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Indipensables partenariats pour combler le retard et éradiquer le sida d’ici 2030

24 septembre 2021

L’ONUSIDA, le Plan d’urgence du Président des États-Unis pour la lutte contre le sida (PEPFAR) et le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (Fonds mondial) se sont réunis cette semaine pour présenter le solide partenariat qui rassemble leur organisation, les pays et les communautés. Organisée en marge de la 76e session de l’Assemblée générale des Nations Unies, cette rencontre a souligné que des millions de vies ont été sauvées grâce au partenariat, mais aussi que la COVID-19 avait durement frappé et risquait de saper les efforts pour mettre fin au sida d’ici 2030.

« Nous vivons l'un des moments les plus difficiles de l’histoire du VIH et de la santé mondiale », a déclaré Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l’ONUSIDA. « Nous devons agir de toute urgence. Nos partenariats sont puissants et agiles, et nous devons utiliser ce que nous avons appris ensemble pour prévenir une résurgence de la pandémie de sida, mettre fin aux inégalités et lutter contre la COVID-19. »

La COVID-19 a eu un impact extrêmement néfaste sur les services anti-VIH au cours des 18 derniers mois. Peter Sands, directeur exécutif du Fonds mondial, a déclaré que le nombre de mères recevant des services de prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant a diminué de 4,5 %, que le nombre de personnes ayant bénéficié de programmes de prévention du VIH a reculé de 11 %, que le dépistage du VIH a baissé de 22 % et que la circoncision masculine médicale volontaire à des fins de prévention du VIH a chuté de 27 %. « Nous accusions déjà en retard par rapport à nos objectifs avant l’apparition de la COVID-19 et la COVID-19 nous en éloigne encore plus », a-t-il déclaré. « Il sera incroyablement difficile de combler tout notre retard dans la lutte contre le VIH tant que nous n’avons pas maîtrisé la COVID-19. » 

La Première dame de Namibie, Monica Geingos, qui a échangé en face à face avec Mme Byanyima à New York aux États-Unis, a souligné le creusement des inégalités à cause de la COVID-19. « Après les confinements, nous enregistrons deux fois plus de grossesses chez les adolescentes et nous nous attendons également à une augmentation des nouvelles infections au VIH chez les 15-24 ans », a-t-elle déclaré. « En déscolarisant les enfants, en supprimant l’éducation sexuelle, on met en danger les fruits de l’éducation. » Les données de l’ONUSIDA montrent que la scolarisation des filles dans le secondaire peut réduire de moitié leur risque d’infection au VIH dans certains pays.

Felix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, président de la République démocratique du Congo et président de l’Union africaine, a envoyé un message vidéo puissant au cours de cet événement. Il a déclaré : « Nous luttons contre le VIH depuis 40 ans. Nos succès et nos échecs nous ont appris que nous ne pouvons pas vaincre une pandémie sans mettre fin aux inégalités ni promouvoir des approches centrées sur les personnes tout en respectant les droits de l’Homme. »

L’emphase a été mise sur la nécessité de partenariats solides et pérennes pour lutter à la fois contre le VIH et contre la COVID-19. Angeli Achrekar, coordonnatrice adjointe des États-Unis pour la lutte mondiale contre le sida, qui a rejoint l’événement en direct à New York, a déclaré : « Rien n’est possible sans partenariat. Le partenariat que nous avons avec le PEPFAR, le Fonds mondial et l’ONUSIDA est absolument essentiel, car nous travaillons main dans la main avec les pays et les communautés, le secteur privé et les organisations multilatérales pour faire bouger les choses. »

Les intervenantes et intervenants ont plaidé en faveur d’un leadership politique audacieux, d’une solidarité mondiale et de partenariats stratégiques qui impliquent les personnes les plus touchées par le VIH. « Nous attendons des gouvernements qu’ils sachent que, sans nous, ils ne peuvent pas atteindre les communautés et leurs objectifs ambitieux », a déclaré Sbongile Nkosi, co-directeur exécutif du Réseau mondial des personnes vivant avec le VIH, qui a participé à l’évènement depuis l’Afrique du Sud. « Les gouvernements doivent comprendre que nous représentons l'alliance la plus efficace dans cette riposte. Nous connaissons les difficultés, nous connaissons les solutions et nous nous engageons à mettre fin au sida. »

L’événement s’est tenu à un moment historique, 40 ans après le signalement des premiers cas de sida, alors que nous fêtons aussi le 25e anniversaire de l’ONUSIDA et le 20e anniversaire du Fonds mondial. « Il y a quarante ans, un nouveau virus est apparu et a déclenché la pandémie de VIH/sida », a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé. « Des médicaments efficaces ont été mis au point, mais les plus pauvres du monde n’y avaient pas accès et lutter contre cette grave inégalité a pris plus de dix ans. Les efforts multisectoriels souvent menés par les communautés de personnes vivant avec le VIH ou affectées par le virus ont reçu un soutien international sans précédent de l’ONUSIDA, du Fonds mondial et du PEPFAR. Depuis, des millions de vies ont été sauvées. »

Des réussites importantes ont été accomplies dans l’arrêt des nouvelles infections au VIH chez les enfants et la réduction des décès dus au sida. Toutefois, malgré une baisse de 59 % des décès dus au sida chez les enfants entre 2010 et 2020, Omar Abdi, Directeur exécutif adjoint du Fonds des Nations Unies pour l’enfance, a souligné qu’il restait encore fort à faire. En 2020, seulement 54 % des enfants séropositifs avaient accès à un traitement anti-VIH, contre 74 % des adultes. « Mettre fin au sida chez les enfants nécessite notre action collective pour amener 1,7 million d’enfants vivant avec le VIH dans le monde vers le traitement anti-VIH pour préserver leur santé et leur qualité de vie. C’est pourquoi nous proposons un cadre mondial pour stimuler l’engagement et galvaniser l’action mondiale afin de mettre fin au sida pédiatrique », a-t-il déclaré.

Usha Rao-Monari, Administratrice associée du Programme des Nations Unies pour le développement, a mis en avant les inégalités qui empêchent les populations clés d’accéder aux services anti-VIH. Elle a déclaré que les services anti-VIH pour les populations clés étaient « inégaux ou totalement absents » et a souligné que les populations clés et leurs partenaires de sexualité représentaient 65 % des nouvelles infections au VIH dans le monde et 93 % des infections en dehors de l’Afrique subsaharienne. « Notre travail est loin d’être terminé », a-t-elle déclaré. « Les inégalités entre les sexes ou intersectionnelles, ainsi que les lois punitives et discriminatoires, augmentent la vulnérabilité des personnes face au VIH et entravent leur accès aux services. Nous devons lutter contre les inégalités qui, depuis des décennies, alimentent la propagation du VIH. »

L’événement hybride s’est composé de discussions entre les participant-es présent-es à New York, de messages vidéo et de vidéoconférences en direct du monde entier. La modération a été assurée depuis Nairobi, au Kenya, par la journaliste lauréate du prix Komla Dumor, Victoria Rubadiri, et sur place à New York par Regan Hofmann, Directeur par intérim du Bureau de liaison de l’ONUSIDA à Washington, DC, États-Unis. 

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Discours

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Quarante ans de lutte en faveur de l’égalité d’accès aux médicaments vitaux

17 septembre 2021

Les débuts de la lutte contre le sida présentent des similarités frappantes avec la riposte mondiale à la COVID-19.

Des photos inédites de militants et militantes du sida au début des années 1990, qui manifestent pour des médicaments vitaux montrent que leurs préoccupations étaient les mêmes que celles des militantes et militants d’aujourd’hui, qui exigent l’égalité d’accès aux vaccins contre la COVID-19.Les slogans tels que « Dead from drug profiteers » (Les profiteurs pharmaceutiques m'ont tué) et « AIDS $ now » (De l’argent maintenant pour le sida) confortent ce parallèle.

Cependant, les photos soulignent également comment, 40 ans après la découverte des premiers cas de sida, le monde répète les mêmes erreurs dans sa riposte à la COVID-19, car les inégalités continuent d’alimenter les infections et les décès.

Ces clichés, pris par la photographe française Élisabeth Carecchio, montrent des personnes manifestant pour un traitement anti-VIH en mai 1990 devant le National Institutes of Health à Washington aux États-Unis d’Amérique. Ils rappellent le rôle central joué par les activistes au fil des ans, y compris aujourd’hui, en continuant de plaider pour un accès plus juste aux traitements et aux vaccins. Les activistes se mobilisent pour que l’humanité place les gens avant les bénéfices, un élément essentiel de la campagne pour le vaccin universel contre la COVID-19 dont l’ONUSIDA est fière de faire partie. 

Photos : Elizabeth Carecchio

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La République centrafricaine adopte un plan pour lutter contre les inégalités entre les sexes dans la riposte au sida

08 septembre 2021

Alida Nguimale est une survivante. Elle est séropositive depuis 21 ans et vit en République centrafricaine. Il y a une dizaine d’années, elle a perdu deux enfants des suites de maladies opportunistes. À l’époque, elle ne savait pas qu’elle vivait avec le VIH, et la thérapie antirétrovirale vitale ainsi que les médicaments destinés à prévenir la transmission du VIH de la mère à l’enfant étaient rares en République centrafricaine.

S’exprimant lors de la cérémonie d’ouverture d’une rencontre de travail nationale sur le VIH et le genre coorganisée dans la capitale centrafricaine Bangui par le ministère de la Promotion de la femme, le ministère de la Santé, le Conseil national sur le sida et l’ONUSIDA les 30 et 31 août, Mme Nguimale a expliqué comment elle a été expulsée de son domicile par son partenaire violent qui l’a accusée de faire entrer le VIH dans leur foyer. Elle a également évoqué s’être sentie démunie face au déni et à la violence de son partenaire qui avait refusé d’accepter son propre diagnostic positif au VIH.

L’histoire de Mme Nguimale illustre la vulnérabilité au VIH à laquelle sont exposées les femmes en République centrafricaine et les obstacles auxquels elles sont confrontées pour accéder aux services de santé. En 2019, plus de 56 % de toutes les nouvelles infections au VIH dans le pays concernaient des femmes et des filles, et 60 % des personnes séropositives dans le pays sont des femmes. D’après les données de l’enquête MICS-6 publiée en 2021 par le gouvernement avec le soutien des Nations Unies, 23,6 % des femmes et des filles âgées de 15 à 49 ans ont été mariées ou ont conclu une union maritale avant leurs 15 ans. Plus de 21 % des femmes d’Afrique centrale ont subi une mutilation génitale féminine. Durant le seul mois de janvier 2021, 340 cas de violences sexistes, dont 72 viols, ont été recensés par le système de gestion des informations sur la violence sexiste en République centrafricaine.

« La vulnérabilité au VIH des femmes et des filles en République centrafricaine est la conséquence d’une insécurité, de violences et de crises humanitaires endémiques associées à des formes de masculinité toxiques et à des normes sociales néfastes. La pandémie de sida ne pourra pas prendre fin sans renouveler les efforts et la reddition de compte pour mettre fin à ce déluge de violences sexistes et à la marginalisation sociale des femmes », a déclaré Denise Brown, représentante spéciale adjointe du Secrétaire général des Nations Unies en République centrafricaine, coordonnatrice humanitaire et coordonnatrice résidente des Nations Unies.

Pour la première fois, le gouvernement de République centrafricaine, avec le soutien de l’ONUSIDA, a mené une évaluation approfondie de l’épidémie de VIH et de la riposte dans le pays sous l’aspect du genre. Le rapport a été discuté et adopté lors de la rencontre de travail nationale sur le genre et le VIH. Ce document a mis en lumière que les femmes, les filles et les populations clés sont laissées de côté dans les récents progrès réalisés contre le VIH dans le pays. La prévalence du VIH est la plus élevée parmi les travailleuses et travailleurs du sexe (15 %), et les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (6,4 %), par rapport à 3,6 % parmi la population générale. Le faible accès aux services de prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant reste également inquiétant, avec moins de 25 % des femmes ayant recours à ces services dans trois des sept zones de santé du pays.

« Le rapport d’évaluation du genre révèle un angle mort au sein de notre riposte. Nous devons recentrer nos efforts sur les interventions transformatives qui fonctionnent pour les femmes, les filles et les populations clés », a déclaré le ministre centrafricain de la Santé, Pierre Somse.

En s’appuyant sur les recommandations de l’évaluation sur le genre, les participantes et participants à la réunion ont développé et adopté un plan d’action pour mettre en œuvre des mesures clés en 2021-2023. Le plan d’action comprend une combinaison d’interventions structurelles, biomédicales et comportementales en vue de promouvoir l’éducation et la sensibilisation sur les questions du genre, de lutter contre les obstacles juridiques, sociaux et culturels à l’accès aux services de lutte contre le VIH par les femmes, les filles et les populations clés, de mettre en œuvre des modèles de soins différenciés qui favorisent l’accès aux services de santé, sociaux et psychosociaux pour les femmes, y compris pour la prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant et de garantir la reddition de compte pour les progrès accomplis dans les domaines du genre, du VIH et de la tuberculose. La ministre de la Promotion de la femme, Marguerite Ramadan, a souligné que le rapport d’évaluation et le plan opérationnel qui en découle sont essentiels pour mettre en œuvre la vision de l’égalité énoncée dans la Déclaration politique des Nations Unies sur le sida 2021

Exprimant sa satisfaction après l’adoption du plan opérationnel, le directeur pays de l’ONUSIDA pour la République centrafricaine, Patrick Eba, a déclaré : « L’ONUSIDA donne le meilleur d’elle-même lorsqu’elle réunit le gouvernement, la société civile, les partenaires de développement et d’autres acteurs pour évaluer sans complaisance la riposte nationale au VIH et formuler un agenda collectif d’action. Il n’y a pas de meilleure façon de défendre les droits de millions de femmes comme Mme Nguimale qui revendiquent dignité, justice et santé. » 

Notre action

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Au Nigeria, l’état d’Anambra s’engage à éliminer la transmission verticale du VIH d’ici fin 2022

06 septembre 2021

Dans le monde, les nouvelles infections au VIH chez les enfants ont reculé de plus de la moitié (53 %) entre 2010 et 2020, mais cette dynamique connaît un sérieux ralentissement. Les disparités sont particulièrement importantes au sein des services de prévention de la transmission verticale (de la mère à l’enfant) du VIH en Afrique occidentale et centrale où plus de la moitié des femmes enceintes séropositives ne sont pas sous traitement. 

24 % des femmes enceintes vivant avec le VIH dans le monde qui ne suivent pas de traitement antirétroviral vivent au Nigeria, ce qui fait du pays le plus grand contributeur parmi les sept pays qui représentent la moitié de toutes les nouvelles infections à VIH chez les enfants dans le monde. Dans le monde, un bébé sur sept qui naît avec le VIH est nigérian. Pour cette raison, il est urgent d’étendre des programmes durables pour l’élimination de la transmission verticale du VIH dans le pays et le gouvernement s’est engagé à mettre fin à la transmission verticale d’ici fin 2022.

Le ministre nigérian de la Santé, Osagie Ehanire, a présidé une consultation nationale sur la transmission verticale du VIH en mai 2021 et a promis le soutien et l’engagement pleins et entiers du gouvernement pour collaborer avec l'ensemble des partenaires afin de s’assurer qu’aucun bébé ne naît avec le VIH. Le gouvernement pilote le Programme national de lutte contre le sida, les infections sexuellement transmissibles et l’hépatite (National AIDS, Sexually Transmitted Infections Control and Hepatitis Programme, NASCP) pour fournir un soutien technique à tous les états fédéraux nigérians  et élaborer des plans opérationnels réalisables afin d'atteindre cet objectif. En outre, le ministère fédéral de la Santé a livré 1,7 million des 4 millions de kits de dépistage du VIH et de la syphilis commandés pour garantir que toutes les femmes enceintes soient dépistées où qu’elles habitent dans le pays.

« La livraison des kits de dépistage du VIH est un signe fort de volontarisme politique et de l’appropriation par le gouvernement nigérian de l’objectif d’une génération sans sida. En priorité, l’équipe conjointe des Nations Unies sur le sida poursuit son engagement auprès du gouvernement dans ses efforts pour éliminer la transmission verticale du VIH dans le pays », a déclaré Erasmus Morah, directeur pays de l’ONUSIDA au Nigeria.

Le NASCP, soutenu par l’Agence nationale pour le contrôle du sida (National Agency for the Control of AIDS, NACA), fournit un soutien technique à tous les états nigérians, en mettant toutefois l’accent sur cinq d’entre eux : l’Abia, l’Anambra, l’Ebonyi, le Kaduna et le Taraba. L’équipe commune apporte un soutien financier et technique, y compris pour l’analyse des données pour chaque état. Chaque état pilote son propre processus de planification et choisit la stratégie et les activités clés.

Selon le gouvernement, la prévalence du VIH dans l’état d’Anambra s'élève à 2,2 %. En 2020, moins de 30 % des femmes enceintes ont fait un test du VIH et moins d’un quart des femmes enceintes séropositives a eu accès à une thérapie antirétrovirale, même si plus de 90 % des femmes enceintes se sont rendues dans un établissement de soins prénataux en Anambra. On estime que le nombre de nouvelles infections au VIH chez les enfants a augmenté de 73 % entre 2015 et 2020 dans cet état. Compte tenu de sa prévalence du VIH et de l’augmentation des nouvelles infections au VIH chez les enfants, l’Anambra a récemment reçu de l’aide pour élaborer un plan opérationnel en vue d’éliminer la transmission verticale du VIH.

Les responsables de l’état, notamment le secrétaire du gouvernement fédéral, Solo Chukwulobelu, et le commissaire à la santé de l’Anambra, Vincent Okpala, ont rencontré des représentants de la NASCP, de la NACA et de l’équipe conjointe des Nations Unies. Ces concertations ont permis d’élaborer le cadre d’action de l’état d’Anambra pour l’élimination de la transmission du VIH de la mère à l’enfant. Ce document présente de manière succincte les services de prévention de la transmission verticale du VIH fournis dans l’état et décrit les stratégies pour atteindre chaque femme enceinte dans l’état, les engagements du gouvernement fédéral et les activités clés, ainsi que les échéances. Le cadre fournit une action spécifique aux prestataires privés et publics pour apporter à chaque femme enceinte de l’état des services de dépistage du VIH, mais aussi un traitement antirétroviral et un test de la charge virale à toutes les femmes enceintes testées séropositives au VIH. Le cadre contient également l'engagement d'assurer la prophylaxie antirétrovirale à la naissance et le diagnostic précoce du VIH pour chaque nourrisson, ainsi que la continuité des soins pour les mères et leurs bébés. Les gouvernements national et fédéral ainsi que les donateurs existants financeront l’initiative.

La coordonnatrice nationale de la NASCP, Akudo Ikpeazu, a déclaré : « Il est important de travailler en étroite collaboration avec la Première dame de l’État au titre de championne de l’élimination de la transmission du VIH de la mère à l’enfant pour s’assurer de n’oublier aucune femme enceinte au Nigeria. »

Notre action

Region/country

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Subventions du Fonds de solidarité de l’ONUSIDA : les entreprises sociales lauréates dirigées par des populations clés commencent leur travail

24 août 2021

La pandémie de COVID-19 a forcé de nombreuses organisations communautaires luttant contre le VIH à revoir leur activité. Elles ont ainsi mis l’accent sur la mobilisation de fonds pour fournir une assistance humanitaire de base, comme de la nourriture, un abri et des médicaments aux personnes vivant avec le VIH et aux membres des populations clés gravement touchés par la pandémie.

Afin d’accroître la capacité de riposte aux difficultés des populations clés et des organisations communautaires, l’ONUSIDA a lancé en janvier 2021 un Fonds de solidarité doté à hauteur de 250 000 dollars. Cette enveloppe est destinée à soutenir les entreprises sociales dirigées par des personnes vivant avec le VIH et des membres de populations clés, y compris des travailleur-ses du sexe, des personnes transgenres, des toxicomanes et des gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, ainsi que des jeunes femmes des communautés les plus touchées ou confrontées à des difficultés particulières au cours de la pandémie de COVID-19. Vingt-quatre entreprises sociales locales réparties dans cinq pays ont été sélectionnées. Elles obtiendront un financement initial afin d’élargir leurs initiatives commerciales existantes ou de développer de nouvelles initiatives capables de générer une valeur économique et un impact social pour leurs communautés.

Des entreprises sociales très variées dirigées par des réseaux et des organisations de populations clés ont répondu au premier appel à candidatures. Un comité mondial d’examen du Fonds de solidarité, composé de représentants de l’ONUSIDA, du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et de partenaires, y compris des représentantes et représentants de communautés, de pays, des secteurs public et privé, a examiné et évalué les propositions à fort potentiel pour les entreprises sociales. Les 24 bénéficiaires finaux ont démontré leur engagement en faveur du développement de solutions durables pour faire face aux obstacles socio-économiques auxquels sont confrontées les populations clés.

« La phase pilote du Fonds de solidarité permettra de tester des modèles innovants, d’offrir aux communautés clés la possibilité de lutter correctement contre l’impact immédiat de la pandémie de COVID-19 et de créer des activités générant durablement des revenus », a déclaré Pradeep Kakkattil, directeur du Bureau des innovations de l’ONUSIDA, alors que des entrepreneurs et entrepreneuses au Brésil, au Ghana, en Inde, à Madagascar et en Ouganda commencent à créer leur activité.

 

Movimento Nacional das Cidadãs Posithivas, Brésil

Depuis le début de la pandémie de COVID-19 au Brésil, Movimento Nacional das Cidadãs Posithivas (MNCP) œuvre pour atténuer les difficultés liées aux mesures d’isolement social imposées dans le pays et les répercussions économiques sur la vie des femmes séropositives. « En général, les personnes qui cherchent de l’aide ont principalement besoin de nourriture. Il s’agit notamment de personnes pauvres, vivant avec le VIH, qui n’ont pas eu de travail formel et n’ont pas pu continuer à travailler pendant la pandémie », a déclaré Jacqueline Côrtes, coordonnatrice exécutive au MNCP. Avec le soutien du Fonds de solidarité, le MNCP souhaite aider financièrement et former à la couture plus de 35 femmes séropositives dans tout le Brésil afin qu’elles puissent commercialiser des poupées traditionnelles en tissu. L’objectif consiste à aider les femmes à établir et à diriger un réseau de production avec une représentation régionale. Le MNCP favorisera également l’autonomisation économique et l’entrepreneuriat féminin par le biais de cours en ligne et de formations professionnelles.

 

Nachbaja.com, Inde

Start-up pionnière dirigée par des personnes transgenres et plateforme en ligne d’artistes en Inde, Nachbaja.com vise à garantir aux artistes de la communauté une rémunération juste et complète pour leurs services. Pour répondre aux besoins en constante évolution des marchés, Nachbaja.com intégrera ses opérations hors ligne et créera une nouvelle plateforme destinée aux artistes en développant une application numérique grâce au soutien reçu du Fonds de solidarité. Le but est de mettre directement en relation des artistes talentueux avec des organisateurs d’événements, en évitant de passer par un agent qui généralement se taille la part du lion dans les revenus des artistes. « La croissance du secteur de l’événementiel en Inde est l’occasion rêvée de faire de Nachbaja.com une plateforme numérique permettant aux artistes de la communauté de s’approprier davantage leurs compétences et de réduire leur dépendance vis-à-vis des agents », a déclaré Reshma Prasad, fondatrice et directrice exécutive de Nachbaja.com. En plus d’offrir la possibilité à ses membres de gagner leur vie, Nachbaja.com intégrera également une fonction de suivi grâce au système de localisation mondial afin de garantir la sécurité des artistes issus de la communauté transgenre.

 

Fikambanana Vehivavy Miavotena eto Madagasikara, Madagascar

Le réseau de travailleur-ses du sexe Fikambanana Vehivavy Miavotena eto Madagasikara (FIVEMIMAD) œuvre depuis le début de la pandémie de COVID-19 pour améliorer les conditions de vie des professionnel-les du sexe à Madagascar et pour accroître leur réintégration sociale au niveau national. « Nous pensons qu’il est important de tirer parti de notre réseau d’antennes dans les villes de Toamasina, Foulpointe, Toliara et Diégo pour mettre en œuvre des projets d’entrepreneuriat social afin de garantir qu’à Madagascar la communauté des travailleur-ses du sexe possède les diverses entreprises sociales qu’elle dirige », a déclaré la présidente de FIVEMIMAD, Germaine Razafindravao. Grâce à ses adresses dans quatre villes, FIVEMIMAD va promouvoir la création d’entreprises sociales dirigées par des travailleur-ses du sexe. L’association offrira des formations sur la production de moustiquaires, l’artisanat malgache, les techniques de couture et de broderie et la transformation des fruits pour offrir aux membres de la communauté locale une opportunité de gagner en autonomie financière et d’améliorer leurs conditions de vie. 

 

Let’s Walk Uganda, Ouganda

Let’s Walk Uganda (LWU) a vu le jour pour venir en aide aux gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes confrontés à la discrimination et à la marginalisation, ce qui a été renforcé par l’impact de la pandémie de COVID-19. LWU a lancé Jump Start pour améliorer le niveau de vie, créer des mécanismes de revenus économiques plus durables et réduire l’exposition aux pratiques néfastes. Ce projet vise à créer une communauté professionnelle de 20 gays et d’autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes vivant dans trois bidonvilles à Kampala et de leur fournir les compétences nécessaires pour lancer, gérer et pérenniser une entreprise sociale. Ils recevront des formations dans la mode et le design, l’artisanat et la production de savon liquide, ainsi qu’une aide pour mettre en place de petites entreprises sociales durables. « Outre les compétences entrepreneuriales, nous sommes conscients qu’il est important de favoriser les compétences financières et l’inclusion chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Par conséquent, LWU soutiendra également la mise en place de petits groupes d’épargne et d’investissement pour améliorer l’accès aux prêts et à l’épargne du groupe en vue d’assurer la pérennité de ces entreprises », a déclaré le directeur exécutif de LWU, Ndawula Eric.

 

Hope for Future Generations, Ghana

Depuis 2001, grâce à son savant mélange d’autonomisation, d’une approche basée sur les droits et de stratégies participatives innovantes, Hope for Future Generations (HFFG) facilite et œuvre pour améliorer la santé, l’éducation et la situation socio-économique des femmes, des enfants et des jeunes au Ghana. Via un réseau de jeunes, le Young Health Advocates Ghana (YHAG), spécialement constitué sous son égide, HFFG permet aux jeunes vivant avec le VIH de se faire entendre pour défendre leurs droits et renforcer leurs capacités d’entrepreneuriat. « Nos entreprises sociales seront développées, dirigées et soutenues par des jeunes vivant avec le VIH et les jeunes travailleuses du sexe. C’est formidable de voir des idées telles que des cultures sous serre et une entreprise de mode prendre vie dans ce réseau de jeunes », a déclaré Cecilia Lodonu-Senoo, la fondatrice et directrice exécutive de HFFG. Les entreprises créées seront spécialement conçues pour promouvoir le leadership, l’égalité sur le marché de l’emploi et les opportunités de création de revenus pour les autres membres de la communauté YHAG (Young Health Advocates Ghana, jeunes militant-es de la santé au Ghana).

Les organisations communautaires et leurs réseaux ont besoin de ressources pérennes et d’un soutien technique pour continuer à jouer leur rôle, à développer des solutions innovantes dirigées par les communautés, à créer des mécanismes de revenus durables et à réduire le creusement des inégalités. Alors que la mise en œuvre des subventions est en cours, l’ONUSIDA travaille en étroite collaboration avec des réseaux communautaires et des partenaires tels que l’UNICEF et Social Alpha pour créer et fournir un soutien personnalisé en matière de développement des capacités et de parrainage aux entrepreneurs sociaux.

Voici la liste complète des bénéficiaires du Fonds de solidarité de l’ONUSIDA :

  • Aastha Parivaar, Inde.  
  • Alliance of Women Advocating for Change, Ouganda.  
  • Asha Darpan, Inde.  
  • Associação de Apoio e Amparo as Pessoas Vivendo com HIV/AIDS do Estado do Espírito Santo, Brésil.  
  • Associação Social Anglicana de Solidariedade do Cerrado, Brésil.   
  • Fikambanana Vehivavy Miavo-Tena eto Madagasikara, Madagascar.  
  • Gaurav Trust, La Beauté & Style, Inde.  
  • Grupo de Trabalhos em Prevenção Posithivo, Brésil.  
  • Health and Rights Initiative, Ouganda.  
  • Hope Alliance Foundation and OHF Initiative, Ghana.  
  • Hope for Future Generations, Ghana.  
  • Lady Mermaid, Women-Up Social Enterprises, Ouganda.  
  • Let’s Walk Uganda, Ouganda.  
  • Movimento Nacional das Cidadãs Posithivas, Brésil.   
  • Nachbaja.com, Inde.  
  • Réseau Association des Femmes Samaritaines, Madagascar.  
  • Simma Africa Creative Arts Foundation, Ouganda.  
  • Solidarity Foundation and Navajeevana Sanghatane, Inde.  
  • Thozi, Inde.  
  • Tranz Network Uganda, Ouganda.  
  • Uganda Harm Reduction Network, Ouganda.  
  • Usha Multipurpose Cooperative Society Limited, Inde.  
  • Vijana Na Children Foundation, Ouganda.  
  • Women of Dignity Alliance, Ghana.

 

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Résolution 2021 de l’ECOSOC sur le programme commun adoptée par consensus

23 juillet 2021

Le 22 juillet, le Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC) a adopté une résolution par consensus relative au Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida, lors d’une réunion hybride au siège des Nations Unies à New York, aux États-Unis, présidée par le Vice-Président de l’ECOSOC, Collen Vixen Kelapile, Représentant permanent du Botswana auprès des Nations Unies à New York.

Lors de la réunion, le Conseil a examiné le rapport 2021 de la Directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima, qu’elle a présenté en personne, et un rapport sur les questions de gouvernance du Conseil de coordination du Programme commun (CCP), présenté par son Président, Kalumbi Shangula, ministre de la Santé et des Services sociaux de Namibie.

À la suite du débat, la Représentante permanente adjointe de la Namibie auprès des Nations Unies à New York, Helena Ndapewa Kuzee, a présenté une déclaration conjointe de la Namibie et de la Thaïlande présentant la résolution 2021 relative au Programme commun. Les responsables de ces deux pays avaient co-animé les négociations à Genève, en Suisse, au début du mois de juillet, respectivement en tant que président et vice-présidente du CCP.

À cette occasion, ils ont exprimé leur gratitude envers les États membres pour avoir permis une résolution consensuelle qui a souligné le rôle critique du modèle de coparrainage et de gouvernance du Programme commun en matière de leadership, grâce à sa coordination, son orientation axée sur les résultats, sa gouvernance inclusive et ses résultats à l’échelle des pays, un exemple utile de cohérence stratégique. La résolution a également reconnu l’importance de la Déclaration politique des Nations Unies 2021 sur le VIH et le sida : mettre fin aux inégalités et agir pour vaincre le sida à l'horizon 2030, ainsi que la Stratégie mondiale de lutte contre le sida pour la période 2021-2026 : mettre fin aux inégalités, mettre fin au sida et fixer les objectifs pour 2025 en vue de la riposte.

La Namibie et la Thaïlande ont mis en avant le fait que l'épidémie de sida est loin d’être terminée et ont exprimé leur inquiétude quant au déficit de financement persistant de la riposte au VIH, en particulier en ce qui concerne les pays à revenu faible et intermédiaire, et que la pandémie de COVID-19 a exacerbé les inégalités au sein de chaque pays et entre les pays. Ce constat inclut également le défaut d’accès équitable et opportun aux vaccins, diagnostics, médicaments et produits médicaux sûrs, de qualité, efficaces et abordables contre la COVID-19. Cette situation avait créé des revers supplémentaires et entravé davantage la riposte au sida.

25 ans après que l'ECOSOC ait accueilli la délégation des organisations non gouvernementales au CCP, plusieurs pays ont reconnu dans une déclaration la contribution importante de cette délégation à la gouvernance du Programme commun et noté que les communautés touchées par le VIH, en particulier les populations clés, occupent une place primordiale dans la riposte au sida et, par conséquent, également dans les réunions des Nations Unies, où la délégation contribue à élaborer des politiques et formule des questions complexes. 

« Je remercie l'ECOSOC pour sa vision avant-gardiste et sa pensée originale lorsqu’il a créé ce programme multisectoriel unique au milieu des années 1990. Merci d’avoir insisté pour inclure les personnes vivant avec le VIH et les personnes les plus exposées au risque d’infection au VIH au cœur de la riposte mondiale des Nations Unies, ainsi que dans la gouvernance du Programme commun par le biais de la délégation des organisations non gouvernementales », a déclaré Mme Byanyima, en s’adressant aux représentants et représentantes des missions permanentes à New York.

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L’ONUSIDA en deuil après la mort de Cyriaque Yapo Ako

22 juillet 2021

Brigitte Quenum, Directrice pays de l’ONUSIDA pour la Côte d’Ivoire

C’est avec une grande tristesse que j’ai appris le 15 juillet 2021 le décès de Cyriaque Yapo Ako, l’un des pionniers de la riposte au VIH en Côte d’Ivoire et en Afrique.

Membre fondateur du Ruban Rouge CI en 1994, il n’a jamais cessé de promouvoir le rôle des communautés dans la riposte au VIH. Au poste de directeur exécutif de RIP+ dans les années 2000, il a ensuite apporté son expertise à plusieurs organisations, notamment la Coalition internationale pour la préparation au traitement, African Men for Sexual Health and Rights et I CHANGE CI. Par ailleurs, il a collaboré en tant que personne-ressource pour l’assistance technique avec plusieurs partenaires, notamment l’ONUSIDA, Population Services International, le Plan d’urgence du Président des États-Unis pour la lutte contre le sida et le Programme des Nations Unies pour le développement.

En tant que membre fondateur d’Arc-en-Ciel en 2003, la première organisation non gouvernementale pour les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes au sein de la riposte au sida en Côte d’Ivoire, il a défendu la nécessité de créer un espace sécurisé destiné aux minorités sexuelles en Afrique, en particulier en Côte d’Ivoire, où les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes sont fréquemment sujets à la stigmatisation, à la discrimination et à la violence.

Dynamique et habité d’une ferveur militante, il s’est exprimé plusieurs fois au nom des personnes les plus marginalisées et négligées de la riposte au sida.

Entre 2004 et 2009, il a représenté les personnes vivant avec le VIH et les minorités sexuelles dans le cadre du mécanisme national de coordination en Côte d’Ivoire, où il a défendu ardemment des ripostes au VIH centrées sur les personnes dans le développement des applications de lutte contre le VIH pour le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.

Il a milité pour les droits des personnes vivant avec le VIH et, plus largement, des droits des populations clés au cours de plusieurs conférences internationales. En tant qu’intervenant, il a ainsi défendu ses positions dans des exposés et des discours, notamment au cours de la Conférence internationale sur le sida et les IST en Afrique (ICASA) en 2008 à Dakar au Sénégal, de l’ICASA 2011 à Addis-Abeba en Éthiopie, de l’ICASA 2013 au Cap en Afrique du Sud et de la Conférence internationale sur le sida 2016 organisée à Durban en Afrique du Sud.

Son décès est une perte douloureuse pour toutes les personnes impliquées dans la riposte au sida, en particulier celles qui s’engagent à défendre les plus vulnérables.

Il était un ami, un frère et un collègue pour beaucoup d’entre nous.

Que son âme repose en paix.

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Le PNUD et l’ONUSIDA soutiennent plus de 300 femmes séropositives enceintes et allaitantes à Abidjan

08 juillet 2021

Comme le reste du monde, la COVID-19 frappe durement la Côte d’Ivoire. En réponse, le gouvernement a élaboré un plan de riposte nationale dès que les premiers cas de COVID-19 ont été confirmés en mars 2020. Malheureusement, les mesures restrictives de protection de la population ont eu un impact sur l’utilisation des services de santé, y compris ceux liés au VIH, menaçant le fragile suivi des soins par les personnes vivant avec le VIH. Les femmes enceintes et allaitantes vivant avec le VIH et leurs enfants, l’un des groupes les plus vulnérables, ont été particulièrement touchées, et une priorité a été de préserver leur accès aux services et aux soins afin d’éviter de voir des années d’efforts réduits à néant.

Le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et l’ONUSIDA ont uni leurs forces pour aider à retenir 333 femmes séropositives enceintes et en cours de lactation dans les services prénataux, de maternité et pédiatriques à Abidjan. Le projet fournira, sur neuf mois, 1 000 colis alimentaires et 1 000 colis d’hygiène pour apporter aux bénéficiaires une assistance alimentaire et les aider à se protéger contre la COVID-19.  Chaque colis alimentaire contient 20 kg de riz, six litres d’huile, 10 pains de savon et quatre boîtes de farine infantile ; un kit d’hygiène contient deux bouteilles de gel hydroalcoolique, deux bouteilles de savon liquide et 50 masques chirurgicaux. Le projet vise également à garantir que les femmes aient accès à l’offre complète de services développés dans le cadre du programme de prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant (transmission verticale) en Côte d’Ivoire, afin de s’assurer que tous les enfants des bénéficiaires du projet exposés à un risque d’infection fassent l’objet d’un dépistage précoce et aient accès aux soins appropriés, mais aussi de veiller à la documentation et au partage des bonnes pratiques.

L’une des bénéficiaires, Ouattara Maimouna, qui vit avec le VIH depuis cinq ans et est une mère allaitante de trois enfants, a déclaré : « Docteur, ce cadeau était incroyablement important pour nous. Cela nous a beaucoup aidées ! Ce stock de nourriture me permet de nourrir ma famille. Je ne peux pas vous en remercier suffisamment, car j’ai épuisé toutes les possibilités pour préserver le petit commerce qui faisait vivre ma famille. »

« Environ 700 colis d’hygiène et 700 colis alimentaires ont été distribués depuis le début du projet en décembre 2020. Les partenaires opérationnels du Plan d’urgence du président des États-Unis pour la lutte contre le sida (PEPFAR) sont unanimes pour dire que les kits ont contribué à garantir que les femmes enceintes et allaitantes respectent la prévention de la transmission verticale du VIH et continuent d’utiliser les services de soins pédiatriques, ainsi que les groupes d’entraide », a déclaré la directrice nationale de l’ONUSIDA pour la Côte d’Ivoire, Brigitte Quenum.

À ce stade de la mise en œuvre, des leçons peuvent d’ores et déjà être tirées. Le projet a été très bien accueilli par les bénéficiaires en raison de leur vulnérabilité qui a été aggravée par la crise du COVID-19. L’aide a permis d’améliorer le respect des rendez-vous lors des différentes consultations prénatales, d’améliorer la continuité du traitement et du dépistage de la charge virale pour les femmes enceintes et allaitantes et de renforcer le lien entre les femmes vivant avec le VIH et le personnel assurant une prise en charge clinique et communautaire. Le projet souligne également l’importance de prendre en compte la composante sociale dans les soins aux femmes dans la prévention de la transmission verticale des services de lutte contre le VIH.

La distribution des colis alimentaires et d’hygiène se poursuivra jusqu’à la fin de l'année 2021. La vulnérabilité des femmes enceintes et allaitantes vivant avec le VIH a augmenté au cours de la riposte à la COVID-19 et il est nécessaire d’élaborer des stratégies d’assistance qui répondent à leurs besoins spécifiques. « La mobilisation du PNUD, de l’ONUSIDA, du PEPFAR et d’organisations non gouvernementales partenaires a assuré une coalition de soutien en faveur de la sensibilisation et de l’élargissement des efforts en direction des populations vulnérables », a ajouté Mme Quenum. « Bien que cette initiative unique soit utile, des efforts doivent être faits pour intégrer d’autres activités, telles que la promotion de la nutrition et l’intégration d’une composante sociale dans les soins aux femmes vivant avec le VIH dans les services de transmission verticale et d’autres situations de prise en charge. »

Une étude portant sur la protection sociale inclusive et prenant en compte le VIH débutera dans les mois à venir en collaboration avec les principaux ministères impliqués. Il sera par ailleurs nécessaire de mobiliser des fonds pour les aspects sociaux liés aux femmes vivant avec le VIH et de militer en faveur d’aides durables.

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Un rapport révèle que la COVID-19 a causé d’importantes perturbations des services de prévention du VIH, mais souligne que les services de lutte contre le VIH peuvent innover et s’adapter

01 juillet 2021

La pandémie de COVID-19 menace des décennies d’avancées et d’améliorations durement acquises pour la santé publique. L’ONUSIDA s’engage à jouer un rôle clé en veillant à ce que les personnes vivant avec le VIH et touchées par le virus disposent des informations et du soutien dont elles ont besoin pendant la pandémie de COVID-19.  L’organisation promeut et soutient par ailleurs l’élaboration de mesures nécessaires pour garantir la continuité de l’accès aux services de prévention et de traitement du VIH.

Lancée en 2017, la Global HIV Prevention Coalition vise à redonner dynamisme et clairvoyance aux programmes de prévention du VIH. Elle concentre son action sur les 28 pays du monde les plus sévèrement touchés par l’épidémie de VIH. Cette organisation vient de publier un nouveau rapport, Prévenir les infections à VIH en temps de nouvelle pandémie : Rapport de synthèse sur les perturbations et les adaptations du programme pendant la pandémie de COVID-19 en 2020, qui livre un état des lieux des programmes de prévention du VIH au cours de la pandémie de COVID-19, identifie les vulnérabilités critiques, les risques et les perturbations majeures des services et documente les réponses apportées dans divers contextes. Le rapport met l’accent sur la collecte d’informations sur les innovations au sein des programmes communautaires.

« La pandémie de COVID-19 risque d’inverser les avancées chèrement acquises en matière de prévention du VIH, y compris la réduction de 23 % des nouvelles infections depuis 2010. Et elle arrive à un moment où il reste encore fort à faire pour réduire considérablement les nouvelles infections à VIH. Les lacunes et les menaces pesant sur les progrès révèlent de profondes inégalités. Les services de prévention du VIH et les obstacles sociétaux concernant les personnes les plus défavorisées, comme les populations clés, les adolescentes et les jeunes femmes, ont été sévèrement touchées par la COVID-19 », a déclaré Shannon Hader, Directrice exécutive adjointe des programmes de l’ONUSIDA.

On a pu inévitablement observer des perturbations significatives au niveau des services de prévention du VIH, ainsi qu’un allongement des chaînes d’approvisionnement pour les produits essentiels à la prévention du VIH, y compris les préservatifs, les lubrifiants, les antirétroviraux et autres médicaments. Le rapport souligne que le nombre de personnes accueillies chaque mois par les programmes de prévention du VIH essentiels a reculé très tôt, par exemple avec la baisse considérable des circoncisions masculines médicales volontaires par rapport aux mois correspondants précédents.

Parallèlement, alors qu’elle a fortement exposé et creusé les inégalités, notamment en matière de santé, la COVID-19 a également montré comment rendre les systèmes de santé et les autres institutions publiques plus justes, plus inclusifs et mieux à même de relever les défis liés à l’éradication de l’épidémie de sida. Les prestataires de services de santé et les organisations communautaires ont réagi à la crise en changeant la façon d’apporter les services de prévention du VIH et en réduisant les interruptions des services essentiels.

Le rapport cite des innovations et des modifications des services de lutte contre le VIH venues atténuer l’impact de la COVID-19, y compris la délivrance de préservatifs, de lubrifiants, d’aiguilles, de seringues et de prophylaxie pré-exposition (PPrE) pour plusieurs mois, les approches différenciées de prestation de services et d’auto-dépistage, les points d’accès alternatifs pour les produits de prévention tels que les préservatifs et la PPrE, les doses à prendre à domicile de traitement substitutif aux opiacés pour les consommateurs et consommatrices de drogues injectables, la poursuite en toute sécurité des services de proximité pour les populations clés et les adolescentes et les jeunes femmes, ainsi que les plateformes virtuelles pour les interventions de prévention. Le document appelle par ailleurs à les développer, même après la pandémie de COVID-19. Le rapport met aussi en avant la manière dont les spécialistes et les communautés du VIH ont été un moteur de la riposte à la pandémie de COVID-19 et ont pris très tôt des mesures décisives pour lutter contre les vulnérabilités critiques, maintenir la continuité des services de santé et établir des synergies entre les pandémies simultanées.

« En plus de 30 ans de développement d’approches de prévention efficaces, nous avons acquis des connaissances et une expérience considérables que les décideurs et décideuses, ainsi que les responsables de programmes de santé peuvent utiliser dans les pays à revenu faible et intermédiaire pour faire les meilleurs choix possibles dans la prévention du SRAS-CoV-2 », a déclaré la docteure Hader. « Les communautés nous disent avoir besoin en priorité de protéger leur existence : comment les gens mangent-ils, vivent-ils, prennent-ils soin d’eux-mêmes et survivent-ils à l’heure de la COVID-19. L’ONUSIDA peut aider à négocier les services aux personnes », a-t-elle ajouté.

Le rapport aidera toutes les parties prenantes dans la préparation des applications du Mécanisme de riposte à la COVID-19 du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, en s’assurant que les équipes de rédaction des propositions identifient les innovations et les adaptations clés en matière de prévention du VIH qui pourraient être encouragées et démocratisées afin de redynamiser la prévention du VIH dans le monde et réduire l’impact de la pandémie de COVID-19 sur les services de lutte contre le VIH.

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ONUSIDA, OIM : les personnes séropositives en situation de déplacement doivent avoir accès aux vaccins contre la COVID-19

30 juin 2021

Les populations migrantes et réfugiées, les personnes déplacées au sein de leur pays ainsi que les populations touchées par les crises et mobiles vivant avec le VIH doivent avoir un accès équitable aux vaccins contre la COVID-19, a déclaré le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Les personnes en situation de déplacement sont souvent plus vulnérables aux maladies, notamment à la COVID-19 et au VIH. En outre, les personnes vivant avec le VIH et/ou touchées par le virus et les populations migrantes sont souvent victimes d’inégalités importantes. Ces populations sont régulièrement confrontées à des risques pour leur santé en raison de processus de migration parfois périlleux, de conditions de vie inférieures à la moyenne, de conditions de travail dangereuses, d’un manque général d’informations, ainsi qu’à cause de la stigmatisation, de la discrimination et de l’isolement.  Les populations migrantes et les personnes déplacées sont également confrontées à un grand nombre d’obstacles administratifs, financiers, géographiques, sociaux et culturels lorsqu’il s’agit d’accéder régulièrement ou de manière ininterrompue à des soins de santé en traversant des frontières, y compris l’accès au traitement de lutte contre le VIH.

Au cours de la pandémie, dans un contexte d’augmentation de la xénophobie et de la discrimination, certaines personnes migrantes vivant avec le VIH se sont retrouvées confrontées à une triple stigmatisation liée à (1) un dépistage positif pour la COVID-19, (2) un statut sérologique positif et (3) au fait d’être migrantes, tout cela nuisant souvent gravement à leur santé mentale. Pour de nombreuses personnes migrantes et déplacées vivant avec le VIH et d’autres maladies auto-immunes, ou risquant de contracter le VIH, le risque d’exposition a augmenté tandis que la disponibilité des services de lutte contre le VIH a reculé.

« Pour mettre fin aux inégalités et remettre la riposte mondiale au VIH en adéquation avec l’objectif 2030 de mettre fin au sida comme menace de santé publique, nous devons agir immédiatement pour réduire les inégalités rencontrées par les migrantes et migrants, et par les populations mobiles, notamment en offrant un accès complet aux services de prévention et de traitement du VIH et aux vaccins contre la COVID-19 », a déclaré la Directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima, en amont de la 48e réunion du Conseil de coordination du Programme de l’ONUSIDA qui aura lieu la semaine prochaine à Genève, en Suisse. Un rapport sur l’évolution des services de lutte contre le VIH pour les populations migrantes et mobiles, ainsi que pour les personnes réfugiées et les populations touchées par des crises sera présenté lors de cette rencontre.  

« Les ripostes mondiales au sida et à la COVID-19 oublient des millions de personnes, y compris un grand nombre de migrantes et migrants, et de personnes déplacées de force », a déclaré António Vitorino, Directeur général de l’OIM. « Nous avons constaté que négliger les besoins de santé des groupes marginalisés peut s’avérer dévastateur pour les communautés. Ensemble, tous les pays devraient s’engager à ce que cela ne se reproduise pas. »

Le 8 juin, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté la Déclaration politique 2021 sur le VIH et le sida, qui mentionne spécifiquement les populations migrantes, réfugiées et déplacées à l’intérieur d’un pays, et engage les gouvernements à veiller à ce que « 95 % des personnes séropositives, exposées au VIH et touchées par le virus soient protégées contre les pandémies, y compris la COVID-19 ». Pour circonscrire et soigner la COVID-19 et le VIH, il est essentiel de maintenir des normes élevées en matière de soins de santé et de protection, ainsi que de partager les informations disponibles et accessibles.

L’OIM et l’ONUSIDA enjoignent aux gouvernements de prendre des mesures concrètes pour garantir que les campagnes nationales de vaccination contre la COVID-19 incluent toutes les personnes migrantes atteintes de comorbidités comme le VIH, conformément aux recommandations de l’OMS en matière de priorisation, et que toutes les actions sont prises pour éliminer les obstacles auxquels beaucoup d’entre elles sont encore confrontées dans l’accès aux services de santé, y compris la stigmatisation et la discrimination. 

Les deux organisations dont le partenariat a été officialisé en 2011 renforcent leurs liens de longue date pour répondre aux multiples formes d’exclusion auxquelles sont confrontées les personnes migrantes et réfugiées, les populations touchées par les crises et les autres populations mobiles vivant avec le VIH. Elles sont prêtes à soutenir les pays dans leurs efforts pour surmonter la COVID-19, ainsi qu’à encourager l’engagement mondial pour mettre fin au sida d’ici 2030 par le biais de programmes de santé équitables et inclusifs conformes aux principes de la couverture santé universelle.

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