants et de nombreux pays d'Afrique maintiennent le cap dans cette même direction », a déclaré Mme Watts. « À l'ONUSIDA, nous appelons cela « l'objectif zéro » - zéro enfant né avec le VIH et zéro mère décédée de causes liées au sida. Et pour nous, l'objectif zéro n'est ni un rêve ni un slogan vide de sens mais bien une réalité à notre portée », a-t-elle ajouté. 

Le pays dans lequel le film est tourné possède l'un des taux de VIH les plus élevés d'Afrique subsaharienne, puisque 11,5 % de la population adulte vit avec le virus. Néanmoins, il fait aussi partie des 22 pays qui mettent en œuvre un effort concerté pour stopper les nouvelles infections à VIH chez les enfants dans le Plan mondial défendu par l'ONUSIDA et ses partenaires.

Au Mozambique, en 2011, 98 000 femmes enceintes vivant avec le VIH avaient besoin d'un traitement antirétroviral pour éviter la transmission du VIH à leurs enfants ; ce chiffre est le troisième le plus élevé après l'Afrique du Sud (241 000 femmes) et le Nigéria (229 000 femmes).

Les femmes doivent avoir accès aux services vitaux de prévention et de traitement du VIH pour elles-mêmes et pour leurs enfants et je sais que, ensemble, nous pouvons y arriver

Naomi Watts, actrice et Ambassadrice itinérante de l'ONUSIDA

Le programme national ayant pour but de stopper les nouvelles infections à VIH chez les enfants et de maintenir leurs mères en vie s'est étendu rapidement depuis sa création en 2002. Le nombre de site proposant des services anti-VIH visant à éliminer les nouvelles infections à VIH chez les enfants a augmenté dans l'ensemble du pays, passant de 356 en 2009 à plus d'un millier en 2010. De ce fait, le nombre de femmes enceintes ayant pu bénéficier de conseils et de tests de dépistage du VIH a également enregistré une hausse considérable, de 12 % en 2005 à 87 % en 2010, soit l'un des taux les plus élevés de la région. En outre, depuis 2009, le pourcentage de femmes enceintes vivant avec le VIH au Mozambique et qui reçoivent un traitement antirétroviral afin d'éviter la transmission du VIH à leurs enfants a augmenté, passant de 38 à 51 %.

Toutefois, ces progrès sont insuffisants étant donné que près de la moitié des femmes vivant avec le VIH au Mozambique ne reçoivent pas les médicaments nécessaires pour éviter sa transmission à leurs enfants.

« J'aurais aimé passer plus de temps dans ce magnifique pays qu'est le Mozambique. J'encourage vivement tous les partenaires à la riposte au sida à redoubler d'efforts ici et dans les 21 autres pays les plus affectés », a précisé Mme Watts. « Les femmes doivent avoir accès aux services vitaux de prévention et de traitement du VIH pour elles-mêmes et pour leurs enfants et je sais que, ensemble, nous pouvons y arriver. »

En qualité d'Ambassadrice itinérante de l'ONUSIDA, Mme Watts s'est associée à l'ancien Président Bill Clinton et au Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-Moon pour lancer le Plan mondial en juin 2011 au siège des Nations Unies à New York. Elle a visité des sites utilisés par les programmes de santé maternelle et pédiatrique de Lusaka en Zambie à New Delhi en Inde, où elle a œuvré sans relâche pour garantir que tous les pays mettent bien en place les efforts nécessaires pour parvenir à une génération née sans VIH. La semaine dernière à New York, Mme Watts a appelé le Forum des femmes dirigeantes, qui a rassemblé des PDG de tout premier plan et les Premières dames de plusieurs pays africains, à combiner leurs efforts pour atteindre l'objectif zéro. 

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Un nouveau guide pour améliorer la conception des programmes de lutte anti-VIH ciblant les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes au Moyen-Orient et en Afrique du Nord

03 octobre 2012

Un nouveau guide pour améliorer la conception et la mise en œuvre des programmes de lutte anti-VIH ciblant les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord a été présenté le 27 septembre par l'ONUSIDA au Caire, en Égypte. Cette présentation a eu lieu dans le cadre d'un atelier préparé par l'Organisation mondiale de la Santé sur le thème « Le VIH au sein des populations les plus exposées à un risque accru de transmission sexuelle ».

Intitulé « Le VIH et les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes au Moyen-Orient et en Afrique du Nord : d’une démarche de sensibilisation à une démarche d'engagement », il a pour but de fournir aux pays qui appliquent actuellement des programmes pour les HSH des outils supplémentaires pour les améliorer. Il donne également aux autres pays désireux d'initier de tels programmes des éléments suffisants pour le faire.

Cette nouvelle publication décrit en quatre modules l'intégralité d'un cycle de programme de proximité national sur le VIH visant à impliquer les HSH. Ces quatre modules sont les suivants : analyse de situation, élaboration d'un programme de proximité, approche de proximité et suivi. Chaque module contient des données scientifiques et des actions pratiques.

Les tabous dominent et entravent la riposte au sida

La sexualité et les infections sexuellement transmissibles (IST) sont des questions sensibles rarement abordées dans la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord ; quant à l'homosexualité et la transsexualité, elles restent des sujets tabous, selon ce nouveau rapport.

Ce guide offrira un support théorique et technique solide et un appui aux travailleurs de proximité, qu'il s'agisse de professionnels de santé ou de pairs-éducateurs

Elie Aaraj, Président du Réseau régional arabe contre le sida (RANAA) et Directeur exécutif de MENAHRA

« Dans la plupart des pays de la région, les relations entre personnes de même sexe sont considérées comme un crime, ce qui rend quasiment impossible pour cette population l'accès aux services nécessaires de prévention, de traitement et de soins anti-VIH », explique Ali Feizzadeh, Conseiller principal en information stratégique auprès de l'ONUSIDA.

Un nombre croissant d'enquêtes biocomportementales menées dans la région montrent que l'épidémie de sida se concentre au sein des populations les plus exposées au risque, notamment les HSH. Ces mêmes enquêtes révèlent que les HSH changent régulièrement de partenaires sexuels et peuvent aussi être consommateurs de drogues ou professionnels du sexe, alors que leur connaissance des IST reste limitée.

Cette nouvelle publication de l'ONUSIDA souligne que, si la riposte régionale actuelle au sida se caractérise par une faible couverture des populations les plus exposées au risque par les programmes de prévention du VIH, il existe une prise de conscience croissante de la nécessité de travailler avec des populations comme les HSH sur la prévention du VIH dans la région. À l'heure actuelle, ces efforts sont principalement entrepris par des associations non gouvernementales.

« Tous les pays de la région ont ratifié la Déclaration des droits de l'homme, mais certains domaines de travail sensibles ne peuvent pas être traités par les organes gouvernementaux actuels. Le rôle de la société civile est de combler le vide entre l'appui national et les besoins réels », déclare Elie Aaraj, Président du Réseau régional arabe contre le sida (RANAA) et Directeur exécutif de MENAHRA. « Ce guide offrira un support théorique et technique solide et un appui aux travailleurs de proximité, qu'il s'agisse de professionnels de santé ou de pairs-éducateurs », ajoute-t-il.

Le guide de l'ONUSIDA fournit des informations utiles, des astuces et des outils qui permettent d'atteindre efficacement les communautés HSH, d'établir la confiance et de bâtir des relations à travers un dialogue permanent. Il souligne l'importance d'impliquer la population des HSH dans l'élaboration effective des programmes de proximité sur le VIH.

Ce guide est le résultat de l'analyse des programmes existants et d'un travail de terrain mené par des organisations de la société civile partenaires dans neuf pays de la région. Il complète les directives de l'OMS récemment publiées qui concernent les recommandations de bonnes pratiques dans le domaine de la prévention et du traitement du VIH et des autres IST chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transsexuelles.

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Le gouvernement équatorien met en œuvre une politique de protection sociale pour les enfants vivant avec le VIH

03 octobre 2012

Des écoliers équatoriens.

Sous l'égide du Président Rafael Correa, le gouvernement équatorien a récemment adopté une nouvelle politique publique pour la protection des enfants vivant avec le VIH. Cette nouvelle politique va également compléter les efforts visant l'élimination des nouvelles infections à VIH chez les enfants dans le pays.

Cette politique prévoit le versement d'une allocation mensuelle, dans le cadre des structures de santé publique, aux tuteurs des enfants de moins de 14 ans vivant avec le VIH. Le gouvernement estime que la première année, les tuteurs de 500 enfants rempliront les critères pour recevoir cette allocation.

Le Vice-Président Lenin Moreno, qui est à l'origine de cette nouvelle politique, a déclaré : « Avec ce programme, nous franchissons une étape importante pour la protection sociale en Amérique latine. Ces allocations permettent de donner aux enfants vivant avec le VIH un accès continu au traitement, ce qui améliore leur état de santé et leur assure de pouvoir avancer dans la vie ».

La valeur de cette allocation mensuelle est de 240 dollars US et elle doit être utilisée par les tuteurs pour améliorer les conditions de vie des enfants, lutter contre la malnutrition et élargir leur accès à l'éducation, à la santé et aux services anti-VIH. Le versement de l'allocation est conditionné à la scolarisation de l'enfant et à la réalisation de bilans de santé réguliers.

Avec ce programme, nous franchissons une étape importante pour la protection sociale en Amérique latine. Ces allocations permettent de donner aux enfants vivant avec le VIH un accès continu au traitement, ce qui améliore leur état de santé et leur assure de pouvoir avancer dans la vie

Lenin Moreno, Vice-Président de l'Équateur

« L'ONUSIDA salue cette importante initiative, qui fait figure de référence pour les autres pays dans la protection sociale des enfants et des familles touchés par le VIH », a déclaré César A. Núñez, Directeur régional de l'ONUSIDA pour l'Amérique latine.

Le Ministère de la Santé et les hôpitaux locaux, en collaboration avec les organisations communautaires et les réseaux de la société civile, identifieront les enfants éligibles, assureront une couverture adéquate du traitement anti-VIH et surveilleront la prise en charge régulière des enfants dans les établissements de santé. Le Ministère de l'Inclusion sociale et économique supervisera la mise en œuvre de la politique, en coopération avec le Conseil pour les enfants et les adolescents, un organe gouvernemental spécialisé dans les affaires liées à l'enfance. Pour finir, le Département des Services sociaux de la Vice-Présidence suivra la scolarisation des enfants et, par le biais de visites à domicile, permettra de garantir l'amélioration des conditions de vie des enfants aussi bien au sein de leur foyer avec leurs familles que dans un contexte social plus large.

Des sessions d'information sont actuellement organisées conjointement par le Ministère de la Santé et la Vice-Présidence afin d'expliquer le fonctionnement de la politique pour les tuteurs des enfants. Le personnel des établissements de santé suit également une formation pour une mise en œuvre efficace du programme. La région de Guayaquil, l'une de celles où la politique a été mise en place, a récemment accueilli une réunion d'information et de formation à destination des coordinateurs et du personnel des services de santé. « Pour la première fois en Équateur, la santé et la riposte au VIH sont associées à une politique de protection sociale. Il s'agit d'une approche globale de l'assistance sociale des enfants vivant avec le VIH, qui inclut la santé, la nutrition, l'éducation et la protection », souligne Juan Vasconez, Coordonnateur de l'ONUSIDA pour l'Équateur.

Des progrès constants dans l'accès aux services anti-VIH

L'Équateur est l'un des pays d'Amérique latine qui montre des progrès constants dans l'élargissement de l'accès au traitement antirétroviral pour les personnes vivant avec le VIH, ainsi que la prestation de services pour l'élimination des nouvelles infections à VIH chez les enfants. En 2011, 67 % des personnes vivant avec le VIH et nécessitant un traitement y ont eu accès, contre 39 % en 2009.  En outre, 85 % des ressources requises pour le traitement anti-VIH proviennent de sources nationales.

De gauche à droite : Juan Vasconez, Coordonnateur de l'ONUSIDA pour l'Équateur, César A. Núñez, Directeur régional de l'ONUSIDA pour l'Amérique latine, et Lenin Moreno, Vice-Président équatorien.

En 2001, une politique de service de santé avait été mise en place pour veiller à ce que les femmes enceintes vivant avec le VIH aient accès à des bilans pré et post-natals et puissent accoucher dans un cadre médicalisé. Des campagnes visant à encourager les femmes enceintes à faire un test de dépistage du VIH sont régulièrement organisées et se sont révélées positives ces dernières années.  En 2011, 279 064 femmes enceintes ont été dépistées (78 % de toutes les femmes enceintes). 684 d'entre elles ont été diagnostiquées séropositives au VIH.  Au sein de ce groupe, 95 % des femmes enceintes vivant avec le VIH ont reçu un traitement anti-VIH pour éviter l'infection de leurs enfants par le virus. En 2011, on a recensé en Équateur 30 enfants nés avec le VIH.

« Avec un soutien politique aussi marqué au niveau présidentiel en faveur de l'élimination des nouvelles infections à VIH chez les enfants, l'Équateur est en bonne voie pour parvenir à l'objectif de l'ONUSIDA de zéro nouvelle infection à VIH chez les enfants d'ici 2015 », a souligné M. Vasconez.

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Un avenir sans sida : rêve ou réalité ?

02 octobre 2012

De gauche à droite : Anthony Fauci, Directeur de l'Institut national américain des allergies et des maladies infectieuses, l'Ambassadeur Eric Goosby, Coordonnateur de la lutte mondiale contre le sida pour le gouvernement américain, Wafaa El-Sadr, Directrice de l'ICAP et de l'Initiative mondiale pour la santé de la Mailman School of Public Health, et Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA.
Photo : ONUSIDA/B. Hamilton

Le 28 septembre, le World Leaders Forum et l'International Center for AIDS Care and Treatment Programs (ICAP) ont organisé conjointement un événement spécial à l'Université de Colombia, intitulé « Un avenir sans le VIH/sida : rêve ou réalité ? ».

Animé par le journaliste de PBS Ray Suarez, le débat a réuni des responsables internationaux du secteur de la santé, notamment Anthony Fauci, Directeur de l'Institut national américain des allergies et des maladies infectieuses, l'Ambassadeur Eric Goosby, Coordonnateur de la lutte mondiale contre le sida pour le gouvernement américain, Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA, et Wafaa El-Sadr, Directrice de l'ICAP et de l'Initiative mondiale pour la santé de la Mailman School of Public Health.

Les participants se sont prêtés à un échange d'expériences intéressant sur les ripostes locales et mondiales au sida. Les dirigeants se sont montrés optimistes, tout en rappelant au public le travail qui reste encore à accomplir, en particulier l'amélioration du traitement contre le VIH et l'augmentation des financements.

« La vitesse à laquelle nous avons pu augmenter le nombre de personnes sous traitement anti-VIH en seulement quelques années est sans précédent dans l'histoire de la santé publique », a déclaré M. Sidibé. « Aujourd'hui, 56 pays dans le monde ont été capables de stabiliser l'épidémie voire de réduire considérablement le nombre de nouvelles infections à VIH. Nous avons cassé le cycle des nouvelles infections à VIH et créé un élan qui nous permet de dire que nous sommes en train de renverser la tendance sur le sida. Mais nous devons continuer à investir dans la lutte contre le sida si nous voulons que nos investissements restent payés de retour », a-t-il ajouté.

La vitesse à laquelle nous avons pu augmenter le nombre de personnes sous traitement anti-VIH en seulement quelques années est sans précédent dans l'histoire de la santé publique

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA

Les intervenants se sont penchés sur les obstacles et les opportunités à venir dans la riposte mondiale au sida et sur la nécessité de trouver un équilibre entre attentes réalistes et aspirations globales. Les participants ont passé en revue les avancées scientifiques et programmatiques dans la lutte contre l'épidémie et examiné l'impact de la crise financière internationale, ainsi que des autres priorités en matière de santé et de développement, sur la riposte au sida.

Le Dr El-Sadr a souligné à quel point les gens étaient en train de prendre le contrôle de la riposte au sida au niveau local : « Dans plusieurs pays d'Afrique subsaharienne, en même temps que l'élargissement de l'accès au traitement, nous observons également une diminution des comportements à risque au sein de la population et une baisse des nouvelles infections à VIH. Outre les découvertes scientifiques et les évolutions dans les systèmes de santé, les gens sont bien plus impliqués dans les tentatives de contrôle de l'épidémie au sein de leurs propres communautés ».

L'Ambassadeur Goosby a mis en avant les progrès réalisés dans l'élargissement de l'accès au traitement anti-VIH : « Nous arrivons à un moment où le nombre de personnes qui commencent le traitement va dépasser le nombre de nouvelles infections sur la planète, mais il est important d'étudier chaque occasion possible d'étendre les capacités ». L'Ambassadeur Goosby a également fait remarquer que même si une partie des fonds alloués au Plan présidentiel américain d'aide d'urgence à la lutte contre le sida (PEPFAR) a subi une baisse, le renforcement de l'efficacité de mise en œuvre des programmes de lutte contre le VIH a permis au gouvernement américain de soutenir un nombre sans précédent de personnes dans le cadre de la prévention, du traitement et des soins anti-VIH dans les pays à faible revenu avec moins de ressources.

Nous savons maintenant que nous pouvons mettre un terme au sida. La question est : est-ce que nous allons le faire ?

Anthony Fauci, Directeur de l'Institut national américain des allergies et des maladies infectieuses

L'efficacité récemment avérée de l'utilisation du traitement anti-VIH à titre préventif a été mise en avant comme une avancée capitale dans la riposte au sida. Les participants se sont mis d'accord sur la nécessité de l'utiliser en combinaison avec les autres méthodes de prévention existantes. « La combinaison d'outils de prévention du VIH dont nous disposons actuellement est en mesure d'inverser la tendance de la pandémie », a indiqué le Dr Fauci. « Et si nous y ajoutons l'outil puissant du traitement préventif, nous voyons enfin le bout du tunnel ».

Alors qu'il y a encore peu, parler de la fin du sida aurait semblé prématuré, les participants ont admis que des progrès significatifs avaient été accomplis sur la quasi-totalité des aspects de la riposte mondiale au sida. « Nous savons maintenant que nous pouvons mettre un terme au sida », a déclaré le Dr Fauci. « La question est : est-ce que nous allons le faire ? ».

Les participants ont noté que le monde était en bonne voie pour parvenir à la plupart des objectifs ambitieux fixés pour 2015, y compris l'accès au traitement anti-VIH pour 15 millions de personnes, l'élimination des nouvelles infections à VIH chez les enfants et le maintien en vie de leurs mères. Selon eux, les avancées dans le domaine scientifique, l'appui politique et les ripostes communautaires ont transformé la vision de zéro nouvelle infection à VIH, zéro discrimination et zéro décès dû au sida en un objectif réaliste pour mettre fin à l'épidémie de sida.

« Si nous nous rassemblons, que nous mettons en commun nos connaissances et nos ressources, que nous associons tous les partenaires et que nous travaillons ensemble, nous pouvons inverser la tendance et transformer la lutte contre cette épidémie. Nous sommes arrivés à un tournant », a conclu le Dr El-Sadr.

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Les joueurs de cricket manient la batte pour la sensibilisation au VIH à l'occasion de l'ICC WT20

27 septembre 2012

Les stars de l'équipe sud-africaine de cricket, dont JP Duminy (troisième en partant de la droite), se joignent aux volontaires de la campagne Think Wise pour une manifestation de sensibilisation au VIH à Colombo, au Sri Lanka.
Photo : UNICEF Sri Lanka

Les joueurs de cricket du monde entier se sont unis pour appeler leurs jeunes fans à « s'informer » sur la prévention du VIH et contribuer à l'élimination de la stigmatisation et de la discrimination liées au sida. Cet appel fait partie de la campagne de sensibilisation au VIH organisée par les Nations Unies et l'International Cricket Council (ICC) autour du tournoi mondial de cricket ICC World Twenty20 (WT20) qui a lieu jusqu'au 7 octobre au Sri Lanka.

Ralliant les soutiens pour la campagne « Think Wise », une initiative de l'ICC, l'ONUSIDA et l'UNICEF, les joueurs de l'équipe sud-africaine de cricket ont rencontré des jeunes vivant avec le VIH et touchés par le virus à Colombo le 26 septembre.

« Il est essentiel de favoriser la sensibilisation au VIH, pas seulement pour notre génération, mais aussi pour la génération qui suit », a expliqué le joueur sud-africain JP Duminy. « Le VIH est une question importante pour l'Afrique du Sud et pour le monde entier, et le sport est l'un des moyens pour réunir les nations sur les questions importantes », a-t-il ajouté.

JP Duminy et ses coéquipiers ont donné aux jeunes présents lors de cet événement des astuces pour améliorer leur coup de batte, leur lancer de balle et leurs capacités à tenir le champ dans le cadre d'une session d'entraînement spéciale. Dans le même temps, ils ont parlé ouvertement du VIH avec les jeunes participants, soulignant l'importance pour les jeunes d'être informés, de se protéger et de mettre fin à la stigmatisation et la discrimination négatives à l'encontre des personnes vivant avec et affectées par le virus.

Le VIH est une question importante pour l'Afrique du Sud et pour le monde entier, et le sport est l'un des moyens pour réunir les nations sur les questions importantes

JP Duminy, joueur de cricket sud-africain

Une session d'interaction similaire avait été organisée au début du tournoi WT20 entre les joueurs de l'équipe de cricket des Indes occidentales et des enfants vivant avec le VIH. « Il s'agit sans aucun doute d'une formidable initiative et il est important que les jeunes soient éduqués sur les méthodes leur permettant de se protéger du VIH », a indiqué Samuel Badree, lanceur de l'équipe de Trinité-et-Tobago.

Saluant l'engagement des joueurs en faveur de la sensibilisation au VIH, Steven Kraus, Directeur de l'équipe de l'ONUSIDA d'appui aux régions pour l'Asie et le Pacifique, a déclaré : « Nous luttons tous pour l'objectif de zéro nouvelle infection à VIH, zéro discrimination et zéro décès dû au sida. Le cricket et ses joueurs vedettes ont le pouvoir de rassembler et de faire porter leur voix au-delà des frontières, en axant les efforts vers l'objectif zéro pour mettre fin au sida ».

Dépasser le sida : vers une génération sans sida

Les jeunes qui ont participé aux activités de la campagne « Think Wise » ont mis en avant les avantages de ce genre d'événement. « C'était super d'avoir la possibilité de jouer au cricket avec ces équipes, mais c'était aussi très important en raison de la portée que cette campagne a auprès du public, avec de formidables occasions d'avoir de nombreuses conversations intéressantes », a déclaré un jeune participant.

Des joueurs de l'équipe de cricket des Indes occidentales rencontrent des volontaires Think Wise, des enfants vivant avec le VIH et leurs familles dans le cadre de la campagne Think Wise.
Photo : UNICEF Sri Lanka

Plus de 40 % des nouvelles infections à VIH dans le monde concernent les 15-24 ans, à savoir 3 000 jeunes gens nouvellement infectés chaque jour. La stigmatisation envers les personnes vivant avec le VIH et les populations les plus exposées au risque d'infection est encore très répandue dans de nombreux pays où l'on joue au cricket.

« La stigmatisation et la discrimination nuisent à notre objectif d'une génération sans sida. Nous y parviendrons uniquement si nous respectons tous les droits de ceux qui vivent avec ou sont affectés par le VIH », a expliqué Rachel Odede, Conseillère sur le VIH auprès du Bureau régional de l'UNICEF pour l'Asie du Sud, en soulignant l'importance de ce thème de la campagne Think Wise.

Depuis près de dix ans, et avec l'aide des militants Think Wise, notamment Virender Sehwag (Inde), Kumar Sangakkara (Sri Lanka) et Ramnaresh Sarwan (Indes occidentales), la campagne Think Wise de l'ICC/ONUSIDA/UNICEF se sert du pouvoir du cricket pour aborder des thèmes clés autour du sida, en particulier pour les jeunes des pays où le cricket est très répandu.

Il s'agit sans aucun doute d'une formidable initiative et il est important que les jeunes soient éduqués sur les méthodes leur permettant de se protéger du VIH

Samuel Badree, lanceur de l'équipe de Trinité-et-Tobago

« Grâce au cricket, nous pouvons atteindre des millions de personnes avec un message clair : parlons davantage du VIH, informez-vous. Nous savons que la stigmatisation tue. « Think Wise », réfléchissez, ne stigmatisez pas », a déclaré le batteur indien et militant Think Wise Virender Sehwag lors du tournoi WT20.

Le Président de l'ICC David Richardson a ajouté : « Le profil et la portée de l'ICC World T20 nous donnent l'occasion de favoriser la sensibilisation et de réduire la stigmatisation à propos du VIH ; et avec les joueurs, nous sommes ravis de contribuer à cette cause ».

Pendant toute la durée du WT20, une annonce de service public avec Kumar Sangakkara et Virender Sehwag sera diffusée lors de tous les matches du tournoi. Les joueurs des différentes équipes qui participeront aux demi-finales hommes et dames porteront des rubans rouges en signe de solidarité avec les personnes vivant avec le VIH ; quant aux arbitres, ils arboreront le logo Think Wise sur les manches de leurs maillots.

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