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L'Ukraine prend la tête de la riposte au sida en Europe de l'Est

13 septembre 2012

Le vice-premier ministre et le ministre de la Santé, Raisa Bogatyrov et le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé,. Siège de l'ONUSIDA, Genève. 12 septembre 2012
Photo : ONUSIDA

Une importante délégation d'Ukraine, conduite par le vice-premier ministre et le ministre de la Santé, Raisa Bogatyrov, a rencontré le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé, le 12 septembre 2012 au siège de l'ONUSIDA à Genève. Lors de la réunion, ils ont discuté les défis et les opportunités existants pour une riposte efficace au VIH dans le pays.

Avec une prévalence au VIH de 21,5 % parmi les consommateurs de drogues injectables, l'Ukraine est le pays le plus touché par l'épidémie de VIH en Europe de l'Est. M. Sidibé a félicité les efforts de l'Ukraine pour répondre à la situation et a souligné les résultats positifs découlant de la disponibilité de services de réduction des risques, y compris l'échange de seringues et la thérapie de remplacement des opioïdes pour les consommateurs de drogues injectables.

« Je suis très impressionné par l'impact des programmes de réduction des risques en Ukraine, » souligne M. Sidibé. « C'est une preuve intangible que la combinaison de leadership, de bonnes pratiques et de ressources peut enrayer l'épidémie de VIH la plus grave, » a-t-il ajouté.  M. Sidibé a également salué l'engagement du gouvernement dans le fait de fournir un financement adéquat pour la continuité de tels programmes de prévention. À l'heure actuelle, les programmes de réduction des risques dépendent de financements extérieurs et sont mis en œuvre par des organisations de la société civile. 

L'Ukraine peut uniquement surmonter cette épidémie en partenariat avec des organisations internationales et la société civile

Le vice-premier ministre et le ministre de la Santé, Raisa Bogatyrov

« L'Ukraine peut uniquement surmonter cette épidémie en partenariat avec des organisations internationales et la société civile, » commente Madame Bogatyrova. La riposte nationale au sida en Ukraine - l'une des plus complètes en Europe de l'Est selon l'ONUSIDA - est caractérisée par une forte inclusion et collaboration entre les partenaires nationaux et internationaux. 

Le vice premier ministre a également souligné le lien entre le VIH et la sécurité nationale. « Le VIH a un impact disproportionné sur les jeunes. Du point de vue de la sécurité nationale, le VIH est une top priorité en Ukraine. »

Le gouvernement d'Ukraine a multiplié par 10 les investissements nationaux pour le VIH ces cinq dernières années. Pendant la réunion, des idées ont été échangées sur la manière d'augmenter l'impact des investissements dans la lutte contre le VIH, l'amélioration du traitement du VIH qui ne couvre actuellement que 25% des personnes éligibles et comment agir pour que l'approvisionnement de médicaments contre le VIH soit plus efficace. 

Les membres de la délégation ukrainienne visitent l'ONUSIDA. Siège de l'ONUSIDA, Genève. 12 septembre 2012
Photo : ONUSIDA

M. Sidibé a exprimé l'espoir que l'Ukraine, en tant que grand pays à revenu intermédiaire au cœur de l'Europe, puisse servir de modèle à d'autres pays dans la région pour la fourniture des services de prévention, de traitement, de soins et d'appui en matière de VIH.

Les préparatifs de la prochaine visite en Ukraine de la délégation du Conseil de coordination du Programme de l'ONUSIDA (CCP) les 4 et 5 octobre 2012 ont également été discutés. La première visite du CCP en Ukraine sera dirigée par Jan Beagle, Directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA, Gestion et gouvernance L'objectif de la visite est d'être informé du programme national de lutte contre le sida du pays, actuellement en cours de révision, ainsi que de constater les progrès réalisés en matière de lutte contre le sida.

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Rompre le cycle de stigmatisation et de discrimination dans l'Uganda rural

10 septembre 2012

Son Altesse Royale la princesse Mette-Marit de Norvège décerne le Prix Ruban rouge au Giramatsiko Post Test Club pour stopper les nouvelles infections à VIH chez les enfants et maintenir leurs mères en vie lors de la 19e Conférence internationale sur le sida, Washington D.C.
Photo : IAS/Ryan Rayburn

Justine, une femme ougandaise de 38 ans, a été testée séropositive au VIH lors d'une visite prénatale au centre de soins local lorsqu'elle était enceinte de son quatrième enfant. Après en avoir informé son mari, celui-ci a quitté le domicile et n'est jamais revenu.

Elle n'a toutefois pas poursuivi sa grossesse toute seule. Justine avait le soutien de ses pairs au Giramatsiko Post Test Club, une organisation locale établie en 2002 à Kabwohe, Ouganda. 

L'organisation a été établie par sept femmes vivant avec le VIH, l'objectif étant d'émanciper et d'éduquer leurs pairs sur tout ce qui touche la prévention au VIH, le traitement, les soins et le soutien. En plus de privilégier leur santé et leur bien-être physique, Giramatisko a également émancipé les femmes à comprendre leurs droits à l'accès aux services de santé. 

Apprendre que vous être séropositive entraîne une détresse physique et spirituelle ainsi que la honte qui va avec, et la discrimination a freiné de nombreuses personnes pour demander un traitement et mener une vie productive 

Fara Twinamatsiko, fondatrice et présidente de Giramatsiko

« Le fait d'apprendre que vous être séropositive entraîne une détresse physique et spirituelle ainsi que la honte qui va avec, et la discrimination a freiné de nombreuses personnes à demander un traitement et à mener une vie productive » note Fara Twinamatsiko, fondatrice et présidente de Giramatsiko

Une éducatrice chez Giramatsiko a envoyé Justine dans un centre de santé pendant sa grossesse où elle a reçu des médicaments antirétroviraux afin de prévenir la transmission du VIH à son enfant. Les médicaments ont servi à garantir que Justine donne naissance à un bébé en bonne santé et séronégatif au VIH.

Avec une équipe réduite et une douzaine de volontaires, le Giramatsiko Post Test Club touche actuellement des femmes dans 19 centres du district de Sheema dans l'Ouest de l'Ouganda où il apporte un soutien émotionnel et psychologique, des dépistages du VIH et des conseils tout en envoyant les femmes dans des centres de soins pour avoir accès aux médicaments antirétroviraux, aux soins prénatals et à d'autres services.

Lutte contre la stigmatisation et la discrimination 

Bien que des histoires comme celle de Justine ne soient pas rares en Ouganda, et dans de nombreuses autres parties du monde, il y a des signes d'espoir lorsque des personnes et des communautés agissent pour lutter contre la stigmatisation et la discrimination liées au VIH ainsi que les normes sociales négatives.

Les fondatrices de Giramatsiko ont été confrontées à la discrimination engendrée par fait de révéler son propre statut sérologique. En agissant ainsi, elles ont aidé des centaines d'autres hommes et femmes en Ouganda, jeunes et vieux, à discuter ouvertement de leurs expériences. Elles franchissent les tabous et luttent contre la stigmatisation associée au VIH. 

« Nous avons une attitude très conservatrice envers le VIH dans notre communauté, mais aucun problème social ne peut être réglé sans une discussion ouverte et sans éducation, » explique Tumushabe Sedrida, coordinatrice de Giramatsiko. 

Selon les indicateurs d'enquêtes VIH de 2011 en Ouganda, la prévalence du VIH en Ouganda a augmenté de 6,4% en 2004-5 à 6,7% en 2011. A ce jour, la prévalence du VIH parmi les femmes dans la tranche d'âge 15 - 49 ans est de 7,7% alors que celle des hommes est de 5,6%. Concernant les femmes enceintes vivant avec le VIH, environ 53% bénéficient de services pour prévenir les nouvelles infections au VIH chez leurs enfants et seulement 17% reçoivent un traitement pour leur propre santé. Ces écarts dans l'accès aux services anti-VIH soulignent la nécessité d'organisations comme Giramatsiko.

Prix Ruban rouge

Dix ans plus tard, Giramatsiko continue d'apporter la preuve qu'un petit groupe de personnes peut faire une grande différence dans les vies de toute une communauté. 

En reconnaissance de leurs efforts pour réduire les nouvelles infections à VIH chez les enfants, la survie de leurs mères et le changement des perceptions de la communauté par rapport aux personnes vivant avec le VIH, Giramatsiko reçoit le Prix Ruban rouge de l'ONUSIDA lors de la 19e Conférence internationale sur le sida en juillet 2012. Le prix a récompensé dix organisations de par le monde qui ont mené un travail communautaire innovant et hors pair dans la riposte au sida.

Malgré les récentes accolades, le travail de Giramatsiko’s est loin d'être terminé. «Notre souhait est de toucher le plus grand nombre et de sauver plus de vie » déclare Madame Sedrida.

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Le forum régional souligne les réalisations et les lacunes dans la lutte contre le VIH en Amérique latine

31 août 2012

Intervenants lors de la cérémonie d'ouverture du 6e Forum latino-américain et des Caraïbes sur le VIH/sida et les infections sexuellement transmissibles, y compris Dr Luiz Loures de l'ONUSIDA (ici deuxième de droite). Photo : ONUSIDA

Plus de 4 000 délégués - y compris des responsables gouvernementaux, des professionnels de la santé, des dirigeants communautaires, des scientifiques, des populations autochtones, des jeunes et des personnes vivant avec le VIH - ont assisté au 6e Forum latino-américain et des Caraïbes sur le VIH/sida et les infections sexuellement transmissibles (IST) du 28 au 31 août à Sao Paulo, Brésil.

Organisé par le gouvernement du Brésil, en collaboration avec le groupe de coopération technique horizontal PAHO, ONUSIDA, PNUD, UNESCO, UNICEF et les réseaux régionaux de la société civile, le forum a fourni l'occasion de faire le point sur les progrès, les défis et les leçons apprises dans la lutte contre le VIH dans toute la région. Les participants se sont engagés dans une série de thèmes, du financement de la lutte contre le sida et les nouvelles technologies de prévention du VIH aux stratégies pour combler les disparités d'accès aux traitements.

Le Brésil élargit l'accès au traitement

Alors que les délégués se réunissaient à Sao Paulo, le ministre de la Santé brésilien annonçait qu'il étendrait son Programme national de lutte contre le sida à au moins 35 000 personnes supplémentaires. Le Brésil fournit actuellement un traitement antirétroviral gratuit à 223 000 personnes vivant avec le VIH - une couverture de 69% - selon les estimations gouvernementales.

Le sida n'est actuellement plus considéré comme un problème majeur, surtout en Amérique latine, où nous avons une couverture élevée de traitement. Mais les chiffres induisent en erreur car le traitement coûte cher. Certains pays ont encore d'énormes difficultés pour garantir l'accès à tous.

Violeta Ross, Co-fondatrice et présidente du Réseau bolivien de personnes vivant avec le VIH et le sida

Avant l'annonce de cette semaine, les brésiliens avec un taux de cellules CD4 de 350 par millimètre cube recevaient un traitement antirétroviral. Selon la nouvelle politique brésilienne, l'éligibilité au traitement démarrera à un stade plus avancé de l'infection à VIH — un taux de cellules CD4 de 500. Dans une annonce faite le 28 août, le ministre de la Santé brésilien, Alexandre Padilha, expliquait que sa décision était basée sur des études récentes qui montraient l'amélioration de la qualité de vie des personnes vivant avec le VIH et une réduction des effets indésirables, immédiatement et à long terme.

« Le Programme de lutte contre le sida brésilien donne l'exemple, pas seulement pour l'Amérique latine, mais pour le monde » commente Dr Luiz Loures, Directeur de l'ONUSIDA, Division Affaires politiques et publiques et un participant à la cérémonie d'ouverture du forum. Il note que la décision brésilienne de fournir plus tôt un traitement aux personnes vivant avec le VIH peut déclencher un « effet boule de neige » et influencer les politiques de santé dans d'autres pays de par le monde.

Progrès et lacunes

De nombreux autres pays en Amérique latine ont intensifié l'accès au traitement du VIH dans les dernières années. D'après les dernières données de l'ONUSIDA, environ 70% des personnes éligibles à un traitement antirétroviral dans la région le recevaient fin 2011. Un accès élargit au traitement a contribué à réduire le nombre annuel de décès liés au sida : de 63 000 il y a 10 ans à 57 000 en 2011.

Malgré les progrès, les populations clés de la région, en particulier les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) et les personnes transsexuelles continuent d'être impactés de manière disproportionnée par l'épidémie et ont un accès limité à la prévention et au traitement du VIH - un message qui a résonné pendant tout le forum à Sao Paolo.

Environ la moitié de toutes les infections à VIH en Amérique latine est le résultat de rapports sexuels non protégés entre hommes. Selon des estimations nationales, la prévalence au VIH parmi les personnes transsexuelles en Argentine (34%) et au Pérou (20.8%) est très largement contrastée par rapport à la population générale : 0,4% et 0,23% dans ces deux pays, respectivement.

« Le sida n'est actuellement plus considéré comme un problème majeur, surtout en Amérique latine, où nous avons une couverture élevée de traitement » note Violeta Ross, Co-fondatrice et présidente du Réseau bolivien de personnes vivant avec le VIH et le sida, dans un article publié sur le site internet du ministère de la Santé brésilien. « Mais les chiffres induisent en erreur car le traitement coûte cher. Certains pays ont encore d'énormes difficultés pour garantir l'accès à tous » ajoute-t-elle.

Voix de la société civile

Plus de 4 000 délégués ont assisté au forum à Sao Paulo du 28 au 31 août. Photo : ONUSIDA

Les défenseurs au forum ont mis l'accent sur l'importance de la mobilisation des communautés en accélérant la lutte contre le sida parmi les populations vulnérables. « Les stratégies fondées sur des données probantes présentées au forum démontrent que le renforcement des travaux communautaires - y compris parmi les minorités sexuelles - peuvent transformer les luttes nationales contre le VIH » déclare Simon Cazal, Directeur exécutif de Somosgay, une organisation qui travaille à la promotion des droits humains des populations lesbiennes, gays, bisexuelles, transsexuelles et intersexe (LGBTI). « Le mouvement LGBTI a établit des priorités déclenchant un activisme renforcé. Nous avons démontré qu'avec de faibles ressources nous pouvons faire beaucoup si nous avons une stratégie et si nous travaillons avec les communautés. »

De nombreux délégués ont souligné la nécessité de rapprocher la lutte contre le sida avec d'autres mouvements sociaux. « Nous devons évoluer. Nous ne pouvons pas simplement lutter pour plus de préservatifs et médicaments » dit le militant Enrique Chaves, Directeur pour la sensibilisation de l'organisation à but non lucratif AID pour AIDS International. « Nous devons prendre en compte que la lutte pour l'accès aux services anti-VIH et de soins relève également de l'accès à l'emploi, au logement et à l'éducation. Nous devons caler notre agenda avec un agenda plus large de développement, la lutte pour la justice sociale » a-t-il ajouté.

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L'homophobie et les lois punitives continuent de menacer la riposte au VIH et les droits de l'homme

28 août 2012

Près de 80 pays ont des lois qui criminalisent les relations entre personnes de même sexe. Schéma d'information ONUSIDA : Je suis gay : 5 choses qui me font peur.

Dans de nombreuses régions du monde, les lois et pratiques punitives à l'encontre des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transsexuelles et intersexe (LGBTI)[1] continuent de bloquer les ripostes efficaces au VIH. De nombreux cas de violations des droits de l'homme ont été recensés, allant du refus de l'accès aux services de santé à l'interdiction de la liberté d'association, en passant par le harcèlement, les violences et les meurtres.

La semaine dernière, au Cameroun, une organisation de jeunes aurait mené une opération anti-LGBT : cette information fait suite à toute une série d'arrestations et de mises en détention d'hommes ayant des rapports sexuels avec d'autres hommes dans le pays ces dernières années, sur la base de leur orientation sexuelle.

Au Zimbabwe, où les rapports sexuels entre hommes sont illégaux, la police a arrêté puis relâché 44 membres de l'organisation Gays and Lesbians Zimbabwe (GALZ) le 11 août 2012, après la présentation d'un rapport du GALZ recensant les violations des droits humains des personnes LGBT.

En Europe, un rapport sur la situation des droits de l'homme des personnes LGBTI, publié en mai 2012 par la section européenne de l'Association internationale des lesbiennes, gays, bisexuelles, trans et intersexuelles (ILGA-Europe), a recensé de nombreux cas de violence, de haine et de discrimination à l'encontre des personnes LGBTI.

Les violations des droits de l'homme basées sur l'orientation sexuelle réelle ou perçue, l'identité ou l'expression de genre des personnes participent au climat de haine et de peur qui fait tomber encore davantage les personnes LGBTI dans la clandestinité. Ces violations découragent les comportements positifs, empêchent l'accès à des services de santé essentiels et contribuent à l'augmentation de l'impact des infections à VIH chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transsexuelles.

Joel Nana, militant des droits de l'homme et Directeur exécutif de l'organisation à but non lucratif African Men for Sexual Health and Rights (AMSHeR)

Aux États-Unis, au Canada, en Europe et en Australie, des études ont révélé des niveaux élevés de maltraitance homophobe dans les écoles et le manque de soutien de la part des autorités scolaires. Par exemple, une étude récente menée aux États-Unis a montré que plus de 84 % des jeunes élèves LGBT avaient été victimes d'insultes ou de menaces, que 40 % d'entre eux avaient été bousculés ou malmenés et que 18 % avaient été physiquement agressés dans l'enceinte de leur établissement.

En Russie, plusieurs villes ont récemment adopté des règlements interdisant l'information publique sur l'orientation sexuelle et l'identité de genre. Une législation similaire est cours d'examen devant le parlement ukrainien. L'ONUSIDA estime que ces lois sont discriminatoires à l'encontre des personnes LGBT car elles entravent leur liberté de réunion et de parole, menacent les actions de sensibilisation au VIH des organisations qui les soutiennent et peuvent être utilisées pour justifier la maltraitance et la violence homophobes.

Un « climat de haine et de peur »

Des données probantes et l'expérience ont montré que les lois et pratiques punitives éloignent les minorités sexuelles des services anti-VIH. Une étude menée au Sénégal, par exemple, a montré que les poursuites et le harcèlement à l'encontre des personnes LGBT avaient conduit en 2008 à « la propagation de la peur » et à « la dissimulation » parmi les membres de ces groupes. Selon cette étude, des professionnels de santé ont interrompu leur travail de prévention du VIH auprès des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes par crainte pour leur propre sécurité ; ceux qui ont continué à fournir des services de soins ont noté une nette baisse de la participation des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes.

« Les violations des droits de l'homme basées sur l'orientation sexuelle réelle ou perçue, l'identité ou l'expression de genre des personnes participent au climat de haine et de peur qui fait tomber encore davantage les personnes LGBTI dans la clandestinité », explique le militant des droits de l'homme Joel Nana, Directeur exécutif de l'organisation à but non lucratif African Men for Sexual Health and Rights (AMSHeR). « Ces violations découragent les comportements positifs, empêchent l'accès à des services de santé essentiels et contribuent à l'augmentation de l'impact des infections à VIH chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transsexuelles », ajoute-t-il.

Prévalence élevée du VIH chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transsexuelles

Dans de nombreuses régions du monde, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transsexuelles connaissent une forte prévalence du VIH et une faible couverture des services de prévention, de traitement, de soins et d'appui en matière de VIH.

De récentes études en Afrique subsaharienne montrent que la prévalence du VIH chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes va de 6 à 31 %. En Asie, le risque d'être infecté par le VIH est près de 19 fois plus élevé pour les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes que pour la population en général. En Amérique latine, on estime que la moitié de l'ensemble des infections à VIH dans la région est le résultat de rapports sexuels non protégés entre hommes.

Des études menées auprès des personnes transsexuelles font état d'une prévalence excessivement élevée du VIH, comprise entre 8 et 68 %. Sans un accès à l'information et aux services anti-VIH sans peur, sanction pénale ni homophobie, il est impossible de lutter contre ces tendances.

« Les dirigeants internationaux se prononcent de plus en plus contre la discrimination et la criminalisation sur la base de l'orientation sexuelle et l'identité de genre », explique Susan Timberlake, Responsable de la Division Lois et Droits de l'Homme au Secrétariat de l'ONUSIDA. « À titre d'exemple, lors de la présentation de son rapport en juillet, la Commission mondiale sur le VIH et le droit a lancé un appel vigoureux en faveur de la décriminalisation des personnes LGBT et de leur protection dans le contexte de la riposte au sida ».

Quelques développements positifs

Malgré les problèmes, on observe des développements encourageants en faveur de l'égalité, de la non-discrimination et de l'accès aux services de santé pour les minorités sexuelles.

Le 12 juillet 2012, le Président du Chili a fait adopter dans la législation une loi anti-discrimination qui punit les crimes de haine, notamment à l'encontre des personnes LGBT. Votée il y a environ sept ans, cette loi anti-discrimination a pris tout son sens après le meurtre brutal de Daniel Zamudio, un homosexuel de 24 ans.

Lors de la Journée internationale de lutte contre l'homophobie et la transphobie, le 17 mai 2012, la section Europe de l'Internationale de l'éducation, le Comité syndical européen de l'éducation (CSEE), la Confédération européenne des syndicats (CES) et l'ILGA-Europe se sont engagés à renforcer leur collaboration dans le but de prévenir et de combattre l'homophobie et la transphobie au niveau national et européen dans les écoles, sur le lieu de travail et dans la société en général.

En février 2010, les Îles Fidji sont devenues la première nation des îles du Pacifique à dépénaliser officiellement les rapports sexuels entre hommes. Le nouveau décret du gouvernement fidjien supprime les mots « sodomie » et « actes contraires à la nature » auparavant usités et emploie un langage neutre en termes de genre pour désigner les crimes sexuels.

En 2009, la Haute Cour de Delhi a décidé que la criminalisation des relations entre personnes de même sexe était inconstitutionnelle et qu'elle « poussait les gays et les hommes ayant des rapports avec des hommes dans la clandestinité », les rendant vulnérables au harcèlement policier et les empêchant d'accéder aux services anti-VIH.

Action et sensibilisation des Nations Unies

En mars 2012, le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme a présenté un rapport à l'occasion de la XIXe session du Conseil des droits de l'homme des Nations Unies, qui recense les lois et pratiques discriminatoires et les actes de violence à l'encontre des personnes LGBT sur la base de leur orientation sexuelle et de leur identité de genre. Ce rapport appelle tous les pays à dépénaliser les relations entre personnes de même sexe consentantes et à veiller à ce que toutes les personnes puissent exercer leur droit à la liberté d'expression et leur droit d'association et de réunion pacifique en toute sécurité et sans discrimination.

L'an dernier, lors de la Réunion de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations Unies sur le sida, les États membres se sont engagés à réviser les lois et les politiques qui « compromettent la prestation réussie, efficace et équitable des mesures de prévention du VIH, de traitement, de soins et de soutien ». L'ONUSIDA encourage tous les pays à traduire cet engagement en actes afin de protéger les droits humains et les besoins en matière de santé des personnes LGBT.


[1] L'acronyme « LGBTI » est utilisé comme terme générique abrégé pour désigner les groupes et/ou les personnes dont l'orientation sexuelle ou l'identité de genre diffère de l'hétérosexualité et qui peuvent être victimes de discrimination, d'actes de violence et d'autres violations des droits de l'homme pour cette raison. Les informations et les données figurant dans cet article ne s'appliquent pas forcément de manière identique à tous les groupes représentés par cet acronyme. [Haut de la page]

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La République dominicaine fait face à ses problèmes d'accès au traitement anti-VIH

23 août 2012

Une image de l'initiative lancée par des personnes vivant avec le VIH en République dominicaine destinée à attirer l'attention sur le fait que la mise à disposition des médicaments génériques a entraîné une baisse significative du coût du traitement sur le marché mondial.

La République dominicaine enregistre de nouveaux progrès dans ses efforts pour garantir l'accès au traitement à toutes les personnes vivant avec le VIH. Le Conseil national de la Sécurité sociale du pays a mis en place une commission pour étudier les implications techniques, financières et opérationnelles de l'inclusion du traitement antirétroviral dans le Plan de base pour la santé.

La mise sur pied de cette commission est le résultat d'une étude de faisabilité financière concernant la couverture des personnes vivant avec le VIH par l'assurance maladie familiale existant dans le pays. Cette étude a été réalisée en 2011 par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), le Fonds des Nations Unies pour l'Enfance (UNICEF), l'Organisation panaméricaine de la santé (OPS) et le Programme commun des Nations Unies sur le VIH et le sida (ONUSIDA).

Composée de membres issus de plusieurs services du système national de santé ainsi que de représentants de partenaires régionaux et internationaux comme l'OPS et l'ONUSIDA, la nouvelle commission devrait conclure ses travaux au cours du dernier trimestre de 2012.

C'est un pas vers la garantie d'un traitement dans la durée et de vies sauvées pour les Dominicains vivant avec le VIH.

Ernest Massiah, Directeur de l'équipe de l'ONUSIDA d'appui aux régions pour les Caraïbes

Selon la Coordonnatrice de l'ONUSIDA dans le pays, Ana Maria Navarro, cet événement tombe à un moment critique et représente une conséquence directe de l'étude de faisabilité réalisée par les agences des Nations Unies en République dominicaine. « Cette résolution nous rapproche de l'installation dans la durée de la riposte au sida », explique le Dr Navarro.

La République dominicaine est classée comme un pays à revenu intermédiaire, bien que présentant des inégalités très marquées dans la répartition des richesses. À l'heure actuelle, l'accès au traitement anti-VIH est entièrement financé par des donateurs internationaux. Bien que plus de 20 000 personnes bénéficient aujourd'hui d'un traitement anti-VIH, plus de 2 500 individus dont on sait qu'ils vivent avec le sida n'ont pas accès aux médicaments vitaux.

Pourtant, le Plan stratégique national contre le VIH et le sida 2007-2015 mis en place par le pays prévoit la garantie de l'accès universel au traitement pour les personnes vivant avec le VIH. Ce manque d'accès au traitement va aussi à l'encontre des principes d'universalité et d'équité sur lesquels s'est fondée la réforme du système de sécurité sociale de 2001. En outre, une nouvelle loi sur le VIH votée l'an dernier prévoit des soins médicaux complets pour les personnes vivant avec le VIH.

Toutefois, un règlement de 2002 concernant la mise en œuvre du Plan de base pour la santé exclut la prise en charge des médicaments antirétroviraux en raison de leur coût élevé. L'un des principaux objectifs de l'étude de faisabilité était de fournir des preuves montrant que le traitement anti-VIH n'est pas aussi onéreux que le pensaient les autorités locales.

« Il s'agit d'une énorme avancée pour la République dominicaine », a déclaré le Directeur de l'équipe de l'ONUSIDA d'appui aux régions pour les Caraïbes, Ernest Massiah. « C'est un pas vers la garantie d'un traitement dans la durée et de vies sauvées pour les Dominicains vivant avec le VIH. Les personnes vivant avec le VIH peuvent continuer à travailler, soutenir leur famille et participer aux joies simples de la vie auxquelles nous avons tous droit. C'est une question de respect, de dignité et de vie ».

En avril 2012, les personnes vivant avec le VIH en République dominicaine ont lancé une initiative destinée à attirer l'attention sur le fait que la mise à disposition des médicaments génériques avait entraîné une baisse significative du coût du traitement sur le marché mondial. Le Réseau dominicain des personnes vivant avec le VIH (REDOVIH+), Alianza Solidaria de Lucha contra el SIDA (ASOLSIDA), Fundación Grupo Paloma et Grupo Clara avaient lancé conjointement une pétition qui appelait les candidats à l'élection présidentielle de 2012 à aborder les questions de pérennité financière concernant leur traitement en vue de l'échéance électorale de la fin mai.

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L'ONUSIDA salue la campagne « (RED) RUSH TO ZERO »

20 août 2012

www.joinred.com

Faire naître une génération sans sida, tel est l'objectif d'une nouvelle campagne (RED) présentée cet été. En partenariat avec America Móvil, un important fournisseur d'accès Internet sans fil d'Amérique latine, la campagne (RED) RUSH TO ZERO vise à accroître la sensibilisation et à mobiliser des ressources pour mettre fin aux nouvelles infections à VIH chez les enfants d'ici 2015.

Dans le cadre de cette campagne lancée en juin 2012, les fonds générés par la vente de produits d'accès sans fil sous les marques (Telcel)RED et (Claro)RED, deux réseaux America Móvil, seront affectés à des programmes soutenus par le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme et destinés à prévenir les nouvelles infections à VIH chez les enfants en Amérique latine et en Afrique. America Móvil s'est engagé à verser une contribution annuelle allant jusqu'à 2 millions de dollars US en faveur de la riposte au sida entre 2012 et 2015, grâce au soutien de toutes les filiales d'America Móvil et des autres sociétés du Grupo Carso, ainsi que de la Fondation Carlos Slim.

L'ONUSIDA salue la campagne (RED) et ses partenaires pour cette importante initiative. (RED) RUSH TO ZERO nous a permis de franchir une nouvelle étape vers notre objectif commun de zéro nouvelle infection à VIH chez les enfants.

Dr César Núñez, Directeur régional de l'ONUSIDA pour l'Amérique latine

Selon les dernières données de l'ONUSIDA, on estime à 40 000 le nombre d'enfants qui vivaient avec le VIH en Amérique latine en 2011. La même année, près de 2 000 enfants ont été nouvellement infectés par le virus dans la région.

« L'ONUSIDA salue la campagne (RED) et ses partenaires pour cette importante initiative », a déclaré le Dr César Núñez, Directeur régional de l'ONUSIDA pour l'Amérique latine. “« (RED) RUSH TO ZERO nous a permis de franchir une nouvelle étape vers notre objectif commun de zéro nouvelle infection à VIH chez les enfants ».

La campagne (RED)

Depuis 2006, (RED) fait participer les entreprises et les consommateurs à la riposte mondiale au VIH avec, à ce jour, plus de 190 millions de dollars collectés en partenariat avec des marques d'envergure mondiale. Pour chaque produit vendu, les partenaires (RED) reversent jusqu'à 50 % des bénéfices au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.

Dans le cadre de la nouvelle campagne, les produits (Telcel)RED et (Claro)RED seront présents dans les boutiques Claro et Telcel de tous les pays d'Amérique latine. Les clients recevront des informations sur le fonctionnement de la campagne et la manière dont ils peuvent contribuer à vaincre le sida.

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Journée mondiale de l'aide humanitaire : rendons hommage à ceux qui affrontent le danger et l'adversité pour aider les autres

17 août 2012

La Journée mondiale de l'aide humanitaire, qui a lieu le 19 août, est l'occasion de célébrer l'esprit des femmes et des hommes qui se mettent au service de l'humanité. Cette journée est dédiée à la reconnaissance envers ceux qui affrontent le danger et l'adversité pour aider les autres, peu importe qui ils sont et où ils vivent.

Chaque jour, des millions de personnes à travers le monde sont touchées par des catastrophes naturelles et des conflits. Les déplacements et la pauvreté qui accompagnent ces conflits ou ces catastrophes naturelles peuvent être à l'origine de crises humanitaires et accroître la vulnérabilité des populations concernées aux infections à VIH ou interrompre les services anti-VIH.

Selon le rapport intitulé Ensemble nous vaincrons le sida, présenté par l'ONUSIDA à la veille de la XIXe Conférence internationale sur le sida à Washington, le nombre de personnes vivant avec le VIH était estimé à 34,2 millions en 2011. Davantage de vies sont sauvées grâce à l'accès au traitement antirétroviral : plus de huit millions de personnes ont bénéficié d'un traitement en 2011, soit une couverture de 54 % de toutes les personnes éligibles à un tel traitement. 2011 a été l'année où le nombre de personnes nouvellement infectées par le VIH a été le plus faible en Afrique subsaharienne depuis 1997.

Malgré ces progrès significatifs, il reste encore beaucoup à faire. La riposte mondiale au sida a besoin de la contribution soutenue des travailleurs humanitaires qui apportent assistance et réconfort aux millions de personnes touchées par le VIH. « Je salue tous les travailleurs humanitaires, en particulier ceux qui interviennent en première ligne dans la riposte au sida », a déclaré Michel Sidibé, le Directeur exécutif de l'ONUSIDA.

Rien n'est inutile

Tout le monde peut jouer un rôle dans la riposte humanitaire. Une campagne intitulée « I Was Here » (J'étais là), lancée par les Nations Unies et les organisations d'aide humanitaire à la veille de la Journée mondiale de l'aide humanitaire, appelle toutes les personnes à apporter leur contribution en faisant une bonne action, quelque part, pour quelqu'un. “« Faites quelque chose pour un autre être humain. Rien n'est inutile », affirme la chanteuse pop Beyoncé dans la vidéo réalisée pour cette campagne.

La campagne propose une liste d'actions simples que peuvent accomplir les gens pour faire la différence. Aider quelqu'un à faire ses courses, préparer un repas pour une jeune maman, réconforter une personne hospitalisée ou aider un jeune défavorisé : voilà quelques exemples d'actions que tout le monde peut entreprendre.

Pour aider la riposte au sida, vous pouvez également faire un don et diffuser le message en suivant l'ONUSIDA sur Twitter et Facebook.

Rendre hommage aux travailleurs humanitaires qui ont perdu la vie en accomplissant leur devoir

En aidant les autres, nombreux sont ceux qui sacrifient leur bien le plus précieux : leur vie. La Journée mondiale de l'aide humanitaire rend hommage à ceux qui sont morts au cours d'une intervention humanitaire dans le monde.

L'ONUSIDA a été l'une des cinq agences des Nations Unies à perdre des membres de son personnel dans l'attentat à la bombe qui a frappé les bâtiments des Nations Unies à Abuja en août 2011. Elisha Enaburkhan a été tué dans l'explosion.

Évoquant la mémoire de son collègue et ami, le Coordonnateur de l'ONUSIDA au Nigéria, Kwame Ampomah, a déclaré : « Elisha était très engagé dans son travail. Bien qu'habitant à près de 45 kilomètres de la ville, il était toujours le premier au bureau et souvent le dernier à partir. C'était un homme attentif, courtois et d'une extrême gentillesse. Il était toujours souriant et gai : le sourire d'Elisha nous manquera ».

Le 19 août a été désigné Journée mondiale de l'aide humanitaire par la Résolution 63/139 intitulée « Renforcement de la coordination de l'aide humanitaire d'urgence fournie par les organismes des Nations Unies » et adoptée par l'Assemblée générale après les attentats terroristes qui avaient frappé le siège des Nations Unies à Bagdad.

La Journée mondiale de l'aide humanitaire est célébrée chaque année afin de contribuer à sensibiliser le public aux activités humanitaires dans le monde et à l'importance de la coopération internationale dans ce domaine. Elle rend hommage à l'ensemble du personnel humanitaire qui s'emploie à promouvoir la cause humanitaire, ainsi qu'à ceux qui ont perdu la vie dans l'accomplissement de leur mission.

L'ONUSIDA condamne les agressions délibérées dirigées contre le personnel et les installations humanitaires et déplore les répercussions négatives de tels actes sur l'aide humanitaire pouvant être apportée aux populations dans le besoin.

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Les femmes angolaises disent « non » à la discrimination et « oui » à l'égalité des sexes

16 août 2012

Dans son discours, Son Excellence Genoveva da Conceição Lino, Ministre angolaise de la Famille et de la Promotion des femmes, a insisté sur le rôle des femmes dans les familles et les communautés et l'importance de renforcer leur position au sein de la société.

Des décideuses de haut niveau se sont récemment réunies à l'Assemblée nationale angolaise afin d'adopter l'Appel à l'action de Harare et de discuter de la manière dont le pays compte lutter contre le VIH et la violence sexiste. Elles se sont engagées sur les questions en lien avec la violence conjugale et sexiste et l'inclusion des femmes dans les décisions concernant leur famille, le développement économique ainsi que la santé sexuelle et reproductive et les droits.

Adopté en mai 2012 au Zimbabwe, l'Appel à l'action de Harare est un plan d'action unifié pour la santé des femmes en Afrique, avec un axe spécifique sur la santé sexuelle et reproductive et les droits dans le contexte du VIH. Il admet que le développement de l'Afrique reste entravé par des problèmes d'accès à la santé sexuelle et reproductive ainsi qu'aux services anti-VIH, et reconnaît que l'inégalité des sexes rend les femmes et les filles particulièrement vulnérables.

L'inégalité des sexes et l'émancipation des femmes sont des éléments fondamentaux dans la réduction de la vulnérabilité des femmes et des filles sur le plan de la santé sexuelle et reproductive, notamment en ce qui concerne le VIH/sida

Son Excellence Genoveva da Conceição Lino, Ministre de la Famille et de la Promotion des femmes

Les femmes et les filles africaines supportent une grande part du fardeau de l'épidémie. Plus de 60 % des adultes vivant avec le VIH en Afrique sont des femmes et 76 % des femmes vivant avec le VIH dans le monde vivent en Afrique. En Afrique subsaharienne, les jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans sont huit fois plus susceptibles de vivre avec le VIH que les hommes.

Les facteurs biologiques qui rendent les femmes et les filles plus vulnérables à l'infection à VIH sont aggravés par la violence sexiste, des pratiques juridiques et socio-culturelles négatives, les relations sexuelles avec des partenaires multiples, les relations avec une forte différence d'âge, les inégalités économiques, une éducation inadaptée et un manque d'accès à des services de santé sexuelle et reproductive de qualité.

Le Ministère angolais de la Famille et de la Promotion des femmes a organisé la consultation nationale en Angola avec l'appui de l'ONUSIDA. Cette rencontre a réuni des femmes ministres du gouvernement, vice-ministres, gouverneurs, vice-gouverneurs, ainsi que 56 parlementaires du parti au pouvoir et des partis d'opposition, des membres du Réseau national des femmes vivant avec le VIH (appelé localement Rede Mwenho) et plus d'une centaine d'autres participants des secteurs public et privé.

Dans son discours, la Ministre de la Famille et de la Promotion des femmes, Genoveva da Conceição Lino, a insisté sur le rôle des femmes dans les familles et les communautés et l'importance de renforcer leur position au sein de la société. Elle a appelé toutes les personnes présentes à la réunion à s'engager sérieusement dans la mesure du possible pour assurer des résultats positifs.

« L'inégalité des sexes et l'émancipation des femmes sont des éléments fondamentaux dans la réduction de la vulnérabilité des femmes et des filles sur le plan de la santé sexuelle et reproductive, notamment en ce qui concerne le VIH/sida », a déclaré Mme da Conceição Lino.

Le Coordonnateur résident des Nations Unies en Angola, Maria do Valle Ribeiro, a souligné l'importance de l'égalité des sexes dans la baisse de la mortalité maternelle, l'élimination des nouvelles infections à VIH chez les enfants et la diminution de la transmission du VIH par voie sexuelle.

« La route vers l'émancipation totale des femmes est longue et l'ONUSIDA va continuer de travailler avec les pays africains pour éliminer les inégalités entre les sexes et toutes les formes d'injustices sociales et économiques dont sont victimes les femmes et les filles africaines. Je vous invite tous à joindre nos forces pour résoudre tous les problèmes qui contribuent à la vulnérabilité des femmes et des filles à l'infection à VIH », a déclaré le Dr Ribeiro.

À l'issue de la consultation, les participants ont adopté l'Appel à l'action de Harare et se sont engagés à mettre en œuvre ses recommandations. Ils ont promis de travailler ensemble pour veiller à ce que les femmes, en particulier celles qui vivent avec le VIH, puissent vivre dans la dignité avec leur famille, sur leur lieu de travail et à tous les niveaux de la société.

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Le Président kenyan engage davantage de ressources pour la riposte au sida

15 août 2012

(De gauche à droite) Maya Harper, Coordonnatrice de l'ONUSIDA pour le Kenya, et les Champions for an HIV-Free Generation : le Prof. Miriam Were, Benjamin Mkapa, Festus Mogae et le Dr Kenneth Kaunda, en compagnie de M. Andrew Mondo, Secrétaire permanent du Ministère d'État en charge des programmes spéciaux, recevant les cadeaux traditionnels kenyans, des lances et des boucliers, en tant que guerriers de la riposte au sida.

Sous l'égide du Président Mwai Kibaki, le gouvernement kenyan a alloué des fonds supplémentaires à sa riposte nationale au sida. L'annonce a été faite vendredi dernier lors d'une réunion de sensibilisation de haut niveau à Nairobi, en présence de quatre membres de l'organisation à but non lucratif Champions for an HIV-Free Generation : Festus Mogae du Botswana, le Dr Kenneth Kaunda de Zambie, Benjamin Mkapa de Tanzanie (tous d'anciens présidents africains) et le Prof. Miriam Were du Kenya, ancienne Présidente du Conseil national kenyan pour le contrôle du sida.

Lors de cette réunion, le Président Kibaki a insisté sur le fait que malgré la rareté des ressources disponibles au Kenya, le gouvernement ne renoncerait pas à son engagement dans la riposte nationale au sida. « Nous nous sommes engagés à garantir la poursuite sans interruption de la lutte contre le VIH et le sida », a déclaré le Président kenyan. Plus de 85 % des ressources allouées à la riposte au VIH au Kenya proviennent de partenaires de développement.

Nous nous sommes engagés à garantir la poursuite sans interruption de la lutte contre le VIH et le sida

Mwai Kibaki, Président du Kenya

Les Champions ont félicité le Kenya pour les progrès accomplis dans ses programmes de lutte contre le VIH. Ils ont salué plus particulièrement les efforts du gouvernement en faveur de la prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant (PTME), de la mise en place étendue de services pour la circoncision masculine médicalisée volontaire, et de l'essor rapide des services de conseil et de dépistage du VIH. Les Champions ont également félicité les dirigeants kenyans pour leur approche multisectorielle très marquée dans la riposte à l'épidémie.

Selon une étude kenyane sur la population et la santé (KDHS 2008/9), la prévalence nationale du VIH a chuté de 7,1 % en 2007 à 6,3 % en 2010. L'accès au traitement vital a également progressé de manière considérable : en décembre 2011, plus de 500 000 personnes vivant avec le VIH au Kenya avaient été placées sous traitement antirétroviral (soit une couverture de 72 %), contre seulement 3 000 personnes en 2001.

Lors de leur visite de sensibilisation, les Champions se sont entretenus avec la Sous-commission gouvernementale sur le VIH, placée sous l'autorité du Premier ministre kenyan, Raila Odinga, ainsi qu'avec la Commission parlementaire de la Santé. Ils ont défendu l'élimination des nouvelles infections à VIH chez les enfants et fait pression pour une augmentation des ressources nationales allouées à la riposte au sida.

Les Champions ont eu l'occasion d'échanger avec des représentants de réseaux de personnes vivant avec le VIH, d'organisations confessionnelles, des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, des professionnels du sexe et du secteur privé. Ils ont également participé à une visite de terrain d'un programme communautaire à Kibera, le plus grand camp temporaire d'Afrique de l'Est, où le rôle de la société civile dans la promotion et la demande croissante en faveur de services anti-VIH a été mis en avant.

À l'issue de cette visite de trois jours, les Champions ont félicité le pays pour son initiative Rapid Response, une approche nationale innovante utilisée pour accroître le niveau de conseil et de dépistage du VIH, les taux de circoncision médicalisée chez les hommes et la multiplication des services de PTME. Ils ont considéré que cette initiative relevait d'une « bonne pratique » qui devrait être reproduite dans d'autres pays d'Afrique subsaharienne.

Fustigeant l'auto-satisfaction en matière de riposte au sida, les Champions ont appelé les dirigeants kenyans à intensifier leurs efforts de lutte contre l'épidémie afin qu'elle ne puisse pas miner la croissance économique du pays.

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Au Honduras, de jeunes bénévoles soutiennent les efforts de l'ONUSIDA dans la riposte au VIH

14 août 2012

Alberto Stella (à gauche), Coordonnateur de l'ONUSIDA au Honduras, en compagnie de deux volontaires lors d'une action de proximité à Tegucigalpa à l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida 2011.

En 2007, l'ONUSIDA a apporté son soutien à la participation des jeunes à la riposte nationale au sida au Honduras, avec la création du Réseau des jeunes volontaires de l'ONUSIDA. Les membres du réseau sont des jeunes gens engagés en faveur du renversement de la tendance de l'épidémie dans leur pays. Le réseau travaille en partenariat avec le Programme des Volontaires des Nations Unies, des organisations communautaires locales et la société civile.

« Nous pensons qu'une participation significative des jeunes est cruciale pour une révolution en matière de prévention et un accroissement de la sensibilisation à la lutte contre le VIH chez les jeunes au Honduras », explique Alberto Stella, Coordonnateur de l'ONUSIDA au Honduras.

L'ONUSIDA apporte aux bénévoles un appui technique pour la planification et la mise en œuvre de la mobilisation des communautés et des actions de proximité, ainsi qu'un espace physique au sein duquel les bénévoles peuvent travailler de façon indépendante. Une quarantaine de jeunes gens ont participé à cette initiative depuis 2007, et par leur travail ils ont pu atteindre les jeunes dans tout le pays.

Nous pensons qu'une participation significative des jeunes est cruciale pour une révolution en matière de prévention et un accroissement de la sensibilisation à la lutte contre le VIH chez les jeunes au Honduras

Alberto Stella, Coordonnateur de l'ONUSIDA au Honduras

« Nous avons mis en place un mécanisme d'échange des informations entre l'ONUSIDA et les jeunes par l'intermédiaire des réseaux sociaux et du site web de l'ONUSIDA », explique Edgardo Benítez, l'un des volontaires du réseau. « Nous savions qu'il y avait beaucoup d'informations disponibles, mais qu'il n'était pas facile d'y accéder. Grâce aux réseaux sociaux, nous partageons régulièrement des documents importants, des annonces et des actualités ».

Le réseau coordonne également un centre de documentation au bureau de l'ONUSIDA, qui propose des publications nationales et internationales sur le VIH et les questions connexes et est très fréquenté par les jeunes à des fins de recherches universitaires.

L'ONUSIDA organise régulièrement des formations pour les bénévoles sur la prévention du VIH, les droits de l'homme et d'autres thèmes en relation. Cela leur permet d'échanger leurs connaissances avec leurs pairs. Le Réseau des jeunes volontaires a conclu des partenariats avec les universités et les établissements d'enseignement supérieur pour organiser des ateliers dans les villes et les zones rurales.

Action de proximité à l'école publique d'Olanchito, une province du nord du Honduras.

« Dans les zones rurales, la plupart des gens croient encore à certains tabous et légendes à propos du VIH », explique Sheila Serón, une bénévole active depuis 2007. « En m'engageant dans le réseau, j'ai eu la chance d'informer des jeunes filles en leur expliquant qu'elles pouvaient éviter l'infection à VIH grâce à l'utilisation correcte et régulière de préservatifs, tout en insistant sur l'importance de se faire dépister ».

Le réseau coordonne également des actions de proximité qui visent à encourager la participation des jeunes. Au cours des deux dernières années, les volontaires ont organisé des forums cinéma lors desquels les jeunes ont pu débattre de questions telles que les inégalités sociales, la stigmatisation et la discrimination en lien avec le VIH. Ces actions se sont transformées en une plate-forme commune permettant aux jeunes d'interagir dans un environnement accueillant et de participer aux discussions. En 2011, le réseau s'est servi des réseaux sociaux pour mobiliser les jeunes et les inciter à participer à un concours de photo d'art sur le thème du lien entre le VIH et les droits de l'homme. Les plus belles photos ont été intégrées à une exposition itinérante qui s'est rendue dans plusieurs villes du Honduras. Cette initiative était soutenue par les Casas de la Cultura (établissements culturels).

Les jeunes sont devenus des acteurs majeurs de leur propre riposte. Le réseau a appuyé l'ONUSIDA et d'autres partenaires dans l'organisation et le suivi d'événements nationaux importants, notamment toute une série d'actions à l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida en 2010 et 2011, organisées en partenariat avec le Ministère de la Santé, des organisations de la société civile et des personnes vivant avec le VIH.

Les volontaires du réseau ont des origines culturelles, sociales et géographiques très différentes et reflètent la diversité de la société hondurienne. Ils sont incités à rencontrer les membres de la société civile et les organisations à base communautaire. Marianela Muñoz a passé un mois dans une organisation communautaire à s'occuper d'enfants orphelins du sida. « Grâce à cette expérience, j'ai eu un aperçu des actions que je veux entreprendre pour aider mon pays », déclare-t-elle.

Les jeunes sont devenus des acteurs majeurs de leur propre riposte. Des volontaires engagés défilent avec des mimes dans les rues de la capitale en affichant des messages sur le VIH lors de la Journée mondiale de lutte contre le sida 2010.

« Participer au Réseau des volontaires des Nations Unies m'a ouvert l'esprit sur le fait que nous avons tous le droit de vivre en bonne santé, quel que soit notre sexe, notre orientation sexuelle ou notre religion, et que le VIH ne doit pas être un motif de stigmatisation ou de discrimination. J'ai beaucoup appris aux côtés des autres volontaires auprès de l'ONUSIDA ; aujourd'hui je suis mieux informée et responsabilisée », raconte Violeta Mora, une autre volontaire du réseau.

En 2011, le programme a reçu le Prix national du bénévolat culturel décerné par le Ministère de la Culture, l'Ambassade d'Espagne au Honduras, le PNUD et le VNU, en récompense de son travail remarquable en tant qu'organisation de jeunes volontaires pour la promotion du développement social.

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